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Critiques de Monique Wittig (55)
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La Pensée straight

Si je me souvenais avoir lu La pensée straight il y a une petite dizaine d’années, je ne me souvenais en revanche pas du contenu. Au cours de cette relecture, j’ai compris pourquoi : ce livre, qui est un recueil de textes, d’essais, n’est pas abordable par tout le monde comme peut l’être un essai tel que Sorcières de Mona Chollet. Il faut clairement avoir un certain bagage afin de pouvoir intégrer les notions et les idées présentes dans La pensée straight, de pouvoir les digérer, les analyser et enfin s’en faire un avis.

Monique Wittig est connue pour avoir écrit des romans mais aussi et surtout pour son militantisme féministe ; elle est l’une des fondatrices du MLF (Mouvement de libération des femmes). De Wittig, l’on retient également cette phrase : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes. » Et c’est autour de cela que tourne La pensée straight. Pour résumer, Monique Wittig affirme que l’hétérosexualité est politique et non pas naturelle ; le groupe humain s’est divisé en deux, ce qui a mené à ce qu’une partie de l’humanité, l’homme, prenne le dessus sur l’autre, la-femme. A partir de là, la-femme se retrouve dominée dans de très nombreux domaines et se doit de correspondre aux attentes de l’homme. Or les lesbiennes – tout comme les gais d’ailleurs – sortent de cette attente parce qu’elles ne jouent pas le jeu de la séduction auprès des hommes (entre autres choses) et ne peuvent donc pas être considérées comme faisant partie du groupe la-femme. Pour être honnête, je résume très grossièrement les textes de Monique Wittig et je vous invite fortement à les lire pour mieux comprendre le développement de sa pensée et pour vous faire un avis plus juste.

S’il est vrai que les textes sont denses et demande une certaine concentration, une fois posée au calme je lisais assez rapidement chacun des textes, en prenant toutefois le temps de comprendre, quitte à relire une phrase ou un paragraphe. Les écrits qui m’ont le plus intéressée sont les sept premiers (« La catégorie de sexe », « On ne naît pas femme », « La pensée straight » – qui donne son nom au livre -, « À propos du contrat social », etc.) car ils parlent de la norme hétérosexuelle, de féminisme et de genre. D’après moi, ce sont les plus importants du livre car ils permettent vraiment de s’interroger, de se déconstruire, et donc de réfléchir sur soi et sur le monde qui nous entoure. En revanche, les deux ou trois derniers textes, même s’ils ont un propos intéressant, ne m’ont pas particulièrement enthousiasmée. Il faut dire qu’ils se basent sur des romans ou films que je ne connais pas.



La pensée straight est un livre très intéressant et apporte de nombreuses clés autour d’une réflexion pertinente. Comme tout essai, vous ne serez pas forcément d’accord avec tout, cela dit il serait bien dommage de ne pas le découvrir. Je vous conseille toutefois de le lire au calme afin de pouvoir vous concentrer sur cette lecture qui va faire chauffer votre cerveau.
Lien : https://malecturotheque.word..
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L'Opoponax

Présenté comme un chef d’œuvre par Marguerite Duras, ce livre au style résolument "moderne" est d' un ennui rare.

Une longue litanie de descriptions, de nom et de prénoms sans aucun dialogue est déroutant, et pour le coup je l'ai été.

Seul quelques réminiscences de ma vie personnelle dans cette lecture m 'ont apportées quelques satisfactions et m'ont permis de finir le livre.
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La Pensée straight

“Les lesbiennes ne sont pas des femmes”. C’est par cette phrase que Monique Wittig conclut en 1978 sa conférence intitulée “La pensée straight”. Une phrase-choc, qui dit bien toute la radicalité du propos de cette théoricienne mais qui ne peut se comprendre que dans le cadre plus large de sa pensée sur nos sociétés hétéronormées : si les lesbiennes ne sont pas des femmes au sens communément admis, c’est parce que leur sexualité constitue une rupture avec le contrat social hétérosexuel, dans lequel une femme ne se définit que par son appartenance aux hommes.



S'il s'avère d'un abord difficile, Le recueil La Pensée Straight permet cependant une première approche de cette pensée pionnière, qui postule que l’hétérosexualité est une idéologie destinée à maintenir l’emprise des hommes sur les femmes. A l’avant-garde des discours sur le genre, les œuvres de Monique Wittig continuent aujourd'hui d'ébranler l'ordre établi et de questionner nos certitudes.
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L'Opoponax

L'auteure nous relate son enfance en Alsace à Damepierre.

On ne sait pas trop où ça va le style est assez fort, peu de ponctuation, beaucoup de descriptions.

Et en même temps elle arrive à retrouver un regard d'enfant ou plus ou moins.

Ca n'est pas passionnant mais on reste pris dans cette vie rurale, ces ballades à travers champs ces joies et ces souffrances à hauteur d'hommes.
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L'Opoponax

"L'Opoponax" est le premier roman de Monique Wittig, écrivaine et militante féministe qui a obtenu le prix Médicis en 1964. Mais c'est surtout pour la postface de Marguerite Duras ajouté à partir de l'édition de 1983 que j'ai voulu le lire. Duras considère ce livre comme un chef d'oeuvre et c'est une référence pour moi.

Et effectivement, je comprends pourquoi elle dit que «c'est le premier livre moderne qui ait été fait sur l'enfance».

Monique Wittig raconte l'histoire d'une petite fille au sein d'une école religieuse à la campagne. Catherine Legrand n'a pas vraiment d'aventure exceptionnelle, elle vit comme tous les enfants, entre ses maîtresses et ses camarades, au gré des préoccupations des jeux de récréation.

À l'instar de l'opoponax, une plante ombellifère, on se laisse envahir par l'écriture qui nous propulse dans le monde de l'enfance. Car ce nom bizarre sert de signature à de mystérieuses lettres anonymes indiquant « Je suis l'Opoponax » pour faire peur, comme le loup.

Parce que Monique Wittig se met à auteur des enfants appelés par leurs prénoms et leurs noms (par exemple Anne-Marie Losserand, nom très durassien), en décrivant tout ce qui se passe y compris la cruauté des jeux mais sans jamais juger ou commenter. Ce n'est que du factuel et c'est peut-être pour cela que c'est innovant mais malheureusement un peu trop long à mon goût.





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L'Opoponax

C'est si loin, étrange ! J'ai tout oublié et pourtant JE SAIS que ce livre a été à peu près à cette époque important pour moi.

Certainement il doit continuer à agir par des canaux mystérieux !
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Virgile, non

Ce livre est un petit bonheur à lire.

Wittig nous offre un voyage épique dans un style de science-fiction. Elle nous présente sa vision lesbienne et féministe de l'oppression des femmes et de leurs situations en traversant tour à tour les cercles de l'enfer, les limbes, puis finalement le paradis, le tout sur fond de San Francisco et de désert balayé par le vent. N'hésitez pas : il est vite lu et vous aurez de quoi réfléchir, quelles que soient vos réactions !
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Les Guérillères

Dans ce deuxième roman, Wittig nous invite à découvrir une communauté étonnante au travers de petites scènes a priori disparates. Sa plume est belle, les récits interpellent. L'incompréhension qu'on ressent au début cède la place à la curiosité tandis qu'on découvre des idées inhabituelles. C'est ce qui marque en le lisant : la nouveauté du sujet, la liberté de pensée de l'auteure.
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Le corps lesbien

L'écriture de Wittig est excellente, redoutable, très visuelle. Les scènes qu'elle décrit sont gores, tristes, terrifiantes. Je ne donne pas de note car je n'ai pas réussi à finir le livre, mais j'ai apprécié les quelques mythes, repris ou non, que j'ai pu lire.
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L'Opoponax

C'est un vrai roman moderne : un point de vue novateur sur des événements connus (l'enfance d'une française de la campagne), qui lui a valu un prix prestigieux. Le style force à la réflexion. Néanmoins, la première moitié est vite ennuyeuse et la seconde, même si elle est bien meilleure, est intéressante, sans plus.

N'hésitez pas à sauter des pages, vous ne manquerez rien, ou aller plutôt lire "Les guérillères" car Wittig y applique les mêmes principes stylistiques mais avec un récit bien plus intéressant.
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La Pensée straight

Ces essais de Monique Wittig, écrits entre 1978 et 1988, constituent une source d'inspiration et d'outils théoriques permanente. La radicalité des analyses de celle qui fut des premières actions du Mouvement pour la Libération des Femmes n'a d'égal que leur limpidité. Les conclusions essentielles de ces textes sont que l'hétérosexualité, et les catégories "hommes" et "femmes" ne sont pas des données naturelles, mais bien un régime politique. Monique Wittig appuie sa démonstration sur la notion de classe, sur la critique de la notion d'"universel", et en passant par des parallèles entre les systèmes patriarcal, capitaliste et raciste. Dans les détails, on retiendra notamment la mise en évidence de l'oppression réelle, matérielle que peuvent exercer des discours (scientifiques, ou de communication de masse), sa mise en garde contre le "principe illogique de l'égalité dans la différence", et sa proposition de revendiquer l'abolition de la déclaration de sexe, puisque c'est une discrimination. Sa définition précise et combative du mot "féministe" donne bien le ton de cet ouvrage : "quelqu'un qui lutte pour les femmes en tant que classe et pour la disparition de cette classe".
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Le corps lesbien

Un devenir corps lesbien, sans substance ni antécédents naturels, qui résulte du processus de baiser lesbien.
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La Pensée straight

"La lesbienne est le seul concept que je connaisse qui soit au-delà des catégories de sexe parce que le sujet désigné n'est pas une femme, ni économiquement, ni politiquement, ni idéologiquement." Le lesbianisme n'est pas une identité sexuelle et culturelle mais une position hors du système d'oppression qui produit les sexes.

Wittig est l'auteure d'actes poltiques très puissants. L'un d'entre eux est dans déterritorialisation du corps féminin (qui se matérialise dans l'affirmation que les lesbiennes ne sont pas des femmes) et le devenir gouine-garou (qui suppose la transformation du corps hétéro.) Un devenir corps lesbien, sans substance ni antécédents naturels, qui résulte du processus de baiser lesbien tel que cela se manifeste dans Le Corps lesbien.
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Le chantier littéraire

Un essai critique sur la possibilité de dépasser le genre par les forces du langage.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Le chantier littéraire

Critique de Jérémie Majorel pour le Magazine Littéraire



Publication d'un ouvrage resté longtemps inédit : Le Chantier littéraire de Monique Wittig. La féministe radicale y conçoit le travail de l'écrivain, le processus de fabrication comme une avancée dans un territoire hostile, une machine de guerre, un cheval de Troie. Monique Wittig (1935-2003) est connue pour être la grande figure de proue du féminisme radical. Au-delà des engagements de son auteur dans le mouvement radical lesbien, Le Chantier littéraire - texte inédit issu d'une thèse à l'EHESS soutenue en 1986 sous la direction de Gérard Genette - interpelle quiconque s'intéresse à l'écriture comme espace d'une communauté véritable, ou comme pratique sincère d'une universalisation du particulier, par la langue. Le point de départ est le suivant : à la différence du peintre dans son atelier, l'écrivain ne travaille pas un matériau neutre, il doit se livrer à une « brutification » du langage, toujours déjà gorgé d'usages sociaux impensés. Monique Wittig réhabilite ainsi le point de vue critique des écrivains, de Poe à Sarraute en passant par Stein et Robbe-Grillet, non en un sens psychologique, mais génétique : quels procédés bricolent-ils pour tailler des formes nouvelles ? De même pour le langage : les écrivains affrontent un continuum physique, psychique, individuel et social, là où la linguistique, en tant que science, est forcée d'opérer des coupes abstraites (signifiant/signifié...). Alors comment écrire ? L'exemple de « chantier littéraire » privilégié par Monique Wittig est « la marque du genre » : le privilège faussement naturel du masculin dans la grammaire française occulte - et approuve - un phénomène politique de domination. L'obligation de l'accord assigne ainsi le je, quand il est énoncé par un elle, à son particularisme sexué. À l'inverse, le je, lorsqu' il (générique) est énoncé par un il (masculin), n'est pas sexuellement marqué par cette règle. Là réside la contrainte exercée à même la langue sur la subjectivation des corps : le genre masculin peut seul accéder à l'universel, imperceptiblement. Ils, ce sont les hommes, aussi bien sujets de sexe masculin qu'êtres humains en général.

Avec Sarraute, Monique Wittig montre que l'écriture littéraire peut contribuer à transformer cette fausse donne. Mais elle s'appuie aussi sur sa propre production romanesque, déjà très riche au moment de cette thèse. Ainsi, son premier roman, L'Opoponax, prix Médicis en 1964, salué par Claude Simon et Marguerite Duras, est un travail de précision sur le pronom personnel indéfini on allié au thème de l'enfance. Il ne s'agit donc pas de féminiser le langage (l'« écriture féminine » des « écrivaines »), ce qui biaiserait également l'accès à une singularité universalisable, mais d'opérer une relecture féconde de Benveniste. C'est tout notre rapport à la langue qui serait alors bouleversé, notamment la manière dont nous devenons sujets en nous l'appropriant et dont, à partir de là, nous pouvons universaliser notre singularité, participer d'une communauté politique, entrer en dialogue avec un tu. « [L]ibérateur, si le locuteur (tout locuteur) faisait dans son activité de parole le même travail que l'écrivain qui écrit » : il n'est pas interdit de transférer les réflexions de Monique Wittig sur le genre à d'autres figures d'oppression.
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