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Critiques de Per Olov Enquist (65)
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Le cinquième hiver du magnétiseur

Le XVIIIème siècle a connu, peut-être face à l'incapacité de la médecine d'alors à guérir certaines affections, une très grande vogue pour le magnétisme; les sectateurs de ses mouvements se réunissaient sous différentes chapelles : mesmériens, psychofluidistes, spiritualistes. Le présent roman illustre le parcours d'un de ses thaumaturges opportunistes profitant de la souffrance, de la crédulité voire de la complicité même de personnes en détresse. Friedrich Meisner est un individu à la force de persuasion indéniable. Son charisme allié à un regard hypnotique, ses pommettes hautes, sa stature imposante, lui ont permis de sévir de ville en ville, tour à tour guidé par l'appât du gain et la volonté de puissance puis chassé par le scandale et la réprobation populaire. L'aigrefin capitalise son emprise sur d'apparents succès liminaires et sur l'inconsciente volonté de souscrire à des mensonges défiant la réalité décevante. Quand on considère ses méthodes, ses déportements et sa clientèle principalement féminine on est amené à attribuer les résultats apparents qu'il obtient à l'hystérie de ses patientes. Thématique qui sera développé avec plus de bonheur dans l'excellent Blanche et Marie. Car il faut avouer que le Cinquième hiver du magnétiseur peine longtemps à trouver un rythme. Si on ajoute à cela une police de caractère rarement vue dans son aspect lilliputien, digne de note de bas de page, il faut vraiment s'accrocher. A partir de l'établissement de l'indélicat personnage dans le dernier théâtre de ses agissements, l'auteur alterne agréablement entre récit à la troisième personne et journal d'un docteur, que le manipulateur à réussit à charmer au point d'en faire son assistant après le traitement qu'il mit en œuvre sur la fille de ce dernier.
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Blanche et Marie

Un sujet qui m'a vraiment attiré un livre prometteur mais pour le coup, de mon point de vue, la promesse ne se concrétise pas. Récit complètement décousu, je me suis perdue dans ce que voulait nous raconter l'auteur. J'ai très vite perdu le fil; on passe de Blanche, à Marie, à Charcot pour ensuite revenir à Blanche. Je n'ai pas du tout adhéré à la plume de l'auteur (ou à la traduction?), en relisant parfois certains passages. Bref, j'ai failli l'abandonner ce qui aurait été dommage car les cinquante dernières pages sont pour moi les meilleures.
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Le médecin personnel du roi

Le livre que je vais vous partager aujourd'hui est un livre qui est resté dans ma PAL depuis plus de 10 ans, si pas plus... On pourrait d'ailleurs écrire l'histoire de nos livres peuplant cette réserve que nous constituons pour pouvoir y puiser à tout moment notre " précieux " afin que jamais la lecture tel un feu ne s'éteigne!



Le médecin personnel du Roi de Per Olov Enquist est autant une histoire qui m'est offerte qu'un témoin d'une tranche de ma vie 😊! En effet, si je ne l'ai lu plutôt c'est parce qu'il fut pris dans le hasard de mes cartons de déménagements que je n'avais pu ouvrir lors mes précédentes adresses par faute de place!



Le hasard a aussi fait que j'ai vu le film tiré du livre A royal Affair de Nikolaj Arcel avec Mads Mikkelsen bien avant de le lire et pour une fois, j'ai autant apprécié les deux! Événement suffisamment rare que pour ne pas le mentionner 😁😉! Film superbe, livre à l'histoire des plus intéressante!



En effet, Per Olov Enquist nous fait plonger à la cour danoise au temps du règne de Christian VII (fin XVIIIe siècle ). Un monarque que l'Histoire retiendra comme malade et donc fragile... Des qualités fort peu appréciées et qui ont été la porte ouverte à la manipulation de ce dernier! Celui que l'Histoire retiendra comme le plus grand corrupteur de l'âme du jeune monarque, est son médecin personnel le Dr Stuensee.

Non seulement aux yeux de tous ils fut perçus comme l'usurpateur du pouvoir royal, mais loin de se satisfaire de cela, il glissa également dans son lit la Reine Caroline Mathilde. Il n'en fallut pas plus pour que le Danemark se réveille et fasse sa révolution!



Per Olov Enquist a choisi de nous conter cette période sous deux angles. J'ai eu l'impression de lire un livre d'Histoire où pour les besoins de la compréhension de la psychologie des protagonistes, il a eu besoin des recours du roman... Cela donne un style très particulier et surtout très riche! L'érudition qui s'en dégage m'a donné envie de voir ce qui avait été écrit d'un point de vue purement historique sur cette période et je dois avouer que la bibliographie en français s'est avéré très pauvre! Je ne peux donc que remercier doublement l'auteur pour son style agréable couplé au sérieux de son travail pour le traitement de la période!



Mais revenons au règne de Christian VII et sa cour. Nous sommes au siècle des Lumieres. Quand on pense à cette période, on pense France, Voltaire, Rousseau, les Encyclopédistes,... Berceau et pères de tout ce courant. On sait que leurs idées ont voyagé et pour moi l'intérêt fut au travers de ce livre de percevoir ce que les autres nations de l'époque en percevaient et en captaient eux qui ne faisait pas partie du berceau du mouvement! En effet, entre la matière brute et ce qu'on en retient, il y a toujours une différence et c'est la tout l'intérêt parce que cela permet de saisir ce que chacun en comprenait en retirait... Les idées des Lumières ont atteint des pays comme le Danemark et le Dr Struensee en fut pétri! Lui qui ne se serait jamais vu au pouvoir y fût projetté par un jeu de relations et surtout parce qu'il fallait un tuteur au monarque... Un monarque pas si fou qu'il n'y paraît... Et c'est là toute l'intelligence aussi du propos de l'auteur, c'est d'avoir réussi à contextualiser les évolutions de chacun pour sortir de ce que l'Histoire a voulu retenir et à la lumière de nos avancées en matière d'outils de compréhensions offrir une nouvelle appréhension des faits forts intéressants!



La conjugaison des deux personnalités, celles de Christian VII et de Struensee, ouvrira une porte insoupçonnée non prévue de la part de la noblesse, vers des réformes teintées par l'esprit des Lumières.... Seulement dans un monde régit jusque-là par des lois rigides, conjuguée à des réformes trop rapides pour être assimilées et acceptées, la noblesse et le peuple se verront pousser à la rébellion pour retrouver le connu à défaut du meilleur enfin pour le peuple!



C'est aussi en arrière plan l'histoire d'une femme, celle de la reine Caroline Mathilde, qui arrivée à la cour du Danemark pour être un ventre alors qu'elle est censée être la première d'entre toute pour le pays, va peu à peu avec l'aide du Dr Struensee s'affranchir de sa condition et devenir elle....



Un livre aux multiples entrées selon son intérêt et que j'ai dégusté à tous les niveaux! Cela valait la peine d'attendre parce que je sais qu'à l'époque où je l'ai acheté je n'en aurais pas saisi toutes les dimensions comme aujourd'hui 😊!
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Grand-père et les loups

Un vrai coup de cœur, un livre formidable !

C'est de la grande littérature tout en étant à hauteur d'enfant. On sent tout l'amour de l'auteur pour les enfants à travers le regard que pose sur eux le personnage du grand-père, et la manière dont il s'adresse à eux dans le récit, d'égal à égal même avec les plus jeunes.

Avec en prime une ode à la nature et aux animaux.
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Grand-père et les loups

La jeune Mina, six ans, se réveille en pleine nuit en hurlant : un crocodile lui a mordu les fesses. Son père minimise l’incident : «Tu as rêvé. Ce n’est rien. Dors.» Cela ne convainc pas la fillette. Il en rajoute : «S’il te plaît, Mina, sois gentille. Essaie de comprendre. Je suis épuisé, j’ai beaucoup travaillé. […]». Devant l’incompréhension de ses parents, la jeune fille doit se résoudre à appeler son grand-père, l’auteur Per Olov Enquist. Je ne savais pas que ce dernier s’était essayé à la littérature jeunesse. Ce grand-père se fait rassurant puis propose la solution parfaite : passer quelques jours dans le Varmland avec sa sœur et ses cousins pour trouver un chien (qui pourra l’aider à se protéger des créatures qui pourraient provenir de ses cauchemars) et, surtout, du courage. C’est la prémisse du petit bouquin de littérature jeunesse, Grand-père et les loups. Lors de leur expédition en montagne, Enquist et ses quatre petits-enfants Mina, Cecilia, Moa et Marcus croiseront la route d’un ours, d’une louve avec ses louveteaux et de braconniers. Ils connaitront quelques péripéties cocasses (et certaines effrayantes, pour des gamins) mais, surtout, se découvriront des qualités qu’ils ne croyaient pas posséder. En plus de cela, ils en apprennent un peu sur la faune et la flore, la préservation de l’environnement. Et, par la même occasion, ceux qui liront cette plaquette. Elle plaira aux lecteurs du dernier cycle du primaire, sinon les parents pourront la lire à des enfants un peu plus jeunes.
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Le médecin personnel du roi

En cette deuxième moitié du XVIIIème siècle, malgré son intelligence, le jeune Christian, prince héritier du royaume du Danemark, va vite montrer des signes de fragilité mentale, renforcée par une éducation extrêmement dure - tant sur le plan physique, que sur le plan moral - dispensée par le comte von Bernstoff. Le jeune prince héritier épouse à dix-sept ans, Caroline Mathilde, soeur de George III roi d'Angleterre, âgée de quinze ans et monte sur le trône la même année (1766) pour devenir Christian VII. Mais la direction des affaires du royaume est aux mains de la reine douairière qui s'appuie sur le Conseil Privé, particulièrement rétrograde et retors à toute modernisation du pays, le jeune roi étant écarté et cantonné à des occupations divertissantes, encouragé dans ses beuveries. Mais les réalités politiques se rappellent au Conseil Privé et le roi doit être présenté aux Cours européennes. C'est lors d'un grand tour que lui est présenté Johann Friedrich Struensee, un médecin allemand, pétri des idéologies humanistes des Lumières, progressiste, qui s'engage socialement auprès des plus pauvres. Le médecin, après avoir hésité, accepte de rejoindre Copenhague pour suivre le jeune souverain, avec lequel il construit une relation de confiance. de plus en plus séduit par les préceptes progressistes que le médecin lui suggère, Christian VII le nomme rapidement Maître des requêtes, puis Ministre du cabinet privé et Struensee entreprend la réforme de l'administration danoise et l'amélioration des conditions de vie du peuple avec un nombre impressionnant de décrets qu'il finit par prendre seul. Délaissée par son époux, la reine Caroline Mathilde va elle aussi se rapprocher de Struensee, cet homme intelligent, altruiste qui met en pratique les idées des Lumières, malgré l'hostilité grandissante des membres évincés de la Cour danoise, qui n'auront de cesse de comploter pour écarter cet homme qu'ils considèrent comme arriviste et intrigant.



Le médecin personnel du roi relate un épisode véridique et incroyable de l'histoire du Danemark, celle de l'ascension d'un médecin, devenu homme de pouvoir, qui va se substituer au roi défaillant mentalement, un homme mû par un altruisme que ses ennemis vont trouver douteux et surtout menaçant pour leur statut et leurs privilèges et dont la chute ne sera que plus brutale. Comment cet homme du peuple, simple médecin, allemand de surcroit, peut-il penser que son pouvoir va perdurer et qu'il pourra entretenir une liaison avec la reine presque au vu et au su de tous ?

C'est une enquête romancée que propose Per Olov Enquist, celle du fulgurant et éphémère passage de Struensee au pouvoir, un homme dont les idées modernes et la volonté de réformes trop brutale, à un rythme trop rapide, qui n'a pas compris qu'il s'attaquait trop violemment à une caste politique danoise, retorse, passéiste et rancunière.

Dans un style quelquefois très circonstancié, même si quelques idées sont démontrées quelquefois de façon trop répétitives et que l'auteur interprète peut-être trop librement les sentiments des personnages, j'ai trouvé ce roman remarquable sur une époque et un héros intelligent, malheureux qui paiera de sa vie d'avoir eu raison trop tôt.

Un roman marquant.
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Hamsun

Beau portrait. Takk takk Per
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Le cinquième hiver du magnétiseur

Ce cinquième hiver entre dans la catégorie des livres plutôt déroutant pour moi. Enquist raconte une saison de la vie de Friedrich Meisner, personnage imaginaire, plus ou moins inspiré d'Anton Mesmer,



Poursuivi par des hommes en fureur, Meisner est réfugié dans un grotte ; son pouvoir sur les autres lui permettra de s'échapper et de survivre pour recommencer dans une nouvelle ville. Meisner est magnétiseur. Il soigne ou prétend soigner. Il fascine. On l'adore. Puis on l'exècre et on le pourchasse. L'histoire s'est déjà produite plusieurs fois. Lors de ce cinquième hiver, il rencontre le docteur Selinger dont il soigne la fille et qui deviendra sa caution médicale. Une partie du récit est racontée par le docteur.



Le livre est déroutant car il laisse une impression trouble. Meisner est un escroc, un menteur mais il est aussi porteur d'un espoir, d'une croyance au-delà du rationnel dont on ne sait pas s'il y croit lui même. Avec nos connaissances du XXI ème siècle, les mécanismes de certaines "guérisons" nous apparaissent, même s'ils ne sont pas ceux annoncés par Meisner. Il semble parfois empli de fragilité et de faiblesse et, l’instant d’après, d'une incommensurable assurance. Un des sujets du livres est donc à la fois le mystère de cet homme, manipulateur, tout à tour dépassé et sans scrupules, et la capacité à croire des hommes et des femmes qui le suivent, tellement désireux de voir tenues les promesse, puis ensuite prêts aux vengeances les plus atroces.



Le docteur Selinger est le médecin représentant de la raison qui ne devrait pas y croire, qui s'interroge et constate en lui le manque de ceux qui ne parviennent pas à croire, retenus dans les limites de la raison. Mais il ne prend pas position.



Le commentaire de l'éditeur présente le livre comme une parabole sur la montée du fascisme et les limites du scepticisme .C'est bien clair pour la question du scepticisme, notamment avec le personnage de Selinger. Pour la montée du fascisme, j'ai moins compris. Peut être la fascination de l'irrationnel, d'un homme qui propose des remèdes "magiques", le désir de croire, l'inaction des hommes de raison...



En résumé, un livre qui fascine lui aussi!

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Le second

Per Olov Enquist (P.O.E) est un intellectuel suédois très engagé politiquement.

Il a toujours, pris des positions, tenu des engagements, défendu les idées qui lui tenaient à cœur.

Ses livres, outre le fait d'être écrit dans un style remarquable sont aussi des constructions surprenantes, qui nous traînent derrière lui, à la remorque pour comprendre le message qu'il veut nous dévoiler.

Autant vous le dire tout de suite, lire un P.O.E ne met pas nos neurones au repos, ils doivent s'activer fortement.

Ma découverte de l'œuvre de ce monsieur m'a entraîné vers ce titre ... comment un homme pouvait devenir un tricheur pour se dépasser et détenir un record.

Je me rappelle d'un autre titre abordant le même sujet, "Le malheur d'être un Skrake" de Kjell Westö, un auteur finlandais que j'adore. Il nous a raconté entre autre une histoire de famille, les Skrake et de ce qui a amené le malheur sur Werner, le lanceur de marteau, le roi des dilettantes, celui qui a toujours raté aux derniers moments son instant d'éternité.

Je pensais retrouver ce même moment d'errance pour comprendre ce qui amenait certaines personnes à faire et refaire le même geste technique afin d'arriver au moment parfait.

Mais c'était confondre les intentions des auteurs. P.O.E est un philosophe politique qui cherche à nous montrer le sens de chaque action et là, c'est le sport comme arme politique dans la société.



Le sport comme instrument d'instruction massive :

Le Parti communiste a construit des clubs sportifs pour éduquer les masses, des militants communistes dirigeaient ces clubs.

Les religieux ont construit des clubs sportifs dans le but de défouler les masses et discipliner leur énergie vers le collectif et non vers l'individualisme.

Les fascistes ont récupéré le sport populaire pour ériger le modèle de l'homme vainqueur aux yeux bleus et à la peau blanche.

La grande partie des sportifs eux, se sont laissés conduire.



Le sport comme instrument d'éducation populaire :

Détailler les techniques, celle du lanceur de marteau, celle de la boxe, celle du saut en hauteur, et même quelques détails sur le foot.

Nommer le second, comme le second d'une fratrie, comme celui qui guide le boxeur autour du ring, qui conseille, soigne, motive le combattant.

Pouvons nous aujourd'hui proclamer : un ouvrier est antifasciste, cela va de soi, sinon il n'est pas un ouvrier mais un traître à sa classe ?



Un détail a avivé ma curiosité, un site de mémoire oublié, que peu de gens viennent visiter, le camp de Salaspils, prison de police et camp de redressement par le travail Kurtenhof, au sud est de Riga, les Allemands le firent fonctionner d'octobre 1941 à la fin de l'été 1944. (*)



La conclusion de ce livre comme une épitaphe non inscrite pourrait être : "les grandes compétitions exigent de grands résultats."

Il faut attendre 384 pages pour comprendre le pourquoi de ce livre, un très bel hommage au père :

"Tout en bas de la dernière page, j'écris à nouveau ton nom : Mattias Jonsson-Engnestam-Linder. Le fils du porteur de rail, le vainqueur du danois Hansen, lâcheur de ballons, mangeur de hareng, trompeur et trompé. Maintenant ton texte commémoratif est terminé, papa".

Comme il est émouvant de lire ces quelques lignes adressées à un homme qui en aurait certainement eu besoin, et qui viennent si tard de la part de celui qui a toujours été son second !



(*)

Officiellement, le camp de Salaspils n'était pas classé comme un camp de concentration.

Il avait deux entités: la première autour d'un petit camp de travail destiné aux prisonniers soviétiques et aux prisonniers politiques originaires des pays baltes, quelques juifs y furent aussi détenus.

La deuxième entité fonctionna à partir de 1942, le camp était alors, destiné aux populations civiles soviétiques originaires de régions favorables aux partisans, parmi lesquelles plus d'un tiers de juifs. Environ cinquante mille personnes y trouvèrent la mort.
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L'extradition des Baltes

Retour vers un grand romancier suédois, pour un de ses livres ... est ce un roman, un essai, un pamphlet, un récit historique ou ?

Qu'importe !

L'ambition de l'auteur est plutôt d'essayer de nous montrer ce que fut l'histoire d'hommes, ce qui a été réellement fait à cette époque. Il nous invite à réfléchir au pourquoi et au comment pour ne pas oublier et savoir résoudre le plus humainement possible ce genre de situation.

Que faire de soldats, déserteurs ou pas, désireux de sauver simplement leur peau ou pas, quand un conflit s'arrête et que l'on est un pays dit "neutre" ?

Les parquer dans un camp de détention, les utiliser comme main d'œuvre pour des travaux de construction de routes et un jour les libérer ou les renvoyer dans leurs pays réciproques.... c'est une version de l'Histoire !

Per olov n'est pas l'auteur ou le narrateur, il se présente comme le chercheur et garde toujours ses distances face au texte et aux idées émises.

Ce livre est le résultat d'une recherche pointilleuse sur une petite partie de l'histoire de la fin de la seconde guerre mondiale. La description précise des enjeux de nos sociétés à ce moment là, et une analyse des faits, de ce qu'il fallait reconstruire après tous ces massacres et cette période si pleine de certitudes.

Certes les méchants étaient méchants, certes des actes d'une nature indescriptible avaient été commis mais maintenant il s'agissait de savoir ce qu'on allait faire de ces hommes, étaient ils de simples exécutants ? Devait on devenir à notre tour les instruments d'une justice ou d'une vengeance, elle aussi inhumaine ?

Per olov s'interroge et nous interroge à ce propos en nous amenant a bien réfléchir à nos motivations, car cela s'est passé hier, cela se passe aujourd'hui et cela peut se passer demain !
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La bibliothèque du capitaine Nemo

Ce livre nous parle d' un village du nord du Norrland ....

Une drôle de maladie dans ce coin, la porphyrie ....

(Deux grands types de porphyrie existent : celle induite par des intoxications avec des métaux lourds réversible si elle concerne un adulte et celle congénitale qui peut être soignée.)

Ce livre est le livre de la renaissance, celui qui a permis à Per Olov de renaître après l'épisode de la divine bouteille.

Alors en commençant ce livre, je suis indulgente, j'essaie de rentrer un peu dans l'histoire .... patience.

Florence Noirville, du Monde des livres, nous a précisé que,

« La spirale de l'alcoolisme, sa manière d'y sombrer de façon lucide et même “avec une perspicacité fracassante”, puis son retour à la vie, cette “résurrection” dont il parle aujourd'hui comme d'un miracle, Enquist les décrit dans sa poignante autobiographie, Une autre vie.  »

Certes nous pouvons constater qu'à travers son roman autobiographique, Per nous a décrit cette descente aux enfers. La bibliothèque du capitaine Nemo, est l'histoire de la plongée dans la folie, dans le fond du cratère du volcan ou de l'alcoolisme, et la résurrection .....

« Je me suis tu pendant quatre ans et deux mois, tandis qu'on m'observait, et que j'essayais de trouver un sens à tout. Ce n'était pas que je n'avais rien à dire, comme il le croyait. Mais je réfléchissais.

Ensuite, je fus guéri, comme ils l'annoncèrent. Il m'avait imaginé malade, mais je ne l'étais pas, et je ne suis pas guéri non plus, puisque je n'avais pas fait le bilan.

Les listes de sauvetage du bloc–notes me permirent de comprendre comment j'allais procéder. Je les retrouvai, après toutes ces années, dans la bibliothèque du capitaine Nemo."

N'oublions pas que PO, a subi une enfance terriblement austère. Il a grandi sous le regard de fer d'une mère luthérienne, avec deux ombres à son chevet : un père trop tôt emporté par la maladie, et un frère mort à la naissance. C'est dans le lit du petit défunt - "un cercueil pour vivants" - que dormira le jeune Enquist, coincé entre une bible castratrice et une éducation qui lui interdit la moindre incartade.

Alors la bibliothèque du capitaine Nemo est sa porte de sortie vers sa résurrection quand enfin il réussit à se libérer de ses fantômes .... le capitaine Nemo, le fils de l'homme, Eeva-Lisa.

Il ne s'agit pas de les sortir de son esprit mais simplement vivre avec, comme on le ferait avec des amis très chers.
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Une autre vie

Per Olov Enquist signe souvent P.O. Enquist. Il est né en 1934 dans un petit village du haut du golfe de Botnie. C'est un écrivain, dramaturge, scénariste et journaliste.

"Il développe un style de roman à base documentaire, où la fiction part toujours d'une réalité avérée pour ensuite aboutir à des récits très structurés mêlant la biographie et le roman, les faits réels et la pure invention.

On peut ainsi le rattacher au mouvement « documentariste » qui a ses racines dans les expériences sociales avancées de la Suède des années 1960. Il s'agit d'une littérature expérimentale qui combine les genres du reportage, du rapport ou de l'instruction juridique avec les formes traditionnelles du roman. Ce mouvement a, en son temps, alimenté la contestation des institutions suédoises."

Tout ça c'est Me Wikipedia qui nous le raconte.

Moi, j'ai eu l'occasion de le rencontrer lors d'une conférence sur la littérature scandinave.

Un vieux Monsieur, marqué par la vie dans ses rides, mais pas dans sa tête.

Il avance avec pudeur et nous raconte le trou noir de sa période avinée, rien à en dire pas de souvenirs.

Après avoir parcouru quelques unes de ses œuvres traduites en français, je me retrouve avec sa biographie entre les mains.

Une biographie ça doit servir à comprendre ce qu'un individu est devenu, quel a été son itinéraire.

Le livre débute naturellement par POINTS DE DÉPART.

On y parle de lieu Islande ou Suède ?

De date 1989 ou 1998 ?

De personnages Jurma ou Sanne ?

Pour le moins déstabilisant comme début !

Tout au long de ces pages nous allons suivre un homme, qui parle de lui à la troisième personne et qui nous dévoile son parcours, les événements, les réflexions qui l'ont amené à écrire ses romans ou ses essais.

Quel drôle de bonhomme, un enfant toujours gentil, très croyant .... nous hériterons de son roman "le départ des musiciens".

Quel drôle de bonhomme, un adolescent passionné par le sport .... nous hériterons de son roman "le second".

Quel drôle de bonhomme, un homme qui cherche à remonter dans les racines de l'histoire de son pays avec ces recherches sur les zones d'ombre et les prises de position contestables prises à certains moments par les responsables politiques de l'époque ... nous hériterons de son roman "l'extradition des baltes".

Quel drôle de bonhomme, un homme qui fuit la solitude du romancier et se laisse entraîner avec plaisir dans l'écriture de pièce de théâtre mais vit cela comme une spoliation de son œuvre, elle devient alors autre chose que ce qu'il a écrit, ce sera "la nuit des tribades".

Quel drôle de bonhomme qui se laisse séduire par le démon de la divine bouteille et qui fera semblant de vivre pendant dix huit ans, il ne sera qu'une partie de lui même, celle que son copain le divin cubi voudra bien lui laisser... il fera illusion, il se rebellera contre les institutions qui l'enferme dans une méthode de sevrage réputée qui n'a pour but que de le miner, le ramener à être ce qu'il ne veut pas être, un homme soumis .... des écritures diverses et variées réussirent quand même à exister.

Et puis un jour ce drôle de bonhomme qui a survécu, renaît en nous laissant un témoignage poignant sur ce qui pourrait être la renaissance.... "la bibliothèque du capitaine Nemo ".

Finalement cette biographie "une autre vie" est une porte d'entrée dans l'œuvre de PO, cette porte est juste entrouverte, il n'est pas facile de se résoudre à passer le seuil car l'écriture à la troisième personne est souvent troublante ... mais je vous assure que ce livre donne envie de parcourir les livres qui marquent les différentes étapes de sa vie.

Alors à bientôt pour la suite des aventures de P.O.
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Le médecin personnel du roi

Le médecin personnel du roi ou la vie romancée d'un homme versé par hasard dans la politique est une véritable pépite. Per Olov Enquist redonne vie à Struensee, médecin personnel du roi fou Christian VII du Danemark, et qui va, un peu malgré lui, régner sur le Danemark entre 1770 et 1772. Il profite de cette période pour édicter des lois en faveur de la liberté d'expression, de la liberté des peuples et de la réduction des impôts. Mais Struensee a également séduit la reine, délaissée par Christian. Leur amour, qu'ils ne parviennent plus à cacher, permettra à ses ennemis de le faire condamner pour crime de lèse-majesté. le style du début du roman m'a un peu déroutée parce qu'il me faisait plus penser à une chronique ou un journal où certains événements étaient retracés mais passé les quelque 100 premières pages, le style devient plus fluide et l'histoire passionnante de cet épisode de l'histoire du Danemark est alors extrêment bien mise en valeur. Je le recommande avec ferveur aux amateurs d'Histoire.
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Le départ des musiciens

Très désagréable traduction des patois suédois : j'ai eu du mal à comprendre. Gache le reste.
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Blanche et Marie

lu à sa sortie au début des années 2000, je retrouve dans ce récit la force de l'engagement, la passion pour la recherche, pour son prochain mais aussi l'histoire des débuts de la psychiatrie à la Salpêtrière et des tâtonnements pour faire avancer la science au prix de vies.

Même si Blanche et Marie ne se sont pas rencontrées dans la vie, les avoir réunies dans ce roman donne une force supplémentaire aux souvenirs
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La bibliothèque du capitaine Nemo

À la bibliothèque, j’ai choisi ce livre sans rien en savoir. J’aimais la référence au capitaine Nemo et, sans vraiment y croire, je m’imaginais cet aventurier excentrique et esseulé en train de lire dans la précieuse bibliothèque de son sous-marin. Il va sans dire qu’il n’y aura pas de réel capitaine Nemo, si ce n’est celui imaginé par un jeune garçon.



Mais je vais trop vite. Au début du siècle dernier, quelque part dans le nord de la Suède, il y a méprise au dispensaire et deux nouveaux-nés sont échangés. Quand l’erreur est découverte quelques années plus tard, il faut restituer les enfants dans les bonnes familles. C’est ainsi que l’existence du narrateur est bouleversée à jamais. Déchiré, il doit abandonner sa mère, la belle maison verte, ses repères, qui appartiendront désormais à son meilleur ami Johannes. De son côté, il atterrit chez les Hedman. Son père est un homme austère et silencieux alors que sa mère est malade physiquement et psychologiquement (elle se croit un cheval !). Ce nouvel environnement est troublant. Pas étonnant que le garçon ait trouvé un refuge dans la lecture. Et qui de mieux que le capitaine Nemo, défenseur des opprimés, pour lui venir en aide.



D’ailleurs, la présence du protagoniste de L’île mystérieuse est un élément intrigant. Très tôt dans ma lecture, j’ai cru qu’il s’agissait d’une présence fictive mais les références de plus en plus nombreuses à son sous-marin caché dans une ile au large de la Suède me laissèrent perplexe. Et s’il y avait vraiment un individu qui, à défaut de s’appeler réellement ainsi, avait choisi ce surnom ? À moins que ce ne soit celui que Johannes ait adopté plus tard, ou bien un double du narrateur lui-même. Pire, un fragment de son imagination. Rendu à la fin du roman, je jonglais encore entre ces différentes hypothèses.



Ceci dit, plusieurs autres éléments étaient tout aussi mystérieux, sinon plus. C’est que l’auteur Per Olov Enquist cherche à aiguiser la curiosité de ses lecteurs. Très souvent, il laisse glaner une information, fort incomplète, n’en dévoilant qu’une partie, puis la mentionne à nouveau à quelques reprises mais rarement en la montrant complètement. Par exemple, dès le début, il introduit Eeva-Lisa, fait référence à « l’incident dans l’escalier » qui l’implique, précise petit à petit son lien avec Johannes et le narrateur, les événements entourant sa venue, etc. D’ailleurs, la méprise menant à l’échange des enfants n’est expliquée qu’après le quart du roman. Pareillement pour la maladie d’Alfild Hedman, l’île Franklin et la disgrâce de Johannes. Les lecteurs sont prisonniers d’un brouillard qui ne lève des pans qu’à l’occasion.



J’aime bien les mystères - et aussi que les auteurs prennent leurs lecteurs pour des êtres intelligents - mais La bibliothèque du capitaine Nemo était peut-être un peu trop cryptique pour moi. Étrangement, même si je n’ai pas tant accroché au roman ni à son histoire, j’ai beaucoup apprécié la plume de Per Olov Enquist. Sa façon de décrire l’univers, le nord de la Suède, ses individus aux caractères fort distincts. Mais pas de longues descriptions, parfois une phrases ou deux, ou un paragraphe, suffisent à s’en faire une tête. C’est très évocateur. Pareillement pour l’ambiance. Dès les premiers mots, on sent que quelque chose d’important va se produire. Et ça continue ainsi tout le long du roman. Je suis vraiment tombé en amour avec la plume d'Enquist et j’ai vraiment hâte de lire autre chose de cet auteur.
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Blanche et Marie

Lors de ma dernière visite à la bibliothèque, j'ai choisi un peu par hasard ce roman, Blanche et Marie. Incidemment, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. À une surprise, dans tous les cas ! La quatrième de couverture précisait quelques informations, entre autres l'identité des deux femmes : Blanche Wittman enfermée dans un hôpital psychiâtrique à Paris qui, une fois guérie, est devenue assistante de Marie Curie. Une relation respectable et touchante entre deux personnnages importants. Intéressant ?



On pourrait le croire, mais non. Dans tous les cas, ça ne m'a pas plu. D'abord, d'emblée, la narration décrit Blanche sur son lit de mort, devenue femme-tronc à force d'amputations. Horreur. Je ne veux pas sembler superficiel mais ce n'est pas le genre de sujets qui m'attire habituellement. Laissons les monstres dans les cirques ambulants ! Heureusement, la narration nous ramène en arrière. On découvre une jeune femme passionnée et pleine de vie – et entière – mais, malheureusement, son tempérament excessif et ses troubles d'humeur lui ont valu l'étiquette « hysétrique ». Bienvenue à la Salpêtrière !



Dans cet établissement quasi-mythique, Blanche Wittman sera soumise à des traitements fort discutables et à l'amour du professeur Charcot. Je passe vite sur cette période (qui ne m'a pas vraiment captivé). Après, elle devient assistance de la scientifique Marie Curie, deux fois prix Nobel. Toutes leurs expériences avec les rayons X, le radium et l'uranium, pas besoin de chercher loin les les causes des amputations et les maladies… Instructif. Si l'auteur avait poursuivi sur cette voie, cette amitié entre ces deux femmes, j'aurais plus accroché.



Toutefois, la narration se promène beaucoup, passe à Jane Avril, s'intéresse à Hertha Ayrton, s'attarde à Marie Curie et sa relation adultérienne avec Paul Langevin, entachant l'obtention de son deuxième prix Nobel. Cette narration est aussi très fugitive, se baladant dans le passé, au présent (le début des années 1900), dans un passé plus lointain, quelques années plus tard, dans le futur (genre 1911), etc. Un peu mélangeant.



Évidemment, ma critique est extrêmement subjective, davantage que les autres que j'ai écrites. Il est certain que des lecteurs puissent se sentir plus interpelés par plusieurs des thèmes abordés par ce roman. Et, si je l'ai trouvé ennuyeux, il n'est pas si mal. Après coup, je lui trouve des qualités documentaires. Per Olov Enquist a un style irréprochable, une écriture concise, et il me donne l'envie de lire d'autres de ses romans.
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Blanche et Marie

Destins de femmes passionnées.....
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Grand-père et les loups

C’est une belle histoire que nous conte ici Per Orlov Enquist, auteur que je découvre ici grâce à ce roman de littérature jeunesse. Il nous parle de féminisme, d’écologie, de la transmission grands-parents/petits-enfants, de solidarité en 124 pages. Et il a sûrement mis beaucoup de lui dans la personnalité de ce grand-père hors-norme.

Il faut dire qu’il n’a de préoccupations majeures, aux yeux de ses petits-enfants, non parce qu’il est retraité, mais parce qu’il est écrivain. Contrairement à leurs parents, il ne leur demande jamais de les laisser tranquille parce qu’il a besoin de dormir/de repos/de se reposer. Il prend très au sérieux leurs peurs enfantines et cherche à les résoudre, même si ses méthodes peuvent surprendre.

Ainsi, lui et ses quatre petits enfants partent explorer la montagne avec Misha, chienne louve de son état, fort âgée. Les parents sont au courant, puisqu’ils savent qu’un camp de base a été établi. Ils ne savent pas en revanche qu’ils ont décidé de se rendre bien plus loin et de découvrir, qui sait ? des loups, des ours !

Ils ne se doutaient pas que leur chemin croiserait celui de prédateurs bien plus dangereux : des braconniers ! Heureusement, il est d’autres personnes pour se préoccuper de la préservation de la nature et des animaux, des policiers qui prennent ces enquêtes très au sérieux – et l’auteur aussi.

Pas de morale, pas de niaiserie, des faits, vus par les yeux d’une petite fille et de son grand-père attentif et généreux.
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Blanche et Marie

Amor omnia vincit.... L'amour triomphe de tout....

Livre sur l'amour

Livre sur la mort.... Je serai toujours à tes côtés....

Nous sommes dans le monde scientifique de la fin du XIX ieme siècle. Tout le beau monde est là. Inventaire à la Prévert, les noms connus se succèdent ....



Jean Martin Charcot, neurologue français, professeur d'anatomie pathologique.

Ses travaux sur l'hypnose et l'hystérie se sont déroulés à l'école de la Salpêtrière.

Drôle de lieu. (Juste pour sourire- une petite anecdote : à la fin du XIX e siècle, au moment de la Mi Carême, y était organisé chaque année un célèbre bal : le bal des folles, ainsi qu'un bal des enfants épileptiques. De nombreuses personnalités y assistaient et la presse parisienne en rendait compte.)

Blanche Wittman, une célèbre patiente hystérique du docteur Charcot. Elle fut surnommée la reine des hystériques.

Hertha Ayrton (mathématicienne, ingénieur et aussi suffragette) qui a inventé un appareil, sorte de ventilateur qui repousse les gaz et renouvelle l’air. Il sera très utilisé durant la grande guerre (14-18). La science salvatrice de Hertha n’a pas bénéficié d’un prix Nobel, alors que celle-ci a peut-être sauvé bien plus de vies que la découverte révolutionnaire de Marie Curie.

(Une petite précision concernant le terme suffragette qui désigne, en son sens strict, les militantes de la Women's Social and Political Union, une organisation qui revendique le droit de vote pour les femmes. Ses modes d’action, fondés sur la provocation, rompirent avec la bienséance qui dominait jusqu’alors le mouvement suffragiste britannique. Par extension, le terme est parfois utilisé pour désigner l’ensemble des militantes pour le droit de vote des femmes dans le monde anglo-saxon.)

Marie Curie, la première femme professeur à la Sorbonne.Sa leçon inaugurale a été salué par la presse en ces termes :

« c'est […] une grande victoire féministe que nous célébrons en ce jour. Car, si la femme est admise à donner l'enseignement supérieur aux étudiants des deux sexes, où sera désormais la prétendue supériorité de l'homme mâle ? En vérité, je vous le dis : le temps est proche où les femmes deviendront des êtres humains. ».

Paul Langevin, qui bien que marié, a eu une brève liaison avec Marie Curie, alors veuve.

(Leur relation fait scandale dans la société de l'époque, et donne lieu à plusieurs duels à l'épée au vélodrome du Parc des Princes.

Le Prix Nobel de chimie est toutefois décerné à Marie Curie, « en reconnaissance des services pour l’avancement de la chimie par la découverte de nouveaux éléments : le radium et le polonium, par l’étude de leur nature et de leurs composés ». Malgré la suggestion du comité Nobel de ne pas venir chercher le prix en raison de pressions politiques ainsi que du scandale qui la couvre, elle choisit de se déplacer et le reçoit le 10 décembre 1911 à Stockholm. Elle est la première personne à obtenir deux prix Nobel pour ses travaux scientifiques ; la presse française reste quant à elle silencieuse.)



Per Olov Enquist dans ce livre, intègre tout ce beau monde dans une fiction qui mêle les destins croisés de tous ces personnages et de ses propres souvenirs.

Il emprunte la démarche de la biographie et se lance dans la narration d'une simple histoire. Il constate que l'on ne peut pas faire "le récit définitif sur l'amour", il n'y a certes pas de solution unique.

Alors il se pose des questions et nous nous posons des questions, "la question" qui est la démarche de base du scientifique et il y apporte, une page après l'autre, peut être "le regard de la littérature".

Il s'interroge sur le terme Médium, au sens de médiation : celui dont le but est d'établir des liens entre des êtres, entre des passions, mais aussi entre le narrateur et ses personnages, comme le ferait un enquêteur consciencieux.

Tout ça pour réfléchir aux questions que chacun doit pouvoir se poser et auxquelles chacun de nous, au cours de notre vie, cherchons une réponse.

L'amour, la mort ...

L'amour peut il triompher de tout ?
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