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Citations de Peter Stamm (91)


Il avait épousé Astrid, ils avaient eu des enfants, ils s'étaient installés dans la maison de ses parents, qu'ils avaient peu à peu aménagée. Il avait fallu beaucoup d'énergie pour arriver à tout ça et maintenant ils habitaient dans cette maison qui commençait doucement à se délabrer, doucement mais inexorablement. Il avait lu un jour qu'un bâtiment est terminé quand il commence à tomber en ruine. C'était peut-être la même chose pour les humains.
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J'habitais maintenant dans la maison depuis un moment. J’allais mieux mais je me repliais de plus en plus sur moi-même. Je ne me souciais plus guère de mes rares amis, sortais encore plus rarement que d'habitude, m'occupais, quand j'avais du temps libre, du jardin où j'avais toujours quelque chose à faire sans que pourtant rien ne change. J'avais quarante-cinq ans, mais je m'étais accommodé du fait que la vie n’allait plus rien me proposer de nouveau. Autour de moi je voyais des hommes de mon âge s'entraîner pour le marathon, s'acheter des voitures chics ou se montrer avec de jeunes femmes, et je les trouvais pitoyables pour ne pas dire méprisables. p. 130
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Si j'ai jamais cru à quelque chose dans ma vie, c'est bien au fait que tout a une raison d'être, même si nous ne nous en rendons compte que très rarement, et que tout ce que nous faisons a son importance, même si nous ne sommes pas capables d'en soupçonner les conséquences.
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Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours douté de mes sentiments, et même dans les plus grands moments d’effervescence affective, j’ai toujours été un peu à distance de moi-même, en train de m’observer.
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Peter Stamm
Quand on habitait chaque nuit sous un autre pont, on voyait du pays, on découvrait la ville, et on avait le temps de penser à ce qui nous passait par la tête.
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J'avais espéré me lasser un jour d'Iwona et pouvoir m'en libérer, mais bien que les rapports sexuels avec elle m'aient de moins en moins intéressé et que parfois nous ne fassions que parler sans coucher ensemble, je ne parvenais pas à me libérer d'elle. Ce n'était pas le plaisir qui me liait à elle, c'était un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis mon enfance, un mélange de sécurité et de liberté. On aurait dit que le temps s'arrêtait pendant que j'étais avec elle, mais c'était justement à cause de cela que ces moments prenaient une telle importance.
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Elle avait la tête un peu baissée, peut-être était-elle en train de lire et d'évoluer dans un autre monde.
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Magdalena rentra pour le week-end et me demanda ce que j'avais fait pendant son absence. Des tas de choses, dis-je. Mais je ne lui parlai pas de ce j'avais écrit sur elle. J'avais l'impression que je l'aurais trompée avec son image, comme si la Magdalena écrite m'était plus proche que la Magdalena vivante. Je la regardais et ne la reconnaissais plus, et en même temps j'avais l'impression de la voir de façon plus réelle que jamais auparavant, une femme parfaitement étrangère. Qu'est-ce que tu as ? demanda-t-elle, le regard soucieux. Je secouai la tête et la pris dans mes bras, comme si je pouvais ainsi me rapprocher d'elle. [...] La Magdalena fictive avait recouvert la Magdalena réelle comme un masque recouvre un visage. C'était de ça que parlait le livre, des images que nous nous faisons les uns des autres, du pouvoir que ces images ont sur nous (pp. 40, 97).
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La nuit précédente, Astrid avait pris la décision d'aller voir la police, mais maintenant elle avait peur que cette démarche scelle la disparition définitive de Thomas, un acte officiel qui reste à jamais une partie de sa vie à elle.
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Aujourd'hui, au bord de la rivière, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que, dans les moments les plus heureux de ma vie, j'étais toujours seul. C'est en fait une pensée triste. Mais pourquoi ? Parce que je me suffis à moi-même ? Autrefois j'ai beaucoup lu, vivant davantage dans des mondes inventés que dans le monde réel. Maintenant je crée moi-même mon monde. (page 164)
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Mais qui fait encore attention aux textes des chansons ? Si l'on aimait et souffrait autant dans le monde que dans les chansons, il serait différent de ce qu'il est. Ce qui me préoccupe beaucoup plus, c'est une autre question. Toute ma vie, j'ai été convaincu que Franziska ne m'aimait pas, que je n'avais jamais été autre chose pour elle qu'un bon ami, peut-être même son meilleur ami pendant un certain temps et que c'était la raison pour laquelle je n'avais aucune chance de devenir son amant. Maintenant je vois tout d'un coup partout des signaux qu'elle me donnait, des possibilités qu'elle créait, des invitations à aller vers elle, à lui déclarer mon amour, à l'embrasser, à l'aimer. Avais-je été à ce point aveugle pour ne pas m'en être rendu compte à l'époque ou étais-je trop timide, ou bien ne voulais-je secrètement pas être avec elle?
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Tout ce qu'on fait n'a pas forcément une raison. Ce n'était pas le fait d'une grande décision, mais plutôt le résultat d'une succession de petites décisions, du laisser-faire, se laisser faire. (p.160)
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Je ne veux pas savoir ce que me réserve l'avenir, mais j'aime l'idée qu'il est déjà écrit, que tout ce qui m'arrive est déjà arrivé à quelqu'un, que tout cela a un rapport et un sens. Comme si ma vie était une histoire. Je crois que c'est ça que j'ai toujours aimé dans les livres. Le fait qu'ils sont irrévocables. On n'est pas du tout obligés de les lire. Il suffit de les posséder, de les prendre dans ses mains et de savoir qu'ils resteront toujours tels qu'ils sont. (p107)
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Quand nous nous séparons,
nous restons l'un à l'autre.

Markus Werner, " Zündel s'en va".
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[...] Parfois la veuve parlait aussi de son fils, un garçon très doué qui travaillait dans la finance et vivait à Londres. Elle parlait avec enthousiasme de ce qu'il faisait et de son salaire mirobolant, mais Thomas avait la vague impression qu'elle aurait quand même préféré que son fils reste au village et mène une vie plus modeste mais plus proche d'elle.

(p. 168)
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Elle m'avait demandé si j'avais aimé Sonia. Comme si on pouvait répondre aussi facilement, ai-je dit en me levant. Je me suis mis à repenser à notre mariage, aux promesses auxquelles à l'époque déjà je n'avais pas cru. J'ai hoché la tête. Je ne sais pas. Et Iwona, tu l'as aimée ? m'a demandé Antje. Il faut vraiment que j'aille me coucher, j'ai dit.
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Nous pensons tous vivre dans un seul et même monde. Et pourtant, chacun s'agite dans sa propre tanière, ne regarde ni à droite ni à gauche et ne fait que défricher sa vie en se coupant le chemin du retour avec les déblais.
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A l'orée de la forêt, la petite route se transformait en un chemin si large qu'on le distinguait bien, même dans l'obscurité. Thomas avait l'impression d'entrer dans un autre espace. Il entendit un bruit d'eau qui devenait plus fort avant de s'estomper à mesure que le chemin montait.
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"Le livre que j'avais écrit à l'époque ne racontait pas vraiment l'histoire de Magdalena et de moi. Après qu'elle m'avait encouragé à écrire sur elle, je m'étais vite aperçu que je n'y arriverais pas, que j'étais trop bloqué pour la voir et la décrire clairement. La Magdalena fictive avait recouvert la Magdalena réelle comme un masque recouvre un visage. C'était de ça que parlait le livre, des images que nous nous faisons les uns des autres, du pouvoir que ces images ont sur nous."
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Je repensais à cette citation que j'avais lue quelque part et qui disait qu'il n'y a pas plus solitaire qu'un couple d'amoureux.
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