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Critiques de Monique Wittig (55)
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La Pensée straight

La Pensée straight est un ouvrage fondamental, fondateur. Avec cet essai, Monique Wittig déconstruit la norme culturelle hétérosexuelle qui s’est imposée sous le prétexte de la naturalité et qui oblitère tout débat et toute possibilité de sortir des rapports dominants/dominés. C'est un essai de pensée critique radical et rigoureux qui invite à sortir de la prétendue universalité du système androcentré patriarcal, capitaliste, raciste et validiste.
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Le corps lesbien

L'écrivaine et théoricienne Monique Wittig qui prônait la disparition du masculin et du féminin, largement ignorée en France, sort de l'ombre à la faveur de la publication d'une biographie et de la réédition de son essai "Le Corps lesbien".
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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Le corps lesbien

Les 50 ans, aussi, de la parution de son roman Le Corps lesbien, réédité aujourd’hui en poche par les Éditions de Minuit, doté d’une postface inédite de l’autrice.
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Le voyage sans fin

C’est vrai qu’on en rit, c’est vrai qu’on en pleure. De joie, de folie, ou de rage.

Du panache ! C’est un grand moment : le théâtre !!! La voix et le geste ! Le corps et la pensée.

Le texte. Ce texte, comme tous ceux que Monique nous a légué.e.s. Ce n’est pas un testament mais un manifeste. Une déclaration d’action ! Elle nous entraîne Wittig ! Par les mots, les gestes ! Dans une farandole , à la guerre comme à la guerre. Quichotte est flamboyante ! Panza est énervante !

C’est un récit d’un autre genre, un de ces récits qu’on oublie pas. Dont on parle entre nous, qui se partage, se transmet, ensemence !!! Chaque mot ira demain donner naissance ! Rien n’est jamais perdu. Il y a les guérillières, les gardiennes. Il s’agit de mémoire. De désir et de mémoire. Car que serait le désir sans mémoire ? Je ne peux que vous inviter à lire, donner, offrir ce texte. Et puis visionner cette pièce ( mise en scène en 1985 au Théâtre du Rond Point) qu’ Anne Faisandier a filmé, et que de bonnes médiathèques ou que le centre Simone de Beauvoir vous permettront de découvrir. ( https://www.centre-simone-de-beauvoir.com/produit/le-voyage-sans-fin/ ).

Le voyage n’est pas fini ! «  Quand bien même le monde entier me prendrait pour folle et pas seulement ces arriérés dans le village qui n'ont jamais rien vu, je dirais que le monde entier est fou et que c'est moi qui ai raison. » Monique Wittig. Infiniment : Merci !

Astrid Shriqui Garain

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Les Guérillères

Objet d'accès un peu difficile pour le commun des mortels (moi) mais avec un peu de patience j'y ai trouvé une sorte d'impression étrange d'avoir été témoin de quelque chose d'important, sans vraiment trop savoir quoi ... à méditer, voire lire plusieurs fois.
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Les Guérillères

🐚Chronique🐚



Elles me disent

Les couleurs du jour et de la nuit

Les nuances de femmes, leurs auréoles

Les senteurs, les saveurs, Les Échos

Les ombres, les vibrations, les tremblements



Elles me disent

Les silences, le O, le zéro, le cercle

La phrase, la poésie, les féminaires

Le chant, la voix, la répétition

La lune, les fleurs, les tambours



Elles me disent

L’histoire, les oppresseurs, le combat

Les efforts, la détermination, la vaillance

La colère, la rage, la prison, le piège

Les loups, les armes le chaos et la fureur



Elles me disent

Leurs prénoms de femmes

Précieux comme des talismans

Elles portent le mien, celui de ma fille

De ma cousine, de ma voisine, de mon amie

De toutes les Soeurs que je serai amenée

À connaître, à aimer, à invoquer, à aider

Dans le cercle émancipateur de la Sororité

Qu’elles imaginent, forgent, protègent

Défendent, espèrent, construisent…



Elles me disent

Et j’écoute avec attention

Les Guérillèrres, ces déesses

La violence qu’elles revendiquent

La poésie qu’elles soutiennent

La liberté qu’elles portent aux nues

La justice qu’elles conditionnent

Le féminin qu’elles incarnent

La force qu’elles possèdent

Les lendemains qu’elles travaillent

Le nouveau point zéro qui commence



Et mon cœur vibre, palpite, tambourine

S’éprend de tous leurs mots, leurs beautés

Leurs puissances, leurs possibles, leurs Chaleurs, leurs jouissances, leurs volontés

Et de tout cœur et âme, je chante avec Elles!


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Les Guérillères

Dans les phrases bienveillantes qu’on me glisse à des fins purement altruistes, je retiens le plus souvent « pourquoi t’irais pas vivre ailleurs ? », « mange ptn » et « tu veux pas faire un truc pour tes insomnies ? ».



Si les deux premières m’évitent de faire à la fois l’éloge de ma fuite alors que l’autre façonne mon autogrossophobie, je choisis souvent de mettre l’insomnie à profit.



Car excepté une fatigue évidente, elle permet de lire avec avidité, et plus la fatigue se fait sentir plus ce qui paraît utopique aux premiers abords semble creuser quelque part dans mon imaginaire une certaine idée que, quelque chose d’autre pourrait - non pas être meilleur, mais en tous cas être différent.



Pour un renouveau de la communauté, comme pour soi-même.



A une échelle honteusement égoïste et masculine donc, je me suis réfugié dans les mots de Monique Wittig - grâce à Wendy Delorme qui lui rend hommage dans Viendra le temps du feu.



Il n’y a pas de grandes solutions appliquables proposées dans ce texte mais les phrases agissent en tant que réconfort cognitif. On se prête à imaginer ce que pourrait devenir une communauté où tous les codes sont chamboulés ; des prénoms accolés et mixtes aux pronoms pluriElles, des contes de fées comme La Belle aux bois dormant à la religion et son jardin d’Eden, du symbole O qui est à la base de tout parce qu’il rappelle sensiblement une vulve à l’instar de la rigidité du sexe masculin qui s’érige et s’impose en tant que dominant (et qu’il dégueulasse beaucoup de choses à beaucoup de choses près).



Publié en 1964, Les Guerillères n’est pas un texte facile ni accessible. La lecture de la dystopie de Wendy Delorme m’a beaucoup aidé à lui donner des décors, des visages, une ambiance et à en comprendre certaines parties. Je suis donc ravi d’avoir lu ces deux œuvres complémentaires et dans cet ordre.



Ce sont de courts paragraphes cisaillés par des noms propres en lettres majuscules qui décrivent une société matriarcale post chaos patriarcal.



Et selon ma petite pomme, je pense qu’on s’en carre complet de ne pas tout biter à ce texte, d’en attraper uniquement des bribes, parce que oui en cas de grosse insomnie Les Guérillères et leur société féminaire définissent quelque part autre chose de sacrément possible, à condition de voir une certaine idée du pouvoir actuel, prendre enfin sa fin quand viendra le temps du feu.
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La Pensée straight

Monique Wittig est une romancière, philosophe, théoricienne, féministe, lesbienne. Elle s’inscrit dans le féminisme matérialiste, c’est-à-dire que le sexisme n'est pas issu de la nature (vision essentialiste), mais des constructions sociales (vision matérialiste).



Dans ce recueil d’essais Monique Wittig expose sa pensée, selon laquelle l’hétérosexualité est un régime politique qui asservit les femmes. La division et la hiérarchie des sexes n’existe que dans une relation entre un homme et une femme. En effet, elle affirme que les hommes s’approprient le travail reproducteur des femmes, dont le cadre légal est le contrat de mariage.

Ainsi pour Monique Wittig les lesbiennes ne sont pas des femmes, puisqu’elles choisissent de sortir de cette relation hétérosexuelle.

En effet, elle prône un lesbianisme politique. L’hétérosexualité n’étant pas naturelle, il est donc possible de choisir d’avoir des relations seulement avec des lesbiennes, pour échapper à sa condition de femme.



Dans une seconde partie elle évoque davantage le langage, la sémantique, et comment ceux-ci pourrait nous aider à dépasser la notion de genre. Je dois avouer que cette partie là de l'œuvre a été plus obscure à comprendre pour moi. C’est pour cela qu’il fera l’objet très certainement d’une relecture. En outre, il m’a donné envie de lire ces autres œuvres, notamment le dernier texte dans lequel elle commente l’une de ses œuvres Les Guérillères.



Elle compare beaucoup la situation des esclaves ou celle des femmes. Il me semble que cette comparaison a été jugée malvenue par Françoise Vergès notamment, d’une part parce que Monique Wittig est blanche, d’autre part parce que lors de l’esclavage des femmes blanches ont possédé des esclaves. En outre, ça participe à invisibiliser la spécificité des discriminations que subissent les femmes noires.



Je n’ai pas résumé toute la pensée de Monique Wittig dans cette chronique puisqu’il y ait aussi question de critique du marxisme, du féminisme essentialiste, de références à la culture lesbienne... Je vous invite donc fortement à lire cet ouvrage, et à écouter, lire des critiques qui traitent de la pensée straight.
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La Pensée straight

Monique Wittig (1935-2003), française, auteure, une des fondatrices du MLF. Elle fit partie de celles qui, en 1970, déposèrent une gerbe de fleurs à la femme du soldat inconnu, qui signa le Manifeste des 343. Elle quitta le MLF et la France en 1976, parce que les féministes lesbiennes sont systématiquement écartées par les «hétéroféministes». Elle trouve refuge aux USA, elle donne des conférences et deviendra professeur dans le domaine des Women’s studies à l’université d’Arizona, à Tucson.

‘La Pensée straight’ est d'abord paru en anglais ‘The Straight Mind’, en 1979.

Sa théorie est qu’il faut dépasser, détruire politiquement, philosophiquement et symboliquement les catégories d’«homme» et de «femme». ‘La Pensée straight’ (qu’on pourrait traduire par ‘Pensée hétéronormative’), explique que l’hétérosexualité est une pensée qui a été construite au cours des siècles, mais n’est en rien un donné naturel comme elle le fait croire. Wittig considère l’hétérosexualité non pas seulement comme une sexualité, mais comme un régime politique.

Le féminisme analysait le patriarcat comme un système fondé sur la domination des femmes par les hommes. Wittig va plus loin, elle se questionne sur la définition des catégories «homme» et «femme». Si ces deux catégories ne peuvent exister l’une sans l’autre, les lesbiennes, elles, n’existent que par et pour les femmes: où donc se situent-elles?

Si ce qui fait une femme, c’est une relation sociale particulière à un homme, relation historiquement de servage, qui implique des obligations personnelles, physiques, économiques alors, la conclusion choc de Monique Wittig est: «Les lesbiennes ne sont pas des femmes.»


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Le voyage sans fin

Réécrivant Don Quichotte de Cervantes, Monique Wittig s'en est servi pour illustrer la difficulté des combats féministes. La difficulté de ce qu'est être une femme qui se bat dans un monde écrit par et pour les hommes, où le système est tellement bien installé que même les femmes agissent parfois contre elle-même. On le voit ici dans le rôle de la mère et des sœurs qui tentent de la dissuader de se battre pour ce en quoi elle croit car il leur paraît à elles, que c'est de la folie et le produit de son imagination. Lutter contre le patriarcat, c'est lutter contre des moulins à vent et des loups déguisés en moutons ? Petite pièce de théâtre savoureuse... Première immersion dans l'écriture de Wittig pour moi, j'y reviendrai sûrement.
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La Pensée straight

Un pilier. Un monument. La genèse. Essai politique, sociologique, incontournable, fondamental.

«  Ce texte pose l’hétérosexualité en tant qu’institution politique à l’intérieur du patriarcat. » Louise Turcotte, La révolution d’un point de vue, préface.

Astrid Shriqui Garain

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L'opoponax

Il est fort évident que les choix d’écriture de Monique Wittig ne plairont pas à tout le monde.

Pas d’intrigue ni de fil narratif mais des flashs d’instants ou de scènes de vie de la petite enfance à l’adolescence, rapportées sur le plan uniquement descriptif (qui, en plus, s’enchaînent sans rupture de paragraphe, mais se répartissent en quelques chapitres tout de même – comme le flot des souvenirs). Ainsi on éprouvera les sensations mais on ne fera que deviner ou supputer les pensées, les intentions, les désirs, les émotions. Déstabilisant, certes, mais très immersif. Pour ma part, j’ai oscillé entre les souvenirs personnels et le monde de mes parents, la campagne autour des années 1950, et j’ai trouvé ça plutôt agréable. C’est assez régressif en fait ! D’un autre côté, c’est loin du page-turner, et il faut s’accrocher un minimum pour avancer et terminer.

J’ai beaucoup aimé m’immerger dans les jeux et les interactions de ces bandes de copains-copines, où les adultes se font très rares, en dehors des enseignantes. J’ai trouvé ces filles (très largement majoritaires dans l’oeuvre, scolarité non mixte oblige) pleines de vie, d’esprit, de curiosité, d’appétit, d’humour, les personnalités se dessinant à mesure qu’elles grandissent.

Cet ouvrage regorge d’excellents exemples des occupations des enfants avant la technologie ! Cela ne ferait sans doute pas de mal à la génération Z d’en lire quelques extraits ! ;-)
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Paris-la-politique et autres contes

"Paris-la-politique et autres contes" est un ensemble de textes expérimentaux relativement austères, dont le principal, et je n'aborderai que celui-ci, concerne l'organisation d'une ville où se déroule un carnaval permanent. On devine, bien entendu, étant donné le titre du recueil, que cette ville n'est autre que Paris.



On entre dans un univers distancié et extrêmement déconcertant. Les raisons en tiennent au style d'abord.



Dans une subversion des usages et des règles grammaticales, est systématiquement utilisé le substantif féminin ou pronom "elle" en lieu et place du substantif masculin ou pronom "il" habituellement utilisé pour désigner un ensemble de personnes de genres non déterminés.



Ainsi on peut lire : "C'est une drôle de ville où si quelqu'une remarque qu'il est nécessaire de balayer les rues, il s'en trouve tout de suite une autre pour dire qu'il n'y a pas assez de poussière. (...) Celles qui viennent d'arriver essaient de concilier les débatteuses".

L'auteure renverse ainsi l'universel cul par dessus tête : de masculin, il devient féminin, et ne sont attachés au genre masculin que les substantifs grammaticalement masculins. Par exemple on peut lire : "Le vent est en train de pousser des tombereaux de poussière. ILS arrivent comme d'épais nuages rouges."



J'ai d'abord été désarçonnée par cette contrainte stylistique, mais (est-ce parce que je suis une femme ?) m'y suis vite habituée, avec un relatif confort de lecture, comme si l'effort à fournir pour adhérer au texte était moindre.



Je doute fort en revanche que les lecteurs hommes y trouvent leur compte : la place du féminin dans notre vie mentale, façonnée qu'elle est par notre langue d'origine latine, est en effet minorée du fait que même s'il est un sous-ensemble de l'ensemble/universel au même titre que le masculin, cet universel se désigne au masculin. Ce qui produit une confusion entre le sous-ensemble masculin et l'ensemble/universel, le premier tendant à se substituer au second dans notre compréhension du monde et à tirer, si j'ose dire, la couverture à lui.



Et voilà pourquoi Dieu porte une barbe et pourquoi votre fille est muette.



Venons-en maintenant au fond : la ville que nous décrit Monique Wittig est observée avec un regard extérieur proche de celui de Gulliver dans ses voyages. Cette ville offre un aspect étrange, décalé, cruel : son étendue se confond avec celle d'une immense fête foraine où des corps en transe s'entassent autour de ballons de baudruche avec un engouement sinistre ; un peu plus loin résonnent des appels à la folie auxquels on est supposé obéir : tout être raisonnable et persistant à l'être se verra incessamment placé dans une institution spécialisée ; une mode sévit en ville, consistant à marcher plié en deux, la tête entre les genoux, et l'auteure de se moquer : "ah c'est un beau spectacle que ces petits et ces grands culs qui se présentent en l'air tandis que (...) les cheveux tombent" ; partout sévissent les pires désordres et confusions : la parole est confisquée par un petit nombre, la moindre tentative de prise décision est bloquée par des oppositions systématiques et absurdes ; il est impossible de s'aventurer dans les rues à la nuit tombée sans se faire rouer de coups, et gare à qui se plaint, il sera aussitôt désigné comme responsable de la violence qui lui a été faite ; la justice est une pétaudière, tout argument que vous croirez en votre faveur sera retourné contre vous par de redoutables sophistes ; sans parler des abominables jeux du cirque ou de pauvres affamées devront se disputer devant une foule en délire les morceaux de viande qu'on a bien voulu leur jeter en pâture.



L'auteure se livre là, avec une jubilation féroce, à l'évocation haute en couleurs d'une démocratie corrompue, où sont bafouées toutes les règles du bon sens et de l'équité. Ce texte, écrit en 1985 a gardé toute son actualité, mais l'exercice parodique demeure assez classique.



Monique Wittig, féministe straight* a beaucoup contribué à la diffusion en France des études de genre et a adapté sa réflexion à la structure de la langue.



* le féminisme straight est un féminisme matérialiste selon lequel la division en genres joue le même rôle dans l'organisation économique et politique que la division en classes sociales dans la pensée marxiste.
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Les Guérillères

Je n'ai pas du tout accroché avec ce roman. Pourtant il avait tout pour me plaire, un engagement féministe et une belle plume mais ça ne l'a pas fait. Je n'ai vraiment pas apprécié le format de l'œuvre. On se retrouve avec de petites bribes d'histoires dont j'ai eu du mal à trouvé un sens au début. Certes, il faut savoir se détacher de ses habitudes de temps en temps mais là je n'ai pas été convaincue. Il y avait pourtant de bonnes idées, de belles références et de belles phrases, très poétiques, mais le format est rédhibitoire.
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La Pensée straight

Lu il y a quelques années, relu récemment. Ma bible !

Les échos de Monique Wittig me suivent et me stimulent encore aujourd'hui. C'est à ça que je reconnais mes piliers personnels. Lecture coup-de-poing pour les non avertis !

J'ai besoin d'une 3ème lecture pour en faire une chronique digne du nom. C'est dire à quel point cet essai est dense et important pour moi !


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Les Guérillères

Le grand Féminaire. Ce n'est pas un conte mais l' Épopée universelle. Lire Monique Wittig c'est toujours une expérience qui vous traverse. Incontournable !



Astrid Shriqui Garain

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L'opoponax

Le plus beau livre sur l'enfance ! Le style exigeant de Monique Wittig sert magnifiquement son récit.
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Les Guérillères

Les premières pages de ce livre m'ont un peu déconcertée: mise en page s'éloignant du canon du genre, manque de mise en place du récit, et puis les vilaines habitudes dans lesquelles on peut s'enkyster en tant que lecteur, à avoir l'habitude que l'auteur nous serve tout tout cru dans le bec!

Ceci passé, je suis devenue totalement fascinée par Les Guérillères, mélange de chant et de poésie épique, d'appel antique et de complaintes saphiques, de chants guerriers et d'ode à la construction d'un monde meilleur. C'est fort difficile, voire impossible à résumer, c'est un récit entremêlé de révolte et de cris de rage, et aussi de la beauté féroce du féminin qui se serait enfin libéré de millénaires de patriarcat. Peu à peu, à partir d'un premier noyau, les femmes se révoltent et partent en guerre, rejointes par de plus en plus de femmes et par quelques hommes jeunes, et elles en viennent à créer une société différente.

Un très beau texte que je recommande, mais que j'avoue déconcertant au premier abord. Sûrement un de ces textes que je relirais!

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Le corps lesbien

Un texte extraordinaire où l’auteure ouvre le corps, en dit tous les états, le regardant, ne le représentant jamais. Tout se passe comme si Wittig ouvre si grand le corps qu’elle le rend impénétrable. C’est peut-être ça un corps lesbien, un corps amplifié, un corps sans profondeur, comme ce unique poil qui finit par faire de l’amante une louve (p. 14-15).
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Les Guérillères

Des femmes ont ensemble monté une communauté, sans hommes, un « féminaire » comme l’écrit la narratrice. Elles ont décidé de se passer de celui qu’elles nomment l’oppresseur. Plaisirs lesbiens, longues descriptions du sexe féminin. Évocations multiples de déesses, de nymphes, nombreuses allusions à l’antiquité. Parallèlement, préparation à la guerre contre le mâle agresseur, dominant, maniant le sexisme comme il a manié le racisme, son éradication est en vue, l’armée souveraine des femmes est prête et ne fera pas de quartiers.



Au cœur de ce texte très exigeant et de structure complexe, quelques cercles pleine page, ils peuvent à la fois représenter le zéro, mais aussi un périmètre dans lequel les hommes seront faits prisonniers. Il peut être vu également comme la lettre O, la première constituant les différents noms de troupes féminines combattantes. Toutes les cinq pages, des listes de noms de femmes tombées dans l’antiquité, comme un métronome incessant, un robinet qui goutte du sang.



Le combat contre l’homme dominateur et possessif va s’avérer violent, sans merci. La torture, la lutte, la guerre, la revanche tant attendue. Mais Monique WITTIG ne plaide pas pour le sanguinolent à tout crin, son texte est enrobé d’une poésie certes violente mais emplie d’allégories, de références, de beauté. Des micro-poèmes intégrés dans l’œuvre peuvent représenter ce boomerang que le mâle prend en pleine tronche après des millénaires d’abus. Minutieusement mais avec hargne, l’auteure justifie l’acte à venir :



« Elles disent, ils t’ont décrite comme ils ont décrit les races qu’ils ont appelées inférieures. Elles disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs, les mêmes maîtres qui ont dit que les nègres et les femelles n’ont pas le cœur la rate le foie à la même place qu’eux, que la différence de sexe, la différence de couleur signifient l’infériorité, droit pour eux à la domination et à l’appropriation. Elles disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs qui ont écrit des nègres et des femelles qu’ils sont universellement fourbes hypocrites rusés menteurs superficiels gourmands pusillanimes, que leur pensée est intuitive et sans logique, que chez eux la nature est ce qui parle le plus fort et cætera ».



Il faut bien s’accrocher pour lire ce récit. Un roman ? Peut-être, mais j’y vois surtout un manifeste féministe très acéré et sans concessions, sorte de manuel de lutte armée contre le « mec ». En fin de volume, les références utilisées dans l’ouvrage sont listées, elles sont nombreuses, variées, il est difficile de les percevoir dans la lecture. Récit utopiste en même temps que combatif, il est lucide et plein d’à propos.



Ce texte écrit en 1969 fit du bruit à sa sortie aux éditions de Minuit. Puis il fut étudié, encensé. Devant les féminicides toujours plus nombreux, il est plus que jamais d’actualité pour que l’homme cesse de tout se permettre au nom de la virilité, de la pseudo-supériorité, du défilé de testostérones, de longueur de quéquette et d’épaisseur de muscles. « Les guérillères » (quel titre sublime !) vient d’être réédité en poche en septembre 2019, tout juste 50 ans après sa sortie, toujours aux éditions de Minuit, comme en guise de nouvel avertissement au machisme, à la misogynie. Le propos signifie que s’il faut employer la violence contre la violence, alors elles ne s’en priveront pas. Il faudra frapper droit au coeur, c’est-à-dire entre les jambes, pour bien faire remonter les burnes jusqu’à la gorge et les voir jaillir de la bouche, dégueulées comme le comportement masculin peut être dégueulasse. Ce livre ô combien percutant devrait à nouveau laisser des traces.



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