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Critiques de Nicolas Leclerc (333)
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La bête en cage

Quelle maitrise dans la construction ! J'ai lu d'une traite ce polar rural au scénario brillamment déployé au millimètre. Sans un répit, les rebondissements s'enchaînent, implacables jusqu'à un dénouement parfaitement cohérent. Très à l'américaine ( ce n'est pas un reproche, hein ), j'avais l'impression d'être plongée en plein film des frères Coen #Fargo, voire dans un Plan simple de Sam Raimi, mais en version survolté à la Red Bull ... Bull Mountain, de Brian Panowich aussi, oui, j'y ai pensé. A Bullhead aussi, le stupéfiant film du flamand Mickael R. Roskam, Bullhead.



Bon, vous l'avez compris, j'ai voyagé au fil des références cinéphiliques ou littéraires et, si j'ai parfois eu une petite sensation de déjà-vu, je n'ai pas eu le temps de songer à tout cela dans le tourbillon de l'action ... en plein Jura hivernal, aux côtés de Samuel, éleveur bovin endetté, associé à son oncle et son cousin qui font passer de la cocaïne de Suisse vers la France au profit de trafiquants kosovars. Lorsqu'une cargaison de 100 kilos disparaît dans l'accident mortel du cousin, tout bascule dans une spirale inouïe de violence qui emportera une dizaine de personnages, tous impliqués, volontairement ou pas.



L'écriture très cinématographique, donc, de Nicolas Leclerc, est précise et efficace. Elle sait poser décors et personnages en quelques phrases. Ces derniers ont tous en commun de vouloir changer de vie : Samuel ne veut plus être mouillé dans les trafics familiaux, Cholé sortir de la toxicomanie, Grégoire et Virginie de la galère du fric qui manque au quotidien, dans un univers où tout le monde cherche à doubler tout le monde pour accéder à ses rêves. Et ça fait mal, les cadavres se comptent à la pelle.



Si j'aurais apprécié plus de pages pour développer les personnages principaux et leur apporter encore plus de complexité, j'ai particulièrement aimé la tragédie shakespearienne qui se joue entre membres d'une même famille, entre trahisons nécessaires et conflits de loyautés castrateurs. Mais surtout, il y a le personnage de Chloé, l'ex belle-fille de Samuel. Une vraie héroïne à la peau coriace, pleine de cicatrices du passé mais un sens inné de la survie dans ce polar pur et dur ultra efficace.
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Le veilleur du lac

Attention, si vous êtes un amateur de polars, il vous sera impossible de lâcher ce roman une fois entamé le prologue totalement glaçant de ce récit imaginé par Nicolas Leclerc.



Où sont passés les Parrisot ? C’est la question que se pose le capitaine de gendarmerie Bruno Albertini au moment où il explore leur domicile visiblement abandonné, mais dont le contenu du coffre-fort a été dérobé. La rumeur de la disparition de l’entièreté de la famille Parrisot se répand d’ailleurs très vite parmi les autres habitants de cette petite bourgade du Doubs. Fanny, la fille aînée de dix-sept ans, semble avoir pris la fuite en compagnie de sa meilleure amie… mais qu’est-il arrivé aux parents et aux deux gamins, Sacha (7 ans) et Maxence (11 ans) ? Le lecteur, encore estomaqué par ce prologue entrevu à travers les yeux écarquillés de terreur du petit Maxence, a forcément sa petite idée, mais Bruno Albertini, lui, devra très vite appeler la Brigade de Recherche de Besançon en renfort pour découvrir la vérité…



Il ne faut que quelques pages à Nicolas Leclerc pour nous cueillir avant de nous installer définitivement dans l’ambiance de plus en plus malsaine de ce petit village où tout le monde se connaît et où les rumeurs et les accusations diverses commencent à alimenter une psychose presque générale.



Alternant l’enquête policière et ses multiples rebondissements, avec les déboires de la fille aînée fuyant vers l’étranger, l’auteur parvient à maintenir un suspense continu de la première à la dernière page, le tout entrecoupé par les écrits éclairants du journal intime de Fanny et agrémenté d’une playlist disponible sur Spotify qui contribue à nous maintenir dans l’ambiance.



Si « Le Veilleur du lac » entretient habilement le suspense du début à la fin, il aborde également des thématiques fortes, allant du harcèlement scolaire aux conflits familiaux, tout en révélant les pires aspects de cette petite communauté rempliée sur elle-même, où les jeunes s’ennuient et où l’on pointe très vite du doigt celui qui a une couleur de peau différente…



Coup de cœur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Le veilleur du lac

Le réveil lumineux indique 2 h 18.

Maxence, 11 ans, est réveillé par un hurlement poussé par sa mère.

Derrière lui, son petit frère Sasha, 7 ans, caché sous les lits superposés.

Vociférations de leur père, des pas dans l'escalier...

Maxence entrebaille la porte de sa chambre pour essayer de voir ce qu'il se passe.



Les larmes coulent, le froid et l'angoisse étreignent le petit garçon.

Il guette la porte de l'autre côté du couloir, celle de la chambre de leur grande soeur, Fanny...

Où est Fanny ? Pourquoi ne vient-elle pas les protéger ?



En deux ou trois pages, l'auteur nous plonge direct dans le cauchemar



La police patauge et va de fausse piste en fausse piste. Il faut dire qu'on est dans le Jura, un petit village où tout le monde se connaît, et Bruno Albertini a bien du mal à soupçonner et interroger ses voisins et relations.



Mais tout le monde n'apprécie pas tout le monde. On s'épie, on se guette, on se menace. Les gentils collègues peuvent devenir des ennemis, les voisins peuvent se détourner sur votre passage..;

Charmante nature humaine.



*******



Je ne connaissais pas Nicolas Leclerc, mais à force de voir passer et repasser ce roman, je ne pouvais que céder à son appel.

Mais je laissais passer la vague, attendant mon tour de le déguster.



Ce livre évoque avec une grande sensiblité les conflits au sein d'une famille. Il nous parle aussi de harcèlement scolaire, de jalousie, de secrets, de non-dits.

Il parle aussi d'amour et d'amitié.



Quand un drame, voire plusieurs arrivent, comment gérer sa propre douleur tout en restant un pilier pour ses enfants, surtout lorsque ce sont des ados qui refusent de s'exprimer. Non que ce soit plus facile s'ils sont plus jeunes...



Beaucoup de sujets sont évoqués et je vais vous laisser les découvrir.

Ou bien, consultez les autres critiques, elles ne manquent pas.



Bien entendu, en premier plan, il y a l'enquête, le suspense, les rebondissements. Je me suis interrogée et j'ai été surprise par la fin.

J'ai beaucoup aimé les protagonistes (presque tous, même les "méchants").

La plume est fluide et agréable... Rien à jeter. :)



Un excellent roman que je recommande.

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Le veilleur du lac

Ils pourraient être nos voisins, ces Parisot horriblement massacrés, cet été, dans le Doubs.



Sacha (7 ans) et Maxence (11 ans), égorgés nuitamment, pourraient être nos enfants et Fanny, Maïa, Anaïs, Lucas nos adolescents.



C’est ce qui rend ce thriller haletant, addictif et édifiant avec le harcèlement scolaire et les addictions aux smartphones, réseaux sociaux, messageries, jeux vidéos et stupéfiants.



Addictions qui résultent du manque d’écoute de parents (parfois célibataire ou veuf, toujours débordés et préoccupés par les soucis pécuniaires) ou d’enseignants les abandonnant dans leur bulle virtuelle submergée de violences.



Mélangez ces épices avec les ingrédients connus depuis Caïn et Abel, à savoir jalousies familiales (héritages) et secrets de famille (enfant naturel, infidélités, divorce) et voici un excellent roman aux rebondissements stupéfiants dont j’avoue ne pas avoir imaginé le dénouement horrible.



En alternant le récit entre l’enquête judiciaire, l’échappée des suspects et les écrits intimes de la fille du proviseur assassiné, Nicolas Leclerc étaye avec finesse le présent sur le passé et dissèque les multiples formes de harcèlement.



Bruno Albertini, capitaine de gendarmerie aux cheveux grisonnants, et Norah Belloumi, 35 ans ex GIGN, dénouent l’écheveau avec brio, mais à quel prix ?



Madame Guinchard, discrète documentaliste mais réelle éducatrice, mérite une mention spéciale, car sans elle, les harcelées auraient probablement dérivé en entrainant des condisciples.



Un roman à lire par les parents et les enseignants pour ouvrir les yeux et les oreilles, comprendre le harcèlement et éviter de nouveaux drames !



Un excellent polar en Franche-Comté, dans la région de l’abbaye Notre Dame d'Acey (La Faille par Franck Thilliez), d’Ornans (Le sorcier d'Ornans par Philippe Koeberlé), de Besançon (Shit ! par Jacky Schwartzmann) et de Belfort (Sa majesté des ombres par Ghislain Gilberti) … des auteurs que j’espère croiser à la Foire aux Livres de Belfort qui se tient du vendredi 13 octobre au dimanche 5 novembre 2023.



Merci à Babelio et au Seuil de m’avoir adressé cet ouvrage de Nicolas Leclerc à l’occasion de son lancement.
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La bête en cage

Un roman extraordinaire dont on sort rincé, lessivé. Comme l'indique le bandeau rouge , c'est " un polar rural addictif " : un bandeau rouge particulièrement juste . La vie " végétative " , sans ambition , bouleversée par l'apparition de sommes folles via la voie de la drogue . Un accident . Un minable trafiquant venu de Suisse victime d'un accident . La disparition de la cargaison qu'il transportait et voilà des vies qui , sous l'effet d'un possible et facile enrichissement ,risquent de basculer et d'exploser Trop tentant pour que la raison l'emporte . Un doigt , une main , un bras , la machine est en route , le retour impossible . Tout y est . Les haines et rancoeurs familiales exacerbées, les couples qui explosent , les transgressions , la police , les " bandes " sans pitié , les règlements de comptes . Non , il n'y aura jamais de miracle dans ces vies cabossées , bien au contraire . Noirceur de la terre , noirceur du cambouis , noirceur de la vie et , soudain , l'illusoire promesse d'un ailleurs , d'une autre vie : la conscience explose , les coups succèdent aux menaces , l' Eldorado n'est pas si proche ....une illusion .

C'est un roman " sous tension " du début à la fin et dans lequel l'espérance sera vaine , il faudrait être bien naïf pour croire le contraire . Le danger est partout , vient de partout...Pour un peu , on se croirait dans un film , les scènes cinématographiques sont nombreuses et s'imposent à nous . Les relations humaines sont particulièrement bien transcrites , fignolées au scalpel , sans compassion , sans pitié . Chacun pour soi . L'appât est trop important , ouvre tous les rêves et permet toutes les violences et vilénies . Du grand art .

Et puis , il y a Chloé. Le personnage " fil rouge " , le " phare " , le " poumon" , le " coeur " de l'ouvrage . Son personnage " éclabousse " l'intrigue par son charisme , son évolution, sa personnalité, son " tout " .Vous remarquerez que c'est le seul personnage dont je cite " un morceau d'identité " . C'est parfaitement volontaire . Un très beau rôle, une très belle personne ...à découvrir.

Ce roman ne pourra que plaire aux amateurs de polars noirs , adeptes de vivacité et d'action . La mort est bien présente et l'humain bien peu de chose lorsque surgit l'étoile " Fric , fric , fric ".

Rassurez vous , la morale ( ! ) sera sauve et vous aurez lu un sacré bon bouquin ....Nicolas Leclerc a frappé vraiment fort dans un roman , oui , c'est bien le mot , "addictif ". Une écriture fluide , des descriptions " tendues " , des dialogues pertinents ...de la mitraille ....Que demander de plus ? Pour moi , rien . J'ai passé un bon moment , j'ai échappé aux tirs " nourris " des protagonistes, j'ai " vécu " les événements sans prendre trop de risques ...Heureux . Je suis " un homme heureux " ...La drogue ? Ou là, c'est bien trop dangereux ça, moi , je vais me contenter d'un " Malabar " . Vous voyez pas ? Mais si , ce chewing - gum qui " remplit " la bouche , avec quoi on fait de grosses bulles et qui est " plié " dans une devinette . ...Après, si vous préférez un " rail de Blanche " c'est votre problème, mais apprenez à baisser la tête, les " balles " vont voler bas ...et ...ça va saigner !!! Vous prenez le risque ? Super . Vous ne serez pas déçue ou déçu.......Prenez bien soin de vous tout de même.
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Le veilleur du lac

Un excellent thriller qui se déroule une fois de plus chez moi. Il faut que je reconnaisse que j'aime de plus en plus ces romans "régionaux".



Je dois également avouer que je ne connaissais absolument pas l'auteur.



J'ai commencé ce roman doucement, avec je dirais même une lecture poussive sur les 3 - 4 premiers chapitres... Mais c'était sans compter sur le talent de Nicolas Leclerc.

Car passé ce cap, j'ai été complètement happée par ma lecture.

J'ai donc fini ce thriller d'une traite.



L'écriture est agréable et addictive.

Les personnages sont extrêmement bien travaillés et le suspens est bien présent.



J'ai franchement été conquise par ce roman, et pourtant on partait de loin avec un sujet de base plutôt classique.

J'ai apprécié la logique de l'auteur.



Une très belle découverte qui me permettra de lire les autres romans de Nicolas Leclerc, et qui sait peut être de le croiser lors de salon dans la région.



Je remercie Babelio et les éditions LE Seuil pour cette fabuleuse lecture.
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Le manteau de neige

Bon , et bien , voilà , je me trouve au pied de mon Everest avec ce commentaire à rédiger. Non pas le drame de la " page blanche " , non , mais l'embarras ...En fait , je me demande pourquoi ce livre m'est tombé dans les mains , comment j'ai fait pour ne pas abandonner et , au final , comment il a pu me laisser une impression pas si négative...Vous êtes perdus ? Pas de panique , moi aussi et , à bien y réfléchir, c'est tout de même moi le plus ennuyé en ce moment ; vous , vous pouvez toujours " passer à autre chose ..." .

Je reprends calmement . La couverture de ce roman m'attire . La quatrième de couverture me fournit suffisamment d'éléments pour espérer un bon thriller , bien noir , " à point"comme je les aime ...Pensez- donc , " les amateurs de grand frisson vont adorer " . C'est marqué ! " Adjugé , c'est vendu !"

Je vous parlais de mon " Everest " , c'était un peu prétentieux car l'action , elle va se dérouler...dans cette merveilleuse région qu'est le Jura . Enfin merveilleuse , tout dépend du point de vue car si l'on se rapproche de la ferme du Haut - Lac , près de Vuillefer , " ça pique " vite !!! La mort rôde et ...quelle mort . Bon , jusque là , ça va . Enfin , ça va , faut vite le dire . Mais quand la famille vient pour l'enterrement , ben , ça ne va plus aller , oh mais plus du tout .

Et c'est là que je me rends compte que j'ai mis les pieds dans autre chose qu'un thriller .Pour être noir , ça l'est , mais lorsque les fantômes , l'horreur , les spectres ,les épisodes paranormaux , l'invraisemblable se manifestent , je sors de ma zone d'intérêt et ...je me pose des questions . Qui suis- je ? Où vais - je ? Quelle attitude adopter ? Continuer ou renoncer ? Je me " hisse " courageusement , sans passion excessive , je dois bien l'avouer , jusqu'à la fin de ...la première partie .Bon , t'as pas fait tout ce chemin pour t'arrêter ici ,tout de même . Bon . Deuxième partie . Ouf . Plus " terre à terre " , plus réaliste ( enfin , un peu ) et on arrive au " sprint final ", ça recommence , je m'en sors sain et sauf mais tout de même moralement ébranlé . Et là , une ( petite ) lumière se met à clignoter dans mon cerveau " tourneboulé " pour me dire qu'il n'est pas si mal ce bouquin mais que , visiblement , il ne convient pas à mes envies habituelles , les pieds sur terre , avec des gens " tristement" réels . Affronter les affres du passé et , pour cela faire appel à l'au - delà ne constitue pas , pour moi , quelque chose de suffisamment rationnel .

Je me suis donc dérouté, induit en erreur par les " présentations visibles " de l'objet , j'ai souffert mais pas au point de renoncer , la méprise m'a joué un tour mais pas jusqu'au divorce .

Et puis , les vrais amateurs ont , pour la plupart si j'en crois leurs critiques , adoré. Tant mieux . le désintérêt vient plus du fait que je n'apprécie pas ce genre ( j'associe à ma réflexion celles d'autres amis babeliotes ) plutôt que de l' éventuelle mauvaise qualité du roman. Voilà donc l'explication de mon embarras . Ai - je le droit de dire qu'un roman est " mauvais " tout simplement parce que je n'apprécie pas la littérature" fantastico-paranormalo- violente ? " . Non . Je laisserai donc la voie ouverte aux amateurs et je m'interdis de noter , ce ne serait pas objectif , voire malveillant.

C'est le premier roman de cet auteur à qui je souhaite " bonne route " , mais je ne l'accompagnerai pas dans ses prochaines tribulations si elles prennent le même chemin . Je pense qu'un petit effort pourrait toutefois aussi être réalisé quant à la qualité de l'expression mais j'ai beaucoup aimé les personnages de Laura et Katia , en perpétuelle évolution tout au long du roman .Mais les fantômes, non , ils me font trop peur , surtout ceux - là !!!! Pour tout vous dire , moi , aprés 18 heures , je ne sors plus de la maison .Vous non plus ? Ah , ben c'est étrange çà . Comment se fait - il ? Vous avez peur des revenants , vous aussi ?
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Le veilleur du lac

Bruno, c’est lui le veilleur du lac. C’est lui qui est en charge de surveiller le paisible village de Malmaison-le-lac et ses environs. Il prend à coeur son travail de gendarme dans cette petite bourgade du Doubs qu’il a appris à aimer, grâce à Clara sa femme. Mais depuis que celle-ci est morte des suites d’un cancer, il a bien du mal à faire face à son absence et à s’occuper de son fils Lucas.

Et puis voilà que ce petit village si paisible jusqu’alors est sous le feu des projecteurs : une famille entière, les Parrisot, a disparu. Seule la fille aînée, Fanny dix-sept ans, ne fait pas partie du massacre sanglant qu’il semble avoir eu lieu. Serait-elle responsable de ces crimes ?



Voilà le cadre est posé et Nicolas Leclerc fait montre d’un grand talent de conteur pour tenir en haleine le lecteur, tout en suivant les indices et recoupements que le veilleur du lac est porté à découvrir. Et les pistes et les retournements de situations relèguent à chaque fois le lecteur à son point de départ, désorienté par ce qu’il croit savoir et ce qui se cache en chacun des personnages croisés. Des personnages bien travaillés et très crédibles.

Un roman noir très bien construit, qui se lit avec avidité et qui au final fait froid dans le dos quand on comprend enfin qui a tué !



Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour la découverte de cet auteur à suivre et pour ce roman noir dont l’entame fixe le cadre de façon très intense et glaçante. Vous voilà prévenu(e)s !

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Toujours vivantes

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil...



Près de Roquebrune-sur-Vésubie, octobre 2019. Ayant réussi à échapper à leurs tortionnaires, Simone et René, Aïssatou et Sékou s'enfuient à toute allure à bord de leur voiture. Parce qu'ils n'ont plus d'argent, le jeune homme décide de braquer un bar-tabac. Malheureusement, ça vire au drame et lui et le tenancier sont touchés. Avant de laisser l'homme gisant sur le sol, il rejoint son amie, non sans avoir vidé la caisse. Mais affaibli, il finit dans le fossé. Obligée de le laisser seul, Aïssatou traverse la campagne à la recherche d'une aide éventuelle. Réussissant à pénétrer dans une belle demeure, armée de son pistolet, elle force le couple à aller chercher Sékou dans la forêt. Une fois revenus, François, cardiologue, lui prodigue les premiers soins. Mais la situation se complique encore lorsque le jeune couple guinéen comprend que la police est à leurs trousses. Ils décident alors de prendre en otage François et Hélène afin qu'ils les conduisent jusqu'en Angleterre...



À même pas 20 ans, Aïssatou et Sékou ont fui leurs pays d'origine, la Guinée. Leur destination : l'Angleterre, terre de toutes les promesses. Malheureusement, leur voyage ne se déroulera pas du tout comme prévu. Loin de là... Jalonné de drames, d'arnaques, de déconvenues, parfois de découragement. Leur parcours va encore prendre une tournure tragique dès lors qu'ils embarquent le couple de français avec eux, François et Hélène. Rythmé, ne manquant ni de rebondissements ni de retournements de situation, ce roman se lit d'une traite d'autant que Nicolas Leclerc alterne passé et présent. Un passé au cours duquel l'on découvre petit à petit l'histoire de Sékou et Aïssatou, les raisons qui les ont poussé à fuir la Guinée à leur arrivée en France en passant par leur périple jalonné de drames. Deux jeunes migrants courageux et solidaires. Et un présent au cours duquel se dévoile le couple de français. Un couple aux apparences finalement trompeuses. Au cœur de ce roman, l'auteure aborde ainsi divers thèmes tels que l'immigration (fort réaliste au vu des articles ou extraits de sites internet référencés à la fin), le traitement fait aux femmes (maltraitance, violence conjugale, mariage forcé, excision...), l'économie souterraine... Beaucoup de thèmes finalement abordés sans jamais être approfondis. Des personnages dont on peine à s'attacher malgré leurs malheurs.

Un thriller prenant, certes, mais un léger sentiment de la part de l'auteur de trop vouloir en faire...
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Le manteau de neige

Accompagné de son chien, son fusil dans le creux du cou, le vieil homme rentre chez lui tranquillement et s'apprête à préparer le lièvre qu'il a chassé. Derrière lui, une ombre tapie. Alors qu'il s'affaire au-dessus de l'évier, celle-ci se lève, s'approche de lui et l'assaille de plusieurs coups de couteau...

Katia est, depuis sa plus tendre enfance, haptophobe, une maladie diagnostiquée quatre ans auparavant. Soulagée de pouvoir mettre des mots sur ce mal qui la ronge. Une situation parfois difficile à supporter pour ses parents, malgré toutes les tentatives pour l'aider. En ce jour froid, toute la famille se rend dans le village perdu dans les montagnes pour assister à l'enterrement du père d'Alexandre, tué sauvagement par sa femme, pourtant dans un état catatonique depuis 20 ans. Il est bien en peine de pouvoir aider en quoi que ce soit la police locale puisque cela fait des décennies qu'il n'a pas revu ses parents, notamment son père qu'il détestait. En se rendant dans la ferme familiale du Haut-Lac, un étrange sentiment s'empare aussitôt de Katia, la faisant frissonner. Soudain, des visions lui apparaissent, notamment la silhouette de son grand-père, des couleurs ondulantes, la laissant dans un état second. L'haptophobie aurait-elle pris une nouvelle forme ? Ou est-ce dû à ces lieux empreints de mystères et de secrets ?



Orné de fantastique, de violence, de mystère, de secrets, ce manteau de neige nous glace dès les premières pages en nous faisant assister au meurtre sordide du grand-père de Katia par sa propre femme. Aussitôt envoyée à l'hôpital psychiatrique, elle ne sortira pourtant quasiment pas de son mutisme, laissant sa famille dans une incompréhension totale, surtout son fils, Alexandre, et Katia qui, dès lors, sera soumise à d'étranges visions. Qui est cette femme rousse qui vient la hanter et celui qu'elle surnomme l'Ogre ? Nicolas Leclerc signe, avec Le manteau de neige, un premier roman glaçant et angoissant. L'ambiance, oppressante et de plus en plus tendue, les décors enneigés, les personnages très fouillés, que ce soit Katia, son père ou son grand-père, l'écriture, descriptive et dense, le mélange des genres (thriller, surnaturel, psychologie...) font de ce manteau de neige un premier roman particulièrement maîtrisé. Un auteur à suivre, assurément...
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Le manteau de neige

☻Jura, les fantômes sortent du bois ☻

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Encore un thriller qui va faire parler de lui. Un primo-roman par un auteur venu du froid...euh non, du Jura :) Une région que j'affectionne particulièrement avec des ambiances et des traditions qui rappellent la Scandinavie. Ses forêts sombres, la rudesse des habitants mais néanmoins accueillants, ce grand silence dès la nuit tombée sur ces montagnes enneigées. Ah que de souvenirs chéris.

Mais qu'en est-il ici dans cette histoire aux allures fantomatiques et ténébreuses? Nul doute que la curiosité vous titille. Un sujet original - le paranormal - est habituellement loin de mes genres favoris. Et pourtant, si vous saviez comme j'ai apprécié cette lecture !

*

Je rajouterais même que c'est un réel page-turner. Une fois la machine lancée, rien ne peut nous dissuader de poser le livre !

Des disparitions, des phénomènes inexpliqués voire carrément impossibles à décrypter pour un cerveau cartésien, des secrets terribles, des apparitions de spectres, une occulte affaire non résolue. Brrr, ça promet du glauque, du sordide, du sensationnel.

Eh non, ça passe tout seul. Une intrigue bien menée, sans temps mort, des rebondissements tout à fait appropriés.

Une plume simple, franche et trempée dans une encre de nature writing.

Et des émotions toujours à fleur de peau.

*

Tout un cocktail explosif qui tient le lecteur en haleine (je vous parie mon billet que vous aussi vous serez conquis, chers fans de thriller "toujours en quête de sensations fortes")

*

Je souhaite une belle réussite à Nicolas Leclerc, continuez à nous emmener dans les méandres de l'esprit humain torturé et dans les forêts du Jura, terre de légendes surnaturelles.

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Le veilleur du lac

Bonjour,

Voici « Le Veilleur du lac » de Nicolas Leclerc. Un redoutable et implacable thriller qui se révèle être une belle découverte. Préparez-vous à suivre un capitaine de gendarmerie dans une enquête sur la disparition d’une famille entière, probablement assassinée.Seule survivante, la fille aînée s’est enfuie avec sa meilleure amie. L’intrigue est passionnante et animée d’un rythme effréné, et peuplée de rebondissements. Secrets de famille et sujets douloureux comme le deuil et le harcèlement constituent l’arrière-plan du récit.

Les personnages sont parfaitement décrits. Le lecteur pourra ressentir leur souffrance, leur douleur et l’incompréhension qui les habite. L’atmosphère sombre, pesante et anxiogène nous invite à sa table au fil des pages. L’auteur nous ballade avec brio dans ce roman à la construction habile et maîtrisée. Un excellent moment de lecture !

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Toujours vivantes

« Toujours vivantes,

toujours deboutes »

Renaud – 2016



Nicolas Leclerc fait dans le choc des cultures.



Ils sont Aïssatou et Sékou.

Ils s'aiment plus que tout.

Ils fuient un pays sans aucune perspective.



Ils sont Hélène et François.

Ils s'aiment moins que tout.

Pris en otage par nos deux fuyards précités ligne 5, leur vie allait tout bonnement imploser.



Oui... mais non.

Un début haletant puis, au fil des pages, une surenchère récidivante aura très rapidement suscité un intérêt proche du niveau de l'amer.

Trop de thématiques survolées plutôt que développées, j'ai eu l'impression de me balader dans les rayons de la Samaritaine où, d'après le slogan, on trouve de tout, de trop.

Excision, femme battue, exil, road-movie, polar... n'en jetez plus, la coupe est pleine, le menu bien trop copieux et déséquilibré pour parvenir à étancher une quelconque soif de connaissance.

Taper dans toutes les gamelles, c'est s'exposer à finir le ventre vide à force de picorer ici et là, de s'abreuver aux innombrables sources proposées, tarissant par là-même celle du plaisir, ma préférée, lorsque je bouquine.

Ajouter à cela un lot de surprises à la date de péremption très certainement dépassée et c'est avec un entrain plus que relatif que l'on se remémore ce récit qui avait tout pour séduire pour peu qu'il fit fi des moult thématiques tentatrices.

Dommage.
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Toujours vivantes

Une rencontre" improbable" entre deux couples" improbables" . Aïssitou et Sékou , jeunes guinéens viennent de débarquer clandestinement en France .Ils 'aiment et veulent rejoindre l'Eldorado anglais .Seulement , un braquage qui tourne trés mal , une balle perdue , une grave blessure , une intrusion dans une maison cossue où " survit" un couple qui n'a plus de couple que ce nom tant la haine est vive entre deux êtres que tout désunit .....Bienvenue chez François et Hélène...

Voilà , en gros , le point de départ d'un long périple à quatre vers ...vers quoi , au fait ?

Ce roman est extrèmement vif , dynamique et je vous assure que je l'ai lu , non seulement avec intérêt mais sans jamais avoir voulu m'interrompre . Intérêt pour un parallèle , en alternance , entre une traque désespérée en France et un parcours affreusement éprouvant en Afrique , aux mains de passeurs aux méthodes d'autant plus inhumaines que sans aucune pitié face aux espoirs de leurs compatriotes migrants .

Au delà d'une aventure terriblement éprouvante , c'est aussi ,comme je le disais en préambule , la rencontre de deux couples sans avenir , deux couples aux trajectoires bien différentes et vouées à la perdition , à moins que ....

Nicolas Leclerc nous entraîne dans un road-trip plus que mouvementé à travers la France avec quatre personnages à propos de qui , au final , on ne sait trop quoi penser , sans doute une volonté délibérée de sa part pour éviter qu'à aucun moment on ne puisse effacer le passé pour céder la place à un avenir radieux .

Nous ne sommes pas dans le " monde des Bisounours " et l'auteur se charge de nous conforter dans cette idée du début à la fin , à toutes les pages de ce roman noir , trés noir ....

Un modèle du genre pour les lecteurs fans .

Voilà pour aujourd'hui , chers amis et amies , à trés bientôt .
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Toujours vivantes

En voila un roman qui ne peut que toucher son lecteur. Aïssatou et Sékou veulent fuir la Guinée et rêvent d’aller en Angleterre mais pour y arriver ils vont vivre l’enfer. Entrés illégalement en France, il réalise un braquage qui tourne mal et ils prennent un couple en otage. Le mari François est cardiologue et va pouvoir donner les premiers soins à Sékou. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce couple d’Hélène et François n’est pas aussi parfait.

Comme je vous l’ai indiqué en début de mon avis, on est touché par ses personnes qui sont près à tout pour arriver en Angleterre ou près au pire pour retrouver un peu de liberté après avoir été sous emprise. L’actualité nous en parle régulièrement. D’ailleurs l’auteur c’est beaucoup documenté, vous retrouvez en fin de livre des références si vous souhaitez approfondir certains sujets abordés dans ce livre comme les migrants, la violence conjugale.

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Le manteau de neige

Si vous aimez la littérature noire francophone mais que vous en avez marre de vous cantonner toujours aux mêmes auteurs, j’ai le bouquin qu’il faut : « Le manteau de neige » de Nicolas Leclerc. Retenez bien ce nom car, à mon avis, il fait partie des nouvelles voix du thriller français!



Si je vous dis cela, c’est parce que j’ai beaucoup apprécié ce premier roman qui est déjà doté d’une très grande maturité. Au grand jamais, il ne tombe dans la facilité malgré qu’il soit novice sur la scène littéraire et ça, j’aime énormément!



Savant mélange des ingrédients d’un thriller avec un brin de fantastique, c’est un voyage dans le Haut-Doubs que l’auteur nous emmène découvrir. On y rencontre une jeune fille, Katia qui a une phobie très particulière : l’haptophobie. Voilà, rien qu’avec ce terme, vous irez dormir moins bête 😉 Car si, comme moi, vous ne saviez pas ce que c’est, je vais vous le dévoiler, sans spoiler l’histoire. C’est la phobie de tout contact physique quel qu’il soit. Depuis de nombreuses années, Katia ne supporte aucun contact physique, même de ses proches. Bien entendu, cela lui occasionne d’énormes difficultés dans sa vie de tous les jours. Au décès de son grand-père paternel, c’est un retour aux sources que sa famille va faire. Mais bien des secrets enfouis risquent d’être révélés et cela ne va pas plaire à tout le monde.



J’ai trouvé la plume de Nicolas Leclerc déjà bien aboutie pour un primo-écrivain. Il nous conte son histoire avec cohérence et une fois plongé dedans, il m’a été difficile de m’en sortir. Quant au dernier tiers du livre, le suspens devient tout simplement intenable.



Un autre élément que j’ai beaucoup aimé est un style très visuel qui m’a emportée dans ces paysages neigeux du Doubs. A défaut de pouvoir voyager physiquement, j’en suis très demandeuse aux travers de mes lectures. Une adaptation télévisuelle ou cinématographique serait facilement transposable car le boulot a déjà été fait par l’auteur.



Ce thriller a remporté le Prix Sang d’Encre de la ville de Vienne et c’est amplement mérité.



Vous l’aurez compris, c’est une très belle découverte que j’ai faite par ce thriller très original. Le nouveau thriller de Nicolas Leclerc est sorti, il y a peu de temps (le 21 janvier 2021), aux éditions du Seuil, « La bête en cage ». Je vous en reparle très bientôt.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Le veilleur du lac

Genre: Massacre à la hachette



Lorsque la famille Parrisot disparait de sa belle maison du Haut-Doub, on se dit que, dans ce lieu de bucheronnage intensif, il va être question de tronçonneuses et de haches. Bingo!

Je ne spolie pas, on sait tout au bout de vingt pages et le massacre nous glace le sang. Du sang, il y en aura abondamment dans ce très bon polar du talentueux Nicolas Leclerc. Hémophobe s’abstenir donc.

Inspiré de plusieurs faits divers réels, ce bouquin puissamment addictif se lit d’une traite.

Le Veilleur du Lac…

Nous sommes sans doute aux alentour du lac de Saint Point et la canicule plombe le Jura et le Doub. Les vacances scolaires touchent à leur fin.

Le capitaine Albertini mène l’enquête et c’est un gars du cru. Il tutoie tout le monde ici. Les Parrisot, il les connait : elle est (était) dentiste, lui proviseur de lycée. Grand train de vie, superbe baraque, trois enfants.

Fanny, l’ainée, a réchappé au drame. On sait très vite qu’elle est vivante, en fuite vers l’Allemagne, en compagnie de sa pote Maïa et d’Idriss, le petit ami de cette dernière.

Un deuxième arc narratif nous plonge dans le journal de Fanny…

Bruno Albertini est un looser. Sa femme est morte d’un cancer et il élève seul son fils ado, Lucas. Lucas ne fout rien, passe ses journées sur l’ordi, casque vissé sur les oreilles.

Bruno accepte volontiers les renforts de la Brigade de Recherche de Besançon incarnés par le Commandant Norah Belloumi. Norah est le contraire de Bruno. Vive, audacieuse, championne de Kick boxing, plutôt jolie, la fliquette idéale pour ce pauvre Bruno. Mais qui traine aussi ses fantômes .

Voila, le tableau est brossé et ça peu démarrer:

160 BPM, playlist de malade, c’est ultra rythmé, genre Nirvana ou Johnny Cash ( la bande-son se trouve en fin de livre).

Mais c’est aussi malin et sombre (genre The Black Keys ou Arcade Fire) , plein de fausses pistes et de retournements de situation.

En toile de fond, la forêt jurassienne, chère à l’auteur, avec ses lapiaz et ses immenses obscurités.

Malmaison-le-lac, village idyllique et paisible, se transforme en décor macabre pour une sorte de huis-clos néo-rural absolument palpitant.



C’est mon meilleur polar depuis bien longtemps et je ne dis pas ça parce que c’est une Masse Critique privilégiée ( Merci le Seuil et Babelio).

Le point fort du livre reste sa thématique : Comment vivent les ados désoeuvrés dans ces vallées merveilleuses mais minées par le chômage et la disparition des grands récits ? Par les trafics en tout genre aussi.

Super moment de lecture, pas de tout repos, mais vraiment stylé.

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Toujours vivantes

Je tiens à remercier les Editions du Seuil et l’équipe de Babelio pour l’envoi de ce roman dans le cadre de la Masse critique privilégiée.

Quelle épopée ! je suis toute retournée par ce que je viens de lire.

Aïssatou, jeune guinéenne, est malmenée par sa famille, ensuite par son mari et la première épouse de celui-ci, elle s’enfuit et rencontre Sékou qui l’aide et la cache, ils tombent amoureux fous. Ils décident de fuir ensemble vers l’Angleterre où ils pensent trouver une vie meilleure. Nous allons, tout au long de ce livre suivre leur fuite, via la Lybie, la Sicile, l’Italie et enfin la France, mais surtout leurs déboires successifs, ce n’est pas facile d’être migrant et ce roman nous le prouve.

Arrivés en France leur cauchemar continue. Ils sont séquestrés par un couple qui les traite en esclaves. Alors ils n’hésitent pas à voler une arme et braquer un PMU pour récupérer de l’argent, braquage qui va malheureusement mal tourner.

A partir de ce moment, ils sont recherchés par la Gendarmerie, pour les aider dans leur cavale ils prennent Hélène et François en otage et obligent ce dernier à prendre sa voiture pour les conduire en Angleterre.

Parallèlement, l’auteur nous dévoile la vie matrimoniale de François et Hélène, une vie de discorde, François qui pourtant a réussi dans la vie, puisqu’il est cardiologue, est paranoïaque et Hélène est une femme battue.

Et c’est là que je m’arrête.

Ce livre est très bien écrit. Bien documenté. Il est addictif le lecteur est pris par la fuite peu ordinaire de ce couple et également par la triste vie menée par Bernard et Hélène. Ces deux sujet réunis augmentent l’émotion qu’on peut ressentir pendant la lecture.

Ce livre m’a beaucoup touchée, il ne m’a pas laissée indemne et je vais mettre un certain temps pour le « digérer ». Même s’ils ont tué, ils sont sympathiques et on a envie qu’ils s’en sortent. Nicolas LECLERC y aborde pas mal de sujets : l’excision, la migration, l’exploitation des émigrés, le crime, la cavale, le problème des femmes battues, le mensonge et bien sûr l’amour.

Un très bon livre que j’ai beaucoup apprécié et que je recommande vivement.

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Le manteau de neige

La couverture représente une maison isolée au milieu d'une forêt enneigée. Elle interpelle, tout comme le bandeau titrant « du sang frais dans le thriller français », telle est l'enveloppe de ce « le manteau de neige » de Nicolas Leclerc aux éditions le seuil. Avec une telle annonce, nous n'avons que deux choix possibles, succomber à la magie d'un thriller ou alors tomber de haut, choir lamentablement et le ranger aux rayons des promesses non tenues. Je vous le dis tout de go, sans vouloir maintenir un suspens hitchcockien, ce livre est une véritable pépite qui m'a laissé bluffé par le talent, ce sens inné du rythme, des circonvolutions d'un scénario millimétré et qui va en faire cauchemarder plus d'un(e). le style d'écriture est au cordeau, diaboliquement efficace. Nicolas Leclerc cite John Carpenter et Stanley Kubrick pour son inspiration de cinéphile mais aussi le génial et indétrônable Stephen King. Pour vous décrire ce livre, je dirais que Shining à rencontrer le sixième sens. le récit de fantôme est très difficile à mener car le lecteur d'aujourd'hui est un peu blasé. Ici, la peur s'insinue dans tous les pores de la peau. On ressent le malaise de la jeune héroïne Katia, une adolescente haptophobe, ce qui signifie qu'elle ne peut supporter aucun contact physique. Quel est l'origine de cette pathologie qui affecte leur fille unique ? Cette question Alexandre et Laura se la posent depuis plusieurs années déjà. Ils ont tout essayé mais la souffrance de leur fille s'accentue. Alexandre a un père Étienne, celui-ci vit seul à l'écart d'un village perdu dans les montagnes enneigées. Il a aussi une mère qui vit dans un état végétatif depuis plus de trente ans. Un jour, cette dernière se lève, se saisit d'un couteau et égorge son mari avant de retomber dans son état catatonique. L'enquête est vite menée et conclue à un acte de folie. Katia et ses parents se rendent dans la ferme au lendemain de l'enterrement de leur grand père. Étienne, un homme haï dans la région et que Katia ne voyait plus depuis que son père avait coupé les ponts avec celui-ci. le coeur de Katia s'emballe dès son arrivée, quelque chose, une force inconnue occupe ces lieux.. Ses parents découvrent stupéfait qu'Étienne a légué la ferme à Katia. Bientôt des choses étranges se manifestent. Que ressens Katia , que voit-elle et qui la terrifie au point de se faire du mal ? Qui était Étienne ? Une histoire redoutablement efficace, très cinématographique avec une absence de temps mort. On s'imprègne de ces lieux, le personnage de Katia est attachant et la description de sa pathologie très bien menée. Pour un premier roman, j'ai été bluffé par la maestria de ce thriller qui réussi à réinventer le genre sans trahir les codes traditionnels propre à ce type de récit. Très addictive, l'histoire nous plonge dans ce que l'homme a de plus mauvais, de plus vil. On termine ce livre en se disant que l'on a déjà hâte de découvrir la suite car un grand auteur français de thriller est né. A découvrir absolument.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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Toujours vivantes

Aïssatou et Sekou, deux jeunes Guinéens ont décidé de tenter leur chance coûte que coûte.

Rejoindre l’Angleterre et démarrer une nouvelle vie, tel est leur rêve. La liberté à tout prix plutôt que l’asservissement ! S’enfuir loin de la précarité pour oublier les pratiques barbares comme l’excision, le mariage forcé et la violence au quotidien.

Leur chemin est long et semé d’embûches et c’est au péril de leur vie que les amoureux traversent la Méditerranée vers la promesse d’un avenir meilleur.

Finalement arrivés en France, ils tombent de Charybde en Scylla en devenant les esclaves de personnes sans scrupules qui profitent de cette main-d’œuvre providentielle.



Leur destin bascule le jour où Sekou parvient à se procurer une arme et à s’enfuir avec Aïssatou.

Nécessité faisant loi, Sekou braque un bar-tabac mais l’agression tourne mal. Sekou et le tenancier sont gravement blessés.

Sans papiers et désormais recherchés par la police, leur fuite les amène jusqu’à une maison bourgeoise habitée par un éminent cardiologue et son épouse effacée Hélène. Leur rencontre avec le médecin semble être une bénédiction, du moins en apparence.

Car les apparences sont souvent trompeuses. Sous l’allure d’un couple parfait, à l’instar d’Aïssatou, Hélène est prisonnière de sa vie mais ses barreaux sont dorés et le geôlier n’est autre que son mari.

Pris en otage, le couple de Français se retrouve entraîné dans cette folle cavale aux allures de road trip désespéré et tous devront faire face à la terrible réalité d’un braquage aux conséquences inattendues.



Entre passé et présent, ce roman sombre et palpitant nous plonge successivement dans les histoires d’Aïssatou et d’Hélène, deux femmes dans la tourmente mais toujours vivantes malgré les aléas du destin, à force de courage et d’abnégation.



A côté de la plongée au cœur de l’enfer de l’exode des migrants, l’auteur soulève le thème de la condition de la femme que ce soit en Afrique ou en Europe.



Je remercie les Editions du Seuil ainsi que la Masse Critique de Babelio qui m’ont permis de découvrir ce superbe thriller dont le suspense m’a tenue en haleine jusqu’à la toute fin.

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Premier quart du livre

1. Dans quel département se passe l’action du début du roman ?

1. Hautes Pyrénées
2. Hautes Alpes
3. Finistère
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