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Citations de Philippe Delerm (1418)


Jamais le début de l'automne ne m'avait semblé si doux, si proche de l'été. Dans le jardin des Batignolles, les premiers jours de classe donnaient aux jeux des enfants une avidité nouvelle. Il faisait chaud, mais le soir montait vite, dans une lumière de tisane que j'avais tout le temps de déguster.
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Un arc de triomphe en béton brut de décoffrage. Au-delà, un haut rectangle de lumière éclabousse l’avenir si proche, une rumeur encore imperceptible et dont il sait qu’elle va s’enfler, déferler dès qu’il apparaitra.
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L’épreuve reine, sans doute à cause de cet isolement de samouraï qu’il faut avant de tout donner. Le silence angoissant descend par vagues sur le stade. La plus haute des solitudes. Un présent absolu.
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Mais une ligne dans le journal donne parfois autant de plaisir, en réveillant le pouvoir d’imaginer qu’on croyait avoir abandonné avec l’enfance.
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Son bonheur est cette pause. Elle prend avec le temps cette distance infime qui donne ensuite envie d'y revenir. Elle aime qu'ils soient rassemblés, dans l'heure la plus chaude. Puis certains iront à la pêche, d'autres à la piscine. Juste un peu en retrait, elle voit toute sa vie. Il y a des rires et des silences.
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Mon statut dans la famille contribua probablement à encourager des dispositions naturelles à la paresse et à la rêvasserie. Je n'ai pas amassé un trésor de temps perdu aussi considérable que celui de Proust, mais, durant mon enfance et mon adolescence, de bonnes petites réserves enfouies dans la terre même où j'irais chercher les pépites.
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Je me rappelle avoir entendu poser la question à des voyageurs à une époque où il pouvait y avoir une vraie curiosité à cet égard, voire une sollicitude expectante. Mais aujourd'hui où les bulletins météorologiques affolent les sommets de l'audimat, où l'on détient l'ubiquité de la connaissance du beau et plus encore du mauvais temps, il est très pervers de sembler se soucier : "Et vous avez eu beau temps ?" Car vous le savez trop, j'ai eu un temps pourri. Grand bien vous fasse.
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Et puis, dans l'obséquiosité, sous le respect trop absolu se cache un peu de perversion. Auriez-vous remarqué la délicatesse de mon attention si "je ne m'étais permis" de la souligner moi-même, les yeux baissés à l'avance dans une absolution pour la faute infime que vous n'avez même pas eu le temps de ne pas commettre ?
Allons, relevez-vous, le poissonnier ou l'opticien n'ont pas pour moi vocation à se mettre à genou dans une onction extrême. Je suis un client, pas un dieu. Je vous dispense des fumées de l'encensoir et me libère effrontément de l'aveu de ma contrition.
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Alors, même si la personne qui nous demande si on a lu "Au-dessous du volcan" semble faire référence au socle de connaissances indispensables, on doit le prendre autrement. Il y a là simplement une soif nouvelle à étancher, un pur plaisir de révélation tardive -- cette proposition inespérée de découvrir des terres inconnues, cette idée retrouvée et désormais délicieuse qu'on ne sera jamais cultivé.
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C'est y vot'temps ?

Dès que l'on grimpe un peu dans l'échelle sociale, un mépris agacé s'exerce
À l'égard des considérations climatiques : < les gens ne savent pas s'aborder
Autrement qu'en parlant de ça !>
C'est vrai. Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas s'aborder du tout,
Mais c'est une autre histoire.
Page 71
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L'écriture si belle, si cruelle, qui veut que le passé soit un remords.
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Aimer, c'est avoir quelqu'un à perdre, et c'est donc avoir peur.
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Les voyageurs ne voient rien de cette métamorphose. Leur désir de partir se consume au moment même où il s'accomplit. Leur vitesse devient une lenteur floconneuse, leur progression confine à l'immobilité. Rien de plus apaisant que l'idée de ce vrombissement insupportable mué en parfait silence, que ce désir de gagner du temps marié à la volupté d'une imperceptible avancée.
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Elle prend avec le temps cette distance infime qui donne ensuite envie d'y revenir.
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Ah oui,on appelait cela de la confiance,il faudrait à présent y voir de la naïveté!Comment ai-je pu manquer à ce point de clairvoyance?Bien sûr,j'aurais dû sentir venir.Les autres sans doute le sentaient pour moi,pourquoi n'ont-ils alors rien dit?
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Cette violence est toutefois nuancée par sa forme interrogative. Elle est capable d’insoumission, mais en toute réflexion. Sans doute a-t-on abusé de sa patience. On a manifestement eu tort, car elle ne semble guère programmée pour subir. Elle ne revendique pas une envie, un désir, mais un droit. Au politique succède le juridique. On reste dans le froid. On est un peu surpris d’apprendre aussitôt après que le fond du sujet concerne le plaisir. Elle pourrait interroger de la même manière son droit à la mélancolie ou à la solitude. Mais il s’agit de plaisir, ou plutôt de se faire plaisir, avec une forme d’onanisme dans la rébellion.
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Plus souvent, le « N’oubliez pas ! » est plus condescendant encore, car il précède une précision des plus pointues que seul un spécialiste monomaniaque ou un rat de bibliothèque peut connaître. Légèrement offensant pour l’homme des médias, accusé de ne pas utiliser à bon escient une notion qu’il n’a jamais eue. Mais après un peu d’emballement, tout cela reste d’une grande courtoisie d’apparence. Nous sommes entre gens de qualité. Pour l’orateur, les gens de qualité sont ceux qui l’écoutent.
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Mais pour ce qui est de ce magazine tout aussi hebdomadaire évoquant l’intimité des célébrités les plus variées, la consommation exhibitionniste est beaucoup moins pratiquée. Rien de scandaleux pourtant dans ces reportages policés, réalisés avec l’accord manifeste des vedettes de la politique, de la télévision, du cinéma, de la chanson. Elles n’y révèlent guère que ce qu’elles ont envie de montrer : une image de leur vie le moins luxueuse, le moins scabreuse possible. C’est étonnant comme tous ces gens qui tiennent à assumer un destin de star souhaitent en même temps paraître simples, sains, normaux. Ils jouent avec leurs enfants, font leurs courses et parfois la cuisine. Ils sont comme nous.
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On est d’accord. Il n’y a rien de plus important que le temps qu’il fait. Ce pouvoir de la météo donne à nos interlocuteurs une emprise exaspérante : c’est par là qu’ils nous tiennent. Et si la nature humaine ne change guère, elle a un peu évolué sur ce chapitre. Je me rappelle avoir entendu poser la question à des voyageurs à une époque où il pouvait y avoir une vraie curiosité à cet égard, voire une sollicitude expectante.
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Philippe Delerm
C'est une heure où le temps d'arrête, et les rêves partent très loin.
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