AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Philippe Delerm (1434)


Aucun écrivain censé ne peut compter sur la postérité. Mais cela n'empêche pas que le principe même de l'écriture n'ait de sens que s'il est une lutte contre le temps et notamment une façon d'apprivoiser le trop tard.
Commenter  J’apprécie          00
(...) la coquetterie comme moyen de changer la couleur des jours, de se reconnaître dans un autre personnage mystérieusement conforme et transformé.
Commenter  J’apprécie          00
Les héritiers sont là, dans les courants d’air, attendant qu’on brade à dix ou quinze euros tous les objets familiers. C’est une lente incinération, ces poussières de vie qui s’envolent une à une, estimées à leur juste prix, celui de l’envie des autres, quand elles devaient enfermer tant de choses, de gestes, de goûts et de manies.
Commenter  J’apprécie          00
Elle possède ce panache des humbles qui savent consommer leurs défaites sans aigreur.
Commenter  J’apprécie          00
(...) c’est tellement plus facile, quand le regard ne vient pas soupeser l’équilibre entre l’expression du visage et le sens des paroles. Le corps est toujours une gêne, il en dit trop. La vérité ? Peut-être, mais cette vérité peut devenir mensonge, si les paroles sont obligées de reculer d’autant.
Commenter  J’apprécie          00
C’est comme quand on lit. Au bout d’une demi-page parfois on se rend compte qu’on a perdu le fil, ou plutôt que les mots se sont mis à nous parler de tout autre chose : de nous. On reprend pied, mais c’est toujours difficile de savoir à quel endroit précis on s’est échappé vers soi-même.
Commenter  J’apprécie          00
C’est étrange, cette musique pour plaire à tout le monde, cette musique pour danser qui ne fait pas même lever les sourcils, comme si la quête avait commencé dès les premières notes, cette mélancolique musique de joie emportée par la foule.
Commenter  J’apprécie          00
La lenteur désenchantée de sa marche tire la silhouette vers l’idée du passé, d’une nostalgie informulée, d’une insatisfaction sans origine.
Commenter  J’apprécie          00
Les mains au fond des poches : quelque part entre solitude et liberté.
Commenter  J’apprécie          00
Philippe Delerm
Voilà quelques jours, c'était dimanche, et après le déjeuner les amis sont venus s'engourdir avec nous autour de la cheminée, espacer les bavardages et partager un bien-être palpable et facile, dans la pièce où j'écris ce texte aujourd'hui.
(...)
Car le feu, c'est d'abord une idée. Une certaine façon d'être ensemble, où l'on n'est pas dispensé d'inviter les atmosphères d'auberge à la Dickens, avec les passagers de la diligence transis de froid et de pluie venant se réchauffer - sans négliger le renfort d'un grog à l'eau-de-vie. Il y a aussi les images anciennes de l'école, où la sérénité de la vie domestique ne pouvait se concevoir sans l'arrière-plan d'une flambée, ni sans l'espace du cantou, où les vieux oubliaient leurs articulations meurtries. On y faisait chauffer la soupe. Car pendant des centaines d'années, le feu fut d'abord utile. Moyen de chauffage qui appelait la convergence, le rapprochement. Les zones restées froides dans les pièces l'étaient davantage, gagnaient aussi avec la nuit un pouvoir d'inquiétude, un imaginaire de secrets menaçants. Pour aller du feu de la pièce à vivre à celui de la chambre à coucher, il y avait un océan d'obscurité et de froidure à traverser, qui parlait tant à l'imaginaire des enfants. Parfois, la chambre n'était même pas chauffée, on se contentait d'un moine passé entre les draps du lit, une curieuse luge où l'on accrochait un poêlon plein de braises. Au matin, les carreaux des fenêtres se constellaient d'un délicat décor de gel.
Pour moi, venu à l'ère du baby-boom, ces images-là sont bien présentes, mais immergées dans la petite enfance, quand on allait dans la ferme des grands-parents. Tout le reste de ma vie, je n'ai connu qu'un feu de luxe. Et je crois que c'est le meilleur. Pas de nécessité. Pas d'utilité. Du feu pour le plaisir. Celui de lire seul devant les flammes, celui de partager - et même le plaisir d'installer la flambée, qui n'est pas le moins pacifiant, ni le moins délectable.
Commenter  J’apprécie          00
Demain je partirai pour un voyage exsangue d'autoroute à contre-enfance...Paris me reprendra. Je connaîtrai le bleu du soir et puis des jours étroits...
Commenter  J’apprécie          00
Mais un couteau pour quoi ? Car l'on n'est plus au temps de ce grand-père, et l'on n'est plus enfant. Un couteau virtuel, alors, et cet alibi dérisoire :
– Mais si, ça peut servir à plein de choses, en promenade, en pique-nique, même pour bricoler quand on n'a pas d'outil...
Ça ne servira pas, on le sent bien. Le plaisir n'est pas là. Plaisir absolu d'égoïsme : une belle chose inutile de bois chaud ou bien de nacre lisse, avec le signe cabalistique sur la lame qui fait les vrais initiés : une main couronnée, un parapluie, un rossignol, l'abeille sur le manche
Commenter  J’apprécie          00
Un couteau que l'on aurait trouvé merveilleux si l'on était enfant : un couteau pour l'arc et les flèches, pour façonner l'épée de bois, la garde sculptée dans l'écorce – le couteau que vos parents trouvaient trop dangereux quand vous étiez enfant.
Commenter  J’apprécie          00
Alors on parle à petits coups, et là aussi la musique des mots semble venir de l'intérieur, paisible, familière. De temps en temps, on relève la tête pour regarder l'autre, à la fin d'une phrase ; mais l'autre doit garder la tête penchée - c'est dans le code. On parle de travail, de projets, de fatigue - pas de psychologie. L'écossage des petits pois n'est pas conçu pour expliquer, mais pour suivre le cours, à léger contretemps. Il y en aurait pour cinq minutes, mais c'est bien de prolonger, d'alentir le matin, gousse à gousse, manches retroussées. On passe les mains dans les boules écossées qui remplissent le saladier. C'est doux ; toutes ces rondeurs contiguës font comme une eau vert tendre, et l'on s'étonne de ne pas avoir les mains mouillées.
Commenter  J’apprécie          00
C'est facile, d'écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s'ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes - une incision de l'ongle de l'index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d'un seul doigt. La dernière est si minuscule. Parfois, on a envie de la croquer. Ce n'est pas bon, un peu amer, mais frais comme la cuisine de onze heures, cuisine de l'eau froide, des légumes épluchés - tout près, contre l'évier, quelques carottes nues brillent sur un torchon, finissent de sécher.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai lu pour vous les chapitres suivants :
- 1 - Le mensonge de la pastèque
- 2 - Ses lèvres bougent à peine
- 3 - Danser sans savoir danser
afin que vous vous fassiez votre opinion.
Retrouvez ces trois extraits sonores de quelques minutes afin de l'acheter ou l'emprunter en connaissance de cause.
Commenter  J’apprécie          00
C'était un peu étrange, cette envie de prolonger avec des mots ce qui avait toujours été sans dire [...].
Commenter  J’apprécie          00
J'écrivais - parce qu'une musique un peu mélancolique venait sous mes mots, j'avais choisi de chanter seul des éclats de mémoire.
Commenter  J’apprécie          00
Il pousse au ralenti des nuages barbe à papa effilochés et mous.
Commenter  J’apprécie          00
Je revoyais les scènes [...], je les dessinais, les approchais avec des mots [...], je retouchais la précision d'une scène, le balancement d'un adjectif.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philippe Delerm Voir plus

Quiz Voir plus

Delerm - La Première Gorgée de bière …

Complétez le titre : Les loukoums chez ….

L'Arabe
Madame Rosières

10 questions
61 lecteurs ont répondu
Thème : La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de Philippe DelermCréer un quiz sur cet auteur

{* *}