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Critiques de Nina Bouraoui (516)
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Otages

Ce roman est porté par la voix d’une femme ou plutôt son cri. Elle s’appelle Sylvie, elle a cinquante-trois ans, deux enfants, elle est séparée de son mari depuis un an. Elle ne connaît pas la violence, la violence que l’on porte en soi et que l’on réplique sur les autres lui est étrangère. La violence va arriver en elle après le départ se son mari, elle porte un nom, le silence. Elle a toujours aimé le travail, l’effort, la rigueur et la ponctualité. Ce dont se félicite Victor Andrieu son patron. Un matin elle glisse un couteau dans son sac et tout va basculer.



L’histoire banale d’une femme ordinaire, l’habitude qui s’installe dans un couple, un mur qui se construit peu à peu jusqu’à ne plus se voir. Le mari qui s’en va.

« Ce sont les hommes qui partent, rarement les femmes, à cause des enfants sans doute, de ce fameux cordon que l’on n’aura jamais le courage de couper. Les hommes sont plus libres, dès le début. Ils n’ont pas cette histoire de chair qui les lie à tout jamais à leur progéniture. C’est cela qui fait la différence entre nous. »



Devenue une femme seule elle n’a plus beaucoup d’amis.

« Une femme seule est une menace pour les autres femmes. C’est la loi du troupeau. La brebis égarée on ne va pas la chercher, on l’abandonne. Finies les petites balades du dimanche. Finies les confidences aussi. »



J’ai été un peu dérouté par ce récit, comme si je ne voyais pas où Nina Bouraoui voulait amener ses lecteurs. Et puis soudain, l’adolescence qui refait surface et tout s’éclaire.

Un roman sur la condition des femmes dans notre société, sur leur grande vulnérabilité face aux hommes, sur la violence subie et qu’on essaye d’oublier sans y parvenir et qui emporte tout avec elle.

« Je parle de la grande peur, celle qui ne nous quitte pas, nous les femmes, dès l’enfance : la peur du viol. La peur de cette salissure-là. Elle est dans notre histoire de femmes. Elle nous relie les unes aux autres, quel que soit le pays, le milieu social. Les femmes sont sœurs dans la peur du viol. »



Résumer ce livre à un manifeste féministe serait, à mon avis une erreur, car dans tout extrémisme il y a de l’exagération et une fois ce roman refermé, je n’ai ressenti que l’expression réaliste, à travers l’histoire de Sylvie qui un matin décide de ne plus se taire, de la place faite encore aujourd’hui aux femmes dans notre société. Malheureusement !



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La Vie heureuse

La vie heureuse, c'est avant tout une écriture qui colle parfaitement à l'adolescence, des envies fugaces, des emprises tenaces, le tout dévoré par la fougue et la hâte de la jeunesse, sentiments accrus par des phrases courtes et ponctuées de musiques flash (-back pour ce qui me concerne).

Les élans du cœur d'une adolescente qui se trouve confrontée à une fureur d'amour.

« Je pense que c'est compliqué d'aimer une fille. Il faut du courage, de la force, de la patience. (...) Je pense que beaucoup de filles dans le monde ont voulu mourir à cause de cela. C'est irrésistible d'aimer une fille. C'est le corps qui s'évanouit »

Une ado qui apprend que sa tante Carol est gravement malade. « La mort isole. Carol est cette vérité. Julien le sait. Audrey le sait. Liz le sent. C'est notre secret contre les corps qui dansent dans l'été. » Liz est la petite dernière de Carol et est proche de la narratrice. Leur relation est belle dans cette tristesse, sentie par Liz mais rejetée comme inexplicable par les petits enfants.

Deux histoires qui se déroulent à la fin du lycée, qui montrent le devenir d'une femme qui rencontre les douleurs de la vie, mais aussi ses douceurs.
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Grand Seigneur

En mai 2022, le père de Nina est admis en soins palliatifs au centre Jeanne-Garnier, dans la chambre 119 ; il est entouré de sa femme et de ses deux filles et il va y séjourner pendant une dizaine de jours.



Cela va induire une réflexion de Nina sur la souffrance, la maladie, la mort, le deuil mais en parallèle les souvenirs d’enfance remontent à la surface. Elle évoque ainsi cet homme brillant et cultivé qu’est son père, l’exil, car il a dû quitter son pays natal, l’Algérie, au moment où sévissait la violence.



Elle évoque aussi ses absences, elle guettait ses retours avec impatience, car comme elle le dit si bien il était « l’homme de sa vie », et ce sera le seul en fait, celui qui l’a aidée à se construire. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait dès le plus jeune âge pour qu’il soit fier d’elle, même s’il l’a élevée en garçon.



Nina Bouraoui parle de ce « grand seigneur » avec tendresse et respect, évoquant au passage l’exil, le déracinement, le couple qu’il formait avec sa mère, Bretonne, la double culture, et également son homosexualité et comment il la percevait.



Elle livre dans ce récit intimiste la progression vers la fin de vie, la manière dont son père est devenu l’ombre de lui-même, rongé par la maladie, ainsi que ses réactions vis-à-vis de la mort qui approche, ainsi que toutes les démarches qui accompagnent : choisir « la tenue » organiser le grand départ.



J’ai été touchée par sa pudeur aussi, quand elle n’ose pas le toucher ou quand elle lui parle, ainsi que la relation qui se noue avec Georges dont la sœur occupe la chambre d’en face et ne veut plus se battre.



J’ai beaucoup aimé ce livre qui m’a permis de découvrir la plume de Nina Bouraoui et je vais rester dans la même thématique avec « Kaddour » de Rachida Brakni.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C. Lattès qui m’ont permis de découvrir ce livre et la plume de son auteure.



#GrandSeigneur #NetGalleyFrance !
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Otages

Otage d'une vie étouffante, qu'elle vit à toute allure, pas de temps pour le plaisir, les loisirs, il y a les enfants, un mari parti, alors elle s'est un peu oubliée Sylvie, dans le travail, dans ses tâches d'ouvrière - une ouvrière qui a des responsabilités, plus de vingt ans dans la même usine de caoutchouc, elle a obtenu la confiance du boss, sa tyrannie aussi -, de mère célibataire, avec en prime, par définition, un foyer à charge.

Et la charge est lourde, s'est alourdie, tiraille, obsède, terrasse. Alors face à l'humiliation de son patron résonne le cri silencieux de la révolte. Sourde révolte. Combat singulier. Et c'est là que réside pour moi la force de ce roman, ce combat singulier, débouté par avance, et cinglant de réalisme. En toute simplicité, la vaineté de la lutte nous est crachée au visage. Elle est violente.

Un roman féministe intéressant qui dénonce une société où la place de la femme est encore précaire aujourd'hui, à la merci des hommes.

La plume est un couteau planté dans toutes ces violences intérieures faites aux femmes, elle est enragée, acérée, elle est hurlante de révolte. Un cri du coeur. De détresse. De haine...presque.

Petit bémol : le titre. Franchement trompeur et réducteur. Réduire les femmes à des otages fait vibrer ma corde sensible et symboliquement me ramène à l'état du deuil. Une réalité que j'occulte, que j'ai envie d'occulter.
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La Voyeuse interdite

A Alger, en 1970, Fikria est une jeune musulmane solitaire car cloîtrée, sur décision du père dictateur qui ne lui adresse plus la parole depuis qu’elle est devenue « impure » à la puberté.

Ce court roman très dense est un cri de révolte.

De longues phrases pour cracher la colère, la haine, pour le père, pour la religion.

Vaine rébellion ! Entre rêve et folie, les journées s’écoulent alimentées par le seul spectacle de la rue.

Immense et effroyable solitude.

Une superbe écriture pleine de métaphores. On rit et souffre avec Fikria.

Un superbe plaidoyer contre l’absurdité de la religion poussée à ses excès.

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Grand Seigneur

Nina Bouraoui nous raconte une histoire très personnelle : son père est aux soins palliatifs et la famille tente de l’accompagner au mieux. Dans cette situation infiniment douloureuse, l’autrice se souvient de la personnalité de son père, de l’image qu’il projetait, de sa forte personnalité. Par le biais, elle se confie sur sa vie, parle de sa forte amitié avec celle qu’elle nomme l’Amie, de son amour pour A, une femme qu’elle aime depuis longtemps, de sa jeunesse, de sa difficulté à vivre son homosexualité tant, plus jeune, elle craignait de décevoir ce père à la figure imposante, admiré en tant qu’homme, me semble-t-il, plus qu’en tant que père.

***

J’ai moi-même accompagné quelqu’un de très proche aux soins palliatifs, pendant un mois, et j’ai donc d’autant plus de difficultés à comprendre pourquoi ce récit ne m’a pas vraiment touchée et pourquoi l’identification ne fonctionne pas. Peut-être par ce que les qualités que l’autrice admire chez son père ne me semblent pas primordiales dans une relation père-fille. Peut-être parce que l’homme lui-même ne m’apparaît pas particulièrement sympathique. J’avoue avoir été infiniment plus émue par la relation de compassion et de compréhension que l’autrice noue avec Georges, qui accompagne sa sœur, ainsi que par l’attitude du personnel médical et les particularités du lieu. Malgré l’écriture précise, soignée, tout en nuances, je n’ai pas été emportée par ce chagrin, ni n’ai suivie l’autrice dans son deuil. Je le regrette.



[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024]

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Otages

Sylvie se libère de ses chaînes



Avec Otages Nina Bouraoui a réussi l’adaptation de sa pièce de théâtre en roman. Autour du personnage de Sylvie Meyer, femme de 53 ans qui se retrouve seule, elle raconte toute la violence du monde, mais aussi la soif de liberté.



En exergue de ce roman Nina Bouraoui rappelle qu’elle a d’abord écrit une pièce de théâtre pour un festival dédié aux auteurs féminins. Otages sera d’abord montée en 2015 au théâtre des Mathurins – interprétée par Christine Citti – puis par différents théâtres et adaptations jusqu’en 2019. «Le destin de mon héroïne ne cessant de se raccorder au chaos du monde, j’ai écrit une nouvelle version, inspirée puis échappée du théâtre en hommage aux otages économiques et amoureux que nous sommes.» Si ce roman est une belle réussite, c’est sans doute parce qu’il délaisse les dialogues pour se concentrer sur la psychologie, sur l’évolution de la réflexion de Sylvie Meyer jusqu’à cet épilogue fracassant.

Mais commençons par faire la connaissance de cette femme de 53 ans, mère de deux enfants et qui se retrouve seule après le départ de son mari. Bien sûr il y eut des alertes, mais Sylvie reste tout de même sous le choc. Car elle a eu l’impression de toujours tout donner pour sa famille, quitte à s’oublier elle-même pour se fondre dans ce rôle de mère courage.

Il en va de même pour sa carrière professionnelle. Voilà plus de deux décennies qu’elle travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc, où elle dirige la section des ajustements. Sans faire de vague, en bon petit soldat. Victor Andrieu, son patron, comprend tout le bénéfice qu’il peut retirer de cette nouvelle situation. Ses talents de manipulateur font merveille. Outre les heures supplémentaires qu’elle fait sans rechigner – pour ne pas se retrouver seule dans son appartement – il lui propose d’établir un classement des employés afin d’avoir toujours, en cas de licenciement, une liste des éléments à éliminer en priorité.

Le talent de Nina Bouraoui est incontestablement dans cette faculté de laisser instiller les choses, de nous faire comprendre que contre tous les poisons qu’on veut lui faire ingurgiter, elle commence à développer des anticorps. Que derrière le visage lisse, le bon petit soldat comprend qu’on joue avec lui. La colère gronde… «Les choses ne surviennent pas d’un coup. On dit qu’elles mûrissent, moi je pense qu’elles se rangent par strates. Il y a un ordre. Ce n’est pas fou, c’est organisé, comme la vie. Je crois en l’enchaînement logique des événements.» Après avoir laissé la violence tout envahir, il va falloir une réaction tout aussi forte pour ne pas sombrer.

La dernière partie du roman est admirable. Je vous laisse découvrir comment Sylvie, qui était devenue une moins que rien, de celles «qui profitent du malheur et qui en tirent satisfaction» va enrayer cette spirale infernale. Avec force et courage, avec une soif inextinguible de liberté. On peut, bien entendu, lire Otages comme un roman d’émancipation, mais ce serait un peu réducteur. Il y a en effet une dimension sociale, voire même politique, dans ces lignes. Sylvie devenant le grain de sable dans une machinerie qui est mise en place pour étouffer la contestation, pour broyer les sans-grades au profit de ceux qui sont tant avides de pouvoir qu’ils n’ont plus aucune éthique, aucune morale. L’heure de la révolte a sonné !




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Otages

Otages Nina Bouraoui J.C Lattès

#Otages #NetGalleyFrance

Je ne suis pas prête d'oublie Sylvie Meyer, cette femme de 53 ans, séparée de son mari, mère de 2 fils , employée modèle,

une femme digne, courageuse, responsable de ses actes jusqu'au jour où le silence, le non-dit déclenche la violence !

Combien sont elles dans ce cas? Les mots de Nina Bouraoui m'ont percutée de plein fouet. Bien sûr tout cela doit être dit, tout cela doit être écrit mais qu'il m'a été difficile d'accompagner Sylvie jusqu'au bout de sa lettre!

Le début époustouflant m' a éblouie puis la gravité du sujet, le poids des mots ,des gestes , des non-dits ensevelis m'ont littéralement asphyxiée. Alors oui ce roman est utile, oui il fait mouche, oui il faut le lire et le recommander mais n'est il pas trop à la mode et dans l'air du temps, du socialement correct?

Un grand merci aux éditions J.C Lattès pour ce partage.
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Tous les hommes désirent naturellement savoir

Voguant entre ses souvenirs, de l’Algérie à la France, dans une quête d’identité bouleversante, Nina Bouraoui nous offre une part intime des nuits de sa jeunesse. Son dernier roman » Tous les hommes désirent naturellement savoir « est paru aux éditions JC Lattès en 2018.

p. 11 : » J’ai vécu en France plus longtemps que je n’ai vécu en Algérie. J’ai quitté Alger le 17 juillet 1981. «

Dans une alternance de chapitres très courts, l’auteure raconte tour à tour son enfance en Algérie et en Bretagne et ses nuits parisiennes, lorsque, jeune adulte, elle fréquente le Katmandou, un club parisien réservé aux femmes.

Ce roman relate le combat intérieur d’une femme qui cherche à comprendre l’origine de son homosexualité dans ses liens de filiation.

p. 12 : » Je veux savoir qui je suis, de quoi je suis constituée, ce que je peux espérer, remontant le fil de mon histoire aussi loin que je pourrai le remonter, traversant les mystères qui me hantent dans l’espoir de les élucider. «

Intimement persuadée que cette lutte intérieure a été conditionnée dès sa plus jeune enfance, la narratrice se remémore l’agression dont sa mère a été victime.

p. 27 : » Plus tard, je m’infligerai le devoir de protéger toute femme du danger, même s’il n’existe pas. «

Le déclenchement semble-t-il de son détachement à un quelconque désir au sexe opposé. C’est à dix-huit ans, au moment des premiers désirs entre les bras des femmes, que Nina Bouraoui entreprend l’écriture, comme une délivrance, un exutoire.

p. 43 : » L’écriture agit comme un élixir, son geste m’apaise, me rend heureuse. «

Garçon manqué enfant, elle peine à trouver une position dans une famille déjà atypique, composée d’une mère bretonne et d’un père algérien. Sa sœur aînée semble s’être attribuée la place de fille, au sens le plus large du terme, alors que Nina ne sait comment se placer.

p. 61 : » Il y a une histoire de l’homosexualité, des racines et un territoire. Elle ne vient pas du désir, du choix, elle est, comme on pourrait le dire de la composition du sang, de la couleur de la peau, de la taille du corps, de la texture des cheveux. Je la vois organique, cela me plaît de l’envisager ainsi. L’enfant homosexuel n’est pas l’être raté, il est l’être différent, hors norme et à l’intérieur de sa norme à lui, dont il ne comprendra que plus tard qu’elle le distingue des autres, le condamnant au secret, à la honte. «

Si elle envie les garçons du quartier dans la liberté de leurs attitudes, elle méprise leur violence. Particulièrement proche de sa sœur pendant ses années d’enfance, ses amies attireront déjà son regard. Le regard d’une jeune fille à la recherche de son identité sexuelle.

p. 31 : » Je souffre de ma propre homophobie. «

Les mots sont forts, mais sont le reflet d’une lutte intérieure, d’un certain dégoût – ou du moins rejet – d’elle-même. Mais combien de tourments, de nuits d’insomnie et de douleurs pour s’accepter, enfin, dans son entièreté ? Accepter cette différence qui deviendra une évidence et une force. Car lutter contre sa propre sexualité, c’est lutter contre soi-même.

p. 251 : » […] je n’y arrive pas, je ne m’assume pas, c’est éprouvant d’être différente, même si je ne peux plus faire autrement, j’ai fait un pas, je suis fière de moi, mais j’en veux à la terre entière, je trouve cela difficile d’être homosexuelle, personne ne s’en rend compte, ne mesure ça, cette violence. «

Cette immersion dans l’intimité de l’auteure est d’une touchante sincérité. L’évolution vers l’acceptation de son homosexualité passe par de nombreuses phases, comme l’atteste ce roman. Tout ce temps, ces années à lutter contre la naissance d’un désir, mais un désir qui diffère de la norme, est le témoignage d’un mal être intérieur d’une grande violence. Un roman bouleversant, qui peut contribuer à trouver un apaisement intérieur vers ce qui ne doit pas être un combat, mais une acceptation de soi.
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Beaux Rivages

Beaux Rivages est un roman bouleversant et spectaculaire qui prend rapidement aux tripes. On suit l'histoire d'une femme complètement dépassée par sa vie, on suit avec avidité son quotidien qui ressemble à tant d'autres. C'est beau, c'est poétique, c'est tout simplement fabuleux. J'aimerais lire des livres qui me bouleversent autant plus souvent. L'actrice a beaucoup de talent pour retranscrire les émotions de son personnage. J'admire le courage des femmes qui se reconstruisent après une rupture, on peut toutes passer par là un jour. À lir
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Tous les hommes désirent naturellement savoir

«Tous les hommes désirent naturellement savoir.» C’est par ces célèbres mots que commence la Métaphysique d’Aristote. C’est aussi cette célèbre citation qui donne son titre au 15ème roman de Nina Bouraoui, qui à travers ces lignes, livre son enfance, son histoire familiale entre l’Algérie et la France.



L’auteur se plonge dans ses errances et nous emmène avec elle à travers sa honte, sa culpabilité d’être une femme différente. Une femme qui découvre son homosexualité. Une femme à la recherche de ses désirs et de ses amours. Mais surtout une femme qui cherche à se faire aimer.



Une quête de soi, en parallèle d’une quête identitaire, entre l’Algérie de son enfance et la France de ses années étudiantes. C’est avec la violence née en Algérie que sa honte fait surface et devient viscérale au point qu’elle cherche à s’effacer, à s’engloutir dans ses conquêtes, dans ses errances.



Des errances qui la mènent, peu à peu, à l’acceptation de ses différences.



Fille d’un couple mixte, elle grandit dans l’amour familiale mais elle se sent étrangère entre ses deux pays, mais aussi étrangère au sein de ses propres désirs.



Elle couche les mots pour raconter sa haine d’elle-même, sa haine de ses désirs homosexuels. Elle est tour à tour homosexuelle et homophobe, tiraillée entre ses désirs et son éducation. Grandir dans un pays musulmans laisse des traces, elle devient schizophrène à force de se perdre dans ses choix, ses idées et ses désirs.



Comment trouver sa place, à la fois dans son esprit et dans son quotidien ? Nina Bouraoui exprime avec brio ce tiraillement entre l’éducation et les désirs et enfin l’acceptation de soi.



Un livre qui raconte, comme une histoire, racontée à haute voix et même si cela semble parfois décousu,cette manière de se livrer fait que le lecteur s’immerge dans ses souvenirs.



J’ai grandi en Tunisie et par beaucoup d’aspects, je me suis retrouvée dans ce que raconte l’auteur. La place de le femme, ses désirs, les rejets, mais surtout dans l’opposition que l’on ressent entre éducation et aspirations profondes.



L’auteur se livre et nous parle du déracinement, de son enfance et de sa quête identitaire.



Je ne suis pas fan d’autobiographie et je dois dire que lorsque j’ai sollicité le livre sur NetGalley je n’avais pas compris que cela en serait une. Pour autant, je ne regrette pas cette lecture, qui même si elle m’a déstabilisé par sa construction, a été agréable à lire.


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Tous les hommes désirent naturellement savoir

Pour ma première rencontre avec Nina Bouraoui je ressors de ma lecture avec une impression mitigée.

Je n’ai pas vraiment réussi à m’intéresser à cette histoire très personnelle que nous propose l’auteure.

J’ai eu du mal à suivre ces souvenirs d’enfant et d’adolescente ballotée entre deux cultures, Française et Algérienne.

Lorsqu’en grandissant, elle découvre son homosexualité, l’auteure est également dans le doute et le reniement et même si elle va régulièrement passer ses soirées au Kat, club réservé aux femmes, elle éprouve de la honte en regardant les filles enlacées ce qui ne fait qu’accroître son malaise.



Même si j’ai apprécié cette lecture dans sa première partie, je me suis rapidement lassée de cette confession intime.

Les autofictions me laissent en général indifférente, je n’y vois qu’une thérapie pour l’auteur.



Je note cependant une écriture élégante et précise qui permet une lecture facile.

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Satisfaction

C’est avec un immense plaisir que je découvre le nouveau roman de Nina Bouraoui » Satisfaction « publié le 18 août dernier aux éditions JC Lattès.



Fin des années 1970 – Alger



p. 10 : » Je suis arrivée en Algérie en 1962, après l’Indépendance, pour suivre Brahim que je venais d’épouser. L’Algérie est devenue mon pays. Il sera un jour mon tombeau ; à trente-huit ans, il est déjà celui de ma jeunesse. «



Toute la vie de Michèle Akli tourne autour de son fils Erwan, âgé de dix ans. Un amour inconditionnel et exclusif, au détriment de son couple.



p. 99 : » Erwan a tous les droits, Brahim n’en a plus aucun. «



Ce mariage mixte avec Brahim prive Michèle de toute vie sociale et d’épanouissement.



p. 73 : » Le poids de la terre algérienne sur les épaules des femmes françaises, tunnel sans issue dans lequel nous sommes, courant, nous débattant. «



L’écriture devient alors exutoire. Le carnet unique confident.



p. 21 : » N’ai-je pas toujours été hantée par cette mélancolie que nul pays, nul voyage, nulle évasion ne saurait guérir, soigner ? Cette mélancolie m’aura conduite vers l’Algérie où le passé côtoie le présent, je pense aux vestiges romains qui la parsèment, aux ruines qui scellent le destin des hommes. La terre les attend, les reprendra. «



Quand son fils se lie d’amitié avec Bruce, garçon manqué qui se joue des genres et de l’ambiguïté, Michèle devient mère louve.



p. 157 : » La maternité est un mariage. Les hommes n’y sont pas conviés. «



La force de Bruce face à la fragilité d’Erwan tour à tour s’affrontant puis s’attirant, sous le regard impuissant de Michèle.



La mélancolie devient le théâtre des fantasmes et de la sensualité lorsqu’elle rencontre Catherine, la mère de Bruce.



p. 152 : » Je me fais l’effet d’une tueuse en série, pourtant je suis entrée dans la gueule du loup. «



Cet exil, la narratrice le vit comme l’abandon de ses espérances et la Méditerranée le territoire de toutes les folies.



Dans une Algérie instable et insécuritaire, une femme se noie dans la solitude et l’ennui où l’imagination se confond avec la réalité.



La nature et la mer Méditerranée prennent une place grandissante dans les romans de Nina Bouraoui pour le plus grand plaisir des lecteurs.



Exceptionnellement, j’ai ressenti la nécessité de lire ce roman dans un silence quasi monacal tant l’écriture de Nina Bouraoui stimule par ses mots, dans une explosion sensorielle inédite.



Rares sont les auteurs qui maîtrisent et manient avec autant d’efficacité l’art de la métaphore.



Nina Bouraoui choisit ses mots avec une attention telle que les mots s’enchaînent et dansent pour former une sensuelle chorégraphie poétique.
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Otages

C'est l'histoire d'une femme qui tombe en se disant "jusqu'ici tout va bien" -mais, comme le savent tous ceux qui ont vu "La Haine", "l'important, c'est pas la chute, mais l'atterrissage".

Sylvie, 53 ans, vit avec ses deux fils depuis que son mari l'a quittée. Sans rêves ni ambitions, elle s'investit à fond dans son boulot, même lorsque son patron lui demande d'établir des listes de salariés à licencier. Jusqu'au jour où elle pète un câble.

Je sors mitigée de cette lecture, monologue de 120 pages où Sylvie raconte son présent et son passé, et j'ai apprécié certaines de ses réflexions sur les hommes, les femmes, le désir, la souffrance et le pouvoir. Mais je n'ai pas compris comment elle passe de l'acceptation à la révolte, je n'ai pas perçu la montée du mal être qui va la faire basculer dans une forme de violence.

Néanmoins, ce court roman un peu angoissant est bien servi par une écriture élégante, qui prend quelque distance avec ce qu'elle relate, ce qui confère une étrange distorsion au récit. Comme si les mots ne correspondaient pas aux actes.

Mais l'ensemble reste frustrant par rapport à mes attentes.
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Beaux Rivages

Une auteure que je découvre à la lecture de ce roman, qui est l'autopsie d'une rupture. Une grande introspection, presque une étude clinique, avec passage obligatoire dans le cabinet d'un psychiatre. Un livre qui n'est pas mal écrit, loin de là, mais qui présente des longueurs. Chacun réagissant d'une façon différente face à une rupture, je ne me sens pas vraiment en phase avec cette histoire... Compte-tenu de l'âge de l'héroïne du livre, je suis assez surprise par ses réactions qui me semblent assez immatures. Une note moyenne accordée, à cause du regard distancié que je porte sur cette histoire.
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Tous les hommes désirent naturellement savoir





💕🌈💕🌈💕



Se souvenir…

D’Alger. De ma vie avant.

Des garçons puérils, au regard glissant. C’est la peau de ma mère qu’ils désirent. Testostérone en stock. Ils me dégouttent.

De cette ombre qui l’a agressée, déchirée, bafouée un soir. C’est mâle. Ça me répugne.

Je suis avec papa. Je suis son double masculin, le fils de substitution que mes parents n’ont pas eu.

Je suis pied noir, je suis blanche. Je fuis la haine des hommes, les massacres de Kabylie.

Retour en France…



Savoir…

Rennes. La vie avant moi.

Grand-père absent. Grand-mère fuyant.

Parce que tu es blonde maman. On n’épouse pas un musulman quand on est blonde, c’est grand-mère qui l’a dit.

Alors on t’ignore. Encore. On t’a toujours ignorée. Avant ça, on a laissé l’ami entrer, te toucher. On ne voyait rien. Que racontes-tu ma fille. Tu ne seras jamais bonne à rien.

Exil…



Devenir…

Paris. Je deviens femme. Mais ce n’est pas moi dans ce corps.

𝘑’𝘢𝘧𝘧𝘳𝘰𝘯𝘵𝘦 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘧𝘰𝘳𝘤𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘧𝘳𝘢𝘨𝘪𝘭𝘪𝘵é𝘴 : 𝘮𝘢 𝘯𝘢𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘦𝘵 𝘮𝘢 𝘷𝘪𝘳𝘨𝘪𝘯𝘪𝘵é.

Je me débats dans cette chrysalide. Je deviens un papillon de nuit, écumant les boites à la rechercher d’une identité. Je suis la blanche héroïne. Je fais mes emplettes aux amphet’.

J’écris. Je crie. C’est ma thérapie pour m’assumer…



Être… Enfin…





💕🌈💕🌈💕







🎶

𝘓'𝘰𝘮𝘣𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘦𝘴 𝘤𝘪𝘭𝘴 𝘶𝘯 𝘴𝘦𝘶𝘭 𝘳𝘦𝘨𝘢𝘳𝘥

𝘓'𝘰𝘮𝘣𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘦𝘴 𝘤𝘪𝘭𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘶𝘯 𝘳𝘦𝘮𝘱𝘢𝘳𝘵

𝘓𝘦 𝘱𝘭𝘢𝘪𝘴𝘪𝘳 𝘧𝘢𝘤𝘪𝘭𝘦 𝘭𝘦𝘴 𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘥'𝘶𝘯 𝘴𝘰𝘪𝘳

𝘔𝘦𝘶𝘳𝘦𝘯𝘵 𝘥'𝘶𝘯 𝘰𝘶𝘣𝘭𝘪 𝘴𝘶𝘣𝘵𝘪𝘭 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘯œ𝘶𝘥 𝘥'𝘶𝘯 𝘧𝘰𝘶𝘭𝘢𝘳𝘥

𝘊𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴

𝘚𝘪 𝘰𝘯 𝘳𝘦𝘴𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘧𝘢𝘤𝘦 à 𝘧𝘢𝘤𝘦 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘶𝘯 𝘮𝘰𝘵

𝘚𝘢𝘯𝘴 𝘶𝘯𝘦 𝘨𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘦𝘧𝘧𝘢𝘤𝘦

𝘊𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴

𝘌𝘵 𝘫𝘦 𝘣𝘰𝘪𝘴 𝘫𝘦 𝘣𝘰𝘪𝘴

𝘌𝘵 𝘫𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘴𝘢𝘰𝘶𝘭 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘪 𝘴𝘢𝘰𝘶𝘭 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘪

🎶

Combien de temps, 𝗦𝘁é𝗽𝗵𝗮𝗻 𝗘𝗶𝗰𝗵𝗲𝗿





Les paroles de cette chanson de Stephan Eicher, citée dans le livre, résonnent en filigrane au fil de cette lecture.



En toile de fond, les années 80 et 90. C’est le début de la démocratisation de l’Algerie. C’est les années Sida en Europe. C’est l’éveil d’une homosexualité qui ne s’assume pas encore pour des milliers de jeunes français et françaises.



Roman poignant, au style poétique, direct, tranchant, écrit au présent pour mieux s’ancrer dans le quotidien d’une jeune héroïne anonyme à la recherche des sens et de sa sexualité. Un excellent roman de Nina Bouraoui !
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Otages

Sylvie Meyer étouffe, prisonnière de sa tristesse et du regard d’autrui.

Pour se rendre libre, pour échapper à son destin linéaire, elle fait une grosse connerie : prendre en otage son patron. Elle y gagnera la prison mais aussi, une fois de plus, la liberté. Elle se sent bien incarcérée, parce qu’elle n’a plus rien ni personne à craindre.

Otages, c’est le récit d’une femme que les violences refoulées ont fini par consumer de l’intérieur. Otages, c’est la mort lente d’un mariage que l’auteure décortique avec amertume et lucidité. Otages, c’est l’histoire du pétage de plomb d’une cadre de 50 ans qui réalise sur le tard qu’elle a gâché sa vie pour les autres. Otages, c’est la révélation, tardive dans le roman, d’un viol sur adolescente qui marque à jamais. Si vous en avez marre de mes « C’est… », ne lisez pas ce roman, il en est truffé. Le style s’en trouve très alourdi. Ce n’est pas la seule maladresse. Quand l’auteure parle des hommes ou des femmes, elle joue facile, use de poncifs et de lieux communs. Mais quand elle se centre sur Sylvie Meyer et sa relation aux hommes de sa vie (en bien ou en mal), alors sa prose décolle et nous offre de vrais moments de grâce. Il y a aussi quelque chose qui sonne faux dans ce livre, une volonté de rester neutre, dans le gris, en passant d’une posture très féministe et virulente à une posture plus indulgente pour la gente masculine… en quelques pages. Caroline de Haas le matin, Élizabeth Lévy l’après-midi… pour ainsi dire. Je suis un peu charmée, mais surtout perplexe.

Bilan : 🌹🔪

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Beaux Rivages

je suis peut-être un peu sévère mais j'ai trouvé ce livre fade, sans saveur. J'ai lu Beaux rivages comme si je regardais un catalogue ou que je lisais un descriptif mais je n'ai à aucun moment ressenti de l'émotion.

Il y a trop de distance, pas assez d'implication et si celles et ceux ayant vécu une séparation peuvent à un moment donné se retrouver dans une ou deux pensées, je ne pense pas que cela aille au-delà, le ressenti, les sentiments ne sont pas assez forts, pas assez "vrais".

Le point positif c'est que Nina Bouraoui n'est pas tombée dans le larmoiement ce qui est le risque avec un thème comme la séparation, mais en contrepartie le texte reste "froid". En tout cas, je n'ai pas été touchée.
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Otages

J'ai beaucoup aimé la justesse de ton de Nina Bouraoui dans la première moitié de ce court roman lorsqu'elle décrit l'état d'esprit de Sylvie Meyer, la cinquantaine , épouse, mère, salariée de la Cagex , souffre douleur de son patron .



Une femme aux multiples vies, une femme ordinaire en quelque sorte .



Lorsque son mari la quitte, elle ne s'apitoie pas sur son sort, elle continue d'avancer.



Lorsque son patron la charge des sales besognes, elle obéit .



Elle ne fait pas la couverture de Elle, elle ne passe pas à la télévision au JT de 20 heures, elle avance seule jusqu'au déraillement parce que c'est sa soupape pour continuer à se regarder en face ...



Puissant récit , émouvant parce que c'est celui de la vraie vie et que son portrait reflète aussi un peu le notre . Nous sommes tous des otages .



Je me suis demandée au cours de cette bien trop courte lecture ce que les hommes pouvaient ressentir devant cette figure si féminine mais l'excellente critique de Sebthocal m'a apporté la réponse .

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Otages

Avec ce roman réécrit à partir d’une pièce de théâtre en 2013, Nina Bouraoui livre un roman fort, vrai et préignant sur la violence sourde de notre société faite aux femmes. Son héroïne est Sylvie Meyer, 53 ans, mère de deux jeunes fils, séparée de son mari depuis un an, qui travaille dans une entreprise de caoutchouc, où le patron lui demande de faire des heures supplémentaires et de surveiller les autres salariés, ce qu’elle accepte comme elle n’a pas bronché quand son mari est parti. Jusqu’à ce jour où, après que son patron l’a engueulée et humiliée, elle se révolte. Et cette force est incroyable de la révolte sourde et une volonté de sortir de la souffrance. La lecture est un dur miroir des quotidiens classique à l’aune de la vulnérabilité des femmes que nous pensions avoir dépassés. Une lecture percutante !

Merci #Netgalleyfrance #netgalley #otages

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