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Critiques de Nathan Hill (177)
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman aurait pu s'intitulé "Histoire (un peu trop longue) de la famille Andresen-Andreson". Les fragments de la vie de ses protagonistes sont peu à peu dévoilés sans avoir parfois grand rapport entre eux, comme si l'auteur voulait raconter plusieurs histoires et les avaient ensuite rassemblées en un patchwork cohérents.
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Les fantômes du vieux pays

De la même trampe que "Freedom" de Jonathan Franzen, et "Je te retrouverai". Un chassée-croisé sur plusieurs décennies entre des personnages qui se cherchent au fil des temps qui changent. Autant un portrait de ces personnages que de la société qui les entoure... Fascinant et foisonnant
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Les fantômes du vieux pays

Mon livre de l’année.

A travers l’histoire de Samuel, attachant et maladroit trentenaire dont l’enfance et la vie d’adulte sont déjà des romans à part entière, nous embarquons dans une machine à voyager dans le temps épique, soutenue par une écriture vive et intelligente. A partir d’une trame principale assez originale (dont une mère absente depuis 20 ans qui se retrouve à faire les gros titres pour avoir agressé un candidat républicain à la présidentielle), l’auteur nous balade avec son regard fin et piquant autour de sujets passionnants (et toujours d’actualité) comme les combats étudiants en 1968, la société de consommation, les clivages ville/campagne, ou le système politico-médiatique.

C’est captivant, c'est rocambolesque, avec ce qu’il faut d’ironie et d’humour. Et surtout, c’est très documenté : on sent les années de recherche et d’écriture (10 ans), le soin apporté à la contextualisation, et la justesse des multiples sous-histoires qui s’imbriquent et rythment le roman.

On ferme le livre avec le sentiment d’avoir vécu une grande histoire, qui captive autant qu’elle fait rire, qui interroge autant qu’elle instruit.

Vite, une adaptation en série !
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Les fantômes du vieux pays

Une autre très belle découverte avec "Les fantômes du vieux pays" ( dont le titre original est "The nix" le fantôme en norvégien)

Je suis pas le seul à le lire, mardi dans un train quasi vide on a éclaté de rire avec mon voisin de banquette en constatant qu'on lisait la même chose.



Ceci étant, il faut avouer que c'est un excellent roman, un redoutable page turner de près de 1000 pages (sans serial killer). C'est un bel exercice de style aussi, avec au moins 4 ou 5 styles enchevêtrés, la parodie de "Ce livre dont vous êtes le héros" au milieu du roman est un petit bijou. On fréquente les facs americaines de 68 et de 2011, l'univers des joueurs en ligne et quelques autres. Il y a par moment du Houellebecq sauce americaine, un tout petit peu malheureusement de Douglas Kennedy mais nul n'est parfait.

Un excellent roman qui se lit avec appétit
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Les fantômes du vieux pays

Nathan Hill s’empare de l’Amérique du vingtième siècle pour retracer son ADN. A partir d’un fait divers, il convoque les démons qui traversent son Histoire et nous fait revivre les grandes lignes qui se sont imprimées dans les manuels scolaires. Tout débute avec l’agression en public du gouverneur Parker, candidat aux élections présidentielles. Il a été pris à partie par une dame âgée. Bien sûr, les médias relaient l’information. Dans son coin, le professeur Samuel Anderson ne semble pas intéressé par ce qui se joue dans la sphère politique et ignore que la furie est sa mère, celle qui l’a abandonné lorsqu’il était enfant et qui n’a jamais cherché à le revoir. La chose aurait pu en rester là, sauf que son éditeur lui propose de rédiger un manuscrit sur cette affaire, un livre révélation sur une maman indigne et qui, l’espace d’une action hostile, a intrigué subitement tout le pays. Comme il a déjà perçu une avance pour un ouvrage qu’il n’a jamais finalisé, il profite de cette opportunité pour enquêter sur celle dont il ignore tout … ou presque. Il se lance ainsi dans la lente reconstitution d’un puzzle, qui l’amène à comprendre ses motivations et son propre passé. Bien sûr, les surprises se pressent au rendez-vous, avec pour corollaire de faire sombrer plusieurs idées préconçues et de saisir que la réalité n’est pas le reflet de ce qu’on imaginait. A travers une fresque captivante, l’auteur revient sur une période révolue et distille un humour non dénué d’intérêt. En s’emparant d’une quête personnelle, il met le doigt (la plume) dans un engrenage qui l’amène à se retourner sur la vie de tout un peuple et à trouver des réponses aux plus grands défis qui secouent la société.
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Les fantômes du vieux pays

Un livre étonnant, riche, trop riche. 250 pages de moins et cela aurait été mieux. Comme son héros, universitaire, Nathan Hill fait des recherches profondes sur tous les sujets qu’il aborde et veut absolument nous les faire partager. Ainsi celles sur le fonctionnement (ou le dysfonctionnement) du cerveau du jouer vidéo en ligne.



Beaucoup de plaisir à le lire, ce livre qui fonctionne comme un puzzle où on est parfois en 2011 et à d’autres dan les année 60, parfois dans la peau du héros et dans d’autres dans celle de Faye...



Ce livre au-delà de l’aspect « policier » est aussi une critique en règle de la société US et, derrière le discours ouvert et positif, d’une société manipulé par les médias et populistes. On comprend mieux le phénomène Trump.
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Les fantômes du vieux pays

Ce livre raconte l'histoire de Nathan, prof de fac raté et de sa mère qui l'a abandonné enfant, en disparaissant brusquement. On suit en alternance sa vie actuelle, celle de sa mère avant sa naissance, et sa vie enfant. J'ai trouvé ce livre passionnant par tous les thèmes abordés au détour de l'histoire : les événements de 1968 à Chicago, les abus sur les enfants, la condition de la femme dans les années 60, l'addiction aux jeux vidéo.... Les personnages sont fouillés et attachants. Malgré sa longueur, ce livre est très facile à lire, le style est fluide. Un seul petit reproche : certains personnages, comme l'étudiante de Samuel, n'apportent pas grand chose, entraînant quelques longueurs.
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Les fantômes du vieux pays

C’est quand même quelque chose de commencer l’année par une telle brique. Premier livre d’un auteur, on ne sait pas toujours à quoi s’attendre et je n’aime pas me sentir obligée de finir une lecture qui ne me plait que moyennement. Ce n’est pas le cas ici. L’accroche est amusante : une femme se révolter et lance des cailloux sur un homme politique. La vidéo de l’agression devient virale et le monde entier a son opinion propre, souvent tranchante, jamais diplomate. Samuel n’a rien vu de tout cela, trop occupé à jouer à son jeu vidéo préféré. Ecrivain en manque d’inspiration, professeur peu motivé, il traverse la vie sans éclabousser quiconque sur son passage. Mais là, il va devoir faire avec : cette nouvelle célébrité n’est autre que sa mère, qui l’a abandonné alors qu’il n’était qu’un enfant et l’a laissé depuis sans aucune nouvelle. L’idée de raconter son histoire le taraude.Nous traversons la vie de Samuel, de sa mère, de son père : qui sont-ils? Pourquoi la vie at-elle fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui ?

Voyageant entre 1968 et l’époque actuelle, nous découvrons l’histoire (de la politique américaine) par la petite histoire : Arrangements, mensonges, activités policières etc. Ainsi que l’évolution des moeurs et des techniques journalistiques. Un tout bon roman, qui a nécessité 12 ans d’écriture. A recommander !
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Les fantômes du vieux pays

Les fantômes du vieux pays, premier roman de Nathan Hill a nécessité plus de dix ans d'écriture. Encensé par la critique Outre-Atlantique, il a remporté le L.A. Times Book prize for first fiction. Publié dans trente pays à travers le monde, ce sont les Éditions Gallimard qui ont acquis les droits pour la France. Les fantômes du vieux pays est maintenant disponible au format poche chez Folio.



Scandale aux États-Unis : le gouverneur Packer, candidat à la présidentielle, a été agressé en public par une femme de soixante et un ans qui devient une sensation médiatique. Samuel Anderson, professeur d’anglais à l’Université de Chicago, reconnaît alors à la télévision sa mère, qui l’a abandonné à l’âge de onze ans. Et voilà que l’éditeur de Samuel, qui lui avait versé une avance rondelette pour un roman qu’il n’a jamais écrit, menace de le poursuivre en justice. En désespoir de cause, le jeune homme promet un livre révélation sur cette mère dont il ne sait presque rien et se lance ainsi dans la reconstitution minutieuse de sa vie, à la découverte des secrets qui hantent sa famille depuis des décennies.



Les fantômes du vieux pays a été reçu comme étant le grand roman américain des deux dernières décennies. Son auteur, Nathan Hill est même comparé à John Irving ou Charles Dickens, rien de moins. Pour un premier roman c'est particulièrement flatteur. Quoi qu'il en soit, je dois bien l'avouer, j'ai eu un mal fou à venir à bout des 953 pages que compte ce roman fleuve. Si incontestablement, Nathan Hill sait écrire, manier l'humour, il ne connaît pas la concision. Certes, Les fantômes du vieux pays couvre la période allant des émeutes de Chicago en 1968 au New York post 11 Septembre en passant par la Norvège des années quarante et le Midwest des années soixante, mais, que c'est long !



En outre, Nathan Hill a pris un malin plaisir à introduire pléthore de personnages secondaires. Ils abondent alors même qu'ils apportent peu à l'intrigue. Ils permettent surtout à l'auteur des allées et venues dans le temps, d'aborder multitude de thèmes et de porter un regard critique sur la société américaine. Bien que parfaitement documenté, l'ambiance des différentes époques bien restituée, Les fantômes du vieux pays est un roman trop.... Trop long. Trop de personnages. Trop d'histoires secondaires. Trop de descriptions. Trop de digressions. Trop de trop. Et surtout trop peu d'information sur le personnage central du livre, la mère de Samuel. C'est donc avec une certaine satisfaction que j'ai tourné la dernière page de ce gargantuesque roman dont l'immense succès demeurera pour moi un mystère.


Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Les fantômes du vieux pays

Des années 1960 aux années 2000, ce premier roman prodigieux passe avec aisance de la satire au tragique, et offre l’une de ces bulles de fiction où l’on voudrait pouvoir se lover pour toujours.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Les fantômes du vieux pays

703 pages très denses. L'histoire de Samuel est captivante et se lit un peu comme un polar : pourquoi sa mère a quitté le foyer en 1988 alors qu'il avait 11 ans, pourquoi plus de 20 ans après, en 2011, sa mère apparaît aux nouvelles télévisées pour agression d'un politique ? qui est sa mère ?

C'est aussi l'histoire de son grand amour d'enfant pour Betthany, de son amitié avec Bishop, frère de Betthany, ses ennuis à l'université où il est professeur de littérature avec une étudiante en particulier très manipulatrice, ses jeux vidéos et ses relations avec les autres joueurs virtuels ou pas, ses engagements envers son éditeur Guy Perriwinkle qui attend toujours le livre pas encore écrit, mais aussi des origines mystérieuses de son grand-père norvégien et des histoires de fantômes et démons qui jettent des sorts (The Nix: titre du livre en anglais)....toutes ces facettes de sa vie et celles de sa mère se déroulent sur fond de la vie politique et sociale américaine de 1968 à 2011.

Captivant certes mais une critique : parfois trop de documentation, trop de détails, par exemple : toute la description du jeu vidéo .... toutes ces diversions alourdissent le roman et peuvent peut-être décourager certains lecteurs.
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Les fantômes du vieux pays

Stigmatisant l’Amérique en ses vils travers, il captive et enchante avec une fresque humaine d’une subtilité et d’une intelligence réjouissantes.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Les fantômes du vieux pays

Dans une Amérique ultra-contemporaine, Nathan Hill nous transporte aux côtés de Samuel Andresen-Anderson, professeur de lettres auprès d’étudiants désabusés et en recherche d’une utilité que n’apporte pas la littérature (« À quoi ça va me servir dans la vie ? ». Ecrivain qui n’a pas su saisir les bonnes opportunités et qui consacre son temps libre aux jeux en réseau, Samuel voit sa vie prendre un nouveau tournant lorsque sa mère qui l’avait abandonné à l’âge de 11 ans se fait arrêter pour avoir agressé un homme politique, réapparaissant de ce fait dans la vie de son fils.

Se mêlent alors trois époques pour apprendre à connaître et comprendre cette famille : on suit la mère dans le Chicago hippy de 1968, l’enfance de Samuel au début des années 1990, et le présent de la narration, dans une société américaine dont l’auteur décrit avec brio la crise non seulement politique et économique mais aussi et surtout intellectuelle, comme l’illustrent les personnages de Laura Pottsdam et Periwinckle.

Un aspect fondamental et tout à fait appréciable de ce roman réside dans la qualité de l’écriture de Nathan Hill à l’heure de décrire ou dénoncer les phénomènes et les travers des sociétés occidentales contemporaines. Avec humour et souvent cynisme, ce roman évoque l’addiction au virtuel, la dictature du « manger sain », l’hyper information et la société du buzz.

Malgré ces très nombreux sujets, le lecteur n’a jamais de sentiment de catalogue, toutes ces thématiques se fondent parfaitement dans l’intrigue et viennent l’enrichir.

À la lecture de ce roman, que l’on pourrait qualifier de naturaliste, on pense régulièrement à d’autres grands auteurs anglo-saxons contemporains tels que Jonathan Franzen (Freedom), Jeffrey Eugenides (Le roman du mariage) ou encore Tom Wolfe (Moi, Charlotte Simmons).

Un livre, en résumé, qui tout en évoquant des sujets parfois très difficiles (la pédophilie notamment) relève souvent du page turner. On passe un très agréable moment auprès de ces personnages étonnants et détonants.

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Les fantômes du vieux pays

En cette rentrée littéraire 2017, les éditions Gallimard nous présentent le premier roman d'un auteur prometteur mais inconnu, Nathan Hill. Ce pavé, "The Nix", a fait sensation aux Etats-Unis avant de s'exporter sur le vieux continent sous le titre "Les fantômes du vieux pays".

Le synopsis est prometteur, une femme s'attaque gentiment à un candidat à la présidence américaine en lui lançant des graviers au visage. Réputée activiste de gauche, elle est menacée de lourdes sanctions pour s'être attaqué à un extrémiste de droite. Pour la sauver, il faut recueillir des témoignages pour souligner son caractère dépolitisé et inoffensif, et qui de mieux que son fils, écrivain de son état, pour assurer se défense. Là où le bât blesse, c'est que ce même écrivain a été abandonné par cette femme à l'âge de onze ans. Sentiments contradictoires, oedipes, retrouvailles, coeurs brisés, gros câlins, sortez les violons...on sent déjà le mélodrame sirupeux dégouliner.



On a tout de même envie de se plonger dedans car s'invite à ce traquenard une intrigue terroriste (terroriste oui, bien qu'il ne s'agisse que d'une poignée de cailloux jetée au visage d'un gouverneur) qui fait penser à la trajectoire d'une "American Pastoral" de Philip Roth. Sur le papier, la même formule, une activiste soixante-huitarde et militante anti Vietnam passant à l'action, sous le regard incrédule de sa famille. Il y a une peu de ça, mais non finalement. On passe les pages et on s'engouffre dans le passé de cette hippie, des années soixante à 2010, évoquant bien entendu un roman choral à la Ken Follet. Pas vraiment non plus, juste un zest.



En vérité, la structure du roman est inédite. Par technique de flash back, l'auteur revient sur la jeunesse de cette mère indigne, sur son présent aussi. S'y incruste aussi le passé de son fils, et son présent bien entendu. Somme toute, Nathan Hill balaie toutes les décennies américaines des 60's, à 2010, sous le regard de protagonistes différents.



Il s'agit en vérité d'un roman historique, ultra critique de la politique américaine contemporaine, dénonçant six décennies d'erreurs sociales et sociétales. De la guerre du Vietnam aux extrémistes radicaux, de l'Irak aux scandales pédophiles, de l'ultra consumérisme à la digitalisation excessive etc. Le rapport « mère fils » ici, ainsi que l'élément provocateur de leurs retrouvailles, ne sont que des circonstances pour dénoncer ce passé.



Pour faire corps et donner plus d'impact, l'auteur ne tombe pas dans la facilité en tenant à jour son inventaire de erreurs de l'Amérique moderne. Non, pas du tout, il digresse. En effet, de digressions en digressions, l'auteur fait intervenir des personnages sans aucun rapport ni avec l'intrigue, ni avec les principaux protagonistes. Ils n'ont strictement aucun lien avec la construction de l'intrigue mais ont leur rôle à jouer dans le message que Nathan Hill veut transmettre. Ainsi, il entrera dans la peau d'une étudiante vulgaire et stupide pour dénoncer le système universitaire américain, il prendra les traits d'un joueur de jeux vidéos abruti et obèse pour mettre en garde contre les dangers de l'internet. Il s'imaginera encore responsable marketing d'une société de plats surgelés pour critiquer le consumérisme outrancier etc...



ça peut paraitre bizarre d'impliquer des rôles sans intérêt ni rapport, si ce n'est que l'auteur les rend chaleureux et terriblement drôles. Avec un humour caustique, voire sadique, il relate leur quotidien, non pas faire avancer le récit, mais pour vomir sa haine de cette forme de modernité. Que c'est drôle, vraiment. Et rafraichissant aussi.

Pour donner encore plus de corps à ce récit accusateur, Nathan Hill change de rythme et de style d'écriture en passant d'un chapitre à un autre. On commence à rentrer dans le roman choral là, mais non pas pour que les protagonistes servent à l'intrigue ou l'histoire, mais pour que chaque protagoniste lui serve à dénoncer les facettes de la société qu'il entend accuser. Inédit je vous dis.



L'écriture fluide et facile et l'excellente traduction servent le roman, restituant un comique efficace. On rit beaucoup, on s'insurge autant, et on dévore les pages sans les mâcher.



C'est un succès, et l'auteur le sait, il tombe malheureusement dans la facilité. Nathan Hill maitrise si bien son style, son oeuvre est si patiemment travaillée (presque dix ans), qu'il en oublie de se freiner par moments. Les chapitres sont parfois inégaux, absence totale de descriptions et de longues pages de discussions pour certains, absence totale d'échange et description complète de paysages pour d'autres, inventaire de mots et utilisation excessive de synonymes....On sent le génie qui surfe si facilement sur ses pages qu'il se laisse aller.



Autre point faible, mais l'auteur ne peut réunir toutes les qualités, les scènes d'actions. Elles demeurent lentes et peu maitrisées, trainant en longueur et manquant de clarté. Ces quelques inconvénients alourdissent le récit sur la fin, manquant de conclure cette oeuvre par un feu d'artifice. Nous sommes heureux qu'elle prenne fin, sans oublier le plaisir que l'on a pris à la parcourir pendant plusieurs jours.



Nathan Hill et son premier roman demeurent des incontournables de la rentrée littéraire. Ce style inédit, cet humour féroce, cette critique acerbe sont autant d'arguments pour vous laisser manger par ce pavé. Et s'il continue comme ça, l'auteur deviendra vite un des grands auteurs américains de la décennie. Il y a des chances pour que "les fantômes du vieux pays" deviennent un incontournable dans quelques années.



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Les fantômes du vieux pays

Dans la famille Andersen, je demande le grand-père. Un type pas très causant parti de sa Norvège natale dans les années quarante. Est-ce qu’il a trouvé une vie meilleure en Amérique ? Pas vraiment, car il a ramené ses démons avec lui. Les fantômes du vieux Pays comme il les appelle.



Dans la famille Andersen, je voudrais aussi la mère. Une fille un peu névrosée née dans le Midwest des années cinquante. Elle rêve de poésie et d’art, une gamine brillante qui dénote un peu au milieu de l’Amérique profonde. Un signe particulier ? Elle abandonne sa famille et disparait alors que son fils peine à rentrer dans l’adolescence.



Enfin dans la famille Andersen, je voudrais le fils. Samuel, notre narrateur principal. Pas vraiment un héro, plutôt le genre à rater sa vie. Il a failli trouver le grand amour, il a failli devenir un écrivain célèbre. Il aura surtout failli.



Samuel ne s’est probablement jamais remis de la disparition de sa mère à 11 ans. Alors quand celle-ci réapparait soudainement au début du roman en agressant publiquement le futur candidat aux élections présidentielles, notre narrateur essaie d’ignorer l’évènement. Malheureusement pour lui, les évènements vont le rattraper et lui forcer la main. Ils sont rancuniers les fantômes scandinaves.





Avec les Fantômes du vieux pays, Nathan Hill nous dresse une saga familiale avec ses secrets, ses traumatismes et ses mensonges. L’Amérique, ce nouveau pays apporte aussi son lot de fantômes pour compléter la toile de fond. Des manifestations étudiantes pour la fin de la guerre au Vietnam réprimées dans le sang à la crise financière des subprimes en passant par la guerre du Golfe ou les conséquences du 11 septembre, le roman étale un demi siècle de l’histoire des Etats Unis.



Le livre est divisé en dix chapitres. Chacun de plonge dans l’une des trois périodes clefs de l’histoire.

• Tout d’abord le temps ‘présent’, 2011. Le narrateur devenu adulte vit une situation professionnelle compliquée et l’agression du sénateur Packer le forcera à se plonger dans son histoire.

• En 1988, le narrateur ne le sait pas encore mais il vit sa dernière année avec sa mère. Il quitte l’enfance fait des rencontres qui le marqueront à vie.

• Il y a enfin l’année 1968, la mère du narrateur termine son année au lycée et s’apprête à partir pour Chicago et rentrer à l’université.



En dehors de la famille Andersen, on trouve des personnages forts et marquants. Difficile d’en dire plus sur l’intrique sans gâcher le plaisir du lecteur.



Pour un premier roman, je n’ose parler de chef d’œuvre. La postérité donnera son jugement bien plus tard. Par contre Nathan Hill nous a pondu un véritable page-turner comme on les appelle. Ce livre est comme un bol de cacahouètes, à chaque fois on en reprend ‘juste pour quelques pages’. Et puis soudain, le Nix saute au dessus de la falaise vers les flots déchainés et les rochers. Les 700 pages n’étaient plus que souvenirs me laissant avec un furieux sentiment de manque.



Ce livre aura très bien marché pour moi. Car à quelques mois près, j’ai l’âge du narrateur et de l’auteur. Dans le deuxième chapitre, j’ai retrouvé un peu du souffle de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, un récit de l’enfance. Les références, notamment aux années quatre vingt ont baigné ma propre adolescence.



Pour conclure, je dois remercier les éditions Gallimard et Babelio qui m’ont donné l’occasion de découvrir une histoire captivante et ambitieuse ainsi qu’un nouvel auteur à suivre.



PS : Puisque la critique est facile, je vais essayer de cracher un peu de venin.

Même si j’ai beaucoup aimé ce livre, il y a quelques faiblesses qui ont parfois gâché mon plaisir. La plus grosse critique que je pourrais formuler concerne le caractère du narrateur et de sa mère. Ce sont les victimes des évènements et des agissements des autres personnages. Ils sont si peu acteurs de leurs propre vie que l’on en vient à se dire qu’ils méritent leurs malheurs. Cela se ressent le plus dans les dialogues. Les autres parlent et agissent, le narrateur écoute et subit.

La fin aussi est perfectible, l’auteur conclu toutes ses intrigues de manière assez scolaire. Un peu comme s’il s’agissait de terminer pour terminer. Quel dommage que le dernier point soit si final…
Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
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Les fantômes du vieux pays

Extraordinaire récit d'un abandon filial. A travers le parcours de Samuel et de ses névroses, s'écrit petit à petit l'histoire de sa mère Faye, tragique, épique et finalement cathartique. Un portrait époustouflant des fragilités, des travers et des quêtes de chacun, entre abandon, fuite, acceptation et résilience. Bouleversant !
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Les fantômes du vieux pays

Les fantômes du vieux pays de Nathan Hill (titre original : The Nix) a reçu le prix de la révélation étrangère 2017 par la magazine Lire ainsi que le prix Art Seidenbaum pour la première oeuvre de fiction 2016. C'est amplement mérité !



Très bien écrit, les chapitres sont parfaitement construits, on suit une construction littéraire classique : deux personnages principaux et des sauts dans le passé de chacun nous permettant, peu à peu, de comprendre l'histoire personnelle et nous rapprochant de la quête de notre protagoniste.



Tout débute par un scandale : une femme âgée d'une soixantaine d'années attaque un gouverneur, en passe de se présenter à la campagne présidentielle. Or, cet incident qui aurait pu passer inaperçu a été filmé et est largement diffusé et fait le buzz dans les médias.

Puis nous découvrons Samuel Anderson, un professeur d'université, certainement trentenaire (peut être quadra), un peu quelconque, ne baignant pas dans la réussite mais bien installé dans sa vie, se posant des questions sur son métier, les jeunes très peu intéressés par ses cours et lui-même, jouant tous les soirs à un jeu en réseau. Ce n'est pas un loser, c'est un personnage quelconque, on s'y attache car forcément, il ressemble à chacun d'entre nous. Nous apprenons ainsi qu'il a été abandonné par sa mère à l'âge de onze ans. Puis une révélation surgit (et non, je ne vous spoilerai pas) et le voilà embarqué dans une enquête sur sa propre mère, pour chercher à comprendre, avec en toile de fond l'Amérique des années 60, les manifestations de 68 et l'atmosphère qui s'y rattache.



Comme vous vous en doutez, le second protagoniste est sa mère que nous découvrirons plus tard et je préfère vous garder la surprise... Mais voilà le centre du sujet du livre : la rencontre d'un fils et de sa mère, vingt ans après qu'elle soit partie. Que s'est-il passé ? Pourquoi est-elle partie ? Va-t-on réellement avoir une réponse à cette question ? Les questions autour de la parentalité, des relations mère-enfant, sujet si tabou dans la société actuelle en soulèvent de nombreuses autres.



Le suspens est donc bien au rendez-vous !





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Les fantômes du vieux pays

« Comment s’est-elle retrouvée sur la trajectoire de cette vie stupide ? ».

Samuel, un américain moyen et solitaire, prof de littérature entre deux parties de jeux vidéo, semble passer à côté de sa vie. Jusqu’à ce que sa mère, partie lorsqu’il était enfant, soit accusée de terrorisme pour avoir lancé de petits cailloux sur un candidat à la Maison Blanche...

Les retrouvailles seront l’occasion de naviguer entre les époques d’une Amérique de plus en plus blafarde. Et surtout de se demander, à l’instar de tous les personnages, ce que sont les rêves de jeunesse devenus.

Quels événements, quelles décisions ont fait de nos vies ce qu’elles sont ? Et quelles forces nous dépassant ont pu influer nos destins ?

Le clin d’œil aux « livres dont vous êtes le héros » (j’étais fan !) est une parfaite allégorie de ces choix qui n’en sont pas toujours. Pas de retour en arrière possible. À moins que.

Mais il m’a fallu les derniers chapitres de folie pour mesurer la qualité de ce roman. Car même si sa lecture était globalement agréable, je trouvais jusqu’ici l’approche bavarde et parfois pataude.

Un final qui boucle la boucle et qui m’a réconcilié avec cette fresque chargée de sens.
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Les fantômes du vieux pays

Sur près de 30 ans d'histoire américaine contemporaine, du Flower Power au 11 septembre, Nathan Hill, à partir d'un faits divers banal, l'agression publique d'un homme politique par une femme, dresse surtout le portrait d'une mère et de son fils et de leurs difficultés à se connaître, à s'aimer. Une nouvelle fois, la grande histoire sert à comprendre l'histoire intime des individus. Ou plutôt, Nathan Hill nous montre, avec parfois beaucoup de causticité, comment toutes les histoires sont intimement mêlées, les grandes comme les petites.
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Les fantômes du vieux pays

Je l'ai enfin terminé et cela a plutôt été un laborieux. C'est bien écrit de toute évidence, le contexte historique est passionnant, les différents personnages sont très attachants. Le volume est de son côté assez ambitieux et j'ai eu parfois du mal à avancer, à garder un rythme et à me faire embarquer par l'histoire. Un peu de longueur à mon sens.
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