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Critiques de Paula Fox (49)
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Côte ouest

Il s'agit d'une très jeune héroïne de 17 ans Annie Gianfala, qui se retrouve seule, son père étant parti, pour un enième marige à l'autre bout du pays. Sur un coup de tête Annie décide de partir en Californie. Elle tente de survivre, de petit boulot en petit boulot, de chambre miteuse à une autre chambre miteuse. Et elle rencontre plein de gens, épaves ou non, elle semble attirer les autres. Et petit à petit elle semble se construire. Et un jour décide de quitter la Californie et de partir vers l'Europe.



Un magnifique roman, jamais dans le misérabilisme alors qu'il raconte un quotidien qui n'a rien de joyeux. Un monde sans espoir, sinon un espoir fallacieux comme le rêve hollywoodien. Annie est un mélange étonnant de naïveté et en même temps elle a une façon de ne pas se raconter d'histoires qui est assez troublante. Les autres personnages manquent aussi tous de véritables repères, sauf les communistes, dont les repères se révèlent faux. Tous cela avec l'écriture clinique de Paula Fox, dépourvue de tout sentimentalisme et facilité.



C'est mon troisième livre de Paula Fox et mon préféré, étrangement je ne l'ai pas trouvé aussi noir que ça, la lucidité du personnage d'Annie donne une perspective aux choses qu'elle vit, et son départ volontaire à la fin du roman, propose une ouverture, même si partir ne change pas forcement les choses.

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L'hiver le plus froid : Une jeune Américaine ..

En 1946, Paula Fox, âgée de vingt-trois ans, quitte New-York en bateau, en partance pour l'Europe, soulagée de s'éloigner pour un temps de la ville synonyme pour elle de toutes les difficultés de la vie.

Vivant successivement à Londres, Paris, Varsovie, Barcelone et Madrid, exerçant des métiers variés, elle découvre les villes européennes juste sorties de la guerre et rencontre tout un tas de gens aux expériences diverses : des rescapés des camps, d'anciens partisans de Tito, la représentante d'une organisation juive enquêtant sur les mesures prises par le gouvernement polonais pour faciliter l'installation des familles juives en Palestine, des opposants au régime franquiste. La confrontation de son propre vécu à des existences meurtries contribue à la faire définitivement entrer dans l'âge adulte et c'est une autre femme qui reprend le chemin des États-Unis à la fin de cette année européenne.



Comme toujours chez Paula Fox, la plume est distanciée, presque froide, en accord avec les températures qu'elle affronte, en particulier lors d'un voyage de presse en Silesie. Mais j'ai regretté que son propos reste superficiel, lorsqu'elle décrit ses expériences et ses rencontres. Correspondante d'une petite agence de presse britannique à qui elle envoie régulièrement ses articles, elle ne nous en fait partager ni le sujet ni le contenu. Personnellement, j'aurais aimé en savoir un peu plus. D'ici quelques semaines, je doute qu'il me reste beaucoup de souvenirs de ce court livre. Malgré tout, j'ai cru retrouver dans certains des personnages décrits ici quelques figures familières des autres romans de Paula Fox, lus précédemment.
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Le Dieu des cauchemars

En 1941, Helen Bynum vit seule avec sa mère dans l’État de New York depuis que son père les a quittées. Le grand domaine où les chevaux gambadaient a été transformé en une pension avec bungalows. La mère de Helen, froide et qui cache ses sentiments derrière un éternel optimisme, est persuadée que son mari reviendra. Elle refuse de laisser Helen partir, pensant que son père voudra la revoir. Aussi quand celui-ci meurt, elle s’effondre et décide d’envoyer sa fille forger son expérience et lui demande d’aller à La Nouvelle Orléans demander à sa sœur Lulu de venir vivre avec elle.



C’est une nouvelle vie qui commence pour la jeune fille dans un sud tout en contraste avec la ville dont elle vient. Elle passe une première semaine à tout visiter, à vivre au rythme de La Nouvelle Orléans et à découvrir la solitude. Puis, l’argent vient à maquer et elle dégote un job de vendeuse dans un grand magasin avant de trouver une chambre chez des artistes. Elle cherche enfin sa tante qui alterne les périodes de lucidité et de profondes griseries. C’est dans ce contexte que Helen va peu à peu devenir adulte et perdre l’innocente naïveté qui la caractérisait.



Paula Fox livre dans Le dieu des cauchemars un brillant roman d’apprentissage dans lequel une jeune femme réussit à se distancier d’une enfance toxique et d’une mère peu douée pour l’amour filial en partant sur les traces de sa tante, actrice alcoolique qui mène une existence de bohème à la Nouvelle Orléans. La naïveté de Helen apparaît touchante au lecteur tant elle n’hésite pas à avouer son ignorance à ses nouveaux amis, quitte à se ridiculiser comme lorsqu’elle dit qu’elle croyait que les rabbins ne pouvaient pas se marier. Ou lorsqu’elle pensait que Adolphe de Benjamin Constant parlait de Hitler.

Elle rencontre les personnages les plus divers qui lui permettent de s’épanouir intellectuellement : du poète qui a subi une agression dans le bayou, en passant par le riche homosexuel ou le médecin, ex-mari de sa tante et grand séducteur. Ce catalogue étendu de protagonistes permet à la romancière d’évoquer la vie à La Nouvelle Orléans et le climat qui y régnait : la fête, les tensions sexuelles ou politiques mais surtout raciales. Ainsi dans le supermarché dans lequel travaille Helen, il y a deux fontaines d’eau : une pour les blancs et une pour les personnes de couleur.



Le dieu des cauchemars n’est pas un roman léger. Car si Helen perd son innocence et sa naïveté, ce ne sera pas à n’importe quel prix. Paula Fox montre les êtres tels qu’ils sont, sans fard et ce n’est pas toujours beau. Sa plume est extrêmement soignée et je regrette justement que son écriture nous tienne un peu trop à distance.




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La légende d'une servante

Paula Fox fait le récit d'une vie. Ses personnages passent par des épreuves qui les blessent, mais les enrichissent également. Ils ne sont pas toujours heureux, mais l'auteur le raconte de manière beaucoup moins désespérée et immuable que certains. D'ailleurs, ce livre bouscule certains codes, ce qui m'a plu. À partir du moment où Louisa est bâtarde, on peut penser qu'elle aura à en pâtir toute sa vie, que son père et sa mère ne vivront jamais ensemble. Il n'en est rien. Très vite, Orlando s'installe chez Fefita, l'épouse, et reconnaît sa fille. On peut douter de la profondeur de leur amour, Louisa les voyant souvent se disputer. On se demande pourquoi Orlando a si aisément tourné le dos à sa riche plantation pour sa maîtresse. Pour faire un pied de nez à sa mère?

On peut également penser que le départ de Louisa lui sera maléfique, que sa vie loin de San Pedro ne sera qu'un immense ratage, et qu'elle se heurtera à un désespoir grandissant.

[...]

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Les enfants de la veuve

Je n'ai pas du tout aimé ce livre.

Il s'agit d'un huis-clos, une réunion de famille avant le départ en voyage de Laura et son mari. Laura a appris la mort de sa mère dans l'après-midi mais garde ce décès secret.

Sont présents sa fille, un de ses frères et un vieil ami éditeur.

Laura se prend pour une diva, elle terrorise son entourage et le fascine. Mais, cette fascination est incompréhensible pour moi. elle me fait plutôt l'effet d'un tyran domestique, égocentrique..

La première partie, dans la chambre d'hôtel, est interminable. Après, c'est un peu mieux... Les personnages sont inintéressants au possible, leur rivalité pathétique. Paula Fox a écrit de bien meilleurs livres que celui-là..

A oublier.
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Personnages désespérés

Selon moi, l'intérêt du livre c'est son ambiance particulière. Une ambiance lourde fin des années soixante, période où le monde change (en France s'est mai 68, et dans le reste du monde envie de changement aussi, de révolte).

Oui, à la lecture de ce livre, un certain malaise étouffant grandit au fil des pages. Il est exact qu'à la lecture de ce livre on a le sentiment d'avoir manqué quelque chose, mais c'est ce que j'aime dans la lecture d'un roman que tout ne soit pas dit, qu'il y ait une place pour l'imaginaire.

et Je trouve que la fin, les dernières phrases sont une image magnifique qui souligne le désespoir de Sophie et d'Otto.




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La légende d'une servante

Paula Fox est née à New York. Dès sa naissance, elle est abandonnée par ses parents et atterrit dans un orphelinat, avant d'être récupérée par sa grand-mère à Cuba, puis par un pasteur en Floride, qui lui donne le goût de la littérature.

Sans doute, sa culture caribéenne l’aura inspirée pour ce roman dont l’héroïne est d’origine hispano-américaine, née dans une île minuscule à San-Pedro (face au Bélize). Ile sucrière dominée par une famille espagnole, dont Luisa, l’héroïne, est la fille bâtarde du fils de la propriété et sa mère, une jeune servante indigène.

Plus de 400 pages pour décrire les années d’humiliation d’une mère restée au service d’une patronne devenue sa belle-mère, d’un père absent, non aimant, puis déshérité par sa mère car il avait choisi sa maitresse comme épouse. De ses années d’enfance passées sur l’ile, seule sa grand-mère a été une relation affective forte. Elle décrit surtout son attachement à la culture de l’île où elle a passé son enfance. Sans avenir ici et au grand regret de sa famille, le père décide d’émigrer vers les USA. C’est alors la presque misère, où seule la mère subvient au besoin de tous. Malgré les années de collège, Luisa décide de travailler pour être libre, mais en étant au service des autres, comme le fut sa mère. Suit alors la description de ces familles américaines où les femmes sont futiles et oisives, Luisa est soumise et fidèle. Des portraits de gens semblables à tous ceux qui nous entourent, faits de bassesse, de lâcheté, parfois de bonté, mais où le lien de subordination domine, lien qu’elle accepte sans vraiment se rebeller, tout comme elle se soumet à son ex qui se préoccupe bien peu de leur fils unique et leur octroie une pension de misère jusqu’à sa majorité. Tout le livre est construit comme une description que l’on pourrait faire au quotidien dans un journal de bord. Les détails d’une vie avec ses chagrins, ses déceptions, peu de joie et d’amitié, et au final un retour déçu à San-Pedro d’où elle repartira après quelques jours seulement.

Pas un chef d'oeuvre !


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Les enfants de la veuve

Je ne me souviens plus pourquoi ce livre s’est retrouvé dans ma bibliothèque, mais je sais qu’il ne va pas y rester. J’ai rarement lu un livre qui cumule personnages déplaisants dialogues inutiles et chute incompréhensible. Il est question de personnes qui se font du mal gratuitement. Aucune finesse et beaucoup de clichés, un ennui rare.. Je vais vite passer à autre chose pour oublier le temps perdu à attendre une amélioration de la situation....
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Le Dieu des cauchemars

Récit d'initiation d'une jeune fille naïve et ignorante. Elle aura la chance d'évoluer en rencontrant des personnalités atypiques et charismatiques en Louisiane, où elle doit retrouver sa tante, alcoolique notoire. Ces rencontres la feront grandir, de même que la cruelle révélation finale.
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Le Dieu des cauchemars

Après avoir grandi dans le Nord des USA, Helen découvre la Louisiane à 23 ans, en 1941. Auprès d’un cercle d’amis, elle éprouve ses sentiments les plus forts. Autour, les difficultés sociales, la guerre qui approche. Bien plus tard, elle raconte aussi ses illusions détrompées. Un roman rare, qui persiste après la lecture comme une vie vécue, avec ses ombres et ses lumières.
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Pauvre Georges !

Georges Mecklin, professeur sans grande envergure, bon père de famille, Américain moyen sous toutes les coutures, prend sous sa protection un adolescent marginalisé. Cette "bonne action" va faire basculer sa sérénité morose et celle de son entourage. Par une succession de détails révélateurs, Paula Fox montre le passage douloureux de la bonne conscience à la conscience.

L'auteur fait preuve d'un grand sens de l'observation et d'une pénétrante analyse des comportements.
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Le Dieu des cauchemars

A la mort de son père, qui avait quitté le foyer conjugal, Helen se voit plus ou moins imposer par sa mère de quitter leur maison, pour aller à la Nouvelle Orléans, où vit sa tante, Lulu. Ancienne actrice, alcoolique, cette dernière se détruit en toute connaissance de cause. Helen se trouve un emploi de vendeuse, rencontre des gens dans un monde assez libre d'artistes, et tombe amoureuse. Se construit une vie.



Le livre semble peut être moins noir que d'autres romans de l'auteur, il y a une sorte d'élan et d'espoir dans le personnage d'Helen, à qui tout semble possible. Mais Paula Fox reste fidèle à elle-même, et au final, on n'échappe pas à soi-même. Et l'ensemble des personnages qui composent cette société chaleureuse de la Nouvelle Orléans a au final des destins tristes.



L'écriture de Paula Fox fait de cette lecture une merveilleuse expérience de lecture, touchante et qui reste. Malgré toute cette tristesse, pas de sentimentalité facile, mais une sorte de lucidité qui fait mouche.

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La légende d'une servante

Ce très beau roman nous conte la vie de Luisa, fille d'une servante de couleur et du fils de la propriétaire tentaculaire d'une gigantesque plantation de canne à sucre, située dans l'île de San Pedro. Ignorée par sa puissante grand-mère qui déshérite son fils pour cette mésalliance, Luisa est choyée par son autre grand-mère, qu'elle aime passionnément. Mais son père décide de partir pour les Etats-Unis et Luisa et sa mère doivent tout quitter. La famille va souffrir de la misère, et Luisa deviendra servante comme sa mère, et élèvera seule son fils, en rêvant à un improbable retour à San Pedro.



C'est très sombre, ce destin de femme décrit de façon très clinique et dépourvu de sentimentalisme et de pathos est d'une grande tristesse, les moments de bonheur sont quasi inexistants, Luisa semble vouée à la solitude, à être une perdante, elle ne paraît pas avoir de but dans l'existence, de quelque chose qui la remplirait. Elle vit un peu par procuration les vies de ses différents employeurs, avant de réaliser qu'il s'agit d'une terrible impasse.



Mais l'écriture très sobre et intense de Paula Fox magnifie le récit, en fait quelque chose que l'on ne peut lâcher avant la fin, elle nous attache à Luisa, même si ses choix et son absence apparente de sentiments peuvent sembler très étranges parfois, on finit par l'aimer, et j'ai eu l'impression que cette façon de traverser la vie sans rien ou presque laisser apparaître de ses émotions est une défense, une peur de souffrir insupportable.
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Le Cerf-volant brisé

Un roman juste et bouleversant sur le thème de l'amour, de la famille, qui évoque le sida aussi. Le héros s'appelle Liam, il a 13 ans, et il apprend que son père est malade. Pour éviter que son fils ne le voit dépérir, le père disparaît.
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Personnages désespérés

L'intrigue ou le sujet du roman est mince, Sophie a été mordu par un chat et pendant tout le week-end, cette morsure va la hanté.

Quelque part j'ai trouvé une ressemblance avec le livre de Philippe Grimbert "la petite robe de Paul". Ce point de départ anodin qui déclenche un récit.

Pour moi ce n'est pas un coup de cœur, mais j'aime assez ... et je trouve qu'il y a un certain suspense psychologique comme dirait Philippe Grimbert. Oui, à la lecture de ce livre, un certain malaise étouffant grandit au fil des pages. Il est exact qu'à la lecture de ce livre on a le sentiment d'avoir manqué quelque chose, mais c'est ce que j'aime dans la lecture d'un roman que tout ne soit pas dit, qu'il y ait une place pour l'imaginaire.

et Je trouve que la fin, les dernières phrases sont une image magnifique qui souligne le désespoir de Sophie et d'Otto. C'est vraiment un écrivain à découvrir très intéressant. Mais je pense qu'il est bien et même essentiel pour apprécier ce roman de connaitre un peu l'auteur.
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La légende d'une servante

Malgré un départ lent, j'ai beaucoup aimé cette histoire d'une femme simple et déracinée. On comprend la désillusion de ceux qui émigrent aux États-Unis dans l'espoir d'un monde meilleur. L'histoire est simplement racontée, et, malgré ce qu'on pourrait penser, n'est pas si sombre que cela. Luisa n'a pas la vie facile, mais c'est une femme forte. Elle s'en sort bien et ne perd jamais de vue son rêve de revenir à Malagita. Pour ce faire, elle accumule les emplois de domestique et économise ses sous. Ne soyez pas surpris, la fin est à l'image du reste du roman. Elle est réaliste. Mais elle n'est peut-être pas celle que vous pensez !
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Personnages désespérés

Il paraît que l'argent ne fait pas le bonheur...



Apparemment, c'est vrai. La preuve par le roman de Paula Fox, qui s'intitule d'ailleurs "Personnages désespérés", et dont les héros, suffisamment à l'aise pour n'avoir aucune préoccupation d'ordre financière, mènent pourtant une existence des plus déprimantes...

Otto et Sophie, mariés depuis plusieurs années, ont la quarantaine, pas d'enfant, et vivent à Brooklyn Heights, qui perd peu à peu sa dimension populaire pour devenir le nouveau quartier bobo en vogue.



Deux événements viennent bouleverser la tranquille routine de ce couple à priori sans histoires...

Sophie se fait mordre la main par le chat errant qu'elle s'était habituée à nourrir, la blessure prenant rapidement un aspect inquiétant.

L'associé et ami d'Otto a quitté le cabinet juridique qu'ils dirigeaient tous les deux, invoquant une incompatibilité grandissante entre leurs conceptions respectives de la justice.

En réalité, ces événements vont mettre en lumière les failles et les limites habituellement dissimulées sous les apparences d'une vie qui se veut "normale" et paisible. A leur suite, les petits tracas s'enchainent, introduisant dans la prétendue sérénité du quotidien des Bentwood une forme d'insécurité déstabilisante et anxiogène.



Il ne se passe finalement pas grand-chose dans ce roman qui pourtant n'ennuie jamais, le talent de Paula Fox résidant dans la finesse avec laquelle elle exploite le moindre détail, pour dépeindre, par touches, le délitement de la belle mais fragile façade derrière laquelle les héros abritaient leurs doutes, et leur immense désœuvrement. Car hormis le confort et la réussite sociale, que possèdent-ils ? Ils n'ont ni famille, ni véritables amis, leur existence manque cruellement de stimulations, d'émotions, et leur relation elle-même semble comme vidée de toute substance. Ils vivent centrés sur eux-mêmes mais n'en retirent aucune satisfaction.



L'écriture est à la fois légère et précise, et certains dialogues sont savoureux, exprimant un humour grinçant par lequel l'auteure raille la superficialité et l'affectation qui président aux rapports entre ces membres de la bonne société qui peuplent son roman.
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Les enfants de la veuve

Dans ce quasi huis-clos familial, Paula Fox démontre sa capacité à décrypter les motivations cachées, inconscientes, des comportements humains, et la manière dont elles parasitent les relations entre individus.



Laura et Desmond Clapper sont à la veille d'un voyage en Afrique. Ils ont organisé dans leur chambre d'hôtel un apéritif pour les quelques proches venus prendre congé, avec lesquels ils iront ensuite dîner au restaurant. Quelques heures auparavant, Laura a reçu un appel de la maison de retraite où vivait sa mère, lui annonçant le décès de cette dernière, nouvelle qu'elle dissimule à l'ensemble des convives.



Parmi eux Clara, fille du premier mariage de Laura, fruit d'un cinquième avortement raté, confiée dès son plus jeune âge à sa grand-mère maternelle qui l'a élevée. Son oncle Carlos, homosexuel exubérant et paresseux, artiste raté, est également présent. Ed, un éditeur ami de Laura, complète cette assemblée.



Sous couvert des dialogues qui s'engagent entre les protagonistes, l'auteur tisse la toile complexe et subtile formée par les liens qui les unissent.

La relation mère-fille entre Clara et Laura est au centre de cette toile. La jeune femme, mal à l'aise, hantée par la solitude et le sentiment d'abandon que l'indifférence maternelle a ancré en elle, se montre laconique et discrète, comme déplacée et illégitime parmi les siens qui à font preuve, à l'inverse, d'exubérance et d'assurance.



Les situations mises en scène sont ainsi prétexte à convoquer réactions subconscientes et arrières-pensées, à faire surgir les enjeux cachés des rapports entre les individus, à révéler les tensions et les rancœurs que la pudeur ou la bienséance incitent à taire, qui finissent par s'exprimer indirectement, par des attitudes et des réactions alors incompréhensibles pour autrui.



En dévoilant les fissures qui, derrière les façades domestiques, blessent les membres des familles, Paula Fox dote son roman d'un humour subtil mais acide, généré par la légère outrance avec laquelle elle pointe les défauts de ses personnages, sans toutefois tomber dans le piège de la caricature, qui les rendrait moins crédibles. La préciosité de Laura, sa condescendance, la conviction de sa supériorité, rythment les échanges avec une théâtralité qui met en exergue, par contraste, la retenue de sa fille.



Tout le sel des "Enfants de la veuve" tient dans ses dialogues, et toute sa profondeur réside dans l'analyse qu'en tire l'auteur, qui fait de ce titre un roman riche et intelligent.


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Les enfants de la veuve

Je ne suis pas allée jusqu'au bout de ce roman de Paula Fox. Le début m'avait pourtant beaucoup plu. Ce huis-clos familial plein de rancœurs et de piques assassines. Mais en fait, ça ne va jamais plus loin que ça. Et au bout de 100 pages, ça devient ennuyeux... Dommage. (juillet 2010)
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Parure d'emprunt

Je suis très déçue par ce livre qui parle très peu de littérature: j'aurais voulu savoir comment elle était devenue écrivain, quelles ont été ses influences, etc., et elle n'en dit pratiquement rien dans ses mémoires. Du coup, c'est assez ennuyeux et j'ai sauté pas mal de pages.
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