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Critiques de Nnedi Okorafor (253)
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Binti, tome 1

Du fond, de la créativité, Binti est une novella très prometteuse qui met en lumière une jeune femme pleine de fougue. Ce space opera oppose le peuple des Méduses aux êtres humains, un conflit qui surgira dramatiquement dans la vie de la jeune femme. Les thématiques sont abordées avec élégance, avec des mathématiques au cœur de l’équation. L’obtention des deux prix font grimper des attentes qui seront sans doute déçues en raison du format trop court pour exploiter son potentiel, et d’un traitement YA. Mais pour 100 pages, c’est plutôt très engageant.



Voici une novella qui a relevé toutes les promesses contenues dans son tome d’ouverture. Si initialement, le premier volume avait un petit parfum de Young Adult de grande qualité, Nnedi Okorafor a sauté le pas et nous propulse dans un space opera sensible et subtil centré sur les difficultés relationnelles entre peuples ou personnes ayant de fortes discordes – ou conflits. J’ai été enthousiasmée par cette lecture.



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Kabu Kabu

Comme me l’a appris la nouvelle qui donne son titre à ce recueil, un kabu kabu est un taxi nigérian illégal. Or, l’impression que l’on a au sortir de cette lecture est d’avoir été embarqué dans l’un de ces taxis, d’en avoir côtoyé les autres passagers tout en étant brinquebalé d’un lieu à un autre, sans ordre logique, en s’inquiétant parfois de ne pas arriver à bon port. Toutefois, quand on descend enfin, on se trouve peut-être dépouillé et désorienté, mais également plus riche de tout ce que l’on a vu.

Nnedi Okorafor est une grande conteuse. Elle mêle très habilement les genres dans cet ouvrage, du fantastique le plus classique à une science fiction rafraîchissante, elle mâtine le tout de légendes et ajoute même un soupçon de littérature générale sur la fin. Elle aborde des sujets importants et met l’imaginaire à leur service plutôt que l’inverse. Elle l’imbrique dans la réalité.

Guerre du pétrole, racisme, condition féminine et enjeux politiques sont bien sûr des thèmes récurrents, mais ils côtoient l’amour, au sens large du terme, l’espoir, la volonté des personnages de faire changer le monde.

En se baladant d’un texte à l’autre, on apprend à connaître son Nigeria, celui qu’elle veut nous conter. Ses personnages, souvent des femmes, ont de fortes personnalités. Elles sont volontaires, respectueuses des traditions mais néanmoins décidées à vivre leur vie et à tracer leur propre chemin. En cela, Nnedi Okorafor décrit des personnes très inspirantes que j’ai beaucoup aimé suivre.



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Kabu Kabu

C'est une oeuvre dense réunissant dix-neuf nouvelles qui, par le prisme de l'Imaginaire, explore les nombreux visages de l'Afrique.



Américaine, d'origine Nigériane, Nnedi Okorafor rend hommage à la terre de ses ancêtres et à sa propre histoire à travers la multitude de récits qui viennent nourrir ce recueil.



Il démarre sur les chapeaux de roue en nous embarquant dans un Kabu Kabu, autrement dit un taxi clandestin qui conduit Ngozi dans un étrange périple. Alors que la jeune femme espère juste attraper son vol pour arriver à temps au mariage de sa sœur au Nigéria, elle ne se doute pas des étranges rencontres qui l'attendent. Un voyage au cœur des légendes africaines qui ne sera pas exempt de turbulences. Avec cette première nouvelle, on réalise combien Nnedi Okorafor se plaît à explorer les coutumes et les croyances de ce continent qui s'avèrent propices à tricoter des récits baignés de touches fantastiques.



La magie imprègne autant ses histoires que la culture africaine. Elle aime par exemple doter ses héros et ses héroïnes de capacités hors-normes. Revient, d'ailleurs, souvent celle de voler comme dans "Comment Inyang obtint ses ailes" dans laquelle la jeune Inyang se découvre un destin de coureuse de vent qui lui vaut l'opprobre de son village et finit par l'obliger à fuir. Un don partagé par d'autres personnages comme Asuquo dans "Les vents de l'harmattan" qui vole en secret avec l'espoir caché au fond de son cœur de trouver son chi, son âme-sœur.



Mais Nnedi Okorafor n'oublie pas de nous parler également des grandes blessures de l'Afrique. C'est le cas avec "Biafra" qui, comme ce titre l'indique, va évoquer cette terrible guerre civile qui a ravagé le Nigéria. Ainsi, on survole le pays en compagnie de Arro-yo. Elle retrouve avec effroi et impuissance sa terre natale détruite par une guerre de territoire : inévitable lorsqu'on s'octroie le droit de voler la terre de ses voisins. Une indépendance qui se gagne au prix du sang de milliers d’innocents. Quant à la nouvelle "Popular Mechanic", elle met l'accent sur la surexploitation des terres et des peuples, ainsi que sur le pillage des richesses pour le profit des plus riches, au détriment des locaux.



Finalement, l'autrice s'épanouit dans tous les genres et imagine aussi bien des textes mâtinés de fantastique que de science-fiction. Ainsi, dans "L'artiste araignée", il est question de zombies surveillant les pipelines de pétrole mais qui s'avèrent être en réalité des robots développés par l'intelligence artificielle, capables de rentrer en communication avec l'humain tout en développant une vraie sensibilité artistique.



Avec ce livre, Nnedi Okorafor démontre avec force toutes ses qualités de conteuse. On se glisse dans la peau de chacune de ses héroïnes et de chacun de ses héros avec une grande fluidité. Elle signe des textes qui dégagent une grande sensibilité et réussit à nous tirer bien des larmes... Fantasy à la Carte.


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Binti, tome 1

Ce roman de science-fiction, s'encre dans le mouvements african-futurism. Il s'agit, de reprendre la civilisation africaine et de la remettre au centre de l'intrigue. Binti emprunte donc au chamanisme et aux coutumes moins occidentales. Le dépaysement est total et ça fait du bien. Pour citer un exemple plus connu : Zoo City de Lauren Beukes est un parfait exemple pour commencer. .



En plus d'appartenir à un genre qui sort des carcans habituels, Binti revêt une intrigue, complexe et bien menée. A coups de chapitres courts, on suit les protagonistes principales aux confins de la galaxie. Suivant un schéma narratif classique, l'ajout d'une race galactique atypique, belliqueuse, ajoute de la fraîcheur à un genre qui voit son renouveau depuis ses dix dernières années. .



Si la trame narrative est classique (la quête de l'dentité), les personnages secondaires viendront ajouter du piment à cette quête, qui semble ne pas être jouée d'avance du tout. Les races se multiplient et plus on avance dans l'intrigue et plus l'autrice emmène son public avec elle, mené par une écriture efficace, presque trop fluide par moment. On regrettera certains passages, qui mériteraient plus de détails, de descriptions. .



Pourtant, l'immersion est totale et au fur et à mesure du voyage galactique, des prises de positions se dessinent. A travers certains personnages, la religion, la guerre ou encore la sexualité et la famille deviennent des terrains de jeux argumentatifs. Ce sont là des sujets qui sont traités simplement, mais intelligemment. L'intrigue avance, il se passe beaucoup de choses et d'un coup tout s'arrête, brutalement. Un événement nous rappelle à la dure réalité et on se souvient que la paix n'est qu'une autre façon de déclarer la guerre. .



Binti nous fait voyager et ne tombe pas dans les travers du style trop technique, que la SF arbore souvent trop fièrement. A l'aide de ses deux personnages uniques, l'autrice déploie sans prétention tout un panel de réflexions, pas si galactiques que ça et c'est pas un mal.
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Binti, tome 1

Pour résumer, Binti est un space-opera young adult dans la veine afrofuturiste plutôt réussi. Nnedi Okorafor propose une héroïne attachante à la psychologie aussi crédible que développée, le tout dans une narration à la première personne maîtrisée. Les deux novellas sont traversées par la défense de valeurs importantes comme la tolérance, l’ouverture aux autres cultures, la résolution de conflit sans violence et le tiraillement entre épanouissement personnel et tradition familiale. En plus d’être divertissant, Binti est donc un texte intelligent et bien représentatif de la qualité du label Naos. Je le recommande !
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Binti, tome 1

Cet ouvrage regroupe les deux premiers tomes de ce qui est en fait une trilogie. C’est une bonne chose car cela se lit très vite. Je l’ai terminé en un week-end et je ne suis habituellement pas une lectrice rapide. Il faut dire que l’histoire est prenante.

Binti est un roman initiatique typique dans lequel une jeune femme décidé de quitter sa famille et de forger sa propre destinée sans pour autant rejeter ce qui fait son identité. Et c’est bien ce dernier point qui fait toute la richesse du personnage. Binti ne souhaite pas devenir autre, seulement aller un peu plus vers elle-même. Le poids des traditions et de son histoire familiale pèse toujours sur elle, mais elle l’embrasse plutôt que de le subir. Elle l’emporte avec elle plutôt que de le fuir, pour exprimer sa singularité et trouve sa vraie place dans le monde. On se découvre face à l’altérité ; on s’enrichit des différences.

Néanmoins, l’apprentissage de Binti est loin de se faire dans la douceur. Au-delà du fait d’être incomprise — et jugée — par les siens, elle est aussi victime d’une tragédie qui va la changer. Binti n’a pas choisi la demi-mesure, c’est dans l’espace qu’elle s’exile, pour rejoindre une planète université où son génie pourra s’épanouir, mais des dangers qu’elle n’imaginait pas la guettent et, même parmi les érudits, la tolérance ne va pas toujours de soi.

Ainsi, ce roman aborde des thèmes importants comme le racisme, l’émancipation, les choix — ou non-choix — qui sont imposés dans l’adversité et la difficulté de se construire quand tant d’attentes pèsent sur soi.



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Qui a peur de la mort ?

Un formidable roman d’apprentissage, cruel et cru, violent et beau, alliant technique et magie, pour extraire une véritable mythologie des conflits génocidaires africains, du Biafra au Rwanda, et des émancipations possibles.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/06/04/note-de-lecture-qui-a-peur-de-la-mort-nnedi-okorafor/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Qui a peur de la mort ?

[...]Nnedi Okorafor plonge le lecteur dans une Afrique parallèle, quelque part entre la sorcellerie des traditions, celle dont on se sert pour ensorceler les vivants et les objets du quotidien (le « juju ») et la science-fiction, monde angoissant et inquiétant, ses propres lois et cet œil scrutateur et menaçant venu du futur, du monde de la mort. L’auteure se place du point de vue des opprimés[...]

Critique complète sur : https://poussedeginkgo.wordpress.com/2019/05/10/qui-a-peur-de-la-mort/
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Qui a peur de la mort ?

Découverte d'un monde post-apocalyptique. Un pays sur le continent africain, que se partagent Nurus et Okekes. Génocide, viols, esclavage, domination des uns sur les autres marquent leur histoire. Onyesonwu est née du viol de sa mère Okeke par une puissant sorcier et chef Nuru, Daib. Ces ewus, les enfants de la violence, ne sont bienvenus nulle part. Sauvée par sa mère qui s'est réfugiée dans le désert, puis accueillie avec elle par un homme bon et aimant, Onye grandit, se soumet volontairement à l'excision, rencontre et aime Mwita, qui deviendra son compagnon. Onye, accompagné d'un groupe d'ami-e-s, partira à l'Ouest, dans la région des Sept Rivières, car la guerrière-sorcière attendue pour ramener la paix, c'est elle.

Le roman de Nnedi Okorafor nous plonge dans un espace temps marqué par les conflits humains d'aujourd'hui, même s'il appartient au genre fantasy. C'est une quête, une épopée, les héros doivent vaincre leurs peurs, tirer parti de forces secrètes, combattre des ennemis insondables.

Une ambiance particulière, mystique, une lecture qui vaut le détour, malgré quelques longueurs en dernière partie.
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Kabu Kabu

Kabu Kabu est un recueil de nouvelles de Nnedi Okorafor, l'autrice du remarqué Qui a peur de la mort.

Si toutes les nouvelles ne sont pas liées, ni exactement du même niveau, c'est l'occasion de plonger à chaque fois dans un univers vibrant, fait de rencontres avec des personnages souvent marquants et portés par une plume très largement au-dessus de la moyenne du genre.

En soi, c'est réjouissant de voir qu'un tel ouvrage puisse être découvert en français, alors que l'offre en littérature SFF demeure bien souvent encore trop semblable d'un éditeur à l'autre.

C'est un ouvrage qui mériterait en tous cas d'être nettement plus visible !
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Qui a peur de la mort ?

Qui a peur de la mort ? n'est pas un roman que j'aurai de moi-même choisi. J'en avais bien entendu déjà entendu parler, mais je ne suis pas portée sur la fantasy. Pour le coup, c'est donc une belle découverte.



Ce roman est avant tout un roman engagé sur les femmes et l'Afrique. Dans un monde fantastique aux traits africains, il dénonce le patriarcat, l'excision, le viol comme crime de guerre, mais également d'autres problématiques africaines comme les enfants soldats ou l'entremêlement entre technologies et traditions.



Toutefois, si les sujets sont bien trouvés et très parlant, j'ai trouvé qu'il y avait un décalage entre les histoires ayant traits aux personnages secondaires féminins et celles concernant les personnages masculins, bien moins poussés. Comme s'il s'agissait avant tout d'un livre par et pour les femmes, alors que je pense clairement qu'il s'agit de bien plus que cela.
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Qui a peur de la mort ?

Ce livre est un ovni parmi les autres, il est assez difficile de le classer dans tel ou tel genre. Pas franchement SF, plutôt fantasy, et d'un côté l'histoire parait tellement réelle et plausible dans ces décors et cette ambiance africaine qu'il m'est difficile de totalement le considérer comme une lecture de l'imaginaire. C'est peut-être parce que je n'ai pas l'habitude des livres qui oscillent de cette manière entre les genres, en tout les cas j'ai beaucoup apprécié que les aspects de fantasy soient disséminés de cette façon, si subtile qu'on hésite constamment si on a affaire à un roman purement fictif ou purement historique. Je regrette cependant que l'aspect SF ne soit pas plus présent



Ce livre n'est pas à mettre dans toutes les mains, ni sous tous les regards. Il est cru et violent, et ce dès les premières pages (viol, excision, génocide, ...). Âmes sensibles, s'abstenir. Mais l'histoire est magnifiquement racontée. Onyesonwu est touchante. C'est une femme courageuse et battante qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, notamment par rapport aux injustices et face aux inégalités hommes-femmes dans ce monde où les hommes sont rois. Comme le dit Mwita "Elle est passionnée", ce qui l'a fait parfois agir sous le coup de l'émotion, sans trop réfléchir. On va donc la suivre dans sa quête, parsemée d'embûches toutes plus dangereuses les unes que les autres.



C'est un roman que j'ai vraiment adoré, malgré ses quelques points noirs, je ne parviens pas à être plus critique, tellement ce livre m'a transportée et conquise. C'est assez dur à expliquer, cela m'arrive rarement d'adorer un livre mais de ne pas vraiment savoir dire pourquoi. C'est un roman qui se lit, et qui se vit tout simplement.



Nul doute qu'il contient beaucoup des émotions et des expériences de l'auteur qui lui viennent de ses origines nigériennes , elle explique d'ailleurs un peu le contexte de l'écriture de ce livre en fin d'ouvrage, j'ai trouvé cela fort intéressant.



Malgré quelques longueurs et lenteurs (à mon avis il pouvait faire facilement 200 pages de moins sans perdre en qualité), un côté SF trop peu prononcé (cela m'a assez perturbé au début, je m'attendais vraiment à un roman post-apocalyptique pur souche) , je ne peux que conseiller ce roman, magnifiquement écrit telle une grande fable, emprunt d'un certain mysticisme et ancré par les coutumes ancestrales des contrées africaines.
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Qui a peur de la mort ?

Il m’a fallu un peu de temps pour digérer ce roman. Parce que l’histoire est belle, elle est bien racontée, j’ai aimé suivre Onye dans sa quête… Mais l’histoire est horriblement violente, racontée de manière terriblement crue et ça remue les tripes. L’auteure ne nous épargne aucun détail, et pour les âmes sensibles, c’est dur, très dur.



Donc, Qui a peur de la mort ? Raconte l’histoire de Qui a peur de la mort. Oui, en fait, c’est la signification de Onyesonwu, que l’on nommera Onye.

Onye est un fille issue d’un viol. Déjà ça te met dans l’ambiance… Ah ! Et l’auteure nous narre même la scène du viol… Quand je te disais que l’histoire était violente et crue… Mais non, elle ne la raconte pas pour faire du sensationnalisme, mais bien pour expliquer l’essence même du personnage, de son histoire, son destin…



Le contexte : Le désert africain post-apocalyptique. Deux tribus qui s’affrontent à coup de génocides, d’esclavagisme et autres joyeusetés. L’une a la peau plus noire que l’autre, c’est à ça qu’on les reconnait, entre autre. C’est donc dans ce contexte qu’une femme se voit violer par un homme de la tribu adverse, et que naît une fille à la peau et aux cheveux couleur de sable. Onye ne fait partie d’aucune tribu, elle est à part.

Mais voilà qu’en grandissant, la jeune fille se découvre des pouvoirs. Et là, commence sa première quête : A qui le dire ? Que faire de ces pouvoirs ? Les accepter ? Les cacher ? Et surtout Pourquoi Elle ?



Qui a peur de la mort ? est un roman de fantasy, avec sa part de quête, de voyage initiatique, il y a même un guide qui va aider Onye dans son chemin… Mais cette histoire n’est pas que cela, loin s’en faut.

C’est une histoire dans un monde apocalyptique qui trouve son point d’ancrage dans l’Afrique actuelle. Je ne parle pas seulement des guerres inter ethniques hélas toujours d’actualité, mais également des descriptions du désert que nous en fait l’auteure. Ces espaces de liberté à perte du vue, la vie si particulière due aux conditions extrêmes… tout cela, Nnedi Okorafor nous le transcrits de la plus belle des manières.

On y parle des relations entre les hommes, de la place de l’homme mais aussi de la femme. On y parle du poids de la tradition. On y parle de l’excision, une scène qui m’a fait particulièrement frissonner. On y parle de lapidation, d’enfants soldats… Et d’autres choses encore. Non, ce roman n’est pas une promenade de santé !

Mais comme je le disais, il est aussi question des liens humains, et à mon sens, les relations entre les différents personnages sont un des gros point fort du roman. Car bien sûr, il y a les liens que Onye va tisser avec les autres, mais j’ai été agréablement surprise par les relations créées entre les autres personnages, en marge de l’histoire d’Onye.



En conclusion, Qui a peur de la mort ? Est un roman qui m’a remuée, mais qui m’a conquise. Un roman qui oppose la beauté des descriptions, la plume poétique de l’auteure, à une violence crue de l’histoire.
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Qui a peur de la mort ?

C'était une belle plongée en Afrique noir qui malgré le côté fantastique et SF nous plonge dans des problèmes sociétaux très actuels.



La première partie a été un véritable coup de cœur, l'ambiance, le personnage d'Onyesonwu, sa colère, ses pouvoirs qui s'éveillent. Certains passages sont assez sensibles, on n'y parle viol, excision et le lecteur n'est pas épargné.



J'ai trouvé plus de longueurs pendant le voyage, même si j'ai apprécié l'équilibre dans la relation entre Onyesonwu et Mwitta, le personnage de Luyu qui gagne en puissance au fur et à mesure où leur quête avance. J'ai particulièrement apprécié le passage au sein du peuple rouge.



La fin me laisse une sensation mitigée. Elle ne m'a pas déçu, mais elle ne m'a clairement pas emballé.

C'est une lecture qui change nos repères et je la conseille à tous ceux qui aiment la SFFF !
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Qui a peur de la mort ?

Un livre qui m’a un peu déçu…



… car probablement qu’il m’a été un peu trop survendu.

De plus, avant de continuer, je tiens à dire que je ne crois pas avoir déjà lu un livre qui relève du genre post-apocalyptique. Peut-être que c’est un genre qui n’est pas pour moi…



Bref, quoiqu’il en soit et bien que cet ouvrage ne soit pas pour moi, je ne pense pas que ce soit un mauvais livre, bien au contraire.



Je ne suis pas forcément friande des lectures à la première personne. Mais il faut bien reconnaitre que l’autrice a su insuffler autant de douceur que de violence dans la narration de sa courageuse et intrépide héroïne Onyesonwu. Parfois, je suis sûre que le récit est à la limite de la biographie.

Cette narration à la première personne m’a peut-être un peu gêné dans ma découverte de cet univers. Onye ne s’y attarde pas, ce qui est normal. Et ce qui m’a donné un peu de peine pour l’appréhender, surtout dans son aspect post-apo.

Sinon, j’ai beaucoup apprécié cet univers africain qui apparait « ancien » sur certains points, alors que l’autrice traite de sujet très (grave et) actuelle tout en nous projetant dans le futur. De plus, j’ai adoré le « système » de magie développé, à mille lieues de ce qu’on a l’habitude de lire. Je trouve qui reflète bien un certain univers mental des croyances où parfois superstition et magie ne font qu’un (je ne sais pas si je m’exprime bien) ; et où ces « juju » peuvent aussi bien faire le « mal » que le « bien ». Je trouve que c’est un gros point fort de ce récit, d’autant plus que l’héroïne n’est pas toute puissante.



Un autre très bon point, c’est son héroïne. La complexité du personnage la rend attachant puis que je l’ai trouvé parfois pénible. Ce sont les charmes de ces personnalités complexes, où s’irriter contre une de ces actions ne nous la rend que plus attachante. Mais ne parler que d’Onye ne serait pas rendre hommage à la palette de personnages – du plus ignoble au plus exaspérant en passant par les plus courageuses et sensibles – qui étayent cet ouvrage. Tous affichent des personnalités très travaillées.



Le livre aborde des sujets sensibles et graves. Mais jamais l’autrice ne tombe dans une sorte de pamphlet politique hargneux. Elle présente les choses avec une certaine distance, les dénonce. Le tout fait avec une plume apaisée et engagée qui ne tombe jamais dans une sordide crasse. L’horreur se dégage du récit par une plus belle subtilité.



Alors oui, j’ai été un peu déçu par ma lecture, car je m’attendais à autre chose. Il est vrai que je m’attendais à quelques choses de beaucoup glauques (vu la manière dont il m’a été vendu). Après, je ne suis probablement pas la lectrice type de par le genre utilisé et le mode de narration à la première personne. Mais le livre reste un bon roman.



Je vous le recommande si vous êtes amateur•trice•s du genre, mais aussi parce que c’est un ouvrage de fantasy africaine écrit par une autrice africaine. Et cela, ça ne court pas les étales des librairie.

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Qui a peur de la mort ?

Nnedi Okorafor nous fait partager ici une histoire qui, avec une assurance et une fulgurance incroyables, s'immortalise en bijou unique du genre.



Je m'étais intéressé il y a peu, comme vous l'avez peut-être constaté, au catalogue d'ActuSF. Et il est vrai qu'avec un titre aussi percutant, et une histoire semblant si exotique, "Qui a peur de la mort?" m'a très vite entraîné dans sa lecture. Et si une chose est bien certaine, c'est qu'il est très difficile pour moi de vous donner une impression globale sur ce roman. Ce roman qui me semble, de manière très paradoxale, très en-dehors de tous les carcans littéraires actuels tout en s'y enfermant maladroitement. Mhm. Pas évident.



Pour commencer, chapeau à l"univers développé ici, que l'on découvre calmement au gré des pages. Sorte de croisement entre fantasy et science-fiction post-apo, je qualifierais bien ce texte de fantasy post-apocalyptique. Cela vaut ce que ça vaut, mais reflète plutôt bien ce monde sans nul autre pareil. Il semblerait que suite à une débauche de technologie, l'humanité ait finalement couru à sa perte d'une manière qui nous restera plus. Ce que l'on constate, c'est qu'un nouveau culte s'est insitué, le culte d'Ani, et que le monde a ,banni tout en maudissant toute technologie. Et avec ce nouveau culte, un nouvel ordre établi par "Le Grand Livre": les maudits "okekes", nés de la nuit, inférieurs aux "nurus", à la peau d'or. Et avec le bannissement de la technologie, l'avènement de la magie, du juju. Des sorciers émergèrent, et donc avec eux, des prophètes. Un monde, vous l'aurez compris, plutôt unique en son genre, qui sera vraiment excitant à découvrir.



Et c'est au milieu de ce vaste bordel, où les quelques Okekes non-esclavagés fuient continuellement vers l'est, que naît Onyesonwu. Elle est une Ewu: enfant du viol, elle est marquée à vie par la couleur de sa peau, si spécifique. Mais Onyesonwu fera bien des découvertes, car alors qu'elle cherchera sa place dans ce monde de souffrance, elle découvrira en elle le pouvoir de bouleverser l'ordre établi.



Alors, pour caricaturer, ma lecture est passée par trois grandes étapes. La première, ce fut la découverte de cet univers, du folklore, de la violence, de la souffrance. Dès le début du livre, on est propulsé dans une ambiance rude, terrible, où la souffrance est omniprésente. C'est finalement, la perte des ancrages: tout ce qui semblait rassurant, agréable, finit par dépérir. La deuxième partie, ce fut le début de la quête d'Onye, de son voyage. Ce fut un moment du livre extrêmement motivant, car après avoir découvert de quoi tout en retournait, et notamment le genre de livre auquel on allait avoir à faire (c'est-à-dire un livre très dépaysant et peu épargnant), on s'attaquait vraiment à l'intrigue. Et on est plutôt plein d'espoir, car on veut voir la noirceur du livre se disperser par la force et le bon sentiment (eh oui, quand même!). La troisième partie fut toute la suite: d'un ennui et d'un malaise très désagréables.



Car je ne vais pas tourner autour du pot sur trente lignes: la deuxième partie du livre m'a beaucoup déçu. Une fois l'excitation de découvrir un univers jamais lu jusqu'à maintenant passée, une fois bouleversé par la souffrance et la difficulté de la vie de notre narratrice, une fois prêt à en découdre dans sa quête: tout redescend à toute vitesse. On se retrouve pris dans un long voyage au but un peu imprécis, avec une narratrice perpétuellement conditionnée à réagir de la même manière à la souffrance et l'affront, et un groupe de voyage très dysfonctionnel. Cela pourrait être intéressant, cette dynamique de groupe un peu bancale, mais franchement, non: pas pour moi. La faute en premier lieu à Mwita, personnage exécrable, détestable d'un bout à l'autre du livre. Puis à tous les autres: glissant une ambiance claustrophobique alors que toute l'histoire se passe au milieu d'un désert infini, les compagnons de voyage, que ce soit les deux garçons ou les trois filles, ont bien failli me faire poser le livre plus d'une fois.

Et la quête de Onye semble parfois si conventionnée que l'excitation s'estompe petit à petit... Et tous ces sentiments ont perduré, pour ma part, jusqu'à la quasi-toute fin du roman.



Alors bon, difficile de véritablement plomber "Qui a peur de la mort?", surtout lorsque je me rappelle l'excitation qui a duré toute la première partie du roman. Mais cela m'a beaucoup peiné, toute cette "quête", puisque cela a même réussi à me faire m'agacer contre Onyesonwu, narratrice pourtant très attachante...



Quoi qu'il en soit, je conseille globalement la lecture de ce roman. Je ne l'ai certes pas beaucoup apprécié, au final, mais force est de constater la puissance qu'il possède et la justesse des thèmes qu'il aborde. Car oui, toute cette histoire nous parle très justement de certains phénomènes encore d'actualité (malheureusement, l'excision se croise encore, et je peux témoigner par mes simples six ans de médecine), de la façon de considérer la société et d'y trouver une place, de la réponse à la violence... Bien des choses, finalement, primordiales.

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Sankofa : La fille adoptive de la mort

Un livre tellement touchant. Un style d'écriture très poétique, j'ai était toucher par les personnages mais en meme temps très souvent agacée. Un livre qui ne sera malheureuse pas un coup de coeur mais classée dans une bonne lecture.

Je pense que tout le monde devrait tenter de lire ce livre. Tellement différent de ce qu'on peut lire d'habitude ( enfin pour ma part )
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Sankofa : La fille adoptive de la mort

Fatima est une jeune fille qui trouve une sorte de graine qui va lui conférer un pouvoir de mort. La découverte de ce pouvoir se met en place quand elle a peur et/ou est en danger mais petit à petit aussi quand elle le souhaite.

On découvre tout son périple d’enfant effrayante qui offre en quelque sorte l'euthanasie aux personnes qui n'ont plus d'espoir et qui souffrent. Elle est donc crainte et détestée par tous ceux qui vont bien même si les personnes à qui elle dévoue son don lui en sont reconnaissante. Elle fait de son mieux avec son pouvoir/malédiction tout en souhaitant être une jeune fille normale et en espérant récupérer une famille. Elle est complètement rejetée. Cette autrice est très forte pour faire des choses particulièrement glauques, gores, cracras. Dans Sankofa, il y a un certain nombre de scènes violentes, de descriptions de cadavres qui me laisse perplexe face à la tranche d’âge concernée par la collection médium. Il faut peut-être considérer ce texte avec un public appartenant à la tranche d’âge supérieure. Il y a vraiment des scènes très dures même si c'est vraiment très intéressant. Le lecteur est embarqué et on a envie qu'il lui arrive des bonnes choses. Il y a un autre point très bien amené dans ce texte : la dualité entre les croyances et la religion. Il y est traité l’idée que tout s'arrangerait si elle était une bonne croyante à comprendre croyante dans le sens d’une religion monothéiste actuelle. C’est une dualité assez universelle dans l’histoire mondiale qu’on a l’habitude en France de voir traiter sous le prisme installation du christianisme. Ici on regarde du côté des traditions populaires du Ghana et de l’Islam. Dans le roman, une partie non négligeable de la population est persuadée que Sankofa s'en sortira si elle devient une bonne musulmane. Le traitement est fin et tout en nuance.

Ce roman est tout en équilibre entre un futur imaginaire où la graine a potentiellement une explication scientifique et les croyances magiques qui sont perpétués sur les différentes terres d'Afrique. C’est une lecture très chouette mais au vu de certaines descriptions très détaillées et crues à ne pas mettre entre les mains de tous les enfants.

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Le livre de Phénix

Je suis très contente de lire de l'afro SF. Ce n'est pas mon premier livre du genre et celui-ci est très prometteur. J'ai juste une petite frustration quant à la fin, mais j'imagine que c'est plutôt personnel. Bref une belle lecture en perspective. N'hésitez pas.
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Binti, tome 1

C'est compliqué à finir... il ne me reste pas grand chose, mais si ce n'était pas une lecture commune avec une amie, je n'aurais sûrement pas continué.

Il y a des bons points : on sort de la SF blanche, on a une héroïne noire, on sent les inspirations de cultures subsahariennes dans certains mots, des inspirations culturelles et c'est plaisant d'avoir aussi une héroïne présentée comme très douée dans son domaine et intelligente.



Mais la diversité ne suffit pas à construire un bon récit, et les manques dans la construction de celui-ci sont nombreux : on ne sait pas exactement ce qu'est un.e harminisateur.ice au trois quart du livre, ni ce qu'est un astrolabe; les conflits et leurs résolutions sont aux mieux naïves sinon enfantines, le worldbuilding manque d'approfondissement. On sait qu'il existe diverses espèces vivants dans la galaxie, mais les règles de l'univers de son pas claires; on a un conflit qui a l'air d'opposer des Méduses au reste de la galaxie mais on n'en apprend rien; pourtant il est suffisamment important pour l'une des méduses devenues étudiantes au sein de l'université prestigieuse tente de tuer l'une de ses profs.



Parlons des Méduses, capables de tuer l'entièreté d'un vaisseau sauf l'héroïne avec une raison obscure proche de c'est l'élue. L'une des Méduses devient son ami, mais on ne sait pas trop comment s'opère le changement (alors que le début dépeint un acte de terrorisme terrible, il n'y a que des conséquences légères pour cet acte.)



Mais jusqu'ici, l'ensemble manque cruellement d'approfondissement et de cohérence.
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