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Critiques de Peter Farris (210)
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Le diable en personne

Un très bon moment de lecture. Une belle découverte.

La rencontre improbable entre Maya, 18 ans, une prostituée menacée de mort, d'ailleurs le roman commence avec Maya en bien mauvaise posture, et Leonard un fermier qui vit seul reclus dans sa ferme, un peu excentrique.

L'auteur décrit avec beaucoup de sensibilité la rencontre de ces deux personnes maltraitées par la vie. Léonard décide de prendre sous son aile Maya et donc de la protéger.

La relation qui se crée entre eux apporte à l'autre un peu de réconfort dans ce monde de brute.

Un livre sans temps mort où l'action n'est pas laissée de côté. Léonard se révèle plein de surprises ainsi étonnantes qu'inattendues et Maya, si fragile reprend des forces auprès de Léonard. Car ceux qui en veulent à Maya ne comptent pas en rester là, ça tombe bien Léonard n'apprécie pas que l'on se promène sur ses terres sans y être invité.

J'ai aimé l'ambiance du roman qui se déroule dans un village où les ragots vont bon train et dans la ferme bien isolée de Léonard.

Un roman qui decrit une belle rencontre entre deux personnages très attachants.
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Le présage

Divisé en quatre parties, le roman commence par un prologue en italique. On y voit C. T. Bone, du sang jusqu'aux coudes, confier un nourrisson à sa mère. Il a aussi apporté du lait, des biberons, etc. L'enfant dormira dans le berceau qui a servi pour C. T. et Hiram, son frère. On comprend que la mère de l'enfant, « la fille », est morte. On retrouvera périodiquement ces passages en italique qui nous éclaireront sur les relations de C. T. et de « la fille ». On rencontre ensuite Cynthia Bivins qui rend visite à son père, Toxey, dans une maison de retraite médicalisée : il est atteint d'une forme de démence qui perturbe sa mémoire et qui modifie son caractère. Il est parfois conscient de son état et il veut absolument « lui dire quelque chose » avant qu'il ne soit trop tard… On retrouve alors Toxey jeune homme, dans le comté de Mercy Oaks en Géorgie. Il travaille dans une épicerie et il a une passion pour la photo. le patron du magasin, un Blanc, conscient de son talent, vend ses photos aux clients et aux touristes. Une rumeur se répand dans le village : on a trouvé le corps d'une fille « de couleur » dans la réserve Lokutta...

***

Dans ce roman très noir, Peter Farris met au jour les pires aspect des États-Unis. La Géorgie est un État ultra-conservateur, religieux et rigoriste. le racisme y est toujours bien vivant, même si on tente parfois de sauver les apparences, et la mort d'une inconnue noire présente assez peu d'intérêt. Elder Reese, richissime héritier qui se lance en politique alors que Toxey est encore un tout jeune homme, rappelle évidemment un autre politicien, bien réel celui-là, par son populisme, sa totale absence d'éthique, son sexisme et… la couleur de ses cheveux. Sa famille a acheté une partie des anciennes terres indiennes qui constituaient la réserve, et personne n'apprécie de voir Frida, vétérinaire et naturaliste originaire du Nord, arpenter la région en compagnie de Toxey qu'elle a engagé pour prendre des photos. La fortune du clan Reese, leurs magouilles et leur amoralité rendent toute forme de résistance à leur pouvoir difficile et dangereuse. le récit laisse une grande place à la nature et à l'importance de sa sauvegarde. Il est épisodiquement question d'une maladie qui touche les troupeaux de cervidés, affection étrange au point d'être devenue une sorte de légende. J'avoue que j'aurais aimé en savoir plus à ce sujet. J'ai beaucoup aimé ce formidable roman bien que j'aie trouvé parfois difficile de m'y retrouver dans la quantité de personnages gravitant autour des Reese, leurs sbires et leurs proches à qui s'ajoutent les commerçants, les élus, etc., ce qui m'a dissuadée de mettre cinq étoiles. N'empêche : le Présage est un roman passionnant et brûlant d'actualité...

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Le diable en personne

Un proxénète cruel, des clients sadiques, une pute en fuite, des flics corrompus, mais pas tous, une bootlegger de mauvais poil, des accointances politiques, des cartels dans le décor, autant d’ingrédients pour faire un bon polar. Mission réussie pour Farris qui a su assembler tous ces éléments dans un récit prenant, plein de rebondissements, avec un dénouement qui m’a pleinement satisfait. Le sort de Maya ne tient qu’à un fil, mais les malfrats à ses trousses rencontrent des obstacles, c’est le moins qu’on puisse dire!



On ne s’ennuie pas un seul moment pendant cette lecture, car non seulement l’action ne manque pas, mais l’alternance entre les différents protagonistes augmente la tension et la curiosité sur le fameux fatal secret s’amplifie au fil des pages. L’héroïne, par sa fragilité et sa résilience, attire la sympathie tandis que l’on comprend peu à peu l’énigmatique Léonard, lui qui apparaît de prime abord comme un hillbilly cinglé; ce n’est pas si simple. . . J’ai aimé ce roman au rythme enlevant, avec ses personnages imagés et son récit aussi punché qu’addictif.

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Les Mangeurs d'argile

Roman âpre aux rares lueurs humaines, soupçon de mystère dans une tension presque palpable, fétide. Peter Farris raconte cette avarice qui peu à peu exsude : elle fait émerger les parties humaines les plus sombres, la déviance et les manipulations scélérates dans une fournaise sudiste, moite. L’auteur, appliqué, trahit un décor lourd qui n’échappe pas aux attributs essentiels du roman noir et réserve au·à la lecteur·rice les failles, les tréfonds de l’âme humaine. Les mangeurs d’argile alors révulse autant qu’il fascine.



Au revers d’une apparente simplicité de style, l’écrivain géorgien coordonne une véritable chasse à l’homme, dont on se laisse happer non sans une certaine complaisance. Une fluidité bienvenue, à distance des quelques ouvrages de la rentrée dont le charabia littéraire ne fait que combler une vacuité narrative. Ici, les mots, les gestes pallient la solitude, la marginalisation choisie tout en signalant avec finesse l’absurdité de la guerre, de notre société actuelle avide de divertissements et tous les traumatismes qu’elles peuvent engendrer.



La chronique entière sur le blog !
Lien : https://lepointcul.wordpress..
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Le diable en personne

Un roman mené tambour battant sur un vieil homme solitaire et un peu fou qui décide de protéger Maya, qui est pourchassée et arrive par hasard sur ses terres ... Un héros à la Gemmell, une mission de protection qui semble servir de rédemption à Leonard. C'est intense, noir mais aussi touchant de voir l'amitié naissante entre la jeune Maya et Leonard. Celui-ci est un personnage gris, comme je les aime. Maya est plus difficile à cerner car elle a vécu l'imaginable et ne semble connaitre que la soumission et la violence. Pourtant elle a l'air équilibré ! Quelques petits secrets autour du passé de Léonard apporte une touche de curiosité supplémentaire : on tourne les pages sans pouvoir s'arrêter. Une petite pépite ce roman !

Challenge Totem 2023

Challenge Mauvais genres 2023

Challenge América
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Le diable en personne

Relisant ma critique de Dernier appel pour les vivants - premier livre de Peter Farris - je me rends compte combien le diable en personne m'amène en partie les mêmes jugements : sans effets inutiles, ni emphase à deux balles, Farris nous prouve à nouveau qu'il est parfaitement à l'aise avec tous les codes du roman noir américain. Et nous livre au passage un solide classique du genre, particulièrement attachant.



Ici, Maya, une jeune prostituée livrée (avec d'autres) en pâture par son mac Mexico à des politiciens et influentes personnalités locales, parvient à s'enfuir et à se réfugier chez Léonard.

Sauf que Maya, entre deux saloperies sexuelles subies chez ses clients dépravés - et notamment chez le maire de la ville qui la tient pour favorite - sait des choses. Compromettantes. Et qui pourraient bien entraver les plans d'un certain nombre de délinquants en cols blancs en train de s'emparer de la plupart des terres de cette Géorgie du sud. Mexico et le maire lancent leurs sbires aux trousses de Maya, mais Léonard n'a pas l'intention de les laisser faire. Car chez lui, la loi, c'est sa loi !



Au-delà de l'histoire relativement classique et banale (mais bien ficelée), le livre est rendu particulièrement attachant par le soin que met - à nouveau - Farris à intégrer à son histoire, personnages et paysages.



Maya et Léonard, la jeune et le vieux, deux destins qui s'attendaient et qui se trouvent. Pas dans le sexe, comme Maya en a si souvent l'habitude. Mais dans le but nouveau que chacun donne à l'autre de son existence. Dans les tournants de vie que provoquent leur rencontre. Dans cette symbiose de relation qui donne un sens au lendemain, pour ces deux paumés, l'un volontaire et l'autre pas, qui en manquaient tant.



Et puis, tout en faisant du noir, Peter Farris ne peut s'empêcher de laisser sa plume témoigner de son amour pour sa Géorgie sauvage : ses forêts, ses marécages, ses landes sauvages que même les cartes n'arrivent pas à correctement positionner, ses villages paumés encore loin des grandes villes émergentes et tous la richesse de sa population animale, des alligators aux coyotes en passant par... les chats.



On bascule ainsi selon les pages du polar noir au roman de nature writing, puis au thriller psychologique. Avec autant de réussite dans chacun des styles. Et pour cela, il faut être fort, très fort !
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Le diable en personne

Un vieux bootlegger misanthrope est dérangé dans sa vie solitaire par l'arrivée, sur ses terres marécageuses du Sud des Etats-Unis, d'une jeune femme traquée par un gang de tueurs. Le vieux lion retiré des voitures, porté par son sens de l'honneur et son code moral personnel, prend pitié de l'adolescente sans défense, proie d'un proxénète fournisseur des plus puissants de l'État de Géorgie dont elle a malencontreusement capté quelque dangereux secret. S'ensuit un siège de la maison isolée, un combat à mort entre un vieil homme et une presque enfant d'un côté, une bande de malfrats et de ripoux de l'autre.





A partir des ingrédients classiques d'un vieux dur-à-cuir blessé par la vie et en mal de rédemption, d'une jolie jeune femme en danger et de méchants corrompus et sans scrupules rassemblés dans un décor sauvage et inhospitalier, Peter Farris nous livre un polar rural noir, efficace et bien troussé, sans grande originalité peut-être, mais servi par quelques personnages attachants et épicé d'une touche de nature-writing. Des réminiscences d'Edward Abbey et la silhouette de Clint Eastwood ont accompagné ma lecture, et il faut reconnaître qu'on n'a aucun mal à imaginer cette histoire portée à l'écran.





Comme le tout est agréablement bien écrit, sans longueur ni temps mort, pourquoi bouder son plaisir ?





Prolongation sur la mousse espagnole dans la rubrique Le coin des curieux, à la fin de la chronique sur ce livre sur mon blog :

https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/03/farris-peter-le-diable-en-personne.html




Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le présage

Dans la réserve naturelle de la Lokutta, le cadavre d'une jeune femme est retrouvé. Alors que tous les habitants se demandent bien qui est cette mystérieuse inconnue, Toxey, jeune noir qui se reverait photographe professionnel, se retrouve mêlé malgré lui à cette sinistre affaire. Au même moment, un homme d'affaires aux intentions peu louables décide de se lancer en politique.



Peter Farris, l'auteur des excellents Le diable en personne» et «Les mangeurs d’argile» n'en finit plus de livrer des bon gros romans poisseux dans la grande tradition littéraire du Deep South.



Le présage, son dernier roman en date que Farris est venu défendre il y a quelques semaines à Quais du Polar, mêle avec une belle habileté une enquête riche en rebondissements et une réflexion politique très intéressante sur la montée en puissance des mouvements populistes ancrés au cœur même de l’Amérique dite "profonde".Dans ce roman captivant de bout en bout, porté par une construction narrative ambitieuse et menée avec brio, la fiction flirte étrangement avec le réel.



Les dérives du pouvoir politique incarné par Elder Reese évoquent forcément les affres de Donald Trump, tout aussi outrancier et abject que son double de papier, exception faite dans le récit de Farris, les folles ambitions de cet homme politique prêt à tout sont soudainement mises à mal par la découverte d’un corps d'une femme enceinte retrouvée sans vie dans la réserve naturelle de Mercy Oaks, dont il est propriétaire des bois attenants.



Le présage est un roman noir particulièrement brillant au style impeccable, qui jongle habilement entre passé et présent et qui surtout réussit à éclairer les multiples visages sectaires des maux (corruption, lobby des armes, racisme...) qui rongent les États-Unis.



Sans aucun doute, et de l'avis même de l'auteur qu'on a eu la chance de croiser sur Lyon, le meilleur roman de son auteur !
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Les Mangeurs d'argile

Si le roman débute à la manière d'une douce histoire filiale puis bifurque lentement vers le récit d'une belle amitié improbable entre un adolescent et un fugitif, Peter Farris choisit finalement la voie de la violence extravagante, oubliant ainsi de donner davantage de profondeur à ses personnages (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/07/06/les-mangeurs-dargile-peter-farris/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Dernier appel pour les vivants

Jubilation County, 6h00 du matin, un braquage démarre, l’action s’achèvera à la dernière page !

Il y a le braqueur Hicklin sorti de prison et membre des suprémacistes, son otage Charlie, étudiant geek passionné d’aérospatial, une mère au passé sombre, un shérif perturbé, une petite amie accro au crack, deux membres de la fraternité aryenne extrêmement violents. Un mélange qui nous donne une lecture truffée de rebondissements, de coïncidences, de violences !



Il y a réellement tous les ingrédients du bon roman noir américain mais, pour ma part, certains sujets ne sont pas assez exploités et on rencontre parfois une écriture biscornue. C’est un premier roman assez prometteur de Peter Farris publié par Gallmeister. Je pense que l’auteur mérite que l’on s’accroche, je vais creuser avec un roman plus récent.
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Les Mangeurs d'argile

Une petite ville du sud de la Géorgie à la fin de l’été. En construisant un mirador de chasse pour son fils, Richie Pelham fait une chute mortelle. Jesse se retrouve orphelin et il n’a que quatorze ans. Le décès de Richie semble plus préoccuper sa belle-mère et le frère de celle-ci que de les plonger dans le chagrin.



Après une visite chez le notaire, rien ne va plus. Le jeune garçon se retrouve seul héritier d’un immense domaine et cela énerve pas mal de gens.



Une situation bien trop lourde à porter pour les frêles épaules de l’adolescent. Billy un vagabond rencontré dans les bois devient son ami, mais se faire aider par un terroriste recherché par le FBI n’est-ce pas plonger un peu plus dans les ennuis. De toutes façons, Jesse n’a pas le choix, sa demi-sœur vient d‘être enlevée par des truands après un violent passage à la question de sa belle-famille.





Résumons, une petite ville de la « Bible Belt », des terrains convoités pour leurs riches sous-sols, un chef de la Police corrompu, un pasteur charismatique qui entretient une relation incestueuse avec sa sœur, un accident qui n’en est peut-être pas un, un vétéran en cavale, des gangsters sadiques et deux enfants innocents dans le mixer de la culture des états du Sud de l’Amérique.



Résultat, un bon gros roman poisseux dans la grande tradition littéraire du Deep South.



Récit initiatique, cocktail noir et puissant, « Les mangeurs d’argile » est un formidable roman de la rentrée publié chez les non moins formidables éditions Gallmeister.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le présage

Après la lecture de ce roman il m’est impossible de comprendre pourquoi Peter Farris n’a pas d’éditeur aux Etats-Unis. Parce que ce livre est juste parfait.



Toxey est aujourd’hui un vieil homme atteint d’une sorte d’Alzheimer. Sa fille Cynthia vient très souvent lui rendre visite dans sa maison de retraite et dans ses rares moments de lucidité, il décide de livrer son histoire, de partager enfin son secret. Par de judicieux retours en arrière, l'auteur nous ramène des décennies plut tôt quand Toxey n’était qu’un jeune homme rêvant de devenir photographe, quand un certain Elder Reese débutait sa carrière politique, quand une jeune femme noire était retrouvée morte dans la réserve naturelle de la Lokutta.



Cette histoire m’a totalement enthousiasmée. Des personnages attachants ou répugnants, une intrigue rythmée, une construction habile…

Peter Farris parvient à associer le pire et le meilleur des hommes dans un récit haletant qui nous plonge au cœur de l’Amérique et de la politique corrompue.



Toute ressemblance entre Elder Reese et Donald Trump n’est sans doute pas fortuite.
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Le diable en personne

Mais qui tiendrait le rôle du Diable, dans ce roman ? Le vieux Leonard Moe ? Mexico le maquereau ? Monsieur le maire ? Les trois à la fois ?



En tout cas, le Diable n’est sans doute pas celui qu’on pense et Mexico le maquereau aidé du maire véreux ont tous deux de quoi faire de l’ombre au véritable Satan lui-même.



Que pourrait-il se passer lorsque Maya, jeune fille transformée en pute de luxe par ce mac vénal et sans pitié – qui veut qu’elles le nomment Daddy – s’enfui et rencontre Leonard, un vieux bootlegger un peu zinzin, qui vit avec ses chats et avec un mannequin à qui il parle ?



Un mélange détonnant, celui de deux opposés qui se rencontrent, un mélange improbable, comme quand on insère du beurre dans du chocolat fondu et que les deux corps gras se repoussent car pas destiné à se rencontrer.



Pourtant, au final, les deux corps hétérogènes se mélangent parfaitement avec un peu de patience et le résultat donne un récit bien noir, bien onctueux, que l’on peut consommer sans modération, si on aime le noir, bien entendu.



Peter Farris connait bien les codes du Roman Noir, il les a révisé, mis à sa sauce, n’usant de la violence que lorsqu’elle est nécessaire et saupoudrant sa préparation d’un peu de sucre pour l’adoucir, sans pour autant en faire un truc bourré de saccharose guimauve qui ferait grincer les dents et donnerait des maux de ventre.



Ce n’est pas du Disney ! Disney, lui, aurait titré le récit « La princesse péripatéticienne et le vieux bootlegger fou », nous transformant un roman noir démoniaque en truc sirupeux, style histoire d’amûr.



Peter Farris n’étant pas fou et étant un écrivain qui sait ce qu’il doit faire de son récit (et ce qu’il ne faut pas faire), il nous balance un petit roman noir condensé, sans en rajouter, sans trop d’emphase, et sans sentimentalité à deux balles. Ouste aux histoires d’amour, l’amitié, c’est déjà très bien.



C’est du brut, c’est du noir. On a affaire à des trafiquants de chaire humaine, de drogues, d’armes. Ici, c’est pas les Bisounours qui passeraient des livres de beurre en douce.



Peter Farris a pris soin aussi de brosser les portraits de ses personnages principaux et secondaires, nous offrant leurs failles, leurs secrets, leurs douleurs, leurs ambitions, rendant plus humain le vieux un peu taré et la jolie petite pute qui sait faire des tas de trucs avec son corps, mais ne donnant rien aux salopards pour les sauver.



C’est une partie de l’Amérique un peu trash qu’il nous offre, celle des bouseux, des gens qui vivent dans le trou du cul de la Géorgie du Sud, c’est-à-dire nulle part, dans un trou perdu.



Pourtant, on dirait que ce trou perdu au milieu de nulle part attire les types sans foi ni loi comme une merde fraiche attire les mouches, comme un cadavre attire les vautours. Mais là, j’insulte les animaux…



Un petit roman noir brut, condensé, du chocolat noir à plus de 80% (j’ai lu des bien pire), le tout saupoudré d’une petite bougie qui symbolise l’espoir, qui, même quand « Noir c’est noir » Il n’est jamais trop tard, Il me reste l’espoir…
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dernier appel pour les vivants

Autant j'ai été emballé par le début de cette lecture assez rythmée avec le braquage d'une banque et le kidnapping de Charlie le guichetier. La suite est assez mouvementée également car le braqueur vient de sortir de prison et ses ex-comparses vont vouloir le retrouvé suite à ce braquage sur lequel il les a doublées.



Cependant à la seconde moitié le récit perd de son rythme est devient ennuyeux, il est vrai également que j'ai du mal à lire des romans noirs de plus de 250 pages, au delà de cette limite je trouve toujours que le récit devient plombant.



Ce qui est encourageant c'est qu'il s'agit du premier roman de l'auteur qui est donc un auteur à suivre. Une lecture en demi-teinte donc me concernant malgré une profonde sympathie pour le personnage de Charlie tout du long du récit, et au final Charlier a -t-il vraiment été choisi par hasard?
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Dernier appel pour les vivants

Un braquage, un otage, une fuite éperdue et une histoire qui ne peut que mal se finir... Bref, du classique. Sauf qu'il y a classique et classique et que là, pour le coup, Peter Farris se montre particulièrement inspiré dans la maîtrise de son sujet.



Pendant un peu plus de 300 pages, nous suivons Hobe Hicklin, ex-taulaurd de longue durée, membre de la Fraternité aryenne ayant eu l'idée saugrenue de doubler ses "frères" pour un dernier braquage lucratif. Et ayant eu l'étonnante inspiration de prendre en otage Charlie, le guichetier, encombrant poids mort dont il n'a pas besoin. Il le sait. Mais il le garde. Une forme d'instinct ?



La fuite sera violente. Très violente, jalonnée d'une vingtaine de cadavres achevés de formes diverses, du petit au gros calibre, de la morsure animale à celle du piège de trappeur. On est dans le noir, dans le vrai. Celui qui ne vous épargne pas les détails.



Mais ce qui reste le plus intéressant dans Dernier appel pour les vivants et qui constitue à mon sens la vraie réussite de Farris, c'est l'étude extrêmement poussée et réussie de ses personnages. Hicklin et Charlie bien sûr, mais aussi Hummingbird, Lucy ou Crew. Et Lang, âme perdue sur une arète fragile, prêt à basculer d'un côté comme de l'autre. En quête d'une introuvable rédemption.



L'écriture de Farris est ardue, exigeante et nécessite que l'on s'accroche. On n'est pas ici dans un classique pageturner, et il faut même parfois savoir s'accrocher dans la première partie (ce que j'ai fait), pour prendre davantage de plaisir dans la deuxième, à mon sens plus réussie. Avec une très belle fin.



Allez, dernier appel pour les vivants et pour les lecteurs qui aiment le noir, bien noir. Précipitez-vous ! Vous ne le regretterez pas !





PS : cette lecture a été faite dans le cadre d'une opération Masse Critique de Babelio, ce qui n'enlève rien à la sincérité de cette critique.
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Le présage

Peter Farris, en tant qu'auteur de roman noir, s'inscrit dans la tradition du polar politique, porteur d'un discours critique, voire totalement contestataire. Son message est percutant et inquiet, au point de prendre parfois le dessus sur la trame romanesque.

Par un léger saut dystopique, il nous projette dans une Amérique en plein chaos et au bord de la guerre civile. Un homme est responsable de cette crise, un personnage mégalomane, narcissique, corrompu, manipulateur et populiste. Elder Reese, avatar évident de Donald Trump. A coups de théories du complot, de mensonges et d'incitation à la haine, il alimente une violence qui menace gravement la démocratie.



Mais Peter Farris, en écrivain aguerri, ne laisse pas sa colère et ses inquiétudes noyer la trame de son roman. Sans quitter des yeux son infâme personnage, il nous fait rencontrer Toxey, alternativement vieillard atteint d'Alzheimer qui a des secrets à révéler à sa fille ou jeune homme passionné de photographie.

Dans la réserve de la Lokutta, en Géorgie, à l’époque où un certain Elder Reese envisageait une carrière politique, on découvrit le cadavre d'une jeune fille noire et la disparition du bébé qu'elle portait. L'enquête fut bâclée, d'autant que la jeune fille était noire et que les rumeurs insinuaient que la richissime famille Reese pouvait être impliqué dans l'affaire.

Mais le jeune Toxey avait photographié la jeune femme enceinte au cours d'une fête foraine et des personnes plus ou moins bien intentionnées veulent récupérer la photo.



Autour de cette trame très simple, de nombreux événements et de nombreux personnages viennent enrichir le propos et donner vie à cette petite ville oubliée. La famille de Toxey, sa mère dépressive , son père alcoolique et ses sœurs avec leur marmaille expriment les difficultés des gens ordinaires qui se débrouillent comme ils peuvent avec leur vie mais sont liés par des liens puissants.

Le taxidermiste, capable du pire comme du meilleur, montre des qualités insoupçonnées en protégeant la jeune fille et son bébé. Tout comme Fiona la naturaliste qui se prend d'amitié pour le jeune photographe.

L'auteur évoque également ses préoccupations écologiques face à ces maladies qui touchent les cervides et qui, par analogie, suggèrent la menace qui pèse sur la société américaine. Par le même glissement analogique, il rend hommage aux populations indiennes disparues qui possédaient autrefois ces terres.



Les personnages secondaires developpent des personnalités riches et complexes et permettent aux lecteurs de ne pas sombrer dans le désespoir en assistant a l'énorme crise politique orchestrée par l'infâme Elder Reese, le seul personnage définitivement du côté obscur.

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Dernier appel pour les vivants

Roman reçu dans le cadre de Masse Critique. C'est le 1er polar de cet auteur réunissant tous les ingrédients du genre, un membre de la fratrie aryenne effectue un braquage dans une banque et s'enfuit avec le magot en prenant avec lui un otage. Seul problème ces "potes" de la fratrie aryenne n'étaient pas au courant qu'il n'allait pas les convier au partage du butin.



Ça se passe en Géorgie, il fait chaud, le temps est à l'orage.

Belle galerie de personnage errant dans l'alcoolisme, la survie à la petite semaine, le récit est classique alternant les points de vue des différents protagonistes.



Le tour de force de ce premier polar c'est l'extrême richesse des situations rencontrées, il y a une scène hallucinante dans une église remplie de dévots et de serpents à sonnette, des gunfights très bien rendus.



Un polar de bonne facture, avec un petit syndrome de Stockholm en plus, des incursions dans l'univers carcéral et des cliffhangers saisissant, c'est hautement recommandable, l'écriture est nerveuse, vraiment un bon moment de lecture.
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Les Mangeurs d'argile

Avec ce roman noir, véritable nature-writing, Peter Farris nous entraîne au cœur de la Géorgie rurale. Nouvel opus d'un thème auquel une nouvelle génération d'auteurs américains est tout particulièrement attachée, j'ai littéralement dévoré ce récit. Pourtant cette Amérique avec les armes, la chasse, l'omniprésence de la nature, la religion, les prédicateurs, les vétérans et leur stress post-traumatique est très loin de mon univers.

Le récit commence en douceur comme un roman initiatique, avec un jeune garçon, Jesse et son père. Suite au décès accidentel de ce dernier le récit dévie sur le roman noir et gagne en intensité. L'ado pressent alors que tout n'est pas bien clair autour de lui. Je me suis attachée au personnage du jeune Jesse dont le désarroi est palpable malgré l'aura de bienveillance que son père semble déployer au-dessus de lui.

L'alternance de chapitres entre présent et passé peut sembler un peu fouillis mais distille finement les indices nécessaires à la compréhension de ce présent. De nombreux personnages se croisent avec deux histoires bien distinctes, celle de Jesse et celle de Billy le vétéran en cavale. De nombreux morts aussi! Mais Peter Farris ne s'appesantit pas sur les meurtres, en une phrase tout est dit. L'opposition entre la nature éternelle et la noirceur des hommes est au cœur de ce roman sudiste.

J'ai aimé l'amour de la nature, l’attachement à la terre, l'héritage des connaissances transmises par le père et au milieu de toutes ces mauvaises âmes quelques belles figures.

Livre reçu dans la cadre des explorateurs du polar.
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Le diable en personne

Maya en sait trop, bien trop

Le Maire n'aurait jamais du lui en dire autant sur la corruption à grande échelle qu'il a mis en place, à elle la jeune prostituée tout juste majeure, dont la mémoire est extraordinaire

Alors Mexico un gangster qui règne sur la ville et qui est aussi le proxénète de Maya décide de la faire taire à tout jamais.

Comme toutes les victimes de Mexico, Maya va servir de repas à quelques alligators dans le sud de la Géorgie.

Mais Maya résiste à ses bourreaux et réussit à leur échapper.

Elle trouvera refuge chez Léonard, un vieil ermite qui ne connait qu'une seule loi.... la sienne

Leonard décidera de recueillir Maya et de la protéger coûte que coûte.



Un bon polar même si j'ai trouvé la fin un peu rapide.







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Les Mangeurs d'argile

Reçu dans le cadre de l'avant-dernière masse critique, Les mangeurs d'argile fait partie de ces livres sur lesquels je n'arrive pas à avoir un avis tranché.



Sur le papier, il avait tout pour me plaire: les grands espaces américains, une mort suspecte, une machination machiavélique et enfin un fils éploré qui va avoir un soutien inattendu.



À la lecture, on retrouve bel et bien tous ces éléments. Alors? pourquoi pas plus d'enthousiasme me direz-vous?

Je crois que j'ai été génée par la mise en place des différents événements et par les différents chemins que prend l'auteur pour arriver à ses fins. Trop laborieux à mon goût.

J'ai trouvé également dommage que la psychologie des personnages ne soit pas plus développée. On comprend le pourquoi ils ont fait ce qu'ils ont fait mais pas leur ressenti au moment présent.



Néanmoins, la deuxième partie du roman m'a plus embarquée ainsi que le dénouement d'où la note de 3.5.
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