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Critiques de Murray Bookchin (25)
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Au-delà de la rareté

Murray Bookchin (1921-2006) fut un penseur et militant américain majeur, dont les idées ont profondément influencé le mouvement écologiste, anarchiste et socialiste. Issu d’un background marqué par l’engagement politique, Bookchin a évolué au sein de différentes tendances de la gauche radicale, développant tout au long de sa vie une pensée originale et novatrice qui a façonné de nombreux débats contemporains sur la politique, l’écologie et la société.



L’ouvrage « Au-delà de la rareté – L’anarchisme dans une société d’abondance », édité par les éditions Ecosociété en 2016, offre une compilation d’essais et de textes sélectionnés de Bookchin, dans lesquels il explore les implications de ses idées anarchistes et écologistes dans le contexte d’une société moderne caractérisée par l’abondance matérielle.



Dans cet ouvrage, Bookchin poursuit sa réflexion sur la question de la liberté individuelle et collective, en mettant en lumière les défis posés par la société de consommation et l’exploitation sans limites des ressources naturelles. Il critique vigoureusement le capitalisme et la logique de la croissance économique infinie, soulignant les conséquences néfastes de cette orientation sur l’environnement et les relations sociales.



Au cœur de sa pensée se trouve l’idée d’une société écologique et égalitaire, où les besoins fondamentaux de chacun sont satisfaits sans pour autant épuiser les ressources de la planète. Bookchin propose ainsi une vision alternative de l’organisation sociale, basée sur la coopération, la solidarité et la gestion démocratique des biens communs.



L’un des concepts clés développés dans l’ouvrage est celui de « l’économie politique de l’anarchisme », qui vise à démontrer la viabilité d’une économie décentralisée et autogérée, fondée sur des principes de mutualisme et d’échange équitable. Bookchin insiste sur l’importance de repenser fondamentalement nos modes de production et de consommation afin de garantir la soutenabilité à long terme de la société.



En somme, « Au-delà de la rareté – L’anarchisme dans une société d’abondance » constitue une lecture essentielle pour ceux et celles qui s’intéressent aux alternatives au modèle économique dominant et aux enjeux contemporains de l’écologie politique. L’ouvrage offre une analyse perspicace et stimulante, tout en proposant des pistes concrètes pour une transformation radicale de la société vers un avenir plus juste et soutenable.
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Changer la vie ou changer le monde

Bookchin tient à distinguer clairement et radicalement l’anarchisme qu’il défend, un anarchisme social, héritier de Bakounine, Kropotkine… qui lutte pour changer le paradigme social et économique, pour des institutions plus justes, pour un monde fondé sur l’entraide, le collectivisme et le communalisme, l’émancipation de tous partout… d’un autre anarchisme qu’il désigne par « lifestyle » (le traducteur propose « existentiel » qui ne traduit nullement la connotation marketing « tendance », moqueuse, du terme) pour lequel la recherche de l’autonomie individuelle l’emporte sur tout engagement social, et où tout début d'organisation, de démocratie ou de collectivisme, est considéré avec suspicion comme un début de dictature d’une majorité et d’une limitation d'un affaiblissement de la personne. Une tendance héritière de l’anarchisme individualiste de Max Stirner.



Certes, ces deux tendances se sont souvent trouvées entremêlées, l’émancipation et l’insoumission à tout pouvoir autoritaire (État, religion, patron, famille, père, mari…) étant à la racine de l’anarchisme. Or, ces deux anarchismes reposent sur des conceptions antagonistes de la liberté. Bookchin reprend la distinction établie par Isaiah Berlin et considère que la liberté « négative » (ne pas être obligé de faire quelque chose) est celle de l’anarchisme social, liberté qu’on obtient dans un environnement social non-contraignant mais solidaire, liberté limitée par des normes qu'on a participé à définir (à rapprocher de l’épicurisme). La seconde liberté serait plutôt une liberté-caprice camouflée du joli mot d’« autonomie » – à la mode dans les livres de bien-être, de coaching, de management – suivant laquelle l’individu n’aurait de compte à rendre qu’à lui-même et aux lois qu’il s’est fixées sans en référer à personne (hédonisme).



Cette conception paraît extrêmement proche de la liberté du jouisseur capitaliste qui se donne systématiquement la liberté de ne pas respecter la loi – payer ses impôts, respecter les droits sociaux ou les règles de concurrence – si celle-là va à l’encontre de la réalisation de sa puissance… (Alors que la désobéissance n’a pas pour but d’échapper à la loi mais au contraire de provoquer un procès au cours duquel les lois pourront être rediscutées : comme si Thoreau n’avait pas refusé de payer ses impôts pour manifester contre l’esclavage mais parce qu’il en aurait eu besoin pour sa petite entreprise d’écriture en autarcie dans la forêt…). Cette maximisation de la puissance personnelle et l'utopie de Max Stirner, l'association des égoïstes, rappellent fort l’idéal du surhomme de Nietzsche qui dans Par delà le bien et le mal fantasme dangereusement sur la sélection et la reproduction d’une élite intellectuelle.



Ces tendances pseudo-anarchistes individualistes ont pour paradigme commun une méfiance et un mépris absolu pour le groupe, la société, le collectif, qui ne sont jamais qu'un poids, une prison, une foule bruyante... Mais cette thèse magnifique, "les gens sont cons", n'est-ce pas là la devise même du capitalisme ? Fantasmer la puissance de l'homme isolé, c'est nier l'évidence du conditionnement matériel et culturel de toute liberté individuelle (cf. La Reproduction de Bourdieu). Déshabiller, comme le font les variantes néo-situationnistes, néo-primitivistes, anti-technologiques, l'être humain de toutes ses technologies, de ses institutions, de ses sciences, de son organisation... n'est-ce pas produire un être isolé, faible, fragile, idiot, au sein d'un troupeau désorganisé et paniqué que seul un individu plus puissant pourra contrôler ? Certains préhistoriens avancent l'hypothèse que les comportements individualistes seraient caractéristiques des espèces menacées d'extinction, et que c'est au contraire la forte aptitude à la vie sociale qui aurait contribué au développement de l'espèce humaine. L'anarchisme social ne peut concevoir un monde plus juste où chacun serait émancipé et fort, qu'en faisant participer tous les individus à l'organisation sociale, aux décisions, projets, lois, entreprises... ce dont il retirera toute la puissance, non en lui recommandant de s'en tenir à l'écart. Les anarchistes-lifestyle se rêvent en chasseurs-cueilleurs animistes, des bourgeois hippies déguisés simulant un jeu de rôles grandeur nature de batailles au gourdin dans les ruines d'un bois en bordure d'autoroute... jusqu'à leur décision de se ranger et d'exploiter leur puissance libertaire en entreprise...
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L' Écologie sociale - Penser la liberté au-del..

Bien sûr, comme le titre l'indique, cet essai critique ici l'opposition culture/nature. Mais loin d'appeler à un retour des siècles en arrière, loin d'être contre l'évolution, Murray Bookchin montre à quel point la société a besoin de la nature !

D'abord, basiquement, il explique que nous mêmes nous sommes des animaux, des mammifères bien naturels, et que c'est notre nature a produit une société. La nature ne s'oppose pas à la société, elle n'est pas dangereuse pour elle. Il faut l'intégrer dans nos sociétés, les repenser.

Ainsi, on découvre une longue introduction qui tient bien son rôle et remet les pendules à l'heure, ainsi qu'une brève histoire du socialisme mais hautement intéressante habite ces pages.



La présente édition regroupe en fait plusieurs textes de l'auteur assemblés de manière linéaire, logique, compréhensible. Il n'en demeure pas moins que c'est le type de livre qui se lit avec un stylo et un carnet à son côté. L'auteur développe une théorie complexe liant la sociologie et l'écologie comme le titre l'indique. Mais au-delà, et finalement assez peu, de la dénonciation, il souhaite proposer des alternatives.

Bien évidemment, nous n'irons nulle part en vivant à nouveau comme nos ancêtres, mais, en redéfinissant le monde nous le pourrions. Notre avancée technologique et scientifique est telle que nous ne sommes amenés qu'à continuer le progrès. Pourtant ce progrès peut être notre meilleur allié pour la sauvegarde de la planète.

Le lien entre nous et le monde se créé au fil des pages : nous sommes des animaux, nous sommes biologiques. Il est donc important de remettre l'humain dans l'ordre des choses, nous sommes un animal très particulier, il est vrai, mais la nature nous aide à nous construire et nous ne sommes pas censés la détruire. Nous pouvons l'utiliser pourtant, et justement car nous l'avons trop utilisé nous connaissons nos erreurs, nous savons sur quoi et comment travailler.



C'est surtout sur la science que l'auteur s'appuie : en plus de texte de philosophie orientés à gauche ou extrême gauche. L'humain est communautaire, et pour Murray Bookchin, une des solutions serait de créer plusieurs communautés. Nous sommes tellement nombreux sur terre qu'il y a forcément quelqu'un capable de faire le travail que nécessite sa communauté, pour démontrer son idée il s'appuie sur l'Histoire prouvant ainsi que pour des villes comme Paris ou New York ou comme en Allemagne on peut renaitre de ses cendres, et on peut également créer des collectivités à la source des villes.
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L' Écologie sociale - Penser la liberté au-del..

« La « civilisation » telle que nous la connaissons aujourd’hui est plus muette que la nature pour laquelle elle prétend parler et plus aveugle que les forces élémentaires qu’elle prétend contrôler. En effet, la « civilisation » vit dans la haine du monde qui l’entoure et dans la haine sinistre d’elle-même. Ses villes éviscérées, ses terres dévastées, son air et son eau emprisonnés et sa cupidité mesquine constituent une mise en accusation quotidienne de son immoralité odieuse. » Pour Murray Bookchin la société capitaliste actuelle doit être remplacée par ce qu’il appelle la « société écologique », « une société qui met en oeuvre les changements sociaux radicaux nécessaires pour en finir avec la destruction des écosystèmes », une société non-hiérarchique, sans classes. Il en présente, dans ce recueil, les bases théoriques, à partir de réflexions philosophiques sur la nature et la liberté.

(...)

Ouvrage dont la densité provoquera une intense effervescence intellectuelle.



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Les anarchistes espagnols - Les années héroïques ..

Pendant dix ans, Murray Bookchin a enquêté sur le mouvement anarchiste espagnol, de son émergence jusqu’à la guerre civile, sur l’importance de ses modes d’organisation, son influence sur la vie des travailleurs et des paysans ordinaires, ses conflits internes, ses bonnes et ses mauvaises fortunes. Cet ouvrage est le fruit de ses recherches. Sans prétendre à l’exhaustivité, il s’attache à approfondir les tournants décisifs de l’histoire du mouvement, dont certains furent l’occasion « de créativité sociale qui pourrait revêtir de l’importance pour notre époque ».

(...)

Ouvrage absolument essentiel, enfin disponible en français !



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Les anarchistes espagnols - Les années héroïques ..

Si vous vous intéressez aux luttes ouvrières du 19e et 20e siècle et à la solidarité à la base de toute humanité, [on] vous conseille fortement cette histoire du mouvement anarchiste espagnol, entre terrorisme et sainteté. Vous ne verrez plus l’anarchie du même œil.
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Murray Bookchin pour une écologie sociale et ..

Ici ce qui cloche, c'est l'incapacité de l'ouvrage à mieux mettre en valeur les quelques courts documents qui nous sont proposés. Le commentaire ne va jamais plus loin que l'analyse politique commune, serinée depuis - hélas - des décennies. C'est dommage, mais cela n'en reste pas moins un ouvrage intéressant, regroupant quelques textes d'un des précurseurs de l'écologie politique.
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Murray Bookchin pour une écologie sociale et ..

Adeptes de Pierre Rabhi, ce petit livre pourrait vous intéresser grandement. Cet auteur américain (1921-2006) a théorisé l’écologie politique. Mais il semble plus radical que Rabhi dans le sens où il considère que les désastres écologiques trouvent leur origine dans les injustices sociales et dans la domination (âge, sexe, ethnie, classe), que la société de consommation tend à dépersonnaliser l’être humain et qu’il est temps de se désencombrer, tant physiquement que psychiquement car l’épanouissement ne pourra jamais venir de la consommation qui a colonisé nos esprits.

Proche des milieux anarchistes et décroissants, même s’il s’en est éloigné à la fin de sa vie, il prône un changement radical de société en passant par une reprise en main populaire de sa gestion, ainsi, il s’oriente vers ce qu’il appelle le municipalisme libertaire et propose des outils de décision à l’échelon communal ou intercommunal. Pour lui, le développement durable est une forme d’éco-capitalisme qui ne permettra jamais un changement de modèle.

Une saine lecture à l‘heure du réchauffement climatique et des tergiversations de nos élus pour ménager la chèvre et le chou, la croissance et l’écologie.

Challenge multi-défis 2022.

Challenge Riquiqui 2022.

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Murray Bookchin pour une écologie sociale et ..

Un introduction synthétique de la pensée de Murray Bookchin ,fondateur de l'Ecologie sociale et radicale (anticapitaliste et municipaliste) , qui postule que "l'obligation faite à l'humain de dominer la Nature découle directement de la domination de l'humain sur l'humain" ou encore "les désastres écologiques trouvent leur origine dans les injustices sociales,découlant elles memes des diverses formes de domination- que ce soit en termes d'age,de sexe ,d'ethnie, de classe etc..."
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Notre environnement synthétique

A lire:



"Notre environnement synthétique" est un livre écrit par Murray Bookchin en 1962, la traduction française est seulement éditée en 2017 par les éditions de création libertaire.



Une traduction nécessaire (pour quelqu'un de mauvais en langue vivante comme moi :)) d'un texte très important dans la construction d'une écologie politique (et non pas de parti).

Dans cet ouvrage l'auteur, lucide, compile de manière synthétique des études scientifiques de domaines variés, afin de mettre à jour l'ampleur du désastre écologique au début des années 60.

Et c'est vertigineux... les domaines de l'écologie (science), la médecine, l'agroalimentaire, la qualité de l'air ou encore le nucléaire tout y passe.

L'amélioration du quotidien des USA ne s'est pas faite sans heurts et l'impact sur l'environnement (sa synthétisation…) fait mal.



Depuis l'écriture de ce livre il y a 58 ans… Obligé de constater que tout cela est resté lettre morte, pourtant tout était là (tristesse), même l'ouverture vers une voie de sauvegarde encourageante mais peut-être empreinte d'un optimisme plus difficile à tenir en l'an de grâce 2020.





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Notre environnement synthétique

En 1962, six mois avant la publication d’Un Printemps silencieux de Rachel Carson, Murray Bookchin passe en revue les causes de la très rapides détérioration de l’environnement naturel aux États-Unis, conséquence de l’accélération du développement du capitalisme après la Seconde Guerre mondiale.

(...)

Cette étude, datant de 1962, rappelons-le, frappe par son actualité. Les mises en garde et les recommandations de Murray Bookchin sont globalement restées lettres mortes. Bien sûr, les analyses et les connaissances scientifiques ont progressé, les ouvrages de Fabrice Nicolino et Marie-Monique Robin, par exemple, permettent une mise à jour, mais l’état des lieux demeure et ses propositions restent aussi peu écoutées. Difficile de prétendre qu’on ne nous avait pas prévenu !





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Pour un municipalisme libertaire

Lire ce fascicule ne m'a pas apporté plus que lire le titre qui est très évocateur. Les arguments sont là mais peu développés. Il ne faisait que précher une convaincue sans apporter de solution sur comment y arriver.
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Pour un municipalisme libertaire

Ce texte relativement court (30 p.) est déjà presque un résumé à lui seul, où la concision n’enlève rien à la précision du propos.



En dichotomisant les domaines de l’activité sociale entre lieu de travail et lieu de vie, respectivement usine et commune, Bookchin cible la première comme principal lieu de la domination. Il en tire une critique de « l’Economisme » hérité des penseurs (même Socialistes) du XIXème siècle, prépondérant dans l’analyse politique au détriment de la morale. Ce « désintérêt de l’éthique » servira à lancer la critique d’une sorte « d’embourgeoisement » dans la pensée marxienne et anarcho-syndicaliste ne permettant pas de dépasser la distinction de classe, montrant ainsi la nécessiter de repenser les rapports sociaux avant tout au sein de la communauté - là où l’on vit ensemble - plutôt que par l’intermédiaire de l’usine, circonscrite pour l’auteur à « dresser [les Hommes] aux réflexes de la subordination, de l’obéissance et du labeur abrutissant » et invitant ainsi à replacer la commune en foyer de l’émancipation.

Il prend soin de redéfinir la « Politique » à partir de la « polissonomos » athénienne (gestion de la cité) en pointant la nécessité d’une vision commune de la « civitas » romaine (union des citoyens) et ouvre la discussion quant aux méthodes envisageables pour instaurer une organisation démocratique libertaire hors des cadres de l’État, qu’il qualifie « [d]’artefact particulier produit par les classes dirigeantes, [de] monopole professionnalisé de la violence dont le but est d’assurer l’exploitation et la sujétion de l’humain par l’humain ».

Selon lui, en retrouvant un caractère civique par la Politique, le citoyen passe « d’objet passif à sujet actif » en prenant part à la vie de la cité par son implication dans l’administration de celle-ci, favorisée par l’échange « délibératif, rationnel et éthique ». Judicieusement, Bookchin reprend Rousseau en insistant « sur le fait qu’un pouvoir ne peut se déléguer sans se détruire », incitant de fait à remettre en cause nos systèmes dits « représentatifs ».

Loin des dogmes (et même explicitement contre eux dans le texte), conscient de la complexité inhérente aux sociétés humaines Bookchin expose les concepts généraux et adaptatifs fondamentaux ayant montré leur pertinence dans la concrétisation d’une société horizontalement autodéterminée. Il appelle à une Politique « organique » qui émerge « à partir du niveau de base de la consociation humaine ». Ce faisant, il ne manque pas de critiquer le caractère réfractaire de l’Anarchisme envers le parlementarisme, arguant que le participation démocratique à l’édification d’un sens commun n’est pas contraire aux principes anarchistes dans la mesure où celle-ci est définie « clairement comme allant contre l’Etat » et se fonde sur les outils historiquement présents, comme les conseils communaux, témoignant des « buts associatifs profondément humains qui traversent les âges au fond de l’esprit de l’homme ».



Sans omettre d’aborder la question d’un fédéralisme entre les communes, l’ouvrage propose une réflexion fondée sur un recul historique et critique des divers apports théoriques et pratiques issus des courants socialistes visant à parvenir concrètement au Municipalisme Libertaire.



La postface de John P. CLARK (17 p.) est quant à elle d’une grande pertinence, revenant sur les mots durs de Bookchin envers les marxistes et anarcho-syndicalistes, notamment en évoquant les conquis sociaux des luttes passées ; mais surtout offrant des perspectives concrètes à la pensée de l’auteur en abordant les différentes expériences contemporaines des Zapatistes du Chiapas, des Kurdes du Rojava ou encore des Boliviens d’El Alto, toutes inspirées, avec quelques nuances, des concepts libertaires défendus par Bookchin.



Ce texte de 1984 témoigne beaucoup de force dans ce qu’il cherche à apporter une réponse programmatique libertaire concrète aux enjeux de la fin de siècle ; enjeux qui sont toujours les nôtres en ce XXIème siècle : repenser notre organisation sociale dans une perspective Écologique, entendue dans son sens le plus complet, c’est-à-dire « systémique ».

Il vient en parfait complément avec le précédent opus de 1982 dans lequel Bookchin définit l’Ecologie Sociale.
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Pour un municipalisme libertaire

Peu lu et peu connu en France, Murray Bookchin met au centre de ses écrits la démocratie participative qui alimente justement beaucoup de débats et réflexions notamment lors des différents « mouvements des places », et se trouve mise en pratique de façon radicale par les zapatistes et les kurdes du Rojava par exemple.





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Pour un municipalisme libertaire

Un plaidoyer du penseur anarchiste américain Murray Bookchin pour ce qu’il appelait le municipalisme libertaire, c’est-à-dire une forme de démocratie participative et communale. Intéressant.
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Pour un municipalisme libertaire



ARTICLE PUBLIE PAR JEAN-BAPTISTE BEGAT le 10-03-2017 dans les Clefs du Moyen-Orient :

Murray Bookchin , bien que relativement méconnu en Europe , fut l'un des penseurs anarchistes les plus influents et prolifiques du XXème siècle . Né dans le Bronx en 1921 de parents russes juifs exilés aux Etats-unis , il se tourna rapidement vers la pensée anarchiste qui convenait le mieux à ses idées libertaires . De sa jeunesse trotskiste et syndicaliste , il conserva toutefois la conviction que l'anarchisme ne doit pas définir la liberté sur un mode négatif ( rejet de l'autorité ) , mais plutôt sur la compréhension de la relation entre l'individu et sa société . Sa dette non reconnue en ce sens à l'égard de Joseph Proudhon , dont la pensée remarquablement profonde se résume mal dans sa fameuse phrase : " se distinguer pour être , s'unir pour être plus " , est importante .......

Les kurdes du Rojava ( Kurdistan Syrien ) expliquent que leur évolution cruciale d'orientation politique se reconnait principalement dans la redéfinition des enjeux de la lutte kurde synthétisée par Abdullah Öcalan , leader historique du PKK ( considéré comme un terroriste par les états-unis alliés épisodiquement avec la Turquie et aussi par l'union Européenne ) . Emprisonné par la Turquie sur l'île déserte d'Imrali depuis 1999 , celui que les kurdes surnomme affectivement Apo a pu repenser en profondeur la réponse à apporter à la question kurde .

Cette démarche , dont le parcours intellectuel avec celui de Nelson Mandela en prison est relativement proche l'a notamment amené à comprendre que le projet d'un Kurdistan ethniquement kurde était irréalisable et donc que tout projet politique crédible devait prendre en compte et composer avec la pluralité ethnico-nationale intrinsèque de la région . Ce parcours intellectuel doit beaucoup à la lecture en prison par Öcalan de l'oeuvre du philosophe anarcho-libertaire Murray Bookchin .
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Pour un municipalisme libertaire

J’entendais parler de Bookchin, à la rencontre des militantismes écologistes et libertaires et j’ai donc lu. Le texte est court, peu développé et fait évidemment l’impasse sur les conditions psychologiques et sociales de réalisation de l’idéal présenté. L’anarchisme, c’est beau, mais on ne sait jamais comment on y va et comment le modèle tient dans la durée. La croyance s’impose donc ici encore à la science, politique pour celle qui nous concerne.
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Pouvoir de détruire, pouvoir de créer

La domination de l’humain sur la nature ne disparaitra pas sans l’élimination de celle de l’humain sur l’humain. Murray Bookchin (1921-2006) propose que l’écologie se fasse sociale pour s’attaquer aux causes profondes des bouleversements actuels : la production et l'échange pour le profit, le gigantisme urbain et technologique, l’assimilation du progrès aux intérêts des entreprises.

(...)

Ce recueil de textes de conférences et d’articles témoignent de l’acuité de leur auteur à saisir les enjeux de sociétés qui nous préoccupent actuellement, et à échafauder des propositions.



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Qu'est-ce que l'écologie sociale

L'Ecologie Sociale de Murray BOOKCHIN ne se résume pas seulement à ces deux notions juxtaposées. Dans ce court ouvrage d'une cinquantaine de pages, l’auteur s'emploie à réinsuffler toute sa puissance au terme « Ecologie » en sondant ses racines. Ce faisant, il adopte une approche qui n'est pas sans rappeler la « pensée complexe » d'Edgar MORIN (sans toutefois parvenir à dépasser un certain holisme).



Des précurseurs de la notion à ses contemporains, en redéfinissant l'Ecologie dans ses plus profondes implications, Bookchin expose la dynamique des interactions entre le Vivant et le Non-Vivant : un entrelacs de boucles aux ramifications multiples en mouvement permanent duquel émerge la vacuité de toute volonté hiérarchisante. Critiquant l'acception superficielle du terme Ecologie qu'il requalifie d'Environnementalisme (conscience environnementale sans remise en cause de la dogmatique domination de l'Homme sur la Nature, considérée comme passive), il met à jour la manière dont notre organisation sociale s'est immiscée insidieusement jusque dans nos propres conception et différenciation de la Nature.

En Ecologiste éclairé, Bookchin dresse les constats (1982 pour le texte d'origine, intensément actuel) de l'action délétère de l'Humain sur la Biosphère, mettant en exergue les conséquences du rapport de domination entretenu par la Société sur son Environnement.

En envisageant la Société sous le prisme de l'Ecologie bien comprise, l'auteur expose l'instabilité structurelle de la domination et invite à dépasser cette conception non seulement obsolète mais mortifère. Sans toutefois tomber dans la comparaison abusive, Bookchin montre que l'organisation naturelle exempte de hiérarchie est un terreau fertile au développement de la variété et donc de la résilience - à contrario du caractère destructeur (par réductionnisme/standardisation) de la domination. Il s’en suit que l'abandon du prisme hiérarchique est également nécessaire pour une pleine intégration consciente et harmonieuse de la société humaine au sein d’un environnement sans lequel elle ne peut vivre.



Si l'Ecologie Sociale englobe parfaitement la pensée Libertaire, ce n'est pas par accointance personnelle de l'auteur - qui en profite pour la renforcer d'un paradigme approchant la Complexité - mais bien par nécessité intrinsèque de supprimer toute aliénation résultante de la domination, quelle qu'elle soit.
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Qu'est-ce que l'écologie sociale

Murray Bookchin (1921-2006) se propose d’étudier les origines de la hiérarchie et de la domination pour remédier au désastre écologique. Il considère qu’aucune libération n’est possible, aucune tentative d’harmoniser les rapports humains, les rapports entre les hommes et la nature, tant que ne sont pas éradiquées les hiérarchies, système de domination plus ample que le rapport de classe.

Il s’oppose autant au mythe technocratique qui compte sur la science et la technique pour tout résoudre qu’à celui, spirituel et antirationaliste, qui prône un retour à la nature. Il leur préfère une écologie sociale qui cherche « à définir la place de l’humanité dans la nature sans tomber dans un monde préhistorique antitechnologique ni partir sur un vaisseau de science fiction. »



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