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Citations de Pierre Lemaitre (3985)


J'ai une bonne nouvelle et une mauvaise. La bonne, c'est que la garde à vue est levée. La mauvaise, c'est que vous êtes en état d'arrestation pour meurtre.
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C’est à un homme de soixante-seize ans que la Nation remit [...] son destin. Un homme qui s’était toujours trompé et n’avait jamais été d’accord qu’avec lui-même, toujours ombrageux, souvent féroce, aux comportements tyranniques et aux penchants dictatoriaux. Il arrive que des hommes aux idées courtes deviennent grands lorsque les circonstances s’y prêtent. M. Clemenceau n’avait qu’un programme à l’esprit et un seul mot dans la tête : « Politique intérieure, je fais la guerre ; politique extérieure, je fais la guerre (…). La Russie nous trahit, je continue de faire la guerre et je continuerai jusqu’au dernier quart d’heure. »
C’était simple et c’était exactement ce que les valeureux Français avaient besoin d’entendre. 
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Albert connaissait le mot "neurasthénie", il se renseigna, posa des questions ici et là, recueillit encore "mélancolie", "dépression", "lypémanie", tout cela ne lui fut pas d'une grande utilité, l'essentiel était sous ses yeux : Édouard attendait la mort et, quel que soit le temps qu'elle mettrait pour venir, c'était la seule issue possible, moins qu'un changement, la simple transition d'un état à un autre, acceptée avec une patience résignée, comme ces vieillards silencieux et impotents qu'on finit par ne plus voir et qui ne surprennent plus que le jour où ils meurent.
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La misère est une institutrice infaillible. Louise apprit en quelques heures à prononcer les mots qui convenaient selon qu'elle sollicitait un homme ou une femme, quelqu'un de jeune ou de vieux, à présenter le visage empourpré par la confusion ou la main tendue du désespoir.
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La vie doit toujours reprendre le dessus, elle adorait cette expression. Cela signifiait que la vie devait continuer de couler, non pas telle qu'elle était mais telle qu'on la désirait. La réalité n'était qu'une question de volonté, il ne servait à rien de se laisser envahir par des tracas inutiles, le plus sûr pour les éloigner était de les ignorer, c'était une méthode imparable, toute son existence montrait qu'elle fonctionnait à merveille.
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Depuis quatre ans qu'on se connait, forcément, je considère mon conseiller du Pôle emploi comme l'un de mes proches. Il m'a dit récemment, avec une sorte d'admiration dans la voix, que j'étais un exemple. Ce qu'il veut dire, c'est que j'ai renoncé à l'idée de trouver du travail, mais que je n'ai pas renoncé à en chercher.
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"Alors, jeune homme, comment voyez-vous votre travail dans ce service ?
- A, E, I, O, U", avait répondu Désiré.
Le sous-directeur, qui connaissait son alphabet, se contenta d'un regard interrogatif. Désiré reprit :
"Analyser, Enregistrer, Influencer, Observer, Utiliser. Dans l'ordre chronologique : J'Observe, j'Enregistre, j'Analyse et j'Utilise pour Influencer. Influencer le moral des Français. Pour qu'il soit au plus haut."
Le sous-directeur comprit immédiatement qu'on lui avait confié la crème de la crème.
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... c’est à La Coupole que se retrouvaient cette année les camarades disponibles de la promotion 1899 de l’École centrale baptisée « promotion Gustave Eiffel », une quinzaine en moyenne. ... La conversation suivait un parcours immuable. La politique d’abord, puis l’économie, l’industrie, on terminait toujours par les femmes. Le facteur commun à tous ces sujets était évidemment l’argent. La politique disait s’il serait possible d’en gagner, l’économie, combien on pourrait en gagner, l’industrie, de quelle manière on pourrait le faire, et les femmes, de quelle façon on pourrait le dépenser. Cette assemblée tenait à la fois du repas d’anciens combattants et du concours de paons, tout le monde venait y faire la roue. 
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"Le pays tout entier était saisi d'une fureur commémorative en faveur des morts, proportionnelle à sa répulsion vis-à-vis des survivants." (p.332)
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En le tenant contre lui, Albert se dit que pendant toute la guerre, comme tout le monde, Edouard n’a pensé qu’à survivre, et à présent que la guerre est terminée et qu’il est vivant, voilà qu’il ne pense plus qu’à disparaître. Si même les survivants n’ont plus d’autre ambition que de mourir, quel gâchis… P 90
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Les confidences sont comme un collier de perles, quand le fil cède, tout défile.
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La conversation suivait un parcours immuable. La politique d'abord, puis l'économie, l'industrie, on terminait toujours par les femmes. Le facteur commun à tous ces sujets était l'argent. La politique disait s'il serait possible d'en gagner, l'économie, combien on pourrait en gagner, l'industrie, de quelle manière on pourrait le faire, et les femmes, de quelle façon on pourrait le dépenser.
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Le cœur affolé dans la poitrine, le voici dans le hall haut comme une cathédrale, des miroirs partout, tout est beau même la bonne, une brune aux cheveux courts, rayonnante, mon Dieu, ces lèvres, ces yeux, tout est beau chez les riches, se dit Albert, même les pauvres.
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C’étaient des arbres d’un vert profond comme elles n’en connaissaient pas, des étendues d’eau, des rizières, des villages, des rues, des routes qui ressemblaient à des chemins sur lesquelles des buffles tiraient des charrettes d’où des enfants, les pieds ballants à l’arrière, vous regardaient froidement en caressant des poules qu’ils tenaient sur leurs genoux.
(page 549)
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Qu'on ne se méprenne pas, Désiré n'était pas un homme à femmes. Ce n'était pas faute d'occasions, car ses multiples incarnations lui avaient bien souvent attiré les faveurs fémlnines. Avocat ou chirurgien, pilote d'avion ou instituteur, il plaisait. Or c'était une règle à laquelle il n'avait jamais dérogé : jamais de femmes pendant le service. Avant, oui ; après, volontiers ; mais pendant, jamais. Désiré était un professionnel.
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Chez les pauvres de fraiche date, c'est comme chez les nouveaux riches, tout se voit. Le déclassement de Madeleine, comparé à sa propre ascension, le blessait, car il se souvenait avoir eu besoin d'elle. Et c'est la seule chose qu'il craignait. Qu'elle le lui rappelle.
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En esprit petit, il éprouvait autant de satisfaction à réussir lui-même qu'à voir échouer les autres.
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Il prit son manteau, le posa sur la chaise à côté de lui. Elle portait un parfum délicat. Dès qu’elle fut en face de lui, pas de doute, elle était jolie. Les sourcils évoquaient deux ailes longues et fines au-dessus d’un regard intense, d’une bouche petite admirablement dessinée.
(page 433)
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- J'étais un gros, tu comprends. C'est très spécial, les gros. On adore se confier à eux, mais c'est jamais d'eux qu'on tombe amoureux.

M. Jules dut sentir que le ridicule guettait, il se racla la gorge.

- Alors, je me suis marié avec... Bon Dieu, je ne me souviens même pas de son prénom. Germaine !

C'est ça, Germaine... Elle est partie avec un voisin et elle a eu rudement raison.
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Jour après Jour le Reich progressait, l'héroïsme des soldats français et alliés chargés de résister trouvait sa limite dans la position stratégique des deux camps. Tôt ou tard, on serait face aux Allemands et dos à la mer. Ce serait un massacre ou une déroute, peut-être les deux, plus rien alors ne s'opposerait à l'invasion du reste du pays, Hitler pourrait être à Paris en quelques jours. Désiré en aurait fini avec la guerre. En attendant, il travaillait.

- Bonsoir à tous. Monsieur R., de Grenoble, me demande ce que nous savons « sur l'état réel des dirigeants du Reich ».
- Musique.
- Si l'on en croit Radio-Stuttgart, Hider est aux anges. Nos services d'espionnage et de contre-espionnage nous livrent, eux, des informations autrement plus gênantes pour le Reich. D'abord, Hider est très malade. Il est syphilidque, ce qui n'a rien d'étonnant. Même s'il a tout fait pour le cacher, Hitler est homosexuel, il a d'ailleurs attiré auprès de lui quantité de jeunes hommes pour assouvir ses fantasmes, personne n'a jamais eu de nouvelles d'eux. Il ne dispose que d'un seul testicule et souffre d'une impuissance irréversible qui l’a rendu fou. Il mord les tapis, arrache les rideaux, reste prostré pendant des heures. Du côté de son état-major, la situation n'est pas meilleure. Ribbentrop, disgracié, s'est enfui avec le trésor des nazis. Goebbels sera bientôt jugé pour trahison. Faute de chefs lucides et sains d'esprit, l'armée allemande est condamnée à faire la seule chose qui ne demande pas de réflexion : foncer droit devant elle. Nos chefs d'armée l'ont parfaitement compris, qui la laissent s'épuiser dans cette course folle et la stopperont dès qu'elle n’offrira plus de résistance, ce qui ne saurait tarder.
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