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Critiques de Mongo Beti (42)
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Branle-bas en noir et blanc

Comme dans "Trop de soleil tue l'amour", l'intrigue policière sert surtout de prétexte à Mongo Beti pour nous amuser de la gouaille de ses personnages, à coup de dialogues délirants, et pour lancer ses diatribes sur l'état de son pays. A aussi lancer ses exhortations à réagir, à sortir de l'apathie fataliste, démerdarde et confortable qu'il reproche par dessus tout à ses concitoyens, et avant tout aux élites locales.



Heureusement, le mélange des trois, intrigue policière, gouaille, diatribes, produit un roman plaisant et non pas une lourde charge ennuyeuse. Ce qui aurait dû lui permettre de mieux passer son message. Mais je crains que cela n'a pas suffi.
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Dictionnaire de la négritude

Ouvrage passionnant et érudit du duo Mongo Beti - Odile Tobner. L'occasion de (re)découvrir, sous le format accessible du dictionnaire, quantité de figures emblématiques de la "négritude" mais aussi nombre de concepts liés au racisme, à l'anticolonialisme ou à la lutte en général.

Que ce soit sous l'angle politique ou artistique, voire même scientifique, les auteurs offrent un panel enrichissant de références.

Livre difficile à se procurer en dehors d'internet mais qui ne manque pas d'intérêt.
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L'histoire du fou

L'Histoire du Fou est avant tout une fresque, ce roman décrit les troubles socio-politiques auxquels est sujette l'Afrique dans les années quatre vingt dix.



La contestation est, fort naturellement, au centre de cette oeuvre de MONGO BETI publiée en 1994. En effet, le romancier rejette, ne cautionne pas l'ordre social, les institutions et l'idéologie dominante dans un continent qui sécrète le pessimisme et peine à s'arrimer à la modernité.

MONGO BETI tire à boulets rouges sur la classe dirigeante. celle-ci constitue le "public cible" dans " L'Histoire du Fou" dont la visée pragmatique est établie. Cette critique sans complaisance à laquelle se livre l'écrivain est sous-tendue par une idéologie progressiste, réformatrice qui confirme que MONGO BETI est un empêcheur de tourner en rond.

Par ailleurs, ce refus de l'ordre social se cristallise dans une écriture virulente et agressive. Refusant donc d'être à la remorque du silence,de pratiquer la politique de la bouche cousue, MONGO BETI se pose en "porte-parole des opprimés et défenseur de la justice sociale [qui ] revendique seulement le droit de parler et d'être entendu



"LHistoire du fou" force l'admiration de tout lecteur épris de justice et d'équité, la République a encore du chemin à faire en matière de démocratie



http://www.editions-harmattan.fr
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La France contre l'Afrique : Retour au Came..

La France contre l'Afrique est une compilation de tous les coups tordus perpétrés par les barbouzes pour maintenir une influence sur le continent. Et ils sont nombreux. L'auteur a parfois l'élégance de proposer plusieurs explications, lorsque la situation est encore confuse plusieurs décennies plus tard. L'opération Turquoise au Rwanda en est un bon exemple.



Mais Mongo Beti ne se contente pas de dénoncer la France, il expose aussi les magouilles d'autres puissances, étrangères au continent comme les États-Unis, ou locales comme la Libye de Kadhafi. Certains pays semblent maudits tant les évènements s'acharnent contre eux. On parle de la malédiction du pétrole, mais il en existe d'autres, celle des pierres précieuses, ou simplement celle de la localisation pour les pays dont la position stratégique est cruciale pour qui veut dominer la région, comme la Centrafrique.



Le Tchad et la République du Congo sont des parfaits exemples de pays qui ne connaissent pas la paix, et pas uniquement à cause des barbouzes. S'ajoutent des problèmes ethniques, des voisins envahissants, un sous-sol dont les richesses déchainent les convoitises, et les populations civiles sont les éternelles victimes de la folie des grandeurs de leurs dirigeants, officiels et officieux.

Dans son article sur le Darfour, Mongo Beti aborde aussi un sujet politiquement incorrect, mais oh combien important : la surpopulation. Certaines régions semi-désertiques ne peuvent nourrir qu'un nombre limité d'individus, lorsque la population augmente, les maigres ressources deviennent l'objet de toutes les convoitises. Malheureusement ce type de conflit est appelé à se multiplier.



A noter que la lecture de cet ouvrage n'est pas facile, il est parfaitement documenté, mais l'auteur cite des personnages inconnus du grand public et s'appuie sur une foule de détails que tout le monde, sauf les vrais spécialistes de l'Afrique, ignore.
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La France contre l'Afrique : Retour au Came..

Un peu lourd à lire à cause des termes politiques utilisés et pas forcément abordable pour tout le monde (moi le premier). Mais le livre est plutôt court et ce lit bien dans l’ensemble grâce à un style direct et sans fioritures de l'auteur.



Les fait sont posés et l'auteur tente d'expliquer pourquoi, malgré l'argent et l'aide donné par leur anciens colonisateurs, les pays Africains n'ont pas évolué dans le bon sens...



Bouquin que je conseil aux personnes voulant en savoir plus sur les relations entre la France et l'Afrique au XXe siècle.



(L'ouvrage paru en 1993 est encore largement d'actualité au vue de ce qui ce passe actuellement en Côte d'Ivoire.)
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La Ruine presque cocasse d'un polichinelle

La ruine presque cocasse d’une polichinelle est la suite de "Remember Ruben ». Cette suite a été publié en 1978, tandis que le 1er volume avait été édité en 1974.



Après avoir lu son excellent roman Ville cruelle, c’est la débandade: Je crains que La Ruine presque cocasse d'un polichinelle ne soit pas de ses meilleurs romans.
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Le Pauvre Christ de Bomba

Ce roman de Mongo Beti peut être considéré comme un classique de la littérature d'Afrique mais il a un peu vieilli. En effet, à l'époque il dénonçait l'entreprise missionnaire en Afrique comme une atteinte à la culture africaine. Or, en le relisant aujourd'hui, il est amusant de constater qu'au moins pour les cent premières pages on donnerait presque raison au missionnaire qui lutte contre la polygamie et le sort que les hommes africains réservent à leurs femmes. Me too est passé par là et on est en droit de se demander si l'Eglise ne proférait pas une bonne parole... Puis, en poursuivant le roman, on comprend que les missionnaires sont prêts à tout pour arriver à leur fin, y compris bien évidemment exploiter les Africains. Enfin, le déroulement de l'action prend une tournure tragico-comique qui met en scène des comportements sexuels africains pas vraiment du goût des curés blancs, c'est le moins que l'on puisse dire. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle avec les résistances africaines à l'idéologie du développement qui a été imposée après les Indépendances. Puisqu'on ne pouvait plus traiter les Africains de non civilisés, on les a traités de sous-développés. Les bons Blancs, après les bons missionnaires, ont proposé des solutions. On a vu le résultat... Bref, le livre traite d'une thématique tout de même un peu ancienne et plus trop d'actualité lorsque l'on sait que les églises africaines, très dynanymes, ont repris les choses en main.
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Le Pauvre Christ de Bomba

Là où on invente un dieu on y invite toujours le diable et là où l'on impose un dieu , on ouvre sa table à tous les diables. Quelles furent véritablement les motivations de l'évangélisation en Afrique subsaharienne  ? Quelles valeurs et quels intérêts défendait-elle ?

Protéger ( mais de quoi ? )... ? ou soumettre ?

Éduquer ( à quoi?) ? ou...déculturer ?

Émanciper ( de qui?) ? ou.. embrigader ?

A marche forcer briser le moule. Inventer des péchés, et des enfers. Donner d'autres noms, imposer des codes. Inventer une histoire, en faire un grand mystère. Dresser des autels et renverser les totems. Faire table rase et faire bonne place au diable. Tracer des routes.Faire taire le tam-tam , faire sonner le clairon, recouvrir le corps des femmes et distribuer des uniformes.

Et voilà, Machine en avant toute !

Telles sont les questions importantes posées par Mongo Béti à travers ce livre.

Et l'on entend bien à travers ces lignes l'effroyable ignorance et mépris dont les autorités coloniales faisaient preuve à l'égard d'une civilisation dont elles niaient les droits, les croyances, et l'équilibre de ses rapports sociaux, que toute la « la naïveté » du Révérend Père Drumont n'arrivera pas à effacer.

Le pauvre Christ de Bomba, c'est l'histoire de l'échec d'un Christ, brisé d'avoir était utilisé.

C'est l'histoire des enfants confiés aux missionnaires, et surtout de ces femmes prises éternellement entre un marteau et une enclume.

«  Le pire...Le pire, m'entendez vous, c'est que nous avons trouvé ça. Les indigènes, bien avant nous, avaient déjà découvert que leur femme était une machine idéale : ils ne sont pas plus bêtes que nous ; détrompez vous, si vous le croyiez..Nous nous amenons, nous les chrétiens, nous les messagers du Christ, nous les civilisateurs. Et qu'est-ce que que vous croyez que nous faisons !? Que nous rendons à la femme sa dignité ? Oh, non ! Surtout pas, mon Père. Ah,non ! Nous la maintenons dans sa servitude. Mais cette fois, à notre profit... ».

Là où on invente un dieu on y invite toujours le diable. Là, où ailleurs.., hier... ou maintenant… Qu'importe le nom qu'on lui donne ou que demain on lui donnera.



Astrid Shriqui Garain

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Le Pauvre Christ de Bomba

Pour ma part, j’ai pris commande du Pauvre Christ de Bomba. Un ouvrage publié en 1956 réédité depuis aux éditions Présence Africaine La première réflexion que je me suis faite concerne la jeunesse de l’auteur. Déjà auteur de Ville cruelle sous le pseudonyme d’Eza Boto, le Camerounais a déjà marqué les esprits. Avec le Pauvre Christ de Bomba, il place le lecteur au cœur d’une mission catholique quelque part dans l‘arrière pays camerounais. Là, il nous donne de suivre le R.S.P, un fervent prêtre d’origine suisse, le père Drummond. Le poste d’observation proposé par Mongo Beti est Denis, un jeune boy sur la mission qui nous narre avec ses yeux d’adolescent le contexte et les faits qui vont conduire au naufrage de cette œuvre missionnaire. Le RSP porte un intérêt particulier pour l’accompagnement des femmes-mères, il est en guerre ouverte contre les pratiques liées à polygamie. L’équilibre semble toutefois stable quand cet homme engageant se décide à faire le tour de la mission en s’orientant chez les Talas, population particulièrement réfractaire à l’Evangile ou au changement imposé par la nouvelle religion.



Cette tournée va durer près d’un mois. Elle va être très riche en enseignement, en surprise. L’approche prise par Mongo Beti est particulièrement édifiante et révélatrice de l’empreinte qu’il donnera à ses prises de position. Le roman décrit essentiellement deux choses. La posture du RSP se traduit par le désir de réduire les résistances à la doctrine catholique qu’ils observent chez les Talas. Ces actions sont téméraires pour réduire les « usurpateurs » qui sapent l’amplification de son discours dans son espace de jeu. Mais l’audace de ce religieux européen repose-t-elle sur sa foi en Dieu ou sur le pouvoir colonial qu’incarne sa couleur de peau ? Cette question est exprimée par le père Drummond qui n’est pas dupe et ne se ment pas. D’ailleurs dans des échanges avec le jeune administrateur colonial Vidal, il a conscience que l’église catholique (dans ce contexte) joue finalement un rôle de refuge dans une stratégie du bâton et de la carotte. Les inhumanités des travaux forcées et autres répressions poussent une population fébrile dans les bras de l’église. Dans la description qu’en fait Mongo Beti.

C'est étonnant combien les hommes peuvent avoir soif de Dieu quand la chicote leur strie le dos.

Le pauvre Christ de Bomba, Edition Présence Africaine, page 67



A propos des travaux forcés, les mots du RSP Drummond.

Vois-tu, Zacharie, des Blancs vont maltraiter des Noirs et quand les Noirs se sentiront très malheureux, ils accourront vers moi en disant : "Père, Père, Père...", eux qui jusque-là se seront si peu soucié de moi. Et moi je les baptiserais, je les confesserais, je les intéresserais. Et ce retournement heureux des choses, je le devrais à la méchanceté des Blancs!... Moi aussi je suis un Blanc!...

Le pauvre Christ de Bomba, Edition Présence Africaine, page 189



La critique la plus subtile de Mongo Beti et son argument matraque sont dans l’affirmation que le ver est dans la pomme et que l’évangélisation n’a jamais pris corps dans ce qui constitue à la mission de Bomba. Le dépucelage forcé du jeune narrateur introduit le lecteur au cœur de la dite-corruption du système sensé être par essence vertueux. L’aveuglement du RSP est consternant de ce point de vue pour le lecteur. Je n’irai pas plus loin afin de laisser au lecteur de découvrir un final pour le moins…





Mon avis est que Mongo Beti écrit un livre à charge contre le système colonial et l’église. Et même si le livre a le défaut des œuvres de fiction imprégnées par une pensée politique, il est difficile d’ignorer la qualité du traitement des personnages par Mongo Beti. Le lecteur s'attachera autant au passionné et passionnant homme de Dieu et du pouvoir colonial, qu'à son boy, Denis qui nous narre cette histoire. J’avoue que la réflexion qu’offre Chinua Achebe dans Un monde s’effondre est beaucoup plus engageante justement parce que l’auteur Nigérian choisit de se mettre en retrait et ne nous soumet que les faits d'une confrontation intéressante entre missionnaires et les autochtones en pays igbo.. Il n’empêche que Mongo Beti offre là un texte unique, étonnant, drôle, subversif.



Pour la route, un dernier extrait d'un chef de village dont le RSP vient d'exploser un instrument de musique pour empêcher ses administrés de danser...
Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
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Le Pauvre Christ de Bomba

Dans ce roman, qui se présente comme un journal intime, nous suivons le narrateur Denis, jeune enfant de chœur, le Père Drumont et son cuisinier Zacharie dans une tournée qui s’effectue au pays des Tala. Cette région dépendante de la mission de Bomba a été délaissée durant trois ans par le curé, car les fidèles continuaient de se comporter comme des païens et négligeaient l’importance de l’évangile dans leur quotidien.Cependant, dans un élan de générosité envers ses enfants, le prêtre Drumont va décider de leur laisser une seconde chance en retournant vers ceux qu’il espère repentant et décider à se convertir.



Par le récit qu’il fait des évènements, le jeune Denis décrit un monde binaire où tout ce qui va à l’encontre du projet de la mission doit être sanctionné, éradiqué. D’ailleurs, en quittant la mission de Bomba pour la tournée, il rêve de voir les habitants de la forêt sauvés de leur incrédulité et d’assister à la gloire du Père Drumont, victorieux de toutes les infidélités des habitants. Mais le chemin qui mène à Tala étant plein de mystères, le voyage sera surprenant. La naïveté de Denis et les convictions du Père Drumont seront soumises à rude épreuve.
Lien : https://eda.hypotheses.org/
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Le Pauvre Christ de Bomba

Alexandre Biyidi Awala ,alias Eza Boto ,alias Mongo Beti est né le 30 juin 1932 à Akometan à 60 km au sud de Yaoundé .

Il fit ses études primaires à l'école des missions catholiques puisqu'à l'époque ,l'école publique était réservée aux enfants de notables et autres agents de l'administration coloniale .Mais ,reconnaît-il ,l'école catholique était doublement efficace du fait que les parents faisaient totalement confiance aux enseignants qui par ailleurs avaient des techniques tout à fait probantes pour enseigner la langue française ,sésame indispensable dans le système administratif colonial .Mongo Beti avoue n'avoir rien appris d'autre que le français pendant ses études primaires . Les enseignements d'arithmétiques ,de géographie et d'histoire étaient quasiment inexistants .L' école était donc conçue pour former de simples interprètes au service de l'occupant .

A la fin de ses études primaires ,Mongo Beti est admis en sixième au séminaire .Mais il est mis à la porte quelques mois plus tard parce qu'on ne le trouve pas du tout fait pour la prêtrise .En effet ,bien qu'il soit bon en français et en latin ,il donne des signes évidents d'ennui en histoire sainte et il n'aime pas mémoriser le catéchisme .Heureusement pour lui ,il a été crée à Yaoundé une école secondaire pour assurer l'éducation des enfants des administrateurs des colonies .

En 1946 ,le jeune Mongo Beti réussit haut la main l'examen d'entrée au Collège classique et moderne mixte de Yaoundé .Il y restera jusqu'à la fin de ses études secondaires en 1951, année où il va poursuivre des études supérieures en France après son succès au baccalauréat de l'enseignement secondaire devenant ainsi le deuxième bachelier africain à cette époque .

En 1951 ,Mongo Beti s'inscrit à la Faculté des Lettres de l'Université d'Aix-en-Provence pour effectuer des études de Lettres classiques .Durant cette période passée en France , Mongo Beti collabore étroitement avec les milieux littéraires africains proches de la mouvance de la Négritude .

Avec " le Pauvre Christ de Bomba ", Mongo Beti affirme

son anticléricalisme en usant du ton de la parodie , de l'humour et de la caricature .Il démystifie le clergé , dévoile ses collusions avec le pouvoir colonial et montre les limites de son zélateur , le Révérend Père Supérieur ( R.P.S ) Drumont ,homme coléreux ,têtu et sourd à toute

à toute remarque qu'on ose formuler devant lui .

Responsable de l'évangélisation des Tala ,le R.P.S qui se

compare volontiers à Jésus-Christ , se heurte à la forte résistance de ses ouailles .Aussi décide-t-il de les punir en

s'abstenant pendant trois ans de mettre les pieds dans leur pays . le roman raconte le retour de l'homme de Dieu qui pensait que les Tala sevrés de sa bonne parole pendant tout ce temps ,allaient l'accueillir en triomphe .

Du début à la fin ,Mongo Beti montre que les rapports entre le R.P.S et les évangélisés sont fondés sur un irrémédiable quiproquo . le R.P.S méprise la culture locale , ne parle pas la langue du milieu .Il les stigmatise

en les traitant de polygames ,de païens ,de fornicateurs .

En conclusion , le R.P.S découvre que les "indigènes" sont

beaucoup plus préoccupés par la tradition , leurs us et coutumes et de leurs traditions que pour les paroles de Dieu . Le R.P.S est venu dans ce village pour évangéliser les

indigènes .Cependant ,cette mission se termine par un échec . Il rentre bredouille en France .













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Main basse sur le Cameroun : Autopsie d'une..

Ce livre est passionnant car il est l'un des rares avec ceux de Deltombe à parler de la guerre du Cameroun et à aborder aussi frontalement celle-ci. Pour autant le livre est parfois un peu répétitif et l'écriture de Mongo Béti est parfois un peu lourde.
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Main basse sur le Cameroun : Autopsie d'une..

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Main basse sur le Cameroun : Autopsie d'une..

Je ne suis pas allé au bout de ce livre. Je reconnais ses mérites, en effet Mongo Beti dénonce (entre autres) le rôle de la France dans la guerre civile qui a éclaté au Cameroun juste après l'indépendance et qui est restée largement ignorée de tous. Mais le fait de dénoncer à juste titre ne fait pas tout, et les outrances du récit ne sont pas admissibles. Je cite : "La mission policière française s'est surpassée au Cameroun et a aidé Ahidjo, le chef de l'État, à asseoir un régime de type nazi", "le dictateur nazi du Cameroun", "la soldatesque d'Ahmadou Ahidjo ayant appliqué les techniques massives, en quelque sorte abstraites, d'abattage imitées de ses modèles nazis."



Je ne veux pas lire ça et je ne peux pas respecter quelqu'un qui s'exprime ainsi. J'ai vécu au Cameroun sous Ahidjo, je n'ai pas vécu l'occupation nazie mais j'en ai suffisamment entendu parler par mes parents, et comparer les deux est une insulte aux dizaines de millions de victimes du nazisme. Il y a beaucoup de régimes fascistes dans le monde, mais peu, heureusement, méritent le qualificatif de nazis.



On lit aussi que "Ce pays a le malheur d'être pourvu de trop de richesses naturelles." C'est vrai que c'est dans la note de l'éditeur et non dans le texte, mais quand même. Je suis désolé mais le Cameroun n'a pas de mines, pas d'or comme le Mali ou le Soudan, pas de pierres précieuses comme la RDC et la Sierra Leone, en 1972 il n'avait pas de pétrole comme l'Angola ou le Nigeria. L'action de la Françafrique visait plus à conserver le contrôle de la région qu'à piller les (faibles) ressources du Cameroun.



Enfin je ne veux pas contester les méfaits de l'influence française sur la politique camerounaise, mais c'est un peu facile de lui mettre tout sur le dos. En ce moment même se déroule au Cameroun une guerre civile dans la partie anglophone du pays, un conflit qui ne dit pas son nom et qui reste largement ignoré du vaste monde. Est-ce que ce sont les Français qui en sont à l'origine ou est-ce le résultat d'une politique qui a brimé les anglophones qui sont nettement minoritaires dans le pays mais dont l'influence économique est importante ? La mauvaise gouvernance n'est pas que le fait des anciens colonisateurs, les exemples ne manquent pas en Afrique de pays qui se sont libérés de l'influence des anciens colons pour sombrer dans le chaos. Je citerai l'Ouganda d'Idi Amin Dada, le Soudan de Bechir, le Liberia de John Doe par exemple.



Pour résumer, je dirai qu'un réquisitoire ne peut être efficace que s'il évite les excès, et celui-ci ne l'a pas fait.
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Main basse sur le Cameroun : Autopsie d'une..

1960 - 2010 : 50 ans d’indépendance pour de nombreux pays issus du pré-carré négro-africain de la France.



Le terme « indépendance » vis-à-vis de la France m’a toujours laissé songeur, même si Grand Kallé a réussi à faire danser tout un continent sur une utopie.





La lecture du fameux essai de Mongo Béti, Main basse sur le Cameroun : Autopsie d’une décolonisation, publié chez François Maspero et immédiatement censuré en 1972 par le ministre de l’Intérieur français de l’époque, Raymond Marcellin, me conforte quarante ans après sur le fait que tout cela n’est que mascarade.





Notons d’abord, concernant cette censure, qu’elle fait suite à la demande du gouvernement d’Amadou Ahidjo par l’entremise d'un autre écrivain, Ferdinand Oyono, ambassadeur du Cameroun en France au moment de la parution de l’essai de Mongo Béti. Un paradoxe.



Voir la suite sur mon blog...
Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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Mission terminée

Voici le roman qui m'a donné le gout de la lecture.
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Mission terminée

Mongo Beti, écrivain anticolonialiste, victime de la censure, qui a dénoncé tout au long de sa vie le néocolonialisme, dont une œuvre « ville cruelle » a été cité par Alain Mabanckou, comme étant incontournable pour qui souhaitait développer sa vision des méfaits du colonialisme, m’a incité à découvrir l’œuvre de cet écrivain.

Dans un premier temps ce sera « mission terminée ».

Je termine ce récit, émue et même bouleversée par cette confession, ce voyage initiatique qui a révélé à un jeune africain, la possibilité de se libérer de sa culture, de ses coutumes sans renier pour autant d’où il vient mais sans accepter le schéma traditionnel qui s’offrait à lui dans les ornières du passé.

Je suis à présent bien décidée à découvrir les autres œuvres de cet auteur qui au travers d’une écriture limpide, avec une dose d’humour et de bonne humeur trace un chemin pour que l’Afrique se débarrasse d’un passé encombrant et parfois avilissant et réussisse enfin à prendre les rênes de son destin.

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Mission terminée

Un véritable régal !
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Mission terminée

Avec "Mission terminée", l 'auteur camerounais ,Mongo Beti laisse de côté sa thématique habituelle qui consiste à condamner les périodes anté-et post coloniales qu 'a connue l' Afrique et le Cameroun en particulier .

Dans "Mission terminée", il s 'agit d 'une histoire simple et drôle .L e héros du roman est un jeune Camerounais , Medza , qui a raté son baccalauréat .Craignant , son père , il ne révèle à personne son échec à l 'examen .Il rentre au village natal qu ' il trouve en émoi .Cette effervescence des villageois est due à la fuite de l 'épouse de son cousin ,Niam partie avec un autre homme de la brousse .Le conseil des notables se réunissent et décident de confier à Medza la mission de ramener l 'épouse évadée au foyer conjugal .Medza fier de cette promotion sociale , part au village de Kala , là où est supposée s 'y trouver la femme de Niam .Arrivé au village , il constate que l 'épouse est absente et qu 'elle est toujours en compagnie de son amant .Il doit rester au village et attendre la venue de la fugitive .

Durant son séjour forcé , Medza est fêté et des cadeaux multiples lui sont offerts .Des jeunes du village essayent de lui faire rencontrer de jeunes filles mais Medza est timide et évite leur rencontre .On lui apprend boire et à faire la fête

Avec toutes ces péripéties , le jeune homme est devenu différent du garçon venu du village .Enfin , l 'épouse de Niam rentre à Kala .Le conseil des sages se réunit et ordonne à la femme rentrer chez-elle et rejoindre son mari . Donc ,mission terminée pour Meza .Mais le chef de tribu du village de Kala ,ne désire point que le jeune homme parte ainsi :alors lui donne sa jeune fille comme épouse .

Medza rentre dans son village .Il a une petite fortune et un jeune épouse .

Au retour, la crainte du père est très grande, alors il abandonne au village sa épouse et sa fortune et jure d 'y revenir que lors que son père sera décédé . Une belle histoire dont la lecture est plaisante .

















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Perpétue et l'habitude du malheur

Très beau. A lire absolument !
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