Il m’a fallu un peu de temps pour digérer ce roman. Parce que l’histoire est belle, elle est bien racontée, j’ai aimé suivre Onye dans sa quête… Mais l’histoire est horriblement violente, racontée de manière terriblement crue et ça remue les tripes. L’auteure ne nous épargne aucun détail, et pour les âmes sensibles, c’est dur, très dur.
Donc, Qui a peur de la mort ? Raconte l’histoire de Qui a peur de la mort. Oui, en fait, c’est la signification de Onyesonwu, que l’on nommera Onye.
Onye est un fille issue d’un viol. Déjà ça te met dans l’ambiance… Ah ! Et l’auteure nous narre même la scène du viol… Quand je te disais que l’histoire était violente et crue… Mais non, elle ne la raconte pas pour faire du sensationnalisme, mais bien pour expliquer l’essence même du personnage, de son histoire, son destin…
Le contexte : Le désert africain post-apocalyptique. Deux tribus qui s’affrontent à coup de génocides, d’esclavagisme et autres joyeusetés. L’une a la peau plus noire que l’autre, c’est à ça qu’on les reconnait, entre autre. C’est donc dans ce contexte qu’une femme se voit violer par un homme de la tribu adverse, et que naît une fille à la peau et aux cheveux couleur de sable. Onye ne fait partie d’aucune tribu, elle est à part.
Mais voilà qu’en grandissant, la jeune fille se découvre des pouvoirs. Et là, commence sa première quête : A qui le dire ? Que faire de ces pouvoirs ? Les accepter ? Les cacher ? Et surtout Pourquoi Elle ?
Qui a peur de la mort ? est un roman de fantasy, avec sa part de quête, de voyage initiatique, il y a même un guide qui va aider Onye dans son chemin… Mais cette histoire n’est pas que cela, loin s’en faut.
C’est une histoire dans un monde apocalyptique qui trouve son point d’ancrage dans l’Afrique actuelle. Je ne parle pas seulement des guerres inter ethniques hélas toujours d’actualité, mais également des descriptions du désert que nous en fait l’auteure. Ces espaces de liberté à perte du vue, la vie si particulière due aux conditions extrêmes… tout cela, Nnedi Okorafor nous le transcrits de la plus belle des manières.
On y parle des relations entre les hommes, de la place de l’homme mais aussi de la femme. On y parle du poids de la tradition. On y parle de l’excision, une scène qui m’a fait particulièrement frissonner. On y parle de lapidation, d’enfants soldats… Et d’autres choses encore. Non, ce roman n’est pas une promenade de santé !
Mais comme je le disais, il est aussi question des liens humains, et à mon sens, les relations entre les différents personnages sont un des gros point fort du roman. Car bien sûr, il y a les liens que Onye va tisser avec les autres, mais j’ai été agréablement surprise par les relations créées entre les autres personnages, en marge de l’histoire d’Onye.
En conclusion, Qui a peur de la mort ? Est un roman qui m’a remuée, mais qui m’a conquise. Un roman qui oppose la beauté des descriptions, la plume poétique de l’auteure, à une violence crue de l’histoire.
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