Citations de Pascale Quiviger (117)
-On a perdu le contrôle de nos troupes, Ema.
-On n'a jamais eu le contrôle de nos troupes, Lucas.
-Jacquard. À Pierre d’Angle, le roi sert le peuple et pas le contraire. À moins d’être un despote, un dictateur. Un salade.
Alors que la plupart des gens passent leur vie à chercher la compagnie des autres pour pouvoir parler d'eux-mêmes, Lysandre se choisissait des amis à poil et à plumes.
Vizir, je te plains. Moi, je n'ai rien, donc je suis libre.
Est-ce que quelqu’un au monde est fait pour sa mort ? Bonne question. Qui sait ? Mais si nous n’étions pas faits pour notre mort, quelqu’un finirait par y échapper , je pense .
Je suis le chimiste, elle est l'alchimiste. Je suis philosophe, elle est prophétesse. Ce que je devine, elle le voit. Ce que je déduis, elle le sait.
Il fallait savoir écouter pour entendre, et se taire pour écouter.
- À mon humble avis, il faut mesurer vos mesures.
- Et que signifie ce jeu de mots ? s'impatienta d'Enfer.
- Il se base sur l'une des règles d'or du rapport entre un souverain et son peuple, monsieur le duc : tout excès de pouvoir suscite une réaction proportionnelle.
-Tu sais quoi? Je suis vanné.
-Je ne vous ai jamais entendu dire ça, sire. Même en pleine tempête.
-J'étais jeune à l'époque.
-C'était au printemps dernier, mon roi...
-Ah. Oui.
- Jacquard. À Pierre d'Angle, le roi sert le peuple et pas le contraire. À moins d'être un despote, un dictateur. Un salaud.
- Madaaaâme ! Mais ! Où ont eu lieu les épousailles, sire ? Sous quels cieux sublimes, dans quelle contrée lointaine ?
- En haute mer, répondit Thibault, certain que leur mariage inspirerait bientôt une ode lyrique.
Grâce à la pluie torrentielle, le jour se leva sur une
nature ressuscitée. L'herbe reverdissait, les oiseaux gobaient des larves, les taupes sortaient des taupi-
nières. D'un bout à l'autre du royaume, tout ce qui
pousse poussait un soupir de soulagement. Pourtant, à
mesure qu'Esmée leur transmettais le douloureux mes-
sage du roi, les gens ce demander sur quel pied dan-
ser. Comment conjuguer le bonheur de la pluie avec la
tragédie de l'équinoxe ? Allaient-ils l'un sans l'autre ?
La forêt avait-elle échangé la princesse contre l'averse tant attendue ?
Moi, je n'ai pas le choix. Je dois danser dans les cours étrangères, discuter de potins insipides, ébaucher des ententes commerciales. Et puis protocole, protocole, protocole, sans parler des fiancées les plus improbables qu'on me propose pour faire alliance avec Pierre d'Angle. (p.82)
Chaque beauté cachait une laideur, il y avait de la nuit dans les longs jours heureux et même le miel était amer.
…la valeur d’une personne n’a rien à voir avec ses origines.
La terre, dans ce vide qu’aucune géométrie ne sait rendre : il me semble parfois qu’il n’y a ni sols ni ciels. Cette pensée m’abrutit. Cette pensée, comment se fait-il que nous n’en mourrions pas.
Il y a un jardin public dans la rue Mimosa. Dans ce jardin, vue de haut par quelque démiurge, la scène se déroulerait ainsi : deux poussettes menées par deux jeunes mères un matin de printemps. Elles arrivent par deux entrées opposées qui, en fait, correspondent à deux quartiers limitrophes. L'un, petit-bourgeois, séries de duplex blancs dotés d'une cour carrée à l'avant, d'une cour rectangulaire à l'arrière ; l'autre populaire, blocs de ciment, appartements le plus souvent loués au mois, alignés au ras du trottoir. Dans chacun des quartiers, il y a des familles, des veuves, des divorcés, des retraités, des gens heureux et des gens malheureux, des alcooliques anonymes, des cardiaques qui s'ignorent, des enfants.
Ma maison est aussi proche de la mer qu'une maison peut l'être avant de devenir un bateau.
Examine le mal. Apprends à le connaître. Cherche sa racine. Comprends ce qu'il veut, d'où il vient. D'un désir frustré ? D'une blessure inguérissable ? D'un adieu mal formé ? Souvent la racine n'est pas mauvaise en soi. Elle n'est pas le mal, non, non. Elle 'a' mal, plutôt.
La fin du monde (qui n'est jamais une bonne nouvelle) est particulièrement dommageable aux puissants, en particulier ceux qui ont perdu tout contact avec la réalité. Ce détachement est très commun : les puissants oublient les responsabilités qui viennent avec le pouvoir et qui le justifient parce qu'ils sont entièrement occupés par la tâche de se maintenir au sommet.