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Critiques de Nnedi Okorafor (253)
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Qui a peur de la mort ?

Qui a peur de la mort ? est un texte qui sort de l'ordinaire. Même si la quête d'Onyesonwu est somme toute très classique, les thèmes abordés sont intenses et le mysticisme africain confère une dose d'exotisme inédite dans un roman de ce type. Une expérience enrichissante d'un point de vue culturel et émotionnellement forte.



(En plus, la couverture ne gâche rien : c'est un très beau livre à placer dans sa bibliothèque)
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Sankofa : La fille adoptive de la mort

📚J'ai découvert l'afro-futurisme lors du festival des Utopiales à Nantes en 2019 grâce à une conférence de Michael Bloch, écrivain de SF caribéen et chroniqueur. Ce genre littéraire, "qui mêle culture africaine et projections futuristes" (définition proposée par France Culture pour l'émission L'art et la manière), est très répandu au Etats Unis. Nnedi Okorafor est une autrice américaine afro-féministe d'origine nigérienne plusieurs fois primée pour ses romans adultes et jeunesse, mais aussi pour ses scénarios de comics tels que Black Panther ou Wakanda forever. Il ne fallait pas plus que la magnifique couverture réalisée par Greg Ruth pour me lancer dans la lecture de Sankofa, la fille adoptive de la Mort (intitulé "Remote control" dans son titre originel).



🖊Sankofa, la fille adoptive de la Mort, est un roman afro-féministe puissant. En suivant les pas de cette jeune fille dont le quotidien est bouleversé par un pouvoir qu'elle n'a pas désiré, on ressent sa détresse, sa peur et sa colère. Sa quête de réponses et d'apaisement est bouleversante. Les interrogations sur la mort et sur notre rapport aux nouvelles technologies ne le sont pas moins.



"Il faut cueillir les ‘trésors’, les ‘perles’ du passé, pour qu’ils nourrissent le futur", selon les Akans. Même si celles-ci sont parfois lourdes à porter.



👩 Chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/sankofa..
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Qui a peur de la mort ?

Dans une Afrique post-apocalyptique, Onyesonwu est une ewu, fille de la violence née d'un viol perpétré par un Nuru sur une Okeke. Très vite, il s'avère que la magie croit en elle et qu'elle pourrait bien changer les choses et dépasser la condition voulue par sa communauté.

Le récit est vibrant, s'installe et prend de l'ampleur dans notre esprit. "Qui a peur de la mort?" sous couvert d'un bon récit fantasy défend aussi ouvertement le droit des femmes (noires bien sûr mais Nnedi Okarafor n'est pas réductrice et toutes les femmes se retrouveront ici) de revendiquer leur place dans le monde et la manière dont elle souhaite s'approprier leur corps. Elle a reçu le world fantasy award et l'a bien mérité. Moi, j'ai commis l'erreur de lire ce roman après avoir relu "La communauté de l'anneau" et, face à la richesse du monde et aux descriptions pointues de l'auteur anglais, l'écriture de l'autrice supporte difficilement la comparaison (redondances, enfoncement de portes ouvertes, des vestiges technologiques quasi inutilisés, etc.). Il m'a clairement manqué quelque chose qui m'aurait totalement emballée...
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Binti, tome 1

Binti tome 1 comprend 3 nouvelles qui se suivent sur le même personnage. On y suit Binti, mathématicienne destinée à devenir l'harmonisatrice d'un village d'un désert terrien. Elle choisit plutôt, dès les premières pages du livre, de fuir pour aller étudier à la plus grande Université de la galaxie.



Le worldbuiding est esthétiquement riche. L'université est très cosmopolite : plusieurs espèces extraterrestres la fréquentent, même si elles sont sont des créatures gazeuses. (L'université n'est pas tenue ni créée spécifiquement pour les humains).



Le livre aborde en profondeur des questions d'identité, de traumas et les dilemmes qui peuvent traverser quelqu'un dont les choix individuels amènent à rejeter au moins partiellement les traditions.



Tout cela est excellent.



Je crois par contre que l'histoire souffre un peu de suivre un personnage qui, dès le départ, est la meilleure dans tout ce qu'elle fait, et qui possède en plus un artefact magique/technologique mystérieux qui lui permet de se sortir de beaucoup de situations. Cela n'enlève pas tous les conflits de l'intrigue, mais les seuls qui restent sont les conflits internes.
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Sankofa : La fille adoptive de la mort

Fatima, 7 ans, a reçu un don du ciel. Une graine, d’apparence anodine, mais qui aura un impact sur le reste de sa vie.

Sankofa, 12 ans, n’est plus la même enfant. Seule, elle erre sur les routes crainte et respectée. Elle brille en vert et offre la mort à ceux qui la demandent et à ceux qui l’offensent.

Un conte entre traditions et futurisme sur les pas d’une enfant du Ghana. Une errance solitaire, subtile et intrigante. Ne vous attendez pas à avoir des réponses à vos questions, mais laissez-vous porter par la beauté du texte et la magie de son univers.
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Binti, tome 1

Binti est un savoureux mélange de récits africains et d’aventures futuristes. Le rythme lent de l’écriture nous permet de nous plonger dans cette atmosphère atypique et d’en apprécier toutes les facettes.
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Binti, tome 1

Binti est une maitresse harmonisatrice du peuple Himba. Passionnée de mathématique et excellente en la matière, elle est acceptée à la prestigieuse université d’Oomza basée sur une autre planète. Malgré la désapprobation de sa famille, elle va être la première de sa tribu à quitter sa terre rougit par l’argile. Le voyage ne se passe partant pas comme prévu : les Méduses attaquent le vaisseau-poisson et annihilent ses habitants …



Ceci n’est que le début d’une longue quête initiatique où Binti ne va pas partir à la découverte d’un autre monde mais d’elle-même. La livre se présente comme un recueil de 3 nouvelles qui m’ont paru pourtant indissociables car on y suit le parcours de Binti à différents moments de sa vie : Son départ de la Terre, sa vie à l’université et son retour auprès des siens. Beaucoup de sujets sont abordés : le racisme, le déracinement, l’émancipation face aux traditions… Binti va subir une suite de bouleversements qui vont venir questionner son identité et sa culture tout au long de l’ouvrage, la notion de culture étant la thématique centrale de ce roman. Binti est issu du métissage et sa rencontre avec les Méduses va ajouter à ce métissage déjà présent. Cela va brouiller complètement les certitudes de la jeune Himba qui, au début du roman, même si elle fait un choix fort en partant pour l’université, semble plus être ballotée par les évènements, elle est ce que l’on attend qu’elle soit… Nous sommes vraiment dans un récit introspectif puissant. J’ai été fascinée par cet aspect du roman, mais j’ai parfois eu du mal à comprendre les mécanismes de l’univers et je me raccrochais vraiment aux personnages pour ne pas perdre le fil. Pour autant, j’ai vraiment appréciée cette lecture originale et je lirais la suite avec plaisir !
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Qui a peur de la mort ?

Dans une Afrique post-apocalyptique, Onyesonwu qui signifie Qui a peur de la mort ?, une jeune fille à la peau et au cheveu de couleur sable se découvre des pouvoirs de sorcières. Elle devra affronter son destin, sa nature et les traditions qui régissent son pays où la guerre continue à faire rage entre les Okekes et les Nurus.



J’ai embarqué dans un long récit empreint de magie, de tradition. Les personnages principaux sont attachants avec leurs défauts, l’amour et l’amitié qui les unit. A travers ce roman, l’autrice aborde le génocide, le viol, l’excision, la place de la femme.
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Qui a peur de la mort ?

- Sorcière ewu -



Onyesonwu est née de la souffrance du viol. Mais elle a aussi été ardemment désirée. Onye est une africaine à la peau claire qui, selon la légende, deviendra une personne violente puisqu'elle est née dans la violence. C'est une ewu. C'est pourtant une petite fille qui s'émerveille à chaque nouvelle découverte, qui est curieuse et désireuse d'apprendre. Elle aide sa maman autant que possible et se liera d'amitié avec un forgeron, qui deviendra son beau-père. En grandissant, elle comprendra les sacrifices qu'ils ont fait pour elle car les gens sont cruels, surtout quand ils ont peur.

Mwita est un garçon ewu lui aussi. Un lien puissant se créera entre eux pour bien des raisons. Et puis Luyu, Binta et Diti seront également liées a elle par un acte sacré mais néanmoins barbare. Enfin Aro, vieux sorcier arrogant, aux propos dérangeants, qui acceptera finalement notre personnage principale comme disciple pour l'aider à contrôler sa puissance. Car oui, Onyesonwu est une sorcière. Elle est d'une puissance à faire pâlir les plus sages.



Onyesonwu, après avoir entendu l'histoire de sa mère, aura beaucoup de mal à se maîtriser. L'injustice de leurs sorts la ronge. Elle, et par extension ses parents, est traitée comme une paria, une malédiction par son peuple. Quand elle découvrira son pouvoir, elle cherchera la vengeance. Elle souhaitera la mise à mort de son géniteur. Quand elle partira, elle ne sera pas seule. Ce récit initiatique sur fond de légende Africaines est est cruel et tendre à la fois. L'enfant, l'adolescente puis l'adulte va traverser bien des épreuves. Le rejet d'abord. Elle ne comprend pas pourquoi mais passe outre. La haine ensuite. Elle ne comprend pas, mais elle encaisse. L'incompréhension de sa situation. Elle aura du mal à comprendre mais elle s'accrochera. C'est un personnage fort et indépendant qui est dépeint. Si on peut penser qu'elle sera seule au départ, c'est sans compter sur sa force de caractère et son aura. Lors du rituel des 11ans, qu'elle rejoindra de sa propre volonté, elle gagnera des sœurs. Lors de ses premières transformations, c'est Mwita, apprenti guérisseur, qui la guidera. Il l'appuira également auprès de Aro, son maître. Si ce dernier refusera pendant des années de la prendre comme élève elle aussi, il finira par comprendre que c'est une nécessité.



Derrière chaque personnage se cache force et faiblesse mais ils évoluent. Tous. Bien ou mal, ils évoluent. Les propos sexistes sont présents tout du long de l'histoire car les personnages ne changent pas en un claquement de doigt. Les hommes acceptent cette femme comme puissante sorcière mais ne cessent de lui rappeler qu'elle est une femme dès qu'ils sont contrariés. Le racisme est très présent. Elle est considérée comme une divinité mais elle reste une ewu dès la première occasion d'humiliation. Chaque relation humaine est complexe et pas toujours agréable à lire tant elles sont criantes de vérité.



C'est un roman qui m'a fait passer par toutes les émotions. J'étais en colère avec Onye, triste et soucieuse mais aussi heureuse et curieuse lorsqu'elle l'était. Je ressors de cette lecture de la même façon qu'en lisant Circe ou Boudicca. Grandi et fière. Je vais me pencher sur d'autres écrits de Nnedi Okorafor car sa plume (à travers la traduction de Laurent Philibert-Caillat) est un régal.
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La fille aux mains magiques

ActuSF a encore frappé fort pour sa collection Graphic en réunissant deux valeurs sûres : l’incroyable autrice Nnedi Okorafor (que j’ai découverte avec Binti) et le talentueux Zariel, artiste ayant déjà réalisé de nombreuses couvertures pour la maison d’édition, et également auteur d’un des derniers olni de chez ActuSF, Zombies, mort et vivant. Cet ouvrage est très soigné, avec une couverture cartonnée, une bandelette marque-page en tissu, et bien sûr, de magnifiques illustrations tout au long de la lecture. Mention spéciale aussi pour le cahier graphique final, qui comporte les recherches pour les personnages, mais aussi quelques dessins colorés.



Chidera est une petite fille on ne peut plus normale : élève moyenne, fillette sans histoire, elle vit avec ces deux parents dans la pauvreté une existence triste et monotone. Jusqu’au jour où sa route va croiser celle de trois femmes chantant dans la forêt. L’une d’elles dessine une feuille sur sa main, motif qui ne s’effacera plus. Cela semble éveillé en elle un don caché pour le dessin, et à partir du moment où elle trouve un stylo par terre, elle ne va plus s’arrêter de crayonner tout ce qui lui passe sous la main.



J’ai beaucoup aimé la façon dont cette histoire nous est narrée, par un villageois, une personne extérieure à son entourage proche, mais qui semble tout de même bien la connaitre. L’histoire de cette petite fille qui se découvre elle-même et qui va pouvoir grâce à ce talent auparavant caché sauver sa famille de la misère est puissante, attendrissante et émouvante. Il aura fallu cette aide du destin pour qu’elle reconnaisse qu’elle a un don artistique, qu’elle le développe et qu’elle ose s’affirmer en tant que personne.



Elle est pour cela bien entourée : sa mère l’aide dans sa démarche et ses amies à l’école l’encourage également. Un seul élément m’a un peu chiffonnée: le père de Chidera ne l’estime pas du tout avant qu’elle découvre son talent. Il voulait un garçon et la considère avec dédain et mépris. Cela change du tout au tout quand elle commence à ramener de l’argent à la maison grâce à son art. C’est même lui qui va la pousser à aller voir l’ancienne du village pour perfectionner sa technique et apprendre à maitriser les textures et les couleurs, mais cela me mettait mal à l’aise par rapport à la jeune fille : a-t-il changé parce qu’il est heureux de la voir s’épanouir ou ne s’y intéresse-t-il qu’en tant qu’investissement ?



La force des traditions est aussi soulevée dans ce récit. En effet, l’art développé par Chidera est tiré de l’ancien temps, celui où on dessinait encore des symboles sur les gens et les objets pour leur donner du pouvoir, de la force. Elle va à la fois s’approprier son don, mais aussi se réapproprier cette culture oubliée, effacée par la modernité, et qui cache une force insoupçonnée. C’est d’abord sur ses camarades de classe qu’elle s’entrainera, pour ensuite subjuguer les adultes. Une façon de faire ressortir ses racines et de faire renaître les croyances anciennes.



Les illustrations de Zariel parsèment le récit de ces symboles. Il représente à la fois la faune et la flore qui entoure Chidera, mais aussi les personnes qu’elle rencontre dans son « voyage ». Ces dessins sont nombreux, en noir et blanc, et ajoutent à l’atmosphère exotique et fantastique du récit. Un réel plus pour ce texte déjà très riche !



Un roman graphique court qui m’a énormément plu : Chidera, petite fille sans histoire, découvre qu’elle a un don pour le dessin et va par la même occasion raviver les traditions de ces ancêtres. Un récit plein de force, de courage et de belles émotions, enrichi par les illustrations atypiques de Zariel. Un livre à mettre entre les mains des petits et grands !
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Qui a peur de la mort ?

Ouvrage paru en 2010, World Fantasy Award 2011, Prix Imaginales du meilleur roman étranger 2014, Prix Lucioles 2017. Un ouvrage qualifié de Fantasy, sur des thématiques rarement développées dans le genre: l'Afrique, ses traditions et rites, la femme et sa sexualité, l'excision, le génocide. Autant dire que j'étais très curieux et pensais passer un bon moment...et bien raté. Une grande déception plutôt. Un livre en trois parties inégales, puisque la dernière occupe la moitié du livre de 600 pages. Nous suivons Onyesonwu Ubaid, dont le prénom signifie "Qui a peur de la mort ?. Enfant d'un viol affreux perpétré dans un contexte génocidaire, elle est une Ewu, c'est-à-dire enfant de la Violence, rejetée par la plupart, car de mauvaise augure. Nous suivrons son parcours, en commençant par la voir grandir dans le village de Jawahir, se faire des amis, rencontrer son amour. Elle développera bien vite des capacités magiques, qu'elle cherchera à comprendre, contrôler, pour rencontrer son destin: celui d'être "l'élue de la prophétie", celle qui ré écriera l'histoire, mettant fin au massacre des Okekes par les Nurus, se jurant de tuer son père, le violeur de sa mère, général sorcier des Nurus, génocidaire des Okekes. Les deux premières parties ont été pour moi plutôt plaisantes, mettant en place des éléments assez originaux en Fantasy. Par contre, la troisième partie, intitulée "Guerrière", occupant la moitié du Livre, est pour moi, une catastrophe. En effet, alors que les personnages principaux (Onyesonwu, son amour Mwita, et 4 amis) se lancent dans une traversée du désert de 5 mois pour aller affronter son père, je m'attendais à des péripéties haletantes. Loin s'en faut. Vous découvrirez au contraire une répétition d'inepties, basées principalement sur la sexualité des personnages, de querelles et jalousies entre les personnages féminins, de la Colère d'Onyesonwu, le tout avec des personnages qui font systématiquement preuve d'un grand manque de maturité. De plus vous en passerez des chapitres sans qu'il ne se passe quoi que ce soit de vraiment digne d'intérêt. Tout cela pour arriver à la confrontation finale, qui accouche d'une souris, bâclée comme j'ai rarement vu.

Ajoutons rapidement, que "le World Bulding" est quasiment inexistant, ce qui est tout de même une gageure dans ce genre littéraire, qui ne plaira pas à tous.

En somme, une déception bien dommage, car le potentiel des thématiques y était largement.



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Binti, tome 1

Binti est un recueil de 3 novellas : Binti, Binti feu sacré et Binti retour.



On suit le parcours de Binti, une jeune femme Himba. Elle a été acceptée grâce à son haut niveau en mathématiques dans la meilleure université interplanétaire, l’université de Oomza. Cette annonce, qui serait une fierté pour tous les autres peuples, ne l’est pas pour l’entourage de Binti. Les Himbas ne voyagent pas, ni sur Terre, ni dans l’espace. Elle passe outre leur interdiction de partir mais son voyage à bord de Poisson 3, un vaisseau vivant se passe mal, les Méduses attaquent. Nnedi Okorafor fait preuve d’un grand talent de conteuse pour nous livrer un récit intimiste, initiatique. Le parcours de Binti est une quête de soi très intéressante à suivre avec tous les conflits sous-jacents. On oscille entre acceptation de soi et dénis d’identité, entre le soi d’avant le départ et l’acceptation des changements, entre traditions et choix individuel…



La façon de se débattre entre respect des traditions et aller de l’avant est très bien distiller au fil des pages. C’est un très beau récit qui met en avant le chemin vers la maturité sans négliger ses racines sous fond de racisme.
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Qui a peur de la mort ?

J’avoue, je ne sais pas trop par quel bout commencer...

Peut-être par le fait que c’est certainement mon premier roman d’une autrice africaine.

Ou alors le fait que ce n’est absolument pas une dystopie comme annoncé sur la 4ème de couverture.

Ou encore l’attaquer par le prisme de la magie, de l’écologie ou du féminisme, j’hésite.



En tout cas, ce roman, fantastique, est sacrément ancré dans une réalité sordide : viol comme arme de guerre, massacres entre ethnies, génocide, enfants soldats, guerre dont on ne sait plus vraiment sur quoi elle est fondée, excision, infériorité de la femme.



Et en contre point magnifique de tout cela, des femmes puissantes, grandes et fortes, pétries de courage, et pleines d’une magie ancestrale.



Hormis quelques longueurs dans leur voyage et des personnages parfois ne connaissant que la colère (en même temps, on ne peut pas les blâmer), j’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture à l’écriture fluide et rythmée.

Une belle découverte!
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Qui a peur de la mort ?

Onyesonwu, le prénom de l’héroïne, signifie « qui a peur de la mort ? ». C’est une façon de défier la mort, le thème central du roman.

Elle est différente, discriminée car son physique trahit qu’elle est issue d’un viol de guerre, donc une honte. Mais lorsqu’elle démontre des capacités magiques, un sorcier se trouve obligé de la prendre en apprentissage malgré ses préjugés. C’est le début d’une quête pour vaincre son violeur de père et pour rassembler les peuples.



Encore une fois, c’est un roman de SF/fantasy qui pourrait parfaitement plaire à des lectrices/lecteurs qui ne sont pas friands habituellement de ce genre. C’est un roman qui parle de viol comme arme de guerre, qui parle de coutumes africaines ancestrales, de discriminations (sexuelles, ethniques…), de spiritualité, de liberté sexuelle…

L’histoire fonctionne très bien, mais ce n’est pas donc elle qui me marquera. Ce sont plutôt les thèmes évoqués et l’ambiance, le fait que pour une fois dans un roman imaginaire, l’histoire met en scène d’autres héro.ïne.s que des personnes blanches et/ou occidentales… et cette mise à l’honneur des traditions et croyances africaines m’a bien plu. Entre les personnages qui « tchipent » régulièrement, qui ont des coupes afro ou les cheveux tressés, etc… C’est un peu triste à dire car cela devrait être plus courant, mais c’était rafraîchissant et d’autant plus dépaysant.

L’autrice déploie un message engagé : féministe, pacificateur… J’ai eu l’impression qu’elle évitait beaucoup des clichés habituels de Fantasy. Notamment, malgré ce que laisse entendre mon résumé express, la formation d’Onye est très courte, elle apprend finalement beaucoup plus à l’instinct, par elle-même et grâce à l’aide de ses ami.e.s.

Je me rappelle une phrase de J.K. Rowling, qui disait qu’elle ne se voyait pas mélanger des licornes avec du sexe. Eh bien ici, c’est plutôt bien fait par Nnedi Okorafor, qui évoque le sexe sans pour autant décrire les scènes. Dans son roman, les héroïnes ont des relations sexuelles, ont leurs règles, etc.



Qui a peur de la mort ? est un roman de SF/Fantasy original qui casse un peu les codes de l’imaginaire. Cela me donne envie de découvrir d’autres récits de cette autrice !

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Qui a peur de la mort ?

Qui a peur de la mort ? est un récit de fantasy dépaysant, dont la trame classique cache une belle originalité. Dans ce roman d’apprentissage, Onyesonwu va poursuivre une quête désespérée à la recherche de son identité, et tenter de maîtriser les pouvoirs magiques qu’elle sent grandir en elle. Héroïne complexe, imparfaite et pleine de colère, elle va se révolter contre la guerre entre Okekes et Nurus qui ravage son pays, ainsi que contre toutes les traditions qui oppressent à la fois les femmes et les ewus, ces enfants métisses issus du viol. Une histoire violente, passionnante, dans une Afrique post-apocalyptique teintée de mysticisme. Malgré une fin un peu trop rapide et un poil frustrante, Qui a peur de la mort ? est un roman à ne pas rater !
Lien : https://lecturestrollesques...
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Qui a peur de la mort ?



Derrière cette magnifique couverture se trouve un excellent et très atypique roman récompensé par le prestigieux World Fantasy Award 2011.



Avant d'entrer dans les détails, un mot sur le 4ième de couverture: 'L'après d'apocalypse' bien que mentionné n'a aucun sens. Enlever les quelques très légères références à notre présent (téléphone portable, ordinateur et scooter) , et vous avez un roman qui pourrait se passer à n'importe quelle époque. Voila, passons au reste.



"Qui a peur de la mort" est avant tout un voyage: Au sens figuré du terme d'abord, puisque l'auteur nous propose une plongée dans une Afrique traditionnelle où la magie y joue un rôle très important au travers de puissants sorciers Par "traditionnelle" j'entend perclus de traditions tribales souvent moyen-ageuses (Excision, Génocide...) et au combien toujours d'actualité. Il est d'ailleurs heureux que l'auteure soit une femme noire d'origine Africaine, son discours engagé est particulièrement crédible. Des thèmes très originaux et rarement abordées en fantasy y sont traités, vous aurez compris que ce voyage est original



Ensuite au sens propre, on suit les pérégrinations d'un petit groupe qui tente de mettre fin à la barbarie née dans l'Ouest. Le pays des 7 rivières, destination des héroïnes, existe vraiment mais il vous faudra lire la quasi dernière ligne pour savoir de quel pays il s'agit. AU cours du voyage on comprend que les femmes sont les véritables héroïnes du roman, même si leurs atermoiements "de nanas" sur qui aime qui et qui couche avec qui sont parfois agaçants !



Attention cependant, si l'on peut parfois songer à Kirikou, certaines scènes sont difficilement soutenables, la puissance de la narration d'Okorafor n'y étant pas étranger.

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Qui a peur de la mort ?

Onyesonwu, voilà le nom de l'héroïne de ce roman hors norme. Onye nous raconte son histoire, ses origines dans une Afrique dévastée par un cataclysme. Malheureusement, ce bouleversement n'a pas emporté avec lui les conflits qui animaient certaines tribus. Onye est née de cette guerre, née de la violence, née d'un viol, cette ignoble arme de guerre. Onye est née métisse, qui pour nous reste un mot charmant souvent synonyme de symbiose de culture et de beauté, mais pour Onye rien que sa vue est une agression, elle incarne cette violence entre Nuru et Okeke, ces enfants issus de ce métissage qui sont appelé Ewu. Elle porte les stigmates de ce mélange infâme.



Le suite sur le blog ...
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Binti, tome 1

Binti est une harmonisatrice d’origine himba. Contre l’avis de sa famille et de son peuple, elle prend la décision de quitter tout ce qu’elle a connu pour rejoindre la planète université d’Oomza. Mais le voyage ne va pas se passer comme prévu suite à une attaque des Méduses sur le vaisseau de transport…



J’avais certaines attentes concernant cette collection de trois novellas, soit par rapport au résumé, soit par rapport à ce que j’ai déjà lu de l’autrice, et toutes ces attentes se sont révélées être erronées. Et pour une fois, ce n’est pas une mauvaise chose.



Binti est très souvent présenté comme étant du Space Opéra, genre qui a priori ne m’attire pas des masses (mais je me soigne), et ça a été ma première surprise : pour moi ça n’en est pas vraiment. Certes une bonne partie de la première novella se déroule dans un vaisseau partant d’une planète A vers une planète B, mais le fait que tout cela se passe dans l’espace est presque anecdotique, et je n’ai donc pas été gêné par ce que j’ai tendance à moins apprécier dans ce type de récits.



Ma deuxième surprise est venue du résumé éditeur que je trouve un peu trompeur puisqu’on nous y parle du « combat pour la survie » de Binti, et pour le coup, ça n’a pas grand chose à voir avec ce dont parle la novella. Oui, Binti craint pour sa vie pendant l’attaque des Méduses mais à aucun moment il ne s’agit d’une lutte, que ce soit au sens littéral ou figuré. Au contraire, ce qui se met en place est avant tout un dialogue, un dialogue entre plusieurs espèces qui ne se comprennent pas mais qui pourraient apprendre à communiquer.



Ce qui m’amène à mon troisième point. Ayant lu plusieurs ouvrages de Nnedi Okorafor par le passé, je m’attendais à un récit très sombre, violent et dur. Il y a évidemment un peu de violence, après tout l’intrigue commence par une attaque meurtrière, mais pour ma part, j’ai trouvé le récit très lumineux et je pense qu’on peut même considérer ce recueil comme du solarpunk / de la SF positive.



Pour moi, ces novellas sont avant tout une quête d’identité, un apprentissage de la vie où Binti va apprendre à se détacher de certaines relations toxiques, où elle va apprendre à concilier les traditions de son peuple avec son identité profonde et ses propres envies et aspirations.



C’est aussi l’ouverture de deux peuples ennemis qui apprennent à se connaître avec une certaine bienveillance. Tout n’est pas rose mais il n’en reste pas moins qu’un sentiment très positif s’impose à nous pendant cette lecture.



Pour détailler un peu plus mon ressenti sur les trois novellas, j’ai vraiment beaucoup aimé la premier histoire qui nous présente l’univers, les enjeux, et qui fait un premier pas vers la belle évolution de Binti. La deuxième novella, en revanche, m’a laissé un peu indifférent, ou en tout cas elle ne m’a pas tellement parlé. J’imagine qu’on y parle de stress post-traumatique, sujet intéressant, mais le traitement ne m’a pas plus emballé que ça.



Par contre, la dernière novella m’a vraiment énormément plu. Il ne s’y passe pas grand chose somme toute, comme dans l’intégralité du recueil d’ailleurs, mais j’ai trouvé les différentes thématiques extrêmement bien traitées et très puissantes.



Au final, je ne peux pas parler de coup de cœur à cause de la deuxième novella à côté de laquelle je suis complètement passé, mais j’ai globalement beaucoup aimé ce livre !
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Qui a peur de la mort ?

Il est parfois doux et profitable de se laisser influencer.

Mon amour pour la SF est arrivée assez tardivement, après ma majorité : j’étais libraire et un collègue (de ces fameux qui “ont le métier qui coule dans leurs veines”) a su me conseiller pour me faire apprécier le genre. Depuis, ce genre m’émerveille chaque jour un peu plus.



Quand quelqu’un arrive à me vendre une histoire, je peux me laisser facilement convaincre si l’avis me parle. Malheureusement, je ne peux pas remercier la personne qui m’a influencée pour ce livre de Nnedi Okorafor puisque je ne sais plus à qui je dois la découverte de ce roman : qui que tu sois, sache que tu as fait une heureuse !



La SF c’est génial, mais la SF qui sort de ce qu’on a l’habitude de voir c’est encore mieux.

Si le début de ma lecture a été un peu chancelant, j’ai lu la seconde moitié du roman à la vitesse de la lumière.



J’ai été plongée dans ce monde post apocalyptique sans difficulté, peut-être parce que je ne mets pas la culture occidentale sur un piédestal et que je suis très curieuse de découvrir d’autres façons de vivre. Il y a bien évidement des apports comparés à notre monde actuel mais rien qui n’empêche progression et compréhension.



Onyensonwu est une héroïne atypique : toutes ses attitudes et décisions ne sont pas les meilleures, son caractère est parfois insupportable mais la force de ce personnage et sa volonté effacent les imperfections. Un personnage sans défaut aurait de toute façon été bien trop ennuyeux.



C’est un roman féministe, anti-raciste, contre l’exploitation de l’homme par l’homme, pour le respect des croyances de chacun.e.s et des multiples identités, des sexualités… En clair : c’est un roman très SF avec des prises de positions sur des questions actuelles qui m’intéressent particulièrement.



Le roman souffre de quelques longueurs et de moments introspectifs qui se répètent peut-être mais, qui ne prennent pas le pas le plaisir de suivre la quête d’Onye, de Mwita et de leurs ami.e.s ainsi que les messages puissants qui sont véhiculés.



Un petit conseil : ne faites pas l’impasse sur la postface qui vous permettra de voir sous un autre angle certains passages du récit.
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Sankofa : La fille adoptive de la mort

Fatima lit et retranscrit en-dessins ce que les étoiles lui disent.

Son univers est baigné de magie près de son arbre dans le jardin, elle a de longues conversations avec son grand-père.

Ses parents ne veulent pas qu'elle grimpe sur les hautes branches de l'arbre, mais fatima si sent si bien. Entre ses crises de malaria.

Un jour elle reçoit en cadeau du ciel une graine.

Qui va la guérire, mais aussi lui donner un lourd tribu celui de pouvoir donner la mort.

Par un feu intérieur qu'elle va à ses dépends devoir apprendre à gérer.

Après un accident, elle va détruire toutes vies dans son village.

Va devoir pour elle commencer un long voyage.

Maintenant elle se nomme Sankofa et à le pouvoir de soulager les mourrants et de se défendre de ses attaquants.

Une épopée poétique, pleine de sentiments, un road trip émotionnel, ou nous allons apprendre à connaître le pouvoir de Sankofa.

La fuite en avant d'une enfant nommée fille adoptive du diable.

Crainte et détestée.

Il y aura quand même sur sa route des personnes pour l'aider.

Mais est il possible de dompter le pouvoir de Sankofa.

Celle autrice primée à plusieurs reprises.

Est une étoile montante.

Ça plume est metrisee d'une façon de incroyable.

Je la découvre avec ce roman et compte bien mire d'autres livres écrits de sa main.

Un réel coup de cœur.

Il faut aussi souligner que tous les livre que j'ai eu l'occasion de lire des éditions école des loisirs M+ ont tous été des révélations, que je n'aurais pas connue sans le partage et retours de lectures de @virgie_lecture

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