Citations de Pascal Dessaint (480)
Qu'on me présente celui qui a inventé le temps qui passe (...) et je me l'étrangle avec un plaisir, un plaisir ! Ouais, parce que les bons moments passent trop vite.
On a beau savoir que rien ne dure, qu'un jour on perdra ceux qu'on aime, quand ça arrive, on n'est pas prêt. On est désarmé face à une douleur dont on ne pouvait soupçonner la virulence. On se retrouve soudain être un autre. Tout change, dans sa tête, dans ses sentiments, dans la perception qu'on a des êtres et du monde. Ça nous éloigne de ce dont on se croyait proche. Ça nous rapproche de ce dont on se croyait éloigné. Il y a jusqu'au corps qui ne réagit plus de la même manière. La mort est là en soi et sera désormais toujours là.
Ce n'est pas l'horizon qui nous manque mais l'imagination.
Certaines douleurs te séparent des gens plus sûrement que les océans.
Nous ne sommes pas grand-chose, mais ce pas grand-chose n'est pas négligeable, quand même, tant qu'on est en vie.
Dis, Ben, ça ne t'arrive pas de te sentir un peu ridicule avec ton portable ? T'as pas l'impression qu'on crée le besoin et que souvent, le besoin fait l'âne ?
Qu'on fasse selon sa volonté ne signifie pas toujours qu'on le désire vraiment. On fait des tas de trucs, on prend des décisions avec trop de hâte, et après on le regrette, parce que, en définitive, ce n'était pas ce qu'on souhaitait intimement. Il y a des décisions plus ou moins promises au regret. Il y a des vies ainsi qui virent à l'amer.
Après quelques instants de discussion et parfois même d'un seul regard, il semble qu'on soit en mesure de tout percevoir de certains hommes, et qu'il n'y a pas grand-chose à espérer à la surface. Pour d'autres, en revanche, il ne faut pas se fier à la première impression et plus on les découvre, moins on a le sentiment de les connaitre.
Boris Vian a écrit quelque part que l'on n'oublie rien de ce qu'on aimerait oublier, c'est le reste qu'on oublie.
Même si beaucoup de temps a passé, c'est une émotion intense que l'on éprouve après la mort de quelqu'un, quand on pénètre dans un endroit que l'on a partagé avec lui. L'endroit n'est pas vraiment vide. L'être qu'on aimait est toujours là. On ne peut pas s'empêcher de croire qu'il va soudain apparaître. Et l'imagination fait en sorte qu'il apparaisse même parfois.
Tout ce que je savais, c'est que j'avais perdu beaucoup de temps à essayer de devenir ce que je ne serai jamais, et qu'après ça avait été la dégringolade. Je suis convaincu que l'on perd son temps souvent, et que l'on finit par tout perdre sans avoir rien gagné dans la vie, ou si peu.
Ça va trop vite, la vie! (…) Chacun finit par s'en apercevoir à ses dépens et ça n'empêche pas qu'on est toujours impatient...
On est tous passés par là... On finit par reprendre le dessus. C'est plus jamais comme avant, parfois on aimerait être une pierre et plus penser à rien, mais on reprend le dessus.
"Les mots sont la magie qui nous empêche de nous suicider", avait écrit Charles Bukowski dans son journal.
S'enfoncer dans la forêt, la nuit, constitue toujours une expérience quelque peu étrange. Jamais le regard ne sera assuré d'un repère tangible.
- J'ai pas envie de revoir Flo, elle fait semblant de me comprendre alors qu'elle peut se passer de moi, j'en suis sûr.
- Toute la vie, il en sera ainsi, Charles... Les choses ne garderont jamais longtemps l'importance que nous leur accordons, tu peux en être certain. Nous sommes dérisoires et ne comptons que dans l'instant.
Il ne faut pas faire peser sur ses enfants le poids de ses rêves.
Il faut faire avec, aller de l'avant. C'est comme ça. Qu'est ce qu'on peut faire d'autre? Il n'y a pas le choix. Il faut aller de l'avant, et essayer d'oublier, mais c'est impossible, parce que si c'est pas une chanson c'est autre chose, il y a toujours quelque chose pour remuer tout ça.
Jonathan Coe
L'Humain avait bien ce talent pour se surpasser toujours dans le pire qui puisse se commettre.
Aimer, c'est faire preuve d'une extrême sollicitude, constante, et nous sommes trop égoïstes.