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Citations de Philippe Brenot (267)


p.78.
Cette année à Rome, Ovide vient d'écrire L'Art d'aimer. Sawbina se redresse sur sa couche et caresse Nonus qui se retourne, étonné. Ce guide des amants est révolutionnaire car il s'adresse aussi aux femmes romaines. Chaque femme doit apprendre à se connaître pour choisir la façon qui lui convient le mieux de faire l'amour. On y découvre toutes les façons de faire l'amour, les 90 positions selon Ovide, mais surtout une vision nouvelle, égalitaire, de s'aimer : "En amour, les deux sexes sont égaux et le plaisir doit être équitablement réparti. Oui, l'amour doit être une récompense partagée et non une satisfaction égoïste. Il en doit pas non plus être un devoir."
Nonus et Sawbina font l'amour comme des amants, c'est une nouveauté pour des époux dans cette Rome impériale. Devant la crainte d'une révolte et d'une domination des hommes par les femmes romaines, Auguste condamne Ovide à un exil dont il ne reviendra jamais, malgré toutes ses suppliques. Dans cette longue histoire de la liberté en amour, on peut remarquer que chaque progrès est aussitôt suivi d'une période de répression.
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p.77.
Une femme libre, une citoyenne romaine qui se respecte, est éduquée pour ne pas avoir de plaisir. Elle est destinée à la reproduction, ce pourquoi on l'appelle "le ventre". C'est ainsi que l'ont fait des enfants qui seront de bons citoyens ! Cette "passivité" légitime de l'épouse restera un modèle pour l'Occident pendant près de 2 000 ans.
On lui oppose la prostituée qui, contrairement à l'épouse, agit et se place en position supérieure !
Certaines épouses font même des procès à leur mari qui tentent de jouir de leur corps. Ils sont accusés d'uxoriosis, de désirer le corps de leur femme et à ce titre peuvent être condamnés. Une digne mère de famille n'est pas une putain !
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p.68.
Et durant la longue guerre qui oppose Spartes à Athènes, les Athéniennes délaissées font venir de Milet, en Asie Mineure, pour se consoler, un objet très nouveau appelé "olisbos". Il a la forme d'un membre viril, il est fait de cuir et de laine comprimée. C'est le début de la contestation des femmes qui osent affronter leurs maris en prétendant ne plus dépendre d'eux, ni pour la vie ni pour l'amour. C'est Aspasie, la compagne de Périclès, le maître d'Athènes, qui mène ce premier mouvement d'émancipation féminine.
Devant ces comportements inacceptables et "anormaux", un homme comprend qu'elles sont malades d'insatisfaction sexuelle. Hippocrate fait ainsi un tableau précis de cette maladie qu'il nomme "hystérie" :
L'organe essentiel de la femme est l'utérus. S'il n'est pas assez imprégné de sperme, le sang est refoulé vers le haut, ce qui provoque oppression et nervosité. Qu'elle se marie et la maladie disparaîtra !

Quelques années après cette tentative d'émancipation féminine, un élève de Platon, le plus renommé, Aristote, réprimera cette révolte de façon très violente en affirmant, une fois pour toutes, "la supériorité naturelle" de l'homme sur la femme :
La chaleur est énergie mais la femme est plus froide que l'homme, signe de son infériorité... elle est un mâle incomplet, un être inférieur.

Son jugement misogyne fut parole d'évangile en Occident jusqu'au XVIIIe siècle !
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p.56.
CLITORIS était la très belle fille d'un Myrmidon (un homme-fourmi), dont Zeus tomba follement amoureux.
Elle était si belle, mais si petites que Zeus dut se transformer en fourmi pour lui faire l'amour.
Sa petite taille légendaire donna son nom au tout petit organe qui ouvre le sexe féminin. "Kleito" en grec signifiant "la clé", sésame de la vulve que l'on nommait alors "la porte".
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p.45.
Si la circoncision continue à être pratiquée sans dommage particulier chez les hommes, l'excision est totalement inacceptable dans la mesure où elle constitue une mutilation sexuelle de la femme avec des conséquences importantes sur sa vie génitale et sexuelle. Elle est malheureusement encore très pratiquée dans l'Afrique subsaharienne mais également au Moyen-Orient et en Indonésie. On estime qu'elle concerne aujourd'hui plus de 100 millions de femmes originaires de 28 pays.
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p.239.
Si le mal-être du couple s'installe, si la sexualité et l'intimité sont menacées, si les querelles sont fréquentes, il est toujours utile de parler avec un tiers (psychologue, sexologue, psychiatre, conseiller conjugal). En général, une situation difficile ne s'arrange jamais avec le temps.
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p.139-40.
Infantile, le clitoris !

Infantile, le clitoris ? Certainement pas ! Il en est au contraire la clé de la jouissance féminine tout au long de la vie. C'est d'ailleurs l'étymologie du mot : dans la langue latine, clitoris signifie «  la clé ». Et toutes nos connaissances récentes en matière de sexualité féminine le confirment : le clitoris est la clé de la jouissance, c'est par lui que tout commence, c'est autour de son foyer d'excitation que s'organisent la montée du plaisir et le déclenchement de l'orgasme.
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p.130-1.
Cette notion « symbolique » d'érection féminine doit d'abord rassurer les femmes quant à leur capacité érotique ; elles bandent, comme les hommes, et pas moins, mais en un temps nettement plus long qui ne doit pas être considéré comme un handicap ou une infériorité. C'est au contraire ce temps de préparation qui permet l'érotisation de la relation, c'est-à-dire la dimension humaine de l'amour. Elle doit ensuite rassurer les filles jeunes sur la physiologie du coït : lorsque cette érection est suffisante, il n'y a aucun risque de douleur, de tension ou de déchirure car le vagin se moule sur le sexe de l'homme. Mais il n'y a aucune raison d'accepter une pénétration quand on n'y est pas prête.
Cette idée simple de l'érection féminine doit enfin permettre d'éviter les mauvaises synchronisations amoureuses par méconnaissance de la physiologie. Jamais il ne viendrait à l'idée d'un homme de tenter une pénétration alors que son sexe est au repos, flacide et « ratatiné sur lui-même » ! Or c'est exactement ce que tente ce même homme lorsque, en érection, il essaie de pénétrer le vagin au repos de sa compagne. Mécaniquement ce n'est pas possible. Si le couple est très expert en amour, il y arrivera par le jeu progressif d'une excitation bien menée. Si le couple est inexpérimenté et que la partenaire ne sait pas refuser, de peur de décevoir ou de ne plus être aimée, la douleur s'installe puis la déception et le désamour. Moralité : pas d'accouplement sans érections mutuelles complètes et surtout sans acceptation totale. Une femme doit pouvoir et savoir dire non.
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p.123.
Car les rapports douloureux existent, contrairement à cette autre idée fausse soutenue par des hommes qui prétendent que les femmes sont des « menteuses », qu'ils leur donnent du plaisir et non de la douleur. Les dyspareunies sont des douleurs génitales déclenchées par le coït, dès la pénétration ou lors du rapport. Elles peuvent être un lien avec un problème gynéchologique
, mais ce n'est pas fréquent. Elles sont le plus souvent l'expression d'une tension interne d'anxiété, de refus, d'insatisfaction... Elles perturbent la relation intime sans toutefois empêcher le plaisir, dans la plupart des cas. Mais elles sont toujours un frein à l'intimité du couple, une façon inconsciente de dire non au rapport sexuel.
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p.87-8.
La jalousie se construit dans l'enfance, elle est liée à la rivalité amoureuse entre les frères et sœurs ou vis-à-vis du parent œdipien. L'enfant qui construit ses attachements a du mal à accepter la présence d'une tierce personne qui accompagne l'affection de l'autre, la compréhension et l'accompagnement des parents permettant en général d'accepter la présence d'un frère, d'une sœur ou du parent rival. Mais si cette compréhension n'est pas suffisante, l'enfant continuera à revendiquer l'exclusivité de l'affection des parents puis, une fois adulte, l'exclusivité du conjoint.
Cette attitude peut alors être insupportable aux proches dans la mesure où elle n'est pas en relation avec la situation vécue mais le fruit d'un imaginaire qui transforme la réalité. La personne devient possessive, agressive, c'est une marque de la faiblesse de sa personnalité qui se sent menacée et réagit par cette réaction de jalousie à une situation qui lui rappelle l'enfance.
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p.87.
Martine, qui avait des migraines depuis de nombreuses années, découvre avec surprise qu'elles ont totalement disparu depuis qu'elle est amoureuse de Patrick. Et Caroline a perdu en quelques semaines les dix kilos dont elle s'évertuait à se débarrasser à coups de régimes inefficaces. L' « amour coupe-faim », c'est donc vrai, mais surtout chez ceux qui avaient auparavant une surcharge pondérale, car l'amour est certainement le meilleur régulateur psychosomatique. Le malheur est que l'on observe aussi l'effet inverse : le chagrin d'amour qui fait reprendre les dix kilos perdus. La solution : faire durer l'amour !
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p.56.
Certains parents diront ainsi : « Mon fils ou ma fille ne m'a jamais posé de question sur la sexualité. » Or nous savons que tout enfant, dans sa curiosité à comprendre le monde et à comprendre le sexe, interroge ses proches et d'abord ses parents. Sa première question est souvent : « Comment fait-on les enfants ? » Puis : « Qu'est-ce qu'un zizi ? » « Pourquoi la fille n'en a pas ? » La réponse dépend de l'âge, de la sensibilité de chacun, des questions abordées spontanément par les enfants, du sexe de l'enfant ou de l'adolescent et de celui du parent qui lui répond. Si un parent à l'impression qu'un enfant ne lui a jamais rien demandé, c'est certainement que cet enfant a senti, dès sa première question, qu'il ne fallait pas parler de « ça ». De nombreux parents, gênés dans leurs rapports à la sexualité, ferment ainsi involontairement et inconsciemment la porte à toute question.
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p.55.
Ces quatre heures d'éducation sexuelle ont cependant été annulées en Conseil d'État, en août 1998, sous la plainte des associations familiales catholiques qui voyaient dans cet enseignement a minima un symbole menaçant ! Une preuve que l'éducation sexuelle peut paraître subversive.

[…] Mais si les enseignants ne sont pas tous formés à cela, les parents ne le sont pas plus, et toutes les enquêtes sur l'éducation spontanée à la sexualité montrent la profonde inhibition de certains parents, la méconnaissance de certains autres, enfin, mais de façon minoritaire, le rôle très attentif de ces derniers. Et il est certain que les enfants qui ont eu une réelle éducation à la sexualité seront certainement mieux à même de la transmettre plus tard aux leurs.
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L'amour n'est pas une notion unique pour les grecs qui distinguent :
PHILIA : l'amitié et l'estime réciproque avec quelqu'un de même sexe.
ÉROS : le désir et l'attirance sexuelle
AGAPÉ : l'amour désintéressé et inconditionnel
STORGÊ : l'amour filial et familial
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L'angoisse n'est-elle pas déjà en soi un signal d'alerte sur le chemin de la folie ?
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L'acte de création, et particulièrement celui d'écrire, servirait à colmater une brèche et, en quelque sorte, à se réparer soi-même d'une maladie créatrice dont on ne peut guérir tant elle fait partie de soi, ce dont Sartre était lui conscient, qui confesse dans Les Mots : "Ce vieux bâtiment ruineux, mon imposture, c'est aussi mon caractère : on se défait d'une névrose, on ne guérit pas de soi." Cette oeuvre qui travaille le créateur et répare sa douleur semble imposer son mode d'expression.
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"Lorsqu'un vrai génie apparaît dans le monde, avertit Jonathan Swift, vous le reconnaissez à ce signe que tous les sots sont ligués contre lui" (Le Voyage de Gulliver).
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... L'ensemble de ces éléments, tous concordants, suggère une association familiale entre créativité et troubles de l'humeur, et plutôt une meilleure créativité chez les porteurs sains de ce trait génétique, ou présentant une forme mineure qui ne gêne pas l'oeuvre par des périodes pathologiques trop intenses. Il semble encore que le charisme et la créativité côtoient fréquemment ce que nous nommons trouble bipolaire II, et qui se caractérise par une possibilité de dépression majeure alternant avec une hypomanie, c'est-à-dire un surcroît d'activité presque permanent, une activation des actes et des idées. Peut-être même existe-t-il encore des formes a minima de ce profil très particulier qui a le mérite de procurer une puissante concentration et une prodigieuse énergie à celui qui le possède.
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Lorsque je relis de nombreuses biographies ou analyses d'oeuvres, je suis frappé de constater l'unanimité à parler de volonté ou de décision consciente à propos du suicide des créateurs ou des grands hommes, alors que mon expérience clinique me ferait plutôt bannir ces deux termes du vocabulaire d'un suicidaire.
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Alfred Kraus souligne cette relation positive qui existe entre hypomanie et créativité : « Les périodes créatives s'accompagnent souvent d'une augmentation de la quantité de travail fourni, exprimant une augmentation des forces vitales et intellectuelles, souvent associée à une diminution du besoin de sommeil. » Le créateur se sent alors « comme soumis à une force étrangère... comme possédé ». Il décrit une expansion des sentiments et des perceptions pouvant aller jusqu'à l'extase et s'apparentant à la constitution hypomaniaque.
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Considéré comme précurseur de la peinture moderne cet avant-gardiste admirateur de Velàzquez et Goya fit scandale avec deux tableaux mémorables, l'un exposé au Salon des refusés (1863) l'autre présenté au Salon officiel (1865). Très proche des impressionnistes qu'il soutient dans leur positionnement esthétique ainsi que matériellement mais soucieux de ne pas rompre avec le Salon officiel, il conserve une grande indépendance à leur égard et ne participe à aucune des expositions du groupe quand bien même il devient apparenté à l'une de ses membres en 1874, date de la première exposition impressionniste. Vous avez reconnu :

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