p.130-1.
Cette notion « symbolique » d'érection féminine doit d'abord rassurer les femmes quant à leur capacité érotique ; elles bandent, comme les hommes, et pas moins, mais en un temps nettement plus long qui ne doit pas être considéré comme un handicap ou une infériorité. C'est au contraire ce temps de préparation qui permet l'érotisation de la relation, c'est-à-dire la dimension humaine de l'amour. Elle doit ensuite rassurer les filles jeunes sur la physiologie du coït : lorsque cette érection est suffisante, il n'y a aucun risque de douleur, de tension ou de déchirure car le vagin se moule sur le sexe de l'homme. Mais il n'y a aucune raison d'accepter une pénétration quand on n'y est pas prête.
Cette idée simple de l'érection féminine doit enfin permettre d'éviter les mauvaises synchronisations amoureuses par méconnaissance de la physiologie. Jamais il ne viendrait à l'idée d'un homme de tenter une pénétration alors que son sexe est au repos, flacide et « ratatiné sur lui-même » ! Or c'est exactement ce que tente ce même homme lorsque, en érection, il essaie de pénétrer le vagin au repos de sa compagne. Mécaniquement ce n'est pas possible. Si le couple est très expert en amour, il y arrivera par le jeu progressif d'une excitation bien menée. Si le couple est inexpérimenté et que la partenaire ne sait pas refuser, de peur de décevoir ou de ne plus être aimée, la douleur s'installe puis la déception et le désamour. Moralité : pas d'accouplement sans érections mutuelles complètes et surtout sans acceptation totale. Une femme doit pouvoir et savoir dire non.
p.108.
Malgré cela, la tendance à considérer la femme comme inférieure à l'homme persiste de façon insidieuse, la meilleure preuve en est, malgré la loi, l'inégalité des salaires à compétence égale.
En réalité, cette inégalité imposée par les hommes dans toutes les sociétés n'est que le reflet de l'impuissance masculine à accepter un partage du pouvoir, de crainte d'être dominé, notamment dans le seul domaine où l'homme est le sexe faible, celui de la jouissance amoureuse, le plaisir féminin étant sans limite là où l'homme doit avouer son insuffisance. C'est pour cette raison que, depuis le début de l'humanité, les hommes ont tenté d'asservir les femmes par la force, car la sexualité des femmes est hautement subversive !
p.87-8.
La jalousie se construit dans l'enfance, elle est liée à la rivalité amoureuse entre les frères et sœurs ou vis-à-vis du parent œdipien. L'enfant qui construit ses attachements a du mal à accepter la présence d'une tierce personne qui accompagne l'affection de l'autre, la compréhension et l'accompagnement des parents permettant en général d'accepter la présence d'un frère, d'une sœur ou du parent rival. Mais si cette compréhension n'est pas suffisante, l'enfant continuera à revendiquer l'exclusivité de l'affection des parents puis, une fois adulte, l'exclusivité du conjoint.
Cette attitude peut alors être insupportable aux proches dans la mesure où elle n'est pas en relation avec la situation vécue mais le fruit d'un imaginaire qui transforme la réalité. La personne devient possessive, agressive, c'est une marque de la faiblesse de sa personnalité qui se sent menacée et réagit par cette réaction de jalousie à une situation qui lui rappelle l'enfance.
p.56.
Certains parents diront ainsi : « Mon fils ou ma fille ne m'a jamais posé de question sur la sexualité. » Or nous savons que tout enfant, dans sa curiosité à comprendre le monde et à comprendre le sexe, interroge ses proches et d'abord ses parents. Sa première question est souvent : « Comment fait-on les enfants ? » Puis : « Qu'est-ce qu'un zizi ? » « Pourquoi la fille n'en a pas ? » La réponse dépend de l'âge, de la sensibilité de chacun, des questions abordées spontanément par les enfants, du sexe de l'enfant ou de l'adolescent et de celui du parent qui lui répond. Si un parent à l'impression qu'un enfant ne lui a jamais rien demandé, c'est certainement que cet enfant a senti, dès sa première question, qu'il ne fallait pas parler de « ça ». De nombreux parents, gênés dans leurs rapports à la sexualité, ferment ainsi involontairement et inconsciemment la porte à toute question.
p.55.
Ces quatre heures d'éducation sexuelle ont cependant été annulées en Conseil d'État, en août 1998, sous la plainte des associations familiales catholiques qui voyaient dans cet enseignement a minima un symbole menaçant ! Une preuve que l'éducation sexuelle peut paraître subversive.
[…] Mais si les enseignants ne sont pas tous formés à cela, les parents ne le sont pas plus, et toutes les enquêtes sur l'éducation spontanée à la sexualité montrent la profonde inhibition de certains parents, la méconnaissance de certains autres, enfin, mais de façon minoritaire, le rôle très attentif de ces derniers. Et il est certain que les enfants qui ont eu une réelle éducation à la sexualité seront certainement mieux à même de la transmettre plus tard aux leurs.
Philippe Brenot vous présente son ouvrage "Taxi-thérapie" aux éditions Serge Safran.
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