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Critiques de Minh Tran Huy (261)
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Un enfant sans histoire

‶Adrien et moi avons à prendre soin d’un enfant qui ne grandira jamais. Paul aura pour toujours dix-huit mois d’âge développemental, mais il a la force d’un garçon de six ans, et aura ensuite celle d’un adolescent puis d’un adulte…″



Notre pays n’est pas en pointe pour la prise en charge, l’accompagnement des enfants autistes et de leurs familles. L’auteur de ce témoignage digne et réaliste le vit au quotidien avec Paul, son fils chez qui on diagnostique un trouble du spectre de l’autisme. A mesure que l’enfant grandit, Minh Tran Huy doit se rendre à l’évidence, ce petit garçon est différent des autres. A cela s’ajoute, les hésitations thérapeutiques, le manque de professionnels, de structures, et surtout un parti pris psychanalytique qui pose les bases d’une culpabilité de la mère dans sa relation à l’enfant, plutôt que de développer très tôt les compétences de l’enfant, fusse-t-il différent des autres.

Pour illustrer son propos, Minh Tran Huy, oppose le récit de son expérience parentale et conjugale dans cette épreuve, avec celle de Temple Grandin, née autiste en 1947 en Nouvelle-Angleterre, et qui, à la faveur d’une prise en charge radicalement différente parviendra à s’épanouir personnellement, intellectuellement, et professionnellement.

L’auteur, s’est beaucoup documenté, d’abord pour Paul, pour frapper aux bonnes portes ,lui offrir les meilleures prises en charge , mais aussi, c’est ce qui me parait le plus important, pour alerter, remuer les consciences, faire bouger les choses, faire évoluer le regard que les institutions portent sur ce handicap qui bouleverse en profondeur la vie familiale, l’équilibre d’un couple, et pointer le manque de formation des professionnels, des enseignants, le manque de structure d’accueil et de soin.

Ce récit est très bien construit, très documenté.

Le ton est juste, sans pathos. Minh Tran Huy, n’est pas dans le ressentiment, même si tout au long de la lecture, on perçoit bien les difficultés énormes, l’inertie, une certaine culpabilité envers Paul : ‶J’aurais voulu t’offrir une vie plutôt qu’un livre‶ ; et surtout l’angoisse qui étreint cette mère en ce qui concerne l’avenir de son petit garçon.

Le combat de cette mère est le combat de toutes les mères, les anonymes, les modestes, les non initiées, les sans relations ; toutes celles qui se battent au quotidien, souvent seules et démunies pour offrir à leur enfant le meilleur, et surtout la dignité.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Les inconsolés

Quelle superbe découverte ! C'est beaucoup plus qu'un simple roman d'amour. C'est effectivement l'histoire d'amour très compliquée entre Lise et Louis, 20 ans, car de milieux sociaux très différents et un passé affectif et familial lourd pour Lise qui laisse des traces dans sa vie adulte. La différence de classe est très bien décrite et montre la complexité d'en profiter tout en critiquant la façon de vivre des gens très aisés. C'est aussi un roman sur les secrets de famille, les non-dits, les désastres laissés par une enfance pas toujours heureuse, les merveilles et ravages d'aimer et d'être aimé, la jalousie. Dès le début du roman le lecteur sent qu'un mystère plane, les informations sont données peu à peu avec des chapitres à deux voix dont on ne connaîtra l'identité de la seconde voix qu'à la fin du roman. L'écriture est belle, pleine de références littéraire et cinématographique. Le roman est très bien construit entraînant le lecteur dans ce conte de fées cruel et romantique.
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La Princesse et le Pêcheur

Mêlant le conte et le récit de passage à l'âge adulte, La Princesse et le Pêcheur est aussi la question de l'identité pour un enfant d'immigré. Là où la narratrice, fille de deux Vietnamiens, ne se sent avec le Vietnam qu'un lien tenu qu'elle ne cherche pas forcément à approfondir, en tout cas à cet âge-là, prise entre la culpabilité de n'avoir connu les horreurs auxquelles ses parents ont du survivre et les classiques tourments de l'adolescence, elle rencontre un garçon de son âge qui lui est arrivé directement.

Il y a beaucoup de poésie et de nostalgie dans ce premier roman, mais l'écriture y est parfois encore hésitante, par rapport à l'autre livre que j'avais lu de cet auteur. C'est malgré tout un bon livre, qui ouvre l'appétit pour plus, plus de livres de Minh Tran Huy, mais aussi pour une découverte de la culture vietnamienne.
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Voyageur malgré lui

Line, à New york, découvre par hasard l'histoire d'Albert Dadas atteint du tourisme pathologique. Au fil de ses découvertes sur sa vie, Line va réfléchir également à tous ces voyages subis ou choisis que les membres de sa famille ont fait.

Un superbe roman sur le déracinement, le voyage.

Un voyage au coeur du Vietnam.

Une plume superbe !

Un roman à ne surtout pas rater !!!
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Le lac né en une nuit et autres légendes du Viêtnam

Minh Tran Huy est une romancière française née de parents vietnamiens. Elle explique dans la préface de ce recueil que les contes vietnamiens ont été pour elle son premier contact avec ce pays qu’elle portait en elle. A la demande de son éditrice, elle a rassemblé plusieurs de ces légendes et nous les raconte dans Le Lac né en une nuit et autres légendes du Viêtnam.



Le recueil comporte près d’une vingtaine de courts récits issus de ce pays d’Asie, des textes emplis de dragons, de tortues féeriques, de sages ermites, de trésors fabuleux, et de belles princesses immortelles. On y découvre l’histoire fort triste, mais très belle, de la La princesse et le pêcheur où une jeune princesse est charmée par le chant d’un pauvre pêcheur. On apprend Pourquoi la mer est salée avec le récit de la vie de deux frères aux caractères opposés. On découvre comment se déroula la Naissance du moustique, où l’amour démesuré d’un homme pour sa femme est bien mal récompensé. Dans Les deux génies et la princesse, la dispute incessante de deux esprits de la nature pour la main d’une princesse enclenche chaque année la mousson.[Lire la suite de la critique sur le site de Fées Divers]
Lien : http://feesdivers.fr/chroniq..
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La double vie d'Anna Song

Après "La Princesse et le Pêcheur", "La double vie d'Anna Song" est le second roman, publié en 2009, de l'écrivaine française d'origine vietnamienne Minh Tran Huy.



Tous deux élevés par leurs grands-mères, Anna et Paul ont passé leur enfance côte à côte pour ensuite se perdre de vue durant près de 15 ans et se retrouver comme si de rien n'était, liés par une complicité intacte.

Anna a voué son existence au piano et son rêve de faire carrière dans la musique n'a eu de cesse que de rythmer son quotidien tandis que Paul, en totale admiration pour cette femme passionnée, fonde son bonheur sur sa seule présence dans sa vie.

Mais la carrière prometteuse de la jeune pianiste prend fin inopinément, lorsqu'elle apprend qu'elle est atteinte d'un cancer qui lui sera fatal.

Paul, qui a toujours cru en son talent, entreprend de lui assurer une gloire posthume en adressant à la presse spécialisée des enregistrements réalisés alors qu'Anna vivait en recluse ses dernières années.



" Vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir." René Char





L'auteure s'est largement inspirée de l'affaire "Joyce Hatto" - pianiste britannique décédée d'un cancer avant d'avoir pu faire carrière et dont le mari fut accusé d'escroquerie - pour construire son récit.

C'est à travers les mots de Paul que le lecteur découvre petit à petit la vie d'Anna.

Anna est issue de parents ayant fuit le Vietnam dans l'espoir d'une vie meilleure mais qui continuent d'entretenir un rapport très étroit avec la famille restée au pays et leurs ancêtres disparus, particulièrement le grand-père d'Anna auquel elle dédie sa musique.

Artiste sensible et obstinée, elle semblait vivre dans un monde bien à elle, idéalisé, jusqu'à ce que la réalité la rattrape et l'empêche à jamais d'accéder à son rêve.



Le récit de Paul est entrecoupé d'articles de magazines spécialisés, faisant office d'interludes qui m'ont parfois semblé redondants mais qui se laissent vite oublier par cette ambiance cotonneuse, propice à la rêverie et cette grande sensibilité musicale déployée par l'auteure.

Flagorneurs dans les débuts, ils laissent petit à petit place aux doutes quant au véritable talent d'Anna Song et à la légitimité de son mari.

Imposture ou pas, ce qui transparaît dans ce roman est sans aucun doute l'amour inconditionnel de Paul pour Anna, cette femme sans cesse fantasmée, admirée et aimée plus que de raison.

Un récit sur l'amour intemporel qui rend hommage aux êtres qui continuent de vivre dans le souvenir de ceux qui restent et qui s'avère d'autant plus touchant lorsqu'on arrive à la révélation finale !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Ton frère

La collection" Les Affranchis" fait cette demande à l'auteur, à l'autrice : "Ecrivez la lettre que vous n'avez jamais écrite."



Min Tran Huy va donc écrire une longue lettre à son plus jeune fils Serge.

C'est une magnifique et émouvante déclaration d'amour maternel, mais c'est beaucoup plus que cela.

Car elle va ainsi que le titre l'annonce lui parler de son frère, Paul dit Polo, autiste profond, mais aussi raconter son enfance, où elle a, bien que née en France, du fait de ses origines vietnamiennes subi ce qu'on qualifierait aujourd'hui de harcèlement scolaire, et le refuge trouvé dans les livres... Raconter ce frère aîné qui rend le quotidien si difficile, si complexe, si douloureux qu'il a failli faire exploser son couple et tout ce que lui , Sergio, petit garçon "normal" apporte à ses parents que jamais Polo ne pourra leur apporter malgré tout l'amour qui lui est donné...

Raconter la peur de la différence, l'intolérance (les anecdotes sur le voisin sont édifiantes) et la lâche indifférence d'une société qui ne veut pas faire ce qu'il faudrait pour que ces enfants soient correctement pris en charge, leurs parents aidés...

En France, il faut 5 ans pour que soit posé le diagnostic de l'autisme contre 18 mois aux USA !



C'est un puissant réquisitoire contre notre société sans amertume ni aigreur, mais elle ne mâche pas ses mots et comme je la comprends...

Pour autant ce texte qui laisse affleurer la douleur et le chagrin, est gorgé de lumière et d'amour.



"Il me semble que toi et Paul constituez tous deux à parts égales ce mélange qui nous offre aujourd'hui de tenir ensemble, de tenir debout, de tenir bon. Sans plus craindre de nous écrouler."

"Vous êtes à la fois l'or et la sève, l'encre dans laquelle j'ai trempé la plume pour, je l'espère, transcender la douleur en beauté, la vie en vérité, la fêlure en lumière. "



Merci Babelio et Robert Laffont pour cette lecture privilégiée

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Un enfant sans histoire

Je suis bouleversée par cette lecture, mes mots me manquent et je sais d'avance que je n'arriverai pas à rendre justice à la puissance de ce récit.



Minh Trqn Huy est une auteure que j'apprécie énormément, j'ai d'ailleurs lu presque tous ses ouvrages avec grand plaisir. Nous sentons à travers ses écrits les souffrances de l'exil, les secrets de famille et l'importance de la culture vietnamienne, mais aucun des ouvrages précédents n'est aussi intimiste que ce petit dernier.



En effet, Minh Tran Huy ose dire les mots, ose raconter le parcours du combattant que vivent son mari et elle pour trouver les soins, les méthodes et les écoles les plus adaptés à Paul, leur petit garçon autiste. Nous suivons les avancées pas à pas, de l'absurdité des premiers diagnostics jusqu'au couperet qui s'abat : TSA. L'auteure nous explique alors les diverses démarches entamées dans une France encore trop peu développée dans le domaine de l'autisme, leurs espoirs et leurs doutes, leur fatigue omniprésente, leur tristesse à chaque régression et finalement l'acceptation.

Minh Tran Huy dit avec beaucoup de courage ce que peut ressentir une mère face à l'impuissance qu'elle ressent à aider son petit garçon, la frustration de se sentir inutile, de la perte de patience parfois face à une énième crise, de la peur de ressentir certaines émotions ou d'avoir certaines pensées. C'est réellement bouleversant.



Dans ce récit, nous alternons entre deux parcours, celui de Paul et celui de Temple Grandin, très différents mais ayant néanmoins en commun l'autisme.

Elle a su narrer avec beaucoup de pudeur les réussites et les échecs de son fils, tout en racontant que certains porteurs de TSA réussissent à s'en sortir seuls dans la vie, comme cette américaine réputée et ayant beaucoup fait dans le domaine de la zootechnie.



Je trouve que ce récit reste un bel hommage à son fils et nous permet d'en apprendre davantage sur l'autisme et sur les perceptions différentes que peuvent avoir les porteurs de TSA. Ils voient le monde d'une autre façon et appréhende les évènements différemment.
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Un enfant sans histoire

Un livre remarquable et émouvant qui témoigne du combat incessant des parents pour que leurs enfants autistes soient considérés par la société. C'est affligeant de voir qu'il existe peu de spécialistes et de structures pour les accompagner et aider l'enfant à se développer et à progresser.

Le parallèle avec la vie et le combat de Temple Gardin que je connaissais pas est très intéressant et démontre que tous les autistes ne sont pas atteints au même degré et peuvent s'intégrer à la société s'ils reçoivent les soins et les aides qu'ils ont besoin.

Un combat qui me touche particulièrement, connaissant des personnes parents d'enfants autistes et confrontés aux mêmes difficultés de l'autrice.

Un livre que je recommande évidemment à la lecture.



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Les inconsolés

L’amour, l’amour, l’amour… Sous l’apparence d’une de ces histoires que nous créons pour nous acharner à y croire parfois jusqu’au risque d’en mourir, narrée dans un style élégant, Minh Tran Huy nous invite côté coulisses des amours impossibles pour disséquer le mot Amour jusqu’en ses boursouflures.



Les différences de classes sociales, l’histoire personnelle, les origines, l’empreinte des traumas transgénérationnels, les rivalités dans la fratrie, les attentes individuelles, les enjeux de domination, toutes les composantes sont, superbement décrites, fouillées avec autant de lucidité, d’impertinence que d’attendrissement, dans un roman à la construction savante qui ouvre en poupées gigognes ces histoires à trois et plus que sont les amours impossibles, transmissions de deuils innomés et donc inconsolables qui plongent les filiations dans la Mélancolie, la quête inconsciente d’un deuil à soi.



Du sentimentalisme au fantasmatique en passant par le diabolique, en fine analyste Minh Tran Huy nous fait monter dans la tour jusqu’au vertige.
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Un enfant sans histoire

L’enfant sans histoire infuse en nous pour libérer cent nuances car au-delà de la perception du monde si singulière des autistes et de leurs difficultés à trouver leur place, en bruit de fond se pose une question : Et le monde, il s’adapte quand ?



Minh Tran Huy a parfaitement construit son propos. Nous faisons ce que tout le monde fait : nous nous intéressons au récit singulier de Temple qui du bon côté du spectre de l’autisme nous fascine, à vive allure nous tournons les pages en quête de ce fabuleux destin, et un peu honteux nous nous rappelons Paul à l’autre bout du spectre, l’enfant sans histoire, le fils de l’auteure. Ces deux trajectoires, ce sont les deux faces d’une même pièce nous dit-elle sobrement après avoir elle-même essayé tout ce qui était en son pouvoir pour donner un accès au monde à son fils.



Avec un soin clinique, l'auteure livre ses batailles et ses défaites, partage avec pudeur les émotions de son fils autiste quand elle parvient à les déchiffrer... Un récit qui m'a "attrapée" !

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Un enfant sans histoire



Un enfant sans histoire.

Minh Tran HUY



Paul et Temple.

Deux enfants, deux pays, deux époques, une seule maladie.

Paul est le petit garçon de l’auteure qui très vite s’est rendue compte que quelque chose n’allait pas chez lui.

Quelques rendez-vous et bilans plus tard, le diagnostic d’autisme est posé.

S’enclenche alors pour les parents un parcours labyrinthique pluridisciplinaire pour aider Paul : médical, social, financier, psychologique…

Des parents vaillants qui malgré tout leur amour et leur volonté ne changeront pas l’avenir de Paul.

Il ne communique pas, n’évolue plus et ne pourra jamais rejoindre une vie de famille « classique ».

De l’autre côté de l’Atlantique, dans les années 40, Temple est une petite fille que son père qualifie presque de « débile » alors que sa mère veut croire en son évolution à force de persévérance et patience face à ce même diagnostic d’autisme.

Aidée d’un entourage bienveillant et opiniâtre Temple va réussir à évoluer avec cette maladie et en tirer les avantages qu’elle peut.

En effet elle est douée d’une capacité de visualisation assez complexe qui lui permettra d’imaginer et réaliser des machines agricoles favorisant le bien-être animal (et donc le profit des éleveurs).

Faisant d’elle une femme riche, célèbre et respectée.

Deux versions d’une même maladie prise en charge différemment avec les difficultés que l’on sait.



Un livre très intéressant et instructif sur les moyens et méthodes de prises en charge (les lettres, les images pour communiquer, les récompenses…).

J’ai été très touchée par ce roman/récit très bien mis en valeur par les deux destins et son auteure que j’ai pu écouter lors d’une conférence au livre sur la place à Nancy.
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Un enfant sans histoire





Un enfant sans histoire.

L’enfant c’est Paul, le fils de Minh Tran Huy, atteint de TSA, trouble du spectre de l’autisme. « Sans histoire » parce qu’il n’a pas les mots pour s’exprimer.

Sa maman vient apposer ses mots à elle, sur leur quotidien fait d’un combat permanent face à une certaine errance médicale. La rigidité autistique induit une adaptation au jour le jour, un bouleversement qui n’a d’égal.



L’investissement des parents de Paul est démesurément inqualifiable, ils épuisent leurs forces dans leur entièreté, ne laissant que peu d’air pour souffler. L’autisme plonge le concerné dans une souffrance sensorielle et auditive. La rigidité autistique complexifie chaque étape d’apprentissage, les codes sociaux n’étant pas absorbables.



La France a été condamné pour des manquements graves face au handicap. Ce témoignage incroyablement bien documenté met en lumière un retard marquant sur l’approche et les recherches sur l’autisme dans notre pays.



L’autrice fait le parallèle entre la vie de son fils Paul et celle de Temple Grandin. Temple est autiste, née en 1947, elle a révolutionné les conditions d’élevage des animaux de rente. Sa renommée est internationale, son autisme a permis de sortir d’une norme logique. Le mode de pensée de Temple est hors norme. Quand la cécité émotionnelle doit être palier par la logique… Temple comme un espoir d’une vie avec une once de normalité. Un espoir parfois synonyme de poison…



L’histoire de Paul racontée par sa maman impose le respect, indéniablement. Je n’ose imaginer la force nécessaire pour d’abord accepter le diagnostic de l’autisme de Paul puis pour poser les mots sur leur réalité. Minh Tran Huy nous bouleverse. Les émotions à vif… le réalisme évident de ce livre nous atteint en plein cœur.



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La double vie d'Anna Song

S'inspirant de faits réels, Minh Tran Huy donne à son roman ses origines vietnamiennes. En partant d’un passé familial douloureux, elle tisse la « double » vie de cette femme pianiste et de son amour de jeunesse.



Inspirée d’une histoire vraie, celle de la pianiste Joyce Hatto, Minh Tran Huy nous raconte une histoire d’amour et de destin brisé où elle reprend les thèmes qu’elle abordait déjà dans son premier roman «La princesse et le pêcheur»: la quête identitaire des exilés, le regret du Vietnam, l’amitié, le mensonge.



La construction est remarquable, nous réservant une série de rebondissements jusqu’au coup de théâtre final dans le dernier chapitre.



Malgré son parfum de scandale et ses allures d'enquête policière, ce n'est pas tant la force de l’intrigue qui distingue ce roman, mais davantage une construction narrative très intelligente, dans laquelle cette affaire s'enracine. Deux plans alternés rythment le texte: Paul Desroches narre leur histoire commune d'une écriture fluide et douce qui contraste avec les articles de journaux d’abord admiratifs puis offusqués, au style polémique.



Minh Tran Huy sait jouer elle aussi à la perfection de son instrument, l’écriture. Le livre séduit par de très belles pages sur la magie de la musique et la confusion entre réalité et fiction quand l’amour inconditionnel s’en mêle. On sera aussi sensible aux réminiscences d'un Vietnam perdu et rêvé, celui de l'auteur et de son personnage, dont une très poétique légende vietnamienne vient éclairer le destin tragique.
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La double vie d'Anna Song

Inspiré par un fait-divers, La double vie d'Anna Song est une histoire à tiroirs.

Un roman très émouvant, qui raconte l'enfance, la force des liens réels et irréels qui se tissent. Une histoire d'amour fou entre deux enfants, de rêves brisés et reconstruits. Un bel hommage également aux musiciens. Un roman poétique et délicat.
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La Princesse et le Pêcheur

J'avais déjà eu l'occasion de lire un roman de Minh Tran Huy qui m'avait beaucoup plu, et celui-ci me confirme les impressions que j'avais eu de l'auteure à la lecture.



Elle a une plume très sensible, juste et érudite. Elle mêle avec grâce l'histoire de la narratrice et de Nam ainsi que certains contes vietnamiens.

Minh Tran Huy est une conteuse née. Elle nous narre ici les différences, la recherche d'identité, le traumatisme causé par l'Histoire du Vietnam, les familles déchirées, meurtries dont certaines essaient de se réinventer tant bien que mal dans un autre pays. Plus tout à fait vietnamien et pas tout à fait français d'après la narrattice, ils oscillent sans cesse d'une culture à une autre, d'un pays à un autre.



Nous y découvrons également le poids des silences, plus pesants finalement que les mots, les horreurs tues, cachées aux plus jeunes, ceux n'ayant jamais connu autre chose que la sécurité et le confort parce que nés en France.



Ce court roman est magnifique, l'histoire des deux personnages belle et triste à la fois. L'auteure a réellement un don pour trouver le mot juste à mettre sur les sentiments, bravo !
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Les inconsolés

Les inconsolés est avant tout un roman qui se distingue par la poésie qu’il dégage et cette écriture féminine, audacieuse et, cocorico !, française, qui déroule avec beauté une histoire d’amour teintée de noirceur. L’on suit principalement la vie de l’héroïne, Lise, aimée, désaimée, haïe, redoutée, parfois même jalousée. Une jeune femme que l’on rencontre très jeune et qui va servir les propos de son auteure, faisant baigner le lecteur dans un milieu familial hostile où le désamour n’a d’égal que le rabaissement. On y côtoie aussi les apparences, parfois trompeuses, les mensonges et les secrets qui façonnent un couple, une famille et une histoire, souvent à mille lieues de la vérité. L’on assiste, impuissant, à l’évolution d’une jeune femme qui a grandi dans l’ombre d’une autre, convaincue d’être détestée par ceux censés l’aimer plus que tout au monde, convaincue de n’être jamais à la hauteur, convaincue qu’elle ne le sera sûrement jamais malgré ses efforts épuisants. Cette absence d’amour, et a contrario la présence de haine, de rancœur et de reproches, aux yeux de Lise, feront des histoires d’amour qu’elle vit dans les romans et les films un idéal inaccessible, un rêve dont elle ne se pense pas légitime.

Puis Lise rencontre Louis, le beau Louis, le riche Louis, le parfait prince charmant qui fait vaciller son cœur, parfait en apparence, à l’image de l’histoire d’amour qui découle de la rencontre improbable entre deux êtres qui n’étaient pas censés se rencontrer. Un conte de fée version réalité, dont l’intensité va éclabousser les principaux protagonistes et fissurer leur vie. Et alors, les étincelles et les étoiles qui illuminaient le roman sont assombries par les nuages, gris d’abord, puis définitivement noirs ensuite. Une histoire d’amour tragique, belle et puissante, avec ses grands bonheurs et ses déconvenues, et tous les ingrédients qui composent la recette de la première histoire d’amour, la seule, l’unique, celle qui continue de vivre toute une vie.

À travers ce roman, Minh Tran Huy nous parle d’amour dans ce que le sujet a de plus vague. De l’amour maternel au couple, en passant par l’amour de soi et l’amour fraternel, et surtout de leurs opposés : la haine et le désamour. C’est ce qui se rend ce roman fort et puissant, captivant, cette façon dont l’autrice jongle entre les opposés et assombrie le conte pour le rendre plus réaliste. Lise est un personnage naïf qui fait aussi parfois preuve d’une éclatante lucidité, tout dépend les sujets, et tout dépend de ce qu’elle attend. Car comme tout être humain, Lise ne voit et n’admet que ce qu’elle souhaite, s’illusionne et garde espoir quand il n’y a ni lueur, ni éclat, et à l’inverse assombrit le tableau qui pourtant était rayonnant.



Les inconsolés est un roman d’amour, tragique et dramatique, qui tient sa force dans ses personnages aussi adorables que détestable, mais surtout dans son écriture. Il est typiquement le genre de roman que j’apprécie d’engloutir un dimanche, bien au chaud sous un plaid, un roman qui me pousse à me laisser aller, me détend de son écriture chantante aux notes douces et mélodieuses, tout en réussissant à me déchirer le cœur, car telles sont les histoires d’amour que j’aime : celles qui finissent mal.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
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Les inconsolés

Minh Tran Huy est française... et c'est une figure du monde littéraire. Elle a été rédactrice en chef adjointe au Magazine littéraire, et chroniqueuse sur diverses émissions (Des mots de minuit, Le Bateau Livre...) Mais le Vietnam a toujours été là -n'est ce pas le cas pour tous les descendants des boat people et autres, qui ont gardé au coeur la nostalgie du pays des ancêtres?

Dans son premier roman, La Princesse et le Pêcheur, finaliste du Goncourt du premier roman et du prix des Cinq continents, prix Gironde Nouvelles écritures 2008, on rencontre les contes traditionnels vietnamiens. Son livre suivant est d'ailleurs un recueil de contes, Le Lac né en une nuit et autres légendes du Vietnam.

Dans Les inconsolés, l'héroïne, Lise, est une métisse. Ce roman ambitieux est une histoire d'amour sans avenir -mais une grande histoire d'amour-, qui flirte avec le thriller (qui est cette "autre" qui rédige un chapitre sur deux?, et puis, on commence quand même par une scène où un cadavre lesté est abandonné aux fonds d'un étang....) et peut être avec une histoire de fantôme (chinois....?)

Un intérêt de ce roman réside dans une description fine et intelligente des rapports sociaux. En effet les parents de Lise, tous les deux ingénieurs, sont issus de milieux modestes: la mère, française, de petits paysans; le père, vietnamien, lui aussi de travailleurs de la terre. De plus, il a quitté son pays natal dans des conditions dramatiques. L'un et l'autre n'ont pas vraiment intégré leur changement de classe sociale. Ils continuent à vivre en "petit", à acheter des vêtements bon marché; on va faire du ski: mais en louant l'appartement le plus minable possible, alors que leur salaire leur permettrait d'avoir un train de vie bien plus confortable. Je trouve que cette analyse de la difficulté du passage de milieux sociaux n'a pas si souvent été décrite avec cette acuité.

Ce couple, il n'est pas bien dans sa peau. Pourquoi est il si mutique, ce père? Si indifférent à sa famille? Qu'y a t-il eu, dans son passé extrême-oriental, qui explique ce repli sur lui même? Et pourquoi cette mère, qui est cependant aimante, passe t-elle son temps à dévaluer la petite Lise, très typée vietnamienne alors que sa soeur aînée a droit à tous les compliments?

Pourtant, Lise qui se pense moche et sans intérêt va vivre une grande histoire passionnelle avec Louis, rejeton d'une famille richissime et prédestiné à une brillante carrière dans les affaires, alors qu'elle même, passionnée de culture, s'oriente vers le journalisme. Là encore, l'opposition des deux milieux sociaux ne manque pas d'intérêt. Louis certes fait de belles études; mais il n'a aucun intérêt pour la culture au sens large. Ils s'aiment passionnément; ils ne feront jamais un couple.

A côté donc d'une histoire sentimentale un peu convenue, on peut apprécier l'analyse psycho-sociologique faite par Minh Tran Huy. Ce que je lui reprocherais? Au moins cinquante pages de trop. Certes, le livre n'est pas très épais mais il aurait gagné à être encore allégé. L'auteur ressasse un peu trop, par exemple, les relations difficiles entre Linh et sa mère. On a compris! Et puis aussi, un peu de pédanterie.... que d'allusions à des écrivains, des peintres ou des films de cinémathèque: derrière la très cultivée Lise, on voit bien que se cache la très très cultivée Minh Tran Huy...

Quant à l'écriture, elle est agréable.
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Les inconsolés

Un vrai beau roman d'amours. L'amour filial, fraternel, fou, beau, destructeur... L'histoire de Lise et Louis se déroulent comme dans un film pas si connu, Lise parle, de ses sentiments, de ses doutes, de ses origines, du monde qu'elle s'est créé. L'Autre parle de ce couple fabuleux, beau comme on n'ose en rêver aux ombres pourtant bien présentes.

Minh Tran Huy emporte son lecteur dans un flot de sentiments, touche juste et fort. J'ai été un peu déçue par la fin, trop artificielle par rapport au reste du roman qui se savoure comme un chocolat chaud amer.
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Les inconsolés

Minh Tran Huy fait partie de ces auteurs qui ont su se créer un univers bien à eux et que l'on retrouve de roman en roman.

Minh Tran Huy écrit dans une langue superbe des romans empli d'amours qui finissent toujours mal au contraire des contes où ils vécurent heureux, etc..

Omniprésent bien sûr le Viêt Nam avec ses légendes, ses parfums , ses images et ses tragédies .

Minh Tran Huy prend le temps d'installer son histoire , ses personnages sans que jamais cela ne soit ennuyeux .

"Les inconsolés" pourrait être une banale histoire d'amour classique qui tourne mal sauf qu'ici l'auteure mêle adroitement les légendes vietnamiennes et les contes occidentaux à la trame du récit ainsi qu'une petite touche qui peut paraître fantastique à nos esprits cartésiens au contraire de la culture asiatique où l'au-delà se mêle régulièrement au monde des vivants.

Un superbe récit d'une auteure majeure de la littérature actuelle.
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