A travers le journal intime laissée par une jeune femme qui s'est suicidée, le lecteur tente de comprendre ce geste aussi radical qu'imprévisible, car la jeune femme laissait paraitre un bonheur sans nuage. Grâce à de courts chapitres l'autralienne Nikki Gemmell suit le quotidien, jusqu'a l'intime de cette épouse trentenaire. Et très vite , cette vie idyllique supposée laisse apparaitre des fissures qui apportent des réponses à nos questions. Un très beau portrait de femme bafouée (qui perd ces repères d'épouse, de mère, d'amante, de femme), avec un stylre narratif très originale (qui pourra peut-être géner certain) mais en tout cas après l'excellent" Les noces sauvages", la confirmation du talent de Nikki Gemmell. Un livre qui suscite une réflexion sur la relation homme femme.
Commenter  J’apprécie         110
Une épouse d’une trentaine d’années nous livre son journal intime sous forme de chapitres courts. Elle raconte son mariage qui semble s’assombrir doucement. Elle rencontre alors un homme qui va changer sa perception de choses et sa sensibilité de l’amour et du sexe.
J’ai été happée par cette histoire de couple, ce journal intime qui nous permet de découvrir les sentiments de cette femme. Une écriture limpide qui nous retient de fermer le livre sinon pour savourer ce qu’on vient de lire ; une écriture troublante, dérangeante par ce qu’elle dévoile. La fin nous laisse vagues et expectatifs par les dits …et non-dits.
Commenter  J’apprécie         40
J'avais ce livre depuis longtemps dans ma bibliothèque et d'un coup, j'ai eu envie de le lire. A priori pas trop concernée par le sujet : une femme mariée, bafouée, s'octroie une parenthèse initiatique au cours de laquelle elle décide de s'ouvrir à ses désirs de femme et d'assouvir une bonne partie de ses fantasmes. Pourquoi l'avoir choisi ? Parce qu'il s'agissait d'un journal intime relatant une histoire vraie et que je m'intéresse aux récits de vies. J'ai donc fait le choix d'y faire une incursion. Et grand bien m'en a fait. J'ai bien aimé le cheminement de l'héroïne et le courage qu'elle a su mettre en oeuvre pour se réaliser en tant que femme sexuée et épanouie. Le registre de langue est parfois particulièrement cru (mais réaliste), les images parfois gênantes, les situations peuvent sembler peu crédibles (femme totalement libre de ses journées et qui a les moyens de l'être grâce à son gentil mari qui travaille), la fin reste convenue (la morale est sauve)... mais il n'en reste pas moins que cet ouvrage atteint sa cible : il amène les femmes qui le lisent à s'interroger sur leur propre sexualité (subie ou choisie ? frustrante ou épanouie ?) et à prendre conscience, s'il était besoin, de la nécessité d'agir pour faire que les choses se passent mieux ou autrement au sein de leur couple (ou en dehors de leur couple). Donc, un "roman" qui aide à l'introspection.
Commenter  J’apprécie         00
Une satyre assez réussie du mariage, à la fois très cynique mais sans desespoir
Commenter  J’apprécie         00
C'eût pu être un livre brillant si l'histoire se concrétisait au-delà des prémisses prometteuses. L'écriture est servie par des dialogues parfois intéressants et des caractères vécus. Maman s'ennuie et trompe papa avec un pseudo acteur latino parce que son mari est décidément trop accablant. On se demande ce qui l'a aveuglée en premier lieu, mais rien d'invraisemblable. Il était comme ça dès le premier jour. Elle rêvait qu'il était un autre. On n'est plus chez Molière, si elle voulait de l'aventure fallait pas choisir un raseur. Maman tente le sexe avec des inconnus, va et vient entre le mari et l'acteur, indécise. J'ai continué à lire, dans l'espoir d'un rebondissement qui n'est jamais venu. Au final une promesse non tenue, le livre de Nikki Gemmell, comme le contrat de mariage.
Commenter  J’apprécie         50
Une lecture à laquelle je ne m'attendais pas. Ce récit sous forme de journal est par moment bien ennuyeux car un peu monotone, et par d'autres presque choquant de réalité. Ce mélange me semble trop absurde pour qu'il puisse être un point de liaison entre ces deux sensations.
Je ne suis pas fâchée de l'avoir terminé.
Quoiqu'il en soit je n'en garderais pas un souvenir marquant.
Commenter  J’apprécie         20
Un récit sous tension, écrit dans une langue à la fois poétique et rude comme le désert rouge qui s’étend à huit heures d’Alice Springs, terre étrange, violente, terre sacrée des rêves aborigènes où noirs et blancs sont aussi pauvres et isolés les uns que les autres, séparés par des codes qui doivent être respectés. Il faut avoir un caractère bien trempé pour ne pas se laisser absorber, dissoudre dans ses étendues hostiles qui ne sont pas faites pour s’ancrer. Une terre qui, à l’image de l’héroïne de ce roman, Snip Freedman, ne se laisse pas facilement apprivoisée.
«Elle sait que tous ceux qui viennent ici fuient quelque chose. Leurs parents, la justice, la ville, un amant ou une maîtresse, une épouse , des enfants... Le territoire est plein de ces transfuges.»
Snip est sauvage, elle vit libre, craint de s’attacher par peur de souffrir. Il y a un manque, une fêlure chez cette jeune femme qui vient de son enfance, de la séparation de ses parents. Snip est le prénom que son père, Bud, lui a donné quand, s’enfuyant avec elle dans le désert après sa séparation d’avec Helen sa femme, il lui coupe les cheveux et la fait passer pour un garçon. Ils se réfugient dans la communauté de Queenie à huit heures d’Alice Springs où Snip est adoptée par les anciennes qui lui donne un nom de peau, Napaljarri, lui apprennent à attraper les lézards, lire dans les étoiles et sentir venir le vent.
Pour retrouver son unité Snip doit percer le mystère qui entoure la séparation de ses parents et qui se trouve relancé par le mot que sa grand-mère a écrit avant de mourir et accompagné d’un chèque :
p71 «Je lègue trente mille dollars à Phillipa . Une partie de cet argent lui servira à traquer son père. Et à s’acheter une camionnette.»
Tant que ce mystère ne sera pas éclairci elle ne pourra pas retrouver son équilibre et aimer pleinement, en confiance, Dave ce compagnon de route qui l’a accompagnée jusqu’à Alice Springs et qu’elle a abandonné brusquement pour ne pas risquer de se laisser attendrir. Il lui faut reconquérir son unité, réunir Snip, Philippa et Napaljarri, trois prénoms pour trois parties de sa vie éclatée.
Commenter  J’apprécie         140
Un jour, j'ai découvert Love Song et je suis tombée en amour avec l'écriture sauvage, puissante, sensuelle de Nikki Gemmel. Je n'ai pas pour autant cherché à lire les deux romans précédents... Et puis un autre jour, j'ai rencontré Les Noces sauvages sur les étagères d'Emmaüs. Je n'ai pas lu tout de suite. Il y a des livres, on ne sait pas pourquoi, c'est plus une histoire de rencontre que de lecture...
J'ai retrouvé avec une joie presque féroce cet univers où l'héroïne fend la carapace de ses failles, cherche son identité entre la lourdeur violente d'un secret familial et l'amour d'un homme qui la soutienne sans l'emprisonner.
Et puis il y a ce voyage qui emplit tous les sens dans le bush australien, avec cette terre aborigène si particulière, ce désert poussiéreux qui attire et repousse les Blancs.
Un jour, Traversée croisera mon chemin, c'est sûr.
Commenter  J’apprécie         103
Une artiste dans le bush australien, roman d’amour vagabond, de nature et de secrets de famille.
Une famille séparée, une petite fille qu’on appelle Snip en souvenir du moment où son père lui a coupé les cheveux pour en faire un garçon. Retournée plus tard chez sa mère, elle restera partagée entre les univers, entre la folie du désert et la maison maternelle. « Aux yeux de Snip, les personnes sans curiosité sont comme les maisons sans livres : quelque chose en elles génère le malaise. » (p. 125)
Devenue artiste, elle parcourt le centre de l’Australie, un désert habité principalement par les aborigènes. Au hasard de la route, Snip rencontrera l’amour et vivra ainsi des noces sauvages, bénies par le vent et le ciel bleu.
Un beau roman, bien dépaysant, avec la beauté sauvage du pays, mais aussi des thèmes comme l’éducation et l’autonomie des filles, la recherche du père et le traitement infligé aux aborigènes australiens.
Commenter  J’apprécie         352
Snip une jeune artiste routarde reçoit à la mort de sa grand-mère un joli chèque accompagné d' un message "Traque le". La jeune femme va se lancer sur les traces de son père qui a quitté la maison familiale quand Snip était petite. A travers ce road movie dans des décors somptueux, arides et sauvages, Snip va découvrir une vérité bien loin de celle qu'elle pouvait imaginer
L'austalienne Nikki Gemmell nous conte dans une écriture ficelée, rugueuse, âpre, la difficile quête d'une jeune femme rebelle instable et libre. Elle met aussi en avant la difficile existence du peuple arborigène soumis aux lois des blancs. Un roman fort et envoutant.
Commenter  J’apprécie         220
Dommage! Nikki Gemmell est passé, à mes yeux, à côté de la réalisation d’un chef d’œuvre !
En effet, les éléments structurants étaient présents, l’histoire se tenait et le drame planait à chaque page.
Pourtant l’auteur ne laisse pas couler les mots : elle retient les phrases lorsqu’elle devrait les laisser courir, nous abreuve de détails lorsqu’il suffirait qu’elle suggère. Puis elle devient vague au lieu d’être rigoureuse, supprime la cadence pour y mettre de la lenteur.
Si je suis allée au bout de ce roman, c’est que ma curiosité aura été excitée mais à aucun moment la magie du langage n’aura opéré !
Problème inhérent à la traduction ou réelle nature du roman ?
Commenter  J’apprécie         30
Un village australien, une communauté ultra-religieuse refermée sur elle-même. Une petite fille a commis une faute dont la sentence devrait être le bannissement. On choisira plutôt de l’exiler dans sa propre maison dont elle n’aura le droit de sortir une fois par année pour la Messe de Noël. La fillette, au tempérament déjà solitaire, n’aura plus d’autre fenêtre sur le monde que les livres et les revues que lui prête une bibliothécaire compatissante.
La captive ne sera libérée qu’à sa majorité, où elle devrait réapprendre à vivre en société, mais devra finalement quitter la bourgade pour aller à Londres dans la famille de sa mère. Un autre exil…
Ayant adoré me promener dans le bush australien dans « Les noces sauvages » de cette auteure, j’ai d’abord été déçue de quitter ce pays de soleil pour les brumes anglaises. Mais j’ai été consolée par la force de l’écriture, qui arrive à mettre en scène des femmes fortes, qui résistent aux contraintes sociales et réussissent à trouver un équilibre tout en demeurant des personnes très originales.
Et bien sûr, avec un tel titre, on peut s’attendre à ce que notre héroïne trouvera aussi des amours sur son chemin…
Commenter  J’apprécie         220
Fin se lance dans une grande aventure pour échapper un peu à son quotidien. Journaliste radio, sa vie est rythmée par les ondes radios de la police et les fais divers. Lorsqu'on lui propose de partir en reportage pour l’Antarctique, elle y voit une belle opportunité à la fois professionnelle et personnelle. C’est en effet l’occasion de découvrir des univers totalement nouveaux. La traversée en bateau, huis clos où l’intimité prend un tout autre sens ; puis l’arrivée dans ce paysage lunaire et sans âge… La promiscuité, la solitude, les railleries des compagnons (qui n’aiment pas particulières les journalistes fouineurs) mais aussi l’intensité du voyage, la chaleur de se sentir au sein d’une communauté, la sensation de vivre une expérience totalement inédite, aideront Fin à mieux se connaître. D'autant que la traversée lui réserve bien des surprises… Tout comme son retour à la « vie réelle ».
Le début du roman est un peu « plat » mais bien rythmé par des allers-retours temporels. Ce sont les préparatifs, nous ne sommes pas encore entrés dans le vif du sujet, mais cela nous permet d’appréhender tranquillement le personnage de Fin. On s’attache rapidement à ce personnage « Madame tout le monde » qui s’apprête à vivre un expérience hors du commun. Et une fois l’histoire lancée, on va de surprises en surprises… de façon très lente et très posée, étrangement. Comme si l’auteur avait voulu nous transporter au même rythme que le bateau et ses passagers…
J’ai retrouvé avec plaisir le piquant et l’humour que j’avais tant aimé dans "La mariée mise à nue." Dans "Traversée", le style de Nikki Gemmell varie en fonction de l’état moral de son héroïne. Tout est fait pour le lecteur s’imprègne facilement mais profondément de l’univers dans lequel l’auteur veut l’entraîner. Seul léger bémol : certains personnages sont abordés très vite et lorsqu'on les croise à nouveau au cours du récit, on ne sait plus très bien qui ils sont. Mais l’impression qui domine en refermant les pages est tout à fait à la hauteur de mes espérances : à la fois surprise et charmée !
Commenter  J’apprécie         20
J'ouvre le 1er roman de Nikki Gemmell après avoir lu, et beaucoup aimé, les livres qui ont suivi. Au début, je me suis dit "ah, on sent que c'est le 1er roman, l'écriture est un peu moins, un peu plus, enfin, bref, ce n'est pas le meilleur livre dans son oeuvre. Sauf que... le hasard mystérieux des livres qui deviennent des rencontres, avec un écho qui va plus loin que le moment de lecture, a de nouveau frappé.
Cette Traversée d'Australie en Antarctique, ce huis-clos dans un bateau plein d'hommes, au milieu des glaces, cette expédition hors-normes et très codifiée, cette traversée intérieure d'une jeune femme qui vit un voyage initiatique, m'a rejointe totalement et me laisse l'envie qu'il y ait un nouveau livre de Nikki Gemmell, cette autrice qui depuis ma découverte de Love Song il y a bien longtemps, me touche intimement avec sa manière de parler de la pulsation vibrante, puissante, de la vie.
Commenter  J’apprécie         130