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Critiques de Paul Colize (659)
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Devant Dieu et les hommes

Un vrai coup de coeur pour le dernier Paul Colize, qui nous plonge dans l'enfer des mines et la catastrophe du Bois du Cazier de 1956. Cette catastrophe va causer la mort de plus de 260 mineurs, et au milieu de tout ce chaos, un porion (contremaître) va être retrouver mort dans de troubles circonstances. Deux mineurs italiens vont être suspectés d'être les meurtriers de ce porion. C'est leur procès que Paul Colize va nous conter à travers la voix de Catherine, seule journaliste femme, et qui plus est d'origine polonaise, à couvrir l'événement. Le cadre est posé.



D'emblée dans les premières pages j'ai eu peur que l'exposé du procès soit un peu longuet. Et au bout de 20 ou 30 pages, Paul Colize m'a chopé avec son style et je n'ai plus pu lâcher ce roman. C'est magistral car il nous plonge alternativement dans l'enfer de cette mine en plein chaos suite à un monstrueux incendie et là on est courbé avec ces mineurs, on suffoque avec eux, on se révolte avec eux contre leur condition et absence de considération. A cette ambiance chaotique, il nous oppose à l'ambiance feutré d'une enceinte judiciaire, en nous plaçant en position de juré de ce procès. Et ça je trouve très fort. Il arrive à nous placer dans cette position où l'on découvre les pièces du puzzle au fur et à mesure sans partie pris. Et on navigue dans nos émotions et notre approche de ces deux italiens, un peu à la mode "12 hommes en colère" auquel il est d'ailleurs fait référence.



A travers ce roman fort, Paul Colize aborde inévitablement la condition difficile des mineurs, mais pas que. Il est aussi question d'immigration et de racisme avec les illustrations de pancartes d'époque interdisant certains lieux aux italiens, et qui nous rappelle de sombres souvenirs. Il est aussi question de la condition des femmes à cette époque proche de la sortie de la guerre que ce soit dans la société mais également dans le journalisme.



Enfin deux éléments extérieurs au roman en lui même mais sur lesquels je veux revenir. Tout d'abord cette couverture est juste magistral, une salle des pendus sur fond rouge. Pour avoir visité une mine dans le département de la Loire, la salle des pendus avait été un moment fort et marquant, avec toute la symbolique qui l'accompagne. Je pense bien évidemment à ceux tombés dans les mines et qu'on identifie par leurs affaires restées pendues dans la salle. La couleur rouge, bien évidemment pour rappeler la couleur du sang versé par les mineurs. Elle m'a tout simplement pris aux tripes chaque fois que je jetais un oeil dessus. Et je terminerai par la postface de Paul Colize, qui nous explique les différentes étapes par lesquelles il est passé et surtout cette rencontre avec cet italien témoin de cette catastrophe rencontrée sur place. Là aussi en quelques lignes, il nous fait toucher du doigt l'émotion de cette rencontre.



Un gros coup de chapeau à cet indéniable coup de coeur.
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Toute la violence des hommes

Paul Colize est un auteur belge dont j'ai beaucoup aimé les premiers romans, les derniers sont bien écrits mais moins originaux mais là, il renoue avec son talent du début.

L'histoire d'un artiste croate émigré à Bruxelles.

Roman policier social, imaginé à partir de faits réels et historiques, parsemé de touches personnelles, avec des personnages qui suscitent l'empathie malgré leur foutu caractère, je me suis régalée.

Un roman et un romancier à découvrir.
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Toute la violence des hommes

La guerre en ex-Yougoslavie, en avez-vous entendu parler ? Si vous êtes de ma génération, oui, sans doute, vous en avez entendu parler alors que vous étiez au collège. Peut-être même vous êtes vous étonnés que les américains, auto-proclamés sauveurs du monde, ne soient pas intervenus là-bas. L’ONU pas vraiment non plus, d’ailleurs. Ah, oui : il n’y avait pas de pétrole. Paul Colize nous en (re)parle dans ce roman, à travers le personnage de Nikola Stankovic, graffeur de son état, et surtout, unique suspect d’un meurtre sordide.



Je ne sais même pas pourquoi j’utilise le mot « suspect » : mis à part son avocat, tout le monde le croit coupable. La presse s’en est donnée à cœur joie, au mépris de ce que l’on appelle la présomption d’innocence. Le seul fait sur lequel police et justice débattent, c’est de savoir si oui ou non Niko est responsable de ses actes. A se demander aussi comment l’on a pu penser passer de la recherche d’un coupable au fait qu’il soit décrété pour tous coupable. Ce ne sont pas là les méandres de la justice, ce sont plutôt ses idées fixes, qui emmènent les justiciables droits dans les murs. Les murs du palais de justice, les murs de la prison, les murs de l’hôpital psychiatrique qui se referme inexorablement sur Nikola.



J’ai connu Paul Colize grâce à un roman bourré d’humour L’avocat, le nain et la princesse masquée. Je découvre ici un auteur d’une rare noirceur. Il expose sans fard ce qui attend ceux qui ont le malheur d’être internés. Leur avenir ? Entre quatre murs, dans une camisole chimique. La thérapie par la parole ? Cela dépend qui la pratique. Un retour à une vie en dehors des murs ? Prévoir quelques années, au mieux. Une quelconque liberté entre les murs ? Pas vraiment. Il faut dire que certains patients doivent être isolés, tels des bombes humaines qui ne demandent qu’à exploser – comment en sont-ils arrivés là ? Comment la société en est-elle arrivée là ? L’auteur n’apportera pas de réponses pour eux, il nous amènera pourtant à nous interroger face à cet état des lieux désastreux. Il nous montrera cependant comment Nikola en est arrivé là – dans cet établissement. C’est encore, aussi, une question de murs.



Nikola est graffeur, un excellent graffeur, même. Attention : pas un artiste consensuel et « joli », un artiste qui veut être vu et qui choque ceux qui voient son œuvre, en respect pour cet homme qui a pris des risques insensés et dégoût profond. Un véritable artiste ne suscite pas l’indifférence, il nous interroge. Ses oeuvres, qu’elles soient recouvertes ou non, font partie de la vie, du paysage urbain de ceux qui l’auront vu. Lui transpose, finalement, les tourments qui sont les siens depuis des années, tout ce qu’il a vu de la face sombre de l’humanité, donnant à voir que la violence est toujours là, quoi que l’on en dise.



Toute la violence des hommes est un roman particulièrement prenant, riche de sens et de questionnement.
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Back Up

Ce livre est repris dans la catégorie policier, et même si il commence par une série de meurtres, pour moi il ne se retrouve pas dans cette catégorie.

C'est plutôt l'histoire d'une époque, et d'un jeune homme dont la vie va être chamboulée par sa découverte du rock.

On suit le destin du groupe Pearl Harbor et celui d'un homme accidenté à Bruxelles, atteint du lock-in syndrome, appelé Xmidi, car tout le monde ignore son identité.

On voyage de Bruxelles, à Paris, Londres et Berlin au son des Beatles, Hendrix ou Clapton et on revit les grands moments de ces années folles au son de leurs musiques.

Une très bonne lecture pour moi, et amoureux de rock et des anecdotes de cette culture, foncez ce livre est fait pour vous!
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Concerto pour quatre mains

Avec ce roman, je retrouve l’auteur belge Paul Colize, dont j’avais adoré Back-up il y a quelques années. Ce Concerto à la construction parfaite et à histoire particulièrement prenante est plein de rythme, et emmène sans temps mort le lecteur dans le monde des braquages de haut niveau. Les personnages sont pour beaucoup dans l’attrait qu’exerce ce roman, à commencer par l’avocat Jean Villemont, et par le cerveau des braquages, Franck, dit « l’élégant ». On suit leur évolution des années 90 à 2013, où un braquage spectaculaire à l’aéroport de Zaventem est attribué par la presse, comme par la police, à Franck Jammet, déjà connu pour des faits similaires. Quelques jours plus tard, le jeune Akim tente un casse minable dans un bureau de poste, et son père demande à l’avocat réputé Jean Villemont de le défendre. Pour quelle raison et quel lien peut-il y avoir entre ces deux affaires ?

Avec un agencement particulièrement astucieux, le roman tient en haleine, sans aucune lourdeur ni ennui aucun. Un auteur à découvrir, si ce n’est pas déjà fait !
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Back Up

Pour tous ceux qui regrettent de ne pas avoir eu 20 ans dans les années 1960, Paul Colize nous plonge au coeur de la fureur qu'a représentée l'arrivée du Rock and Roll , et pousse la perfection jusqu'à nous proposer une bande son à écouter pendant la lecture de son roman et moi je suis immédiatement conquise !



Roman à tiroirs qui commence par la mort quasi-simultanée de chaque musicien du groupe Pearl Harbor après une période de concert à Berlin en 1967 , hasard malencontreux comme concluent les enquêtes de police ou règlement de compte comme s'acharne à le prouver un obscur journaliste du Belfast Telegraph, Mickael Stern qui part sur les traces du sulfureux quatuor et va découvrir des choses bien troublantes.



Histoire menée en parallèle à celle se déroulant à l'époque actuelle de X Midi, un SDF à l'identité inconnue, renversé par une voiture .



Nous suivons ,au fil des chapitres , l'évolution de son état proche du Locked In Syndrome et l'implication de Dominique , un ciné hors norme bien décidé à découvrir son identité et à le faire émerger de son état d'inconscience .



Entre ces chapitres , racontées à la première personne, les pensées de Paul le ramènent à son enfance avec le bouleversement de la découverte du Rock and Roll entre Bruxelles, Paris , Londres et Berlin, ses rencontres avec les plus grands , comme Eric Clapton et là, on rêve à fond...



Peu à peu les pièces du puzzle s'emboîtent et au fur et à mesure que l'état de X Midi s'améliore , on comprend le rôle qu'a joué involontairement Paul et le rapport entre les deux hommes.



Car autour de la musique comme des corbeaux géants , sévissent la drogue, la violence et les profiteurs sur fond de guerre du Vietnam .



Ah oui, pour ceux qui ne le sauraient pas comme moi, Back up pourrait se traduire par "au pied levé ", à vous de découvrir le reste, je vous y incite fortement en écoutant bien entendu la succession de morceaux concoctée par Paul Colize !
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Un long moment de silence

Paul Colize nous fait ici le portrait d'un anti-héros parfait, chef d'entreprise exécrable, qui ne pense qu'à baiser (violemment) et n'aime que lui. Mais c'est aussi un homme qui se cherche, qui recherche pourquoi son père est mort dans un attentat meurtrier au Caire (et accessoirement pourquoi il a fait de sa vie un enfer). En parallèle et avec plusieurs années d'écarts, on suit la "carrière" de Nathan Katz, juif rescapé qui va rentrer un cercle de vengeance organisée. On suivra en parallèle la vie de ces deux personnages jusqu'à ce qu'ils sen rencontrent et que leurs histoires s'entremêlent étroitement. Comme toujours, je suis épaté chez Colize par le sérieux de la recherche faite, tout ce qui touche la seconde guerre, l'holocauste, les nazis, leur chasse est superbement mis en scène ici. Néanmoins, allez savoir pourquoi, j'ai trouvé ce livre un peu (pas grand chose, je pinaille) inférieur à d'autres de l'auteur ("toute la violence des hommes" ou "devant dieu et les hommes"), mais il tient la dragée haute à l'immense majorité d'autres livres. Jamais déçu par Paul Colize !
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Toute la violence des hommes

"Toute la violence des hommes" est le 4e roman de Paul Colize que je lis .

J'ai été accroché par l'histoire dès les premières pages .

Un peintre croate de street art est arrêté ; soupçonné d'avoir tué

une compatriote , il se mure dans le silence et est interné en psychiatrie .

Petit à petit , on découvre son passé et l'origine de ses traumatismes .

Malgré les indices qui ont conduit à son arrestation ,

est-il le véritable coupable ?

La réponse semble figurer dans ses fresques murales et ses dessins .

Des chapitres courts , du rythme , aucun temps mort , quelques notes d'humour dans les dialogues , et surtout une intrigue prenante

avec un arrière-plan historique ( la bataille de Vukovar et ses atrocités ) .

Avec tout cela , l'auteur a écrit un roman qu'on a du mal à lâcher .

Un très bon moment de lecture !

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Toute la violence des hommes

Roman psychologique plus que thriller.

Un graffeur, Nikola, soupçonné de meurtre se retrouve en service psychiatrique, la réclusion physique n’est rien comparativement à l’enfermement dans sa tête. Qui est cet homme pour qui l’art est un exutoire? L’intrigue est subtilement menée et si j’ai vite compris ce qui minait Nikola j’ai douté jusqu’aux dernières pages. La violence dans son enfance a créé des traumatismes qui n’ont pu que le détruire.

De courts chapitres rythment le récit alternant le passé, pendant le terrible siège de Vukovar en Croatie, et le présent en Belgique. Le style efficace de Paul Colize fait de son roman un véritable page-turner.

Pour moi un grande partie de l’originalité de ce récit vient de l’immersion dans le monde des graffeurs. C’est passionnant, y compris la petite interview à la fin. Comme à son habitude Paul Colize profite d’une intrigue bien ficelée pour aborder des thématiques sociétales contemporaines. Ce récit est plein d’humanisme malgré la noirceur et la violence de certains. Les personnages à la psychologie fouillée sont attachants que ce soit l’inculpé, son avocat, la très particulière psychiatre ou encore l’aide-soignant.

Masse Critique Mauvais Genre.

Merci à Babelio et aux éditions Hervé Chopin qui ont eu la gentillesse de me réexpédier le livre que la Poste leur avait retourné. Comme si je n’étais pas restée chez moi sagement à l’attendre pendant tout le confinement!
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Toute la violence des hommes

L'auteur a encore frappé fort !

Un roman cisellé comme un diamant. De multiples facettes, toutes parfaites, viennent donner de l'éclat et de la profondeur tout au long de l'histoire, en fournissant à chaque fois une vue complémentaire du bijoux.



Comme toujours, l'oeuvre est magnifique, aucune rayure, aucun défaut, juste un polar éclatant, parfait dans les imperfections qu'il révèle tant au niveau de la société, que de l'âme humaine ou encore du milieu carcéral et psychiatrique. Tout est juste et recherché sans jamais en donner l'impression. Les chapitres, toujours courts, s'enchaînent comme des coups de feux, qu'à plusieurs moments j'ai tenus à ralentir, afin de savourer un peu plus longtemps ce grand moment de lecture.

Merci à l'auteur, continuez surtout, une qualité de recherche, d'écriture et d'intrigue rarement vue. Une pure merveille à chaque fois.
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Toute la violence des hommes

Nikola Stankovic est arrêté, il est le meurtrier présumé d’une jeune femme, il est aussi un artiste de rue anonyme, où il peint des fresques monumentales et percutantes sur les murs de Bruxelles. Mais surtout il ne parle quasiment pas et ne sait que dire : « C’est pas moi ». Ainsi commence le roman époustouflant de Paul Colize. Un faisceau de preuve semble le désigner comme coupable, il va être mis en observation psychiatrique afin de déterminer sa part de responsabilité. C’est la force de ce roman que de décrypter l’histoire de Nikola à travers les personnages secondaires qui l’entourent. Entre son avocat et la directrice de l’EDS, nous allons suivre leurs parcours pour tenter de comprendre ce qui c’est passé. Nous ne sommes pas dans un polar comme les autres puisque la Police passe la main aux experts en psychiatrie pour se faire une opinion. Le récit est construit sur le présent mais aussi sur de nombreux retours en arrière, pendant l’enfance de Nikola, sur le conflit Serbo-croate et les répercutions que cela a eu dans la vie du jeune homme. Très vite on comprend de quoi il retourne, je n’ai pas eu de surprise à suivre la voie que l’auteur a choisi pour son personnage principal. Cela m’a rappelé une autre lecture bien plus rude mais abordant la même période historique, Le manufacturier de Mattias Koping. On va suivre ainsi la petite histoire dans la grande et finalement l’enquête va n’être qu’un prétexte pour nous remémorer cette période génocidaire et les êtres brisés qu’elle a laissé au bord du chemin. La représentation des fresques comme un exutoire à sa douleur est particulièrement bien vue et décrite. La créativité de l’artiste a comme terreau son lot d’horreur. J’ai aussi apprécié les dernières pages du livre avec cette interview surprise qui donne une profondeur supplémentaire au récit, ainsi que les trois photos choisies. Une lecture rythmée par des chapitres courts et un coup de cœur pour ce personnage au combien attachant. Bonne lecture.

http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/03/02/38070062.html


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Toute la violence des hommes

Paul Colize est un auteur que j’affectionne beaucoup et en plus, cela ne gâche rien, il est Belge 😉 Son précédent roman chroniqué ici m’avait conquise, tout comme celui-ci. Une fois de plus, l’auteur fait fi des étiquettes et brouille les pistes en permanence en nous proposant un roman au genre unique entre policier et thriller aux allures de « littérature blanche ».



Ce qui marque d’emblée avec ce nouveau livre, c’est la couverture ! La violence de ce visage figé dans la peur et de ce couteau arrêté par cette main au dernier moment qui fait inévitablement penser au Sacrifice d’Isaac du Caravage est en fait le détail d’une fresque murale apparue à Bruxelles un matin de 2017. Cette fresque est une œuvre parmi d’autres de cet artiste inconnu qui a peint de nombreuses fois sur les murs de la capitale belge. Ce graffeur de l’ombre de talent, l’auteur l’appelle ici le Funambule et le met en scène dans ce roman sous les traits du héros, Nikola Stankovic. Ainsi, à partir de ce fait divers, Paul Colize monte une histoire passionnante entre meurtre, guerre de Yougoslavie et art au suspense implacable. Nikola est en effet accusé du meurtre d’Ivanka retrouvée poignardée chez elle mais clame son innocence avec ces trois mots : C’est pas moi. Après la prison et avant son procès, il va se retrouver en EDS (Établissement de défense social) dirigée par l’impitoyable mais sensible Pauline Derval et être défendu par l’avocat Philippe Larrivière. Chaque chapitre va être dédié à ces trois personnages, en plus de quelques autres, en alternance avec ceux à propos de l’enfance de Nikola pendant le siège de Vukovar, en Croatie. Le lecteur suit alors tous les protagonistes de près et est tenu en permanence en haleine grâce aux nombreux cliffhangers en fin de chapitre. On s’attache à ces personnages qui dévoilent leurs failles, qui apparaissent bien différents une fois qu’on les connaît. Impossible de décrocher de cette intrigue réussie, intelligente et très bien construite !



L’auteur à ce talent de ne jamais nous lâcher, de distiller ses indices au fur et à mesure, de nous proposer des histoires à tiroirs qu’on ouvre petit à petit. J’adhère totalement à son style ! Tout va très vite grâce à des chapitres courts bien équilibrés qui participent à un rythme efficace sans temps mort tout au long du roman. Brouillant sans cesse les frontières entre les genres, Paul Colize nous emporte dans un monde violent, dans une histoire très sombre tout en évitant le gore ou le trash. Pas de sensationnalisme ici, l’auteur n’en rajoute jamais de trop. Tout est très juste. Il aborde également une page de l’histoire encore méconnue de la guerre en Yougoslavie à travers le regard du petit Nikola, très jeune quand la celle-ci éclate dans son pays. À travers, la cruauté des uns, la résilience des autres, Paul Colize n’édulcore rien mais ouvre les yeux du lecteur.



Enfin, les scènes contemporaines de ce roman se déroulent à Bruxelles et c’est toujours agréable de situer l’action dans des décors connus où on a l’habitude de déambuler. D’ailleurs, petit clin d’œil, je peux admirer la fresque murale de ce corps décapité et éventré chaque matin à travers les vitres du train en allant travailler 😉 Vous l’aurez bien compris, ce roman fut mon premier coup de cœur de cette année 2020 grâce à sa construction efficace, son intrigue maîtrisée et ses personnages attachants. Un auteur à découvrir d’urgence si je n’ai déjà fait !
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Concerto pour quatre mains

Une belle découverte que cette lecture qui n'est pas dans la genre polars/policiers qui me plait fortement on est la plutôt dans le duo "gangsters" avocats. Cependant cela se lit très bien et vite, le style est très fluide, les chapitres courts et l'on se demande comment les 2 univers vont se rejoindre.



Nous rencontrons tout d'abord Jean Villemont avocat pénaliste et de l'autre Franck Jammet braqueur émérité qui a le talent de faire des braquages sans qu'il n'y est de mort. Comment ces 2 affaires vont-elles se rejoindre puisqu'à priori il n'y a aucun lien entre elle? Jean Villement défend bien un jeune homme Akim Bachir mais pour un braquage dans une poste. Comment ces deux histoires sont-elles liées entre elles?



Tout le talent de Paul Colize est de réussir à nous garder en haleine et de garder le suspens jusqu'au final du livre. On sen d'ailleurs que l'auteur maitrise très bien le sujet car les personnages de l'avocat et du braqueur sont très juste sans tombé du côté des clichés, celui-ci s'est fortement inspiré de deux de ses connaissances pour chacun des personnages.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Fleuve Noire pour l'envoi de ce livre (qui en plus est très beau et différent des autres sur la tranche et la quatrième de couverture) ce fut une très belle découverte.
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Un long moment de silence

Dans ce roman qui est à la fois un thriller et un roman historique , nous découvrons le parcours en parallèle de Stanislas Kervyn et de Nathan Katz.

Stanislas Kervyn est un chef d'entreprise odieux avec ses employés et qui a consacré sa vie à rechercher les causes de la tuerie du Caire en 1954 dans laquelle son père a perdu la vie. Il a écrit un livre à ce sujet et lorsqu'il est interviewé à la télé , il apprend d'un auditeur que c'était son père qui était visé. A partir de ce moment-là , il doit reprendre à zéro son enquête.

Nathan Katz est un rescapé des camps de concentration .Il s'exile avec son père aux Etats Unis mais il est très vite recruté par une organisation " le chat " qui traque les bourreaux des camps qui ont échappé à la justice .

On découvrira à la fin comment le destin de ces deux hommes se rejoint.

Une réflexion sur l'absurdité des guerres mais aussi sur la vengeance , le pardon , le droit de vie ou de mort
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Un long moment de silence

Wouah, un véritable coup de cœur pour ce livre.

L'auteur nous livre, au gré des chapitres, deux destins en parallèle. D'une part, celui d'un homme à la recherche de son passé, d'une explication concernant la mort de son père et, d'autre part, le destin d'un jeune juif rescapé des camps dont la mission, dans cette période de l'après-guerre, est de traquer les anciens officiers SS.

Le dénouement n'est pas complètement inattendu. Ce qui l'est plus est, sans spoiler, la toute fin de l'histoire.

Après "Back-Up"et "L'avocat, le nain et la princesse masquée", la lecture de "Un long moment de silence" me conforte dans ma position: Paul Colize est mon auteur contemporain belge préféré! La plume est magnifique, acérée et prenante. Sa belgitude est un vrai plaisir pour la Bruxelloise et la Waterlootoise que j'ai été; elle me permet, pour mon plus grand bonheur, de visualiser les scènes du récit.
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Back Up

Un SDF se fait renverser devant la gare du Midi à Bruxelles, il est atteint du Lock-in Syndrome et ne peut quasiment plus communiquer. En 1967, les quatre membres d’un groupe de rock, Pearl Harbor, meurent dans des circonstances étranges. Ces événements sont-ils réellement liés ? Comment et pourquoi ? L’inconnu renversé à Bruxelles va reconstruire ses souvenirs pour mieux comprendre comment il est arrivé sur ce lit d’hôpital en 2010. Il va nous faire revivre son enfance et son adolescence en Belgique, la naissance de son amour pour le rock, comment il est devenu batteur, son périple à travers Paris, Londres et Berlin, les femmes qu’il y a rencontré, ainsi que les amis qu’il s’y ait fait, les drogues et le rock des années 60, sa découverte de Clapton, des Beatles, des Stones et des Who. Peut-être comprendrons-nous comment son destin est lié à celui du groupe Pearl Harbor…



Ce livre est d’une densité incroyable et il est magistralement bien construit. L’auteur y mêle trois histoires, par chapitres interposés : celle du groupe Pearl Harbor, de leur destin tragique et de l’enquête menée ensuite, celle de ce SDF renversé dans les années 2010, suivi par des médecins qui tentent d’interagir avec lui et qui l’ont surnommé X Midi, faute de connaître sa véritable identité. Ces deux histoires sont écrites à la troisième personne du singulier. Puis il y a l’histoire de ce jeune homme, pris dans la folie du rock des années 60 et qui navigue dans une Europe démente, avide de nouveautés. Cette histoire-là est écrite à la première personne du singlier, et est retranscrite en italique, ce qui nous permet de comprendre qu’il s’agit des souvenirs de X Midi. Comme tous les personnages que nous suivons dans ce roman, nous sommes engloutis et emportés par tous ces événements, qu’on a bien du mal à lier entre eux. On navigue dans une époque trouble, sur fond de Guerre Froide et de tensions extrêmes, accompagné d’une jeunesse ivre de libertés. Ah, les années 60 et le rock ! On assiste à la naissance des plus grands groupes de rock, de légendes incroyables, on assiste avec le héros à des concerts mythiques, bref un régal !



L’auteur, de sa très belle plume, réussit à distiller ce qu’il faut de suspens pour nous tenir en haleine tout au long de l’ouvrage. Parce qu’il ne s’agit pas uniquement de prendre le poul d’une époque, il s’agit de comprendre qui est X Midi, pourquoi il est cloué sur ce lit d’hôpital, et ce qui a bien pu arriver à Pearl Harbor. Il s’agit donc d’un très bon polar, qui a su me convaincre par l’écriture incisive de Paul Colize, par les thèmes abordés (années 60, rock, drogues, Paris, Londres et Berlin, Guerre Froide, et j’en passe), et par la bande son incroyable, dont la playlist est disponible en début d’ouvrage, et également à disposition sur le site de Folio.



Je conseille ce roman à tous les amateurs de bons polars, de rock et des années 60 !
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L'avocat, le nain et la princesse masquée

Rien que le titre et la couverture annoncent la couleur, nous allons lire un roman policier, mais dans lequel l'auteur va se permettre d'y insérer quelques pointes d'humour, j'ai adoré ce livre.

Notre héros, Hugues Tonnon est avocat, il est spécialisé dans les divorces et s'en sort plutôt bien. Un jour, une mannequin vient le trouver pour résoudre sa séparation avec un homme d'affaires de petite taille, ils discutent toute la journée, et passe la soirée ensemble, le lendemain matin, Hugues se réveille chez lui et apprend que la célèbre mannequin a été assassinée. Il est bien évidemment accusé du meurtre et va tout faire pour retrouver l'assassin et surtout son innocence.

Ce livre nous emmène en Afrique du Sud, en Algérie, au Maroc, en Belgique et en France, j'ai adoré cette enquête et toutes les pointes d'humour que l'auteur a distillé tout au long de son histoire.

Je ne peux que recommander ce livre, qui m'a permis de passer un agréable moment de lecture.
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Un monde merveilleux

Ce n'est que le cinquième Colize que je lis, et à chaque fois il réussit à m'empêcher de poser mon livre, voulant toujours savoir la suite. Ici encore on est emporté dans cette histoire à deux personnages qui ne se connaissent pas et vont vivre un long périple, qu'on devine pas innocent. Entre la professeur et le militaire peu de paroles, pas d'affinité, mais un lourd passé qu'on devine et qu'on va découvrir peu à peu. L'intrigue est très bien menée, on (moi en tout cas !) apprend beaucoup sur le passé nazi en Belgique, et on sort du livre un peu sonné. Encore un très bon livre de cet auteur pour moi majeur.
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Un parfum d'amertume

C'est le troisième livre de cet auteur que je lis. De ce que je comprends, c'est son tout premier, un peu relu et remanié. J'ai encore apprécié sa plume, même si ce livre m'est apparu un peu inférieur aux deux autres lus dont l'extraordinaire "toute la violence des hommes": peut-être que les prouesses sexuelles du héros, grand amateur des fragrances intimes de ses nombreuses conquêtes, m'ont apparus un peu hors sujet. Néanmoins on retrouve déjà la force de recherche journalistique de l'auteur, ici autour de la construction d'un pont au Vénézuela, et l'histoire, même si un peu capillotractée, m'a bien plu. Colize est vraiment un grand auteur à suivre.
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Un jour comme les autres

J'avais bien aimé "Back up" du même auteur ;

c'est pourquoi je referme "Un jour comme les autres " assez déçu .

Non pas que je me sois ennuyé , mais je n'ai pas non plus été accroché .

Paul Colize écrit bien ; il y a quelques dialogues teintés d'humour

mais l'intrigue n'est vraiment pas passionnante

et le suspense est aux abonnés absents .

Pas de personnages attachants , des échanges épistolaires (entre la "compagne-veuve" et un prêtre défroqué ) qui n'apportent rien à l'histoire et beaucoup de personnages et d'intervenants qui donnent

une impression brouillonne au récit ,

surtout dans la première moitié du livre .

Cette histoire de défenseur des Droits de l'Homme disparu ,

alors qu'il s'apprêtait à dénoncer un scandale ,

ne m'a pas emballé ....
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