AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Morgane Caussarieu (296)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Dans tes veines

Une histoire surnaturelle, de Morgane Caussarieu, où les vampires survivent parmi les humains en se nourrissant évidement de leur sang et tel des criminels, cachent les dépouilles pour ne pas être suspectés.



Vers Bordeaux se trouvent une famille de vampires composés de Gabriel qui a gardé sa taille d'enfant ; Seiko, la Japonaise ; Damian un italien et J.F. le punk déjanté. Sans oublier Dracula leur chien-loup.



Côté humain, on suit la vie de Lily : adolescente de quinze ans, au look gothique. Elle et sa meilleure amie : Violaine Lartigue vont se retrouver mêlées à ces vampires pour le meilleur et surtout le pire.



On sent également qu'il y a quelque chose de louche, de malsain dans la famille de Lily. Un père policier ultra-protecteur et trop proche d'elle et une mère alcoolique qui ne s'occupe pas de sa fille. Deux forces opposées qui rendent malheureuse Lily. Elle même tiraillée entre des sentiments d'amour, de colère et d'impuissance.





J'ai beaucoup aimé toutes ces descriptions concernant le métabolisme des vampires. Comment ils se transforment, leurs capacités physiques et psychiques.

Et l'horreur dans tout ça, bien présente et ce ne sont pas les vampires qui ont une nature sanguinaire à qui revient la première place. Mais les monstres d'humains qui nous entourent et qui agissent monstrueusement sur leurs proches. Et d'autres aussi pires, qui savent ce qui se passe mais n'agissent pas pour aider et vivent dans le déni.





Merci à Babelio et les Éditions Au diable vauvert pour ce livre :)

Et à Morgane Caussarieu, de l'avoir écrit.

:)
Commenter  J’apprécie          70
Rouge toxic

J'ai beaucoup aimé la première moitié du roman, où un vieux vampire dans un corps d'adolescent est recruté malgré lui pour protéger une humaine dans son école secondaire en plein jour. C'est tellement surréaliste que le personnage n'y croit pas trop et se demande où est l'arnaque. Cela produit des situations originales, décalées du genre traditionnel de la littérature de vampires. Toutefois, la 2e moitié du roman dégénère vers les clichés les moins intéressants du genre: les poursuites, les guerres entre différents groupes, etc. En plus de tout ça, on est davantage dans la science-fiction de manipulation génétique et de laboratoire secret... beaucoup moins intéressant que le début prometteur du récit.
Commenter  J’apprécie          70
Je suis ton ombre

(...) j'ai dû prendre du temps pour écrire cette chronique, tant les mots étaient difficiles à trouver. Le livre est remarquablement bien écrit, l'histoire bien construite. Mais la façon dont l'histoire est narrée rend la lecture difficilement supportable parfois. L'homme est un monstre et Morgane Caussarieu nous le démontre avec brio. Une lecture dont on ne ressort pas indemne.
Lien : http://booksandme.canalblog...
Commenter  J’apprécie          70
Je suis ton ombre

Je suis ton ombre » est l'histoire d'un jeune adolescent, Poil-de-Carotte, inutile de préciser les origines d'un tel sobriquet. On comprend vite que ce jeune garçon, n'a pas une enfance des plus épanouies, en échec scolaire, souffre douleur, maigrelet et vivant dans une certaine misère sociale et rurale. Au fil du roman on en apprend plus sur le drame familial qui s'est joué. Son père infirme, défiguré ne peut plus gérer seul son quotidien, c'est donc au gamin qu'incombe les nombreuses corvées d'une ferme en partie rénovée. Alors qu'il rentre un soir après l'école, il se fait défier par un chat noir qui lui parle. Il chevauche sa ponette pourtant pleine, et arrive aux abords d'une vieille bâtisse calcinée, il rentre à l'intérieur, l'arpente dans l'espoir de retrouver ce satané félin et se retrouve dans la cave, où il est pris de peur par un squelette pendu par les pieds, percute un coffre, s'enfonce une grosse écharde dans le genou, ramasse un carnet dans le coffre, voit un fantôme ?! Des ombres ?! Massacre un rat au passage … Rentre chez lui en laissant la ponette agoniser en plein milieu d'un chemin... Il arrive chez lui tétaniser, curieux ouvre le carnet lis la première ligne « Si tu lis ces lignes, prie que je sois déjà mort, sinon, c'est toi qui mourra... ». Il jette le carnet sous l'armoire se réfugie sous son oreiller et rêve de Paul... Puis finalement, ne résistera plus très longtemps avant de rouvrir ce carnet et d'être totalement fasciner par son contenu.



Sous une plume des plus efficaces, on est emporté par « Je suis ton Ombre », entre récit oppressant, étouffant et sadisme écœurant, le roman nous entraîne ...

la suite sur le blog
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
Commenter  J’apprécie          70
Dans les veines

Dans les veines est un livre qui dérange, qui n’a de cesse de choquer le lecteur, et pas seulement le lecteur bienséant comme c’est dit sur la couverture. Eh oui, même en m’étant entraînée devant The Walking dead, j’ai eu la nausée à certains moments dans cet ouvrage. Si je ne peux décemment pas ternir sa qualité, malgré tout, scènes choquantes mises à part, j’avoue avoir été déçue par les cinquante dernières pages qui ont fait tomber cette histoire de la catégorie du film d’horreur de luxe à celle du film de série B. En effet, à compter du moment où un personnage nous rejoue Massacre à la tronçonneuse, j’ai décroché.



La chose étrange avec ce livre, c’est qu’on ne peut pas dire si on a aimé ou pas. Il n’y pas deux camps précis. Comme pendant la lecture, a posteriori, on flotte en eaux troubles, en voyant les qualités évidentes du roman, mais principalement ses défauts qui seront autant de points positifs dans l’esprit de quelqu’un d’autre.



Le défaut principal, selon moi, c’est la surenchère dans le gore, le glauque, l’horreur, bref la panoplie complète du crade. On retrouve, dans ce roman, toutes les choses communément admises comme choquantes, notamment la victimisation systématique des enfants. Ainsi, nous avons droit à des pratiques sexuelles très sanguinolentes, à des incursions dans des endroits SM, à des découpages de diverses parties du corps, à de la torture… C’est bête à dire, mais s’il y avait eu un peu moins de choses « révoltantes », la pilule serait mieux passée chez moi, et l’image de l’auteure dressant une liste des trucs à absolument inclure dans son roman ne persisterait pas dans ma tête.



À côté de cela, on a beau saluer l’audace de Morgane Caussarieu qui ne nous épargne rien, ancrant son histoire dans une réalité brute de décoffrage, on ne peut s’empêcher de relever un manque de crédibilité concernant les personnages. Qu’ils soient humains ou vampires, aucun d’entre eux n’est normal. Il y a trop de blessures, de folie, de vices. Ce livre est plongé dans une obscurité sans fin, il n’y a pas une seule tache de lumière. Cette absence de normalité psychologique est d’autant plus dommage qu’on est immergé dans un monde on ne peut plus réel. La toulousaine en moi a adoré retrouver la Garonne, les accents du sud prononcés, les références bien françaises comme La Redoute.



Il y a autre chose qui m’a frustrée. C’est le fait de penser que la rencontre entre Lily et Damian avait quelque chose de magique, puisque la jeune fille perçoit avec acuité la peine du garçon. J’ai cru, à tort, qu’ils partageaient un lien spécial, mais en fait, c’est juste l’adolescente qui a extrapolé sa perception de l’état d’esprit du garçon. Cette absence de mystique m’a laissée sceptique, car à un moment, la jeune fille fait un rêve « religieux » dans lequel elle réinterprète les origines des vampires. Il y avait quelque chose à exploiter là-dedans. Je déplore également que pas une seule fois on ne nous explique si le groupe de vampires que nous suivons est le seul au monde, ou s’il y a d’autres groupes infernaux lâchés dans la nature. On a la sensation d’être en huis-clos, alors qu’il manque un pan de l’histoire vampirique. Pour le coup, voir d’autres vampires aurait pu nous faire encaisser aisément l’attitude cruelle de ceux qu’on suit dans le livre.



Si on passait au positif ? L’écriture. Audacieuse, puissante, pleine d’images oppressantes personnifiant le décor pour renforcer cette ambiance malsaine et malodorante. Car oui, en lisant, j’ai eu l’impression que mon odorat s’était activé. Bref, vous l’aurez compris, c’est sans conteste la plume de Morgane Caussarieu qui vous porte de bout en bout de ce récit.



Concernant le mythe du vampire. Bien, bien, bien. On sent que l’auteure a voulu faire un contre-pied à l’image lissée de la créature qui apparaît sur nos écrans cinéma ou TV depuis quelque temps. Et il y a un parfum de Twilight quand un personnage rend des visites nocturnes à un autre dans une chambre pour des rapports beaucoup moins innocents, sanguinement parlant. Il y a également un rappel de The Vampire diaries dans le coup du personnage qui ressemble à un amour perdu, quoique le côté tordu de la chose passe mieux ici puisqu’on ne parle pas de sentiments dégoulinants.



Hormis ces petits clins d’œil, je dois dire qu’il y a de l’originalité dans la manière de traiter le Nosferatu. En plus de retrouver ses caractéristiques premières (sensibilité à la lumière, vie nocturne, soif inextinguible), le vampire de l’auteure aime tous les fluides corporels. J’ai bien dit TOUS. Salive, larmes, sécrétions vaginales, sperme, sueur… Et ça, c’est tout bonnement génial, car ça renforce le côté pervers de notre petit groupe.



Et la chose que j’ai certainement le plus appréciée, en dehors de l’écriture, c’est la psychologie de ses personnages, notamment celle des vampires. Chacun d’eux m’a marquée, que ce soit par leur physique ou leur tempérament. J’avoue avoir été impressionnée par le point de vue de JF dont le langage est « courantisé » au possible. Il est d’emblée présenté comme le plus dérangé de tous, alors qu’au final, on se rend compte que c’est sans doute le plus humain, ce qui est certainement dû au fait qu’il est le dernier transformé. Son côté rock star m’a séduite d’emblée. Les retours sur son passé, sa perception de l’amitié et de l’amour (lol), sont jouissifs. Il en va de même pour les flashbacks concernant Damian qui renforcent l’image du personnage torturé, un peu trop romantique aux yeux de Lily. Concernant ces bonds dans le passé, je suis conquise, car c’est incontestablement ce qui est le plus attirant chez le vampire : l’expérience des époques et les effets du temps qui passe.



Les rapports entre les protagonistes de ce groupe sont passionnels, contradictoires, mais crédibles car exacerbés. Ça correspond bien à la vision qu’on a du vampire qui se doit d’être possessif et qui cherche, malgré son absence d’humanité, un alter ego pour partager son éternité écarlate.



Dernier point concernant le potentiel de séduction des vampires. Ils sont plus charismatiques que beaux, d’une sensualité pesante mais efficace malgré leur odeur de doudou mouillé et leur mauvaise haleine aux relents de rouille et de chair putréfiée. Si j’avais été un personnage du bouquin, j’aurais pu être une de leurs pauvres victimes s’ils avaient parlé la main devant la bouche ou croqué une pastille de menthe ;)



On ne peut renier le talent de Morgane Caussarieu qui possède une plume superbe et une fine maîtrise de la psychologie de ses personnages. J’espère la retrouver pour un roman moins glauque. Si cet univers est vraiment sa marque de fabrique, tout le mal que je lui souhaite, c’est de trouver son public. Pour ma part, je passerai mon chemin dans ce registre-ci.



(PS : Je ne sais même pas comment le noter !)
Commenter  J’apprécie          70
Vertèbres

Dernière lecture de l'année et elle l'a clôturera d'une très belle manière !



J'ai littéralement avalé ce roman.

Morgane Caussarieu m'a embarqué dans son univers dès les 1eres pages.



Ce qui m'a beaucoup plu, c'est cette double narration qui s'alterne d'un chapitre à l'autre.



Parfois, Sacha, une petite fille de 10 ans, raconte l'histoire de son copain Jojo qui a disparu pendant quelques temps et qui est revenu bien différent . Elle narre avec ses mots de gamine, ses réflexions naïves, elle élabore des stratagèmes de gosse...

Puis, l'Autrice fait une sacrée gymnastique puisqu' elle fait aussi raconter l'histoire à la mère de Jojo.

Et là, on est dans des réflexions plus construites, des préoccupations d'adulte, une mère qui se bat pour son fils ...



J'ai beaucoup aimé le style et cette fluidité.

Les chapitres se complètent et ne sont absolument pas redondants.



Ce qui est sympa, c'est l'ambiance années 90 et toutes ces références qui font sourire.

Si tu as vu Stranger Things, forcément ce bouquin t'y fera penser sans être un copier-coller puisqu' il développe son propre univers et reprend un mythe de l'horreur sans tomber dans le cliché. Il est abordé d'un autre aspect et c'est super bien fait.



Un excellent roman avec lequel je découvre l'univers de cette actrice. J ai hâte d'en lire d'autres.
Commenter  J’apprécie          62
Nous parlons depuis les ténèbres

Anthologie de nouvelles écrites par un collectif de 10 femmes issues du milieu de l'imaginaire francophone, Nous parlons depuis les ténèbres regroupe des textes aux sujets très variés les uns des autres tout en ayant comme fil rouge le récit"horrifique".

Tous les textes présent m'ont plu, avec certains coups de cœur comme Petite sœur des pauvres d'Aurélie Wellenstein qui dépeint un destin effrayant ou l'ont retient son souffle et doté d'une chute parfaitement maîtrisée, Planète 9 de Floriane Soulas qui nous livre de la SF horrifique dans toute sa splendeur digne des plus grand textes du genre, La boutique de Barbara Cordier qui est original à souhait ! Tu aimes les enfants de Morgane Stankiewiez même si ce dernier est particulièrement malaisant en mettant le lecteur face à deux sujets d'actualité particulièrement forts.

Les autres textes ne sont pas en reste, conte horrifique, hommage à la mer et sa puissance, du sombre, du gothique de l'horrifique, dans des textes plus ou moins longs mais toujours bien calibrés.

La couverture signée par la très talentueuse Anouck Faure mérite également d'être citée de par sa beauté sombre, complément en accord avec le recueil
Commenter  J’apprécie          60
Vertèbres

Attention coup de cœur ! et tout à fait inattendu, de plus…

C’est que ce livre est taggé Fantastique, un genre que je lis de temps en temps avec plaisir, mais « sans plus » ; il a attiré mon attention car l’une ou l’autre copinaute en avait parlé il y a plusieurs mois, et le voilà maintenant parmi la sélection pour le prix Livraddict dans cette même catégorie, malgré le nombre relativement faible de lecteurs jusqu’à présent (on est à moins de 50 sur LA !). Ce sera donc ma deuxième lecture dans cette catégorie, je pourrai voter (clin d’œil), et j’espère lire au moins un autre titre de la sélection.

Mais surtout, il est aussi taggé Horreur, l’un des rares genres que j’évite autant que possible car j’ai vraiment du mal avec ça : depuis certaines lectures, que j’ai abordées sans doute trop jeune, de Stephen King notamment, je ne supporte pas les livres horrifiques et les évite autant que possible. Cependant, ce mois-ci est consacré justement à l’horreur sur l’un des challenges auxquels je participe ; par ailleurs, on m’avait prévenue qu’il ne dépasse pas le niveau de frisson d’un « Chair de poule » (vous connaissez ces petits livres de 100 à 200 pages, publiés chez Bayard pour la plupart, et destiné à un (très) jeune public qui aime se faire (un peu) peur ?). Ça, ça me va… sachant que, en réalité, c’est le maximum que je puisse lire sans faire des cauchemars pendant les 1.001 nuits suivantes !



Et ça tombe bien car, à peu de choses près, ce livre suit le schéma – ici certes bien étoffé - d’un « Chair de poule », justement : tout commence par une situation normale, qui dérape cependant l’air de rien ; on a ensuite une lente évolution vers une horreur grandissante, qui est cependant tellement progressive qu’il faut être presque à la fin du livre pour en saisir toute l’épouvante, et entre-temps on s’est rendu compte qu’on s’est bien attaché aux personnages, même les plus repoussants !; enfin, on termine avec une situation qui semble être revenue à la normale, sauf qu’une dernière page, peut-être juste une dernière phrase, apparaissent comme un cliffhanger encore plus effroyable !

Et puis j’avoue : il a été proposé en lecture commune, à laquelle je me suis greffée, espérant ainsi que la pilule de la peur passe encore plus facilement !



La grande originalité de ce livre, cependant, est son choix narratif tout à fait particulier. On a deux narrateurs en alternance parfaite : d’une part, la jeune Sasha, 10 ans, garçon manqué et qui refuse tout ce qui est trop féminin à son goût, qui décide tout à coup de tenir un journal intime car elle a reçu un carnet qui lui plaît plus qu’elle ne veut bien avouer ; d’autre part, c’est Marylou, réputée femme facile, mais surtout mère maladivement protectrice de son fils Jonathan, qui est quant à lui obèse et malade en permanence – ne devinez-vous pas d’emblée de quelle maladie souffre Marylou ?... Malaimés voire harcelés à l’école à cause de leur différence (Sasha qui ne se positionne pas assez en tant que fille et vient d’un milieu social défavorisé, on a déjà parlé de Jonathan, et le 3e larron est Brahim, rejeté à cause de son origine « arabe »), leur amitié les a rendu plus forts et les protège quelque peu.



Et c’est là qu’on découvre tout le talent de cette autrice que je ne connaissais pas du tout !

Comme je disais, Sasha tient son journal, à la 1re personne du singulier bien sûr, et s’adresse réellement à son carnet comme à une personne, en lui racontant ses aventures d’enfant à l’aube d’une adolescence dont elle ne veut pas (car elle sait qu’elle ne pourra échapper à la puberté, qui va la rendre définitivement « fille ») ; elle parle avec une voix enfantine non dénuée de maturité, tandis que sa narration est parsemée de références aux friandises, films, émissions télé et autres publicités typiques des années 1990 – cette indéniable foison peut paraître excessive, pour ma part elle m’est bien un peu passé par-dessus la tête, peut-être parce que je n’étais déjà plus une enfant dans les années 1990 et ne consommais donc plus les mêmes produits qu’un enfant de 10 ans, par ailleurs je n'ai jamais beaucoup regardé la télévision, donc bon… Ce sont d’autres « références » qui, à mon sens, ancrent tout autant l’histoire dans son contexte « historique » : on notera par exemple la façon dont on un homme seul pouvait traiter ses enfants, à travers le regard de Sasha donc, et notamment une évidente violence domestique envers son fils – violence qui était alors « normale », ou du moins, sociétalement encore acceptée, quoi qu’on en pense aujourd’hui – et qui, par ailleurs, n’était pas synonyme d’un désamour envers ledit fils, je dirais même : au contraire ! Mais ce père « faisait comme il pouvait », sans aucun jugement tel qu’il en existe aujourd’hui, d’autant plus que tout le monde avait toujours fait comme ça : on n’était pas encore dans la bien-pensance actuelle – qui a apporté bien des progrès sur ce plan, et heureusement, je ne remets pas ça en cause une seule seconde ! mais il serait malhabile de juger cette histoire par ce biais-là aujourd’hui.



L’autre narratrice est bien différente, et a provoqué un certain débat (mais qui est-ce donc ?) lors de la lecture commune : ça tourne autour de Marylou, comme je disais plus haut, ça on l’a bien compris… mais c’est écrit à la 2e personne du singulier !? Qui s’adresse donc à Marylou, si ce n’est elle-même ? Un quelconque narrateur extérieur caché ? sa propre conscience ? ou un quelconque autre personnage encore ?

Pour ma part, j’ai interprété d’emblée que cette narratrice ne pouvait être que Marylou elle-même, dans une espèce de litanie qu’elle s’adresse à elle-même, et où apparaît effectivement quelquefois sa conscience, qui est alors sciemment exprimée en italique dans le texte ! C’est que Marylou a un comportement maladivement protecteur envers son fils, qui ne va cesser de s’exacerber jusqu’à la folie !

Par ailleurs, bien entendu, Marylou participe elle aussi à cette ambiance très 1990 : il est question de quelques friandises dont elle aime gaver son fils, mais aussi de Roch Voisine (c’est vrai qu’il a eu son succès, et ma sœur l’adorait !) ou du Minitel – qui me touche nettement moins, cet appareil n’ayant jamais percé en Belgique.



Et donc, à travers cette double narration très « orientée » à chaque fois, l’autrice fait évoluer son personnage principal, en l’occurrence Jonathan en pleine transformation de plus en plus intenable, de moins en moins humaine, et parvient à faire accepter des choses tout à fait inacceptables au lecteur… car, pour ma part en tout cas, j’ai trouvé les personnages attachants : j’adore la spontanéité de Sasha, son côté frondeur même avec son journal intime, et sa vague culpabilité qui ressort par moments envers ceux qu’elle sait qu’elle a blessés d’une façon ou d’une autre ; j’ai bien aimé toute l’évolution de Jonathan aussi, jusqu’au bout on espère qu’il va « s’en sortir » malgré toutes les horreurs de plus en plus graves qu’il génère ; je n’ai pas aimé Marylou car elle donne une idée complètement faussée de ce que représente être mère et je suis très sensible à ça, néanmoins je l’ai trouvée terriblement touchante dans son désarroi et dans ses bribes de prise de conscience sur une situation extraordinaire.



Ainsi, je ne peux que confirmer que ce livre qui relève autant du Fantastique que de l’Horreur, est effectivement très bien dosé, et parvient à faire passer une évolution lycanthropique absolument monstrueuse d’une façon finalement assez « douce » qui ne devrait pas générer de cauchemars, malgré la fin en cliffhanger bien frissonnant (si ça se dit) ! La double narration, parfaitement maîtrisée en fonction de chacun des deux personnages, et tout à fait originale, ajoute ce petite quelque chose à ce livre, qui fait qu’on ne peut plus le lâcher une fois commencé : je l’ai lu au total en moins de 24 heures !

Commenter  J’apprécie          60
Je suis ton ombre

Alors que je l’ai croisée plusieurs fois en salons du livre, je n’avais encore jamais découvert l’univers de Morgane Caussarieu… jusqu’en octobre dernier puisque j’ai profité du Pumpkin Autumn Challenge 2019 et surtout de la période d’Halloween pour me plonger – en lecture commune avec Monsieur Loup – dans Je suis ton ombre.

Je connaissais la réputation de l’autrice et son look fait le reste alors je n’ai pas été particulièrement surprise par les scènes trash et glauques rencontrées au cours de ma lecture ; mais sont-elles toutes utiles ? Ça, je me le demande encore.



Poil-de-Carotte est un jeune adolescent souffre-douleur. Il me semble qu’on ne nous livre d’ailleurs jamais son véritable prénom ; tous ne voient de lui que sa couleur de cheveux. Clin d’œil également à l’œuvre emblématique de Jules Renard dont le jeune héros n’est pas sans rappeler notre adolescent du XXIe siècle : enfant délaissé, grandissant dans la solitude, proche des animaux et surtout… victime qui se transforme petit à petit en bourreau sadique grâce à quelques prédispositions assez inquiétantes.

Le Poil-de-Carotte de Morgane Caussarieu vit seul avec un père handicapé dans une vieille baraque isolée et délabrée, employé aux corvées, malmené au collège avec pour seul et unique ami, un autre paria de la cours d’école, David le « p’tit gros ». On sent l’enfant qui a connu un drame – où est le reste de la famille ? Que sont-ils devenus ? – et qui se raccroche encore un peu à la normalité et à la « bienveillance » mais qui, à cause de son environnement et surtout à cause de la lecture d’un ancien journal intime découvert dans la ferme hantée d’à côté, va franchir la ligne et définitivement passer de l’autre côté.

C’est clairement un anti-héros, un personnage détestable auquel on tente d’abord de trouver des excuses mais qui, par ses propos et gestes, devient « irrécupérable ». Je ne me suis donc pas attachée à lui mais je n’ai pas pu lâcher le livre avant de connaître le fin mot de l’histoire. Les dernières lignes ont d’ailleurs fait évoluer mon ressenti puisque c’est finalement de la pitié que j’ai éprouvée pour lui.



Si Poil-de-Carotte semble plutôt prédisposé à devenir un adolescent infréquentable (c’est peu dire), la lecture d’un journal intime bien particulier sera l’élément qui mettra le feu aux poudres. Comme s’il ne manquait que l’étincelle pour qu’il découvre son vrai « lui » et se révèle aux yeux de tous (ce qui n’est pas sans rappeler ma lecture précédente de Dévoreur dans laquelle un homme « normal » voyait ses pires instincts sortir de l’ombre et se transformait en Ogre).

Ce journal est rédigé par un autre enfant, un poil plus jeune mais vivant à des milliers de kilomètres de la Gironde et quelques centaines d’années plus tôt. Il est né à la Nouvelle-Orléans et vit en parfaite osmose avec son frère jumeau, auprès de leurs parents biologiques et surtout de la maîtresse de leur père : une esclave indienne. C’est l’arrivée d’un riche propriétaire terrien possédant de nombreuses plantations et de nombreux esclaves noirs qui commencent à s’attacher à eux qui est l’élément déclencheur de tout le reste.

Poil-de-Carotte découvre l’histoire des deux frères, histoire qui semble trouver un écho en lui… d’autant plus qu’en parallèle de cette lecture, quelques phénomènes étranges se mettent en place autour de lui : un chat noir qui parle, une apparition fantomatique, des visions dans ses rêves…



J’avoue que pendant une très grande partie du livre, je me suis demandée si notre jeune héros n’était pas un sociopathe (ou un schizophrène) en puissance qui imaginait le tout pour justifier ses actes… et c’est clairement une explication qui m’aurait séduite. Mais non, le surnaturel est là et bien admis sous la plume de Morgane Caussarieu.

Et finalement, les origines et l’utilisation qu’elle offre à certains mythes « fantastiques » m’ont convaincue. Je ne m’y attendais pas et ressors donc satisfaite de ma lecture.



J’ai aimé le découpage du livre en deux narrations distinctes. La première dédiée au présent de narration de Poil-de-Carotte est plein de verve, dans un style très oralisant (presque de l’argot), très dynamique. La deuxième (en italique) correspond aux pages du journal intime prenant place à la Nouvelle-Orléans quelques siècles plus tôt ; c’est donc dans un langage plus soutenu et malgré l’utilisation là aussi du point de vue interne, c’est plus un « nous » qu’un « je » auquel nous avons affaire.

La plume de Morgane Caussarieu est très efficace. Les personnages s’animent sous nos yeux, les scènes fonctionnent parfaitement. Ce qui occasionne des moments malsains puisqu’à l’atmosphère un peu creepy/crado, l’autrice ajoute des passages carrément glauques et peut-être un peu poussés à l’extrême alors que ce n’était peut-être pas forcément utile. Je pense à la mort de la ponette (était-il nécessaire qu’elle soit pleine ?) ou au viol dans le blockhaus. Entre autres scènes et sans vouloir trop en dire.



Une première incursion réussie dans l’univers de Morgane Caussarieu. Et un titre que je recommande pour l’automne prochain, l’atmosphère crado/creepy/malsaine s’y prête particulièrement bien. Mais attention, âmes sensibles s’abstenir, rien ne nous est épargné !
Lien : http://bazardelalitterature...
Commenter  J’apprécie          60
Rouge toxic

Cette lecture a été un échec. C'est bien malheureux vu que j'aimerais découvrir de l'UF française qui me plait. Mais il était vraiment trop marqué adolescent de par son cadre et ses personnages, et il n'a pas réussi à m'apporter un sentiment de nouveauté dans le genre.



Ce livre est sorti dans la collection YA de d'ActuSF.



Faruk est un vampire qui tente de subsister en solitaire, tout en considérant les humains comme plus que juste des sacs de sang. Uune attitude étrange pour un des siens, rare.



Le voici devoir accepter une mission qui a pour but de protéger une jeune femme, Barbie. Celle ci est étudiante dans un lycée, Faruk ne sait pas du tout sur quoi il va tomber, et en plus il va devoir se faire passer pour un lycéen pour l'approcher ...





Peut être que cet échec est en parti du au résumé et de la couverture, qui m'ont donné une attente qui n'a pas été atteinte par le livre. Ils laissaient à entendre que Barbie était toxique. Je m'imaginais donc une ado vraiment rebelle, limite un personnage pire moralement que celui du vampire, qui lui en ferait voir de toutes les couleurs. Je m’attendais à du cynisme, peut être un peu d'humour noir.



Mais en fait pas du tout, j'étais vraiment très loin de la réalité. Barbie est en fait une ado tout à fait typique, et en dehors du fait qu'elle a toujours été protégée elle n'a absolument rien qui la distingue des autres ado du même genre qui ont pullulé dans tout les twilight-like quand c'était la grande époque. Elle m'a ennuyé au possible. Je n'ai rien trouvé en elle qui me donne envie de l'apprécier ou de compatir à sa situation.



(elle est vraiment toxique sinon, mais dans un autre sens du terme. C'était un jeu de mot dans le résumé)



J'ai pris une douche froide. Je sais que le coté ado, lycée, petites jalousies et guéguerres, ... est vraiment un sujet que je n'aime pas dans les romans. Mais je m'imaginais que vu que ce roman avait été qualifié d'anti-twilight, il allait peut être changer ma vision des choses en apportant un élément nouveau qui me ferait passer outre cette sensation.

Mais en fait non, pas du tout. De toute façon il ne m'a rien apporté de particulièrement nouveau.

(mais je précise je suis une grande lectrice d'UF. J'ai lu tellement de livres de ce genre que je ne les compte plus, ça joue surement. Une personne plus nouvelle dans le genre trouvera peut être plus son plaisir).



Faruk de son coté m'a un peu plus intéressé. Même si j'avoue qu'à certains moments vers la fin j'ai eu du mal à vraiment comprendre ses décisions qui vont à l'encontre de ce qu'était son personnage avant, il dans son ensemble reste agréable à suivre, un peu chaotique et dérangé, comme je les aime mes vampires.

En fait je n'ai continué et terminé ce livre que parce que je voulais voir l'évolution de ce personnage la.



Quand à l'intrigue principale, la encore pas vraiment de révélation de mon coté. Je l'ai trouvé très classique. Les retournements de situation ne m'ont pas vraiment étonné, le coté scientifique de la recherche est un coté qu'on a déjà vu dans de nombreux autres livres. Je n'ai pas eu l'impression de faire une découverte en gros.



Du coup on arrive à un ensemble très mitigé. J'ai terminé le livre mais je ne l'ai pas vraiment apprécié. Je me suis ennuyée et le ton était vraiment trop ado pour moi.



11/20
Lien : https://delivreenlivres.blog..
Commenter  J’apprécie          60
Rouge toxic

En Résumé : Rouge Toxic le dernier roman sur les vampires de Morgane Caussarieu m’a offert un assez agréable moment de lecture, même si je l’ai quand même trouvé clairement un ton en dessous de ses deux autres récits sur le thème. Cela reste un page-turner assez efficace, même si avec quelques défauts je trouve. J’ai ainsi trouvé la première partie très intéressante tordant un le cou à certains tropes que l’on retrouve régulièrement ces derniers temps avec la romance vampirique. Alors, même si certains clichés restent, comme l’histoire d’amour facile, on y retrouve aussi la patte plus sombre et plus sanglant de l’autrice. Elle offre aussi une vision du lycée différente, tout en effectuant un parallèle intéressant, et qui offre quelques réflexions, su la notion de drogue et les vampires. La seconde partie va se révéler plus classique, avec une course poursuite sans temps-morts. Elle va aussi s’avérer plus linéaire et un peu plus prévisible, ce qui est légèrement frustrant même si cela ne bloque en rien la lecture. Je regretterai par contre une belle facilitée en début de cette partie qui par contre, là, m’a frustré. J’ai aussi trouvé que, même si le côté sanglant est toujours bien présent, ce récit plus large public perdait de l’ambiance qui jouait à la réussite des autres récits de vampire de l’autrice. Ce côté angoissante, oppressant, sombre qui collait parfaitement se retrouve beaucoup moins ici. La plume de Morgane Caussarieu est entraînante, percutante et vivante et elle nous offre ici un page-turner plutôt divertissant qui pourra aussi permettre d’entrer dans l’univers de l’autrice pour celles et ceux qui ne le connaissait pas.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
Commenter  J’apprécie          60
Rouge toxic

Rouge Toxic est le troisième roman de Morgane Caussarieu mettant en scène des vampires et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est le plus accessible. En 2015, je découvrais l’autrice avec Dans les Veines et j'ai été bien inspirée de lire Je suis ton ombre juste avant de découvrir Rouge Toxic. Même si ce dernier peut se lire indépendamment, il met quand même en scène de nombreux personnages déjà rencontrés auparavant. Je vous invite donc à les lire (avant ou après) si vous souhaitez tout savoir sur chacun des protagonistes, en gardant à l'esprit que Rouge Toxic reste accessible aux jeunes adultes alors que les deux autres sont plus trash et violents. C'est un peu ce que je reprochais gentiment aux deux précédents livres de l'autrice : une débauche de violence et de gore qui déséquilibrait totalement le roman, rendant chaque personnage antipathique (au mieux) qu’ils soient humains ou vampires, provoquant autant le dégout que le malaise. Dans Rouge Toxic, les personnages restent loin d'être des modèles de vertu, mais ils sont appréciables, parfois même attachants.



Dans Rouge Toxic, l'équilibre est donc restauré. Le ton un peu plus léger n'entache en rien la plume aussi agréable qu’incisive de Morgane Caussarieu, et le roman en devient un véritable page-turner. Pourtant, le pitch fait hausser les sourcils : c’est qu’on en a marre, des vampires au lycée ! Mais l’autrice n’en est plus à son coup d’essai et est loin de nous proposer une nouvelle romance paranormale bourrée de clichés. Aussi, si j’avais trouvé que Dans Les Veines allait trop loin dans la caricature de ces romans young adult mièvres au point d’en faire pâtir l’intrigue, ce n’est pas le cas ici. Rouge Toxic est vraiment un bon roman vampirique. L’intrigue tient la route, les personnages sont travaillés et pleins de nuances, les lieux communs sont suggérés mais très vite oubliés. Mais c’est surtout le personnage torturé de Faruk qui porte le roman à lui tout seul : l’éternel adolescent est un vampire crédible et agréable à suivre, aussi violent que repentant, mais jamais ni trop malsain ni trop empathique non plus. On le rencontre dans les rues mal famées de San Francisco, où il a l’habitude de saigner un SDF ou deux, lorsqu’il croise la route d’Abe. Ce dernier lui demande, en échange d’informations précieuses et d’avantages alléchants, de veiller sur sa filleule Barbie lorsqu’elle est au lycée. Faruk ne peut qu’accepter l’offre et se retrouve, à son grand désarroi, à devoir subir de longues journées de cours.



Oh, que Morgane Caussarieu s’amuse avec les clichés ! Elle les frôle, les suggère, les déconstruit. Faruk en est l’image même : ce vieux vampire bloqué dans le corps d’un adolescent avec une belle gueule, c’était la porte ouverte à toutes les dérives. Pourtant, on suit un personnage profond, tiraillé entre son humanité perdue et la bête assoiffée de sang qui sommeille en lui. L’autrice démontre qu’avec les mêmes ingrédients, on peut aussi créer quelque chose de nouveau et de délicieux. En bridant un peu son côté trash afin de rendre son roman accessible aux adolescents, Morgane Caussarieu donne un nouveau souffle aux romans vampiriques young adult, et c’est carrément rafraichissant. Surtout que malgré les grosses ficelles qu’on voit apparaitre, il y a de subtils fils rouges qui lient les personnages, les intrigues et les autres romans de l’autrice. Elle est loin de se renier, en choisissant d’être plus accessible : ses anciens romans peuvent être lus rétrospectivement, et Rouge Toxic leur rend grandement hommage en rappelant de nombreuses figures connues sur le devant de la scène.



Le roman fait aussi voyager, entre San Francisco et la Nouvelle-Orléans, entre le passé trouble de Faruk et le futur incertain de Barbie, entre le vampire américain moderne et le vaudou du Bayou. Morgane Caussarieu nous balade et nous surprend, rappelle de vieux mythes qu’elle connait sur le bout des doigts, les mêle au monde contemporain avec brio. Rouge Toxic est un roman très bien construit, qui se lit d’une traite et qui ne fait qu’accélérer son rythme jusqu’à un final aussi surprenant que satisfaisant, qui laisse pourtant la porte ouverte à une potentielle suite. Les révélations et les rebondissements vont bon train tout au long du récit, faisant du roman une réussite sur de nombreux plans. Qui l’eut cru en lisant Dans les Veines ou Je suis ton ombre… Mais Morgane Caussarieu est une excellente autrice de young adult. On en redemande !
Lien : http://allison-line.blogspot..
Commenter  J’apprécie          60
Je suis ton ombre

« Je suis ton ombre » de Morgane Caussarieu inclut un double récit de garçons enfermés dans une solitude atroce et profonde. 300 ans les séparent et pourtant, leurs émotions semblent être au diapason. Le style de la plume est aussi incisif qu’instinctif et nous entraine dans une histoire lugubre, un brin cafardeux et fascinante. Lecture pour public averti.

(chronique complète : http://livrement.com/2015/01/29/je-suis-ton-ombre-morgane-caussarieu/)
Lien : http://livrement.com/2015/01..
Commenter  J’apprécie          60
Dans les veines

(...) Ce qui m'a le plus plu dans ce livre est ce côté décalé, sorte d'ovni dans les parutions actuelles qui traitent de vampire. Je m'attendais presque à pire (mais que serait le pire?), cependant je pense qu'il peut gêner certains lecteurs. Il y a plusieurs niveau de lecture, qui sont intéressants au delà de l'histoire de vampire, Morgane Caussarieu nous interroge, qui sont les monstres ?
Lien : http://booksandme.canalblog...
Commenter  J’apprécie          60
Dans les veines

Enfin des vampires pas pédés (enfin si mais c'est pour l'expression)! Morgane Caussarieu rend au vampire un accent de vérité (celui du sud). Il existe, il est à bordeaux et il est pas la pour rencontrer l'amour.



Morgane Caussarieu semble régler ses comptes avec l'évolution aseptisée du mythe du suceur de sang. Très documentée sur le thème, elle offre une vision personnelle, à la fois inventive, "réaliste" et très référencée sur le thème.

Inventive et réaliste car ici le vampire prend une véritable place biologique dans la chaîne alimentaire. Il obéit à une logique quasi scientifique qui choque et dégoute au plus haut degré : c'est ce qui donne toute sa puissance au roman et justifie des scènes nauséeuses. Ainsi, un humain qui devient vampire ne se résume pas a une excroissance dentaire. (spoil)Il commence par vomir son contenu stomacale (alors inutile), intestinal (le caca), mais à quoi serviront ces organes quand la créature devra simplement remplir son circuit sanguin? qu'à cela ne tienne, il régurgite également tous son système digestif. Un vampire naît donc dans la merde et le sang. Cet épisode n'est qu'un exemple du réalisme biologique et viscéral qui régit le roman (auquel on peut rajouter leur appétence pour tous les fluides humains, larmes, sueurs, salive... qui leur fait défauts). c'est en ce sens que Morgane Caussarieu renouvelle avec brio le genre, lui conférant une vision des plus crue(lle).



Le gore donc, très présent tout au long du roman et qui pourrait être vue comme une surenchère, est soumis à une double lecture.

Il fait d'abord référence à une ambiance "année 80", no future (dont le personnage de JF est très représentatif), sexe drogue et... punk ; associé à une culture underground littéraire et cinématographique que l'auteure semble maîtriser parfaitement.

Mais il est aussi et surtout, au service de ce qu'on pourrait qualifier d'un "essai" sur le mythe vampirique. Le style, la forme (qui peut en rebuter plus d'un) devient intrinsèque au sujet, au fond : le vampire.

Rien n'est édulcoré, rien ne nous est épargné et quand j'avais la gerbe j'en suis arrivé à me dire "ma vieille, c'est pas normal que tu l'ai pas eu plus tot dans ta vie, en lisant d'autres bouquins ou au cinéma, en compagnie de nos amis les suceurs de sang!" Morgane Caussarieu m'a remis les idées en place!



Partant de là, difficile de ne pas tomber dans le manichéisme : face à ces créatures prédatrices ou s'attendrait à avoir des personnages victimisés et bons, luttant avec honneur pour leur survie. Et bien non! Les filles sont des pétasses morbides mal dans leur peau, mouillant leur culottes pour des yeux sortis d'outre tombe et attendant en trépignant l'orgasme provoqué par la morsure fatale; les hommes des pervers tendancieux.

Le vampire semble débarquer dans notre ville et faire ressortir tout ce qu'il y a de plus noir en nous, tout ce qui est caché dans l'apparence et les maisons. Le vampire est ici le reflet exalté de l'homme et fait ressurgir toute ses déviances. Il semble que le mal est en nous , la mort le libère en détruisant la bienséance et la mauvaise conscience propre à toute société.

Voila ce que à mon sens Morgane Caussarieu veut nous prouver dans un roman haletant, à la limite du supportable, et écrit superbement (rappelons qu'il s'agit d'un premier roman). A lire absolument, ne serait-ce que pour l'expérience!
Commenter  J’apprécie          60
Nous parlons depuis les ténèbres

Il y a quelques semaines maintenant je vous présentais le recueil de nouvelles de @k_tastrof issu de la collection Rechute aux éditions Goater. Aujourd’hui je vous parle du tout premier ouvrage d’une collection dérivée nommée Relapse, une anthologie de nouvelles « horrifiques » d’autrices françaises bien connues de la sfff.



Quelques mots avant toute chose sur cette maison d’édition qui s’impose pour moi comme étant une référence dans le milieu grâce à des textes qui raisonnent, engagés, inclusifs, militants et féministes et à des auteurices qui semblent s’exprimer sans retenue ni censure. Pour moi Goater c’est un exemple mais aussi et surtout l’espoir d’un avenir positif pour l’imaginaire en France, trop souvent stigmatisé et critiqué.



Malheureusement avec Nous parlons depuis les ténèbres, une légère amertume - puis-je vraiment parler de déception ?- est venue poindre sournoisement le bout de son nez au fil de ma lecture. Peut-être m’étais-je laissée emporter par mes attentes ? Car à l’annonce de ce regroupement d’autrices, qu’on se le dise, j’étais surexcitée. Et même si au fur et à mesure de l’avancé dans le recueil les nouvelles gagnaient en force, j’ai globalement manqué de quelque chose.



Avec le recul, je dirais que la plupart des textes m’ont semblé inachevés comme en suspension dans l’attente de leur fin ou d’un dénouement bien plus sombre. Parce que finalement ce qui se dégage de cet ensemble ce sont des mots durs, brutaux, funèbres mais qui ne suffisent pas à faire illusion, à rendre l’immersion « réelle » ni à transmettre des émotions vives. Voilà ce qui m’a manqué : du mordant et des éléments de terreur pour que l’angoisse prenne forme, s’insinue en moi et me glace le sang, et de l’intensité pour y croire, être happée et transportée dans ces tréfonds de l’horreur, du gothique et du fantastique.



- Pour en revenir aux nouvelles, je dirais que celle d’Aurélie Wellenstein coche toutes les cases mais l’effet de surprise n’y est pas lorsque l’on connaît les écrits de l’autrice.



- La nouvelle qui m’a le plus touchée est celle de Lizzie Felton parce que la psychiatrie c’est mon truc et que l’expérience de mort imminente c’est idéal et passionnant. Le sujet est proprement traité même si les croyances du psychiatre m’ont semblé peu crédibles. Malgré tout il m’a manqué un petit quelque chose pour entrer totalement dans la danse.



- Celle qui fonctionne le mieux pour moi est celle de Floriane Soulas et même si la peur ne s’est aucunement immiscée en moi, j’ai adoré le côté très visuel et cinématographique apporté par l’autrice avec son huis clos spatial.



- Barbara Cordier m’a impressionnée avec sa belle écriture, tout en rondeur, fluide et apaisante que je ne connaissais pas. J’ai beaucoup apprécié les réflexions, remarques et pensées des jeunes protagonistes mais encore une fois point de frissons par ici.



- La conclusion mortelle de la nouvelle de Cécile Guillot était excellente, mais il m’a manqué les émotions.



- La plus réussie est sans conteste celle de Morgane Stankiewiez, parfaite en tout point. Du début à la chute.



- Enfin, celle d’Estelle Faye conclut magnifiquement ce recueil de 10 textes.



Même si j’en attendais plus, je suis heureuse d’avoir découvert de nouvelles autrices, le concept est génial et je ne peux que recommander cette lecture ne serait-ce que pour l’expérience. Je reste aux aguets et au taquet, toujours, car je ne veux surtout pas rater le prochain numéro de Relapse.



*Merci infiniment @editionsgoater pour l’envoi du roman, ce fut une très belle surprise.

Commenter  J’apprécie          50
Nous parlons depuis les ténèbres

Nous parlons depuis les ténèbres est issu d’une idée absolument géniale: redonner une place à l’horreur et aux autrices qui en écrivent. Avec des textes dans des styles et des genres différents, c’est tout un panel de plumes et d’interprétation de l’horreur qui nous est proposé. Si certains textes m’ont paru un peu timides, d’autres m’ont vraiment conquise et j’ai désormais soif de plus de lectures dans le genre.



Critique complète sur yuyine.be !
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
Commenter  J’apprécie          50
Entrevue choc avec un vampire

Paru dernièrement aux éditions ActuSF, Entrevue Choc avec un Vampire est comme le suggère cet intitulé une parodie du célèbre roman, Entretien avec un Vampire. Non contents de vouloir faire rire leurs lecteurs, Morgane Caussarieu et Vincent Tassy ont surtout cherché ici à rendre hommage à Anne Rice dont les nombreux récits ont largement nourri leur imaginaire respectif.



Alors qu'il se triture les méninges pour trouver l'idée qui sauvera son émission de radio, un journaliste assiste bien malgré lui à une étrange altercation entre un éphèbe fort bien coiffé et une ménagère se disputant l'ultime exemplaire d'un sèche-cheveux dernier cri. Si la scène prête à rire, elle a surtout le mérite d'avoir attiré la curiosité de ce chasseur de scoop qui espère bien en comprendre les tenants et les aboutissants en emboîtant le pas à l'androgyne afin de l'aborder. Mais, bien mal lui en a pris car celui-ci va l'obliger à écouter son interminable monologue portant sur sa longue vie d'immortel en remontant deux siècles plus tôt. Or, ne dit-on pas que la curiosité est un vilain défaut ? Il faut croire que la concupiscence aussi.



Dans Entrevue Choc avec un Vampire, les auteurs ont réinterprété à leur manière le trio de personnages mis en scène dans la version originale. Déjà, ils ont fait de Louis, un jeune castrat originaire d'Italie qui a francisé son nom en Jean-Louis David. Ce qui a le double intérêt de faire un clin d'œil au roman, La Voix des Anges d'Anne Rice mais aussi au coiffeur éponyme dont la coupe étudiée du vampire aurait sans doute ravi le maître des ciseaux si d'aventure le livre lui était tombé entre les mains. Ensuite, Lestat partage avec sa nouvelle version Richard Court de Lion, son insolente beauté doublée d'une indéfectible fougue. Enfin, Claudia a bien mûri sous les plumes impertinentes de notre duo d'auteurs puisqu'elle prend les traits d'une vieille femme noire à l'odeur nauséabonde. Si la gamine regrettait son apparence de poupée l'empêchant de séduire ses proies en accord avec la maturité de son immortalité, Claudie est soumise aux mêmes affres en raison de son physique repoussant et malodorant. Avouez que ce trio ne manque pas de charme surtout pour venir pimenter cette histoire que vous pensiez pourtant bien connaître mais comptez sur eux pour y mettre leur grain de sel.



Si ce roman suit dans les grandes lignes le récit initial en prenant notamment le même point de départ, à savoir un entretien entre un journaliste et un vampire, il substitue quand même son ambiance feutrée par une atmosphère plus clinquante. Il faut dire que l'obsession du narrateur aux dents longues pour le beau mobilier y est sans doute pour beaucoup dans cette impression. De même que les deux livres partagent le modèle du road-trip vampirique dans lequel certaines péripéties du premier récit sont conservées, notamment en ce qui concerne l'évolution du relationnel qu'entretiennent les vampires entre eux. Néanmoins, on notera les quelques libertés scénaristiques prises par les auteurs qui leur sont nécessaires pour introduire les nombreuses références aux autres romans d'Anne Rice. On ne s'étonne donc pas de recroiser entre ces lignes, une certaine reine des damnés rebaptisée pour l'occasion mais qui parlera à bien des lecteurs, pas plus que de renouer avec l'origine atlante de notre créature surnaturelle préférée dont il est d'ailleurs question dans Prince Lestat et l'Atlantide.



Entrevue Choc avec un Vampire, c'est d'abord le challenge de deux inconditionnels de la plume de l'inénarrable Anne Rice qui ont souhaité lui faire honneur mais, c'est aussi le défi relevé d'écrire à quatre mains un texte baroque et désopilant. A vous de voir si le charme opère de votre côté !




Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          50
Entrevue choc avec un vampire

Orléans de nos jours, un journaliste assiste à une étrange scène dans un supermarché. Il décide de suivre le fauteur de trouble pour l’interviewer mais celui-ci s’avère être un vampire. Il accepte de raconter son histoire de vie des plus atypiques au journaliste mais le prévient qu’il ne lui laissera pas la vie sauve…



J’ai vraiment passé un excellent moment de lecture avec ce roman ! J’avais deux inquiétudes avant de m’y lancer mais elles ont vite été balayées.



Ma première inquiétude, c’était que je n’ai jamais lu (ni vu) Entretien avec un vampire et que j’avais donc peur de passer à côté de ma lecture faute d’avoir toutes les références. Alors c’est une certitude, je n’ai aucune idée de ce qui faisait référence au roman original, mais d’une part ça ne posait pas de problème de compréhension, et d’autre part j’ai trouvé des clins d’œil à d’autres choses qui m’ont beaucoup plus enthousiasmé. Je pense notamment aux quelques références, plus ou moins évidentes, à Buffy. Je dis plus ou moins évidentes parce que même si Claudie n’a rien à voir avec le personnage de Drusilla dans Buffy, je doute que ses discours décousus, un brin illuminés, et sa tendance à punir ses poupées quand elles ne sont pas sages soit un hasard total.



Ma seconde inquiétude était liée au caractère parodique du roman. Si j’aime bien avoir de l’humour dans les romans, il n’en reste pas moins vrai que celui-ci doit être bien dosé et qu’on doit y être réceptif, sans quoi le récit peut vite devenir extrêmement lourd. Pour le coup je n’ai vraiment ressenti aucune lourdeur, et c’est notamment grâce à un décalage très intéressant entre le niveau de langue et ce qui est concrètement dit. Pour faire simple, les auteurs parviennent à faire dire des horreurs à notre cher Jean Louis David, mais toujours avec élégance, en utilisant un langage plutôt châtié. J’ai vraiment beaucoup apprécié ce contraste, très efficace, entre le fond et la forme.



Un autre point que j’ai apprécié c’est le traitement de la sensualité dans le roman. On connaît le vampire comme une figure sulfureuse très liée au sexe et à la sensualité. Ici on laisse de côté l’aspect sexuel (pour des raisons évidentes de sang qui ne circule plus dans le corps et qui empêche donc certains processus biologiques) mais ça n’empêche pas la sensualité de rester très présente. Alors oui, elle est liée à des activités assez glauques (ça reste une histoire de vampires pas très sympathiques) mais j’ai bien aimé cette façon d’aborder les choses. Bon et ça n’empêche pas non plus les sous entendus sexuels tout au long du récit.



Ceci étant dit, le roman ne pourra pas plaire à tout le monde et il faut en être conscient. Déjà, beaucoup de gens sont vraiment réfractaires à l’humour dans les romans et celui-ci ne leur conviendra donc probablement pas. Il y a aussi un aspect profondément blasphématoire (qui, encore une fois, est assez cohérent avec la figure du vampire) qui pourrait déranger certains, même si j’avoue être très friand de ça pour le coup. Et puis il faut quand même noter que le roman dépeint des relations vraiment très toxiques et dysfonctionnelles qui pourraient, j’imagine, déranger des personnes plus sensibles. Gardez donc ça en tête avant de vous décider à tenter, ou non, l’expérience. Pour ma part, je ne regrette pas de l’avoir tentée !
Commenter  J’apprécie          50
Vertèbres

L’histoire de Vertèbres commence alors que le petit Jonathan, 10 ans, a été enlevé par une femme étrange dans son petit village des Landes. On finit par le retrouver une semaine plus tard, mutique, amaigri, et avec une vertèbre supplémentaire…



J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman mais je préfère tout de suite vous dire qu’il n’est pas pour tout le monde. Si vous avez lu Carne de Julia Richard (à lire absolument), c’est un petit peu dans la même lignée malgré des thématiques très différentes.



Si la couverture n’était pas un indice suffisant, il s’agit ici d’un roman horrifique qui va parler de loup-garou, en tout cas de prime abord. C’est parfois assez cru, certaines scènes peuvent être très violentes et sanguinolentes, pourtant je peux vous l’assurer, l’aspect horrifico-fantastique est la partie mignonne du roman ! J’ai souvent été mal à l’aise pendant ma lecture, parfois même angoissé, grâce à la façon dont l’autrice aborde la psychologie de ses personnages. C’était assez glaçant par moment.



L’énorme point fort du roman vient en tout cas de la double narration que j’ai adoré. On ne suit pas le petit Jonathan dont parle le résumé mais deux personnages qui gravitent autour de lui. D’abord, la petite Sasha, (à peu près) 10 ans, qui écrit dans son journal à la première personne. Elle parle avec une certaine naïveté attendrissante tout en disant des choses parfois affreuses mais cohérentes avec l’éducation douteuse qu’elle reçoit. On suit en parallèle Marylou, la mère de Jonathan qui se parle à la deuxième personne. C’est ce personnage qui génère le plus de malaise. Cette mère qui aime peut-être un peu trop son fils, trop protectrice, trop présente, et toujours dans le contrôle.



Ce roman c’est aussi un retour dans le passé (ça se passe en 1997) qui plaira énormément aux gens de ma génération. L’histoire est bourrée de références pop-culture de l’époque qui rappellent plein de bons souvenirs (comment ai-je pu oublier le chocolat Merveilles du monde ? 😱😍) même si l’incorporation de ces références manquait parfois un peu de subtilité.



Sur le fond, beaucoup de thématiques fortes sont abordées dans ce roman : la puberté, le rapport au corps, la sexualité ou encore la parentalité. On aborde aussi la question de la dysphorie de genre d’une certaine manière, même si je ne suis pas persuadé qu’on puisse véritablement parler de transidentité dans ce contexte (mais je ne peux pas tellement développer plus sans spoiler). Vous pouvez vous douter que ces thématiques sont associées à pas mal de trigger warnings.



En tout cas c’était mon premier roman de Morgane Caussarieu et je doute que ce sera le dernier. J’ai tout de suite été emporté par la plume, à la fois crue et sensible, et j’ai vraiment adoré cette histoire. Je vous conseille vraiment cette lecture si vous n’avez pas trop peur d’être un peu remués par cette histoire.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Morgane Caussarieu (583)Voir plus

Quiz Voir plus

le bourgeois gentilhomme

comment s'appelle le personnage principal ?

monsieur Jourdain
Covielle
Dorante

8 questions
420 lecteurs ont répondu
Thème : Le Bourgeois Gentilhomme de MolièreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}