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Critiques de Paolo Cognetti (618)
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Le garçon sauvage : Carnet de montagne

C'est une cure de bien-être que m'a procuré ce livre. Un moment suspendu hors du temps, hors du monde.

Paolo Cognetti a décidé de vivre une expérience de solitude dans les hauteurs du Val d'Aoste. Là, tel Chris McCandless à qui il dédie ce carnet de montagne, il redécouvre les plaisirs simples de la nature. Entre les quatre murs dépouillés de son chalet (sa "baita" selon le terme italien qui a été judicieusement gardé dans la traduction française) et à travers quelques explorations dans les environs, il vit la vie authentique des montagnards.

Il nous ouvre (ou plutôt entrouvre) sa porte pour nous faire partager son quotidien, ses pensées, ses émotions.

C'est fin, c'est sensible, et j'ai senti instinctivement que je ne devais pas déranger, que je devais lire ce texte du bout des yeux et l'apprécier sans manifestations excessives.

Je ne devais pas me montrer, respecter la quiétude de l'auteur et prendre ce carnet comme un cadeau qui m'était fait. Un merveilleux cadeau qui m'est allé droit au cœur et m'a profondément touchée.

Ce petit livre est plein de poésie : dans les phrases de Paolo Cognetti mais aussi à travers les nombreuses citations toujours bien choisies et qui entrent en résonance avec les mots de l'auteur.

Dans un style différent mais avec une sensibilité et une faculté identiques de transmettre au lecteur l'amour de la montagne, de ses habitants, de sa faune et de sa flore, Paolo Cognetti va rejoindre sur mes étagères Erri De Luca. Et vive la littérature italienne !

Un livre que je recommande à tous ceux qui veulent respirer une bonne bouffée d'air frais et aussi à ceux qui trop accaparés par leurs activités trouveront peut-être dans ce texte l'incitation à faire une petite pause salutaire.

Un immense merci à Babelio et aux Éditions Zoé de m'avoir fait découvrir cette petite pépite.
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Les huit montagnes

Un roman de montagne comme je les aime, dans lequel l’homme apprend et grandit avec elle. Une compagne pour la vie. Un refuge, un apaisement. Un art de vivre, simple et pourtant difficile, un accord possible avec un lieu mais un renoncement aux autres, une solitude recherchée et acceptée.

Et même si je ne connais rien à la montagne, le talent de Paolo Cognetti m’a fait touché du doigt l’appel de celle-ci quand la montagne devient une entité qui coule dans tes veines et qu’elle s’exprime par tout ce qui te constitue.

« Nul ne peut faire comprendre les sensations éprouvées là-haut à celui qui n’est pas sorti de chez lui et qui n’a pas par lui-même éprouvé la montagne avec ses pieds, ses muscles, son énergie et ses doutes. »



En plus, de tout le lyrisme déployé pour l’amour de ce lieu, l’auteur a su créer deux personnages masculins liés par une amitié sans faille, malgré les années et les vies différentes. Une amitié puisée dans la jeunesse à parcourir ensemble tous les chemins environnants de Grana, dans le Val d’Aoste, que les deux enfants exploraient. Deux tempéraments bien différents, l’un montagnard et l’autre citadin, s’échappant de relations plus ou moins conflictuelles avec leurs pères.



Un très beau roman d’amitié et de montagne. De silence et de contemplation.



« Pietro est un enfant de la ville. L’été de ses onze ans, ses parents louent une maison à Grana, au cœur du val d’Aoste. Là-bas, il se lie d’amitié avec Bruno, un vacher de son âge. Tous deux parcourent inlassablement les alpages, forêts et chemins escarpés. Dans cette nature sauvage, le garçon découvre également une autre facette de son père qui, d’habitude taciturne et colérique, devient attentionné et se révèle un montagnard passionné.

Vingt ans plus tard, le jeune homme reviendra à Grana pour y trouver refuge et tenter de se réconcilier avec son passé.

Hymne à l’amitié, histoire familiale, ce texte splendide nous fait aussi et surtout ressentir la force de la montagne, personnage à part entière, capable de bousculer des existences et de transformer des êtres. »

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La Félicité du loup

Tout juste revenu d'un séjour plutôt mouvementé dans les Apennins avec Valerio Varesi , j'ai cette fois décidé de suivre les pas de Fausto , un écrivain , et de Silvia , peintre , dans une auberge de Fontana Fredda , au coeur de la vallée d'Aoste . L'un sera cuisinier , l'autre serveuse , tous deux saisonniers ,et ce qui doit arriver arrivera ..."La montagne les gagne" , comme dit le slogan , et eux qui cherchent à oublier un passé quelque peu ombrageux , vont se rapprocher doucement , tout doucement ..

Du reste , à mon humble avis , c'est la douceur qui s'impose à nous dans ce roman superbe qui évoque l'amour , celui des hommes , celui de la nature , des animaux .Le décor est un magnifique écrin qui se savoure sans retenue , qui s'offre en habits de gala sous la plume de Paolo Cognetti , ça explose de toutes parts , à toutes saisons et c'est dans cet arriére plan qui , à lui seul tient le rôle essentiel que vont s'exprimer tous les états d'âmes humains à travers des personnages bouleversants , balancés au gré du temps qui passe entre espoir , quête , mélancolie , parfois même désespoir , chacun d'entre nous y trouvera - ou pas -le bonheur . L'écrin est superbe , le joyau qu'il doit recevoir devra être à la hauteur .

A travers ce roman , c'est toute une vie contemplative de montagnard qui revit , une vie simple , âpre , incertaine dont on se demande jusqu'à la fin si l'écrin doré est bien destiné aux hommes et pas aux animaux .

Une belle , trés belle réflexion sur la place de l'Homme et celle de Dame Nature.

Roman court au style simple mais brillant , cet ouvrage ne manque pas de calme et de beauté , de questionnements aussi .

Bien entendu , je vais me précipiter vers " Les huit montagnes " dont il se dit tant de belles choses .Décidément , moi aussi , " La montagne me gagne " et pourtant je n'aime ni la neige , ni le froid , ni le ski , ni la luge .Un bivouac ? Pourquoi pas mais en lecture , depuis mon canapé . Je peux vous indiquer un auteur " taillé sur mesure " . Il s'appelle Cognetti et il a une extraordinaire sensibilité , un amour incommensurable pour ses montagnes alpines .Vous ne me croyez pas ? Voyez par vous - mêmes .

Allez , chers amis et amies , je termine mon bavardage , je fonce chercher une autre victime dans ma bibliothèque et je vous dis " A bientôt ".
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Les huit montagnes

Ça transpire, ça suinte l'amour à toutes les pages. C'est un livre qui dès le départ vous embarque dans un très beau voyage : le voyage de l'amitié, de la fraternité. Là où les mots non plus de sens, seul compte la présence.

Ce livre n'est pas un récit ou il se passe mille trucs mais vous raconte le quotidien de gens simples vivant une vie rude et austère que notre fuite en avant efface de nos mémoires.

En Italie, Pietro vit à la ville mais son père passionné de montagne ne rêve que d'elle au point de monopoliser l'attention familiale. Ils finiront par trouver une petite maison dans un endroit reculé du val d'Aoste. Il s'y ennuie un peu car dans le village la moyenne d'âge frôle la maison de retraite. Il y a bien Bruno, le petit gardien de vache mais les premiers échanges ont été secs. Maman finira par les réconcilier et, devenus inséparables, ils passeront leur temps à arpenter le village, courant la montagne, les glaciers, essayant de pêcher dans les torrents.

J’ai tellement été embarqué, que j'ai été obligé de freiner ma lecture. Je crois qu'au rythme où je lisais je l'aurai lu d'une traite. Et quand le premier soir j'ai arrêté à la mi-temps du livre, j'ai gardé l'inertie. Ne trouvant pas le sommeil, je me suis replongé avec tendresse dans le monde de mon enfance. Un monde fait d'insouciance et de grandes bandes de gosses parcourant la lande et les forêts.

Ce livre est un véritable bonheur. L'auteur n'y emploie que des mots simples comme la vie de ses personnages mais la façon dont ils les emploient vous transportent immanquablement vers les rivages de la poésie. Les images se font légion devant cette admirable description de la montagne et je n’ai plus qu’une envie : partir randonnée, sac au dos, casse-croute dans la musette avec un(e) ami(e) à mes côtés.

Un véritable livre d'amour.

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Les huit montagnes



Pour connaître l’histoire de ce livre, il vous suffit de vous reporter aux 235 critiques déjà postées sur ce site. Ceci n’est donc pas une critique, mais plutôt un clin d’œil tout personnel.



En lisant Les Huit Montagnes, j’ai sans cesse pensé à un ami citadin qui quitte chaque été l’ambiance trépidante de Paris pour retrouver sa montagne. Il me raconte sa montée à l’alpage, la vie du chalet, les vaches, le ciel bleu, la vue sur les montagnes. Il me fait rêver mais n’imaginez pas que j’idéalise la vie rustique. Bien que n’étant pas une randonneuse dans l’âme, j’aimerais le suivre et retrouver la sensation des choses simples et essentielles.



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Les huit montagnes

Lire "les huit montagnes" assure un dépaysement. C'est un voyage au coeur des montagnes qui nous éblouit. La montagne, véritable personnage de ce roman nous attire, nous retient et nous transporte hors du bruit et foule des villes. Je ne me suis contentée de lire, j'ai vu la montagne, je l'ai vécue, l'ai sentie. J'ai, tout au long de cette lecture, eu l'impression d'être une vraie montagnarde.. Mais je n'étais pas seule, j'ai rencontré et suivi Pietro et Bruno. Deux jeunes enfants, le premier est un petit citadin (vivant à Milan durant l'année) dont le père est un passionné de la montagne, Bruno, quant à lui, vit la montagne, il ne la quitte pas, il est en osmose avec ces, on peut même dire SES montagnes du Val d'Aoste.

Une amitié va se créer entre ces deux jeunes enfants. Cette amitié est aussi belle et pure que peut l'être la montagne qui les relie. Ce n'est cependant pas seulement une histoire idyllique, c'est aussi une histoire de blessures, de manques, d'incompréhensions qui se heurtent. C'est tout simplement la vie.

Un l ivre qui mérite amplement le prix qu'il a reçu. un livre qui, je suis sûre, viendra souvent agrémenter mes pensées.
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Le garçon sauvage : Carnet de montagne



Le narrateur, écrivain, vit en ville. A trente ans, il doit vivre une panne d'inspiration. Il n'a plus envie de rien.

C'est tout naturellement qu'il rejoindra une région fréquentée dans l'enfance, le val d'Aoste.

Côté finances, il a de quoi tenir quelques mois.

Il va s'installer dans une baïta en pierre et en bois, loin de tout lieu habité sauf quand les bergers montent à la belle saison.

Il devra apprivoiser la nature qui peut se montrer très sauvage et se retrouver seul avec lui-même.

L'expérience semble lui réussir.

J'ai beaucoup apprécié les extraits d'auteurs qu'il aime, surtout les poèmes d'Antonia Pozzi qui m'ont réellement rappelé l'expérience que nous avons faite très jeunes ( 16 ans), en groupe autour du Mont-Blanc, avec un guide.

Les titres de chapitres sont très bien choisis et annoncent bien la suite comme "Nuit", "Berger, où vas-tu?".

Un carnet de voyage? Non, un carnet de montagne qui accompagne une étape de ressourcement, une parenthèse dont à mon avis, nous avons tous besoin de temps à autre. Bon, d'accord peut-être pas aussi loin de tout et aussi seul. Il faut quand même assurer la situation.
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La Félicité du loup

De livre en livre, Paolo Cognetti tisse un lien très fort entre le lecteur et la montagne qu'il aime tant. Un univers rude, dangereux, mais aussi fascinant, riche de beauté et d'émotions. Ce sont ses " Huit montagnes" que, jusqu'à présent, j'ai préférées.



Deux personnages centraux dans cette histoire : Fausto, écrivain qui se cherche, en rupture amoureuse, et Silvia, rêvant d'altitude et de glace. Ils se rencontrent dans le restaurant de Babette, où Fausto s'est improvisé cuisinier avec bonheur, et où la jeune femme est serveuse.



Mais ce sont les descriptions de la nature sauvage, davantage que leurs parcours hésitants et leurs désirs, qui m'ont captivée. Moi qui ne connais presque pas le monde montagnard, je trouve que l'auteur sait nous le rendre fascinant, nous en dévoiler les aspects uniques, particuliers. Nous montrer aussi la solitude parfois déchirante de ses habitants.



Cependant, je n'ai pas été aussi émue qu'en découvrant la belle amitié de " Huit montagnes", je me suis moins attachée au jeune couple. Cela reste en tout cas une lecture dépaysante ,pleine d'humanité et d'ivresse des cimes.
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Les huit montagnes

Depuis l’âge de six ans, Pietro Guasti s'aventure en montagne avec son père, jamais plus heureux que dans ces paysages grandioses, plus intéressé par les éléments que par les êtres humains.



« Mon père avait une façon bien à lui d’aller en montagne. Peu versé dans la méditation, tout en acharnement et en bravade. Il montait sans économiser ses forces, toujours dans une course contre quelqu’un ou quelque chose, et quand le sentier tirait en longueur, il coupait par la ligne la plus verticale. Avec lui, il était interdit de s’arrêter, interdit de se plaindre de la faim, de la fatigue ou du froid, mais on pouvait chanter une belle chanson, surtout sous l’orage ou en plein brouillard. »



Tous les étés, dans le Val d'Aoste, Pietro retrouve Bruno, gamin des sommets. Ensemble, ils jouent aux Robinsons jusqu'à ce que l'âge adulte les sépare. Pietro court le monde, à la recherche de lui-même. A la mort de son père, il hérite d'une maison en montagne, sur les lieux de son enfance. L'occasion lui est ainsi offerte de réparer une amitié malmenée.



Ce roman nous parle de notre attachement profond à certains lieux, mais aussi de la solitude et la difficulté d’être au monde et aux autres. C’est un livre qui brille avant tout par sa sobriété, par une petite lueur faite d’empathie, d’espoirs et de mélancolie, bref une poésie simple et sans artifices.



J’ai savouré ces pages de pure douceur et de communion avec une nature belle, sauvage et parfois hostile.





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Les huit montagnes

Je suis sous le charme de Paolo Cognetti.

Derrière son look de bûcheron sauvage avec sa grosse barbe rousse et ses épaisses chemises à carreau (tapez son nom dans un moteur de recherche !), il cache une sensibilité et une finesse extraordinaires.

Sa façon d'écrire sur la nature en général et sur la montagne en particulier me touche infiniment.

On sent chez lui une connaissance intime, un amour véritable et un respect profond de la nature.

Cette nature magnifique qui sert ici de cadre à une très belle histoire, mais qui ne se contente pas de faire le décor : elle joue un rôle dans la narration.

Omniprésente, elle tient une place prépondérante.

Elle est à la fois constante (toujours là, incontournable) et changeante à travers les saisons et le temps qui varie.

C'est l'un des personnages de l'histoire à part entière.

Avec elle, Pietro et Bruno, le garçon des villes et le garçon de la montagne.

Le premier découvre, le second lui apprend tout ce qu'il sait.

Les deux gamins nouent un lien très fort, du genre de ceux qui survivent à toutes les années, à toutes les séparations.

Dans ce roman en partie autobiographique dans lequel l'homme et la nature sont indissociables, Paolo Cognetti oppose la ville et son bouillonnement dans lequel on peut se perdre, et la montagne, lieu de l'authenticité retrouvée.

Il nous fait merveilleusement sentir la beauté et la force du silence dans lequel on peut être soi-même.

J'ai savouré chaque page de ce livre rempli d'humanité et terriblement émouvant, que je suis très triste d'avoir terminé.

Je ne peux que vous inviter à enfiler vos chaussures de marche et à entrer dans l'univers de Pietro et de Bruno.

Paolo Cognetti a dit un jour dans une interview : "Quand un homme parle peu, ce qu'il dit est important." et cela s'applique parfaitement aux personnages de son roman.

Venez découvrir la magie de l'auteur, qui, à partir de mots simples, sait merveilleusement faire jaillir la poésie.

Paolo Cognetti m'avait enchantée avec "Le garçon sauvage", il m'a définitivement conquise dans "Les huit montagnes".
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Sans jamais atteindre le sommet

J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre Paolo Cognetti, dont j’avais découvert le talent dans « Les huit montagnes », sur les sentiers du nord-ouest du Népal.

Sur les hauts plateaux du Dolpo, l’auteur parcourt 300 km à pied et franchit huit cols à 5000 mètres d’altitude.



« Marcher réduisait la vie à l’essentiel : manger, dormir, rencontrer, penser.»



Et des rencontres, il y en a eu, des belles, des innatendues, des inoubliables pour partager un bout de chemin comme Kanjiroba chien fidèle, rencontré par un heureux hasard et qui un bon matin a tiré sa révérence, sans bruit comme s’il avait senti que la ballade était fini et que chacun devait repartir vers son destin.



Un léopard des neiges, un loup, un corbeau, un mouton bleu aperçus brièvement complètent le tableau des souvenirs vivants.



J’ai lu avec plaisir ce carnet de voyage agrémenté de cartes et de dessins de l’auteur. A ses côtés, j’ai

découvert le thé préparé avec du sel et du beurre de yak.

Je me suis réchauffée auprès du feu de bois sur lequel on ajoute des bouses de yak pour qu’il brule plus longtemps.

J’ai frémi au son des moulins à prières agités par les moines ou le souffle du vent.

J’ai fait un magnifique voyage avec Paolo Cognetti envoutée par la simplicité, la limpidité et la fraîcheur de sa plume.



Merci à NetGalley et aux Editions Stock.

#SansJamaisAtteindreLeSommet #NetGalleyFrance



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La Félicité du loup

Fausto, 40 ans, écrivain, en instance de divorce. Il se cherche.



Silvia, 27 ans, ancienne libraire, libre comme l'air. Elle se cherche aussi.



Ils ne se connaissent pas, mais ils ont un point commun : ils ont trouvé refuge à Fontana Fredda, petite station de ski du Val d'Aoste, et travaillent, l'un comme cuisinier, l'autre comme serveuse, au restaurant d'altitude tenu par Babette, elle-même sur place depuis des années, mais qui pourrait bientôt s'en aller chercher un ailleurs, pour s'y (re)chercher elle-même.



Evidemment Fausto et Silvia vont s'aimer le temps de la saison hivernale, et puis s'en retourner à leurs affaires, l'un à Milan pour régler son divorce, l'autre pour travailler dans un refuge à 3500m d'altitude au pied d'un glacier, pour la saison d'été. Se sont-ils promis de se retrouver ? Peut-être...



A cette histoire d'amour s'entremêlent des histoires d'amitié, des histoires de famille et, puisqu'on est chez Paolo Cognetti, des histoires de montagnes. de la petite station de ski familiale à la fourmilière d'un camp de base dans le massif du Mont Rose, la roche, la neige, la glace sont les mêmes, amies ou ennemies, puissantes, totalement indifférentes au sort des humains. Abri, évasion, danger, défi, gagne-pain, chacun des personnages se représente la montagne en fonction de ses propres désirs ou espoirs. Et dans un environnement aussi éprouvant, dieu sait ce qu'il faut de supplément d'âme pour les réaliser.



Ce supplément d'âme, on le trouve aussi dans la plume de Paolo Cognetti. Avec une grande sobriété dans l'écriture, cet amoureux de la montagne nous emmène dans des décors grandioses et dans l'intimité des coeurs, à la rencontre de sentiments forts mais peut-être aussi fugaces que les saisons ou le loup qui passent. Malgré des thèmes communs (désir de communion avec la Nature, humilité de l'homme face à la montagne, amitié, solitude, quête personnelle, nostalgie,...) et une écriture aussi belle, j'ai trouvé que "La félicité du loup" était moins poignant, avait moins de souffle et d'épaisseur que "Les huit montagnes", précédent roman de l'auteur. Il en reste cependant une histoire et des personnages attachants, et une échappée belle vers un horizon de cimes enneigées.



En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.



#Lafélicitéduloup #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Les huit montagnes

Encore un prix bien mérité pour ce livre qui décrit les Dolomites si poétiquement.

C'est aussi l'histoire d'une amitié entre deux garçons, qui commence de manière un peu forcée par la mère de l'un d'eux voulant sortir son fils de l'isolement.

Celui-ci va découvrir, avec plaisir par l'intermédiaire de son nouvel ami, et comme une corvée avec son père qui l'entraînera durant quelques années dans de longues randonnées, le rude environnement des montagnards.

La nature est magnifiquement décrite, l’atmosphère de cet hameau isolé est bien rendue, mais ce roman approfondit aussi des sujets plus abstraits, tels l'amour filial, l'amitié, la famille, l'enfance...
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Les huit montagnes

Très beau roman de montagne qui s'articule autour de deux relations marquantes pour le narrateur, d'abord avec son père qu'il évoque très largement, sans tomber dans la moindre mièvrerie, avec lucidité sur leurs approches communes de la montagne et sur tout ce qui les sépare, ensuite avec celui qui dès l'enfance deviendra son ami pour la vie.



Ces deux relations sont développées autour des randonnées en moyenne et haute montagne, autour de la nature dépeinte avec une poésie délicate, au fil des saisons, le charme de chacune étant mis en avant, aussi bien avec l'épaisseur des neiges hivernales, que les retours printaniers des fleurs, des oiseaux et animaux, mais aussi autour de la famille, faisant ainsi interférer d'autres personnages.



La première qui mérite un hommage est la mère du jeune héros narrateur, femme discrète, capable d'assumer ses responsabilités et souvent celle des autres. Elle joue un rôle très important dans l'accompagnement de tous les protagonistes, mari, fils, ami du fils et sa compagne ainsi que leur enfant.



La deuxième figure féminine, très lucide sur ses amours érodées par la dureté du quotidien qu'elle quittera pour un autre pas meilleur, est celle de Lara, jeune femme en recherche d'un idéal montagnard. Elle a aimé les deux garçons, successivement, sans pouvoir obtenir une vraie primauté dans leurs existences.



Et puis, les montagnes qui sont le cadre incomparable de la vie de ces jeunes, qu'il s'agisse des Dolomites que l'un ne quittera jamais ou de l'Himalaya, destination qui ne pourra remplacer la plénitude des montagnes italiennes pour le narrateur.



Paolo Cognetti a écrit un très beau livre, simple, pudique, célébrant à la fois la vie pastorale en montagne, la marche vers les sommets, la découverte toujours renouvelée des lacs, et les relations humaines avec leurs silences souvent nécessaires, leurs conflits, leurs attentes incomprises ou satisfaites.



Les amoureux de la montagne ne se lasseront pas en parcourant à leurs côtés les destinées de ces vrais montagnards qui vivent de cette relation unique avec la montagne, grandiose, magnifique, puissante et définitive.
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Les huit montagnes

Une histoire d’amitié, de famille, de persévérance. Qui ne rêverait pas d’un ami capable de traverser une partie du monde pour vous rejoindre et essayer de soulager votre peine ?



Une amitié qui commence lorsque Pietro et Bruno ont une dizaine d’années, dans un petit village de montagne. Grana, pour Pietro, représente les vacances, pour ses parents un bout de leur passé et un endroit où ils se sentent bien. Pour Bruno le petit montagnard, Grana représente toute sa vie et cela ne changera guère au cours des décennies suivantes.



Grana, c’est aussi pour s’évader de Milan, du bruit, de la fureur de la ville. Un point d'ancrage où le père de Pietro peut se ressourcer en marchant toujours plus haut dans la montagne. Pietro l'accompagne pendant quelques années jusqu’à cette adolescence rebelle où l’on ne comprend plus ses parents. Bruno prendra la suite.



C’est aussi une histoire de malentendus entre un fils et son père. Un homme taiseux et solitaire qui ne peut transmettre que l’amour de la montagne à son fils. Pietro n’apprendra que la fuite, allant vivre dans d’autres montagnes et d’autres villes du monde.



Le père meurt et Pietro revient. Il retrouve l’appartement à Milan et la maison de la montagne à Grana. Bruno est là, comme toujours, ami fidèle. Il va aider Pietro à finir le projet du père.



Le cours de leur vie va reprendre et Pietro fera les allers-retours entre sa vie et cette montagne qui lui rappelle celui qu’il n’est plus et lui colle une profonde tristesse. Comme son père c’est un solitaire, un taiseux.



Pietro parcourt les huit montagnes, Bruno reste au centre de son monde. Quel est celui qui trouvera sa place dans cette vie, l’endroit de la sérénité ?






Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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La Félicité du loup

De même que René Frégni nous parle inlassablement de sa Provence et de sa nature exubérante, Paolo Cognetti met les montagnes du Val d’Aoste, dans les Alpes italiennes, au centre de tous ses romans.

Chatoyantes au printemps et l’été, enneigées et dangereuses l’hiver, elles rythment la vie de ses habitants et séduisent les randonneurs.



Fausto a quitté Milan après une rupture amoureuse pour revenir dans ce village où il passait ses vacances étant enfant.

Embauché comme cuisinier dans l’auberge locale, il y côtoie Babette patronne charismatique, et la jolie et sauvage Silvia, venue comme lui fuir quelque chose.



Au-delà de l’intrigue sentimentale, c’est un hommage à la vie d’un village montagnard et une ode à la montagne, à la richesse de ses paysages, et à la variété de sa flore que nous offre Cognetti.

Comme dans le magnifique ‘Les huit montagnes » (le livre à découvrir si vous n’avez jamais lu cet auteur) et « Le garçon sauvage », l’auteur se nourrit de ses souvenirs d’enfance et de son amour pour son pays pour nous faire partager sa passion.

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Les huit montagnes

Au cœur du Val d’ Aoste,Bruno, le petit montagnard fait découvrir à Pietro, un garçon de la ville , tous ses secrets.

Une vie simple rude, là haut près des sommets , avec le troupeau et la beauté comme unique paysage.Pietro est fasciné

Bruno est un habitué des grandes randonnées difficiles avec son père, personnage pas facile

Pietro se passionne pour ce nouvel univers où il apprend tous les jours une autre vie

C’ est le début d’ une très belle amitié et c’est ce qui fait le charme du livre de Paolo Cognetti

Car cette amitié spartiate va durer des dizaines d’années.

Leurs chemins se sépareront, leur perception de la montagne aussi, mais ils se retrouveront bien plus tard. Et le temps fera son œuvre

C’ est un très beau livre sur la montagne , les grands espaces, la vie frugale et le destin que chacun peut choisir

Il n’ est pas nécessaire d’ être passionné de montagne pour apprécier ce roman bien écrit

Certes, on pense ,bien sûr, à Frison Roche,inégalé, ou à Erri de Luca, plus poétique ou à James Salter L’ homme des hautes solitudes

Un beau livre en immersion dans un univers à la fois magique et terriblement difficile au quotidien

Bravo, Mr Cognetti et à bientôt

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Le garçon sauvage : Carnet de montagne

Un carnet de route, un carnet de notes, un carnet de pensées en hommage aux grands "routards", montagnards, et experts "Into the Wild" qu'il a lus et aimés, dans les pages desquels Paolo Cognetti fait l'inventaire de ses chemins de traverse à lui.



Avant Huit montagnes, et un peu plus proche de l'essai que du récit , moins puissamment écrit aussi, moins abouti que son beau roman. Sans doute ses illustres modèles lui font-ils encore une ombre portée trop grande...l'homme sauvage doit encore accoucher de l'écrivain.



Une ode à la montagne revigorante et poétique , plus encore qu'à la solitude: même "l'uomo selvatico" que le narrateur se sent être a besoin de compagnie...fût-elle celle des chamois, des moufflons ou de quelques pâtres oubliés au fond d'une bergerie...
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Les huit montagnes

Que d'émotion à la lecture de ce roman! J'avais beaucoup aimé" le garçon sauvage", récit autobiographique qui montrait déjà l'amour de l'auteur pour la montagne, mais cette fois, c'est un véritable coup de coeur! Ce livre reprend, certes, les mêmes thèmes, mais sous forme de roman, et en approfondissant le sujet.



le narrateur, double sans doute de l'auteur, tant il lui ressemble, raconte ce que l'on peut considérer comme un parcours d'initiation, en trois parties, trois pans de sa vie: les étés de l'enfance en montagne, où il deviendra ami avec un jeune montagnard, Bruno. le retour, plus de quinze ans après pour construire une maison sur un terrain hérité de son père avec ce même ami. Et enfin, un hiver difficile où il rejoint Bruno, qui va mal et se terre, solitaire.



le livre met en valeur les rapports père-fils compliqués, la pureté d'une amitié d'enfance , sa puissance, la solitude des êtres, la difficulté à vivre en ces lieux isolés, et surtout la beauté sauvage de ces montagnes italiennes, dans le Val d'Aoste , le centre d'une vie, le lieu de retrouvailles, de perte aussi.



L'écriture est vibrante, poétique , pure comme le lien fort des deux enfants.



Je vous engage vivement à emprunter ces chemins caillouteux pour grimper et observer les chamois, le torrent, le lac, les alpages. Et surtout pour rencontrer le narrateur et Bruno. C'est une escalade qui va vous vivifier, vous émerveiller, vous serrer le coeur...
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Le garçon sauvage : Carnet de montagne

Ce n'est pas simplement un carnet de montagne, comme le sous-titre l'indique. C'est bien plus que cela!



Chronique d'un moment de vie, écrit autobiographique, réflexion philosophique, récit d'initiation, observation poétique de la nature... tout cela à la fois.



J'ai beaucoup aimé accompagner l'auteur dans cette quête de lui-même, au coeur de la montagne sauvage, à deux mille mètres d'altitude et plus haut encore, où on a le privilège rare d'observer des bouquetins, où l'on peut aussi se perdre dangereusement...



Chaque chapitre évoque un thème en particulier, lié non seulement à l'instant présent mais aussi à ses souvenirs, quand enfant il passait tous ses étés déjà dans la montagne. J'ai apprécié en particulier l'évocation des maisons, celle des arbres et le chapitre "Larmes", où l'auteur avoue son abattement soudain, perdu qu'il est, contre une roche,et son échec à vivre la solitude sereinement. On sait qu'il a voulu quitter sa vie urbaine pour une raison qui ne nous est pas vraiment donnée, et qu'il recherchait dans cet isolement montagnard un regain d'énergie, une volonté de changer, de retrouver la force de l'écriture.



Il écrira très peu, ne saura pas se détacher vraiment de la présence humaine, mais il aura appris à vivre avec lui-même, à reconnaître sa personnalité, et c'est déjà beaucoup... Et renouer avec la montagne aura été une expérience unique .



" C'est quelque chose que je faisais déjà enfant: un dernier tour pour dire au revoir à la montagne.(...) Il était temps de redescendre. Je savais déjà de quoi je rêverais tout l'hiver."...



J'ai hâte de dévorer ses autres livres, et j'ai découvert, grâce à ses citations, une femme poète merveilleuse, Antonia Pozzi...
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Quel écrivain, auteur de "Croc-Blanc", publie, en 1915, un roman fantastique intitulé "Le vagabond des étoiles" ?

Jack London
Romain Gary
Ernest Hemingway

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , littérature américaine , bande dessinée , culture générale , poésie , étoile , littérature , livres , romanCréer un quiz sur cet auteur

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