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Citations de Philippe Delerm (1434)


On n'était pas pareillement dévoré par le temps, quand on prenait bourgeoisement l'heure au gousset.
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Aller aux mûres

C'est une balade à faire avec de vieux amis, à la fin de l'été. C'est presque la rentrée, dans quelques jours tout va recommencer ; alors c'est bon, cette dernière flânerie qui sent déjà septembre. On n'a pas eu besoin de s'inviter, de déjeuner ensemble. Juste un coup de téléphone, au début du dimanche après-midi :
– Vous viendriez cueillir des mûres ?
– C'est drôle, on allait justement vous le proposer !

On s'en revient toujours au même endroit, le long de la petite route, à l'orée du bois. Chaque année, les ronciers deviennent plus touffus, plus impénétrables. Les feuilles ont ce vert mat, profond, les tiges et les épines cette nuance lie-de-vin qui semblent les couleurs mêmes du papier vergé avec lequel on couvre livres et cahiers.

Chacun s'est muni d'une boîte en plastique où les baies ne s'écraseront pas. On commence à cueillir sans trop de frénésie, sans
trop de discipline. Deux ou trois pots de confitures suffiront, aussitôt dégustés aux petits déjeuners d'automne. Mais le meilleur plaisir est celui du sorbet. Un sorbet à la mûre consommé le soir même, une douceur glacée où dort tout le dernier soleil fourré de fraîcheur sombre.

Les mûres sont petites, noir brillant. Mais on préfère goûter en cueillant celles qui gardent encore quelques grains rouges, un goût acidulé. On a vite les mains tachées de noir. On les essuie tant bien que mal sur les herbes blondes. En lisière du bois, les fougères se font rousses, et pleuvent en crosses recourbées au-dessus des perles mauves de bruyère. On parle de tout et de rien. Les enfants se font graves, évoquent leur peur ou leur désir d'avoir tel ou tel prof. Car ce sont les enfants qui mènent la rentrée, et le sentier des mûres a le goût de l'école. La route est toute douce, à peine vallonnée : c'est une route pour causer. Entre deux averses, la lumière avivée se donne encore chaude. On a cueilli les mûres, on a cueilli l'été. Dans le petit virage aux noisetiers, on glisse vers l'automne.
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Georges Simenon est le grand écrivain des atmosphères. […]. Partout, d’Ostende à Porquerolles , Simenon dit le goût des choses et le rythme de la vie. Bien plus que pour l’analyse des caractères, il a le don pour peindre juste et vrai.
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La structure dentelée d’une idée de l’immensité.
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Réaliser un rêve d'enfant en gagnant quatre cent mille euros par mois pourrait après tout provoquer une petite euphorie plutôt galvanisante pour les supporters.

C'est grâce au collectif
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On souhaite ce qui nous inquiète, ce qui restreint notre liberté, ce qui passe trop vite et consume notre énergie.

Ceux qui n'en n'ont pas en veulent
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Construire un effacement comme on prendrait des planches, des clous, un marteau pour édifier une cabane.

Il n'a pas fait son deuil
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Pour lui, le temps n’était jamais du temps perdu. Il adorait se fondre dans le atmosphères, comme pour les enfouir en lui, en garder quelque chose, une couleur, un reflet.
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Attendre que les joies dispersées laissent la place à l'idée du bonheur, qui donne le frisson.
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Mais pourquoi les mères veulent-elles toujours que le mieux soit l'ennemi du bien?
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C'est à la fin d'une fête familiale, ou d'une réunion d'amis. Il est tard, tout autour on continue de parler fort, de rire, d'entrechoquer les verres, il peut même y avoir de la musique, rien n-y fait. Il s'est endormi sur un coin de sofa, un bras étendu en arrière, la tête renversée. Il a deux ans, trois ans.
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Tant de vies se croisent en nous, tant peuvent s'effacer.
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Des pas dans la maison volets fermés. Des livres retrouvés dans la bibliothèque du couloir _ah! ces filets d'or éteint des couvertures de l'ancienne collection verte!
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J'aime les tons lunaires des stations-relais, le café du percolateur automatique, et la fraîcheur soudaine de la nuit contre le bruit, cette magie de traverser sans voir, de voyager sur une absence.
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Mais le contradictoire Léautaud a aussi le talent de savoir appeler bonheur le goût du soir qui vient.
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Voilà. On est dehors, dans le bleu du matin ourlé de rose: un mariage de mauvais goût s'il n'y avait le froid pour tout purifier. On souffle un nuage de fumée à chaque expiration: on existe, libre et léger sur le trottoir du petit matin. Tant mieux si la boulangerie est un peu loin. Kerouac mains dans les poches, on a tout devancé: chaque pas est une fête.
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"la vie n'est rien , les rôles sont distribués d'avance. Il me reste ce rêve fou d'atteindre un jour la transparence. "
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Lequel des deux fit-il l'amour à l'autre? Il me sembla ce soir-là que les gestes naissaient ensemble, dans une fièvre alentie, tremblante et maîtrisée - comme si trop de hâte eût injurié le mystère des silences qui nous poussaient l'un vers l'autre. Les cheveux dénoués de Julia se mêlaient aux herbes longues, et lodeur de sa peau à celle des rosiers savages. C'était fragile et important. Un autre langage où rien ne pouvait plus mentir. C'est étrange comme les gestes de l'amour s'effacent dans le souvenir. Il y eut sans doute quelques maladresses, quelques ridicules, un fou rire au moment de nous rhabiller tant bien que mal, sous le vent plus fort. Mais j’ai gardé seulement ce désir plus haut que le désir de sauver un enjeu, de prendre un risque sans briser tout à fait le secret. Nous sommes restés longtemps couchés dans les herbes, le regard tourné vers les eaux du Kattegat et du Skagerak qui se croisaient dans l'ombre. Et cette fois je suis bien sûr que Julia répéta mes propres mots, tout près de mon oreille, avec une ironie tendre et légère.
Nous ne sommes pas nés seulement pour demeurer pudiques!
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Alors je me donnais la seule chance de donner un sens à toute cette errance solitaire et choyée : j’étais amoureux de Julia. C'était déjà comme un combat perdu d'avance - Julia ne serait jamais à personne, et je le savais trop.
Ma seule et bien faible chance de me faire aimer d'elle eût été de ne pas l'aimer. Mais je n'y pouvais rien. Quelques instants près d'elle suffisait à éclairer ma vie d'une flamme indécise qui lui donnait de vraies couleurs. Tout devenait plus simple ainsi. Skagen, Sundborn, Stockholm n'étaient que pour la suivre ; ma route était la sienne, et je ne me perdais pas.
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Nous faisions l’amour quelquefois.
C'était presque toujours comme la première fois, dans les dunes de Skagen : au-delà du désir physique, une tentative pour trouver entre nous un autre langage, plus vrai, plus secret, plus difficile que celui des mots. Pour le reste, nous partagions souvent nos jours, en apparence.
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