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Critiques de Nina Bouraoui (516)
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Beaux Rivages

"Beaux rivages" est le récit d'une séparation, thème universel s'il en est.

L'héroïne décrit son parcours avec précision et la douleur qu'elle ressent est palpable à travers ses mots, toujours justes.

Ce livre m'a fait du bien car il met des mots sur des sensations déjà ressenties et parfois difficiles à exprimer.

L'écriture de Nina Bouraoui est fluide et j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture.

"Beaux rivages" : un joli titre pour une jolie découverte.
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Poupée Bella

Ce journal évoque les deux amours de Nina Bouraoui : les femmes et l'écriture.

Il démarre le 30 octobre 1987 à l'occasion de sa première sortie au Katmandou la célèbre boite de nuit parisienne ouverte par la non moins célèbre Elula Perrin . de fréquenter ce club , haut lieu lesbien alors à la mode , lui permet enfin d'affirmer sans honte ni complexe qu'elle aussi est une femme qui préfère les femmes.

Ce journal qui se termine en juin 89 décrit les nuits passées à danser, mater et chasser en compagnie de Julien son alter ego masculin. Pas question d'amour dans ces lignes car si les garçons n'ont pas de coeur, les filles cachent qu'elles en ont un et leurs rencontres sont toujours éphémères. De toute façon le coeur de Nina appartient toujours à Marion, une amoureuse perdue depuis longtemps.

Dans ce récit la belle amazone nous dévoile que pour elle, l'amour et l'écriture sont indissociables: l'écriture est un acte amoureux qu'elle pratique avec fougue et passion.

Les phrases courtes, le rythme saccadé, comme sous la lumière des stroboscopes, ont exercé sur moi une attraction quasiment hypnotique. Je n'ai pas pu lâcher le livre avant de l'avoir terminé.

J'avais découvert Nina Baraoui avec " la voyeuse interdite" son premier roman dont je n'avais pas su dire si j'avais aimé ou non et j'ai ressenti exactement la même perplexité devant " poupée Bella " Je crois que pour moi l'essentiel avec les livres de Nina Bouraoui n'est pas d'aimer ou non mais d'être secouée, dérangée et toujours étonnée par son verbe ardent.
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La Voyeuse interdite

N°77 – Septembre 1991.

LA VOYEUSE INTERDITE- Nina Bouraoui - Gallimard.



Être une femme dans les pays du Maghreb est une malédiction. Elle porte en elle tous les maux (« Fille, foutre, femme, fornication, faiblesse, flétrissure commencent par la même lettre »fait-elle dire à son père. Ainsi, si l'enfant est un garçon, sera-t-il choyé (et ses parents honorés), si c'est une fille, elle sera rejetée de la cellule familiale, ses parents deviendront ses bourreaux, ses gardiens et sa vie sera celle d'une recluse avec seulement le droit de voir le monde extérieur à travers une fenêtre voilée comme le visage d'une femme musulmane. Elle n'échappe pas aux mutilations sexuelles, aux frustrations qui font naître des fantasmes et de la haine parce que c'est ainsi depuis des millénaires, que cela se passe avec la complicité de la mère puisqu'elle perpétue, presque malgré elle, une tradition au point de lui enlever tout sentiment maternel.



Sur la femme repose le travail domestique, l'abnégation, les maternités répétées qui lui déforment le corps, avec l'obligation morale d'enfanter des mâles. Une jeune file est le désespoir d'une famille, elle se doit de se voiler le visage surtout quand elle devient une tentation pour les autres hommes, épouse, elle reste soumise à son mari , elle est sa chose, l'objet de son plaisir sous peine de manquer gravement aux usages.  de cette jeunesse recluse, la femme arabe s'accommode comme elle peut avec des souvenirs absents qu'elle se fabrique (« On arrange son passé comme on peut surtout quand on est une femme en pays musulman ») et les mots remplacent les sensations interdites, redessinent le bonheur qu'elle n'a pas connu. La seule échappatoire c'est le mariage sans qu'elle sache vraiment qui sera son époux (« Une femme musulmane quitte sa maison deux fois, pour son mariage et pour son enterrement »). Pour les femmes de sa parentèle, ses noces sont une fête, pour son père c'est l'occasion d'une transaction lucrative, pour elle c'est un deuil, un de plus après celui de son enfance. Il débouchera sur une nouvelle forme de solitude. A lire Nina Bouraoui, il plane sur son roman, l'ombre constante de la mort comme un refus de sa condition, comme une délivrance aussi.



Le style du livre est à la mesure de cette violence tant extérieure qu'intérieure. Elle est le quotidien de cette jeune fille musulmane dont elle porte ici le témoignage. Les mots ont une intensité poétique extrême quand elle évoque les paysages grandioses et solitaires du désert, il prend des accents surréalistes qui confinent au délire pour évoquer ses souffrance que seule la mort peut interrompre. Cet ouvrage se termine par une nouvelle vie de la jeune file quI après l'épreuve sans joie de la défloration va devenir une femme puis une mère sans qu'on sache vraiment si elle brisera le cercle infernal de cette tradition ou s'en fera la complice et infligera à se filles les souffrances qu'elle a elle-même subies de la part de ses parents.



Il est des livres qui, une fois refermés laissent à leur lecteur un sentiment indéfinissable. Celui-ci veut porter un témoignage actuel sur la condition de la Jeune fille et de la femme en pays d'Islam. Il est à ce titre intéressant tant par le style que par son aspect documentaire. Pour le lecteur français, il est cependant un peu déroutant face à la perception qu'il peut avoir des pays arabes et de leur évolution face à l'influence occidentale et aux manifestations de libéralisations de la société maghrébine.





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Otages

Texte court sur les violences faites aux femmes tout au long de leurs vies, dans le cadre de la famille, au cours de leurs vies amoureuses, au travail, partout.

Sylvie nous représente toutes, plus ou moins. C'est une femme lambda qui fait de son mieux dans sa vie. Mais un jour, elle va se révolter.

Nina Bouraoui a écrit un texte fort, dans un souffle, toujours très juste. Pour moi, elle rejoint les combats d'Annie Ernaux. Un livre que je n'oublierai pas et un auteur que je vais suivre désormais.
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Beaux Rivages

Une histoire simple, universelle, que le quinzième roman de Nina Bouraoui, écrivaine franco-algérienne désormais consacrée. L'histoire d'une femme... et d'un homme. D'une femme indépendante et expérimentée qui se retrouve aimant et amante d'un homme tout aussi indépendant et tout aussi expérimenté.



Huit ans de vie... (presque) commune, l'une habitant Paris, lui Zurich, heureux de se retrouver (presque) régulièrement pour jouir de la vie et de leurs corps.



Hélas, toutes les (presque) belles et grandes histoires ont une fin, pas toujours heureuse pour l'un des deux, en général la femme.



C'est alors la séparation (à cause d'une autre femme, bien sûr, peut-être plus jeune, peut-être plus belle, en tout cas plus attirante)... mais non la rupture, l'une attendant le retour de l'amant prodigue, l'autre ne pouvant se détacher d'une femme longtemps aimée et toujours respectée.



Une histoire au sujet simple et (presque) banal, mais c'est aussi et surtout, et c'est ce qui est intéressant, la philosophie de l'amour «libre» et la psychologie des êtres éperdus et perdus ou, tout simplement, l'histoire du bonheur, de la «trahison» (l'infidélité), de la «descente aux enfers», de la jalousie et même de la haine (la femme «voleuse» devenant plus importante que le coupable lui-même), puis la recherche de solution(s) pour se relever et «s'en sortir».

Avis : Un roman d'amour... certes moderne mais qui se vit à l'ancienne. Concerne toutes les femmes... d'ailleurs et d'ici. Déprimant parfois, encourageant à la fin. Se lit seul (e)... et en cachette de l'être aimé (e). Se lit facilement et rapidement malgré les longues phrases, toujours claires (exemple de la plus longue qui va de la p 28 à la p 33).

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Beaux Rivages

Au bout de sept années d'un bonheur qu'elle croyait partagé et sans nuages, Adrien met autant d'empressement à quitter A. qu'il en a mis à la courtiser lors de leur rencontre. Elle n'a rien vu arriver et le choc est brutal quand son compagnon lui annonce sans ménagement et par le biais d'un sms qu'il renonce à la rejoindre comme à l'ordinaire dans son appartement parisien, éprouvant un soudain et pressant besoin de retrouver sa liberté. Une évidence se fait jour dans l'esprit de la narratrice : Adrien a rencontré quelqu'un d'autre !

Mis au pied du mur, ce dernier finit par lui avouer qu'il est épris d'une autre femme et qu'il la quitte. A. va alors mener l'enquête, allant jusqu'à assouvir sa curiosité insatiable par le biais des réseaux sociaux, s'enférant encore plus dans son obsession pour cet amour perdu. Journal de bord d'une cuisante déception amoureuse, le récit de Nina Bouraoui nous immerge dans la taraudante introspection de cette femme qui cherche à mettre à jour les actes qu'elle n'a pas su interpréter, les signes qu'elle a refusé de voir ou les mots qu'elle n'a pas voulu entendre. Dans son esprit embrumé par le déni et la certitude de vivre un amour immuable, elle imagine en vain le moyen de récupérer son bonheur envolé. La descente aux abîmes sera longue avant d'aborder des rivages plus cléments...



"Beaux rivages", roman intimiste abordant les affres et les désillusions d'un chagrin amoureux, est à la fois intemporel et dans l'air du temps. Narré à la premier personne, ce récit retrace les différentes étapes d'un chagrin d'amour vécu en direct : la douleur ressentie, l'amertume, les ruminations intérieures et le pénible cheminement menant à la reconstruction et à la "guérison"... J'ai apprécié la lecture de ce texte à la fois profond et léger, poétique et réaliste, et qui sonne avec beaucoup de justesse. Percutants et riches en mots qui claquent, les écrits de cette auteure ne manquent pas de sel. le thème universel des amours déçus est traité sans pathos excessif, avec beaucoup de sensibilité et un zeste d'ironie qui nous évite de frôler l'indigestion de sentiments mélodramatiques. Voilà un récit qui devrait aider les chats échaudés à apprivoiser l'eau froide avant de retrouver la douce chaleur du bonheur ronronnant retrouvé. Car oui, n'en doutez plus, comme nous le rappelle si justement Nina Bouraoui à travers cette autopsie fouillée d'une rupture, la vie continue après une déception sentimentale !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Mes mauvaises pensées

Un livre étrange qui ne contient pas de chapitres ni alinéas. Les 268 pages de texte n'offrent aucune interruption ou quelconque pause. C'est une écriture sans interruption et sans structure. C'est un livre qui ne présente pas une vraie histoire ou un récit traditionnel. L'oeuvre est plutôt une narration continue d'une femme qui raconte ses réflexions et pensées à son thérapeute. le livre donc consiste en un flot fluide de pensées, de réflexions, de souvenirs et d'associations. C'est une façon originale de transmettre des sentiments confus d'une personne troublée. On pourrait s'imaginer facilement que les pensées d'une personne troublée se déroulent comme ça. En effet, l'oeuvre est impressionnant. Composer un récit tellement original et utiliser un style tellement fluide, ça exige du talent.

Cependant, malheureusement, le livre ne m'a pas plu. Bien que je puisse suivre et comprendre le texte sans problème ni dictionnaire, je trouve la lecture un peu fatigante et surtout peu captivante. Après avoir terminé un livre comme ça, on comprend mieux les fonctions indispensables des alinéas et des chapitres dans un récit ! J'ai eu quelques difficultés terminer le livre, en effet je l'ai abandonné après environ la moitié du texte.

Le livre a gagné le prix Renaudot en 2005.




Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Sauvage

"Et parfois ça me dérange, ou ça me fatigue, de me dire que Sami n'existe que par moi, parce que ça m'oblige à exister, à garder les yeux bien ouverts, à m'inscrire dans le monde alors que bien souvent j'aimerais m'en soustraire, prendre la fuite, à mon tour."



Mon avant-dernière lecture dans le cadre du Prix France Océans, Sauvage est l'histoire d'une absence et d'une métamorphose. La disparition, c'est celle de Sami. La transformation, celle d'Alya, une adolescente algéroise confrontée à la perte de son ami, au seuil de l'année 1980. Son adolescence à fleur de peau, entre deuil et force de vie, doutes et questionnements métaphysiques, spiritisme et rationalité, est rendue par un long monologue intérieur ininterrompu, au rythme décalé et saccadé, qui passe par des métaphores puissantes et inédites (voir par exemple la scène de la noyade).



"Et même si ma vie a changé depuis la disparition de Sami, je dois rester là, sous le ciel et non dans le ciel, sur la terre et non dans la terre. C'est obligé, c'est un devoir et c'est un honneur aussi, parce que ça veut dire que je suis plus forte que la peur. Que j'ai réussi à me sauver de moi-même, c'est-à-dire de la mélancolie qui tombe comme la pluie sur mon visage, parfois."



Encore une fois, Nina Bouraoui réussit à secouer le lecteur et à l'interroger dans le tréfonds de son être. La lecture peut plaire ou ne pas plaire, mais elle laisse difficilement indifférent, tant on touche là à l'intime. Le style de l'auteure ne m'avait pas accroché lors d'une précédente lecture (ancienne il est vrai), mais ici, derrière le caractère spécial de la narration, on est soufflé par la vivacité, l'énergie de cette écriture qui convoque les sens, et la justesse des propos sur le deuil. Très belle abstraction.



"Il y a tant de personnes à rencontrer, il y a si peu de personnes que l'on aime vraiment, c'est-à-dire à qui on pourrait confier sa vie."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Tous les hommes désirent naturellement savoir

J'ai déjà lu quelques livres de Nina Bourai que j'ai appréciés.

Ici elle nous fait part de ses souvenirs, de sa vie, de son homosexualité, de sa jeunesse en Algérie, de sa vie en France.....

De courts chapitres intitulés « se souvenir, « savoir », « devenir ».

Tout est raconté pêle-mêle, en vrac.

J'avoue avoir modérément apprécié.

Je n'ai pas retrouvé le style que j'avais aimé dans ses autres livres.

Ce livre relève plus du journal intime que d'un sujet de livre.

Je m'y suis ennuyée et y ai trouvé peu d'intérêt.

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Otages

C’est l’histoire d’une femme mûre que son mari a quitté après presque un quart de siècle de vie commune et en lui ayant fait deux enfants. Elle s’est réfugiée dans le travail mais l’époque change et même cela n’est plus satisfaisant. Elle veut prendre sa revanche sur ce monde qui l’a malmenée et accomplit une action anti-sociale : la prise d’otage de son patron. Même si ce geste est absurde, il l’a libérée d’une certaine tristesse qu’elle traîne depuis son adolescence. A la fin du livre, j’ai compris son désespoir et même si je ne cautionne pas son geste, il est excusable au vu de son passé. C’est la revanche d’une femme ordinaire sur son destin et c'est superbement écrit.
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Otages

Ce roman est un long monologue, celui d’une femme de 53 ans, Sylvie Meyer, qui ne supporte plus d’endurer sa vie.

Employée modèle citée en exemple mais exploitée par son patron, l’héroïne, soumise depuis sa plus tendre enfance, ne dit mot lorsque son mari la quitte sans explication ni quand son patron lui demande de lister les personnes néfastes à l’entreprise qu’il veut virer.

La souffrance, ça la connait à Sylvie, même que ça lui colle à la peau. Mais elle l’endure car, dit-elle, la souffrance, c’est « notre histoire de femmes »

Elle accepte tout, jusqu’à l’humiliation. C’est qu’on ne change pas comme ça.

Et un jour, il y a la goutte qui fait tout déborder. Sylvie s’empare d’un couteau, part sans but au volant de sa voiture…et tout s’enchaine jusqu’à la tragédie. Pourtant, bien qu’elle ait perdu les pédales, elle reste d’une lucidité effroyable.



Le rythme de l’écriture colle bien au récit. D’un côté les confidences de Sylvie, dans un style sans affèterie, de l’autre les ordres du patron.

Ce court roman est bien construit, il tient en haleine jusqu’à la chute finale, et pourtant j’ai eu du mal à m’immerger complètement dans le destin de cette femme très solitaire. C’est l’histoire de la violence ordinaire avec un beau portrait de femme que nous offre Nina Bouraoui mais son aspect clinique tient l’émotion à distance, ce que j’ai regretté.

En contrepoint, les hommes sont absolument détestables, que ce soit le prédateur sexuel, le mari déserteur, les flics méprisants ou le patron dictateur, ils n’ont aucune once d’humanité. Du mauvais côté de la barrière, la femme soumise et qui endure la loi des hommes, du bon côté, le mâle tout puissant, et ça frise la caricature.

Il y a aussi un passage pas très explicite, et c’est au lecteur de deviner ce qui s’est réellement passé, et cela m’a gênée dans ma lecture.

Sentiment mitigé, donc, pour cette lecture très volatile.

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Grand Seigneur

J’aime me plonger dans les textes de Nina Bouraoui. Souvent autobiographiques, ils dégagent des émotions qui s’incrustent et restent quelques temps après la fermeture de la dernière page.



Dans « Grand seigneur », elle décide de nous parler de son père alors que celui-ci approche de son dernier souffle. Devant cette fin qui apparaît inéluctable, elle se remémore tous les moments à ses côtés. Les souvenirs de son enfance, ses échanges avec lui, sa manière d’être, il nous est présenté à l’image de sa mémoire.



Son récit est déstructuré. Alors que l’autrice suit les derniers jours de son paternel, lui vient en tête des souvenirs disparates. Elle nous les livre tels quels, naviguant dans l’espace et le temps. Ces instants de vie forment un kaléidoscope de la relation entre le patriarche et la fille.



En général, je constate que ce genre de livres est plus utile à la personne qui l’écrit qu’à celle qui la lit. L’écrivaine se sert avant tout de ses mots comme d’un exutoire, afin de pouvoir affronter cet évènement qui la désoriente complètement. D’autre part, elle est plongée dans l’émotion et n’a pas de recul. Elle souhaite lui rendre hommage et ne se rappelle donc que des bons souvenirs. Pour nous, lecteurs, l’histoire nous apparait comme un éloge à son père, sans nuance et sans réelle objectivité.



Abstraction faite de ces petits détails accessoires, j’ai été ravi de renouer avec la plume magnifique de Nina Bouraoui. Sa maîtrise de la langue et sa poésie donnent de la consistance à ses émotions. Elle nous partage son chagrin avec délicatesse et sans jamais tomber dans le pathos. Ce court récit est bouleversant parce que le thème est universel. Étant donné qu’il peut concerner tout le monde, il déclenchera j’en suis sûr, une vague de nostalgie en vous !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Les couleurs des émotions

J’aime bien ce genre de recueils de nouvelles écrites par des auteurs célèbres ou non au service d’une bonne cause. En effet, cela permet de faire un petit geste utile tout en ayant bonne conscience en sortant de la librairie en ayant acheté un livre en plus alors que ma PAL atteint déjà des hauteurs vertigineuses. Par ailleurs, même s’ils sont souvent de qualité inégale, on y découvre généralement une ou deux pépites.

Alors je dois bien avouer que dans celui-ci, je n’ai pas trouvé de pépite (même si j’ai bien aimé le texte de Philippe Claudel), mais ce n’est pas bien grave, cela fera un peu d’argent pour l’UNICEF et les enfants d’Ukraine.

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Avant les hommes

Nina Bouraoui a choisi de parler de l’adolescence. Dans ce roman, Nina Bouraoui essaye de répondre à cette question : Que se passe-t-il dans la tête d’un adolescent attiré par les garçons ? Il s’agit de Jérémie qui vit avec sa mère dans un pavillon. La cité proche, le père absent, les troubles identitaires, la solitude ardue, on est en été, Jérémie fantasme sur son amour pour Sami. Il fume des sticks de shit pour finir ce qu’il est. Ce livre raconte l’étape qui précède l’amour avant d’entrer dans la conscience de l’humanité et avant de devenir adulte. “La jeunesse est l’âge de tous les dangers, la drogue, la délinquance”. Tout est à la fois excitant et terrifiant. Jérémie est un garçon sensible. “Je me sens proche des cassés et des fragiles. J’ai peur que les gens abîmés ne tombent dans l’abîme”, confie la romancière à un journal français. Avant les hommes est une fulguration. On y attend, entre deux heures électriques, les coups de tonnerre de la vie. La romancière dit que chaque nouveau livre est pour elle comme un laboratoire. Elle parle vite et bien. Elle a des images fulgurantes, des effacements soudains, des sensibilités visibles : “Je ne mets pas de barrières entre moi et le réel”, dit-elle.

Avis:Dans ses romans, l’amour. le désir, la folie, et l’ambiguïté se côtoient.

Après la sortie de ce roman, elle affirme : “J’ai terriblement manqué de Dieu étant enfant. Mais il faut que je me montre raisonnable même si la mort demeure inacceptable : nous ne sommes pas éternels”.
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Otages

Otages, un roman court et poignant qui donne à réfléchir ..

Au début, j'ai eu l'impression que le nœud était défait et que la suite n'allait rien apporter de plus. On apprend dés les premières pages que le mari de Sylvie l'avait quittée après tant d'années de monotonie et d'endurance au sein d'un mariage ayant perdu l'essentiel sur lequel il devrait être bâti : La présence de l'un pour l'autre.. Celle-ci, accablée par le travail et ses conditions finit par jeter l'éponge et s'en prendre à son patron qu'elle juge responsable de son désarroi.

Sylvie sera donc punie ..

Personnellement, je ne m'attendais pas à un rebondissement tel que la révélation faite par la suite qui met l'accent encore une fois sur l'atrocité de la vie et de l'homme et les répercussions de quelques minutes affreuses et offensantes sur le restant d'une vie car le futur n'est que le reflet du passé, quoique l'on puisse faire pour le modifier, il nous rattrape quand on s'y attend le moins ..



Je me contente de ces quelques phrases pour décrire ce livre qui m'a, du moins que l'on puisse dire, marqué pour ne pas révéler la fin à ceux qui ne l'ont toujours pas lu et que j'invite à le faire :)
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Beaux Rivages

Elle écrit un roman sur la rupture amoureuse, sur l’après-rupture. Ce n’est pas un roman vers lequel je serais aller spontanément, mais voir l’auteure en parler m’en a donné envie.

Adrien rompt avec A. après 8 ans de vie de couple à distance. La rupture est brutale, froide, par SMS. Commence alors « l’autopsie » de cette rupture. A revient sur son histoire avec Adrien, l’analyse, cherche des éléments pour comprendre, trouver des signes qui lui auraient échapper. Elle rumine beaucoup, mais doit tourner la page sur son couple.

Les étapes du deuil amoureux sont là : le déni, la tristesse, la colère, la jalousie. Je reviendrai sur la colère et la jalousie, sentiments nourris par les réseaux sociaux. En effet, A apprend qu’Adrien l’a trompée avant d’avoir rompu. Ultime provocation que lui fait celle qui l’a évincée en publiant des clichés de leur relation. Ceci alimente ainsi son ressentiment, sa jalousie et donne lieu à des passages vraiment intéressants. L’impact des nouveaux canaux de communication sur une relation amoureuse ou sur une rupture sont clairement abordés ici, avec les addictions que cela engendre et les dérives aussi. Enfin, si elle parle de la rupture, la reconstruction compte tout autant. Ce que traverse A sont autant d’étapes qui vont l’y amener.



Tout au long de ce roman, Nina Bouraui nous entraine au plus près des pensées et des sentiments, sans tomber dans le pathos. Bien qu'à un moment on ressente que les actes, les pensées de A. tourne un peu en rond et ne font pas avancer le récit, on espère tout de même qu'elle va aller de l'avant. Cest cette espoir et le style agréable de l'auteur qui m'ont entrainé à poursuivre. Finalement j’ai été emportée tant par le récit, que par son écriture sensible et rythmée, non dénué d’humour d’ailleurs.
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Grand Seigneur

Le père de Nina Bouraoui est sur le point de mourir d'une très grave maladie. Dans ces derniers instants, sa famille l'entoure et Nina se retourne sur ses souvenirs avec son père, ce grand seigneur.

C'est un texte emprunt de tendresse.

C'est un témoignage d'amour d'une fille pour son père.

Elle essaye de faire face à la perte de son père au mieux.

En revanche, même si c'est très bien écrit. Je me suis perdue dans les phrases très longues. J'ai eu le sentiment que l'auteure prennait de la distance avec ses souvenirs pour mieux les analyser, sans se perdre dans l'émotion. Du coup, je n'en ai pas ressenti autant que je m'y attendais.

Bref, c'est un roman digne et tendre.
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Grand Seigneur

Un récit intime et d’une grande émotion. Dans ce livre, Nina Bouraoui évoque la fin de vie de son père entré en soins palliatifs en mai 2022. Elle revient sur ses souvenirs d’enfance, d’adolescence, de jeune femme dans les années 1980. Elle retrace l’histoire de son père, essaie d’imaginer ses pensées et le remercie pour ce qu’il a pu lui apporter. Au sein des souvenirs algériens et français, elle se confie également sur sa relation amoureuse avec A.



C’est un très bel hommage à son père, ce Grand Seigneur à la vie trépidante.



J’ai ressenti une forme d’apaisement dans ce livre. Habituellement, l’écriture est plus violente, plus vive. Ici, il y a beaucoup de tendresse et de douceur. Les mots deviennent des phares dans l’obscurité du deuil.



Pour faire face à la douleur, l’écriture est-elle un remède face aux blessures de la perte d’un père, et plus largement d’un proche ? L’écriture, peut-elle réparer les maux par les mots ?



COUP DE COEUR !
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Avant les hommes

Ce court récit est très fort dans la fusion entre le fond et la forme. Rédigé sous forme de carnet factuel et poétique, le propos est ponctué de réflexions philosophiques qui vont loin. Jérémie nous conte son été isolé et loin de son amour secrètement assumé, mais non consommé. Sa consommation se jette donc sur le shit à défaut de sexe. Jérémie veut un homme. Son corps brûle. Le lyrisme de la langue libre nous emmène aux confins du symbolisme. La fusion des corps : il n'y a que cela. Le livre pourrait être réduit à cet idiome, mais la poétique nous transporte bien au-delà de ce qui est racontable. Alors, vous voulez vous offrir une évasion estivale sulfureuse, n'hésitez pas !
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Otages

"Otages" c'est l'histoire d'une femme, Sylvie Meyer, 53 ans, qui du jour au lendemain se retrouve seule car son mari l'a quitte, avec deux fils adolescents. Sylvie travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Sylvie est une employé modèle, très impliquée dans l'entreprise, qui a le sens de l'effort, le sens des mots, et une très bonne éducation. Elle est ce lien direct encore les ouvrières, qu'elle surnomme ses abeilles et le patron Andrieu. Jusqu'au jour où Sylvie commet un acte irréparable.



Nina Bouraoui peint une femme ordinaire de notre époque. Une femme qui se retrouve enfermée entre une déchéance professionnelle comme amoureuse. Une femme prise en otage par l'amour et le travail car les deux ne peuvent être dissociés de l'être humain.



Dans ce nouveau roman, Nina dénonce les violences faite aux femmes dans la société et montre qu'on dépend de notre passé et de notre histoire. Le concept de liberté qui empreigne tous les romans de l'auteure est une nouvelle fois omniprésent, car la liberté n'existe pas.



La plume de Nina Bouraoui vous transperce tellement elle est puissante. Elle retranscrit la beauté de la femme mais aussi la violence à travers un texte fort, poignant, pleins d'émotion et d'une grande intelligence.



L'auteure donne la voix aux otages de l'amour et du monde professionnel, en zoomant sur une en particulière (Sylvie Meyer) à travers une précision des sentiments qui traversent cette femme en crise. Une lecture coup de poing ! Bravo Nina !
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Cet auteur internationalement connu recrute un secrétaire particulier. Il a rencontré plusieurs candidats et son choix s'est porté sur Richard, un jeune américain particulièrement brillant. Au cours d'un dernier entretien il lui pose une question fondamentale pour lui : « Êtes vous mobile, Richard ? » Quel est le nom de cet auteur ?

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