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Critiques de Morgane Caussarieu (296)
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Chéloïdes : Chronique punk

Caussarieu, j'en entends parler depuis un bon moment. Chéloïdes est mon premier, le roman du dépucelage (ou baptême du feu, selon que tu préfères les métaphores guerrières aux sexuelles). Pas le dernier, tu peux me croire !

Ce bouquin n'a qu'un seul défaut, celui d'être compliqué à chroniquer. La quatrième résume l'essentiel, en ayant le bon goût de ne pas spoiler à mort. Ce que je pourrais dire par-dessus tiendrait de la paraphrase.

L'histoire de deux jeunes, marginaux, paumés dans leur vie et dans leur tête, qui se rencontrent et vivent une love story trashouille. Tu les suis dans des coins plus underground les uns que les autres. du sexe, de la drogue, de l'alcool, de la musique, dans une ambiance glauque et autodestructrice.

(C'était donc un paragraphe de paraphrase offert par la maison.)





Sur le papier, ce n'est le genre de bouquin qui part gagnant avec moi.

Les romances, histoires d'amour, bluettes et autres love stories ne me parlent pas. J'ai la capacité émotionnelle d'une brique et pas des masses de patience avec les happy ends ou fins tragiques vues et revues depuis quatre siècles.

Beaucoup d'histoires d'errance ont tendance à tourner en rond. La perdition des personnages paume le lecteur dans le tsointsoin psychologique à deux balles, l'ennui et/ou le trash pour le trash sans profondeur derrière. Niveau crédibilité des milieux underground, neuf auteurs sur dix ne savent pas de quoi ils parlent. Vive le tour de manège dans la foire aux stéréotypes en mode reportage M6.

Chéloïdes, rien de tout ça, l'antithèse même. Lu d'une traite et adoré.

Cette “chronique punk” tient les promesses de son sous-titre. Les péripéties des tourtereaux, les lieux où ils traînent, les personnages qu'ils rencontrent, enfin un récit qui ne sent pas la seconde main. Vrai, juste et crédible, voilà comment ça sonne. Caussarieu sait de quoi elle parle, on le sent – une allusion aux milieux qu'elle a fréquentés viendra le confirmer dans les remerciements.

S'ajoute une grande qualité d'écriture en termes de style. Cru, argotique, plein de verlan mais pas dénué d'un certain lyrisme, une espèce de poésie punk trash et tragique. Et comme le style, c'est ce qui manque à 99% des bouquins qui te parlent de gens qui s'aiment, j'étais bien content d'en trouver. Merci, Morgane.





C'est pessimiste comme du Céline… avec sa musique omniprésente, référencé comme un Bret Easton Ellis qui pointerait sa lorgnette à l'autre bout du spectre social d'American Psycho… défoncé comme Trainspotting et porteur de la même puissance destructrice inéluctable qu'un Requiem for a Dream… barge comme du Fight Club (le bouquin plus que le film)… désabusé comme du Nirvana…

En un mot No future (ce qui en fait deux, mais je suis une bille en calcul mental).

Roman nihiliste, oui et non. Dans sa thématique, oui, on l'aura compris. Mais non dans le sens où Caussarieu ne fait que raconter (une chronique, quoi, c'est marqué dessus, comme le Port-Salut). En tordu, glauque, malsain, on trouvera de quoi dans le bouquin mais sans glorification ni jugement… et même sans neutralité froide et clinique, l'attachement de Caussarieu pour les mondes en marge et leur peuple est perceptible.





Tout mis bout à bout, je plains l'auteur qui va devoir supporter le cliché du bouquin “OVNI” dans moult avis. Oui, Chéloïdes est barré, original, marquant, mais n'a rien d'un vaisseau solitaire et déconnecté de tout. Confer les nombreuses références dans le texte même du roman. Il s'inscrit dans la mouvance punk, soit une belle flotille d'OVNIs depuis une cinquantaine d'années, bien plus que toutes les navettes de Vega de tous les épisodes de Goldorak.

Un bouquin peut être excellent et sortir du lot sans se voir affublé des qualificatifs galvaudés habituels (en plus d'OVNI, je te laisse le choix entre “addictif”, “claque”, “pépite”, ………….., ………….., et t'offre même de la place pour compléter la liste).

Bref…



Entre un punk à chien qui fait la manche et un banquier en costard, je préfère de loin confier mon argent à celui qui ne porte pas de cravate. En auteurs, pareil, je préfère le combo tatouages/piercings au Goncourt/sucette.

Chéloïdes ne plaira pas à tout le monde. Les amateurs d'historiettes fleur bleue risquent de pleurer leur mère tout le long du bouquin. D'un autre côté, c'est l'occasion de sortir du monde des Bisounours et de découvrir celui des Punkounours. Gens “comme il faut”, lisez cette romance punk, vous en apprendrez beaucoup sur les marginaux que vous matez de loin avec une moue pincée de dégoût – et qu'ont plus d'humanité que vous ne l'imaginez (voire plus que vous tout court).
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Dans les veines

Bordeaux saigne. En effet, chaque nuit, on retrouve des cadavres complètement vides de leurs sang quand on trouve parfois les autres entassés dans la Garonne. Le lieutenant Baron est chargé de retrouver la trace de ces tueurs sanguinaires. Pendant ce temps, sa fille, Lily, s'amourache d'un étrange Damian... Ce dernier appartient pourtant à la bande meurtrière, des vampires qui sont très très loin d'être gentils...

Un livre dérangeant, fort, qui emporte son lecteur dans un univers noir et parfois crasseux autour de vampires tellement horribles que même Dracula est un gamin comparé à cela... Le genre de livres qui a donné une note rouge et noire à mes vacances... Surtout quand c'est un livre français !

Morgane Caussarieu nous emmène dans un monde où effectivement " les gentils vampires, ça n'existe pas..." mais je suis sure qu'on pourrait supprimer le mot 'gentil', c'est la même chose.

En effet, dans ce livre, tout le monde a quelque chose de 'pourri', de noir'. On pourrait croire à un manichéisme alors qu'on fait, tous les personnages sont gris tirant vers le sombre. Lily est une belle fille, joliment romantique mais dépressive, Baron est certes un bon policier mais un père ignoble, Damian est doux et tendre mais adore se nourrir de l'amour de ses victimes et n'est pas un vraiment un amant vampirique comme on le penserait... Vampires comme humains, chacun traîne sa carcasse et aucun n'est jamais purement blanc. Aucun.

En parlant des vampires, ils sont mémorables ! Voilà de vrais monstres, pervers, cruels, méticuleux et amoraux. Avec en prime, un enfant vampire qui au final est le plus "atroce" de tous ! Il nous frappe car malgré son apparence, c'est au final le plus vicieux...

Ces vampires se fondent bien dans la masse de la nuit, de la culture underground peuplé de punks, gothiques, homosexuels, drogués, ceux que la société rejette alors qu'elle est elle-même camée et sans pitié. Le sang est très présent mais pas que...

En effet, c'est un coup de poing très prenant, car au delà de ses scènes bien gores et crades (je vous préviens, il y a des moments où j'ai faillis tomber dans les pommes et d'autres qui m'ont faillit vomir) et de la noirceur totale, il nous interroge profondément sur les tares de la société, de la famille et nous interroge aussi sur cette question : sommes-nous vraiment biens ?

On a aussi de plaisantes références de la culture vampirique, ça cite du Génération Perdue, aux frontières de l'Aube et j'en passe...

Le tout, porté par une sublime écriture qui alterne parfois avec des termes crues.

Et la fin... Certes, elle est très sanglante et parfois télescopée mais elle marque. Je vous préviens, personne ne s'en sort indemne.

Un livre à lire absolument mais à faire attention aussi : étant une âme sensible, j'ai plusieurs fois tenté de jeter le livre tellement il était insoutenable. Vous êtes prévenus...
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Je suis ton ombre

Quelle lecture étrange ! Tantôt écœurante, tantôt fascinante, aussi crue que déconcertante... L'univers de Morgane Caussarieu est à réserver à ceux qui ont le cœur et les tripes bien accrochés, car ce conte macabre recèle ce qu'il y a de plus sombre dans l'âme humaine.



Le vampire est pourtant devenant un topos littéraire, douloureusement écorché dans son mythe de créature sanguinaire par ses représentations modernes. Je suis ton ombre dépoussière le mythe en mêlant des aspects franchement gore avec sens de la psychologie et une réflexion sociale qui surprennent, dans le bon sens du terme.



Commençons par notre (anti) héros. Poil de Carotte n'est pas un gamin mauvais, mais il manque de chance. Il vit seul avec son père handicapé, s'occupe des corvées et est hanté par le souvenir lancinant de son jumeau, Paul, dont on apprend la disparition assez rapidement. Il découvre un vieux journal dans un cabanon en ruine qui raconte le quotidien ignoble de jumeaux dans la Nouvelle-Orléans, prêt du Bayou. L'histoire se déroulera alors sur deux époques distinctes, dévoilant un troublant parallèle entre le rédacteur du journal et Poil de carotte.



De là, l'auteure construit une histoire d'enfance brisée. Rien de nous est épargné. Violence, viol, pédophilie, mort, harcèlement, sévices physiques divers... Mais aussi la solitude, l'ennui, le deuil et l'absence qui rongent jusqu'à ce que l'on veuille tout faire pour échapper à ce vide qui nous dévore, jusqu'à connaître l'irréparable. Le vampire est celui qui restera éternellement enfant car les adultes l'auront brisé.



L'écriture de Morgane Caussarieu sert à merveille ce conte violent, sachant se faire délicate et presque poétique, mais aussi extrêmement vicieuse, crue et sans concession. On sent également que l'auteur a fait beaucoup de recherches pour rendre son contexte historique crédible. De même, elle a su donné à Poil de Carotte un phrasé particulier qui rend la lecture vraiment singulière.



Un très bon livre qui m'aura rendu accro et glacée, dont l'histoire qui prend aux tripes me hantera longtemps ! Un vrai livre d'horreur, mais pas que ! Il y a un réel propos social qui donne du corps à l'oeuvre, ainsi qu'un sens de la psychologie aigu.
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Black Mambo

Un beau coup de cœur qui a terminé l’année 2021.



Ce livre n’est pas un conte pour enfants, donc à ne pas mettre entre toutes les mains.

Il contient trois nouvelles horrifiques, écrites avec grande maitrise et efficacité, par trois femmes ; Vanessa Terral, Sophie Dabat et Morgane Caussarieu, qui ont toutes glissé du côté obscur.



Trois jeunes écrivaines qui m’ont semblé avoir été inspirées par quelques mauvais génies. Et qui, à une sombre époque, auraient été brûlées pour être des sorcières et pour avoir écrit d’épouvantables histoires d’esprits malfaisants.

*



Sur le bûcher de l’inquisition, je demande à Vanessa Terral de comparaitre.



Avec « L'ivresse du Djinn » l’auteure nous amène au Maroc et nous raconte une histoire bien frissonnante et gore, celui d’un Djinn qui prend possession du corps et de l’âme de la belle Leila.



Mais voilà, la jeune femme, par un mariage forcé est devenue une fraiche épouse et une toute récente mère et l’esprit maléfique qui est en elle, se révèle être d’une grande jalousie et possessivité.

Il va tout faire en son pouvoir démoniaque pour écarter Leila de sa famille et de son mari, en la dépossédant de toute conscience et de toute raison.



Leila sera amenée malgré elle, à verser dans l’horreur absolue. Elle sera même contrainte à faire un séjour en hôpital psychiatrique et finalement à fuir dans le désert.

*



Sur le deuxième bûcher de la rédemption, je demande à Sophie Dabat de comparaitre.



Avec « La danse Eternelle des roseaux », cette auteure nous embarque dans une histoire frémissante et sordide qui nous fera voyager de la France en Afrique.

Hlengiwe, une jeune femme flic enquête sur des crimes atroces commis à Marseille. Ses recherches l’obligeront à se rendre en Afrique, à Swaziland. Un pays où un peuple entier vit dans la misère, où des femmes disparaissent, où d’autres mêmes crimes rituels horribles sont commis en toute impunité.



L’enquête d’Hlengiwe s’orientera très vite, vers l’infâme roi de Swaziland.

Elle rencontrera un monarque fou, sanguinaire et immensément cruel. Hlengive côtoiera des sorciers, des puissants chamans qui pratiquent des sciences noires et occultes.

Et elle essaiera d’échapper à des cérémonies sataniques, à des sacrifices affreux de vampirisme, à la souffrance et la mort.

*



Sur le dernier bûcher, je demande à la malicieuse sorcière Morgane Caussarieu de comparaitre.



Cette troisième auteure, avec « Les enfants de samedi » nous plonge dans une histoire cauchemardesque et glauque.

Elle nous dépose dans les bas-fonds de la Nouvelle-Orléans. Nous ferons alors connaissance de Mika, un pauvre punk toxico et souvent défoncé par ses produits. Le jeune homme, qui fuit un amour perdu, débarque tout neuf dans ce pays, à l’invitation de son unique vieille tante qui se meure.

Une tante acariâtre et une digne descendante de l’infâme famille Lafourche, une famille d’esclavagistes.



Mika fera la connaissance de Ghilane une fille aussi belle et attirante qu’énigmatique et venimeuse. Elle est aussi la petite fille de la dénommée Mama, descendante d’esclaves noires et paradoxalement l’intendante fidèle et « bienveillante » de la famille Lafourche.



Mika déjà très fragilisé par la quantité de substances illicites qu’il prend, ne sera pas au bout de ses peines. Au contact de cette jeune fille pernicieuse, il perdra pied du monde réel pour s’enfoncer dans un monde cauchemardesque et fantasmagorique.

Un monde peuplé de danses fiévreuses et hallucinogènes, de pratiques Vaudou mystérieuses.

Mika se trouvera face à d’évènements violents et des déités surnaturelles.

Il y verra rôder ce groupe terrifiant « Les Enfants de Samedi ». Et il y perdra même physiquement sa virilité.



Est-ce une vengeance ? Est-ce un voyage initiatique ?

Pas sûr que Mika s’en sort indemne.

*





« Black Mambo » contient trois contes féroces, pour la lectrice et le lecteur qui veut se donner des frayeurs et des sueurs froides, pour les demandeurs de bons gros cauchemars.



Mais il est aussi un livre, qui dénonce les pratiques obscures de certaines personnes de ce monde. Des personnes sans scrupules et parfois sans humanité, qui sont capables du pire pour assouvir leur soif de pouvoir et donner libre cours à leur sadisme parfois très inquiétant et dérangeant.



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Vertèbres

Vertèbres est le premier roman de Morgane Caussarieu publié par Au Diable Vauvert. L’autrice a auparavant publié plusieurs romans sur le thème des vampires chez Mnémos et Actusf. Elle a également signé un remarquable essai Vampires & Bayous . Elle change cette fois de sujet en s’intéressant à une autre créature mythique.



En 1997 à Vieux-Boucau-les Bains, dans les Landes, Jonathan, 10 ans a été enlevé. Les seuls témoignages sont ceux de Sasha et Brahim qui décrivent une camionnette et une étrange femme à barbe. L’inquiétude monte dans la station balnéaire et surtout pour Marylou, la mère de l’enfant. Mais une semaine plus tard, Jonathan est retrouvé sur une aire d’autoroute. Pourtant, ses proches peinent à le reconnaitre. En effet, Jonathan ne parle plus, a une vilaine blessure au torse, a énormément maigri et visiblement une vertèbre supplémentaire est apparue.



L’histoire se déroule dans un village des Landes où il y a peu d’habitants durant l’année, mais que les touristes investissent durant l’été au point de rendre les lieux méconnaissables. Les enfants ont de quoi s’occuper dans la nature avec la plage, un lac, un ruisseau. Mais on en a vite fait le tour et Sasha ne rêve que de quitter ce trou perdu quand elle sera plus grande. Elle rêve de profonds changements, mais pour le moment est perturbée par ce qui arrive à son meilleur ami Jonathan.



Quand Sacha pense à l’avenir, elle pense à maintenant. En effet, cette histoire se passe en 1997. Morgane Caussarieu nous offre un 1997 plus vrai que nature (elle avait le même âge que Sacha, Jonathan et Brahim cette année là). On n’a aucun mal à revivre cette époque avec toutes les références pop-culture de l’époque, aux publicités, à la nourriture, à la musique. Sacha possède un tamagochi, Brahim adore les livres de la collection « chair de poule » et s’en sert pour essayer de comprendre ce qui arrive à son ami. Tous ces éléments ont beaucoup d’importance dans l’histoire, que ce soit le village perdu ou l’époque. Ils servent à créer une atmosphère bien particulière, ont un petit côté nostalgique, et permettent de mieux comprendre les sentiments des personnages.



Dans le roman, tout tourne autour de Jonathan et de ce qui lui arrive, pourtant il n’a pas la parole dans le récit. L’histoire est raconté par deux personnages et de deux manières bien différentes. Tout d’abord Sasha, l’amie de Jonathan, qui écrit dans son journal à la première personne du singulier. Ensuite, c’est Marylou, la mère de Jonathan qui raconte en se parlant à elle-même à la deuxième personne du singulier. Morgane Caussarieu adapte son style à chacune des narrations de superbe manière se faisant tour à tour crue, sensible ou naïve.



On découvre le quotidien de Sasha, qui est loin d’avoir la vie facile tout comme ses deux amis avec qui elle forme le club des loosers. Sasha apparait attendrissante, courageuse, livrée à elle-même la plupart du temps et en proie à de grands bouleversements dans sa vie d’enfant. J’ai beaucoup aimé la narration de Marylou qui permet de se rendre compte de manière subtile de la réalité de ce personnage trouble de mère trop protectrice, trop présente, trop aimante.



Le livre est un roman horrifique par plusieurs aspects. Par son thème lié au loup-garou tout d’abord, puis par ses thématiques. Et c’est vraiment glaçant par moments, plus pour l’horreur humaine qui est décrite d’ailleurs. Certains passages sont violents, parfois un peu glauque mais toujours parfaitement écrits avec beaucoup de justesse dans le ton. L’autrice y parle de thématiques fortes et pas faciles comme la fin de l’enfance, la puberté et les transformations du corps, la parentalité et le genre.



Vertèbres est ainsi un roman qui ne plaira pas forcément à tous mais que j’ai trouvé brillant à plus d’un titre, à commencer par son écriture. Morgane Caussarieu n’a pas son pareil pour parler de la fin de l’enfance, de l’enfance maltraitée et des monstres qui sommeillent en nous.
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Dans les veines

Je ne sait pas trop quoi penser de ce livre alors je vais énoncer ce que j'ai aimé et ce que je n'ai pas aimé.



j'ai aimé;

-que pour une fois les vampires soient de vrais psychopathes.

-que ça ne soit pas une histoire gnangnan pour jeunes filles en fleurs

- que ça se passe en France (à Bordeaux)

- que la transformation vampirique soit gore (ça me parait plus logique)



ce que je n'ai pas aimé;

-trop de gore tue le gore, et là on retrouve tous les clichés des films d’horreurs (cochons, tronçonneuses etc)

- le fait qu'au final, d'avoir trop mis des scènes de cul déviantes ne sert à rien à l'histoire mais plutôt l'alourdit (un peu moins ça n'aurait pas été si mal)

- Le fait qu'au final il n'y a pas vraiment de surprise à la fin, le sentiment de "tout ça pour ça" m'ayant submergée...



Bon, au final, ça sent plus le règlement de compte avec son histoire personnelle, l'idée de mettre des éléments aussi violents dans un roman de vampires était une bonne idée, mais là ça tourne au petit répertoire des horreurs humaines (viol, inceste, pédophilie, meutre, drogue, homosexualité, bisexualité, il ne maque que la zoophilie au tableau). C'est dommage car je trouvais l'idée que les vampires soient un reflet de la violence humaine asses bonne. Mais là, tout est noir, rien n'en réchappe, et le message se noie sous les vomissures de l'écrivain... Un ramassis de clichés, la preuve que l'exercice de faire un négatif de Barbara Cartland ne fait pas un bon bouquin, loin s'en faut !



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Nous parlons depuis les ténèbres

Vous qui abordez ce recueil, abandonnez tout espoir de retour : le titre est explicite.

Dix nouvelles de dix autrices, "des mauvais genres" , inaugurent la série " Relapse", laquelle aborde les sujets considérés comme hérétiques _ editions Goater _

"Nous parlons depuis les ténèbres, et nous ferons entendre nos voix." (4e de couverture).

Apres une introduction d'Estelle Faye, coordonnatrice de cette anthologie,et autrice, les nouvelles se succèdent ,  tres diverses, tant par leurs thèmes que par le style. Non adepte de ce genre de litterature, j'ai apprécié, sans me lasser, la qualité des proses, du rythme et du style de narrations. Bravo pour ces dix choix.

   _ dans un monde gothique, les salubres urbains (les sournois et les violents)* . capturent des élus pour le " culte de l'homme sain".

dont "la petite soeur des fauves"...Encore une Blandine !

  _. quoi de mieux que le chant "Flowers of Scotland" pour attirer _à jeun _une sirène du loch Ness ?

  _ une EMI (experience de mort imminente) est "étudiée" par un médecin et un prêtre... "... et ne croyez pas que vous serez épargnés ! le Malin est pernicieux, et il aurait  un attrait pour les âmes les plus pures..."

  _ Un voleur d'âmes nous explique qui il est, ce qu'il fait, pour le compte de qui, avant de rencontrer... Depuis, il n'est plus.... il vit !

Et il vous l'expliquera mieux que je ne le fais.

  _ Dans un véhicule interstellaire, en transit depuis 8 ans, 2 membres de l'équipage et une IA (intelligence artificielle) engagent leur avenir...surprenant !

  _Un marchand de sucreries envoute la clientele foraine, et la rend dépendante et violente, pouvoir que va tenter de s'approprier la plus perverse des ado du collège.

_ Un monstre pédophile n'est pas forcement doté de pouvoirs surnaturels, mais il peut être le directeur de l'école de vos enfants, et apprécié pour son humanisme apparent.

_ Enfin, ma préférée , d'Estelle Faye : une communauté de moines, dans une ile quasi inaccessible, survit et s'étiole, ravitaillée par les miserables pêcheurs locaux. L'un d'entre eux, novice accède à la bibliotheque pluriseculaire et peu à peu s'émancipe .

Les ténèbres ne sont donc pas obligatoirement liés à des forces occultes, mais parfois seulement en l'homme lui meme.

J'ai aimé, pas au point d'attendre les publications suivantes ni de faire des cauchemars.... Donc 4/5.

Qu'en pense Gabylarvaire?
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Rouge toxic

Morgane Caussarieu nous régale avec une histoire de vampire dans un lycée. Cliché, vous vous dites ? C’est sans connaître l’une des autrices les plus punks de l’imaginaire français. Faruk n’a rien d’un Edward Cullen. Il est resté une bête assoiffée. Ainsi, le roman fait la part à l’hémoglobine, avec des scènes et des descriptions très sanglantes. Le pinacle du récit est la relation entre le vampire et Barbie, lycéenne solitaire au passé mystérieux. C’est assez bien mené, bien que ce soit moins came. Il y a cependant une réflexion intéressante autour du renversement des pouvoirs. L’autrice a également développé des arcs narratifs ingénieux, parfois en lien avec d’autres de ses œuvres comme Je suis ton ombre.
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Vertèbres

Jonathan, dit Jojo, disparaît. Hulahup Barbatruc, il réapparaît quelques jours plus tard avec ce que les grands malades de l’adjectif superflu appelleraient “une vilaine blessure” (un gnon, par définition, c’est pas glop, donc le jour où tu croises une “gentille blessure”, surtout, tu m’appelles !). De son séjour on ne sait où, Jojo ramène en outre une vertèbre surnuméraire. On peut dire qu’il y a un os, conclurait Horatio Caine en enfilant ses lunettes noires sous le soleil de Miami, yeah! we don’t get fooled again, don’t get fooled again, no, no, yeah, tout ça, tout ça. Or donc, Jojo va commencer à changer. Pour se métamorphoser non pas en Gilet Jaune mais en loup-garou, la couverture se montrant on ne peut plus explicite sur le sujet avec sa bestiole tout droit sortie du film The Wolf Man (1941). Et c’est parti pour suivre pendant trois cents pages les souffrances d’une jeune vertèbre !





On dit souvent que le loup-garou représente la Bête à l’intérieur de l’humain. De mon point de vue, elle serait plutôt extériorisée pour le coup. Tant qu’il est dedans, ça va, c’est quand il ressort et se manifeste que les problèmes commencent (surtout pour les gens qui croisent sa route). Bref, dans tous les cas, le loup-garou incarne, tapie dans chaque être humain, la part des ténèbres.

Alors c’est marrant, parce qu’un bouquin de Stephen King porte ce titre, où il est question d’un jumeau qui dévore l’autre in utero – aucun lien de parenté avec Nirvana. Pile ce qu’évoque le prologue de Vertèbres. La suite du roman poursuit dans la même veine, qui abonde en paires : la jeune Sasha et son grand frère Kévin, Marylou et sa jeune sœur, Jonathan et Rigolo, le chien Megazord et la version lupine de Jojo, le binôme de narratrices (Sasha et Marylou), la Sasha-garçon et la Sasha-fille… Tout fonctionne en base deux, par association, en miroir ou en opposition.

Du King, donc, d’entrée de jeu et le père Stevie marquera l’ensemble du roman, à travers l’évocation de plusieurs œuvres, à commencer par Ça, et un faisceau de thématiques récurrentes chez lui (l’enfance, l’innocence brisée, le passage à l’âge adulte, les dysfonctionnements familiaux, les êtres à la marge, le cadre d’un autre temps – ici, les années 90).

Autre référence majeure annoncée, elle, dès la première page du premier chapitre : Cronenberg et sa célèbre Mouche cinématographique. Logique pour une histoire de loup-garou. Lycanthrope et drosophile, même combat autour de ce thème si cher à Actarus : la MÉ-TA-MOR-PHO-SE !





La transformation imprègne chaque page de Vertèbres. Celle de Jojo, bien sûr, qui passe du petit gros souffre-douleur de la classe au gros toutou carnassier détenteur de la force toute-puissante comme un mélange de Musclor et de Gringer. D’autres allusions renvoient à cette thématique, par exemple l’évolution des têtards élevés par Sasha vers leur stade final de grenouille ou les mentions de son Tamagotchi.

Et comme la métamorphose implique de devenir autre, l’altérité occupe une large place dans le roman, où la plupart des protagonistes ne rentrent pas dans des cases socialement acceptables… et le payent cher puisqu’on vit dans une société qui se dit tolérante, donc qui ne l’est pas. Si elle l’était, elle n’aurait pas besoin de le clamer à tout bout de champ : on ne pointe pas les évidences. Une femme à barbe, des forains nomades dans un patelin de sédentaires, Brahim “comme il est arabe, il volera le travail de quelqu’un quand il sera grand” (p.17), Jonathan est gros, sa mère Marylou, protectrice, possessive, et exclusive jusqu’au malsain, souffre d’assez de troubles psychiatriques pour remplir un plein chapitre du DSM-5, on citera aussi la sœur trisomique de Marylou, et bien sûr Sasha avec son prénom épicène et son identité de garçon dans un corps de fille.





Vertèbres est donc un roman très dense, qui passe très bien grâce à sa narration à deux voix, celle de Sasha et celle de Marylou. Avec une petite teinte de Usual Suspects, dans le sens où le lecteur n’a que leur version de l’histoire telle qu’elles la racontent. Quand on lit avec attention, on se rend que certains détails infimes ne collent pas entre les deux récits quand ils rapportent le même événement, qu’il y a ici et là au sein de chacun d’eux des petites contradictions et incohérences internes. Il ne s’agit en rien de défauts d’écriture mais de personnages humains, et comme tels, ils ont tendance à bidouiller la vérité en omettant des éléments pas très reluisants, en se donnant le beau rôle, en se mentant à eux-mêmes…





Vertèbres, c’est aussi une plongée dans les années 90, avec des références hyper nombreuses de films, jeux, pubs, slogans… peut-être en trop grande quantité, ou trop appuyées, dans la façon de citer pour chaque marque le slogan de l’époque… ou peut-être pas. Voir certaines allusions explicitées m’a paru parfois redondant, mais c’est parce que je l’ai connue, cette décennie. Je sais. Mais pour un lecteur ou une lectrice qui n’aurait pas atteint mon âge canonique ni vécu la préhistoire du siècle dernier, ces précisions ne sembleront peut-être pas superflues. Déjà qu’ils sont perdus, les pauvres, face à une disquette ou une VHS comme s’il s’agissait du chaînon manquant… Après, s’ils n’ont pas vécu les années 90, est-ce que cette masse de références inconnues leur parlera ?… Je pense qu’il en aurait fallu un chouïa moins. Mais bon, ça ne choque pas non plus et cadre avec le comportement qu’on avait à l’époque, où l’évocation d’une marque ou d’un titre entraînait illico le chantonnement de la pub associée ou d’un générique de dessin animé (encore aujourd’hui, je fredonne la pub de Monsieur Propre, chaque fois que je croise un chauve en T-shirt blanc).





Au final, Morgane signe un texte qui fonctionne à merveille en première grille de lecture comme histoire fantastique à donner la chair de poule (même si, entre un loup-garou et une poule, je miserais pas sur le gallinacée, dont l’espérance doit tourner autour de trois dixièmes de seconde). Et si on creuse le texte, il s’appuie sur des références solides (depuis le conte du petit chaperon rouge à King et Cronenberg) et offre une profondeur thématique propice à la réflexion sur le rapport à l’autre, l’identité, la différence, le handicap, le genre, la maternité, la virilité, l’évolution, la monstruosité, la vérité…

Un roman au poil (de la bête).
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Dans les veines

Des romans avec du vampire dedans, j’ai eu l’occasion d’en lire “quelques-uns”. Entre ceux qui traînent chez moi, ceux que j’ai empruntés en bibliothèque ou qu’on m’a prêtés, le compteur dépasse la centaine de titres. Auxquels il faut ajouter les nouvelles éparpillées dans je ne sais combien de recueils…

S’il ne fallait retenir que le haut du panier, le top du top, les chefs-d’œuvre :

– Bram Stoker : Dracula (1897) ;

– Richard Matheson : Je suis une légende (1954) ;

– Anne Rice : Entretien avec un vampire (1976) ;

– Morgane Caussarieu : Dans les veines (2012).

Après, vouloir hiérarchiser un podium entre ces quatre fantastiques ne rimerait à rien, ils proviennent d’époques différentes, avec des propos, mentalités, représentations, interpréatations, modes d’expression très variés. La comparaison atteindrait vite ses limites. Deux points communs tout de même : 1) la figure du vampire (merci, La Palice !) et 2) l’héritage des prédécesseurs transformé en œuvre personnelle.

Parce qu’il est là, le gros problème de la littérature vampirique. Trop de bouquins n’apportent rien au genre, même des bons (i.e. Salem de Stephen King). Trop d’auteurs restent dans les clous de la tradition, incapables de s’affranchir du poids des pontes… ou font n’importe quoi quand ils essayent de s’en écarter (transformer une créature nocturne – avec toute la symbolique associée, les ténèbres, le mal, le monstre – en guignol larmoyant et luminescent…).

L’éternel phénomène du genre qui tourne en rond et finit par ne plus ressembler à rien à force de clonage et de caricature, jusqu’au moment où quelqu’un remet dix balles dans le juke-box pour lancer une autre chanson (cf. John Cawelti, il te l’expliquera avec plus de sérieux et moins de métaphores musicales dans Chinatown and Generic Transformation in Recent American Films). Le roman de Caussarieu, c’est ça : retour aux sources, manifeste anti-gnan-gnan et réinvention du mythe.





Tel un bébé choupinou qui se lance tête la première dans la grande aventure de la vie : Dans les veines déchire sa mère.

Dans ce roman, comme dans le cochon, tout est bon. Le cadre, les personnages, le style, l’ambiance, le propos, rien à jeter.

Le choix de la ville, Bordeaux, bonne idée pour changer des sempiternelles Londres, New York, Los Angeles, Paris… ainsi que des obscurs trous de cambrousse où un vampire paraît aussi crédible que dans un lycée (exception faite de Rouge Toxic qui joue sur les codes et clichés). À la vitesse où un seul vampire déglingue des gens pour se nourrir, imagine une bande entière à Trifouilly, 650 habitants. Bonjour la discrétion à coups de dix cadavres par jour… Donc, Bordeaux, c’est très bien. Grande ville mais pas trop, connue mais pas trop, cadre intermédiaire qui parle au plus grand nombre. En plus, IRL, la ville est dirigée par Juppé, une sangsue aussi vieille que Dracula, peut-être même davantage. Le cadre approprié pour des immortels venus des tréfonds de l’Histoire.

L’ambiance bordelaise garde un petit quelque chose de gothique, si ce n’est qu’ici pas question de manoir dont la silhouette se découpe sur fond de pleine lune. Rien qu’une vieille ferme moisie où les vampires trouvent refuge dans la journée. Pour le reste exit l’imagerie XIXe, bienvenue dans les rues crades, entrepôts sombres, squats dans des états pas croyables : trash et destroy, en un mot punk.

Splatterpunk, même. Non, il ne s’agit pas du bruit que fait un crêteux qu’on aurait balancé du douzième étage, on parle d’un courant littéraire plein de gore, de violence, de contre-culture, de nihilisme : du qui tache et qui éclabousse (comme un punk tombé du douzième étage, là par contre, ça marche). Dans du vampire splatterpunk, au revoir haut-de-forme, cape doublée de soie rouge et balai dans l’oignon. Adieu vampires benêts ravagés par des questions existentielles qui relèvent moins du romantisme que de l’ado attardé.

L’anti-Twilight. L’anti-tout en fait. Iconoclaste, destructeur… et bourré de dérision. Beaucoup en prennent pour leur grade. Les pseudo-goths à mille années-lumière de l’état d’esprit de la culture gothique, limitée pour eux au look fringues noires et bagouses à tête de mort. Les fantaisistes qui se prennent pour des vampyres, n’ayant retenu d’Anne Rice que les chemises à jabot et le côté aristo-élitiste. Et surtout un pan gigantesque de la littérature fantastique contemporaine, qui ne voit dans le vampire qu’un jeune premier bardé de super-pouvoirs en quête de l’amour éternel. Littérature, pleine de clichés sexistes, soit dit en passant, entre mâles dominateurs, paternalistes et surprotecteurs et figures féminines fragiles comme du cristal et ignorantes des choses de la vie.





Le gentil vampire contemporain n’est jamais qu’une caricature de bad guy à deux ronds cinquante, un faux méchant super vieux et propre sur lui, fantasme de mâle alpha romantique (vive la contradiction dans les termes…). Éternellement jeune… et con dans les mêmes proportions. Douze ans d’âge mental, en témoigne sa sexualité plus riche en élans du cœur, prises de tête et pâmoisons ostentatoires qu’en actes consommés. Un Bisounours avec de grandes dents. Le pire de l’homme et de la femme dans une seule psyché, croisement improbable d’un amoureux transi et d’une midinette.

À se demander si on peut encore parler de vampire…

Dans les veines, autre chanson, autre visage pour mister canines. Caussarieu s’ancre dans une longue tradition et la dépasse pour apporter du neuf (du neuf, tout court, pas du sang neuf, la formule serait cliché). Le plus évident, ce sont les citations ou références explicites (Bram Stoker, Anne Rice, Richard Matheson, Sheridan Le Fanu…). Logique, il paraît difficile d’écrire sur le vampire sans connaître ses classiques.

Damian, le nosferatu qui se taille la part du lion, a un petit quelque chose de Lestat et de Dracula. Du premier l’amoralité, du second un amour de jeunesse far far away a long time ago réincarné dans une femme du présent qui lui ressemble. Ici le rôle de Mina est tenu par Lily, diminutif d’Élisabeth, comme la fameuse Báthory. Damian renvoie aussi à toute la clique des vampires à l’eau de rose contemporains, dont il représente le négatif. Il forme avec Lily le couple d’amants maudits si cher aux romanciers et dramaturges, plus près de Roméo et Juliette que de la guimauve Arlequin.

Dans son corps de gamin, Gabriel, le “père” de Damian, évoque Claudia, la gamine d’Entretien avec un vampire. Avec Seiko, la vampirette asiatique mère-sœur-fille-amante, le trio renvoie à Armand-Lestat-Claudia… ou à une famille sortie d’un film de Rob Zombie (La maison des mille morts).

J.F., le petit dernier, c’est Sid Vicious, son parcours étant très inspiré des Sex Pistols. Un vampire punk, plus accro à la drogue que cinquante rockstars ou le casting complet de Techno Freaks, très loin des Dracula en smoking. Et c’est là toute la magie (ou le talent, plutôt) de Caussarieu : apporter sa touche personnelle.

Des références, oui, mais jamais gratuites, pas comme certains bouquins qui tiennent moins du roman que de l’encyclopédie de pop-culture. Et surtout une capacité à aller au-delà. Un vampire punk, quand même, c’est pas courant, ça. Quand Caussarieu bâtit des ponts avec les œuvres classiques, ils servent à aller quelque part. Et cette destination, c’est la sienne, pas celle des anciens. Dans la veine tient autant de l’hommage aux grands du genre – parce que sans eux le roman n’existerait pas – qu’à la prise de distance avec eux. Tuer le père (un des thèmes de Rouge Toxic), comme disait un célèbre cocaïnomane autrichien. Et dans la foulée, noyer les neveux crétins, tirer un trait sur le cliché du gentil-vampire-beau-romantique-sensible-torturé des Vampire Diaries, Twilight, Oui-Oui et la sucette sanglante et autre Barbie a les dents longues. Remonter très loin à la source jusqu’au revenant cannibale du folklore (cf. ce que j’en disais à propos des zombies de Herbert West, réanimateur). Déconstruire le mythe pour retrouver son essence et le réinventer derrière.

Preuve en est, la façon dont Caussarieu tord, détourne, pervertit certains thèmes. Ainsi, l’homosexualité présente chez Le Fanu (en version féminine dans Carmilla) ou Rice apparaît ici à la sauce splatterpunk, jouant sur le glauque (inceste et pédophilie entre vampires) et l’ambivalence (ils sont du même sang vampirique mais pas de la même famille humaine ; Gabriel a un corps d’enfant mais est plus âgé que le doyen de l’humanité).





Des meurtres, du cannibalisme, de l’inceste… Tu auras compris que ce bouquin n’est “pas à mettre entre toutes les mains”, comme dit l’expression consacrée. Dans le genre trash, il se pose là. Dégueu ? Pas plus que la vraie vie, tu n’as qu’à regarder les infos, tu verras. Et puis, on parle de vampire, je te rappelle, l’hémoglobine fait partie du package. Le sexe aussi : cette créature suce et avale (ça fait rêver, hein, les gars ?).

Caussarieu joue cette partition sans facilité, elle écrit de la littérature, pas un torchon pour le plaisir d’étaler du choquant. Il y a un propos derrière l’histoire, des thèmes qui traversent l’ensemble de son œuvre. La drogue, l’autodestruction, la musique, les milieux underground, le sexe (dans une version pas super agréable et pleine de maladies), la famille, les amours bancales… on les retrouve à des degrés divers dans Chéloïdes, Rouge Toxic et Techno Freaks (et, je suppose dans Je suis ton ombre, que je n’ai pas encore lu). Chacun de ces romans contient aussi une grande leçon d’humanité. Dans les veines ne fait pas exception.

Le vampire en littérature a toujours été une figure très humanisée jusqu’à une période récente. Le gentil vampire de ces dernières années, à l’inverse de l’image qu’il semble renvoyer, est en fait le moins humain du lot. Trop gentil, trop beau beau pour être vrai, inhumain dans sa perfection de carton-pâte. Caussarieu pousse ses vampires au bout de la monstruosité. Mais tout ne s’explique par leur régime alimentaire particulier et leur nature de prédateurs. Des comme eux, on en croise plein les journaux et les livres d’histoire. Les chats ne font pas des chiens, les vampires de Dans les veines restent d’une certaine façon ce qu’ils ont toujours été : des humains.

Condensés de frivolité, inconséquence, mémoire courte, drogue, perversité, viol, inceste, meurtre… Définis par un appétit et une soif insatiables. De sang pour les nocturnes de fiction. Pour les diurnes IRL, individus, entreprises, États, une course à la possession et à la consommation. La dévoration XXL. Toujours plus de fric, de fringues, de technologie, d’espace, de marchés, de pouvoir, d’armes, de ressources… Du vampirisme à l’échelle planétaire.

Les gentils vampires n’existent pas.

Parce que les gentils humains n’existent pas.
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Techno freaks

Morgane Caussarieu poursuit ses allées et venues entre exploration des marges sociales (Chéloïdes) et vampires (Rouge Toxic). Techno Freaks s'inscrit dans la lignée de Chéloïdes par l'esprit tout en étant très différent dans son propos.

Roman court et dense, chapitres nerveux presque heure par heure, le rythme soutenu colle au thème de la fuite en avant. Un genre de 24 Heures Chrono mais en bien mieux, très immersif, sans facilités d'écriture (ici, la fille de Jack Bauer ne se fait pas enlever tous les deux épisodes).

Comment le qualifier ? J'ai décortiqué le bouquin dans tous les sens pour trouver un point négatif. Parce que le livre parfait n'existe pas et que je me méfie toujours du “trop beau pour être vrai”. Alors je pourrais toujours pinailler sur une ou deux phrases, formulation de ci, tournure de ça (et encore, même là, faut les chercher). Mais on serait dans l'ordre du micro détail de rien, de l'enculage de mouche gratuit (manquerait plus qu'on paye, tiens !). Aucun défaut qui saute aux yeux, rien qui fasse tiquer.

Ce roman est excellent. Une de mes lectures les plus marquantes de l'année 2018 avec Zanzara (Paul Colize) et Ames de Verre (Anthelme Hauchecorne). Trois bouquins qui, chacun à leur façon, placent la barre très haut en matière de style, de propos et de personnages. Très très haut.





De quoi parle Techno Freaks ?

Une bande de gens vadrouille de club en club en se défonçant tout du long.

Palmes académiques de la concision.

L'histoire en elle-même n'est pas importante, prétexte pour raconter autre chose : Berlin et surtout les gens.





Et je parle bien de gens, pas de personnages qui se limiteraient à une galerie pittoresque de gueules hautes en couleur. A travers eux et leur monde, le portrait plus global d'une société qui part en vrille. Pas juste les freaks – qui ne représentent jamais que le symptôme visible – mais l'ensemble du monde.

Si Goldie, Opale, Dorian, Nichts et les autres créatures de la nuit n'avaient été que des personnages, j'aurais apprécié le bouquin sans plus. Eux et moi on vit dans des mondes à douze mille années-lumière. Je ne me drogue à rien de plus costaud que la caféine, sur une échelle de 1 à 10 mon intérêt pour la techno frôle les -1000, et la dernière personne à avoir tenté de me traîner en discothèque a fini avec le bras pété. Niveau identification, ça partait moyen.

Pourtant, je me suis tout de suite glissé dans leurs godasses. Un cousinage a aidé, via le statut d'expat', les bidouillages corporels (tatouages et scarifications), le nihilisme et la conscience de l'absence de sens de l'existence. Eux ont en plus la culture de l'excès et, à leur façon, un appétit pour la vie.

Caussarieu les fait vivre, dépasser le caractère de papier, en leur injectant une dose d'humanité XXL. Difficile de dire à quoi ça tient, un mélange entre le style, le vocabulaire, la connaissance du sujet, un état d'esprit, autant dire le fond et la forme, avec quelque chose en plus, me demande pas quoi. Toujours est-il que tu es avec eux dans le bouquin. Sur les lieux. Dans leur tête. A Berlin.





Berlin, je connais peu. La dernière fois que j'y suis allé, c'était en août 44 quand j'avais dû quitter la France. Un départ dans la précipitation, parce que j'ai horreur des coupes courtes. Soi-disant que j'aurais couché avec des Allemands… J'en suis reparti en mai 1945, le coin devenait invivable. Trop de bruit, trop d'agitation, sans parler des problèmes avec les voisins. Soi-disant que j'aurais couché avec des Russes… Je suppose que la ville a dû pas mal changer depuis.

Les évolutions contemporaines imprègnent le bouquin. Berlin, capitale underground et alternative, pour combien de temps encore ? Pression immobilière, gentryfication, boboïsation, hipsterisation… Les temps, les lieux, les couches sociales et la culture changent. “Ce qui menace Berlin, c'est de bientôt ressembler aux autre capitales d'Europe.” (Sauf mention contraire, les citations sont de Morgane Caussarieu.)

Aujourd'hui, tu trouves même des agences de voyage qui te proposent la visite du Berlin alternatif. Un underground mainstream, tendance. Contradiction dans les termes.

Jusqu'à ses acteurs qui ne sont pas dupes. Dès les premières pages du bouquin, le constat de Goldie sur les codes du milieu où elle évolue ne laisse aucun doute sur l'uniformisation à l'oeuvre : quand tout le monde est tatoué dans le même style, le tatouage a-t-il encore valeur de marque distinctive ? Idem pour ces punks mentionnés plus loin, qui “exigent le droit à la différence en ne vivant qu'entre gens qui se ressemblent”.

Quand l'underground fonctionne sur la base du paraître, des boîtes avec pignon sur rue, des DJ à la mode, des listes d'invités, sur le même schéma que les réceptions de l'ambassadeur, il en reste quoi de l'alternatif ?





Chaque personnage du roman reflète ces contradictions des freaks. Se démarquer de la norme et du conventionnel. Se retrouver seul, donc paumé. Trouver d'autres freaks, les intégrer, se plier à leurs codes. Parce que, toutes contre qu'elles soient, les contre-cultures forment elles aussi des groupes sociaux avec leurs règles. Une fois dedans, essayer de se réaffirmer, de se démarquer… mais pas trop sous peine d'exclusion. Funambulisme perpétuel entre l'individualité et l'appartenance à une tribu.

Note que ça vaut pour les non-freaks. La société conventionnelle fonctionne de la même façon. A se demander qui est le freak de qui…

En lisant le périple de Goldie filant de club en club avec de la kéta plein les narines, j'ai beaucoup pensé à mon grand-père qui écumait les thés dansants et se chargeait à la camomille en se trémoussant sur du musette. Techno allemande vs Derrick, pas grand rapport à vue de nez et pourtant… Même recherche d'une sociabilité avec des gens comme soi, même envie de s'éclater après une semaine pas palpitante, d'oublier dans la musique le quotidien pépère et la mort qui rôde. Comme disait un célèbre accidenté de la route, la même “fureur de vivre” (mention contraire).





Cette folie du week-end a l'air d'une échappatoire. Dans un sens c'est le cas, comme une parenthèse éthérée entre deux semaines dans le monde réel. Sauf que le monde réel n'est pas la vraie vie, pas une vie tout court. Des journées en centre d'appel à ressasser la même rengaine, taf abrutissant, pas enrichissant dans tous les sens du terme. Nouvelle génération des forçats de la faim. Job par défaut, sans doute, mais a-t-on vraiment mieux à leur proposer ? Regarde autour de toi, le vrai monde réel, pas celui du roman. C'est le même en fait. Tout foireux, en chute libre, sans espoir de salut.

Quand tu lis la quatrième, tu te dis “c'est des petits jeunes qui font les cons, faut que jeunesse se passe, tatati tatata”. Jeunesse ne se passera pas, parce que le monde actuel n'a plus rien à offrir à cette génération. Ni aux suivantes d'ailleurs. le pire, c'est qu'elle le sait. Et le pire du pire, c'est qu'elle l'a accepté. Enfin, quand je dis “le pire”, c'est façon de parler, sans jugement de valeur, j'en ai fait autant il y a belle lurette.

Ce qui distingue les freaks de maintenant de ceux d'avant – je pense à la naissance du rock ou aux débuts du mouvement punk – c'est que la révolte a laissé place à la résignation et au fatalisme. Au consumérisme, aussi, quand on voit la place qu'occupent les fringues, le look, le paraître, le narcissisme… Plus de place pour la rébellion, parce qu'ils s'en foutent, qu'ils ont la tête ailleurs. Pas seulement à cause de la drogue, le matraquage social y est pour beaucoup, pub permanente pour un mode de vie basé sur la dévoration.

Là, tu vas me dire qu'il y a toujours une porte de sortie. Suffirait, comme propose Nichts (“rien” en allemand, la messe est dite) de quitter le “rêve berlinois”. Mirage où “tout paraît propice à la création” et où tout finit en drogue, survie précaire, projets fumeux, remise au lendemain, fuite en avant. Les expats pourraient certes retourner au bercail, oui, repartir vers un environnement plus sain, moins chargé en excès, dope, MST… Retrouver, pour les Français du lot, le président des riches, des riches toujours plus riches, des pauvres toujours plus pauvres, un chômage tel que quand le chiffre baisse de 1000 demandeurs d'emplois c'est la fête du slip. Dégoter un autre job… dans un autre centre d'appel Ipsos.

Nichts n'a pas tort sur le piège du night club géant qu'est Berlin, le chant des sirènes, le laisser-aller de tout ce petit monde plus superficiel qu'alternatif. Encore faut-il trouver l'issue de secours. Et on peut se demander si l'emprunter mènerait vraiment à mieux.





“La Fin ne va pas tarder, Dorian le sait, s'y prépare, la planète meure, on est en train de l'assassiner.” Et ça, on le sait depuis un moment. Peut-on jeter la pierre à Dorian et aux autres, qui préfèrent vivre à fond trois nuits par semaine pendant qu'il est encore temps ?

Souviens-toi les années 80, le début du chômage de masse et les premières alertes environnementales. Ils ont fait quoi nos parents et grands-parents à part se jeter dans l'actionnariat, les paillettes, la coke, le synthé et la pousse de moustaches ringardes ? Rien.

Maintenant il est trop tard. Se rebeller, agir, changer le cours des choses, c'était avant qu'il fallait s'y mettre.

Aujourd'hui, fini, rideau, plus rien à faire.

A part s'éclater pour oublier qu'on est tous déjà morts.
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Black Mambo

Si vous rencontrez Vanessa Terral, Morgane Caussarieu, ou Sophie Dabat , ne soyez ni caustique ni arrogant, prudence, ces jeunes et séduisantes dames ont des ressources insoupçonnables voir occultes, passer discrètement votre chemin.

Et si vous êtes enceinte ou un futur papa remettez cet ouvrage à plus tard, je suis peut être envoûté, ne le devenez pas.

Leurs récits m'ont plongé dans la terreur parfois, m'a-t-on jeté un sort ?



Je ferai l'éloge de ces textes, je ne voudrais pas, qui sait ? Dire du mal, oh ! Ce mot à éluder.



C'est du sérieux, du lourd, loin des langueurs opiacées de Mathias Enard, la léchouille de l'opium façon Bobo, les fantasmes d'un orient avant goût d'un paradis, les talibans contrôle 80% de l'opium mondial, l'angélisme perd de ses couleurs.

Et les couleurs elles sont noires , violettes, cadavériques, vert de gris, ce ne sont plus les maîtres de la lumières qui visitent nos victimes ce sont les sorciers, des nuits sans lune, les maîtres de la torture à peine une bougie et le fer chauffé à blanc pour seules sources lumineuses.





Trois récits très différents mais des traits en commun, des évènements nés de la cupidité ou de la haine qui a pu germer dès l'enfance.





L'Ivresse du Djinn de Vanessa Terral nous conte un envoûtement le Djinn prenant possession du corps d'une future épouse, Leila.

Croyance ou réalité évoquée dans le Coran, Djinn mot rentré dans le langage courant, le récit se passe au Maroc, le Djinn prononcé Djnoun est aussi utilisé en Algérie.



Une femme est mariée de force, puis laissée seule face à son destin, son Djinn. Un passage par l 'hôpital psychiatrique, puis curieusement l'histoire de Leila est reprise par la grande chanteuse Ourda, Leila qui a fuit dans le désert et Ourda qui en revient pour chanter son histoire , Leila ou " l'ivresse que procure l'extase ". Très belle nouvelle qui s'achève là ou commence le mystère de Leila.





La danse Éternelle des Roseaux de Sophie Dabat se déroule dans un pays d'Afrique noire le Swaziland, où règne le roi Absolu Mswati III, il a officiellement 15 épouses. le rois choisi ses favorites lors de la cérémonie, la Danse des Roseaux, une parmi les milliers de femmes présentes.

Le pays est ravagé par le sida, il est l'un des pays les plus pauvres au monde. le roi et sa cour ne peut être poursuivi en justice ( source Wikipédia) .



Maintenant commence la fiction avec Nomcebo qui fut la 15ème femme du puissant Mswati.

Nouvelle d'une grande cruauté, où des femmes disparaissent, d'autres sont retrouvées mortes avec un bébé mutilé dans les bras.





J'avais à Lomé accompagné par une Togolaise, traversé le marché aux grigris, ne touche à rien, ne fixe jamais personne m'avait elle dit et redit. Depuis cette leçon s'est gravée dans mon esprit.

Cette sagesse ne suffira pas à la jeune femme flic Hlengiwe pour échapper aux maléfices, drogues, onguents.

Son enquête commence à Marseille un nouveau meurtre va la plonger dans sa propre histoire.

Quand elle découvrira enfin la nature des sorts qui lui sont jetés et le véritable calvaire de sa propre mère entre les mains du Sangouma le sorcier et chaman, ses forces vont-elles l'abandonner ?





Conte cruel qui dénonce un pouvoir opaque et des pratiques obscures, qui se cache à l'ombre du Roi ? ou qui au fil de ses mariages participe dans l'ombre à cette mascarade de pouvoir, et manipule le roi comme un fantoche ?

 

Morgane Caussarieu nous plonge dans les méandres des Bayous de la Nouvelle Orléans, au raz de l'eau à frôler les alligators et les serpents exhibés comme des fleurs exotiques du bout des doigts!

C'est à travers le yeux de Mika, punk aux cheveux verts, complètement défoncé, que l'on assiste aux 3 jours de Mardi-Gras, à la Nouvelle-Orléans, un carnaval dans le Vieux carré imbibé de Vaudou et de soul musique .

Mika essaie d'oublier Lou, qui l'a jeté pour un grand black, avant d'atterrir dans la propriété de sa Tante, une ancienne plantation où Mama, descendante des esclaves l'accueille.

Ses ennuis ne font que commencer.N'est il pas là ou se trouve la tombe de la grande prêtresse vaudou Marie Laveau dans un lassis d'eaux saumâtres ou fiévreuses.

Ghilane la petite fille de Mama, a décidé de l'habiller aux parfums du sud, découvrir la gastronomie et ses délices aux piments de mambo façon Cajun , puis les danses hallucinogènes façon Vaudou et en apothéose le dépucelage torride façon katrina. le petit junky planait, la petite lou comme un souvenir de Lourdes, fallait-il mettre un cièrge?



La panne arrive, sournoise, radicale rien ni fait pour réveiller sa virilité, et malgré les potions de Ghilane son attribut gémit d'impuissance, ni le bois bandé ni les poussières d'Iboga ne pourront repousser le sort maléfique.



Les Enfants de Samedi rôdent que font-ils?



Tout bascule, la Tante, Mama, Bawon Samdi, les Gédés, Ghilane... qui tire les ficelles dans cette famille du sud la famille Lafourche.

Saga haute en couleurs et en sortilèges, une saga qui mériterait de devenir à lui seul un roman tant les personnages portent des fantômes dans un pays irrigué par la musique et par la folie de la nature.

Quel délicieux roman à s'en lécher les doigts et le reste.

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Dans les veines

Moyen. Mieux en deuxième partie, mais l'impression globale de ne pas avoir été franchement passionnée.







Bon bon bon. J'avais acheté ce livre en salon (il y a un bon moment maintenant) pas parce qu'il m'attirait outre mesure, mais parce qu'on me l'avait grandement conseillé. Entre temps j'ai encore lu de super bons avis dessus. Et vous me l'avez fait sortir de ma PAL en novembre, quand il a été question de constituer ma PAL urgente.



Je dois dire que j'avais un peu peur de le commencer. Déjà je n'aime pas du tout (du tout !) la couverture. Elle remplit bien son rôle je pense, et même je dirais qu'elle correspond bien au contenu du roman. Mais, rien à faire, elle ne correspond pas du tout à mes goûts esthétiques. Mais bref, ça fait un moment qu'on sait qu'on ne doit pas juger un livre à sa couverture, alors je me suis quand même lancée.



Alors les points positifs du livre, clairement, c'est qu'on a du vampire, du vrai. Pas du Twilight. Ce roman n'a rien d'un gentillet livre de bit-lit (oui, pour moi c'est un gros avantage !)



Il parle crûment (très). Sans tabou, sans édulcorant. Il y a du sang, beaucoup, des tripes, beaucoup aussi, et des boyaux. Ca se décapite et se déchiquète à tour de bras, et les gentils papas flics violent tranquilou leur adolescente tout en paraissant des personnes foncièrement bonnes. Bref, ce livre n'est pas pour les chochottes ! Je veux dire, si tu t'évanouis en lisant que quelqu'un saigne du nez, clairement, tu passes ton chemin.



Bon, mais quand on est, comme moi, de grands amateurs d'hémoglobine, lisant de l'horreur depuis longtemps, et particulièrement porté sur les zombies, ça fait partie des bons points. Même si je me suis souvent dit que l'ouvrage était très vulgaire et souvent gratuitement, ça collait plutôt bien aux persos, finalement.







De plus, Morgane Caussarieu a un style plutôt cool, pour ne pas dire agréable (bien que je trouve ce qualificatif assez déplacé vu ce qu'elle raconte, lol), et ça se lit plutôt bien. J'ai quand même buté par moment, quand la narration prenait vraiment trop le ton du personnage dont elle racontait le point de vue. C'est sûrement un effet de style, mais je ne l'ai pas trouvé très réussi. Pour moi, les persos s'expriment dans les dialogues, et le narrateur dans la narration. Alors si la narration change perpetuellement de style, ça devient compliqué.



En revanche, j'ai trouvé ça loooooong !! La mise en page n'aide pas ; c'est écrit tout petit, tout serré, pas très aéré, marges étroites, des chapitres pas forcément marqués avec beaucoup d'évidence... 8 jours pour lire 312 pages, c'est un signe... La première moitié m'a vraiment fait bugguer, je me demandais si j'allais savoir lire jusqu'au bout, je lisais pour lire et pas du tout par réel intérêt. Et puis, encouragée sur Facebook, j'ai poursuivi, et c'est vrai que c'était un petit peu mieux en deuxième partie. Et beaucoup mieux sur la fin, quand tout se précipite et qu'on comprend qu'on n'aura pas de happy end ^^.



Et puis, je n'ai tout simplement pas été transportée. Les personnages ne m'ont fait ni chaud ni froid, ne m'ont rien fait ressentir. Je ne les ai pas aimés, ni détestés d'ailleurs, comme on peut aimer détester un méchant. En ce qui me concerne, ils pouvaient bien tous mourir que ça ne m'aurait pas fait broncher. D'ailleurs, petit conseil, vaut quand même mieux pas trop s'y attacher, aux personnages, car Morgane ne fait pas dans la dentelle avec eux !



Et je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt pour l'histoire. Certes ça m'a fait plaisir de ne pas lire du vampire "gnangnan fleur-bleue", mais à part ça, l'histoire n'était pas d'une très grande originalité. L'impression de lire du gore pour du gore. Que les scènes ont été pensées pour être les plus choquantes possibles, au détriment d'une trame vraiment intéressante. Et c'est là que ça m'a posé problème je pense. Le gore j'adore, mais j'aime encore plus pouvoir déceler quelque chose derrière. Une histoire plus profonde rendue encore plus époustouflante par l'horreur du reste.



Ce ne fut pas le cas avec Dans les veines, et j'avoue ne pas avoir pris un plaisir monstrueux à le lire, même si ce ne fut pas négatif ou désagréable.



Je ne sais pas pourquoi il a eu tant de succès auprès des blogueurs, les coups de coeur furent nombreux, on m'a même dit que c'était le meilleur livre de vampires qu'ils aient jamais lu ! Ben oui, il est bien, mais personnellement, je n'en suis pas là, loin de là. J'ai lu des histoires de vampires proches du vrai vampire d'origine, beaucoup beaucoup plus intéressantes. Parce qu'à côté de leur cruauté, ils avaient autre chose à offrir, et se montraient capables de nous proposer une vraie aventure passionnante, gore et sanguinolente quand il le fallait, mais avec des choses à côté !







Alors voilà, pour moi, ce livre ne restera pas gravé dans ma mémoire. Je me rappellerai sûrement que c'est un livre que ma fille ne doit pas lire avant un moment, bien crade, parfois un peu choc, qu'il s'agit de vampires bien cruels, sanguinaires, sans aucun état d'âme ou presque, que c'est un livre adulte, avec des persos adultes ayant quitté le lycée depuis longtemps (majoritairement en tout cas), et qu'à la fin, il ne reste plus grand monde. Mais ce qui fait qu'un livre me reste en tête longtemps en général, c'est ce qu'il m'a fait ressentir, comment j'ai été hapée, entraînée par un flot de sensations. Et de ce côté-là, avec Dans les veines, c'est un peu le flop.







Bon, je me rends compte que ma chronique paraît vachement négative pour un 3/5, mais il ne faut pas non plus penser que c'est un mauvais livre. J'ai lu des choses vraiment mauvaises, et je ne saurais pas mettre une note plus basse à Dans les veines, sachant que son seul défaut, si je puis dire, c'est que je n'ai pas eu le "feeling" avec lui. C'est sûrement autant de ma faute que de la sienne, lol. Il me mérite pas du tout un tollé !



Alors et vous, vous faites partie de ceux qui l'ont adoré ? Racontez-moi pourquoi ! :)



Cali
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Nous parlons depuis les ténèbres

Moi qui ne suis pas tellement fan des nouvelles d’une manière générale, et encore moins d’horreur, j’ai passé un très bon moment avec ce recueil. A tel point que j’en viens à me demander si ma conception de l’horreur n’était pas complètement erronée.



Je suis toujours parti du principe que je ne pouvais pas aimer l’horreur dans la mesure où je déteste me faire peur et où je n’apprécie pas du tout tout ce qui est gore ou sanguinolent. Avec ce recueil, je me rends compte que ces choses qui me rebutent sont loin d’être des pré requis puisqu’aucune des nouvelles ne rentre dans ces catégories (bien que l’une d’entre elles soit extrêmement inconfortable à lire).



Je ne vais pas détailler mon avis sur chacune des nouvelles puisqu’il y en quand même 10, mais je vais vous dire quelques mots sur celles qui m’ont le plus marqué.



J’ai beaucoup aimé 𝐔𝐧 𝐚𝐫𝐫𝐢è𝐫𝐞-𝐠𝐨û𝐭 𝐝’é𝐭𝐞𝐫𝐧𝐢𝐭é, la nouvelle de Morgane Caussarieu, qui revisite le mythe de la sirène et nous propose une autre manière d’aborder l’immortalité. Je pense que j’aurais aimé en avoir un peu plus mais j’ai en tout cas trouvé cette nouvelle très réussie.



𝐀𝐦𝐞𝐬-𝐒𝐨𝐞𝐮𝐫𝐬, la nouvelle de Louise Le Bars fait partie de celles que j’ai préférées. J’ai tout de suite adhéré à la plume et à l’univers proposé par l’autrice. On y retrouve des genre de créatures chasseuses d’âmes (ce qui n’est pas franchement habituel), et l’une d’elles s’adresse à nous pour nous raconter son histoire. Le concept en lui-même m’a beaucoup plu et j’ai trouvé que le petit twist de fin fonctionnait extrêmement bien.



𝐏𝐥𝐚𝐧è𝐭𝐞 𝟗, la nouvelle de Floriane Soulas est pour moi la plus réussie, ne serait-ce que parce qu’on a vraiment l’impression d’avoir une histoire complète, et pas juste un fragment d’histoire comme ça peut être le cas dans d’autres nouvelles. Tout commence de manière assez angoissante, avec le personnage principal qui se réveille entièrement seule dans un genre de station spatiale. A travers différents flashbacks, on va découvrir ce qu’il s’est réellement passé avec une gestion du suspense très efficace.



La nouvelle de Barbara Cordier intitulée 𝐋𝐚 𝐛𝐨𝐮𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 m’a aussi beaucoup plu. On y découvre un confiseur capable de créer des bonbons au potentiel addictif démesuré, et on suit tout ça à travers les yeux d’une jeune fille de 12 ans absolument odieuse et sans scrupules. Le résultat est assez glaçant.



La nouvelle la plus marquante, parce qu’elle est de très loin la plus dérangeante, est 𝐓𝐮 𝐚𝐢𝐦𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 de Morgane Stankiewiez. Je ne vais pas rentrer dans les détails de la thématique abordée mais vous pouvez je pense la deviner juste à partir de ce titre… Cette nouvelle est particulièrement malaisante à mesure qu’on découvre le personnage principal, ses pensées, ses justifications, et surtout ce qu’il est prêt à faire pour se couvrir. Si la majorité des nouvelles mettent en scènes des créatures, celle-ci est la seule à nous proposer un vrai monstre, pourtant parfaitement humain.



Même si je n’ai pas détaillé chacune des nouvelles, je les ais toutes vraiment appréciées. Les plumes des autrices sont toutes très plaisantes, et chacune développe une esthétique et des concepts très différents mais tous intéressants. Une très bonne découverte pour moi, sublimée par la magnifique couverture signée Anouck Faure.
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Vertèbres

Un roman "coup de poing" qui se lit d'une traite, le récit d'une transformation et de ses conséquences dans une petite ville balnéaire, avec pour décorum les années 90. L'éditeur s'efforce de marketer l'œuvre à coups de références : Stephen King, body horror cronenbergien, la série Stranger Things pour la nostalgie d'une époque, etc. Pourtant, Morgane développe un style bien à elle. La narration du point de vue d'une enfant de 10 ans est réussie (à condition d'accepter la fausseté du dispositif, comme par exemple dans "The Visit" de M. Night Shyamalan). L'horreur est à la fois suggérée et frontale, provoquant un délicieux malaise chez le lecteur. L'humour est si noir qu'il ne fera pas sourire. Bien sûr, au pays des Freaks, ce sont toujours les adultes qui seront les véritables monstres.
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Rouge toxic

Morgane Caussarieu est une romancière française spécialiste du thème des vampires. Elle a fait des études dans le domaine du cinéma et de l’édition et a écrit un essai, intitulé, Vampires et Bayous. Son premier roman, Dans les veines s’intéresse aux mythes des vampires. Elle développe dans cet univers une vision du vampire sombre et complexe. Rouge Toxic se situe dans le même univers que les précédents romans de l’autrice mais change de registre avec un récit plus destiné au grand public, et à ce titre publié dans la collection NAOS par ActuSf, une collection plus young adult. Cela peut surprendre de retrouver Morgane Caussarieu dans ce registre mais il faut avouer qu’elle s’en sort haut la main, donnant une nouvelle facette à ce genre. Le roman peut se lire de manière tout à fait indépendante des autres romans de l’autrice.

Rouge Toxic est un contrepied à la série de romans et de films Twilight. Les 2 personnages principaux sont une jeune lycéenne au premier abord tout à fait normale, et un jeune homme vampire très âgé, mais c’est bien là le seul point commun entre les deux romans. Barbara, surnommée Barbie par son entourage, est une jeune lycéenne qui a perdu son père récemment et dont la mère est morte à sa naissance. Depuis, elle habite chez son parrain, Abraham, à San Francisco, et ce dernier a tendance à la surprotéger. Faruk est un vampire vivant dans un quartier pauvre de la ville où il se nourrit des désœuvrés. Abraham va l’engagé pour surveiller Barbie durant la journée au lycée en se faisant passer pour un lycéen. Trouvant l’idée totalement ridicule au premier abord, Faruk va finir par accepter la mission et se rapprocher de Barbie.

Rouge toxic est ainsi un roman plus accessible que les autres romans de Morgane Caussarieu, mais sans perdre la patte de l’autrice. Le vampire y apparaît comme un être complexe, sombre, dominé par ses désirs quelque ils soient. Certes, ce roman n’a pas la noirceur et la force de ses précédents mais il reste néanmoins une très bonne lecture portée par un univers riche et une vision du mythe sanglante et sombre. À noter, la suite Rouge Venom paraitra le 16 mai, toujours chez Actusf.

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Nouvelles Peaux : Autres histoires extraord..

Un très bon livre ! Je me suis arrêtée dans la lecture en cette année 2016 mais "Nouvelles peaux" m'a attrapée dans ses filets. Je n'ai pas pu cesser de tourner les pages de cette anthologie. Cette dernière rend hommage au maître du fantastique Edgar Allan Poe et de manière brillante !



J'ai tout de même eu un coup de cœur parmi toutes ces nouvelles :

* Il paraît que je suis fou de Quentin Foureau. Une nouvelle impossible à raconter sans trop en dévoiler. Elle est incroyablement racontée : nous sommes dans la tête du narrateur qui se dit fou, nous voyons à travers ses yeux et nous comprenons seulement ce qu'il comprend... jusqu'au dénouement final !

Mon coup de coeur de l'anthologie !



A découvrir !
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Nouvelles Peaux : Autres histoires extraord..

Hu hu hu... Mais comme elles sont sympathiques ces "nouvelles peaux" ! Je ne suis pas familière avec les histoires extraordinaires du maître Poe (on remarquera le jeu de mot dans le titre), mais ça ne m'a pas empêché de prendre mon pied à la lecture de cette anthologie de nouvelles.

Et il y en a pour tous les goûts : du suspense, du fantastique, de la poésie, de la fantasmagorie, du glauque, de l'étrange...

Fini l'espace d'un Paris-Frankfort puis d'un Paris-Stockholm ce petit ouvrage est un vrai bijou que l'on déguste avec beaucoup d'horreur.

Mention spéciale pour mes nouvelles préférées :

Celle de Morgane Caussarieu, qui est à la première page d'un vulgaire déstabilisant et qui vous porte avec une tachycardie infernale.

Celle de Jean Charles Flamion dont la fin est absolument géniale, celle de Unity Eiden qui est d'un écoeurant ravissant tout dans contrôle et la prose bien placée, celle de Jean-Pierre Favard qui introduit l'ouvrage en vous mettant directement dans le ton avec un malaise métaphysique, celle de Bruno Pochesci qui conclut parfaitement l'anthologie avec une boucle temporelle en parfait hommage aux maîtres de l'horreur et du fantastique... Bref, un peu toutes en fait !

Je recommande vivement cette petite interlude qui saura vous prendre aux tripes !
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Dans les veines

Un roman que j’ai adoré !



Mais avant toute chose, je tiens à dire que ce livre n’est pas pour tous les publics. Il s’adresse plus à un public d’adulte et qui a le cœur bien accroché.



En effet, l’auteure nous propose ici un roman très sombre, très gore, très glauque et parfois violent dans le monde underground où, il est vrai, qu’il n’y a pas de gentils vampires.

Pourtant, l’auteure possède une plume très poétique et elle parvient à mettre en avant la misère sociale, intellectuelle et souvent psychologique.

J’avoue qu’en débutant ce livre, bien qu’étant ravie de cet univers plus que sombre, j’ai vite eu quelques appréhensions : est-ce que la violence et le glauque allaient devenir lourd au point d’en devenir chiant voir même risible ? Heureusement non.



Les personnages de ce livre sont tous très complexes et travaillés avec soin. Les pires monstres ne sont pas toujours ceux qu’on croit. D’ailleurs, l’auteure ne tombe jamais dans un manichéisme à deux balles. Bien au contraire, certaines de ses montres deviennent presque attachantes, je pense particulièrement à Gabriel. Perdu entre l’enfance et l’âge adulte (les siècles faisant), ce vampire vit dans un monde d’égoïsme et ne supporte pas de voir « sa famille » s’éloigner. Mais cet égo cache aussi un être en souffrance. Et beaucoup de personnages sont un peu du même acabit.



Pour ce qui est dans l’histoire, je pense qu’il y a une volonté mesquine de présenter une sorte de contre Twilight : un beau gosse vampire cruel et paumé qui n’a rien d’un gentil vampire ainsi qu’une vraie ado paumé aspirant à une vie meilleure, car la sienne n’a rien d’idyllique. L’auteure nous offre donc ici une « romance » crédible entre ces deux êtres.

Mais heureusement, l’ensemble du roman ne tient pas qu’à ça puisque le reste du livre narre l’enquête policière pour retrouver un ou des tueurs qui tuent et mutilent dans tout Bordeaux.

Les deux intrigues s’harmonisent assez bien et l’ensemble est bien rythmé. On ne s’ennuie pas une seule seconde.





Bref, c’est un roman que j’ai vraiment adoré pour son univers et par la plume de l’auteure qui nous met en scène un monde terrible où la monstruosité n’est pas toujours celle que l’on croit.



C’est un livre à découvrir, mais, encore une fois, à réserver pour un public plutôt adulte qui a le cœur bien accroché.

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Entrevue choc avec un vampire

Mon amour pour le mythe du vampire est né en 1992 lorsque je suis sortie de la salle de cinéma où à l’âge de 12 ans je suis restée scotchée devant Dracula de Coppola.

Des dizaines de films et séries plus tard (du bon et du bien moins convaincant) je reste une fan du genre alors quand j’ai eu vent de la sortie d’un roman qui parodiait un autre de mes films préférés : Entretien avec un vampire, je n’ai pu résister.



L’histoire reprend donc le socle du roman de la regrettée Anne Rice et nous propose une vision décoiffante du vampire fan de beaux mobiliers, de belles personnes et particulièrement préoccupé par ses cheveux.



Bourré de références, les auteurs s’amusent, détournent voire fracassent les codes du mythe du vampire parfois avec une certaine finesse et, le plus souvent, à la truelle.

J’ai adoré passer quelques décennies aux côtés de Jean Louis David qui va confier son parcours à un journaliste.



On ressent tout l’attachement des deux auteurs envers les vampires dans leur globalité et envers l’autrice Anne Rice en particulier.



Comme noté en début du livre : Trigger Warning : tous



𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :



Irrévérencieux, subversif, potache et sarcastique, Entrevue choc avec un vampire, est un super moment de lecture.

Il faut ouvrir ses chakras et être conscient de plonger dans un roman parodique et décalé qui ne ressemble à aucun autre.

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