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Critiques de Pierre Michon (325)
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Vies Minuscules

C'est suite à la lecture de "au bon roman" de Laurence Cossé que j'ai découvert Vies minuscules. Il fait partie de la bibliothèqe idéale et il est vrai que ce livre est formidable, racontant la vie de l'auteur à travers des vies de personnages qu'il côtoie. L'écriture est fameuse et on a grand plaisir à la lecture. c'est finalement assez rare un livre avec une aussi belle écriture.
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Vie de Joseph Roulin

Ce Joseph Roulin, illustre inconnu, était modeste employé des postes à Arles puis à Marseille à la fin du XIXe. Il était cet homme d'âge mûr, porté sur la boisson et fervent républicain que Van Gogh devait peindre plusieurs fois ainsi que sa femme Augustine et ses trois enfants. Tous, ces petites gens, ont été les témoins d'un des plus grands peintres du XIXe, de son quotidien, de ses motifs ; en somme témoins de l'Histoire, n'ayant pourtant pas de voix dans tout cela.



Ce qu'il y a chez Michon, c'est ce talent de la digression et de la phrase poétique qui vole. Chaque fois que je le lis, il me semble qu'il est peintre. Car, au fond, il ne raconte pas, il tatonne, il pose une touche puis une autre jusqu'à former des rubans de phrases tournicotés à la lumière ; chacune de ses touches, exactement, a sa raison d'être là. Le verbe est précis et tendre jusqu'à élever de modestes figures en mythes étonnants - archétypes d'une vie mystérieuse.



Il faut aimer la langue indéniablement. Si tel est le cas, alors s'assoir confortablement, prendre le temps qu'il faut et boire les mots de Michon avec un extatique recueillement.

Je relisais une interview qu'il a donné au Matricule des Anges à la sortie de l'ouvrage où il dit :





"Ecrire, ce n'est pas aller vraiment vers quelque chose de toujours plus enfoui, c'est danser autour, c'est chanter autour, mais chaque fois sans doute, cette chose que l'on cherche, on la creuse un peu plus..."





Alors, tout simplement, il suffit de le laisser nous faire danser.
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Vies Minuscules

Dans son style inimitable et si particulier, fait de longues, très longues phrases, usant parfois de mots désuets, oubliés ou savants, Michon dresse donc tous ces portraits de gens simples. Ces vies minuscules, terme utilisé non pas pour rabaisser les personnes, mais parce que ce sont des récits brefs.



Une lecture qui ne laisse pas insensible ; elle peut irriter, je le comprends : j'ai lu ici et là que le style est très -trop ?- travaillé ; mais bien sûr, qu'il l'est ; qui de nos jours, où il est de bon ton d'écrire comme on parle, parlerait avec ces phrases si longues, remplies d'adjectifs, d'adverbes, de subordonnées, ...? Elle peut aussi charmer et apporter émotions et émerveillement. Pour moi, bien sûr c'est le second choix. Je reconnais cependant, que parfois, sur certaines parties, j'ai décroché du texte, mais je m'y suis rattrapé quelques lignes plus loin, pour retomber dans des passages formidables...
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La Grande Beune

La Grande Beune, de Pierre Michon, est la troisième œuvre de cet auteur qui m’aura particulièrement marqué par le rythme long et lent de sa prose, comme s’il respectait le temps naturel des journées passées à travailler la terre. Après les alentours de Guéret de Les vies minuscules, Pierre Michon nous emmène dans une région très proche, le Périgord, nous donnant à voir un instant de vie d’un jeune instituteur récemment muté dans les environs de Lascaux, dans ce territoire chargé de mythes tracés sur les parois pierreuses d’une célèbre grotte. Il s’agit bien d’un instant de vie car beaucoup de mystères, de non-dits, persistent dans cette histoire qui ne dit rien du passé de ce narrateur, ni de son devenir.


L’univers, l’essence et la nature de cette région croisent l’histoire des personnages du cru, offrant des portraits remarquables où l’instinct ancestral du chasseur et du pêcheur hérité de l’Homme de Cro-magnon se prolonge dans le quotidien de ces hommes aux pieds bien campés dans leur sol.


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Vies Minuscules

Premier ouvrage de Pierre Michon que j'ai lu, ce sera sans doute le seul . D'abord, le fait de parler de "vies minuscules" et de "petites gens" heurte ma sensibilité républicaine et mon sens de l'égalité. L'auteur ayant voulu sortir ces ancêtres de l'anonymat, mais n'en sachant guère sur eux peine à les rendre bien vivants et à sortir de certains clichés sur les paysans, les grand mères aimantes ou l'artiste torturé... Mais c'est surtout le style, avec ses phrases alambiquées, ses mots compliqués, ses digressions et réflexions qui m'a vraiment rebutée. J'ai vraiment dû m'accrocher, mais je n'ai pris aucun plaisir à ce qui m'a semblé un exercice de style plutôt qu'un roman.
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La Grande Beune

La Grande Beune/Pierre Michon

C’est en une prose poétique, originale, fluide, fiévreuse, sensuelle que Pierre Michon nous conte la passion (inassouvie ?) d’un jeune instituteur pour Yvonne la buraliste.

Orné de fantasmes érotiques métaphorisés, le style aux répétitions obsessionnelles impétueuses et obscures, condensé et précis, nous fait vivre la passion, le désir ardent pour la Vénus callipyge qui trône derrière son comptoir.

On ne parvient pas indemne au terme de ce bref récit à « l’écriture drue et complexe » (Jorge Semprun), alliant songes et réalités au cœur du Périgord préhistorique où rodent encore les fantômes de nos ancêtres « sapiens ». En quelque sorte, on reste finalement, abasourdi par un déluge de mots.

Il y a du Baudelaire et du Rimbaud dans ce texte dont l’auteur s’est fait styliste pour faire trépider et flamber la langue française.

Magnifique, mais attention complexe et parfois hermétique.

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Les deux Beune

Je préfère vous le dire tout de suite : je déteste ce genre de littérature affectée à l’excès. Sous prétexte d'originalité, l'auteur se livre à des contorsions stylistiques et sémantiques qui finissent par rendre incompréhensible au commun des lecteurs ce texte abscons et prétentieux.

Quand c'est noir c'est noir et non pas « poil de corbeau ». Proust -lui- dit simplement que c'est noir . Son génie ensuite nous accompagne dans tout ce que ce noir évoque pour lui et pourrait nous évoquer. Ses judicieuses ponctuations -malgré des phrases interminables- rendent clair son propos. Simenon lui aussi écrit que c'est noir et en reste là. Il veille seulement à ne pas alourdir son récit en sorte de s'intéresser à la psychologie des personnages. Pierre Michon, lui, surcharge son texte de métaphores alambiquées à la limite du ridicule. « Au milieu d'un galop de pluies de septembre cabrées contre les phares.. »  elle galope la pluie ou elle se cabre ? Si l'auteur a pratiqué l'équitation il saurait que c'est l'un ou l'autre mais pas les deux ! Un cheval peut galoper et subitement se cabrer mais alors il s'arrête ! Ensuite pourquoi pluies au pluriel ? Il peut y avoir plusieurs pluies mais pas en même temps. Ou alors c'est une pluie changeante. «  Sur les lèvres de la falaise... » voilà que les falaises ont des lèvres ! Les lèvres ont des bords et les falaises aussi mais pas les deux ! « me penchant sur des noirs plus opaques.. » opaque signifie qui n'est pas transparent. La couleur noire peut être profonde, variée, elle peut aussi réfléchir la lumière comme l'a démontré Soulage mais pas opaque. C'est le support qui est opaque ou transparent. Une paire de lunettes noires (dite de soleil ou de soudeur à l'arc) laisse passer la lumière, un Relax-Quies lui est totalement opaque même si son devant est bleu. Par ailleurs, l'auteur adopte une ponctuation discutable. Exemple : « quelques buveurs assis parlaient haut entre des silences, de coups de fusil... »  le complément d'objet indirect de parlaient c'est coups de fusil alors pourquoi cette virgule ? A mon avis la correction grammaticale eut été d'écrire : « parlaient haut -entre des silences- de coups de fusil ». Ensuite lorsque l'on parle haut cela se rapporte au timbre et non à l'intensité. Parler haut c'est parler d'une voix aiguë sinon on parle fort. Voilà. Et c'est comme ça sur 151 pages. Non seulement c'est prétentieux, grotesque, ridicule, bon pour des gogos qui veulent se donner des airs de fins littéraires mais, par surcroît, rempli d'incorrections grammaticales et d'erreurs de vocabulaire. Je note également de nombreuses assonances et un rythme scriptural inconfortable qui vient s'ajouter aux désagrément de la lecture.

Moi, je dis: NON ! C'est avec des textes pareils que l'on dégoûte les jeunes de lire et de s'intéresser à la littérature. Je n'aime pas l'état d'esprit d'Annie Ernaux mais au moins ses ouvrages se laissent lire même si ses propos hautains et sarcastiques sur la « piétaille inculte » me font rugir. Mais là, avec Michon, on atteint le comble non seulement de l'afféterie mais surtout du chiqué, du trucage littéraire pour se donner une allure d'écrivain original et raffiné. Malheureusement, maints lecteurs et critiques littéraires tombent dans le panneau. Dussè-je passer pour un rustre, je maintiens mes propos virulents.
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Abbés



Voici un magnifique triptyque moyenâgeux dans lequel trois abbés sont tiraillés entre les éléments naturels, une extraordinaire dévotion, les plaisirs interdits...

L'écriture de Pierre Michon se situe entre la prose et la poésie.

"comme toutes choses sont muables et proches de l'incertain."

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Vies Minuscules

Alors comment dire … J’ai abandonné une première fois, puis repris ce roman des origines composé d’une mosaïque de personnages, issus de la légende familiale (l’ouvrier agricole, parti chercher la fortune ou la mort en Afrique) ou côtoyés (grand-parents, prêtre, camarades de classe, malades mentaux…), jusqu’à ce qu’on arrive au centre, au narrateur, plutôt odieux d’ailleurs, qui se bat contre ses addictions et les pages blanches, et contre la figure du père enfui et de la sœur morte.

Mais c’est l’écriture qui distingue surtout ce texte, une écriture très, trop travaillée, avec ses imparfaits du subjonctif, ses chiasmes, ses métaphores, ses néologismes, ses ruptures de construction savamment élaborées. La pourpre, l’or, le rythme poétique créent une mythologie terrienne et humaine, mais …. « Il s’écoute parler », dit la grand-mère à propos du prêtre. Michon, lui, s’écoute écrire. Un laborieux (prétentieux ?) chef-d’œuvre.

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Vies Minuscules

Plus peut-être que d'autres littératures, la littérature française a plusieurs seigneurs répugnants : des écrivains (surtout des hommes) qui ne prennent pas la peine de paraître sympathiques, bien au contraire, et qui demandent à leurs lecteurs d'accepter toute la laideur qu'ils décrivent dès le départ. Et ils réussissent, car le contenu idiosyncratique, repoussant et indiscipliné qu’il décrivent est généralement présenté sous une forme esthétique sublime. Louis-Ferdinand Céline et Michel Houllebecq en sont des exemples bien connus, mais apparemment Pierre Michon (° 1945) en fait également partie.



Quand j'ai lu ce livre pour la première fois, il y a six ans, j'ai vraiment eu du mal à le finir, tellement difficile était la lecture. Michon utilise un vocabulaire infiniment plus riche que ma connaissance pas limitée du français ne permet une compréhension aisée ; de plus, il compose ses phrases dans un rythme très irrégulier : ce sont en général de longues phrases, à l'intérieur desquelles chaque partie suit son propre chemin, s'écarte dans un sens différent de celui où la phrase a commencé. Mais je dois admettre je m'y suis habitué et que son style a acquis un certain charme.



Le contenu ensuite : Michon présente des « vies minuscules, sans gloire », et dans la première moitié du livre ce sont principalement ses ancêtres, originaires d'une région très reculée du centre de la France (la Creuse). Ce sont des histoires de vie très tristes, qui me rappelaient fortement les naturalistes du XIXe siècle : des gens osseux et noueux qui disent et font peu, et surtout subissent leur sort, placés dans un paysage très aride. Peu à peu, le narrateur lui-même entre en scène, littéralement même. Et ce n'est pas un portrait flatteur, au contraire. Michon (si l'on peut supposer qu'il est le narrateur) s'avère être un homme très antipathique qui a lutté pendant de nombreuses années avec lui-même, notamment avec son incapacité à écrire, et s'en est pris à son entourage, surtout des femmes (Michon cultive-t-il la misogynie de Céline ?). Mais au final, le conteur-écrivain semble avoir trouvé sa destination, et a réussi à mettre ses pouvoirs créatifs en forme, aboutissant à un dernier paragraphe sublime dans lequel presque tous ses personnages se rejoignent.



Entre-temps, en tant que lecteur, vous aussi avez luttés, en particulier avec le style intransigeant et indiscipliné. Mais, comme mentionné, cela est compensé par des scènes et des descriptions régulièrement sublimes, comme – par exemple – celle-ci : “Le vent passe sur Saint-Goussaud ; le monde, certes, fait violence. Mais quelles violences n’a-t-til pas subies ? les fougères miséricordieuses cachent la terre malade ; y poussent du mauvais blé, des histoires niaises, des familles fêlées ; du vent le soleil surgit, comme un géant, comme un fou. Puis il s’éteint, comme s’est éteint la famille des Peluchet : on dit ainsi, quand le nom cesse de s’apparier à des vivants. Seule le profèrent encore des bouches sans langue. Qui ment avec obstination dans le vent ? » J'avoue que Pierre Michon et ce livre ne sont peut-être pas tout à fait mon truc, mais il ne fait aucun doute que Michon fait partie des grands de la littérature française !
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Le roi du bois

Court texte ciselé de Pierre Michon, comme tous ses textes, c'est quasiment un pléonasme. Une économie de mots pour raconter cette histoire et celle des peintres italiens du 17ème, de leurs mécènes, la famille Barberini notamment, qui nécessite néanmoins si l'on est curieux et/ou pas très au fait des uns et des autres une petite recherche. Personnellement, j'aime bien, je me cultive, je ne savais pas que la famille Barberini, celle du pape Urbain VIII fut une grande famille riche mécène.



Il y est question des difficiles conditions de vie des pauvres à l'époque et de leurs désirs de s'élever dans la société, leur envie de profiter un peu aussi de douceurs, de luxe et de beauté. Quatre siècles plus tard, les choses n'ont pas beaucoup changé, certains -un petit nombre- profitent toujours des richesses pendant que le plus grand nombre trime pour pas grand chose. Pierre Michon parle aussi de peinture, thème récurrent chez lui. Mais surtout tout est dit avec une élégance et une érudition évidentes, c'est beau et prendre son temps est d'une part nécessaire pour ne rien rater et tout saisir et d'autre part pour en profiter le plus longtemps possible.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Vies Minuscules

Nul doute que le style atteint une forme de perfection. 8 petites vies qui dessinent celle de l'auteur, l'idée est brillante. Et pourtant... j'ai eu le sentiment que Michon se gargarisait de phrases et de mots rares, avec, en commentaire subliminal : Regardez comme on peut faire de belles phrases, admirez ma connaissance du verbe, et voyez comme j'ai bien travaillé. Au final, je reproche à ce livre, encensé par la critique, d'être épouvantablement laborieux.
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Vies Minuscules

Lorsque l'on veut atteindre une telle beauté d'écriture, on comprend la difficulté que Pierre Michon a rencontrée pour se lancer en littérature. Dans plusieurs des nouvelles qu'il consacre à des personnes de son entourage, où qu'il a connues, qui pour la plus part ont vécus des vies simples, enfin disons des " vies minuscules ", il revient sur la maudite page blanche, qu'il peine à noircir du moins au niveau de l'exigence qui est la sienne. Cette forme poétique, éblouissante, demande beaucoup d'attention au lecteur, a tel point que l'on en oublie parfois le fond. Il retrace ces vies avec des souvenirs anodins, des gestes, des sons, des lumières, des instants qu'il décrit avec une grande richesse de vocabulaire, d'images, et de métaphores. Derrière chaque personnage il y a des joies, des peines, des aventures, une profondeur qu'il réussit à mettre en valeur admirablement, mais aussi des objets simples qui gardent la trace de ceux à qui ils ont appartenu. Il montre que ce sont ces gens qui ont contribué à forger sa personnalité d'homme et aussi d'écrivain. Enfin... avec Pierre Michon, sa force de persuasion est telle, que l'on est sûr de rien, parle-t-il vraiment de lui? de ces huit vies, j'ai particulièrement aimé celle de Eugène et Clara, ses grands-parents, tant il est vrai que les petits-enfants ressentent une préférence, pour l'un ou pour l'autre entre la grand-mère et le grand-père, et aussi souvent, plus tard, de l'indifférence pour leurs anciens au moment de leur décès. Celle des frères Bakroot est à la fois émouvante, car il évoque sa scolarité au lycée, et révélatrice des différences de personnalités qui peuvent exister entre deux frères. Avec le père Foucault il traite de l'isolement de l'illettrisme avec beaucoup empathie. Dans les vies d'André Dufourneau et d'Antoine Peluchet, il aborde la fiction que l'on se fait sur la vie de ceux qui vont vivre ailleurs, mais aussi la disparition des noms propres. Dans celle sur le prêtre Georges Bandy, il ne fait pas de cadeaux à ces curés de campagne qui, étant jeune, arrivent en conquérant dans les villages, conquérant des âmes, et conquérant des femmes et finissent âgés, en alcoolique désabusé. Il aborde ses amours, souvent avec sensualité, notamment celle de Marianne. Il ne cache pas que l'alcool et les substances illicites sont souvent le refuge de ses moments de déprime littéraire, qui le conduisent d'ailleurs en hôpital psychiatrique. On peut se poser la question: pour être un grand écrivain faut-il fréquenter des aliénés, des dérangés? J'ai beaucoup aimé ce livre, même si je ne sais pas en montrer toute la philosophie.
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La Grande Beune

Pour le coup je ne fus vraiment pas conquis par ce récit de Michon. Si les descriptions des paysages sont magnifiques, si le style demeure une référence, je n'ai pas vu l'intérêt de l'histoire. je n'ai pas non plus perçu une grande finesse dans la psychologie des personnages, le héros étant proche de l'imbuvable et les descriptions physiques de la femme convoitée n'avaient aucun sens.

Dès lors il devenait difficile d'apprécier une lecture qui avait pourtant un grand potentiel quand on connaît le talent certain de l'auteur.

De même je fus content que ce roman fut particulièrement court même si je pense que c'est sa circoncision qui est son principal défaut le texte manque de précision, Michon ne prend pas le temps.



Dommage.

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Vies Minuscules

Des Vies Minuscules sublimées par un texte magnifique. Une écriture riche, me rappelant par moments Huysmans ou Genet, rapportant avec une dureté poétique rare et très personnelle le destin de ces inconnus. Un livre à lire et relire, pour essayer, peut-être, d'en saisir le contenu exact. Fascinant. Inoubliable.
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Vies Minuscules

Que dire de ces "Vies minuscules " ? Pierre Michon est assurément un grand magicien de l'écriture car de vies minuscules, il n'est plus question au fil de ses mots joliment choisis, judicieusement assemblés pour en faire une sorte de louange aux lieux et aux êtres.

Et... j'aurais pu passer à côté si La Grande Librairie ne l'avait invité ! Je me serais privée d'un rare plaisir.

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La Grande Beune





Je ne comprends pas pourquoi Pierre Michon est si encensé.Est-ce une question de mode?

Autant je savoure avec gourmandise chaque phrase de Claude Simon, Faulkner, Lobo Antunes ...autant je n'ai aucun plaisir à entrer dans les textes de Michon: style lourd, confus ,sans rythme ni musique; aucun plaisir.
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Les onze

C'est la deuxième fois que je suis confronté à un roman de Pierre Michon, la première fois c'était avec "Rimbaud le fils" que je n'avais pas réussi à terminer. "Confronté" car pour moi il s'agit bien d'une sorte de bataille avec le texte et aussi avec l'auteur, celui-ci apostrophant d'ailleurs ici son lecteur avec un "Monsieur" qui ressemble assez à une provocation. Autre élément de provocation : la répétition ad nauseam de certains termes comme celui de "limousin" dans la partie centrale du livre. Ok, Pierre, on a compris que vous opposiez ici l'homme du terroir, les pieds dans la boue mais jouisseur, au bourgeois parisien, parvenu, et bien souvent écrivain raté et coupeur de têtes. Mais de grâce, arrêtez un peu avec votre "limousin" !

Cette lecture ne fut pas pour moi un moment agréable même si le pire fut dans les cinquante premières pages, la suite étant un peu plus intéressante. Ce n'est que près de la fin que je tentai de trouver sur internet une image de ce fameux tableau des "Onze" ... et que je découvris la double supercherie, concernant le tableau et le peintre. Bien joué et du coup, le livre prenait un intérêt supplémentaire... ou pas. Car au final, c'est l'omniprésence de l'auteur dans son livre qui m'a le plus gêné. Tout, y compris le "limousin" distillé à l'envie, y compris le "Monsieur" adressé au lecteur, y compris les multiples références livresques et picturales qui parsèment le roman, tout ramène à l'auteur qui, dans un style très rococo, se tisse un dais de brocart au dessus de sa personne.

Je ne peux m'empêcher de comparer ce livre au roman de Jean-Paul Kaufmann, "La chambre noire de Longwood" que j'ai lu, il y a quelques semaines, et qui lui aussi donne à "voir" une période historique, la chute et l'exil à Sainte-Hélène de Napoléon. La force de ce livre tient beaucoup à la modestie de JP Kaufmann, modestie qui donne une vibration intense au récit. Pour moi, c'est un peu l'inverse qui se passe avec "Les onze" : on se sent comme convoqué en Sorbonne à une brillante dissertation dont la vacuité du sujet est recouverte par les saillies de l'orateur.

J'ai vu parmi les critiques de Babelio qu'un lecteur s'interrogeait : Qui est le héros de ce livre ? Et parmi les différentes hypothèses qu'il formule, je choisis sans hésiter : Pierre Michon, et ce, au détriment de "Monsieur" son lecteur !

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Les onze

Plus qu’un romancier Pierre Michon est un biographe, et plus qu’un biographe un généalogiste.

Quand je lis cette phrase anodine : « De leur union naquit vers 1710 Suzanne, la mère du peintre – née donc comme des bataillons de Limousins noirauds, moreaux, mal faits, tombés des échelles, noyés dans des boues, le jour du Seigneur ivres-morts s’égorgeant entre eux, mais qui de toute cette boue avaient magiquement fait de l’or pour une tierce personne… » etc, etc. la phrase n’en finissant plus -, je me dis qu’on a là l’essence des œuvres de Pierre Michon, ce qu’on trouve déjà dans « Vies minuscules ». Rythmées, digressives, terriennes, un peu misérabilistes, belles. Et quand une page plus loin il écrit : « Je me demande, Monsieur, s’il est bien utile de vous raconter cela, ces histoires de famille et ces hautes généalogies, à quoi notre époque tient tant ; s’il est besoin de remonter si loin, dans ces pâles existences qui ne sont après tout que des on-dit, des causes hypothétiques, alors que nous avons depuis deux cents ans devant nos yeux, l’existence indubitable des Onze, le bloc formel d’existence, sans réplique, invariable, l’effet massif qui se passe tout à fait de causes et qui se passerait tout aussi bien de mon commentaire. » Tout serait dit, si ce tableau des Onze n’était pas une invention d’écrivain. Comme toute Histoire.

Donc, il retrace la vie de François-Elie Corentin, peintre du célébrissime tableau des « Onze », les onze révolutionnaires ou terroristes qui fondèrent le Comité de salut public, tous écrivains, des hommes, des vrais ! « C’est étrange, Monsieur : il a mis la figure de son père sous la forme des onze tueurs du roi, du Père de la nation - les onze parricides, comme on appelait alors les tueurs de roi. » L’intrigue réduite à peau de chagrin (dix ou douze pages) repose sur la machination politique qui a permis à ce tableau de voir le jour. Mais c’est surtout un roman qui donne l’occasion de s’interroger sur l’histoire, sa part de vérité et de mystification.
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Abbés

Les histoires anciennes que Pierre Michon nous raconte dans sa prose si limpide, si riche, si aiguisée, nous fait entrer dans un brouillard fantasmagorique, laissant libre cours à notre imaginaire, et toujours ses histoires nous ramènent vers une réflexion sur nos vies d'incertitudes en quête de sens (au propre, comme au figuré). Tout son art réside en partie dans cette subtile manipulation de notre intelligence et de notre compréhension des choses. A le suivre de trop près, on peut aller très loin.
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