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Critiques de Philippe Ségur (119)
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Le rêve de l'homme lucide

Le rêve de l'homme lucide est à peu près le roman que tout insomniaque a un jour rêvé d'écrire. Toutes les angoisses, les phantasmes (Mr Ségur écrit ce mot ainsi et ça tombe bien, moi également) et les problèmes qui découlent des longues nuits d'insomnies forment le point de départ de ce roman en forme de règlement de compte avec soi-même.



L'histoire ? Un homme, Simon Perse, décide d'arrêter de dormir. Les insomnies le tuent à petit feu mais les fragiles moments de sommeils sont pires que tout. Il se réveille en plus mauvais état que lorsqu'il s'endort. Alors, couteau à la main et, surtout, médicaments dans l'autre, le narrateur décide de tuer la bête. D'aller au bout du processus. De ne plus dormir. De ne plus jamais dormir.

Ce roman est le récit de cette chute improbable -ou de cette renaissance.



Tout au long de ces 400 pages, Simon Perse s'enfonce dans un rêve éveillé. Il s'"absente" dans telle vie, se réveille dans telle autre jusqu'à en perde le fil de la réalité.

Mais quelle est la réalité ? Celle de Simon Perse ou bien celle de ses personnages qu'il invente au fur et à mesure de ses pérégrinations mentales ?



Le passage le plus remarquable de ce roman, qu'on jurerait écrit par Paul Auster, est la confrontation entre Simon et une mystérieuse jeune femme sortie d'on ne sait où et qui sait tout de lui. Succube des ténèbres ? Alter ego féminin du narrateur ? de l'auteur ? Ange gardien de papier ? C'est à ce moment que le roman bascule : à une réflexion sur le sommeil et sur le sens de la vie, de ses besoins et de ses démons, s'ajoute une réflexion sur l'écriture et l'imagination. Peu à peu, attention spoiler, Simon Perse laisse la place à Philippe Ségur, le véritable "je" du roman. En cherchant les causes profondes de son malheur et de son absence de sommeil, Philippe Ségur s'interroge non plus sur lui même mais sur ses créations. Réflexion toute Paul Austerienne absolument passionnante mais qui, Dieu merci, ne sort jamais du récit.



Certaines scènes font de ce roman un chef d'oeuvre d'humour. Ce sont ces scènes de dialogues absurdes entre le narrateur et le psy. Un psy freudien qui pratique régulièrement la technique de l'attention flottante. Ces scènes de confrontation entre ce psy mutique et ce patient désemparé sont à mourir de rire, quelque soit la vision que l'on peut avoir de la psychanalyse (même si ceux qui la portent en horreur trouveront certains passages particulièrement savoureux !).



Entre l'humour absurde et cruel des séances de psy et la réflexion passionnante de l'auteur-narrateur sur le sommeil, le sens de la vie et la création littéraire, ce livre est au final un petit chef-d'oeuvre inespéré. L'auteur prend son temps certes, et d'aucuns critiqueront ses longueurs. Mais vous seriez mal avisés de passer à côté tant ce livre regorge de richesses. Et encore, je ne vous ai pas parlé du style, en tout point admirable.
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Le rêve de l'homme lucide

Le héros de ce «rêve lucide» ose affronter son destin avant de s'apercevoir qu'il va dans le mur. Satire sociale et récit initiatique, ce roman est d'une rage salutaire.
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Le rêve de l'homme lucide

On rit beaucoup avec Philippe Ségur. Peut-être pour croire que, comme lui, on n'est dupe de rien. Mais est-ce vraiment certain ?
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Le rêve de l'homme lucide

Un homme qui cesse totalement de dormir, c'est possible ça  ? Apparemment oui... En tout cas, sous la belle plume de Philippe Ségur ça l'est, et l'histoire qui en découle est plutôt agréable à lire. Belle écriture donc, raffinée, racée, poétique, et j'en passe. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié les petits poèmes et les petites réflexions écrites en vers.

L'humour dont fait preuve l'auteur est également un énorme plus pour le livre. Tantôt caustiques, tantôt loufoques (les séances dans le fauteuil du docteur Zennegger sont tout bonnement hilarantes), les situations et conversations sont un vrai régal. Philippe Ségur se sert entre autres de certains de ces passages humoristiques comme d'un moyen détourné pour dresser une critique acerbe de notre société. En observateur avisé et impitoyable, le narrateur ne se prive nullement de commenter les travers de notre culture occidentale formatée et aseptisée. Et il le fait avec brio, mêlant esprit et légèreté.

Alors, certes ce livre est drôle et bien écrit, mais quels en sont les thèmes ? Tout d'abord, le roman traite avant tout de la découverte de soi et de la quête d'identité. C'est également, comme je l'ai dit, une critique assez virulente de la société. Mais c'est aussi, et c'est là ce qui m'a le plus séduit, une très belle histoire d'amour, mêlant à la fois suspense, éléments fantastiques et sentiments très forts. Le tout agrémenté d'une bonne dose d'humour et d'une belle écriture. Que demander de plus ?

Eh bien malheureusement, la réponse à cette question n'est pas « rien ». J'ai trouvé cette histoire très lente à démarrer. Les événements ne prennent une tournure vraiment intéressante qu'après quasiment 200 pages. Alors, certes, ces pages se tournent rapidement et la lecture en est agréable, mais on s'impatiente tout de même à la longue.

Un autre élément qui ne m'a pas convaincu n'est autre que l'aspect philosophique qu'implique la quête d'identité. J'ai trouvé dans ce roman plus de passages sociologico-philosophiques qu'il ne m'en faut. C'était long, parfois un peu répétitif, et pas toujours folichon. Bref, pas ma tasse de thé.

Pour finir, la fin m'a laissé quelque peu dubitatif. Je l'ai trouvé un peu trop confuse (ce qui est manifestement voulu) et je ne suis pas du tout sûr d'en avoir compris tous les tenants et aboutissants. C'est un peu dommage et surtout terriblement frustrant ! Néanmoins, même si elle m'a un peu déçu, la fin a, à mes yeux (d'idiot, peut-être, vu que je ne l'ai pas tout à fait comprise) le mérite de ne pas tomber dans la facilité.

Au final, je ressors cependant mitigé de cette lecture. J'ai l'impression d'avoir mis un peu trop d'espoir dans les premières pages, de m'être trop accroché à l'aspect moins spirituel du livre et de rester quelque peu sur ma faim. Cette lecture annonçait de belles promesses une fois les bases jetées. Malgré la relative lenteur de l'action, le récit était très agréable à découvrir grâce surtout aux nombreuses touches d'humour. Malheureusement, ces prémisses enthousiasmantes ne se sont pas montrées à la hauteur de mes espérances. Mais comme le dit Simon Perse : « Personne n'a compris mes livres ». Peut-être suis-je de ceux qui sont passés à côté de quelque chose dans ce Rêve de l'homme lucide qui reste, quoi qu'il en soit, un excellent livre.

J'ai découvert ce livre grâce à l'opération masse critique et une fois de plus je ne peux que me féliciter d'avoir participé. Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel.







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Le rêve de l'homme lucide

J'aime l'analogie entre la littérature et la cuisine, et ici, c'est tout à fait justifié. L'auteur a les bon ingrédients, des thèmes porteurs : l'angoisse de la mort, la place de l'homme dans la société moderne, l'amour. Il suit la recette à la lettre : Les descriptions s'enchainent aux scènes d'action, elles-mêmes suivies des réflexions intimes du narrateur, le tout parsemé d'un peu de poésie, de quelques mots de vocabulaire raffinés. Le plat est réussi, il se savoure avec plaisir. MAIS, Philippe Ségur n'est pas Paul Bocuse...
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Le rêve de l'homme lucide

Un livre prenant et agréablement écrit. Nous sommes entre la réalité et la fiction, un peu perdu par moments, à chercher qui est l'auteur, le narrateur... Mais cette perdition est plaisante, elle porte à la réflexion, à la philosophie.

Simon PERSE, cet homme amoureux qui possède un secret que lui-même ne connait pas, va nous emmener au plus profond de notre psyché et nous proposer un voyage... Sans retour ?
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Le rêve de l'homme lucide

Simon Perse est un écrivain insomniaque ayant renoncé à lutter contre ses problèmes de sommeil. Bien au contraire, il s’administre la prise de petites pilules visant à le maintenir éveillé et ce dans un but très simple : se passer purement et simplement de sommeil. Le protagoniste de ce roman est un personnage solitaire qui a choisi de s’inscrire dans une certaine marginalité. En père de famille divorcé, il ne regrette en rien son ancienne de vie de famille qu’il ne manque pas de qualifier d’ennuyeuse. Avec ce nouveau roman, Philippe Ségur met une fois de plus en exergue un personnage entrant en rupture avec le monde qui l’entoure (comme cela pouvait être le cas dans Vacance au pays perdu). Simon est en effet en prise avec un monde qu’il peine à accepter et si ses confrontations avec son psy je-m’en-foutiste et ses deux enfants (notamment sa fille de douze ans à la maturité terrifiante) savent le lui rappeler, son expérience d’homme sans sommeil va le mener à arpenter des sentiers de la connaissance de soi qu’il n’avait encore jamais soupçonné. Cette expérience insomniaque doublée d’une automédication des moins conseillée causent à ce protagoniste de sérieux maux de tête, mais peut-être n’est-ce qu’anecdotique comparé aux visions auxquelles il est confronté. Car Simon, à travers sa journée sans fin se voit happé dans d’autres peaux que la sienne, à d’autres époques qu’à cette ère de surconsommation à laquelle il appartient. Projeté ainsi dans d’autres espaces-temps puis ramené à son époque de façon totalement anarchique, Simon en viendra logiquement à être déboussolé et à douter de son identité.



Impossible, à la lecture de cet ouvrage, de ne pas songer au Vagabond des étoiles de Jacques London, roman audacieux dans lequel un homme incarcéré usait de la méditation pour revivre ses vies antérieures. Cependant, Le rêve de l’homme lucide se place dans un registre tout autre où humour et satire de la société font bon ménage, le tout mené de main de maître par la plume exquise de Philippe Ségur.
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Le rêve de l'homme lucide

Totalement survolté, le nouveau livre plonge peu à peu le lecteur dans un univers schizophrénique.
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Le rêve de l'homme lucide

Le rêve de l’homme lucide existe-t-il vraiment ou l’ai-je rêvé ? Il me semble qu’à l’heure où j’écris ces mots il est 23 h et je viens d’achever ma lecture du dernier roman de Philippe Ségur. Je crois qu’une bonne nuit d’insomnie m’attend pendant laquelle je vais pouvoir réfléchir à si j’ai réellement lu ce livre ou si j’ai simplement rêvé ma lecture. Pourtant, il est bien là, à côté de moi, ce livre à la couverture étrange où un homme bras croisés et sans tête semble attendre que je lui donne la réponse.

C’est en ayant aussi perdu ma tête ou, du moins, est-elle encore embrumée, prise dans un tourbillon fou, une histoire à dormir debout (et l’expression est adéquate) que je vais donc tenter de vous exprimer les raisons de mon enthousiasme suite à cette fabuleuse découverte.



Jusqu’ici, seul Paul Auster était parvenu à me faire un tel effet. Eh bien maintenant, il y a Philippe Ségur. J’ai retrouvé dans ce roman cet univers décalé qui fait perdre tous ses repères au lecteur. Le personnage principal, Simon Perse, est écrivain. Il travaille à l’écriture de son nouveau roman : Le rêve de l’homme lucide. Vous l’avez compris, nous voilà avec un roman dans le roman dont on ne sait plus lequel est la réalité. Philippe Ségur parvient avec talent à surprendre son lecteur. Les hallucinations de Simon sont-elles réelles ? Car une fois celles-ci évaporées, Simon réalise qu’il a continué de se comporter normalement tout en étant ailleurs.



Simon a cessé de dormir car il recherchait la lucidité. A travers les raisons qui le poussent dans cette quête, Philippe Ségur se livre à une critique de notre société actuelle, société qui ne fabrique que des êtres humains robotisés programmés à vivre d’une certaine façon, à penser d’une certaine façon.

Qui est en train de dormir ? Ne sont-ce pas tous ces gens qui semblent suivre un chemin tout tracé sans jamais se poser de questions sur ce qu’ils sont vraiment ?

Toutes ces interrogations conduisent Simon sur le divan du Dr Zennegger nous offrant des scènes hilarantes. J’étais pliée de rire !

Humour, réflexion, rêve, suspense autant d’ingrédients qui font pour moi de ce roman une réussite totale. J’ai dévoré, englouti ses pages à une vitesse folle, avide de comprendre, de savoir ce qui allait se passer.

De plus, la plume de l’auteur est d’une fluidité délicieuse, le récit à la première personne, le langage utilisé rendent le récit extrêmement vivant au point de le rendre réel. On est à fond dedans et on n’en décroche pas.



Je conseille vivement ce bijou de littérature à tous ceux qui aiment rire, s’interroger et être surpris. Quant à moi, je vais me jeter sur les précédents romans de Philippe Ségur.

Je remercie infiniment Babelio et les Editions Buchet-Chastel pour m’avoir permis de passer ce magnifique moment de lecture et de m’avoir fait découvrir cet auteur de grand talent qu’est Philippe Ségur.

- Vous dites que vous remerciez Babelio et les Editions Buchet-Chastel …

- Non, je ne le dis pas, je les remercie.

- Vous dites que vous les remerciez.

- Non, je les remercie.

- D’accord.



;-)


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Métaphysique du chien

Extrait : Le nouveau lecteur que je suis (celui qui prend le temps d’écrire son avis sur ce qu’il vient de lire) est en pleine phase de relecture de romans. Particulièrement ceux m’ayant laissé le souvenir d’une émotion ou quoi que ce soit justifiant de m’y replonger.



Pour Métaphysique du chien de Philippe Ségur, je ne me rappelais pas grand chose et c’est un apriori positif sur l’auteur et un titre induisant une plaisante originalité qui m’a redonné envie d’ouvrir ce livre à nouveau.



Métaphysique du chien est le premier roman de Philippe Ségur, Prix Renaudot des lycéens 2002 et Prix France 3, culture et dépendances 2002 (c’est sur la 4ème de couverture). Et de premier roman, il en a , selon moi, les avantages et les défauts (défauts partagés avec une lecture pas assez assidu).



Les avantages indéniables d’un premier roman qui se respecte et de celui là en particulier, c’est une liberté plus franche prise avec son sujet. Dans un premier roman, on ne se pose pas encore la question de ce qui plaira ou non à son lectorat. Alors un homme qui quitte tout pour suivre un chien errant et profiter de son enseignement pour enfin finir par le manger, c’est le style de liberté dont je parle. Pour m’être essayer à l’écriture d’un premier roman, j’ai l’impression de ne pas avoir été assez loin dans ma liberté justement.



Et cette audace d’un premier roman, lorsque le style est agréable comme c’est le cas avec Philippe Ségur, permet à un lecteur ouvert et curieux de ce que lui propose l’auteur de se plonger dans des émotions moins convenues, moins attendues.
Lien : http://livrepoche.fr/metaphy..
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Métaphysique du chien

Agréable et surprenant
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Métaphysique du chien

Il a y deux degrés pour appréhender cette lecture. D'abord se laisser aller au rythme des phrases, profiter de cette prose accomplie et si amusante, aimer ou haïr les animaux. Apprécier ou détester les personnages. C'est le plus simple et le plus plaisant.

Et puis il y a le second degré et toutes les réflexions et les gênes qu'il occasionne. Peut-on réèllement se passer de tout notre confort matériel ? vivre en compensant simplement nos besoins physiologiques ? est-ce la seule façon d'échapper "aux lois du troupeau" ? Peut-on vraiment se démarquer ? C'est vrai que ce sujet est le plus épineux et qu'on préfèrerait ne pas s'appesantir dessus, mais n'est-ce pas la seule et véritable raison d'être de ce bouquin ?

Formidable.
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Métaphysique du chien

Quel excellent roman !

Chaque nouvelle page offre un rebondissement !

La situation initiale de ce roman est très originale : Paul, jeune étudiant promis à un bel avenir , quitte tout pour vivre dans l’ombre d’un chien errant : Knult.

Puis, l’originalité se poursuit tout au long du roman où le lecteur est promené de surprise en surprise.

On quitte la destinée de Paul ( devenu S.D.F. , miné par le chagrin de l’absence -Knult est mort-) pour faire la connaissance d’autres personnages qui ont tous un point commun: l’amour ou la haine des chiens.

Au milieu du roman, je me suis sentie un peu perdue , et ce pendant une cinquantaine de pages ; puis, au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture, cette “traversée du désert” s’est estompée; en effet, un réseau de liens se construit et apparaît entre ces autres personnages : un boucher, une vétérinaire, une brute en survêtement, un prêtre, une vieille dame, une propriétaire, un voleur de chiens. Le fantôme de Knult semble planer sur eux et guider leurs actes.



Outre son originalité , son ton oscillant entre humour décalé et tristes réflexions métaphysiques, ce roman est très bien écrit, avec un vocabulaire très riche et recherché. Bref, de la vraie littérature !



La seule chose que je n’ai pas aimée dans ce roman est sa fin : je l’ai trouvée trop “abrupte”, avec un Paul qui retourne de façon trop conventionnelle à sa vie antérieure , ayant renoncé à tous les idéaux que lui avait “enseigné“ son chien Knult..

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Métaphysique du chien

Un roman curieux, tragi-comique, à l'écriture fluide, poétique parfois presque lyrique, mais qui me laisse un arrière-goût morose...



Le roman commençait très mal pour moi, puisque je participe au challenge de Sharon Animaux du monde en raison de ma passion pour les animaux. Or, Paul, le narrateur du prologue, nous apprend qu'il a méticuleusement dépecé son chien pour le manger. Malgré les détails peu ragoûtants, j'ai poursuivi ma lecture et j'ai compris quelques pages plus loin, que Paul mange son chien par amour, pour s'imprégner de lui et de son « enseignement » (oui oui, on parle bien du chien !). J'ai donc pu poursuivre ma lecture plus sereinement ! Par la suite, c'est un narrateur omniscient qui nous présente des tranches de vie du quartier : l'histoire du chien Knult, le fameux chien cuisiné dans le prologue, puis Paul, l'étudiant qui a décidé de renoncer à la vie matérielle et conformiste pour une vie plus que frugale, en communion avec le chien : « Moi, le vagabond, le Robinson sans île, le déjà-moribond, j'éructe et j'exulte dans ma rage. Je vous en veux à tous. Je suis un moine ivre, un tabernacle ouvert, une statue sans tête. Je suis l'église vide à l'autel fracassé, le temple désaffecté au pavillon en deuil. Ma vie est mon cercueil. Il est parti mon Knult, mon seigneur et mon maître, mon Christ décomposé. Il est parti ce matin aux premières rosées. »



L'inspecteur Moskato quant à lui, sombre dans la mélancolie suite à la disparition de son caniche : « Il se rendait compte que cette bestiole minuscule, ce truc infinitésimal et geignard, avec ses petits riens, ses couinements, son appétit de goinfre, sa quête obsessionnelle de son os en plastique, avait pris dans sa vie une place considérable. » tandis qu'Ange Fraboli s'échine justement à enlever chiens et chats pour les revendre à des laboratoires. Au centre de ces allées et venues, quelques figures récurrentes : madame Estrouffigue qui semble posséder tout le quartier et poursuit ses locataires de son implacable sollicitude, le boucher Luciano et Véro, la vétérinaire, amoureuse de Paul.



C'est finalement un beau roman qui fait la part belle à la gent animalière, non sans ironie parfois, et n'est pas dénué de comique (Ange Fraboli est ridicule par exemple lorsqu'il se prend pour un séducteur ou encore lorsqu'il est à moitié assommé par une grand-mère qui veut lui reprendre son chien) mais qui ne m'a pas totalement convaincue...



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Métaphysique du chien

Impression mitigée. Je n'ai pas compris où cherchait à me mener l'auteur. Je l'ai terminé il y a moins d'une semaine et je n'arrive plus à me souvenir de la fin.



Le rythme du livre est particulier. Très lent, très 'métaphysique' au début au point de devoir relire certains passages. Et puis tout d'un coup on bascule dans de l'ordinaire presque trop léger. Les péripéties sont presque absurdes, les personnages presque comiques.



Je n'aurais presque pas dû lire ce livre vu qu'au départ c'est Mon chien stupide de John Fante que je pensais acheter mais j'avais oublié le titre ; ils ont la même couverture !
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Métaphysique du chien

Une très belle découverte!
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Métaphysique du chien

Bof.

Un style beaucoup trop inégal d'un bout à l'autre du roman. Des personnages trop caricaturaux, manquant souvent de consistance. Des incohérences ou énormités ou raccourcis qui rendent le scénario trop bancal ou loufoque pour être crédible. Un fond philosophique tantôt trop dilué, tantôt trop édulcoré, donc jamais réellement appréciable. Une fin qui laisse sur sa faim.

Mouais, donc. Un gros bof. De bonnes idées desservies par une mauvaise forme, je dirais.
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Poétique de l'égorgeur

J'ai fait confiance à Eric (je vais lire ton roman Eric patience !) pour découvrir Phillipe Ségur et sa "poétique de l'égorgeur". Ce que j'aime bien avec ce livre, c'est que l'on perd ses repères habituels : un peu de roman classique style aventure, un peu de fantastique voire un peu de polar et une touche d'analyse.

Philippe Ségur possède l'art de bien camper ses personnages. Ainsi toutes les facettes du personnage central Nid nous parviennent au gré de ses aventures pour le moins burlesques. A peine nous sommes nous fait une image qu'une autre vient la remplacer ou l'étayer.

la suite...
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Poétique de l'égorgeur

Ce roman original et d’une lecture très facile, alterne les chapitres décrivant avec un humour assez satirique la vie quotidienne d’un universitaire toulousain et ceux consacrés à une saga nordique échevelée et parodique, centrée autour de la figure aussi mythique que mystérieuse de l’égorgeur Yagudin. Peu à peu la vie du héros, qui raconte cette saga à ses fillettes au moment du coucher, va basculer dans l’étrange et le drame, entraînant une succession ininterrompue et débridée de péripéties et de rebondissements délirants. La chute étonnante donnera une autre dimension au récit.

Un roman très amusant et agréable à lire et qui peut donner à connaître une sorte de délire schizophrénique vu de l’intérieur, même si la plupart des lecteurs ne le percevront pas et ne retiendront que le caractère drolatique, mouvementé et habilement construit de l’intrigue, servie par une écriture de très bonne tenue.

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Poétique de l'égorgeur



Enfin un roman où le lecteur ne s’ennuie pas une seconde , dans lequel on devine une véritable construction littéraire ( la fin est impossible à deviner et reprend point par point tous les éléments de la situation initiale) et dans lequel on admire l‘imagination de l‘auteur!

Bien loin de tous ces romans aussi vite lus qu’oubliés, écrits sans style ni soin , ici, Philippe Ségur renouvelle l’exploit de Métaphysique du chien en nous livrant un vrai roman plein de rebondissements, avec un vrai héros

( Nid Dugay, professeur à la faculté de Droit, marié, deux enfants, s’ennuyant un peu dans sa petite vie sans surprise ) qui, au début , ressemble à Monsieur Tout le Monde mais qui, progressivement se transforme en ... mais je ne vous le dirai pas ! Il faut lire absolument ce troisième roman de Philippe Ségur qui mêle vraisemblance et fantastique, amour et tromperie, normalité et maladie mentale. L’auteur nous promène dans les rues de Toulouse, mais aussi d’Oslo, en 2001, avant et après les attentats du 11 Septembre et de l’explosion de l’usine A.Z.F.

Ce roman est à la fois léger ( oui, ce n’est qu’une histoire !!!) et grave

( la chute est assez terrible; d’autre part, Philippe Ségur nous assène quelques vérités philosophiques disséminées ici et là au fil des pages puisque son héros s’interroge constamment sur le sens de la vie contemporaine ), drôle ( quelques regards à la manière de David Lodge portés sur les Universitaires) et pathétique ( encore une fois, les dernières pages sont terribles pour le héros), tendre ( l’amour du papa pour ses deux filles) et cruel ( l’impitoyable Yagudin égorge tout le monde !)...



Bref, un chef d’oeuvre que vous lirez d’une traite, sans le lâcher !

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