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Citations de Olivier Adam (2072)


J'ai rêvassé en fixant du regard les reflets argentés, les vaguelettes puis les immeubles en face, les maisons, le ruban des voitures sur la nationale. Toutes ces vies, tous ces visages. Ces millions de gens. Avec leurs propres pensées, leurs problèmes, leurs joies, leurs peines. Je me suis dit qu'au fond, on était tous invisibles, noyés dans la foule immense, trop petits et trop nombreux pour être remarqués.
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Ça se rallumera vers cinq heures quand Maria viendra nettoyer les locaux, vider les poubelles, récurer les chiottes. En général ils prennent un petit café ensemble quand elle arrive. Ils parlent un peu. Il lui offre une cigarette même si chaque fois elle dit qu’elle ne fume plus, que c’est la dernière, ou qu’une de temps en temps ce n’est pas ça qui va la tuer. Et puis elle enchaîne en disant, Avec la vie de chien qu’on a si on ne peut pas s’offrir ce genre de petit plaisir qu’est - ce qu’il nous reste ? Il acquiesce et ils fument sur ces bonnes paroles. Tous les matins c’est le même rituel. La même conversation.
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"Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi: tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie."
Patrick Modiano
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Je me souviens de ça, du soleil qui entrait dans le salon, de nos corps allongés côte à côte sur le tapis et les yeux qu’on fermait. Le soleil nous brûlait les paupières et tout devenait orange. 
Je me souviens de ça. Nos paupières orange et les rires qu’on avait quand on sautait sur le matelas du vieux lit. On a ruiné le sommier et ma mère nous a sacrément engueulés. 
Je me souviens de ça. Nos paupières orange et les billes transparentes qu’on regardait des heures à la lumière, les bulles d’air à l’intérieur, les couleurs emmêlées. 
Je me souviens de ça. Nos paupières orange et le chocolat chaud, l’après-midi devant les dessins animés, l’hiver on se serrait sur le canapé, on se serrait et la vieille couverture orange la faisait toujours éternuer. 
Nos paupières orange et son rire quand je la poussais sur la balançoire. 
Nos paupières orange et ses cris quand j’accélérais et faisais mine de la semer, qu’elle pédalait en pleurnichant. 
Nos paupières orange, sa voix pointue, son rire clair dans la joie des mercredis après-midi. 
Nos paupières orange et ses lèvres fines, ses cheveux blonds presque roux, les taches de rousseur sur ses joues et son front quand le soleil lui cuisait la peau. 
Nos paupières orange.
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J’ai 31 ans et ma vie commence. Je n’ai pas d’enfance et désormais n’importe laquelle me conviendra
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Non. Aucun de nous n’avait connu la même enfance. Même pas Paul et moi. Parce que j’étais une fille. Parce que j’étais l’aînée. Et que je n’avais pas eu la possibilité d’envisager un seul instant de filer autrement que droit.
(page 52)
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A un moment j'ai enlevé mes chaussures et je me suis avancée dans l'eau jusqu'aux mollets. J'ai adoré ça. La fraîcheur. La douceur. La peau qui semblait se réveiller, revivre.
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" Le visage collé contre la vitre, je regarde Paris défiler, et la vitesse ajoute de la lumiére à la lumiére du matin.
La ville entière semble nimbée d'or liquide .
L'automne en polit les contours . "
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Si plus rien ne l'atteint, si plus rien ne le touche à quoi bon. À quoi bon vivre comme les pierres, les arbres, les rivières. Je me disais cela mais au fond, je savais bien que ma vie n'était pas si différente. Que je n'étais qu'une ombre, une spectatrice.
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Chaque jour à seize heures mon père se branchait sur RTL et écoutait Les grosses têtes. Chaque matin la radio se déclenchait et aujourd'hui encore, quand j'entends par hasard le jingle de cette station, des frissons d'horreur et de dégoût me parcourent l'échine.
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A l'autre extrémité de la plage, les pattes dans les sables vaseux, des oies bernaches grelottaient autant que moi et finissaient par se demander si oui ou non cette coutume de descendre du Grand Nord pour se réchauffer en Bretagne en hiver était bel et bien pertinente.
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Nous sommes neufs et lavés dans le vent de la nuit, sa langue fouille ma bouche et ma main dans son dos trace des cercles et des sinuosités. Du salon nous parvient la voix faible de Chet Baker. My funny valentine et nos mains se croisent. Je la regarde, et soudain, son visage est un abri clair et tranquille.
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J'aimais bien sa présence. Elle s'accommodait de mon absence.
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Claire ronflait et je trouvais cela charmant, tout m'émouvait en elle, son visage éclatant, son rire comme du cristal, sa manière de veiller sur moi et de m'absoudre, sans jamais se plaindre ni rien demander en retour.
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Ou dans les placards d’une maison de location, au fin fond de l’Ardèche, avec le grand jardin et la rivière qui coule en contrebas…
(page 217)
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Mon père s'était retiré depuis plusieurs années déjà mais le mystère de sa disparition, de sa vie retranchée, continuait de faire jaser. Les rumeurs les plus folles circulaient : il était malade, il était mort, il s'attelait depuis cinq ans à un disque monstre, on avait signalé le passage de grands producteurs, de musiciens célèbres, de stars de la chanson rock d'ici ou d'outre-Manche. On avait aperçu Alain Bashung, Etienne Daho, Patti Smith. Bertrand Cantat, Daniel Darc, Marianne Faithfull. Brian Eno. Tony Visconti. Steve Albini. John Parish. Ou bien c'était le contraire. Il vivait seul, barbu et mystique, avait fait vœu d'alcool, de silence et de solitude.
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Il m'explique tout avec patience et des petites pointes d'humour bien placées. Le principal, c'est la discrétion, il dit. Être aux petits soins et invisible à la fois. Et puis bien parler anglais. Parce qu'il y a surtout des étrangers, ici, et qu'on parle plus anglais que français. Mais les Français, il ne faut surtout pas s'aviser de s'adresser à eux en anglais, ils détestent ça, ils veulent pas qu'on les prenne pour des touristes même s'ils en sont, il y a un genre de hiérarchie dans leur esprit.
- Et comment je fais pour savoir ?
- Pour savoir quoi ?
- Ben, s'ils sont français ou pas.
- Tu les observes discretos avant d'aller les voir, tu tends l'oreille.
- Et si je les entends pas parler ?
- Tu te fies à ton instinct.
- Mon instinct.
- Ouais. Mais je vais te donner un truc : s'ils te paraissent moins élégants, moins raffinés, plus vulgaires, même s'ils sont habillés comme les autres, en général, c'est les Français.
- Ah bon.
- Crois-moi. J'ai bossé pas mal à l'étranger. Et tu peux être sûr d'un truc. Parmi les touristes, les pires, les plus bruyants, les plus chiants, les plus vulgaires, les plus prétentieux, c'est toujours les Français.
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.. Mariée à ce type que je déteste et qui m’effraie. Qui me considère comme sa chose, sa propriété, sa boniche. Mère d’un enfant que j’adore. Mais qui aurait mérité une autre vie. Un autre père. Une autre ère. Mieux armée que moi. Mieux préparée. Plus heureuse. Plus stable. Je m’inquiète tellement pour lui. Il doit bien sentir que je n’aime pas son père. Et qu’Alex me traite comme une merde. Comment on grandit dans ces conditions ?
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En dépit des protestations des Bretons bretonnants, d’octobre à avril il faisait moche, froid, pluvieux, tout était fermé et recouvert d’un gris sordide.
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J'ai quitté le banc après avoir jeté un dernier coup d'œil à la mer, elle avançait sans faire de vagues, encerclait les rochers les uns après les autres, sans à-coups et silencieuse, inexorable.
p131
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