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Citations de Paul Kenny (120)


À son entrée dans le bureau, Francis Coplan fut étonné de voir près du vieux un homme qu'il ne connaissait pas.
- Ah, Coplan ! Fit son chef avec avec une jovialité un peu forcée. Je parlais de vous depuis dix minutes. Désormais je ne serais plus votre seul supérieur direct : voici mon adjoint, le colonel Pontvallain, qui est versé dans notre service après une brillante carrière dans la sécurité militaire.
La nouvelle était inattendue. Coplan décerna un rapide coup d'oeil à l'officier en civil. Ce dernier avait une figure carrée plantée sur un torse puissant.
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Athènes - Le salon de Madame Pittakis - Le menton dans la paume de sa main Andreïos s'absorba dans la contemplation de l'album. Patiente et silencieuse, Mme Pittakis attendait une parole de son client.
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Depuis vingt minutes environs, Luigi Torreto tournait dans la pièce comme un lion en cage. Sous l'effet de la colère et de l'impatience, son lourd visage avait pris un aspect encore plus sinistre que d'habitude. Les poches qui soulignaient ses yeux globuleux paraissaient gonflées et bleuâtres.
Il se mit à jurer sourdement entre ses dents. Puis pour maîtriser ses nerfs, il se contraignit à s'asseoir dans le vieux fauteuil qui se trouvait près de la fenêtre aux volets fermés. Dehors, dans la ruelle, on entendait gémir le vent nocturne. Des bruits sournois et irritants peuplaient la nuit : une porte grinçait dans la cour, une barque mal attachée faisait clapoter l'eau du rio contre le quai, un chat en vagabondage secouait le lierre de la façade.
(incipit)
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Faute d'une piste sérieuse, les services de police allemands allaient appliquer toutes les dispositions routinières, puis ils se contenteraient d'attendre. Tant que les enquêteurs ne sont pas mis en présence d'un cadavre, ou si la personne disparue ne s'est pas rendue coupable d'un délit, les investigations sont menées mollement, sauf quand il s'agit d'une célébrité.
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C'était une avenue plantée d'arbres et dont les trottoirs étaient bordés par une haie ininterrompue, abstraction faite des portes à claire-voie ouvrant sur le jardin particulier de chaque cottage.
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Dans un local fortement réfrigéré, Coplan put contempler les restes de l'homme politique. Vernotti, le masque détendu, hébété, n'avait sûrement jamais imaginé que ses jours prendraient fin de cette façon, dans un pays ami, et qu'en plus on s'acharnerait encore à lui couper les jambes au-dessus de la rotule.
Les sinistres débris avaient été conservés aussi: ils gisaient sous le drap, dans le prolongement des moignons livides.
La plaie laissée par le poignard, entre les côtés, donnait à penser que la mort avait été foudroyante. Maigre consolation.
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Sophie Berlet n'arrivait pas à se décider. Elle en avait follement envie, de ce manteau qu'elle venait d'essayer ; un joli manteau de printemps, bleu marine, classique et simple, en fin lainage...mais il coûtait cher, trois cher pour une modeste dactylo qui gagnait tout juste le salaire minimum.
- Je vais en parler à mes parents, dit-elle à la vendeuse. Pouvez-vous me le réserver pendant deux ou trois jours ?
- Oui, bien volontiers, mais si vous n'êtes pas venue d'ici samedi prochain, je serai obligée de le remettre en vente. Remarquez, je ne crois pas que vous trouverez un vêtement qui vous aille mieux que ce manteau.
- Oui, je le sais. En fait c'est une question de prix.
- On en a toujours pour son argent.
- Je reviendrai.
La jeune fille sortit de la boutique, se mit à marcher le long du boulevard de Grenelle, pensive, soucieuse.
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Quand Jacqueline ouvrit les yeux, son regard rencontra celui de Dave Wester, qui, appuyé sur un coude, à demi assis dans le lit étroit la contemplait en guettant le moment où elle émergerait de son sommeil.
Il murmura :
- Hello, baby ?
Puis, avec un vague sourire, un peu mélancolique, il lui demanda en français :
- Comment faites-vous pour dormir si paisiblement, si relax ? Pourtant, vous étiez terriblement inquiète, cette nuit, quand je suis entré dans votre chambre.
Elle eut un bref battement des paupières, fronça les sourcils.
- Vous avez mal dormi ? Fit-elle en le dévisageant d'un air soucieux.
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- Vous êtes de mauvaise humeur ?
- Moi ? Pas du tout. C'est une de mes passions favorites : faire des choses qui ne servent à rien. Ce petit séjour à Zürich restera gravé dans ma mémoire comme un des charmants souvenirs de ma carrière.
Coplan se mit à chantonner entre ses dents :
- Elles font, font, font, les petites marionnettes...Elles font, font, font, trois petits tours et puis s'en vont.
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Coplan eut l'impression qu'il se trouvait dans le décor d'un de ces films britanniques de série B où tout est si caractéristique et si conventionnel : les boiseries, les hauts plafonds, les chiens, les pelouses ; tout le monde connaît cela. Ici, en plus, il y avait un désordre sympathique de vêtements de pluie suspendus à un immense portemanteau, des douzaines de bottes de cuir, des cravaches, etc. C'était vraiment LE château anglais du Sussex.
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Le menton dans la paume de sa main, Andreios s'absorba dans la contemplation de l'album. La lumière du jour, très atténuée par deux rideaux de voile, tombait en oblique sur les photos. De l'index gauche, l'homme releva sur son front le bord de son feutre gris clair, puis il tourna la page pour examiner les six épreuves suivantes. Six portraits de jeunes femmes.
Patiente et silencieuse, Mme Pittakis attendait une parole de son client. Assise dans un fauteuil ancien style, les mains croisées sur le ventre, elle laissait errer un regard indifférent sur le tapis usé du petit salon. De lourdes tentures grenat et des meubles archaïques encombrés de nombreux bibelots composaient un décor figé, donnaient une impression de faux luxe.
(incipit).
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Un beau soleil d'été nimbait les gratte-ciel élancés de Manhattan. Dans la cinquième Avenue, les toilettes des femmes jetaient des notes colorées sur la grisaille des édifices, et plus d'un homme portait son veston sur le bras.
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Au volant de sa Renault 16 blanche, Raymond Faltière roulait sans hâte vers la porte de Saint-Ouen. Le tableau de bord luisait faiblement, intime, amical. La montre indiquait 3h16.
Après une telle soirée suivie d'une telle nuit, Faltière se sentait fripé, fatigué, souillé, dépassé. Trop d'images se bousculaient dans son cerveau, trop de contacts humains avaient sollicité sa sensibilité. Pour les amoureux de la solitude, c'est le revers de la médaille : ils ne supportent plus ni le tumulte ni la promiscuité des grandes villes.
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De Genève à Zürich et de Zürich à Berne, il fallait compter environs 400 bornes. Par conséquent, en faisant vite et en réduisant au strict minimum la halte à Zürich, le coupable pouvait s'amener d'un instant à l'autre.
Pour la troisième fois au moins, Francis sortit machinalement son paquet de Gitanes. Mais il le fourra derechef dans sa poche en soupirant. Pas question de fumer, hélas. L'odeur du tabac aurait éveillé la suspicion de Herr Müller...
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Ils commencèrent par déshabiller complètement le mort. Ensuite, ils descendirent le cadavre dans la cave. C'était une cave qui devait dater de plusieurs siècles. Les murs avaient un mètre d'épaisseur, les voûtes arrondies du plafond étaient suintantes d'humidité.
Luigi, à la lumière d'une bougie, découpa alors, au moyen d'un rasoir et d'une petite hache de boucherie, la tête, les mains et les pieds du macchabée.
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- je croyais que la chasse aux espions était un métier passionnant, je n, aperçois que c'est pas marrant tous les jours.
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l, inventeur du rétroviseur
est un grec qui voulait reconnaître ses amis.
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Les jours qui suivirent furent pour Stratford un cauchemar permanent. Son être ne cessait de se révolter contre ce coup du destin. Il y avait eu un acte criminel, certes, le forfait ignoble d'une bande d'extrémistes déments, mais aussi le hasard...Une série de coïncidences minimes avait abouti à ce choix fatal du Vol 601, précisément ce jour là.
Si James n'avait été retenu en Suisse, d'une manière imprévisible, par ses obligations professionnelles. Si Tom n'avait pas eu ce match de football qu'il voulait absolument disputer. Si l'appareil de la Swissair quittant Zurich une heure auparavant n'avait pas été complet. Si Stratford n'avait pas insisté pour que Mildred et les enfants, profitant d'un congé scolaire, l'accompagnent à Lausanne...
Qu'un seul chaînon eût manqué, et la vie eût continué comme par le passé : heureuse, paisible, sereine.
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Coplan monta à pas lents la rampe qui surplombait la position dans laquelle, guidé par son cornac, l'éléphant venait de s'immobiliser. La température était élevée. De 35 à 40 degrés Celsius. Les files de touristes s'étiraient devant lui. Français, Britanniques, Allemands de l'ouest, Américains, Néerlandais qui caquetaient et cacardaient bruyamment. Ils prenaient place, quatre par quatre, sur le siège de la nacelle posée sur le dos de l'éléphant recouvert d'une cotonnade de bazar aux motifs multicolores. À l'aide de sa pique, par une pression amicale sur l'épiderme, le cornac, alors, intimait l'ordre à l'éléphant de se mettre en route et le pachyderme s'ébranlait lourdement avec sa cargaison humaine un peu effrayée par cette première expérience de transport en commun.
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Ramon Ortiz, un des plusanciens correspondants du SDECE en Argentine, attendait Coplan à la sortie de l'aérogare.
Ortiz était un curieux personnage. Grand, lourd, frisant la soixantaine, le teint jaune, des poches bistres sous les yeux, le souffle court et poussif, il avait l'air d'un colosse malade.
Deux plus amers entouraient sa bouche lippue et toute la tristesse du monde se reflétait dans ses prunelles noires.
Après avoir bourlingué pendant plus de vingt-cinq ans à travers le monde et vécu des tas d'aventures, Ortiz était revenu de tout.
Des désastres financiers et des déboires sentimentaux avaient achevé sa lente destruction morale et physique et fait de lui un hypocondriaque d'un commerce peu excitant.
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