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Critiques de Philippe Vasset (87)
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A cappella

Comme c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en essayant d’écrire des chansons que le narrateur croit parvenir à ses fins. S’entremêlent alors au fil des pages ses brouillons avortés et le récit du cheminement de pensée qui conduit à ces divers essais. Au fil des pages s’égrène une réflexion à la fois sur l’écriture et ses différents avatars (la chanson, le rap…) mais aussi sur la voix, l’oralité (avec la mention attendue du gueuloir flaubertien). On aime quand le narrateur ponctue son texte de morceaux qu’il écoute, qu’il aime ou qui le frappent au fil de ses pérégrinations (on aimera d’autant plus si on partage ses goûts musicaux, de Daho à Christophe en passant par Bertrand Burgalat). Il y a un côté décousu dans le texte qui n’est pas sans charme, tenant de la rhapsodie ou de l’impromptu, de l’association d’idées pas forcément préméditée. Au fil des pages, le côté universel de la réflexion artistique, plus proche peut-être d’ailleurs du travail de l’artisan remettant sans cesse l’ouvrage sur le métier que de l’image de l’artiste inspiré, se mâtine d’éléments ancrant le texte dans une expérience collective contemporaine. Il y a d’abord en ouverture l’incendie de Notre-Dame, marqueur temporel qui produit sur le narrateur l’impulsion d’un premier essai de couplets. Puis sa description de ses trajets en transports parisiens, du défilement du paysage à la voix indiquant l’approche des stations. Vers le milieu du livre, s’invite un imprévu : le confinement.



Paradoxalement, c’est lors de ce moment d’enfermement obligatoire que l’auteur fait ressortir son goût pour la vadrouille des villes. Bravant les interdictions de sortie, son narrateur se lance dans des expéditions pédestres à travers la capitale où, sa quête lui montant à la tête, il se met à psalmodier voire entonner à tue-tête des chansons dans la ville déserte. Il y a là une forme de poésie toute contemporaine assez réjouissante à la lecture, qui donnerait volontiers l’envie, d’une façon ou d’une autre, de se laisser porter par sa voix.



Plus sur le blog :
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A cappella

Fabuleuse et rocambolesque déclaration à la chanteuse aimée, au langage poétique qui se dérobe et à la voix, toujours unique.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/07/25/note-de-lecture-a-cappella-philippe-vasset/



Amoureux d’une chanteuse, quoi de plus naturel pour un écrivain que de vouloir lui écrire… une chanson ? « A cappella », dixième roman de Philippe Vasset, publié chez Flammarion en janvier 2023, tente le récit de ce pari infiniment plus risqué qu’il n’y paraît, sur le mode de la confidence autobiographique aussi joueuse que songeuse déjà expérimenté avec grand brio par l’auteur dans son « Une vie en l’air » de 2018.



Feignant ostensiblement de naviguer autour du débat « poésie et chanson » qui agita le monde international des lettres (davantage que le vrai-faux marronnier qu’il peut constituer d’ordinaire) lorsque Bob Dylan se vit décerner le prix Nobel de littérature en 2016, Philippe Vasset ressuscite pour nous la dérive psycho-géographique qui hantait « Un livre blanc » (2007) ou « La conjuration » (2013), sous une tout autre forme, désormais encore plus poétique et immatérielle. Le terrain de jeu amoureux est pleinement celui de l’écriture, qui tient ici une place sans doute encore plus centrale, au-delà du paradoxe, que dans « Exemplaire de démonstration » (2003), en un fabuleux retour à la source.



Derrière sa légèreté virevoltante, « A cappella » travaille en profondeur les lignes de force d’un David Toop (à propos d’art sonore même) comme d’un Peter Szendy (à propos d’écoute et d’espionnage), d’une Sandra Moussempès (à propos de voix fantômes) comme d’un Youssoupha (à propos de rap et de Kongo) – ce qui n’est en définitive pas si surprenant pour un auteur qui est aussi journaliste spécialiste de renseignement et d’Afrique. Voix, son et tessiture se retrouvent les jouets d’une nasse lexicale encouragée par Olivier Cadiot et Pierre Alferi, tandis qu’une dream machine géante évoquerait le Thomas Lanfranchi de « une guêpe dans le k-way » et que certaines échappées sur rame lorgneraient du côté d’Anne Savelli et de son « Fenêtres ». Pour un écrivain aussi naturellement féru d’enquête et de mystère, ce chant d’amour en forme d’interrogation décisive sur l’écriture est bien le plus bel hommage qui soit à l’énigme même de la poésie.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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A cappella

Sac plastique en main, au travers duquel on identifie la forme plate et carrée de pochettes de vinyles, Philippe Vasset arrive pour notre rendez-vous autour d’A cappella, un récit dans lequel il s’intéresse aux rapports entre chant et littérature.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Armes de déstabilisation massive

Un utile contrepoint aux couinements des belles âmes de la presse bobo s'extasiant devant les lanceurs d'alertes...
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Bandes alternées

Secouer doucement les barreaux cotonneux de l’entre-soi esthétisant contemporain.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/04/02/note-de-lecture-bandes-alternees-philippe-vasset/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Carte muette

Diabolique tentative poétique de cartographie du Réseau, par les armoires électriques et les relations électroniques.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/02/17/note-de-lecture-carte-muette-philippe-vasset/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Conversations secrètes

J'avais écouté le podcast de radio France, à l'été 2019, je me suis régalée à la lecture de ce récit où Pierre Gastineau et Philippe Vasseur nous racontent, comme de l'intérieur, les spécificités et moments de gloire des principaux services secrets. 



De l'aristocratie britannique où le Premier Ministre est régulièrement informé des affaires en cours, aux multiples services secrets américains qui ont nécessité la mise en place d'un organe de reporting regroupant leurs avis, en passant par la Russie (où le FSB actuel n'a rien à envier à ses prédécesseurs), à la Chine (où tout voyageur hors des frontières est un espion potentiel !), à l'Allemagne qui n'a toujours pas fini d'expier ses errements nazis puis son passé divisé et les abus de l'est), à l'Algérie (qui vit encore aujourd'hui dans l'ombre de la guerre d'indépendance), et pour finir la France, ses barbouzes, ses opérations foireuses et son Bureau des Légendes. 



J'ai apprécié que chaque chapitre s'achève avec des suggestions de livres et de films, et j'ai déjà glissé dans ma liseuses deux ouvrages du John Le Carré russe : Julian Semenov. 



A suivre, donc ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Conversations secrètes

Ce livre fait suite à une série d'émissions diffusées sur France Culture. Sur la base notamment d'entretiens avec d'anciens responsables de services secrets, les auteurs décrivent le fonctionnement des services de renseignement aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Russie, en Allemagne, en Chine, en Israël, en Algérie et en France.

L'ouvrage met surtout l'accent sur les relations entre les services et le pouvoir politique et sur le poids de ces services dans l'exercice du pouvoir. On n'y trouvera pas de révélation fracassante mais une mise en lumière intéressante des différences culturelles entre les pays. D'un côté, les pays où la communauté du renseignement occupe une place prédominante ou au minimum très importante (Russie, Chine, Algérie) et de l'autre les pays où les services ont moins de pouvoir (France, Allemagne). Pour chaque pays, une carte permet de synthétiser les priorités stratégiques en matière de renseignement.
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Conversations secrètes

Une approche originale du renseignement contemporain, à partir d’entretiens avec des praticiens, centrée sur le rapport au politique sans négliger les représentations culturelles.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/12/09/note-de-lecture-conversations-secretes-le-monde-des-espions-pierre-gastineau-philippe-vasset/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Exemplaire de démonstration

Si vous aviez encore des doutes sur le fait que le récit, au sens large (roman, film, télé, journaux, magazines, documentaires, jeux vidéos etc.) est devenu un bien de consommation de masse, cet Exemplaire de démonstration saura vous en convaincre.

ScriptGenerator est un logiciel conçu pour vous aider à optimiser la production de biens culturels en réduisant les coûts. Grâce à sa base de données, il vous fournit de manière automatisée la matière première dont vous avez besoin, en vous débarrassant de cet intermédiaire encombrant qu'est "l'auteur". De la trame du récit aux personnages, de la campagne marketing à la gestion des droits, tout est optimisé grâce à ScriptGenerator pour améliorer vos chances de placer votre produit sur le marché international de la façon la plus compétitive, puis de le décliner sous forme de produits dérivés.

Évidemment une telle entreprise n'est possible que si elle fait l'objet d'un secret absolu. Et pourtant... s'il était possible de remonter la filière, jusqu'aux sources de cette effrayante entreprise de normalisation de la pensée par le capitalisme ?

Un petit roman à la fois savoureux et glaçant, qui atteint parfaitement son objectif : faire réfléchir le lecteur à la place de l'imagination et de la création dans la société de consommation.
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Exemplaire de démonstration

Le narrateur est ingénieur dans l’industrie minière en Afrique, domaine où les employés sont rarement d’une moralité irréprochable et dans lequel les disparitions soudaines, voulues ou forcées, sont fréquentes.



En fouillant les affaires de son prédécesseur, victime de cette épidémie de fuite, notre homme découvre une drôle de brochure : un programme informatique, capable de générer des récits, des scénarios de films, séries ou jeux vidéos à la demande. Pour ses concepteurs, le problème est simple : tout a déjà été écrit, les auteurs de génie ont déjà fait le tour de tout ce qui pourrait passionner les hommes. Il ne reste plus qu’à rationaliser cette entreprise en se débarrassant des « artistes » trop instables pour produire des récits s’adaptant parfaitement à la mode du moment.



Le narrateur, abasourdi par une telle découverte, se lance alors à la recherche de cette fameuse entreprise et de son produit miracle dans tous les milieux d’affaire des quatre coins de la planète.







Il me reste tout de même une réflexion assez cynique sur la culture vue comme un bien de consommation comme un autre, avec ses thèmes vendeurs recyclés et répétés jusqu’à plus soif. Avec les annonces enthousiastes des progrès réalisés en intelligence artificielle ces dernières années, nul doute qu’un tel programme intéresse aujourd'hui déjà beaucoup d’éditeurs !
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Exemplaire de démonstration

Le narrateur est géographe-géologue travaillant en pleine jungle africaine pour une multinationale minière. Fouillant dans des monticules de terres rouges, poussières de la mine retombées par les pluies, il découvre quelques pages d'un document de présentation d'un nouveau logiciel permettant de créer à volonté des récits. Intrigué et convaincu des énormes opportunités de cette découverte, il décide de se mettre à la recherche de l'homme à qui appartenait ce document. S'engage alors un roman d'espionnage, thriller scientifico-politico-économique. Le narrateur va parcourir le monde en passant par toutes les zones du globe où la finance spécule sur les matières premières, sur les biens. Au fil de l'histoire, le narrateur trouve des pages complémentaires du document et l'on découvre petit à petit l'ambition des inventeurs de ce logiciel de création de récit.



Le roman est structuré par une alternance de court chapitre dans lesquels le narrateur nous raconte son enquête et des chapitres présentant les pages de présentation du logiciel de création de récit.



Ce court roman permet à l'auteur de décrire et dénoncer, par petites touches précises, les conséquences de la spéculation par la finance sur tout ce qui peut être marchander, échanger, les matières premières mais également les biens manufacturés et culturels.



En parallèle, l'auteur par cette idée d'un logiciel de création de récit pouvant être adapté à tous biens culturels, nous livre une réflexion sur la création, la consommation et la mercantilisation de la culture.



Enfin, l'auteur crée un texte auto-référent puisque la partie romancée qui raconte la découverte du logicilel n'est qu'un exemple de création littéraire par le logiciel : d'où le titre du roman "exemplaire de démonstration". Cette dernière astuce a finit par fortement me pertuber dans ma lecture et l'appréciation notamment du style des parties romancées. En effet, le style est très imagé et au fur et à mesure des chapitres il devient parfois assez ampoulé, excessif et on ne sait plus si c'est le style de l'auteur ou si cet exès est voulu pour quelque part dénoncer en creux ce que peut devenir un style créé par une machine (voir les différentes citations présentées).



Un roman extrêmement intelligent, dense, captivant et qui en 138 pages propose beaucoup de réflexion sur notre monde et notre société de consommation.
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Exemplaire de démonstration

Roman puissant, enjoué et glaçant, sur la mort industriellement inéluctable de la création.



Publié en 2003, le premier roman de Philippe Vasset, à l'époque connu uniquement au sein de l'univers feutré des journalistes spécialisés en intelligence économique, frappait d'emblée par sa cohérence minutieuse, son ambition fondamentale fort habilement enveloppée dans une belle apparence de dilettantisme, et sa qualité d'écriture légèrement vertigineuse.



Preuve présentée en abyme, indiquée clairement dès le titre, cet "Exemplaire de démonstration" est le roman d'une quête archétypale, mettant en scène un "héros", ingénieur spécialisé dans l'industrie minière et l'Afrique, apprenant par hasard l'existence d'un sublime McGuffin ("objet de la quête"), le ScriptGenerator©®™, produit absolument secret destiné à industrialiser définitivement les activités de création, en s'affranchissant du caractère financièrement bien peu productif des "artistes", et des "péripéties" nombreuses, même si elles sont condensées avec subtilité en 140 pages, des trafics incessants d'un port africain aux officines de trading londoniennes, des diamantaires d'Anvers aux halls zenifiés des hôtels montagnards suisses.



Évoquant déjà avec bonheur des développements littéraires ultérieurs, que ce soient les arcanes lucides et glacés du Hugues Jallon de "La base" (2004) ou du "Début de quelque chose" (2011), l'élégante et rude vérité au sein des clichés mondialisés du Paolo Bacigalupi de "La fille automate" (2009), ou encore le calme sibyllin de ceux qui vont gagner quoiqu'il arrive du NIck Barlay de "La femme d'un homme qui" (2011), impressionnant de maîtrise logicielle de bout en bout, Philippe Vasset déroule avec brio et intelligence son terrifiant argumentaire commercial.

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Journal intime d'un marchand de canons

Le livre est la parfaite image de la vie du personnage principal : monotone, répétitive et ennuyeuse.

Ce livre se contente de décrire des faits archi connus, sans aucun travail journalistique.

Décidément, comme le conseille l'auteur ce cet ouvrage, mieux vaut lire des S.A.S..
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Journal intime d'un marchand de canons

Je ne suis pas fan de ce genre de lecture mais intéressant quand même.
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Journal intime d'un marchand de canons

Que voila un ouvrage bien insignifiant. Quoi que vous en attendiez, vous risquez d'etre décu. Documentaire sous forme romancé censé introduire le lecteur dans le monde glauque des marchands d'armes (en fait celui des VRP de l'armement), ce que l'on apprend en plus d`une liste fastidieuse de noms de missiles pourrait aisément tenir en une douzaine de paragraphes. Quant a la valeur romanesque de l'intrigue, meme avec la plus grande indulgence on reste sur sa faim. le livre est présenté par son auteur comme une forme de reportage romancé ("Décrire le fonctionnement d'un pan de l'économie mondialisée habituellement soustraite aux regards. Rien n'y est inventé." -nous fait miroiter l'auteur), mais reportage et roman confinent tous deux a l'inexistant. N'est pas Henry de Monfreid ("Les secrets de la Mer rouge") qui veut...
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Journal intime d'un marchand de canons

Philippe Vasseur, rédacteur en chef d‘Intelligence online, connaisseur de la réalité du monde, est étonné de l’écart sans cesse grandissant entre le réel globalisé et presque invisible, comme relégué à la périphérie de notre champ de vision, et les fictions faites de matière molle et douceâtre comme prémâchées : romans, sitcoms, films à grand spectacle, journal télévisé, journaux. J’ai ajouté à la liste la presse grand public que je considère aussi éloignée de l’information que les romans ou les films.



Dans ce but est proposé au grand public ce Journal intime d’un marchand de canon qui sera suivi des Journaux intimes des affameurs puis d’un manipulateur… Chaque livre se propose de décrire le fonctionnement d’un pan de l’économie mondialisée habituellement soustraite aux regards. Rien n’y est inventé.



Un stylerapide, efficace, vive rendant la lecture accessible à tous depuis le lecteur curieux n’ayant que le temps de lire quelques livres par an dans les transports en commun.



Sous la plume de Philippe Vasset, un commercial en canon en fin de carrière retrace sa vie, ses affaires, ses meilleurs coups. Lecteurs de thriller et romans, spectateurs de films et séries, vous aurez l’impression de connaître tout cela et vous vous direz : Tout est vrai. Rien n’est inventé. Comme nous le savons sans le savoir : la fiction est une pâle copie du monde réel.
Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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Journal intime d'un marchand de canons

Après trente ans de carrière, se sentant menacé par la justice, un cadre de l’armement brûle des papiers sensibles et revient sur les épisodes les plus «flamboyants» de sa carrière de vente de sous-marins et autres canons ou missiles.

Ceci est une fiction mais tous les épisodes de vente d’armement à Bagdad, Tbilissi, Caracas ou encore à Tripoli sont eux des faits d’armes bien réels, avec tous leurs protagonistes, rassemblés par Philippe Vasset à partir de documentation et surtout d’entretiens dans ce milieu opaque.



«J’avais pour adjoints deux jeunes officiers impatients d’en découdre : comme souvent chez les militaires reconvertis, le privé était pour eux un univers sans règles ni sanctions, une mission commando perpétuelle ou, contrairement à l’armée, tout était permis. Il a fallu leur expliquer que, s’ils avaient sur le fond, globalement raison, il était essentiel de maintenir une apparence de modération dans nos activités : nous n’avions pas, comme ils se l’imaginaient, toute licence pour aller cambrioler nos concurrents, payer des commissions à droite et à gauche et violer les embargos comme bon nous semblait. Ce genre d’activités ne nous était évidemment pas inconnu, mais elles avaient lieu dans la plus grande discrétion et ne constituaient en aucun cas, j’étais désolé de les décevoir, l’essentiel de notre activité (comme eux, j’avais autrefois rêvé que l’intrigue était la norme dans les ventes d’armes, mais, en vingt ans de métier, j’avais plus souvent été déçu que comblé…).»



C’est l’histoire d’un homme qui rêvait que sa vie ressemble à une fiction, à ces romans d’espionnage et ces films qu’il dévore, l’histoire d’un homme impatient de se salir les mains, de faire des «exploits», de côtoyer l’opaque. Déçu par l’ascension plutôt lente de sa carrière réelle, par son véritable rôle de super VRP, par une vie passée en salle de réunion, par l’ennui des salles d’attente, par une vie dénuée de filles superbes à ses pieds et de brutalité, il peaufine les détails du roman de sa vie, continuant de se rêver comme un personnage hors normes.



Cadres d’entreprise avides d’aventure, et qui évoluez dans les eaux profondes de l’économie mondialisée, dévorez ce roman captivant, qui pourrait se transposer dans n’importe quel secteur … et la perte de contact avec la réalité, et la sauvagerie qui peut en résulter, y sont-elles toujours moindres ?

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Journal intime d'un marchand de canons

En préambule et avertissement à ce court roman, Philippe Vasset se propose au travers d'une fiction ne se basant que sur des faits et des noms, des lieux réels, de décrire le fonctionnement d'un pan de l'économie mondialisée habituellement soustrait aux regards.

Philippe Vasset, veut montrer "un écart grandissant entre les fictions dont on nous abreuve et un réel presque invisible".

Mais de mon point de vue ça ne fonctionne pas. Arrivé au bout de ce roman, je n'ai pas l'impression d'avoir appris grand chose et surtout je n'ai pas bien compris la démarche de l'auteur. Cherche t-il à dénoncer cette économie des l'armement ? Dans quel but Philippe Vasset veut-il nous ouvrir les yeux ? En quoi serait-il plus averti, mieux informé que d'autres puisque il ne s'agit pas d'une enquête journalistique et que donc il ne fait que regrouper des informations que tout un chacun à pu lire au travers de vrais enquêtes journalistiques fait par de vrais journalistes.

Un style pas très original avec par moment des phrases étonnantes pour les détails "Ils m'adressaient leurs conclusions par courrier électronique, compressé en format zip" (c'est vrai que ça change tout !) ou des images clichées totalement anachronique "...devant la télévision en espérant que l'effet combiné de l'alcool et du rayonnement cathodique...(!!)" (en 2009 les tubes cathodiques sont depuis longtemps dans les décharges)

Finalement, c'est un "journal intime" très froid, sans âme, listant un enchaînement d'évènements internationaux connus. Faute de vouloir choisir le roman pour nous faire passer ses messages, le texte ne fonctionne pas et n'est pas très intéressant.

PS : Pour mieux comprendre notre monde dans cette économie mondialisée, découvrir les vrais enjeux et remettre du réel dans la fiction que l'on nous sert, il vaut mieux lire les petits précis de mondialisation d'Eric Orsenna. Voilà des textes bien écrits, denses, donnant un regard généreux et lucides pour nous ouvrir les yeux
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Journal intime d'un marchand de canons

Pour le résumé, tout est dans le titre. Pour la forme, on hésite entre roman, récit ou témoignage. Le marchand d'armes est fictif, mais les pays et les protagonistes, eux, sont bien réels ; ce qui fait de ce livre un livre à part ; car c'est bien d'un roman qu'il s'agit.

Il est bien documenté et bien écrit. La froideur et le détachement du narrateur fait un peu peur. Il vend des armes comme il vendrait des cuisines ou des voitures, sans aucun état d'âmes. Seuls les clients changent. Ceux qu'il fréquente sont dangereux et parfois -même souvent- infréquentables (Pinochet, Saddam Hussein, Kadhafi, ...). Philippe Vasset montre comment les différents pays producteurs d'armes se livrent une véritable guerre commerciale sans merci pour vendre leurs produits, au mépris des embargos. Le lobby des fabricants et des vendeurs d'armes est aussi très présent dans le livre.

En fil rouge, la vie de cet homme qui se raconte à travers sa vie professionnelle. Au passage, quelques explications sur la libération des infirmières bulgares par Cécilia Sarkozy, sur le retour en grâce et en "persona grata" de Kadhafi et sur le conflit Russo-géorgien concernant l'Ossétie du sud.

Riche, intéressant et instructif, en plus d'être original dans la forme.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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