Citations de Pierre Pevel (823)
Mais, blague à part, la création d'un auteur de jeu de rôle est très, très, très différente de celle d'un romancier, et elle finit par avoir tellement peu de choses à voir, que les comparaisons sont presque impossibles. Le fait, c'est que le romancier, quand il a fini de travailler, il a produit l'oeuvre. L'oeuvre, ça va être une nouvelle, un roman, voire un scénario de bande dessinée... L'auteur de jeu de rôle, quand il a fini de travailler, l'oeuvre est encore à faire. Parce que l'oeuvre, ça va être la partie qui sera jouée – les parties qui seront jouées. Donc l'auteur du jeu de rôle doit fournir un produit qui doit engendrer l'oeuvre finale, qui sera la partie, le jeu, le plaisir que les gens auront pris.
La véritable élégance est dans le détail.
Le lendemain matin, dans son lit, Griffont fut réveillé par un baiser léger déposé sur son front. Encore somnolant, il bougea, grogna, ouvrit les yeux et découvrit un charmant visage, d’adorable lèvres qui lui souriaient et un regard d’ambre pailleté d’éclats d’émeraude.
- Isabel ? grommela-t-il
- Oooh ! Vous m’avez reconnue. C’est parce que votre majordome vous réveille plutôt en ouvrant les rideaux, n’est-ce pas ? s’amusa la baronne Isabel de Saint-Gil.
Ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait.
Sans être des imbéciles, les gnomes n'avaient guère de goût ni de talent pour les études. Ils faisaient d'habiles artisans, des mécaniciens hors pair, des plombiers d'exception, des bricoleurs de génie. Les livres en revanche – dès l'instant qu'ils n'étaient pas des manuels techniques ou des traités d'ingénierie – leur tombaient des mains. Les gnomes savants n'existaient pas.
Ce que j'essaie de te dire, gamine… Ce que j'essaie de te dire, c'est que l'on met parfois du temps à reconnaitre le chemin tracé pour nous, mais que l'on ne fait que retarder l'inévitable… Nous avons tous un destin, comprends-tu ? Un destin qui peut être fort différent de celui que l'on croit ou de celui que l'on veut. Pour certains, ce destin est modeste. Mais pour d'autres tels que toi, il est… immense…
- Je constate que la compétence des espions de Votre Éminence n’a pas faibli.
- De fait, il y a peu de chose que j’ignore vous concernant, capitaine.
Soyez prudent ! Elles savent tirer et s'en privent rarement !
On ne se console jamais vraiment de rien. On supporte, on pardonne où on oublie, c'est tout.
Elle détestait les duels d’honneur, qu’elle considérait comme d’affligeants monuments de bêtise mâle. Toute mort engendrée par un duel était à ses yeux une mort stupide car inutile. Combien d’hommes avaient déjà été fauchés, parfois dans la fleur de l’âge, à cause d’une querelle vaine, d’une insulte, d’un regard ou d’un malentendu ?
La vie est une tragédie dont il est permis de rire (…).
- Me dis pas que ça te manque ! intervint Auguste.
- Non... Mais à la longue, je vais me retrouver sur la touche.
- Ça vaut mieux que sur le carreau avec un surin dans le buffet.
- C'est sûr.
- Ou avec une praline dans le crâne...
- Je suis d'accord.
- Ou enchristé par les condés...
- Mais puisque je te dis que je suis d'accord !
- Ou vérolé à mort par une courtisane tragique...
- Dis, tu serais pas en train de te payer ma fiole, par hasard ?
- Ça va, mon Lulu ! T'énerves pas ! Je disais ça, c'est juste histoire de causer...
L'échange amusa la baronne car le bon sens d'Auguste Magne, pour pesant qu'il fût parfois, avait quelque chose de rafraîchissant.
C’est pour les derniers instants qu’il faut être pieux pour toute une vie.
- C'est fou le nombre de problèmes que l'humanité peut s'inventer au nom de principes imbéciles. Comme si la vie n'avait pas assez d'imagination...
(Isabel).
- Soyez sûr que l'Italienne ment.
- Pourquoi ?
- Parce qu'elle ment toujours. Et lorsqu'elle ne ment pas, c'est qu'elle dissimule. Et lorsqu'elle ne ment ni ne dissimule, c'est qu'elle trompe.
-AU NOM DU ROI....
-Ta gueule.
Il dit que ma seule qualité, en tant qu'archiviste, c'est la ponctualité. Et que ça lui permet seulement de savoir à quelle heure commence les catastrophes.
Désireuse de briller, la baronne choisit d'aborder un sujet de prédilection: l'astronomie, étude peu commune qui la passionnait. Mais c'était encore un domaine où le chevalier excellait. Il semblait avoir tout lu et retenu, de Ptolémée à Copernic, et jusqu'à Galilée et Kepler. Le chevalier s'abstint cependant de préciser qu'il avait également de solides notions d'astrologie, pouvait tracer un zodiaque et l'interpréter. Il ne craignait pas tant de chatouiller l'orgueil de la baronne, que de susciter son intérêt et devoir causer légèrement d'un sujet sérieux. Pour Kantz, l'astrologie était tout sauf une distraction de salon destinée à tromper l'ennui et flatter la vanité de riches désœuvrés.
("Les Masques de Wielstadt")
Maniquet promettait d'atteindre un jour le but ultime : transformer l'or en plomb. Il avait cependant renoncé à créer l'anti-pierre philosophale, pourvoyeuse de l'ignorance absolue. L'essentiel de l'humanité se débrouillait très bien sans elle, et depuis longtemps.
Combien de poètes et ménestrels contèrent ces voyages ? Assez pour être entendus, sans doute. Trop peu pour être crus. À l’époque déjà, les esprits sages niaient l’existence de l’OutreMonde et de ses prodiges. Et les mêmes, aujourd’hui, continuent doctement à vouloir peindre nos rêves en gris...