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Citations de Pierre Pevel (823)


- C’est fou le nombre de problèmes que l’humanité peut s’inventer au nom de principes imbéciles. Comme si la vie n’avait pas assez d’imagination…
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Il se leva et, en s’étirant, alla dans la cuisine où, dans une clarté résolument agressive, il trouva Auguste et Lucien attablés devant un petit déjeuner, Étienne qui faisait griller du pain sur le fourneau et Isabel qui finissait de préparer un plateau. Et tout ce petit monde chuchotait en faisant le moins de bruit possible, comme dans la maison d’un artificier susceptible.
- Ah ! flûte ! s’exclama Isabel en voyant Griffont. Vous voilà !
- J’habite ici.
- Je sais bien.
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Si le marché des Halles était son ventre et si le Louvre était sa tête, le Pont-Neuf était le cœur de la capitale.

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A grandes enjambées, il grimpa les marches du perron tandis que l'on entendait les verrous et barres de la porte d'honneur cliqueter à son approche. Le double battant s'écarta en invite plaintive de gonds rouillés : il entra. La vaste demeure était déserte et vide, envahie d'ombres, de poussière et de froidure. Les pas sur les dalles de pierre résonnaient contre les murs nus et, par quelques carreau cassé ou tuile arrachée, le vent passait, sifflait, animait des toiles d'araignée immenses et pendantes. Depuis le hall, l'homme emprunta le grand escalier. En familier des lieux, il gagna au premier une pièce lambrissée : c'était naguère un cabinet de travail attenant à la chambre du maître de maison. Un rien de lueur nocturne passait les hautes fenêtres donnant sur la cour. De là, parce que le quartier épousait le relief d'une colline, on pouvait admirer la ville et son paysage de toits blanchis.
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- C’est aujourd’hui dimanche, Griffont…
- Et alors ?
Pas de réponse. Griffont réfléchit et reprit :
- J’ignorais que les chats avaient des semaines de fonctionnaire…
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Les bibliothèques sont des rêves.
Rêves de ceux qui les ont voulues et bâties. Rêves de ceux qui les fréquentent et les aiment. Rêves enchâssés en des milliers et des milliers de pages préservées. Rêves puisés à la source des désirs et des sciences, des imaginations fertiles, des ambitions, des lectures patientes, des nuits passées dans le secret des livres. Elles sont des portes vers le Troisième monde.
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-Mais ?
Griffont tiqua.
-Comment ça, « mais » ?
-Il n'y a pas de « mais » ?
-Si, il y a un « mais ». Mais comment le savez-vous ?
-Il y a toujours un « mais ».
-Mais non.
-Mais si. D'ailleurs ce sont les « mais » qui rendent la vie intéressante. Je vous aime mais je dois partir. Il avait tout pour être heureux mais restait mélancolique. Ce gigot est délicieux, mais il est empoisonné. Grand-mère nous a rendu visite hier soir, mais elle est morte depuis trois ans et maintenant les enfants font des cauchemars. Et dans le cas qui nous intéresse : il est innocent de ce dont on le soupçonne, mais ?
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Je fais ce que je fais parce que l’on me paie. Vous seriez mort si l’on avait voulu que je vous tue. Alors ne me remerciez jamais plus. Ma place n’est ni dans les romans, ni dans les chroniques du temps. Je ne suis pas un héros. Je ne suis qu’une épée.

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Servez Son Éminence fidèlement. Mourez pour elle si les circonstances l’exigent. Néanmoins, n’écoutez que ce que l’on veut que vous entendiez. N’observez que ce que l’on vous donne à voir. Ne devinez que ce qu’il vous faut comprendre. Et empressez-vous d’oublier le reste.

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Il est en effet des mécanismes bloqués dont on désespère de faire le diagnostic, et qui devraient fonctionner, et qui ne fonctionnent pas. On cherche, on s’entête, on démonte, on remonte : rien n’y fait. Certains abandonnent alors en incriminant – souvent à raison – leur incompétence. D’autres, moins sages, veulent comprendre et comprennent d’autant moins qu’un énervement grandissant les aveugle. Ce comportement se manifeste plus volontiers chez les hommes, qui font vite une affaire d’orgueil de tout. Ainsi, il en va très tôt de l’honneur du bricoleur, et les enjeux de sa lutte le dépassent. C’est le combat de l’Homme contre la Machine, de l’Intelligence contre la Matière. Renoncer ? Jamais ! Faire appel à un artisan capable ? Ce serait pire que tout, puisque rien n’est plus odieux que le succès d’un autre là où l’on a longtemps échoué. Et les meilleurs conseils de tempérance – que les épouses avisées se gardent d’ailleurs bien de prodiguer – sonnent comme des insultes. À l’homme moderne que l’épuisement gagne et que la perspective d’une défaite annoncée révolte, deux échappatoires sont offertes. La première passe par une folie passagère et la mise en pièces de l’engin rebelle. La seconde consiste à blâmer un destin contraire, voire d’obscures forces inexplicablement hostiles, et, drapé dans la dignité frémissante de Vercingétorix rendant ses armes à César, à se résoudre à acheter un appareil neuf, car l’autre, félon frappé du sceau de l’infamie, ne mérite plus que le mépris des héros vaincus.
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Rien n'est mieux que le partage d'un secret coupable pour s'assurer la fidélité d'autrui.
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Paris, la nuit, est un royaume.

Un royaume d'ombre et de haine.

Un royaume de souffrance...

Mon royaume.
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- Depuis combien de temps êtes-vous à mon service, Étienne ?
- Cinq ans monsieur.
- Alors vous ne pouviez pas savoir.
- Quoi donc, monsieur ?
- D’abord que les baronne de Saint-Gil est mon épouse.
- Madame la baronne est… Madame ?
- Oui. Par conséquent, vous n’avez pas à vous reprocher de l’avoir fait entrer… Ensuite, l’auriez-vous voulu que vous n’y seriez parvenu. Pour arriver à ses fins, Madame sait se faire particulièrement… Comment dire ?… charmante.
- Je dirais même enchanteresse, glissa le chat-ailé.
- Très drôle, Azincourt… […]
- Néanmoins, monsieur, je vous prie de…
- Ne vous mettez pas martel en tête, Étienne. Vous n’avez pas manqué à vos devoirs et, de toute façon, vous n’étiez pas de taille contre Madame. Pris au dépourvu, pas un homme ne l’est. Je dis bien : pas un… Croyez-moi, je sais de quoi je parle.
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- Je suis bien content que tu sois revenue.
Isabel sourit et baissa les yeux, émue.
Griffont avait l’art de ces ruptures de ton qu’elle adorait et détestait. Elle détestait parce qu’il la cueillait chaque fois garde baissée. Elle adorait parce qu’elle ne se lasserait jamais de voir, d’entendre, de comprendre qu’il l’aimait.
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Mais vivre plusieurs fois centenaire présentait des avantages, dont celui d’acquérir des goûts sûrs et de réunir des bibliothèques choisies. Foi de mage lettré, il n’y a que les bons livres que l’on aime, garde et désire relire deux à trois siècles durant.
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Un bon moyen de s'attacher la loyauté des gens est de leur donner à croire qu'ils sont utiles, voire indispensables. Après la cupidité, il n'est de laisse plus courte et plus solide que la vanité.
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Il n'y a pas pire aveugle que celui qui veut croire.
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Combattre pour sa liberté, c’est parfois être l’ennemi de la paix.
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- Savez-vous que le commissaire Farroux a eu le culot de me reprocher d’avoir tiré les vers du nez à cette crapule de Brochard ? Il appelle ça des aveux extorqués sous la contrainte !
- Et vous, comment appelez-vous ça ?
- Des questions bien posées.
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(…) De sorte qu'un cercle vicieux bien connu, source de tous les racismes, avait survécu aux siècles. On évitait les mages parce qu'on les redoutait ; on les connaissait mal parce qu'on ne les fréquentait guère ; et de l'ignorance naissaient la crainte et les plus folles rumeurs.
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