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Critiques de Nicolas Leclerc (342)
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Le manteau de neige





Tout d'abord je dois dire que je me suis lancé dans une lecture assez loin de mes centres d'intérêt habituels. Car, un thriller qui mélange l'haptophobie (l'impossibilité pour le malade de toucher ou d'être touché, la phobie du contact) et la chasse aux fantômes ! Un  peu trop "border-line" pour moi. 



Seulement voilà, j'ai beaucoup aimé "toujours vivantes" et "la bête en cage" de Nicolas Leclerc, ses romans suivants, ancrés dans l'actualité du moment ( parcours chaotique de migrantes, et trafic de drogues pour l'autre). Et convaincu du talent de Nicolas Leclerc, je voulais lire son premier roman.



Ici, on trouve déjà son style nerveux, une écriture rageuse qui crie la violence, la dépravation, à travers des phénomènes surnaturels, des apparitions de poltergeist (fantômes violents... oui oui... car il en existe aussi des bienveillants...) et des phobies inexplicables... 



Alors, tout commence à la ferme de Vuillefer, dans le Haut Doubs, Jura, un milieu montagnard que connait bien l'auteur et qu'il écrit magnifiquement.  "Travelling" sur l'histoire d'une famille, les Devillers. Tout commence quand le grand père, Etienne, se fait égorger par sa femme, qui pourtant vit depuis vingt ans dans un état de prostation catatonique... elle ne s'est levée que pour assassiner son mari. A l'enterrement, la petit fille, Katia, 16 ans, va ressentir un malaise et rentrer, en quelque sorte, en possession...



 A partir de là, on quitte le sol enneigé et poisseux, et l'auteur nous emmène dans des chemins de traverse bien sombre de l'âme humaine, les mémoires enfouies sous les traumatismes, l'histoire de ces montagnes, lieu de passage vers la liberté ou vers l'enfer, la guerre, la résistance prétextes à l'expression des perversités et de l'ignominie, des meurtres et disparitions inexpliquées... la mémoire jaillit sous forme de spectres, pourquoi pas...



Les héritiers de la ferme, Alexandre le fils, Laura sa femme et Katia atteint d'Haptophobie vont se battre contre des fantômes familiaux, et retendre le fil de leur histoire bien réelle...



C'est une dure lutte, une lecture parfois déroutante, j'ai eu du mal à y croire... la deuxième partie du roman nous réconcilie avec la raison, l'Histoire et de façon plus sensée avec les causes psychologiques de ses apparitions et de la maladie de Katia.



Je conseille cette lecture à ceux qui ont aimé "shining" de Kubrick, ou les fans de Stephen King, voire Edgar Poe. Pour les autres, passez aux deux romans suivants (cités plus haut) qui ont toutes les qualités de bons thrillers, dans un style très différent !
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Le veilleur du lac

Le lac rouge

Je tiens tout d’abord à remercier très chaleureusement NetGalley et les éditions du Seuil pour leur confiance et pour m’avoir permis de découvrir le dernier opus de Nicolas Leclerc.

Que s’est-il passé cette nuit d’été au domicile de Benoît et Christelle Parisot ? Lui proviseur de lycée, elle dentiste. Trois enfants, les garçons Maxence 11 ans et Sasha, 7 ans ; une fille, l’aînée Fanny, 16 ans. Une famille sans histoire, une vie tranquille, un peu bourgeoise dans ce petit bourg de la haute vallée du Doubs, près d’un lac. Seulement voilà, tous ont été massacrés. Tous, sauf Fanny qui a disparu cette fameuse nuit. Alertée par la famille, la gendarmerie doit se rendre à l’évidence : aucune trace des Parisot, la maison a été nettoyée de fonds en comble, les voitures sont là… Mauvais signe. Le capitaine Bruno Albertini chargé des premières constatations qui connait parfaitement son village et ses habitants va devoir composer avec la Section de Recherches de la police de Besançon pour tenter de résoudre le mystère.

Dès les premières pages, nous connaissons le drame qui s’est déroulé dans la belle maison des Parisot. Pas de surprise de ce côté-là. En revanche, (et heureusement !) l’auteur ne nous donne que peu d’indice sur le ou les meurtriers, et surtout, sur le mobile. En parallèle, dans la première partie, nous suivons Fanny et son périple vers l’Allemagne : pourquoi s’est-elle enfuie ? Elle devient, de fait, la première suspecte…

Je suis fan des polars bien noirs de Nicolas Leclerc que j’ai eu la chance de rencontrer l’année dernière, grâce à Babelio. Il a un don pour accrocher le lecteur avec des personnages somme toute « ordinaires » des hommes et des femmes que l’on pourrait côtoyer. C’est vraiment très bien fait. Evidemment, on n’échappe au cliché du flic un tantinet névrosé, dépressif, mais ça passe ! D’ailleurs, le contexte familial des personnages est primordial et diablement intéressant. J’ai beaucoup aimé également la manière dont l’auteur s’est glissé dans la peau d’adolescents d’aujourd’hui, nos enfants ou petits enfants à mi parcours entre l’enfance et l’âge adulte, qui n’ont qu’une petite idée de ceux qu’ils pourront devenir à l’âge adulte.

Un excellent roman noir, à la hauteur des précédents, que l’auteur a inscrit dans son département de prédilection, pas si tranquille que ça... Je ne peux que vous en recommander la lecture.

#LeVeilleurdulac #NetGalleyFrance

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Le manteau de neige

Alors que je déteste l'horreur-gore, j'adore les ambiances angoissantes, les romans ou films d'horreur qui jouent sur la psychologie et une tension permanente. Et ce roman est exactement ça ! Sa comparaison avec The Shining de Stephen King n'est pas volée, Nicolas Leclerc a écrit une vraie merveille de roman noir angoissant. Une écriture ciselée, qui alterne avec talent les moments de pure angoisse voire de terreur, les moments de tension et les moments de calme pour nous laisser reprendre notre souffle. Il n'y a plus qu'à lire ça un soir d'orage et c'est sûr qu'on ne dort pas de la nuit...



En plus d'être un très bon roman noir, c'est aussi un roman légèrement fantastique qui touche les questions de possession, de fantômes, d'esprit. L'héroïne, jeune adolescente souffrant d'haptophobie, semble sujette à des visions plus ou moins violentes qui la mèneront à découvrir une effroyable vérité. Il y a également sa famille, son père qui l'a toujours soutenue, sa mère qui ne la comprend plus et qui a juste peur, ses ancêtres qui cachent de nombreux secrets inavouables, et cette femme qui veut bien l'aider à maîtriser son don. Donc à tou·te·s celleux qui aiment cette veine fantastique et qui n'ont pas peur quand on parle esprit, polteigeist et autre fantôme, tout en supportant quelques scènes violentes (mais très bien faites et qui s'insèrent à merveille dans le récit), alors vraiment ce polar est fait pour toi !



Enfin, j'ai été tellement surprise par le dénouement et j'aime être déstabilisée quand je lis (ou regarde un film), ne pas avoir l'impression de lire encore et toujours la même chose. Alors soit, j'étais tellement prise par le roman que je n'ai pas cherché une seule fois à deviner la fin, je ne voulais qu'une chose : être transportée et frissonner avec délectation en me plongeant dans cet univers glaçant, à tous les niveaux.



Je n'ai pas trouvé de défaut à ce roman, j'ai vraiment adoré. Je trouve ça difficile d'écrire de l'horreur sans tomber dans le gore (facile), mais de conserver cette tension, de malmener tout en offrant du répit au bon moment, de trouver l'équilibre entre terreur et enquête, et l'auteur s'en sort brillamment !
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Le veilleur du lac

Je remercie @editionsduseuil et @netgalleyfrance pour l'envoi de ce service presse dont j'attendais avec impatience la sortie. Comme les autres romans de @nicolasleclerc, j'ai pris énormément de plaisir à le découvrir.



"Le veilleur du lac" est un thriller qui commence fort avec un premier chapitre glaçant. Maxence Parrisot, 11 ans, assiste au massacre de sa mère Isabelle, par deux agresseurs dont il aperçoit seulement la silhouette. En même temps, il essaie de protéger son petit frère de 7 ans qui est dans sa chambre. Dans la famille Parrisot, ils sont 3 enfants mais la soeur Fanny, 17 ans, est en fuite vers l'Allemagne avec deux amis au moment des faits.



Suite à un appel de la grand-mère placée en maison de retraite, le frère du père et sa famille, même si ceux -ci ne sont pas très proches, vont rapidement s'inquiéter.



C'est le capitaine Bruno Albertini, dépêché sur place, qui au vu des premiers éléments va comprendre qu'un massacre a eu lieu dans son paisible village de Malmaison-le-lac. On va alors suivre en alternance l'enquête et la cavale de Fanny et ses amis, Maïa et Idriss. Mais aussi, prendre connaissance d'une lettre que Fanny a écrite à sa mère, que celle-ci n'aura pas la chance de lire, qui nous permettra de faire la lumière sur le pourquoi de la fugue de Fanny.



Très rapidement, j'ai eu ma petite idée sur une des personnes qui avait commis le crime mais j'ai été bluffée pour la deuxième. A aucun moment, les indices semés tout au long du roman ne m'ont mis sur la piste. Nicolas Leclerc a réussi à maintenir le suspense jusqu'au bout.



Le roman, une fois commencé, est impossible à lâcher. Les chapitres sont courts et la tension allant crescendo, on n'a qu'une envie savoir comment cela va se terminer.



Vous l'aurez compris, j'ai passé un excellent moment lecture et je vous invite à le découvrir sans hésitation.



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Le veilleur du lac

Remarquablement construit, ce thriller est dérangeant à bien des égards.

Tout commence par un premier chapitre court qui donne la parole à Maxence, jeune garçon de 11 ans. Il voit Christelle, sa mère, se faire massacrer sauvagement devant lui par deux agresseurs dont il a aperçu les silhouettes. Il incite son petit frère, Sacha, 7 ans, à se cacher, mais il ne voit pas Fanny, sa grande sœur. On n’assiste pas à la suite du massacre, mais on est déjà dans l’ambiance !



Très rapidement, leurs proches se posent des questions : où sont les membres de la famille Parrisot ? Que leur est-il arrivé ?



On va suivre l’enquête menée par Bruno Albertini, capitaine de gendarmerie, et en même temps, la cavale de Fanny et de ses amis Maïa et Idriss. À partir du chapitre 8, on prend connaissance de la longue lettre que Fanny écrit à sa mère, lettre très éclairante sur leur histoire, sur leurs relations, sur leurs blessures.



Le rythme est donné par des chapitres courts qui donnent la parole aux différents personnages. À aucun moment la tension ne faiblit et tout au long de ma lecture je me suis demandé qui pouvait avoir commis un crime aussi affreux. Les indices ne manquent pas, mais on est souvent mis sur de fausses pistes et le suspense est maintenu jusqu’au bout. À dire vrai, j’ai trouvé le dénouement à la limite du vraisemblable. Je ne m’y attendais pas du tout.



Les personnages sont bien décrits, très humains, et on comprend leurs réactions. La personnalité des adolescents m’a paru un peu simpliste, mais elle reflète assez bien le comportement des adolescents d’aujourd’hui.



Pour conclure, un roman classique dans sa construction, bien écrit et que j’ai eu du plaisir à lire. Merci aux éditions du Seuil et à NetGalley pour m’y avoir donné accès.
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La bête en cage

Ce n'est pas un roman de gare, mais, me concernant, c'est un roman de train ; lu d'une traite sur un aller-retour Paris Normandie ; je n'ai pas somnolé, je n'ai pas trop sauté de pages, j'ai voulu connaître la fin !



Nicolas Leclerc s'est bien documenté et s'est donné de la peine pour nous divertir : il nous explique tout cela de la page 273 à la page 283 : c'est mignon, non ?



Roman genre "tranche de vie" qui dérape en thriller féroce, barbare, sauvage, avec son lot de trahisons et de manipulations. Ça m'a fait penser à Fargo des frères Coen. Sur la fin, je me suis perdu dans la complexité des rebondissements et le foisonnement des personnages. Pas de temps mort, pas de répit, cadence effrénée...



J'ai trouvé les personnages manquant un peu d'épaisseur, bien vite croqués, montrant peu de crédibilité quand tout dérape. En revanche, les descriptions du cadre, des paysages, de l'atmosphère sont réalistes.



Pas de regret.



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La bête en cage

Samuel, fermier dans le Jura, peine à honorer ses dettes. Lorsque Claude, son oncle, et Simon, son cousin, lui proposent d'utiliser sa grange pour entreposer de grandes quantités de cocaïne en transit, contre une belle rétribution,il accepte à contrecœur, d'autant plus qu'il est redevable de créances à son oncle.

Un soir, Simon n’arrive pas au rendez-vous. Il neige et gèle et, craignant un accident, Samuel et Claude partent à sa recherche. Ils le retrouvent mort au volant de sa voiture qui a dévalé un ravin et s'est encastrée dans un arbre. Le coffre est ouvert et les cent cinquante kilos de drogue ont disparu.

Que s'est-il passé ? Dans quel piège est-il tombé ? Évidemment, les Frères Zajini, mafieux kosovars, à la tête d'une organisation criminelle, pensent avoir été doublés. Ce ne sont pas des tendres. Pourtant, un inconnu contacte une junkie pour qu'elle leur serve d'intermédiaire afin d'écouler la marchandise.

Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue qui se construit comme des poupées gigognes et emmène le lecteur dans un thriller palpitant qu'on ne peut lâcher jusqu'à la dernière ligne. J'ai adoré.

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La bête en cage

Un thriller haletant dans un territoire peu fréquenté par les auteurs re romans policiers . L'auteur nous plonge dans le Doub, fréquentant les laissés pour compte du XXIeme , fermiers et employés sous payés des petites villes aux noms inconnus, Dampierre , Epernans.... nous arrêtant sur les parking de moyennes surfaces en périphérie d'agglomération, visitant des pavillons de banlieues dans lesquels s'organisent les trafics de drogues régionaux...le tout avec un talent de la mise en scène remarquable.
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Le veilleur du lac

Le très bref et terriblement glaçant premier chapitre nous donne à voir le massacre de Christelle par les yeux de son fils, Maxence, un enfant de 11 ans. Les meurtriers sont deux, Maxence a entrevu leurs silhouettes. Il a fait signe à Sacha, son petit frère de 7 ans, de se cacher sous son lit, mais il n'a pas vu Fanny, sa grande soeur. Où est-elle ? le lecteur va l'apprendre dès le deuxième chapitre : elle est dans une voiture avec sa meilleure amie, Maïa, et le petit ami de celle-ci, Idriss, en route pour Francfort. Ils en sont sûrs : personne ne les retrouvera. Bien vite, les proches s'inquiètent : aucun des membres de la famille Parisot n'est joignable. On prévient la police, et le capitaine de gendarmerie Bruno Albertini se rend dans la belle maison isolée au bord du lac. Il la trouve vide, mais intrigué par plusieurs détails, il commence une enquête. Des recherches plus poussées amèneront à découvrir de très importantes traces de sang sur les lieux, mais toujours pas de corps...

***

À partir du chapitre 8, le lecteur prendra épisodiquement connaissance de la longue lettre, en italique, que Fanny écrit à sa mère. Elle sait que Christelle ne la lira jamais : « Tu es morte », écrit-elle. Nous suivrons aussi, alternativement, les péripéties que vivent Fanny et ses amis, et le déroulement de l'enquête, de fausses pistes en découvertes. Bruno est un personnage attachant. Il ne se remet pas de la mort de sa femme survenue six ans plus tôt et, plus ou moins volontairement, plus ou moins consciemment, il s'enferme dans sa douleur et ignore celle de Lucas, son fils adolescent, malgré sa volonté de bien faire. Les chapitres sont courts, les personnages assez bien campés si on fait abstraction de quelques facilités : le gendarme de la campagne qui se retrouve sous les ordres d'une femme de la ville qui a 20 ans de moins que lui, par exemple, ou encore la rivalité entre les deux frères Parisot et aussi le comportement stéréotypé des adolescents. Comme souvent dans les thrillers, c'est dans la dernière partie que, à mon avis, les choses se gâtent. Dans le cas de celui-ci, les indices semés dans le texte par Nicolas Leclerc m'ont permis de deviner deux éléments clés du roman bien avant la fin, ce qui est particulièrement décevant. de plus, je n'ai pas trouvé crédible une seconde la scène du dénouement : impossible pour moi d'y adhérer, mais le dernier chapitre nous plonge dans une réalité prosaïque et bien plus probable. Je suis à la fois déçue et désolée d'avoir décroché de ce roman que j'ai suivi avec intérêt jusqu'au deux-tiers à peu près.



[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024]

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Toujours vivantes

Aïssatou et Sékou ont à peine la vingtaine. Tous deux originaires de Guinée ils parviennent à s'enfuir, caressant le doux rêve de gagner l'Angleterre pour y mener une vie (enfin) meilleure et apaisée. Ces deux là, malgré leur jeune âge ont déjà enduré les pires choses que l'on puisse imaginer. Percutés de plein fouet par la violence des hommes dès leur plus jeune âge -violence tant physique que psychologique- et essuyé de multiples humiliations jusque dans leur chair, subi des viols.



Dès lors qu'ils se sont trouvés et ont entamé ce long périple ils ne vont plus former qu'un seul bloc et tendre vers leur rêve. Après avoir parcouru l'Afrique et les pays frontaliers, puis traversé la Méditerranée, persuadés plus d'une fois d'y laisser leur peau, ils vont enfin parvenir jusqu'en France. Leur féroce appétit de vivre, leur soif de liberté vont malheureusement être fauchés en plein vol lorsqu'ils braquent un bar-tabac pour en voler la recette et que cela tourne mal. Résolus à s'en sortir, à faire appel à quelqu'un d'extérieur, ils vont se voir contraints de prendre un couple en otage, François, un cardiologue niçois et son épouse Hélène qui semblent former un couple sans histoire mais dont le vernis va commencer à s'écailler dès les premières heures de "captivité".



Nicolas Leclerc nous harponne dès les premières pages et ne nous lâche plus. Nous sommes dans un road trip littéraire comme il aime à le dire. Un road trip oui, mais paradoxalement, la plupart de "l'action" se déroule sur la route dans la voiture conduite par François, une sorte de huis clos donc, ce qui renforce l'intensité de ce qui se déroule dans l'habitacle et de ce qui se joue entre les 4 personnages. Il est impossible de ne pas penser à Thelma et Louise (ayant d'autres motivations) à la lecture du roman qui est d'ailleurs très visuel et cinématographique dans son découpage des chapitres (montés comme de vrais "scènes"/plans).



Au fur et à mesure que la route se déroule devant eux, l'auteur va très habilement nous dévoiler, par le biais de flashback savamment orchestrés, le passé de chacun des protagonistes. Nous découvrirons alors le terrible passé d' Aissatou et ses raisons de fuir la Guinée, la cupidité des passeurs qui les ont dépouillés tout au long du harassant voyage qui les a menés en France. Nul scrupule pour les passeurs mais également pour d'autres "profiteurs" faisant de leur périple un véritable chemin de croix. En opposition à toutes ces situations insoutenables, leur amour est leur seul bouclier. Les ayant soudés jusqu'au plus profond de leur âme, c'est cela qui les fait tenir, les fait rester debout face à l'adversité.



Face à eux, l'auteur nous présente le couple constitué de François et d' Hélène. Lui en pervers narcissique humiliant son épouse qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle est totalement éteinte et semble attendre la fin, toute volonté annihilée. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'est l'arrivée du couple en cavale dans son existence qui va être l'élément déclencheur, celui dont elle avait tant besoin pour enfin réagir et ne plus se laisser dominer. Et il y a cette rencontre magnifique, celles de Aissatou et Hélène, deux femmes que tout oppose et qui pourtant se comprennent si bien ! Car ce sont bien elles, ces deux femmes, les véritables héroïnes du roman. Leur force, leur combativité, leur volonté de se faire une place dans ce monde sans pitié, chacune en fonction de son vécu.

Avec tous ces éléments, le lecteur comprend très tôt que cette histoire explosive ne peut que se terminer mal (très mal ?). La cavale prend des proportions incroyables, d'autant que les forces de l'ordre sont à leurs trousses et qu'une "chasse à l'homme" a été engagée.



Nicolas pousse le lecteur dans ses retranchements. Nous tournons les pages de façon compulsive, tendus à l'extrême, tout en redoutant de découvrir couché sur papier le final que nous appréhendons tant !



Ce roman est extrêmement puissant et prenant car il entremêle la cavale infernale d' Aissatou et de Sékou bien ancrée dans la réalité et les problématiques d'aujourd'hui. Il nous parle des migrants, des personnages arrachés à leur vie, croyances, famille et terre de naissance pour tenter quelque chose ailleurs, loin de la misère et de la servitude. Mais il nous parle aussi de la violence "ordinaire", celle que l'on ne soupçonne pas chez une certaine catégorie de la population dès lors que tout cela est bien "gardé" derrières les portes closes de leurs belles villas. Il y est question de faux semblant, du paraître, du regard de l'autre.. Fort heureusement il y quand même, une petite "pointe" d'optimisme de la bienveillance qui parvient quelquefois à se frayer un petit chemin dans toute la noirceur du monde...



Une fois le roman achevé et la dernière page tournée, les personnages vont rester un long moment avec vous.. vous n'êtes pas prêts de les oublier, en particulier Aissatou la "guerrière" ! Nicolas Leclerc vient de se tailler une place de choix dans ma PAL (pile à lire) pour mes futures lectures :)
Lien : https://mgbooks33.blogspot.c..
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Le manteau de neige

Habituellement quand j'abandonne la lecture d'un livre je n'en parle pas, il ne me plaît pas et je ne veux pas perdre de temps à le terminer.

Dans le cas de "Le manteau de neige" c'est avec envie que j'ai acheté ce livre car mon expérience avec cet auteur était plus que concluante ; le précédent livre que j'ai lu "toujours vivantes" avait été pour moi un véritable coup de coeur.

Je ne remets pas en cause son écriture qui est parfaite mais seulement l'histoire qui ne me plaît pas, je me demande même pourquoi je n'ai pas arrêté avant.

Bref je n'aime pas le paranormal et malheureusement ce livre en est truffé, je me suis donc arrêtée près avoir lu 31 % de son contenu.

Amateurs de paranormal, c'est pour vous.
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La bête en cage

J'avais décidé de découvrir la plume de Nicolas Leclerc cette année et c'est chose faite, vu que je termine le dernier roman non lu de l'auteur "La bête en cage". J' adore la plume de Nicolas, il a réussi à m' embarquer dans ses 3 polars même si celui-ci n'est pas mon préféré.



Dans "La bête en cage", un thriller rural, on y suit Samuel, éleveur laitier, qui a accumulé les dettes et décide pour s'en sortir de s'associer à son oncle et à son cousin pour transiter de la drogue de la Suisse à la France, pour un réseau de kosovars. Mais rien ne se passe comme prévu et son cousin, qui assurait le transport de la drogue, est retrouvé mort et le chargement de drogue qu'il transportait, évidemment, à disparu.



A partir de ce moment, les événements s'enchaînent et l'auteur confirme son talent en nous offrant un thriller survolté au scénario bien construit et surtout maitrisé. Et au travers de cela, Nicolas Leclerc fait comprendre à ses lecteurs que l'argent mal acquis ne fait pas forcément le bonheur.



J'ai bien aimé ma lecture, le suspense tout au long du roman. Je me suis régalée de voir tous ses personnages s'entretuer même si je n'ai pas eu de préférence pour l'un d'eux en particulier.



Si vous aimez la manipulation, la cruauté, les trahisons,... et que vous ne l'avez pas encore lu, foncez!







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Le manteau de neige

Que j'ai apprécié ma lecture "Le manteau de neige", le premier roman de Nicolas Leclerc paru aux éditions du Seuil. J'ai découvert l'auteur avec son dernier roman "Toujours vivantes" et je n'avais qu'une hâte découvrir ses précédents romans.



Ce thriller, une fois commencé, est impossible à lâcher et pourtant ce n'était pas gagné vu qu'il traite du paranormal et ce n'est pas un sujet qui m'attire.



L'intrigue est bien menée, il y a des secrets de famille horribles, des apparitions, beaucoup de révélations, c'est glauque à souhait mais la plume de l'auteur est simple, fluide et çà passe tout seul tellement il réussit à nous tenir en haleine.



Un auteur que je vais suivre de près.



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La bête en cage

La bête en cage (2021) est un roman de Nicolas Leclerc. Samuel est un éleveur laitier du Jura. Pour rembourser ses dettes, il aide son oncle et son cousin à cacher de la drogue provenant de la Suisse. Mais la disparition d'une livraison va changer le cours de sa vie. Un thriller court et très efficace, diablement bien construit.
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Toujours vivantes

Aïssatou et Sékou, deux jeunes guinéens, amoureux qui quittent leur pays d'origine pour l'espoir d'un avenir meilleur dans un pays qui les fait rêver.

On peut dire qu'à eux deux ils cumulent tous les malheurs et la malchance du monde.



On a beau espérer qu'ils trouveront un peu de bonheur loin de chez eux, il est très vite évident que ce n'est pas le cas.

Un peu de malheur, ça passe, mais quand il n' y plus aucun bonheur possible, l'histoire devient vite lourde et c'est dommage, il aurait suffi de peu de choses pour que me sente plus happée dans ce récit de descente aux enfers.



Le couple bon chic bon genre formé par Hélène et François enfonce encore plus le clou de la déprime et de l'injustice.



Et si l'espoir que quelqu'un survive à cet enfer, à tout ce malheur n'était pas complétement mort ?



Bien écrit mais trop de noirceur et trop peu d'espoir pour permettre de s'attacher aux personnages.















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Toujours vivantes

Lors d'un passage éclair à la bibliothèque, j'ai été attirée par "Toujours vivantes" de Nicolas Leclerc, un roman aperçu de nombreuses fois sur les réseaux. Une découverte auteur pour moi et elle fut excellente parce que j'ai adoré ma lecture.



On y suit Aïssatou et Sékou, des migrants de vingt ans, qui après avoir parcouru l'Afrique et la Méditerranée depuis la Guinée rêvent de rejoindre l'Angleterre pour y vivre libre.

Arrivés en France et après avoir braqué un bar-tabac, ils prennent en otage François et Hélène, un couple bourgeois. Un couple modèle, mais qui cache de profondes fêlures et de sombres secrets.



Tout au long du roman, tout en suivant le périple de ces deux couples, en alternant le passé et le présent, on découvre le parcours des protagonistes, un parcours jalonné d'horreurs. Au travers de ces chapitres horrifiants, l'auteur aborde des thématiques très fortes comme la migration, l'excision, les violences faites aux femmes,...



Mais pas que, dans "Toujours vivantes", il y aussi de l'amour. Un amour fort entre Aïssatou et Sékou, leurs envies d'avoir une vie meilleure même si la route est longue et dangereuse.



Et en sortant de cette lecture, on cherche à répondre à la question "Que serions-nous capable de faire par amour?"



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Toujours vivantes

Non mais quel roman nous propose nicolas Leclerc un auteur que je ne connaissais pas du tout ce qui est bien dommage et je vais me rattraper.



Ce roman colle parfaitement à notre actualité.

Nous nous attachons très vite aux personnages emplis d’amour malgré leur obscurité.



Un roman que je vous invite a découvrir car il nous prends aux tripes.



Un roman totalement addictif avec une écriture fluide.

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La bête en cage

Pour rembourser ses dettes, Samuel accepte de s'associer avec son oncle Claude et son cousin Simon et de planquer de la drogue dans sa grange. Le jour où Simon est retrouvé mort dans un ravin, la drogue ayant disparu … tout va (mal) s'enchainer …

Un thriller sans temps mort où tout le monde se trouve dépassé par les évènements : Chloé, Ardnan, Virginie, Greg, Thierry ... tout ce petit monde aura un rôle à jouer face aux méchants.

Seul petit regret pour moi : un final un peu trop spectaculaire.
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La bête en cage

J'ai beaucoup apprécié ce livre, qui prend place dans un endroit reculé, isolé, où l'on travaille, beaucoup, sans parvenir à joindre les deux bouts. La plume de Nicolas Leclerc décrit cet univers à merveille, au fil d'une intrigue bien construite et prenante, sur fond de misère sociale et de trafic de stupéfiants.
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La bête en cage

Un accident de la route en hiver dans le Jura français proche de la frontière Suisse.

Un vol de 110 kg de cocaïne pure.

Point de départ de ce polar de type page turner. La famille du passeur, les kosovars trafiquants, des opportunistes un peu naïfs!

Tous les ingrédients sont réunis pour notre plus grand plaisir.
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1. Dans quel département se passe l’action du début du roman ?

1. Hautes Pyrénées
2. Hautes Alpes
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