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Janine Morche (Autre)
EAN : 9782020052207
280 pages
Seuil (01/05/1979)
3.85/5   63 notes
Résumé :
Scène de ménage dont "Qui a peur de Virginia Woolf ? " fournit le modèle, double bind où le sujet est soumis à plusieurs ordres contradictoirs émis simultanément : tel sont certains des cas de pathologie de la communication analysée ici. Comment répondre à leurs paradoxes, sinon par d'autres paradoxes ? On mettra le patient dans une double contrainte contradictoire, on lui prescrira son symptôme même. Il s'agit ici du premier jalon d'une oeuvre aujourd'hui classique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Livre sérieux, bien documenté au niveau de nombreuses références et enrichi de très nombreux exemples entre les exposés théoriques. Pour chipoter, j'aurais apprécié une police plus grande que celle utilisée par l'édition Points Essais pour une meilleure lisibilité et un accès plus aisé. Comme le démontrent si bien les auteurs il n'y a pas que le contenu digital qui est important pour faire passer un message, voilà donc un contre-exemple où la partie analogique (agrément de lecture favorisant l'attention) est tristement oubliée.

Avant tout exposé didactique il est souvent opportun d'utiliser une accroche pour capter l'attention et ainsi ouvrir l'intérêt à la compréhension du message. D'où cette petite charade.
Mon premier est une salade
Mon deuxième est une salade
Mon troisième ...
...
Mon huitième est une salade
Mon tout est un célèbre écrivain anglais ! (solution en commentaire)

Ceci pour vous dire que pour un public littéraire comme celui de Babelio, il y a un intérêt particulier assez extraordinaire à l'utilisation de la méthode de décodage des boucles et redondances dans les interactions entre les éléments d'un système. Le regard nouveau porté sur l'interprétation des phénomènes apparaissant dans différentes scènes de la pièce "Qui a peur de Virginia Woolf ?" est non seulement jubilatoire mais ouvre un champ de perspectives nouvelles à la dynamique en train de s'accomplir dans le système (couple) et à la compréhension des mécanismes de rétroaction mis en place pour garder un équilibre (homéostasie) ou des dérives se développant dans leur échanges. Notamment l'escalade symétrique y est très présente avec des changements brefs et radicaux de passages à une relation soudainement complémentaire plutôt que symétrique. Beaucoup d'autres ouvrages sont aussi passés à la loupe ainsi Alice au pays des merveilles et de l'autre coté du miroir mais aussi Hamlet (act IV,sc. IV) et Le sous-sol. Ingénieux, fascinant et captivant ! (*)

Un des apports les plus importants de l'école de Palo Alto a été d'étudier la communication non pas sous l'ancien modèle linéaire Emetteur-filtre-canal-filtre-Récepteur mais en postulant que toute communication est phénomène circulaire où Emetteurs et Récepteurs s'adaptent en permanence et quasi instantanément aux signaux envoyés par l'élément ou les éléments du système dans lequel ils interagissent. De plus, ces signaux apparaissent à deux niveaux distincts : digital=contenu/langage/verbal et analogique=relation/animal/non verbal, pour une bonne communication il faut donc une congruence entre ces deux niveaux.
Il en découle les principes de l'analyse systémique par l'étude des interactions dans le système ici et maintenant au lieu de se concentrer uniquement sur l'élément APPAREMMENT le plus "malade" en tant qu'entité individuelle dont on essaye alors de comprendre par l'étude de son passé (psychanalyse) en-dehors de toute interrogation sur les signaux auxquels il est en permanence exposé par son entourage.

Une autre partie développe largement le concept des paradoxes, de la double contrainte, des injonctions et projections paradoxales de leur impacts et des pathologies qui peuvent en résulter sur le long terme ainsi que de leur usage thérapeutique. Bon là cela devient plus dense et une certaine connaissance de la psychanalyse ou des psychothérapies est sûrement bienvenue mais c'est moins de 100 pages sur les 280.

En résumé : fouillé, intéressant, instructif, compréhensible mais demande des efforts. L'application s'est encore tout autre chose, enfin dans l'analyse de romans pas de risque dégâts collatéraux !!! N'importe, une meilleure perception débouchant sur une plus grande tolérance c'est toujours bon à prendre. Je vous laisse une petite citation extraite de la p.249 pour vous permettre d'appréhender de l'intérêt à lire le bouquin par vous-mêmes. ;)


(*) J'y ai pensé pendant ma lecture d' Hôtel Iris de Yôko Ogawa avec deux systèmes distincts Mari-traducteur (relation complémentaire) & Mari-mère-aide-ménagère : nouvelles perspectives vu sous cet angle !
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Il est des livres qui changent la vie. La vie qu'on a, l'idée qu'on s'en fait, les idées que l'on se fait.

Des livres qui bouleversent intégralement notre paysage mental, la couleur des idées, l'architecture intime. Comme si le mur aveugle sur lequel se heurte notre pensée accueillait une nouvelle fenêtre. J'ai lu ce livre il y a plus de 20 ans et son effet est toujours brûlant.

Les auteurs affirment que nous sommes des êtres de communication, que "nous ne pouvons pas ne pas communiquer". Et que, à défaut d'accéder à la boite noire (exit la psychanalyse, non pas critiquée, mais évacuée, parce que son postulat est invérifiable), il est en revanche possible d'accéder aux items des séquences de communications. Tous les items.

Et d'élaborer ainsi une pragmatique de la communication. Ils montrent ainsi que les groupes de communication fonctionnent comme des ensembles homéostatiques (ou, plus simplement, comme des vases communicants) et que lorsque l'un baisse, l'autre remonte : les conséquences dans l'analyse du fonctionnement des groupes (on fait groupe dès qu'on est deux...) sont proprement abyssales entre dévoilement des mécanismes d'apparition de symptômes de maladie mentale, ou encore mise en oeuvre de schéma de type bouc-émissaire, dominant-dominé etc.
Bien loin de toute analyse essentialiste, on voit comment la communication entre les individus, par une grammaire qui lui est propre, nous mène à endosser des rôles, des postures, indépendamment de tout référence à une quelconque personnalité. Les exemples sont issus de leur pratique ainsi qu'à la pièce "Qui a peur de Virginia Woolf". Ils montrent comment sortir des double bind, ces situations ingérables lorsque nous sommes soumis à des injonctions contradictoires, notamment par le fameux "prescrire le symptôme".

Déstabilisant, réjouissant, un peu "trapu" à la lecture parfois mais cela est surtout dû à une typographie et un corps de texte peu facilitateurs, ainsi qu'à une titraille de type "1.1.3." donnant l'impression de lire un polycopié de fac, mais cela est de peu d'importance eu égard aux flammes qu'allument dans les têtes ce texte hautement libérateur.
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lu en cours d'educ spé. Assez compliqué à suivre sans les explications qui vont avec, c'est presque "mathématique". Il jette les bases de l'approche systemique, ça m'a souvent été utile, j'y repense encore parfois dans le cadre du travail.
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Dans la série d'ouvrages de ce chercheur, c'est une pièce supplémentaire pour réfléchir sur la puissance du langage et des différentes formes de communication
Quand on note que seulement 25 % de ce que nous disons est retenu pas nos interlocuteurs ....
Et le rerste, alors, c'est quoi ? A vous de le découvrir !!!!
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Pas le plus passionnant des opus de cet auteur et de sa clique. Pas non plus le plus accessible. Mais quand on aime, on aime et chaque pierre est essentielle à un édifice énorme comme l'est Watzlawick dans le champ des thérapies et de la communication (au plus beau ses du terme).
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
On pourrait penser que la seule réaction "adulte" à tout le rituel psychanalytique : divan, associations libres, spontanéité obligée, honoraires, horaires stricts, etc., serait de tout rejeter en bloc. Mais c'est précisément ce le patient, qui a besoin d'aide, ne peut faire. Le décor est planté pour un contexte de communication très spécial. Enumérons quelques uns des paradoxes, parmi les plus marquants, qu'implique une telle situation :

p. 249 Don D Jackson et Jay Haley, "Transference revisited",
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Videos de Paul Watzlawick (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Watzlawick
Thérapie par le Toucher et le Piano. PRIX WATZLAWICK. Grand Auditorium. Biarritz, Juin 2011. Cette vidéo a reçu le PRIX WATZLAWICK qui récompensait le praticien de santé auteur de la meilleure vidéo d'interactivité thérapeutique dans le domaine de la psychothérapie ou dans le traitement de la douleur. 7 ème Forum de la Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves, Biarritz, 2-3-4 juin 2011.
>Philosophie et disciplines connexes>Psychologie>Perception sensorielle, mouvements, émotions (188)
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