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Critiques de Paul Watzlawick (65)
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Faites vous-même votre malheur

Un livre que j’ai prête,re-prêté,re-re-prêté et qui un jour n’est plus revenu!

La preuve que c’est un livre extraordinaire puisqu'il n’a pas réussi à reprendre sa place habituelle dans ma bibliothèque.

Ne vous fiez pas à la couverture du livre qui pressage plutôt d’un livre dramatique alors qu’il va vous donner une pêche d’enfer!

Une fois que vous allez le lire vous allez avoir un sourire tatoué sur les lèvres!

Indélébile,

inimitable,

inespéré,

improbable,

Un livre incontournable,surtout pour les personnes qui ont l’esprit de contradiction comme moi.

Il liste toutes les choses qu’il faut faire absolument pour être malheureuse!

L'auteur a cette ironie qui permet de prendre le contre pied de tous ces livres de développement personnel qui nous imposent de nous comporter d'une certaine façon !

En résumé,un livre qui vous transforme!



Ps: Si quelqu’un se souvient à qui j’ai bien pu le prêter en dernier :-) qu’il me fasse signe car finalement j’ai très envie de le récupérer car il m’est très précieux…

Promis, celui là, je ne le perdrai plus et je ne tenterai pas de le noyer …je le remettrai juste à sa place …bien visible dans ma bibliothèque …mais interdiction a qui que se soit de s’en approcher à plus de 10 centimètres pour qu'on ne me l’emprunte pas encore une fois…histoire sans fin !

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Faites vous-même votre malheur

Un peu sur le modèle de "Faites-vous même votre maison en bois" ce petit livre intelligent et plein d'humour recense les 14 moyens de devenir l'artisan de son propre malheur, avec exercices pratiques à la clé- classés par ordre de difficulté croissante!



On rit beaucoup...et on réfléchit encore plus, car Paul Watzlawick - une des figures principales de l'école de Palo Alto, - n'est pas qu'un petit rigolo...et le miroir qu'il nous tend nous renvoie à bien des comportements auto- destructeurs assez usuels....



Il est aussi plein de compétences et de culture: à côté de quelques - excellentes- blagues juives, il cite Shakespeare, Dostoïevski, Genet, Sartre, Sophocle. Nous sommes donc en bonne compagnie et fermons le livre bien décidés à traquer le PDR (Professionnel de la Démolition des Relations) qui est en nous et à lui appliquer la solution finale...qui est d'une simplicité biblique et que je vous laisse découvrir !
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Une logique de la communication

Livre sérieux, bien documenté au niveau de nombreuses références et enrichi de très nombreux exemples entre les exposés théoriques. Pour chipoter, j'aurais apprécié une police plus grande que celle utilisée par l'édition Points Essais pour une meilleure lisibilité et un accès plus aisé. Comme le démontrent si bien les auteurs il n'y a pas que le contenu digital qui est important pour faire passer un message, voilà donc un contre-exemple où la partie analogique (agrément de lecture favorisant l'attention) est tristement oubliée.



Avant tout exposé didactique il est souvent opportun d'utiliser une accroche pour capter l'attention et ainsi ouvrir l'intérêt à la compréhension du message. D'où cette petite charade.

Mon premier est une salade

Mon deuxième est une salade

Mon troisième ...

...

Mon huitième est une salade

Mon tout est un célèbre écrivain anglais ! (solution en commentaire)



Ceci pour vous dire que pour un public littéraire comme celui de Babelio, il y a un intérêt particulier assez extraordinaire à l'utilisation de la méthode de décodage des boucles et redondances dans les interactions entre les éléments d'un système. Le regard nouveau porté sur l'interprétation des phénomènes apparaissant dans différentes scènes de la pièce "Qui a peur de Virginia Woolf ?" est non seulement jubilatoire mais ouvre un champ de perspectives nouvelles à la dynamique en train de s'accomplir dans le système (couple) et à la compréhension des mécanismes de rétroaction mis en place pour garder un équilibre (homéostasie) ou des dérives se développant dans leur échanges. Notamment l'escalade symétrique y est très présente avec des changements brefs et radicaux de passages à une relation soudainement complémentaire plutôt que symétrique. Beaucoup d'autres ouvrages sont aussi passés à la loupe ainsi Alice au pays des merveilles et de l'autre coté du miroir mais aussi Hamlet (act IV,sc. IV) et Le sous-sol. Ingénieux, fascinant et captivant ! (*)



Un des apports les plus importants de l'école de Palo Alto a été d'étudier la communication non pas sous l'ancien modèle linéaire Emetteur-filtre-canal-filtre-Récepteur mais en postulant que toute communication est phénomène circulaire où Emetteurs et Récepteurs s'adaptent en permanence et quasi instantanément aux signaux envoyés par l'élément ou les éléments du système dans lequel ils interagissent. De plus, ces signaux apparaissent à deux niveaux distincts : digital=contenu/langage/verbal et analogique=relation/animal/non verbal, pour une bonne communication il faut donc une congruence entre ces deux niveaux.

Il en découle les principes de l'analyse systémique par l'étude des interactions dans le système ici et maintenant au lieu de se concentrer uniquement sur l'élément APPAREMMENT le plus "malade" en tant qu'entité individuelle dont on essaye alors de comprendre par l'étude de son passé (psychanalyse) en-dehors de toute interrogation sur les signaux auxquels il est en permanence exposé par son entourage.



Une autre partie développe largement le concept des paradoxes, de la double contrainte, des injonctions et projections paradoxales de leur impacts et des pathologies qui peuvent en résulter sur le long terme ainsi que de leur usage thérapeutique. Bon là cela devient plus dense et une certaine connaissance de la psychanalyse ou des psychothérapies est sûrement bienvenue mais c'est moins de 100 pages sur les 280.



En résumé : fouillé, intéressant, instructif, compréhensible mais demande des efforts. L'application s'est encore tout autre chose, enfin dans l'analyse de romans pas de risque dégâts collatéraux !!! N'importe, une meilleure perception débouchant sur une plus grande tolérance c'est toujours bon à prendre. Je vous laisse une petite citation extraite de la p.249 pour vous permettre d'appréhender de l'intérêt à lire le bouquin par vous-mêmes. ;)





(*) J'y ai pensé pendant ma lecture d' Hôtel Iris de Yôko Ogawa avec deux systèmes distincts Mari-traducteur (relation complémentaire) & Mari-mère-aide-ménagère : nouvelles perspectives vu sous cet angle !
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Faites vous-même votre malheur

Faites vous-même votre malheur Paul Warzlawick



Pour cette lecture, mon attente était d’autant plus grande que " Faites vous-même votre malheur " avait été chaudement recommandé par le professeur Michel LEJOYEUX dans l'excellent " Les cinq clefs de l'optimisme ".



Mais, contrairement à l'avis de ce professeur de psychiatrie, ce livre ne m'a pas ravi. Je reconnais que le point de départ était drôle : " Redoutant un monde où l'on ne serait plus malheureux, P W. se propose de sauver le système de santé et la fortune de ses collègues psychothérapeutes en élevant le niveau global de malheur de ses contemporains ! ".

Il passe en revue les " techniques " les plus sûres pour se rendre triste, malheureux, déprimé... ou pour le rester si on a la " chance " de l'être déjà (!).



Hélas, contrairement au style fluide de M. Lejoyeux, P.W. , psy de son état, se prend quant à lui pour un grand écrivain érudit et artistique au possible en en faisant des tonnes stylistiques. Son texte en devient si alambiqué qu'il nous faut piocher dans un dédale de phrases plus tordues les unes que les autres pour espérer en extraire quelque idées probantes.



J'ai dû lire et relire de nombreux passages ressentant soudain l'étrange sensation d'avoir 6 ans et de déchiffrer pour la première fois la langue écrite.



Force est d'avouer que je me suis demandée si 80 % de mes neurones n'avaient pas disparu subitement à partir de la page 31.



Quelques messages lisibles, somme toute déjà connus, parsèment quand même le propos.



Si vous voulez être malheureux, encore et encore, arrangez-vous pour ne surtout pas " rompre votre dépendance au passé ", glorifiez le passé, comptez sur quelques amis " bien " attentionnés pour nourrir regrets et nostalgie constamment.

La culpabilité, le remord, " la célébration des échecs " l'insistance sur ce qui ne peut être changé... autant de pratiques qui peuvent permettre à chacun/une de " fabriquer (son) enfer personnel ", et que l'on connaissait déjà. Hélas.



Malgré son mode ironique, son sarcasme censé éveiller notre esprit, ce livre ne m'a strictement rien apporté, hormis l'ennui et la perte de temps (de lire autre chose). Préférez ceux du prof M.L., plaisirs de lire et de s'instruire vont de pair avec eux. Et le travail de vulgarisation scientifique est bien opérationnel.




Lien : http://justelire.fr/faites-v..
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Faites vous-même votre malheur

Ce livre est un régal ! Illarant et idéal pour relativiser de tous ceux qui se plaignent, de tous ceux qui ne savent se poser les bonnes questions, de tous ceux qui ne se sentent exister qu'à travers leur malheur, court mais riche d'enseignement, de déductions qui coulent de source, comme le point de vue d'un enfant, à lire !
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L'invention de la réalité : Comment savons-nous..

Y a-t-il intérêt à parler d'un livre dont je suis loin d'avoir tout compris ? Livre, qui plus est, dans lequel les auteurs eux-mêmes, c'est un collectif, tentent de décrire une réalité qui leur échappe. Oui car le langage est structurant et tenter de vous l'expliquer me permet en même temps de mieux l'appréhender. Au passage, la question laisse supposer qu'il faut tout comprendre d'un livre. Mais est-ce seulement possible ? D'ailleurs, ne vaudrait-il pas mieux se poser la question y a-t-il intérêt à lire toute critique prétendant avoir tout compris d'un livre ?



Ce préambule étant posé me voilà libre de parler de l'objet du livre sans avoir la prétention de stipuler qu'il s'agit de l'exacte pensée des auteurs, ni même d'une image de cette pensée, ni même de mon exacte perception de cette image. Car il est probable que ce que j'exprime existait déjà partiellement en moi avant de lire le livre et ce que j'en retiens de la lecture est ce qui confirme cette réalité intérieure. La vérité personne ne la saura car La vérité n'existe pas. Que tenir pour vrai ? Ce que nous voyons ? Ce que nous lisons ? Ce que nous ressentons ? Chacun à notre façon.



Voilà un message surprenant : nous ne vivons pas dans le même monde ! Nous n'en connaissons pas la réalité exacte. Juste une image, différente pour chacun. Prenons un exemple simple qui n'est pas dans le livre, ni ailleurs non plus car je suis en train de l'inventer. Un homme, une souris, une mouche et une chauve-souris se trouvent face à un escalier. Quatre mondes différents, quatre réalités. Je sais que la mouche à des yeux à facette et la chauve-souris "voit" le monde à travers des ultras-sons. Je peux penser que pour la souris une marche = une parois verticale infranchissable. Remplaçons la souris par un bébé : idem. Mais ceci n'est qu'un tout petit début qui part de l'organe de perception, (le capteur), vient ensuite la transmission (le codage) par signaux électriques et chimiques puis l'encodage et la génération de la représentation mentale propres à chaque individu. Se pose ainsi la question de la normalité.



Qui oserait prétendre que nous vivons dans la même représentation du monde que les Grecs ou les Egyptiens ou les Chinois de l'antiquité ou durant le moyen-âge ? Or tous ces gens avaient eux-aussi l'impression de bien connaître le monde. De savoir le bien et le mal. Alors ... Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui la terre est ronde et tourne autour du soleil, que tous nous vivons dans la même réalité. Attention, la science aussi est une construction de l'esprit humain !



Passionnant tout simplement !



Et dans la pratique, pour des lecteurs voraces, cela pose bien évidemment la question du choix des lectures qui finissent nécessairement par forger à la longue une réalité intérieure.



Car l'on ne trouve que ce que l'on cherche !
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Faites vous-même votre malheur

A voir la tête de Paul Watzlawick sur la couverture rouge sanguine de l'éditeur, on ne s'attend pas à éclater de rire, mais au mieux à sourire intérieurement de son malheur s'il vous reste un peu d'humour.



Rire de soi dans l'adversité, est bien le contre poison qu'Eve a du expérimenter pour ne pas tomber dans la dépression absolue ; être rendue responsable du pécher originel !



Dans ce petit opuscule on rit beaucoup des autres, et pour moi aussi, ça fait un bien fou, voir des gens aller à leur perte avec plus d'efficience et d'ardeur ça dépasse l'entendement.



Et pour bien rire, quelques recettes ou sketchs, c'est encore mieux.

Que je rassure les lecteurs, et lectrices, cela ne nous concerne pas, vous et moi.

En amour comme pour le reste on n'a jamais poussé son compagnon à aimer les boutiques, ni à sa compagne de regarder le foot.



En explorant le spectre de nos comportements, les moyens sont nombreux pour tomber désespéré.

Les pièges de l'altruisme sont un régal, je les ai trouvé efficaces, pourquoi ?



C'est par exemple, "le cas de ces femmes, presque toujours intelligentes, responsables et prêtes au sacrifice, qu'anime la tentation fatale de racheter quelque alcoolique, joueur et autre

délinquant par le suave pouvoir de leur amour et qui, jusqu'à la fin généralement tragique, réagissent au comportement immuable de l'homme sur lequel elles ont jeté leur dévolu par un surcroît d'amour, de compréhension et d'assistance. Du point de vue de leur capacité à engendrer le malheur, ces relations sont presque parfaites, car les deux partenaires s'y complètent d'une manière quasiment inimaginable dans des circonstances plus positives."p96



Certes le malheur a des nuances et l'homme peut être riche, voir tendre parfois, et c'est là que la phrase « si tu m'aimais, tu aimerais l'ail « , devient du savoir-faire en Démolition des Relations ou PDR, cher à Paul Watzlawick.



La clairvoyance étant diversement répartie chacun devrait trouver matière à réfléchir, comme matière à rire de soi. Nous les hommes, de façon caricaturale, disons bien, « toutes les femmes sont des putes sauf ma mère qui et une sainte » p91.



Pour ma part je lui préfère le mot de la fin, "Bref, la situation est désespérée et la solution désespérément simple." p114



Un livre de 14 recettes aigres-doux ou acidulées, à cuisiner et déguster seul ou en couple.

Un livre savoureux.

Bonne lecture.

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Faites vous-même votre malheur

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le livre. L'auteur nous montre l'inverse de ce qu'il faudrait faire pour notre bonheur. Effectivement, dans certaines situations, nous nous mettons nous-mêmes en difficulté, avec ensuite le sentiment d'être malheureux. C'est que ce n'est pas si facile d'agir pour notre bien. Et parfois même, il est plus facile de choisir la mauvaise voie. L'humain est ainsi fait. Ce qui, en creux, nous questionne sur ce que serait l'attitude du « sage », l'esprit de « sagesse », et toutes ces thérapies dites « douces », tout ce développement personnel qui semble prendre de plus en plus d'importance, pour nous aider à bien choisir notre vie. Il y a beaucoup d'ironie dans ce livre. L'auteur n'est pas tendre avec l'Humain. Cependant, on finit par s'y perdre. Parfois, on se demande où l'auteur veut en venir. Ce n'est pas toujours très clair.

C'est la limite de ce petit essai.
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Comment réussir à échouer : Trouver l'ultrasolu..

Paul Watzlawick s'interroge sur un problème universel,

Comment Réussir ?



Faut-il un livre, pour guider le néophyte ? Oui c'est mieux, aussi Paul Watzlawick, a pris le problème par son contraire Comment Réussir à Échouer.



N'avons nous pas, des spécialistes de l'échec en politique par ces temps de brexit ?



Certes échouer peut sembler peu glorieux, pour un ancien président, mais est-il si rare de lire, que notre président à échoué dans ...et même si il y a toujours un vainqueur, pour chaque élection, les autres candidats expliqueront volontiers que leur score est une victoire, voire une victoire inattendue.



Chers candidats avant d'échouer devenez un spécialiste de l'échouage grâce à ce petit opuscule, écrit à votre intention, je vous présente mon choix de trois méthodes infaillibles .



Notez tout d’abord "ce dont on a besoin pour inspirer les masses, c'est de visions utopiques.

De plus, elles sont si idéales que seul un idiot ou un misanthrope malicieux ne les adopterait pas de bon cœur." p95 après l'état de grâce souvent ramené à 100 jours, les esprits déchantent, et la malice de certains est alors de clamer, qu'il n'y a que les imbéciles pour croire aux promesses. C'est pour moi le plus édifiant sur le chemin du désastre.



Au classement en second, comme un coude à coude vient la célèbre formulation d' une égalité, économe en moyens, et qui respecte les différences : "à chacun selon ses besoins, à chacun selon ses capacités" p97, Idéale? Une solution idéale à tous les problèmes sociaux? Un telle répartition de nos ressources ne peut s'envisager que dans une situation d'abondance où chacun est économe pour le bien d'autrui (faut pas rêver).



Nos hommes politique habilement préférerent, "l'espoir fait vivre ou : Il n'y a rien de plus décevant qu'un espoir réalisé, Et rien de plus séduisant qu'un espoir qui ne l'est pas encore" p113, pensez y, à la courbe du chômage, à la vente de rafales...Il ne sera jamais interdit pour faire rêver, de commencer vos discours par mes chers amis, l'espoir d'une amitié durable !



J'irai voter pour un perdant, bien sûr.



L'opuscule n'est pas avare d'autres idées, pour 7 € , un investissement de campagne optimum.

Une belle morale :

"Le plus sage doit gouverner" p97





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Faites vous-même votre malheur

Lu il y a fort longtemps, il a eu depuis le temps d’atterrir dans d'autres mains... j'en retrouve néanmoins quelques traces (citations) dans mes "tablettes" qui m'auraient bien incitée à y refaire un petit tour ...

j'en garde le souvenir d'un livre très pertinent et fort utile tant nous nous efforçons à être, tout seul, comme des grands, notre propre ennemi.
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Faites vous-même votre malheur

Lorsque j'étais ado, je me régalais de l'humour de la série télé américaine "La Famille Addams". Son principe comique résidait dans le renversement symétrique des stéréotypes des valeurs familiales américaines (des années 30, ai-je appris ensuite), remplacés par leur exact opposé. Ainsi de la scène irrésistible où la maîtresse de maison coupe soigneusement les boutons pour ne laisser que les épines et les feuilles des roses dont son mari lui a offert un bouquet. A y repenser à l'âge adulte, il y a là, au niveau des symboles, de quoi faire une conférence de sémiologie digne d'Umberto Eco...

Cet ouvrage de 1983, auquel la typographie et la couverture, sans parler du style et de certaines références à l'Empire austro-hongrois, donnent un aspect encore plus vieux et suranné, utilise exactement le même procédé humoristique, en parodiant les best sellers de psychologie appliquée qui commencent à paraître à cette époque-là, riches de conseils pratiques sur "Comment être heureux", agrémentés même pour certains d'exercices progressifs...



"Certes, le nombre de ceux qui paraissent naturellement dotés du talent de fabriquer leur enfer personnel peut passer pour relativement élevé. Mais plus nombreux encore sont ceux qui, à cet égard, ont besoin d'aide et d'encouragement : c'est à eux que ce petit livre est dédié, dans l'espoir qu'il guidera leurs premiers pas après les avoir initiés." (p. 12)



Guidés par le fil rouge (titre de l'édition anglaise originale) que "la situation est désespérée mais non sérieuse", nous rions de cette quête du malheur, mais le rire se fait jaune dès lors que le doute s'insinue de notre identification probable dans une multitude de comportements et de ressentis qui caractérisent notre propre quotidien... Jugez-en vous-mêmes :

"Qu'on ose alors remettre en question mon statut de sacrifié ! Qu'on ose même me demander de remédier à mon malheur ! Ce qui fut infligé par Dieu, par le monde, le destin, la nature, les chromosomes et les hormones, la société, les parents, la police, les maîtres, les médecins, les patrons et, pis que tout, par les amis, est si injuste et cause une telle douleur qu'insinuer seulement que je pourrais peut-être y faire quelque chose, c'est ajouter l'insulte à l'outrage. Sans compter que ce n'est pas une démarche scientifique, non mais !" (p. 25)

Vous ne vous êtes donc pas reconnus dans cette ordinaire dose de paranoïa ? Ne nous sommes-nous jamais nui lorsque la main gauche ignorait ce que faisait la droite ; ni réjoui de la douleur d'un désagrément prévu : "Je l'avais bien dit !" ; ni morfondu dans l'impératif contradictoire : "Sois spontané !" ; ni persécuté par le doute : "Pourquoi m'aimerait-on ?" ; ni n'avons exigé de la personne aimée qu'elle partage absolument nos goûts ? Bon, j'ai compris. Celui qui est prêt à lancer la première pierre sera sans doute un altruiste, de ceux qui savent que "leur idéal élevé [...] contient en [lui]-même sa propre récompense". Eh bien en voilà pour toi, le moi-altruiste :

"Cette bonne action n'était-elle pas un dépôt de fonds sur mon compte personnel en paradis ? Ne visait-elle pas à en mettre plein la vue à des tiers ? Voulais-je me faire admirer ? Contraindre quelqu'un à la gratitude envers moi, en faire, comme on dit si bien, mon "obligé" ? Ne cherchais-je pas plus simplement à atténuer quelque sentiment de culpabilité ? Il n'existe manifestement pas de limites au pouvoir de la pensée négative, il suffit de chercher pour trouver. " (p. 97-98)



Ces extraits ainsi que cette conclusion édifiante suffisent sans aucun doute à donner le ton et la saveur de l'ouvrage. Mais la facétie qu'il me permet me justifie dans l'ajout d'une toute dernière citation, et ce pour deux raisons : 1. pour ne pas éluder le côté social et politique de l'ouvrage (en effet on pourrait croire à une parodie tournée uniquement sur l'individualisme des manuels psychologiques en question) ; 2. en guise de private joke avec l'ami Laudateur (qu'on me le pardonne au nom de l'altruisme !) et plus particulièrement en relation avec notre échange d'hier sur Ivan Illich, dans lequel Paul Watzlawick donne inconditionnellement raison à Illich et à Laudateur - donc tort à moi-même, me causant ce juste malheur que je m'inflige ici publiquement et volontairement, puisqu'il est si bien approprié au thème de cette lecture...

"Ce que les directeurs de zoo pratiquent dans leur modeste domaine, les gouvernants modernes tentent de l'accomplir à l'échelle nationale : confits dans la sécurité, il faut que les citoyens mènent une existence dégoulinante de bonheur du berceau jusqu'à la tombe. Pour atteindre ce noble objectif, il faut, entre autres choses, entreprendre et mener sans relâche l'éducation du public pour lui permettre d'accéder à des niveaux toujours plus élevés d'incompétence sociale. Il ne faut donc pas s'étonner de voir l'accroissement vertigineux des sommes consacrées dans le monde à la santé publique et aux diverses entreprises à caractère social." (p. 12)



Comme aurait pu le dire un peu célèbre soldat austro-hongrois homosexuel un vilain jour de 1529 : "L'empalement est un petit jeu dans lequel ça fait du bien d'avoir mal, au moins au début..." (ça, c'est de moi, vous ne le trouverez pas dans le bouquin de Watzlawick ; mais c'est tout comme...)

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Faites vous-même votre malheur

"Vivre en conflit avec le monde et, en particulier avec les autres hommes, voilà qui est à la portée du premier venu ; mais sécréter le malheur tout seul, dans l'intimité de son for intérieur, c'est une autre paire de manches. On peut toujours reprocher son manque d'humour à son partenaire, attribuer les pires intentions à un patron, ou mettre sa propre humeur sur le compte du temps qu'il fait - mais comment s'y prendre pour faire de soi-même son pire ennemi?" (p.17-18). Voilà la raison d'être de ce manuel parodique et plein d'humour proposé par le psychologue autrichien Paul Watzlawick pour faire de sa vie un bel enfer. Les moyens pour y parvenir sont multiples et parfois bien... insidieux... Citons par exemple la glorification nostalgique du passé : "Cette manière de vivre dans le passé présente un avantage annexe : elle ne laisse guère de temps pour s'intéresser au présent. Car c'est seulement en rivant son attention sur le passé qu'on est assuré d'échapper à ces changements de perspectives involontaires et occasionnels qui risquent parfois de faire opérer des virages à 90 quand ce n'est pas à 180 degrés, permettant de découvrir que le présent ne renferme pas seulement de nouvelles possibilités de malheur mais aussi de non-malheur, pour ne rien dire des possibilités absolument nouvelles." (p.23). Citons encore le concept de la "clé perdue" qui introduit l'idée qu'il n'existe qu'une seule solution pour chaque problème et que si elle n'a pas encore produit l'effet désiré, "il suffit d'insister". Ainsi, les techniques d'autosuggestion, de conduites d'évitement, du "gardez-vous d'y arriver", d'"alternative illusoire", de "sois spontané" ou de collusion, sont selon l'ironique et enjoué Paul Watzlawick, autant de modèles à suivre pour tous les candidats au malheur...



A cette lecture, on sourit, on rit un peu jaune, on s'étonne, on se questionne... mais surtout, on se rend compte que l'on a besoin de personne pour se mettre des bâtons dans les roues et on... relativise. Et rien que pour cela, ce petit livre facile d'accès et sans prétentions est à lire et à relire par les pessimistes, superstitieux et fatalistes... de tout poil ! D'ailleurs, avec tout le respect que je dois à Jean-Paul Sartre, je suis plus que jamais convaincue après cette lecture, que l'enfer ce n'est pas les autres, c'est nous-même et notre incompréhensible mais désormais appréhendable appétence au malheur...
Lien : https://embuscades-alcapone...
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Changements

Sans doute une bonne introduction aux auteurs de l'école de Palo-Alto, Changements ouvre des perspectives nouvelles pour qui s'intéresse à la communication, à la psychologie, ou aux systèmes humains.



Les auteurs présentent tout d'abord la théorie des groupes issue des travaux d'Evariste Galois au début du XIXe siècle, ainsi que la théorie des types logiques. Pour qui n'est pas féru de mathématiques, il faut s'accrocher un peu, mais la présentation de ces deux théories sur lesquelles s'appuie le propos du livre est accessible.



Pour résumer très grossièrement, les changements qui ont lieu à l'intérieur des groupes ne remettent pas en cause le fonctionnement du groupe lui-même (changement 1). Un changement conséquent doit se produire à un niveau logique supérieur, et à l'extérieur du groupe (changement 2).



Un exemple très simple, relier un groupe de neuf points en quatre droites, sans lever le crayon, démontre l'importance des prémisses de nos raisonnements, qui nous conduisent à la recherche de solutions parfois impossibles, ou illusoires. Il faut donc "penser en dehors de la boîte" diraient les anglo-saxons, ce qui est facile à dire, mais pas toujours à faire.



Les auteurs s'attachent également à donner des exemples de thérapies brèves, ou des instructions paradoxales (un peu sur le modèle des koans du Zen japonais) amènent à des modifications de comportement, parfois des prises de conscience, sans s'appesantir sur le "pourquoi". C'est sur le "quoi", "ici et maintenant" autrement dit sur une situation concrète qu'il est possible d'agir pour amener à un réel changement.
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Faites vous-même votre malheur

Ce petit livre d’un des maîtres de l’école de Palo Alto nous met avec humour face aux différents biais intellectuels par lesquels nous nous pourrissons la vie et celle des autres. A celui qui ne se reconnaîtrait pas dans tel ou tel passage de l’ouvrage il convient de citer Baudelaire : « Hypocrite lecteur , mon semblable mon frère.. » Une saine lecture à compléter par « Psychologie de la connerie » de JF Marmion.
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La réalité de la réalité

Un livre capital pour la bonne compréhension des relations inter-personnelles à travers la communication.

Un best of de la pensée de l'École de Palo Alto hautement recommandable à toute personne s'interrogeant sur ce qu'est la réalité.

On n'est plus tout à fait le-la même après la lecture de cet ouvrage savant mais accessible.
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La réalité de la réalité

Watzlawick est un maître. Ce livre est - comme de nombreux de cet auteur - déconcertant, foisonnant d'idées, un vrai travail de compréhension ou de captation des paradoxes, du paradoxe... La vie et ce que nous pensons qu'elle est n'a pas de cesse de surprendre, Watzlawick joue, avec brio et intelligence, avec beaucoup de rigueur aussi et de science, et avec beaucoup de références, de citations d'autres scientifiques dont il s'amuse à démonter, remonter les mécanismes de réflexion.

Parfois un peu lourd, mais -somme toute- pas tellement pour un essai scientifique.
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Faites vous-même votre malheur

Un essai assez court, dont je ne garderai pas un très grand souvenir. L'angle d'approche est original et drôle, mais difficile de tenir la longueur ainsi, car c'est vite lourd à mon goût et si le message passe peut-être plus facilement tourner de cette façon c'est aussi très fatiguant à lire.

Quelques bons exemples intéressants au demeurant.
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Le langage du changement

En cherchant dans les neurosciences un fondement de l'hypnothérapie, j'aurais dû me pencher plus tôt sur les chercheurs de l’École de Palo Alto, lesquels, il y a déjà plus de 50 ans, ont centré leur réflexion sur une conception particulière de la communication thérapeutique. Cet essai déroule, de façon succincte, extrêmement claire et abordable, rigoureuse et parfaitement structurée, les caractéristiques de ce langage capable de produire la guérison, sous forme de changement psychique et comportemental. Il s'agit bien d'un langage, le postulat de la psychothérapie étant posé que « Similia similibus curantur » (qu'il faille soigner le dysfonctionnement psychique issu du verbal par le même verbal), mais pas du tout du langage de l'analyse, un langage « digital », rationnel, logique, syntactique, cherchant les causes, mais au contraire un langage « analogique », symbolique, onirique, court-circuitant le précédent afin de produire le changement.



Après un Précis, qui rappelle les rapports historiques entre la rhétorique et la philosophie, le Chap. II « Nos deux langages », décrit précisément ce double, s'appuyant un peu sur la linguistique, un peu sur l'épistémologie des sciences dures, et évoquant en passant la métaphore du fossé qui sépare, en religion, l'orthodoxie du mysticisme.

Mais il se trouve que ces deux langages possèdent une justification neuroscientifique dans la diversité de fonctionnement de nos deux hémisphères cérébraux : cette assertion constitue l'objet des Chap. III « Nos deux cerveaux » et IV « Preuves expérimentales ». Par cet exposé, les fonctions et fonctionnements respectifs des deux hémisphères, notamment concernant le langage, ainsi que quelques aperçus sur les pathologies émanant de leur défaut de communication (notamment la schizophrénie) expliquent les processus fondamentaux de l'esprit de façon plus satisfaisante que les hypothèses traditionnelles. Sur la difficulté de passer d'un « langage hémisphérique » à l'autre, une belle cit. de David Galin est reportée (p.42 et passim) :

« Par exemple, s'il est malaisé d'exprimer par les mots les sensations provoquées par un concert symphonique [par l'hémisphère gauche], il est tout aussi difficile de rendre en images le concept "la démocratie exige l'information des participants" [par l'hémisphère droit] ».



Très timidement, le Chap. IV se clôt par une remise en question de la distinction fondamentale entre conscient et inconscient :

« La théorie des hémisphères cérébraux nous place devant l'éventualité de devoir peut-être modifier la distinction conceptuelle établie entre processus conscients et inconscients (et avec elle l'ensemble des conséquences diverses pour notre compréhension de la psychopathologie et de la psychothérapie). Nous devons conclure que nous disposons de deux cerveaux conscients qui dans des conditions idéales sont capables d'intégration harmonieuse et complémentaire afin d'appréhender et de maîtriser la réalité interne et externe, mais qui, en cas de conflit, peuvent se trouver dans l'incapacité de communiquer entre eux, faute d'un langage commun. » (pp. 45-46)



Le psychisme opère non sur un prétendu réel mais sur des images du monde ; le sujet souffre de ces images ; le but de sa thérapie sera donc d'en produire le changement. (Chap. V : « Les images du monde »). Or :

« Traduire la réalité perçue, synthétiser ainsi en une image notre expérience du monde est sans doute la fonction de l'hémisphère droit.

[…]

Mais s'il en est ainsi, il nous faut bien admettre du même coup le caractère inapproprié d'un procédé qui consiste essentiellement à traduire ce langage analogique dans le langage digital de l'explication, de l'argumentation, de l'analyse, de la confrontation, de l'interprétation, et ainsi de suite, et qui, par le biais de cette traduction, perpétue l'erreur qui est en première instance à l'origine de la demande d'aide du patient, au lieu d'apprendre le langage de l'hémisphère droit du patient, et de s'en servir comme de la voie royale qui mène au changement thérapeutique.

En ce qui concerne la technique, on dénombre trois démarches qui peuvent se présenter à des degrés divers et dans des combinaisons variées au cours de la pratique psycho-thérapeutique :

1. l'emploi des structures linguistiques de l'hémisphère droit ;

2. le blocage de l'hémisphère gauche ;

3. la prescription de comportements spécifiques. » (pp. 52-54)



Les chap. suivants développent, dans l'ordre énoncé, chacune de ces trois démarches. Aussi, parmi les « structures linguistiques de l'hémisphère droit » (Chap. VI), compte-t-on : les « condensations », qui sont différents types de calembours et d'associations sémantiques par assonance, le « langage figuratif », la « pars pro toto », le chiasme, les ambiguïtés et sous-entendus. Dans ce chap., l'auteur commence aussi à évoquer certains cas traités par Milton Erickson, par ex. celui d'une patiente atteinte de frigidité à laquelle il demanda, sous hypnose, de décrire dans les moindre détails comment elle s'y prendrait pour dégivrer son réfrigérateur.

« […] Cette intervention constitue essentiellement un rêve "à l'envers" : le discours d'Erickson pourrait fort bien être un récit onirique de la patiente, où le langage figuratif servirait à camoufler le matériau inacceptable par l'inconscient et à tourner ainsi la censure exercée par l'hémisphère gauche. Il existe [cependant] une différence de taille : le rêve est généralement l'expression passive d'un conflit intérieur, alors que l'emploi du langage onirique chez Erickson représente une intervention active. » (p. 69)



Chap. VII, « Le blocage de l'hémisphère gauche ». Il est avancé ici que l'accès à l'hémisphère droit requiert cette action sur le gauche, qui se produit par ailleurs spontanément dans les cas des périls pour la vie. Sont mentionnées dans ce chap. certaines techniques qu'Erickson utilisait sous hypnose : l'auteur s'empresse de répéter, chaque fois, qu'elles peuvent « fonctionner » même en veille ordinaire, mais cette affirmation n'est ni démontrée ni apte à me dissuader que l'hypnose en soit au moins une condition facilitatrice sinon indispensable. Parmi ces techniques rappelons : la « confusion », le « saupoudrage » - c-à-d. une succession excessivement rapide de questions sans laisser le temps au patient de se concentrer sur aucune -, l'usage de paradoxes de l'auto-réflexivité (ex. « il est interdit d'interdire »), la « prescription du symptôme » - ex. imposer l'abstinence à un patient se plaignant d'impuissance -, le « déplacement du symptôme » - ex. « vos souffrances se concentreront sur le lundi, le mercredi, le vendredi soir de vingt heures à vingt-et-une heures » -, « l'alternative illusoire » - ex. « désirez-vous parvenir à maîtriser votre problème dès cette semaine ou la semaine prochaine ? » -, enfin le « recadrage », moyen de reformulation du dilemme psychique ou comportemental qui a pour archétype la fameuse anecdote d'Alexandre le Grand tranchant le nœud du roi Gordias au lieu de le défaire – de beaux ex. de rapports conflictuels entre parents et enfants adolescents sont fournis, dont un concernant le propre fils d'Erickson.



La « prescription de comportements spécifiques » se décline en : Chap. VIII, qui se penche dans le détail du « langage d'injonction », la forme verbale impérative étant supposée être la plus archaïque du langage humain, donc la plus apte à permettre l'accès à l'hémisphère droit. Il m'a semblé que le terme « prescription de comportements » recouvrait en fait, à l'impératif, les techniques déjà examinées dans le chap. précédent : ordres confus ou contradictoires, doubles contraintes, recadrages et alternatives illusoires. Ce qui émerge surtout ici, c'est la variabilité de ces techniques, à user au cas par cas, obligation étant faite au thérapeute de saisir le « langage » propre à chaque patient, de se l'approprier, aussi névrotique ou psychotique soit-il, et de le détourner de manière à en faire ressortir la contradiction interne. Du court-circuit se produit en effet le changement.

De façon analogue, le Chap. IX, « Tout sauf ça », se fonde sur les « résistances » que tout patient, nécessairement, développe à l'encontre de son changement. Le thérapeute doit être en mesure d'« utiliser » cette résistance et de la retourner au profit du patient. Une technique utilisée dans ce but est appelée « la préemption », c-à-d. l'anticipation des résistances et des objections rationnelles de celui-ci.

Le Chap. X, conclusif, traite des « rituels thérapeutiques » et en affirme l'importance.

Enfin la Conclusion, en mettant en exécution la « technique de la préemption », affronte très rapidement trois objections que les méthodes psycho-thérapeutiques traditionnelles peuvent adresser contre les contenus de ce livre :

1. le simplisme – critique sur le renoncement à chercher le « pourquoi » en privilégiant le « comment » ;

2. la pérennité de l'amélioration – réponse : « Le thérapeute responsable et réaliste ne peut se fixer pour but que d'accroître son habileté à régler les problèmes de la vie quand ils surgissent, et non de libérer la vie de tout problème » (p. 166) ;

3. la superficialité – réponse : la simplicité de la théorie n'implique pas que son application ne soit difficile. « L'application pratique reste bien le problème crucial, qu'il faut aborder autrement que dans cette vieille plaisanterie : "Jouer du piano, ça n'existe pas. J'ai essayé à plusieurs reprises et je n'y suis jamais arrivé". » [excipit]
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Comment réussir à échouer : Trouver l'ultrasolu..

Tout comme dans un de ses maîtres livres, La réalité de la réalité Watzklawick n'enferme pas le lecteur dans une sorte de relativisme stérile mais, au contraire, le stimule en lui suggérant que l'absence de sens n'est pas une invitation au désespoir mais au contraire une incitation à la créativité ; le sens n'est pas un contenu (comme le suggère une interprétation fallacieuse de l'opposition saussurienne de signifiant/signifié) mais un acte de la pensée. Une lecture stimulante qui devrait inciter à mettre en œuvre ce programme de vie suggéré par cette réflexion d'Alice: « Mais alors, (…), si le Monde, vraiment, n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un? ».
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Le langage du changement

Si l'on admet que l'hémisphère gauche du cerveau est celui du découpage rationnel et analytique, le droit est celui de la saisie globale, " poétique ".

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