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Citations de Olivier Adam (2070)


Le sortant avait été réélu, opposé pourtant à une nouvelle recrue concourant pour le compte du parti macroniste. Paul avait souri en voyant son nom dans les journaux. C’était une commerçante du coin. Elle tenait une boutique de meubles et de décoration pour enfants. Les lits de Manon, de Clément, leurs commodes, leurs bibliothèques, leurs bureaux, tout venait de chez elle. Une femme dynamique, souriante, éminemment sympathique, qui semblait à mille lieues des vicissitudes et des coups tordus de la vie politicienne. Perdre était sans doute ce qu’on pouvait lui souhaiter de mieux. Qu’était-elle allée faire dans un merdier pareil ?
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À l'ombre des arbres, des types en sandales, bermudas et tee-shirts, cheveux en pagaille et barbe de six jours, sirotent des rhums arrangés en attendant la fin du monde, sans inquiétude apparente.
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C'est un long apprentissage parfois que de savoir rejoindre enfin la vie qui nous va. Qui nous attend.
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Deux gosses affairés dans leur chambre à monter des trucs extravagants avec leurs Lego. Deux gosses intrépides sautant toujours de plus hauts rochers, disparaissant sous l'eau en apnées interminables, passant leur temps à s'enfouir la tête sous la flotte, à se rouler dans le sable en faisant mine de se battre. Deux gosses toujours fourrés dans les collines, le maquis, menant une vie sauvage dont personne ne savait grand-chose. Une vie de plantes et de terre craquelée, de ruisseaux asséchés et d'animaux décampant parmi les arbustes, une vie griffée de ronces, d'écorces, de branches où se tenir et regarder autour de soi, l'infini du massif, pics, vallées et canyons, s'arrêtant net en surplomb des eaux turquoise. L'orange des roches, le vert des arbres et le bleu du ciel. Rien d'autre.
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Il n'en pouvait plus. Des photographies fanées, des guirlandes, des coussins, des bougies. Des jardins en automne. De la pluie sur les toits. Des plages désertes. Des stations balnéaires hors saison. Des marées basses, des villes mélancoliques, des romans délicats. Des plaids, des théières, des étés bretons. Des soleils couchants. Du famous blue raincoat. De nos absences d'engueulades. De nos sourires trop doux. Des étreintes consolatrices. De la fille aux cheveux longs, robes d'autrefois, bottines à lacets, bijoux minimaux, sourire léger flottant sur des lèvres silencieuses, discrète aux confins de l'effacement, pudique aux lisières de l'empêchement qui se tenait à ses côtés. Du deuil incertain, fantomatique, où je m'enlisais sans fin. Il voulait autre chose. Des cris. Des larmes. De la joie. Des confessions fiévreuses. Des baises sauvages, brutales, éreintées. Il voulait la nuit profonde, des jours féroces, le soleil cru, la brûlure.
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Papa. Entré aux imprimeries à quatorze ans, avec son seul certif en poche. Syndiqué toute sa vie. Devenu chef d'atelier à la force du poignet. Deuxième d'une famille de sept enfants. Grandi dans un F3 à Maisons-Alfort, fils d'un conducteur de camion-poubelle et d'une femme au foyer. Passer du vieux Marchais à la Grosse Blonde. Ça fait mal au cul quand même.
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Elle n’avait pas cessé de pleurer de la journée. C’était son premier enterrement. Et c’était tombé directement sur son grand-père préféré. Elle n’avait pas eu d’entraînement. Elle avait tout pris en pleine gueule. Les larmes. La boîte. Le trou. Les pelletées de terre. Les discours. Les conneries révoltantes qu’avait sorties le prêtre – genre il est bien là où il est, peut-être même mieux qu’avant, dans la lumière de Dieu ou je ne sais pas quoi. La lumière de Dieu, mon cul, il était dans la terre et promis aux vers.
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On ne mesure jamais vraiment combien la mort de ceux qu’on aime nous laisse exsangues, sans force, anesthésiés. Les cris, les sanglots, à certains moments, c’est hors d’atteinte. Ça demande encore trop d’énergie.
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- Tu sais, si tu les kiffes tant que ça, ces quartiers populaires, abstiens-toi de t’y installer. Parce que c’est des bouffons comme nous qui les faisons disparaître. Ça a un nom, tu sais : la gentrification.
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D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi il me plaît tant, ce mec. À part qu’il me fait rire. Et qu’il est doux. Qu’il m’adore. Il faut voir la lueur dans ses yeux quand il me regarde. Je crois que ça peut me suffire à tout lui pardonner. Et puis même si c’est sa faute autant que la mienne si on se retrouve à ce point dans la merde, avec Alex qui nous cherche et va nous démolir, c’est quand même lui qui m’a emmenée ici. Qui nous a mis à l’abri, Gabi et moi.
(page 64)
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Combien de personnes successives, contradictoires, opposées, inconciliables abritons-nous en nous-mêmes?
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Je me suis dit ça, qu'on mourait chaque fois un peu, quand les autres mouraient, quand ceux qu'on aimait mouraient, comme si au final nous n'étions constitués que de ça. Des gens que l'on aime. Juste ça qui nous fait et un noyau au milieu. Un noyau dur et sec.
Et c'est nous ce noyau.
C'est pas grand chose au final.
On est peu de chose, au final.
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Ce que préfère Claire, dans ces séjours passés auprès de sa grand-mère, entre filles, ce sont les histoires, les souvenirs. A quoi ressemblait son grand-père, qu'elle n'a pas connu. Comment était son père quand il était petit, ou adolescent. Grand-mère lui raconte aussi ce qu'elle n'a jamais osé demander à ses parents. Leur rencontre, sa naissance à elle, celle de Loïc. Claire fouille dans les cartons, regarde les photos. Celles de son père surtout. Toujours très sérieux, la bouche fermée, un peu emprunté. Toujours fourré dans ses livres, s'amuse grand-mère. Il aurait voulu être instituteur, mais il n'était pas fait pour ça. Il parlait si peu.
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J'embrasse le front de mon père. Ce n'est pas comme j'imaginais. C'est comme quand il dormait. Exactement pareil. Mes jambes tremblent et mes mains aussi. Je m'assieds sur le lit, sinon je m'écroule. Plusieurs fois, à voix haute, je dis: papa et ce mot n'existe plus lui non plus. Plus rien n'existe de ma vie d'avant. Plus rien depuis ce jour où nous marchions sous la neige.
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Un écrivain dans une famille, c’est la mort de cette famille, disait Philip Roth. Ben c’est pareil pour les cinéastes et les metteurs en scène, m’avait-il asséné un jour.
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Vu de près, pris dans le cours ordinaire, on ne voit rien de sa propre vie. Pour s'en saisir, il faut s'en extraire, effectuer un léger pas de côté. La plupart des gens ne le font jamais et ils n'ont pas tort. Personne n'a envie d'entrevoir l'avancée des glaces.
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- Mais il fait jour. C’est la nuit qu’on fait le dodo, il me dit, et je ne sais pas quoi lui répondre.
Sa logique est implacable. Et je ne me vois pas me lancer dans un discours comme quoi la nuit, c’est pas seulement fait pour pioncer, ni lui vanter les bénéfices qu’on peut tirer de journées consacrées au sommeil quand on est un garçon dans mon genre, rongé d’angoisses et pas vraiment tourné vers la vie active, la vie des winners, la vie des gens biens, la vie normale des gens normaux.
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On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres, eux-mêmes souvent l'ignorent, et le découvrent en se perdant.
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Les années filent. Je les regarde en transparence. Plongée dans mes livres, mes classeurs. Au fond des cafés où j'observe en secret. Au fond des cinémas les yeux rivés aux écrans. Ainsi je me sens à ma place. Effacée. Noyée dans la masse.
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Je hais le lundi. À cause de l'école. Du week-end enfui avant même qu'on l'ait vu commencer. Dès le dimanche matin, j'y pense et ça me colle une boule dans le ventre, ça me serre la gorge. Je ne peux pas m'en empêcher, toute la journée, j'y pense. Du coup, je hais le dimanche aussi.
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