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Critiques de Pierre Raufast (559)
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La fractale des raviolis

Une femme, la narratrice, dont on ne connaît finalement pas le prénom, n’en peu plus des infidélités de Marc. Pour la dernière en date, l’excuse est superbe : « je suis désolée, ma chérie, je l’ai sautée par inadvertance »

Cette fois, c’en est trop et elle décide de l’empoisonné. Pour cela, elle va lui mitonner un plat de ravioli, spécialité de la mère de Marc, en y introduisant un parfum particulier : de la digitale pourpre qu’elle a acheté chez l’herboriste du marché en compagnie de Marc que tout le monde a vu discuter avec lui.

Tout est bien réparti dans le plat, la partie empoisonnée recouverte d’une branche de persil et elle commence le partage…

Mais, ding, ding, dong, voilà que quelqu’un sonne à la porte : la voisine arrive avec Enzo dans les bras qui vient de tomber et elle demande gentiment s’ils peuvent garder Théo pendant qu’elle va à l’hôpital. Il s’est écoulé quelques minutes à peine mais quand la narratrice revient dans la cuisine où Marc ne rentre jamais, il a remis tous les raviolis dans la casserole et refait chauffer.

Il faut agir vite, elle pense à son père qui réfléchissait très vite et hop nous voilà embarquer dans une histoire arrivée à la narratrice un jour avec son père dans une situation saugrenue…







Ce que j’en pense :



C’est un roman gigogne, on enchaîne ensuite sur la les vierges de Barhofk, invention concoctées avec appareils argentiques, autofocus et petite manipulation rendant « la Vierge » impossible à photographier, le syndrome de Sheridan, maladie rare qui justement permet de déceler l’indécelable, les infrarouges.

Entre, la peste à Marseille, les rats taupes, l’arnaqueur des cimetières ou le gardien de moutons qui met au point des stratégies pour gagner la guerre du golfe.

Tout s’enchaîne pour le meilleur et pour le rire ou presque.

Dans les points forts, on peut dire qu’on passe un très bon moment, on rit beaucoup car on se laisse entraîner dans le récit. C’est une série de petites histoires qui s’enchaînent comme des dominos qui tombent, à l’instant fatal, chaque fois il se produit une petite chose qui aura tout un tas de conséquences.

L’auteur a beaucoup d’imagination, car aucune histoire ne se ressemble, c’est l’illustration de l’effet papillon sur le mode humoristique.

Petit bémol : ce n’est pas de la grande littérature dans le style mais c’est attachant. C’est un récit gentil mais on reste en surface, l’auteur aurait gagné à creuser davantage.

Néanmoins, il réussit ce que j’ai trouvé complètement raté dans « l’extraordinaire histoire du fakir dans son armoire Ikéa ».

Vous voulez passer un bon moment sans vous prendre la tête : lisez-le.



Note : 6,5/10 En le feuilletant pour faire ma critique, je lui aurais mis 7 ou 7, 2


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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La fractale des raviolis

Cette fois s’en est trop ! La narratrice ne supporte plus les infidélités à répétition de son mari et décide de se venger. Pour son dernier repas, elle choisit de lui préparer des raviolis, son plat préféré, dans lesquels elle a glissé une bonne dose de poison. Mais au moment où ils s’apprêtent à passer à table, la voisine arrive en urgence et leur confie son fils Théo, cinq ans. Voilà un imprévu qui pourrait bien coûter la vie à un innocent… Mais alors que l’on s’attend à découvrir l’issue du drame, le récit bifurque sur une autre histoire, tout droit sortie des souvenirs de la narratrice et qui la replonge l’année de ses 19 ans. Une histoire en entraînant une autre, les récits s’enchaînent, les décors changent, les protagonistes aussi. Des raviolis empoisonnés, on passe au mythe des vierges de Barhofk, puis à la découverte du syndrome Sheridan, à l’extermination des rats-taupes, à l’épisode de la peste à Marseille et à l’arrivée imminente d’une météorite ! Mais, au final, qu’en est-il des raviolis empoisonnés ?





Bon, pour ceux qui ignoreraient (comme c’est mon cas) ce qu’est une fractale, il s’agit en fait d’un terme mathématique désignant un objet, une forme qui se définit par son irrégularité et sa fragmentation et formant néanmoins un ensemble cohérent. (hum, je ne sais pas si je suis bien claire là…). Un titre parfaitement choisi donc pour illustrer la construction de ce récit composé de vingt-quatre petites histoires liées les unes aux autres par un même fil conducteur. Difficile au début de ne pas être frustré lorsque l’on découvre que l’intrigue est stoppée au moment de son apogée ! Mais la frustration est de courte durée tant les histoires qui prennent le relais s’avèrent toutes aussi captivantes !





On saute d’une histoire à l’autre avec une facilité déconcertante et un intérêt sans cesse renouvelé ! Par ailleurs, Pierre Raufast prend soin d’apporter une conclusion à chaque intrigue et ainsi de « boucler la boucle », évitant au lecteur de rester sur sa faim ! L’auteur fait preuve d’un véritable talent de conteur, alternant récit graves et situations burlesques, voire loufoques. Un texte original donc, habilement construit, qui se lit d’une traite et avec un immense plaisir ! Une très jolie découverte en somme !
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La Trilogie baryonique, tome 1 : La Tragédie ..

De Pierre Raufast, je n'avais lu que "Le Cerbère blanc", publié en 2020, et ce dans le cadre d'une lecture commune à l'issue de laquelle je restais perplexe. Si l'auteur m'avait bien "embarquée" dans son univers, la porte ouverte en fin de récit sur le fantastique m'avait déconcertée. Pendant que certains de mes compagnons de lecture estimaient justement que c'était là tout le sel du roman.



J'en étais restée à ce sentiment de perplexité lorsque l'on me propose la lecture du dernier ouvrage de ce même auteur, premier d'une trilogie annoncée, cette fois-ci clairement revendiqué comme récit de science-fiction. Un défi intéressant pour moi qui en lis très peu, et puis, une chance de repartir à la rencontre de cet auteur. Merci donc à Babelio et aux éditions de FORGES DE VULCAIN !



Je pars donc à la découverte de "La tragédie de l'Orque" dans son volet premier "La Trilogie Baryonique". On commence dès le titre puisque n'ayant aucune fibre scientifique, je m'interroge avant même d'avoir ouvert le roman : "baryonique... Quèsaco ?"



Le ton était donné car si l'on veut un tant soit peu appréhender l'univers dans lequel Pierre Raufast nous invite, il va falloir concéder à la lecture quelques allers-retours avec des articles de vulgarisation scientifique.



L'auteur en profite pour me catapulter en 2173... Force est de penser que je ne serai plus là depuis longtemps, et grand bien m'aura pris, car le réchauffement climatique a "tenu sa macabre promesse". Malgré une prise de conscience certainement trop tardive et un nouveau mode de production d'énergie délaissant enfin les énergies fossiles, le mal est fait.



Le réchauffement climatique perdure jusqu'en 2100, provoquant de gigantesques migrations et la disparition de 4 milliards d'êtres humains. De nombreux territoires sont devenus des déserts inhabitables et, comme des ruines antiques, des centaines d'éoliennes gisent au sol.



Après avoir planté ce décor climatique, l'auteur redistribue les cartes géopolitiques: l'ordre mondial est impacté puisque la grande majorité des pays signe le pacte de l'EPON (Energy Pact of Nations), leur permettant d'utiliser la technologie de la fusion nucléaire, à condition d'une perte partielle de souveraineté. Ahhh... Voilà qui n'évoque guère un modèle démocratique ! L'énergie est donc comme aujourd'hui un véritable enjeu et c'est elle qui modèle ce qui reste de notre monde.

En effet, l'énergie est fournie gratuitement si les pays adhérents signent une Charte de coopération écologique, économique, sociale, migratoire, médicale... l'EPON est donc, de facto, une organisation mondiale tentaculaire et omniprésente qui, contrôlant les clés de l'énergie, a le monopole du pouvoir des directions géopolitiques. Hum... Pourquoi lorsque je ferme les yeux, m'apparaît Palpatine ?!



Mais revenons sur Terre... Pour mieux en repartir ! Car inutile d'être devin pour prédire qu'il serait temps de chercher un plan B et de projetter un déménagement sur une planète à l'habitabilité similaire à celle que l'on vient de syphonner.



Fort de sa motivation à inscrire cette trilogie baryonique dans le genre de la "hard science-fiction", Pierre Raufast apporte de nombreuses descriptions scientifiques et techniques pour habiller cet univers futuriste avec autant de cohérence que possible en tentant de se projeter 150 ans plus tard.



Et il se concentre autant sur Terre que sur l'espace, via les vaisseaux qui y sont envoyés. Les Orcas, vaisseaux spatiaux sphériques supportant les grandes pressions radiales à l'intérieur d'un trou noir, sillonnent les galaxies grâce au franchissement de plis d'espace-temps.



Outre la "prospection immobilière" pour exporter le genre humain, la mission de ces vaisseaux est la recherche d'antimatière, source d'énergie incroyable, grâce au "minage d'espace-temps". Les mineurs et mineuses d'espace-temps, qui embarquent en binôme, ont donc pour objectif de prospecter à travers les galaxies à la recherche de cette antimatière, permettant la création d'une nouvelle génération d'ordinateurs quantiques miniatures, ultra-puissants et qui pourront être embarqués à bord des vaisseaux Orca. Ainsi les vaisseaux pourront constamment rester en contact avec la Terre, même lors de missions très éloignées.

Mais pour ce faire ils créent des trous noirs et plus spécifiquement des trous de ver, qu'il faudra être capable de refranchir en sens inverse une fois achevée l'exploration, sous peine d'errer comme Ulysse, et surtout avec le risque de ne pouvoir le refermer, celui-ci étant capable d'avaler la matière, et donc les planètes proches !

En l'occurrence, celui crée à proximité de Mars, par Sara et Slow, binôme de l'équipage exclusivement féminin de l'Orca-7131, a été ouvert sans pouvoir être refermé, suite à une avarie sur le vaisseau... Le trou noir menace la Lune de s'éloigner de la Terre, ce qui réduirait l'effet des marées et bouleverserait le climat... Et franchement, niveau climat, la "coupe est déjà pleine"!



Sur Terre, c'est la panique. Comment secourir l'équipage avec qui la liaison est rompue ? Les deux équipières sont-elles d'ailleurs toujours vivantes ? Et surtout, comment refermer ce trou noir menaçant qui ne cesse de grossir, si proche de notre planète ? Un autre équipage, à bord de l'Orca-7013 est désigné pour cette mission de la dernière chance.

Sur Terre des organismes concurrents se déchirent et font de la réussite de cette mission un enjeu de leur rivalité.



Pierre Raufast, après force détails scientifiques, se focalise sur les rapports humains et les problématiques soulevées par ce monde ultra technologique.

Il explore les liens familiaux entre ceux restés sur Terre et ceux embarqués sur les Orcas.

Ainsi il il y a ceux qui "restent à terre" et ceux qui partent à l'aventure.

De nombreux passages, sur le plaisir de quitter la planète, m'ont beaucoup plu, car totalement transposables aux aventuriers des siècles précédents, partant à la conquête de territoires inconnus. Si les pionniers américains fuyaient la pauvreté ou la persécution de leur pays d'origine, les mineurs d'espace-temps poursuivent eux aussi un rêve de liberté à bord de leur vaisseau. Parce que l'exploration spatiale permet de couper ce lien envahissant et unilatéral, ce contact permanent avec la Terre ressenti comme un contrôle omniprésent, les mineurs d'espace-temps présentent de fortes similitudes avec ces explorateurs des contrées vierges terriennes: "J'envie les grands navigateurs d'antan, ou les chevaliers qui partaient en croisade. C'étaient des sacrés aventuriers ; 2 ans, 5 ans, sans recevoir d'ordre, sans donner d'information. En totale autonomie. [...] Sur Terre ou même dans le système solaire, tu es tracé en permanence. Tu ne crois pas que nous avons perdu quelque chose? Une forme de liberté élémentaire et fondamentale?"





Ils fuient une Terre où, sous prétexte de faciliter le quotidien, l'intelligence artificielle régit les vies humaines.

Les humains sont assistés en permanence de robots, "les Experts", soit comme aide technique dans leur domaine professionnel, soit par un robot-nounou dans leur sphère privée, les "Sofia". Certains êtres humains en viennent à regretter un temps qu'ils n'ont pas connu : "Il faut s'éloigner de la Terre , berceau de l'humanité , pour retrouver un semblant d'humanité; pour penser par nous-mêmes, nous affranchir de tous ces Experts artificiels et tous leurs algorithmes qui nous disent à longueur de journée quoi faire, quoi dire et quoi penser."(P55)

Sara et Slow s'interrogent sur leurs libertés quand tous leurs choix sont guidés (voire imposés habilement?) par des êtres artificiels et par un pouvoir numérique: "Je me demande quand même si toute cette technologie n'est pas une forme de castration émotionnelle. Pourquoi se confier à des machines dont l'empathie n'est qu'une simple imitation, le résultat d'un algorithme quantique"?(P57)



D'une façon plus générale, ce roman soulève la question de la perte de liberté dûe à l'avancée technologique. La technologie, si elle peut soulager l'humain de tâches pénibles ou rébarbatives, si elle lui permet de gagner en vitesse d'exécution, a aussi une contrepartie dans la perte de liberté qu'elle induit : "Depuis l'invention du télégraphe, il y a presque 3 siècles, les gens sont toujours sous la supervision constante de leur patron. Quelque soit la distance qui les sépare, un chef a toujours un moyen pour surveiller ses subordonnés ou communiquer avec eux. Moi je n'en peux plus de cet œil permanent, de ce fil à la patte invisible, de cette injonction à faire son petit compte-rendu quotidien. Quand on traverse un trou de ver, là au moins, on est tout seul. Peinard."(P.173)

Beaucoup de ces remarques m'ont fait sourire car depuis la démocratisation des smartphones, les interrogations des protagonistes, sur le thème de la liberté, sont déjà d'actualité.



Pendant que certains s'interrogent sur les risques induits par la technologie, d'autres sont très clairement dans la défiance et des communautés anti-progrés, comme les Bernanos, se multiplient.

L'utilisation de ces robots ne fait pas l'unanimité. Beaucoup de Terriens s'interrogent sur leur capacités à se retourner contre les Humains, car ces machines peuvent constituer en tant qu'armée l'outil d'un pouvoir. "La peur des machines était viscérale, similaire à la peur des loups et à celle de toutes ces bêtes sauvages et imaginaires que l'on ne connaît pas" (P.124) Les plus jeunes voient émerger une menace lancinante : "On met la lumière sur l'antimatière et pendant ce temps, TT-Bot monte des armées de robots en catimini sur d'autres planètes [...] Et c'est nous qui serons les premières victimes une fois que tout le système se mettra en place."(P.139)



On pourrait les taxer de complotiste dans un monde "bien huilé" en apparence, pourtant Pierre Raufast laisse émerger le côté sombre de certains personnages, et laisse filtrer des manœuvres inquiétantes, laissant présager qu'une lutte s'annonce dans les 2 prochains volets.



Au final, je dois quand même souligner que j'ai dû accompagner ma lecture de nombreuses prises de notes, car le récit est dense, bien sûr déjà au niveau scientifique où je me suis régulièrement sentie perdue, mais aussi concernant la pluralité des personnages, afin de m'aider à me repérer dans les liens entre chacun et leur rôle sur Terre ou dans l'espace.



L'investissement de l'auteur dans l'application à créer un univers futuriste cohérent engendre quelques lourdeurs qui affectent la fluidité du récit et, à mon avis, au détriment de la finesse dans la description des personnages. Certains traits sont trop appuyés et parfois caricaturaux. Je repense à un des rares ouvrages de science-fiction que j'ai lu, plutôt Space Opera: "Cantique pour les étoiles" de Simon Jimenez. Le cadre avait été long à s'installer, mais c'est sûrement une nécessité lorsqu'on veut immerger le lecteur dans un monde qui ne va pas de soi puisque intrinsèquement, il n'existe pas (encore !). Malgré cela, la longueur du récit avait permis un développement en finesse des personnages.



C'est pourquoi j'espère que les prochains tomes permettront à Pierre Raufast de relâcher un peu le côté scientifique pour laisser éclore une belle gamme de comportements et sentiments humains.

Pour terminer, j'ai apprécié certains passages qui m'ont vraiment donné une idée de ce que serait le 22ème siècle, parfois à travers un aspect anecdotique, mais ils restent à mon goût trop ponctuels et je ne parviens pas à m'immerger totalement dans ce récit du fait de "trous" dans une trame incomplète. J'aurais aimé plus de passages comme celui-ci:

"Dans le silence du cimetière, il aimait marcher lentement. Sur son passage, les hologrammes mémoriels se déclenchaient et racontaient la vie de tous ces disparus. Certains défunts se mettaient en scène dans des séquences troublantes, tournées de leur vivant, expliquant combien ils étaient désormais en paix. D'autres retraçaient leur vie avec des hologrammes d'archive." (P.328)
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La Trilogie baryonique, tome 1 : La Tragédie ..

L’avenir est dans l’espace. Et l’avenir proche. 2173. Pas si loin, tout ça. Mais avant l’exploration intensive de l’espace qui nous entoure, Pierre Raufast imagine à la Terre un avenir bien noir, hélas trop réaliste pour être laissé de côté : la Grande migration climatique. Elle a eu lieu et avec elle, des décès en cascades et une remise en cause de nos sociétés. Quant à la science, elle plafonne : le célèbre théorème de Tao a bloqué l’humanité sur sa planète. Tous les espoirs d’un réel progrès reposent sur la découverte de gisements d’antimatière. Et encore ! Mais pour cela, il faut sillonner l’espace et espérer un coup de chance.



L’espace est au centre du roman. On y passe la majorité des chapitres, avec deux équipages d’Orca, ces vaisseaux spatiaux sphériques destinés au minage de trous de ver. On y apprend progressivement quoique parfois de façon un peu longuette le contexte scientifique imaginé par Pierre Raufast. Mais cela reste très clair, puisque j’ai tout compris. Pour résumer, on peut dorénavant voyager à travers l’espace grâce à une technique qui permet de créer de petits trous noirs et, ainsi, un passage quelque part ailleurs. Je dis quelque part ailleurs car on ne découvre sa destination qu’une fois arrivé de l’autre côté de la fontaine blanche. Il faut alors refermer le passage afin que le trou noir d’origine ne grandisse pas trop et n’avale pas la Terre. Et on peut alors fouiller ce nouveau coin de l’univers à la recherche de quelque chose de différent. Mais surtout, d’antimatière. Cependant, malgré les années de fouille, rien. Toujours rien. Et ce travail, qui paraît si merveilleux aux jeunes qui le débutent, se transforme vite en routine et en vaste déception pour la plupart des futurs retraités.



Mais l’histoire va évidemment déraper avec un accident. Accident sans doute dû en grande partie aux économies de bout de chandelle effectuées par l’administration spatiale qui doit gérer avec un budget toujours insuffisant. Mais aussi aux hasards malheureux qui ponctuent l’existence. En attendant, le résultat peut être catastrophique. Car un trou noir n’est pas refermé. Et, donc, comme de bien entendu, il grandit. Pas d’un coup, ni uniformément. Mais par à-coups. Dans tous les cas, si on ne le réduit pas, il s’occupera définitivement du système solaire.



Hard-science, vaisseaux spatiaux, trous noirs. Des mots qui évoquent le grandiose, les scènes épiques, les explosions fantastiques. D’où, peut-être, une certaine surprise à la lecture de La tragédie de l’Orque. Car, dans ce roman, on est dans la SF intimiste. De nombreux chapitres se déroulent dans des Orcas. Or, leurs équipages sont composés de deux hommes ou deux femmes. On est donc dans un petit cocon, isolé dans l’espace noir et silencieux. Cela m’a d’ailleurs fait un peu penser au film Gravity (2013) d’Alfonso Cuaron. D’autres chapitres nous conduisent dans la famille de l’une des occupantes d’un Orca. Là encore, cocon. Familial, cette fois, mais l’impression est la même : petit comité, préoccupations essentiellement personnelles. Et quand on se retrouve dans les centres de décision, les protagonistes sont rarement nombreux. J’ai d’ailleurs plutôt imaginé des scènes dans de petits bureaux que dans de grands centres de commande.



Autrement dit, j’ai été surpris par les choix opérés, par le ton employé par Pierre Raufast. J’ai écrit « surpris ». Pas « déçu ». Mais je me suis longtemps demandé ce qui me titillait dans un coin de mon esprit durant ma lecture. C’est sans doute cette différence entre ce que j’avais imaginé et ce que je lisais. Mais en aucune façon je n’ai été déçu. Car la lecture de ce roman a été rapide et agréable. Peut-être trop rapide : j’attends déjà la suite avec impatience et reste vraiment sur ma fin. D’autant que l’auteur nous laisse dans l’expectative, avec plusieurs pistes ouvertes.



Pour en terminer, reprenons rapidement les thèmes de SF abordés par ce roman. On a tout d’abord l’exploration spatiale. La recherche d’une planète habitable. Mais aussi l’exploitation des ressources situées en dehors de notre planète. Et la rivalité entre agences spatiales, amenant à des aberrations. On peut ajouter un point non négligeable et bien dans l’air du temps : les I.A. Car chacun possède sa propre I.A. qui le suit et l’aide. Le guide. Trop ? Cela reste à voir. En tout cas, Pierre Raufast, pour nous donner différents points de vue, met en présence des membres de plusieurs générations. Celle qui a toujours connu cette « prothèse » et celle, plus vieille, qui en a vu le développement, mais a vécu une part de son existence sans cette aide. D’un côté, on a les tenants de cette technologie, qui conseille en permanence, de façon apparemment impartiale. Elle remplace en quelque sorte les adultes quand ceux-ci font défaut ou qu’on veut aborder des sujets trop intimes. Mais, de l’autre côté, on remarque qu’elle s’est immiscée partout et que pas une décision dans la journée n’est prise sans consulter cette I.A. personnelle. Du pour et du contre. Je serais bien en peine de choisir. Mais une ombre se profile à l’horizon, car ces I.A. ne sont pas encore totalement indépendantes. Régulièrement, elles doivent vérifier des éléments, poser des questions à des humains, quand elles ne comprennent pas un comportement, par exemple. Pour cela, il existe des spécialistes : une sorte de centre d’appels réservé aux I.A. Amusant retournement de situation.



De Pierre Raufast, j’avais adoré Habemus piratam, La Fractale des raviolis et La Baleine thébaïde pour leur ton enlevé et leur travail sur la structure des récits. La tragédie de l’Orque a un autre but : nous proposer un avenir possible et structuré. Ce premier volume d’une trilogie dont les dates de parution sont déjà arrêtées (et ça, c’est bien) et assez proches (et ça, c’est très, très bien), est une lecture agréable, peut-être un peu trop « facile » cependant quand on est un habitué de SF. Mais sa construction est sans faille et le plaisir que j’ai pris au fil des pages a été total. J’attends donc Le système de la tortue en octobre 2023 et Le dôme de la méduse en mai 2024. Histoire de confirmer les paris que j’ai pris avec moi-même sur la suite de cette histoire qui décidera sans doute de l’avenir de l’humanité.
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La baleine thébaïde

Quand la finance et la science s’unissent, ça peut produire d’étranges résultats. Surtout quand un jeune homme timide et fraîchement diplômé se retrouve malgré lui embarqué dans une aventure qui le dépasse.

C’est un roman un peu hors norme, fort agréable à lire qui pose bien des questions sur les dérives des nouvelles technologies.

Pauvre Richeville, naïf et pur, face aux requins modernes !

Beaucoup d’humour dans cette aventure pas si loin de la réalité.

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Habemus piratam

Surtout ne fuyez pas en lisant ce titre latin : nul besoin de se replonger dans ses déclinaisons et ses souvenirs de versions latines pour profiter du joyeux moment que nous offre Pierre Raufast. Si vous m'aviez vue rigoler toute seule sous ma couette la semaine dernière, vous seriez déjà en librairie en train de vous procurer cet ouvrage. Les ingrédients : un curé, un hacker, un petit village et un confessionnal. Pour assaisonner le tout : une pointe de sel, une bonne cuillère de moutarde forte, du poivre et quelques épices dont seul l'auteur a le secret. Et cette fois-ci, pas de raviolis mais une histoire de confiture de figues qui fait que, plus jamais vous ne regarderez cet accompagnement sans qu'une terrible image ne vous traverse l'esprit.



Je suis encore novice en oeuvre de Pierre Raufast, je n'ai lu que La fractale des raviolis et je passe donc directement au numéro 4, actualité oblige mais avec la ferme intention de rattraper très vite les lectures manquantes. Néanmoins, si je comprends bien, la vallée de Chantebrie où se déroule l'intrigue de Habemus Piratam est un lieu incroyablement riche en péripéties de toutes sortes et donc particulièrement inspirant pour le romancier. Ceci dit, l'Abbé Francis commençait à s'ennuyer sévèrement dans son confessionnal. Les petits péchés de ses paroissiens, entre tricheries au scrabble et suspicion de mensonge lui semblaient terriblement fades et redondants. Il se prenait à rêver d'une énorme confession, un crime peut-être... Alors, l'arrivée soudaine d'un pirate informatique en cavale et pris d'un besoin irrésistible de confesser ses entorses aux dix commandements a sur L Abbé comme un effet revigorant. Lui qui a priori ne connait rien à l'univers technologique trouve là l'occasion d'upgrader son expérience des vicissitudes de l'âme humaine enrichie de nouveaux axes d'inspiration.



Je ne raconterai rien ici des confessions du monsieur, secret oblige. Je dirai simplement que cette drôle de rencontre entre la tradition (le curé d'un petit village) et la modernité (l'un des hackers les plus doués) provoque un délicieux décalage. On apprend des tas de choses sur la sécurité informatique (là par contre ça fout un peu la trouille), normal, c'est le métier de l'auteur, mais pas seulement. Car Pierre Raufast est romancier et ceux qu'il observe et qui constituent sa première matière ce sont bien les hommes. La technologie offre des moyens ; elle devient ensuite ce que l'on veut bien en faire. Au fil de l'exploration des dix commandements, bafoués comme il se doit, il nous offre une savoureuse galerie de comportements humains dont la maîtrise de la technologie ne fait qu'exploiter les failles. On s'amuse énormément, y compris lorsqu'il s'agit d'élucider la mystérieuse apparition d'une culotte dans un champ, cinquante ans après que cet épisode ait ému le village entier. Et comme toujours avec Pierre Raufast, il convient de se méfier des apparences...



J'avoue que je prends goût aux histoires pleines d'humour et d'intelligence de Pierre Raufast qui semble mettre un point d'honneur à divertir son lecteur avec des moyens bien loin d'être traditionnels. Sans jamais oublier les plaisirs de la table (enfin ça je dois encore le vérifier avec les romans 2 et 3 pour en être sûre). Habemus ingeniosum scriptorem.
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La Trilogie baryonique, tome 1 : La Tragédie ..

Année 2173.

Le réchauffement climatique a entraîné des millions de morts et une grande migration. Plongée dans la désolation, l’humanité s’est longtemps accrochée aux progrès scientifiques pour ne pas sombrer. Chimères car la mise en évidence d’un inéluctable plafonnement, au-delà duquel la technologie ne peut évoluer, a balayé tous les espoirs. La seule lumière reste la découverte de l’anti-matière pour générer des énergies propres. Celle-ci reste cependant introuvable en dépit de l’exploration des coins éloignés de l’univers grâce aux trous de vers.



Rond comme un ballon, il tourne, il roule, c’est une petit boule. Ce n’est pas Pacman mais l’Orca, un vaisseau sphérique, spécialement conçu pour forer les trous de vers dans l’espace. Piloté par deux astronautes, ce petit ballon et ses clones ont formé le grand espoir de l’humanité pour découvrir de l’antimatière.

Malheureusement, après plusieurs générations toujours rien à l’horizon.

Sara et Slow sont des mineuses de trous de ver en route vers l’inconnu.

L’une a laissé sa compagne et sa fille sur Terre, la seconde est plongée dans ses révisions pour devenir capitaine.

Tom et Youri sont également en mission dans leur propre vaisseau. L’un est jeune et plein de rêves, l’autre est proche de la retraite et désabusé. L’un rêve de découvrir de l’antimatière, l’autre a renoncé à poursuivre ce qu’il considère désormais comme une chimère.

Et puis il ne faudrait pas oublier Caroline, la tortue de Slow, qui deviendra sans aucun doute un paradoxe ainsi que le canari de Sarah, qui apprend à voler grâce à l’apesanteur.



Narration dynamique, compte à rebours, tension dramatique crescendo, ce récit bénéficie de nombreux atouts qui en font une lecture très agréable.

Le roman met en évidence l’impétuosité de la jeunesse avide de découvertes et le désenchantement des anciens, retraités ou presque, occupés à ressasser leur désillusions

Ce récit de SF est également intimiste avec les états d’âme des occupantes de l’Orca et ceux de la famille restée sur Terre.

Sur notre planète en effet, nous assistons à la parade politique des organisations en charge de l’exploration de l’univers et à la lassitude des familles qui attendent le retour des mineurs.

Le roman fait aussi la part belle à l’intelligence artificielle, développée pour servir de nounous aux enfants. Elles conseillent, analysent et réconfortent les gamins. Appelées les Sofias, elles occupent une place importante dans la vie sociale des humains. Le roman met ainsi en scène les mouvements pro et contre l’intelligence artificielle.



Dans ce premier tome, l’auteur utilise certains concepts scientifique mais rien d’incompréhensible même pour un débutant.

Un récit qui se lit rapidement et facilement.

Une fin qui appelle évidemment une suite
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La Trilogie baryonique, tome 1 : La Tragédie ..

À la recherche de l'antimatière



Dans ce roman de science-fiction, Pierre Raufast raconte la tentative de sauvetage d'un équipage bloqué dans un trou noir en 2173. L'occasion d'ausculter l'état de notre planète et d'imaginer les progrès scientifiques. Passionnant!



Quand s'ouvre ce roman d'anticipation, nous nous retrouvons en 2173, à bord du vaisseau Orca-7013 qui achève sa mission et prend la direction de la terre. Pour Youri, son commandant de 59 ans, qui s'était engagé à l’Agence de recherche de l’antimatière à sa sortie d’école, c'est le sixième et dernier voyage. Parti à la recherche de l'antimatière, il semble une fois de plus rentrer bredouille: «On a vu des soleils dans les parages, on a détecté quelques planètes gazeuses. La spectrométrie n’a rien trouvé d’extraordinaire. Ce système ressemble étrangement à la soixantaine de systèmes que j’ai déjà visités.»

Un second vaisseau, l'Orca-7131, féminin celui-là, s'apprête à franchir un trou noir. Mais pour l'heure Slow révise son examen de commandante. À 28 ans, la jeune femme a prouvé qu'elle avait des capacités exceptionnelles, même si elle n'aime pas trop l'histoire ou s'agace de l'absence de logique dans l'évolution de l'Histoire. Sara, la commandante de bord se charge de lui rafraîchir la mémoire: «Au début du XXIe siècle, la Terre se réveille avec la gueule de bois. Ses habitants comprennent que le dérèglement climatique est inéluctable et que la civilisation est en danger. Malheureusement, le progrès technique est alors limité. L’énergie est maladroitement assurée par un panaché d’énergies fossiles et de fission nucléaire ; l’informatique quantique n’en est qu’à ses balbutiements. (...) Globalement, c’est le bazar jusqu’en 2049. Les gouvernements n’arrivent pas à s’entendre, se rejettent la responsabilité du dérèglement climatique et tout le monde tire la couverture à soi. Puis vient la construction des premières centrales à fusion nucléaire. C’est une vraie révolution. Grâce à cette énergie propre et quasi infinie, les humains règlent enfin leur problème énergétique.» Mais le dérèglement climatique est irréversible et cause des milliards de mort et provoque une migration de masse. Ce n'est qu'en 2126, avec la création de l’Agence de recherche de l’antimatière, que l'espoir renaît.

Mais les expéditions ne sont pas sans risque, l'énergie des trous noirs devant être compensée par un trou blanc, les passages refermés immédiatement. Quand Sara et Slow s'engagent dans l'ouverture, le vaisseau connaît une avarie et disparaît des écrans radar. Il a bien traversé le trou noir, mais ce dernier n'a pas été refermé. C'est le branle-bas de combat sur terre. Déjà les titres les plus alarmistes font la une. Et Mia, la fille de Sara, oubliée sur terre, exprime d'abord sa colère avant d'espérer le retour sa mère.

Après avoir évalué la situation, la communauté scientifique décide l'envoi d'un vaisseau de secours, l'Orca-7013 de Tom et Youri. Si tout l'enjeu est dès lors de savoir si Sara et Slow pourront être sauvées, l'ampleur des questions que posent leur incursion va engendrer des débats scientifiques, politiques et éthiques tout aussi passionnants pour le lecteur. Mais n'est-ce pas là la définition même du genre qui associe au mieux science et fiction?

Pierre Raufast a appris depuis son premier roman, La fractale des raviolis, à construire une tension dramatique qui s'intensifie au fil des pages, sans toutefois oublier l'humour, qui est aussi sa marque de fabrique. Les lecteurs de ses précédents romans en retrouveront du reste des références au fil de cet ouvrage. Et en parlant de références, on trouvera aussi de grands noms de la SF, d’Isaac Asimov à Arthur C. Clarke, dans ce livre aussi riche que passionnant. Sans aller jusqu'à ranger Pierre Raufast, qui rappelons-le est diplômé de l'École des Mines de Nancy, dans le camp de ceux qui pensent que les progrès scientifiques apporteront la solution au dérèglement climatique, on notera combien les progrès enregistrés en robotique, physique quantique ou encore intelligence artificielle ont permis de surmonter bien des périls. Sans anticiper sur les deux prochains volumes de cette trilogie baryonique que l'on attend avec impatience, on sent bien cette volonté de ne pas opposer la science à l'écologie, mais d'en faire un allié face aux défis gigantesques qu'il va falloir affronter.

Laissons à Asimov le soin de conclure cette chronique avec cette citation des Cavernes d'acier qui me semble parfaitement résumer la philosophie de cette Tragédie des Orques: «Nous chercherons à comprendre ce qui restera toujours incompréhensible. Et c'est précisément cela qui fait de nous des hommes.»


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La variante chilienne

Suite à un dramatique accident survenu durant son enfance, Florin vit seul et sans aucun souvenir. Il a passé plusieurs jours dans le coma et depuis ne ressent plus aucune émotion, donc comme les souvenirs sont tous liés à des émotions, il ne possède plus, ni les uns ni les autres.

Pour peupler sa vie et se rattacher à son passé, il remplit des bocaux avec des petits cailloux, chacun de forme et de texture différente, lui rappelant tel ou tel événement de sa vie.

Le roman débute avec Pascal qui vient s'installer pour les vacances d'été dans une maison de location près du village de Saint-Just-sur-Harmac dans la vallée perdue de Chantebrie.

Il est professeur et emmène avec lui Margaux, une de ses jeunes élèves, et fille d'un ami, qui fuit un passé douloureux. Le père a accepté de lui confier sa fille car leurs relations posent problème et, lui-même, désire y voir plus clair dans sa vie.

Cette jeune fille, qui va bientôt avoir 18 ans, est totalement paumée.

Elle est persuadée d'être responsable de la mort accidentelle de sa mère (et donc du désamour de son père) alors qu'elle-même n'était qu'une toute petite fille au moment des événements. De plus, elle vient d'être totalement traumatisée par son voisin qui la harcelait et qu'elle pense avoir gravement blessée. Et du coup, les choses ne sont pas si simples pour elle...

Par chance, tous deux vont faire la connaissance de Florin.

Des liens d'amitié se tissent au fur et à mesure que les bouteilles de vin s'ouvrent, que les pipes sont bourrées et que les langues se délient, chacun racontant à son tour un peu de sa vie, tandis que le lapin aux olives mijote...

Mais Florin, grâce aux petits cailloux, a plein d'histoires à leur raconter. Je ne vous les dévoilerai pas pour vous laisser le plaisir de les découvrir !

Mais vous saurez enfin...

- pourquoi Jorge Luis Borges n'a jamais eu le Prix Nobel,

- comment faire disparaître un diamant,

- pourquoi une piscine peut finalement servir de potager,

- les habitants d'un village passer des années sous la pluie sans se douter qu'ailleurs...il fait soleil,

- un potier écouter la voix de Clovis dans ses vases

- et plein d'autres anecdotes dont une se passe au temps de Jeanne d'Arc, une autre dans un des cimetières d'une ville où sévissent des fossoyeurs sans foi ni loi...

Vous saurez aussi comment Florin, qui n'a pas d'argent, a acquis sa jolie maison ! Mais chut...



Ce jeune auteur est un formidable conteur qui nous entraîne dans son sillage et nous donne envie d'en savoir plus.

J'ai avalé le roman en deux soirs et j'ai quitté à regret les personnages...parce qu'ils sont réellement attachants et que beaucoup de non-dits subsistent.

Le lecteur ne peut pas s'empêcher d'imaginer une suite possible à leur rencontre !

Les anecdotes sont tantôt jubilatoires, dramatiques, incroyables ou totalement effroyables et l'auteur nous entraîne dans un roman complètement atypique.

J'ai aimé retrouver ce côté décalé que j'avais découvert dans "la fractale des raviolis".

Le roman se partage entre moments de tendresse, de poésie, et d’amitié, et cette rencontre entre trois personnages différents mais chacun meurtris à sa façon est totalement captivante.

Des extraits des petits carnets de Margaux, des poèmes, s'intercalent entre deux chapitres ou deux histoires.

Mais si cette lecture est plaisante, elle nous fait aussi réfléchir.

A-t-on en effet besoin pour être heureux de s’embarrasser du passé, d'être "esclave de ses souvenirs" ?

Voilà donc un petit rayon de soleil, à lire pour un pur moment poétique et plein de fantaisie...
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La variante chilienne

- Avec tout ça, le choix devient impossible, non ?

Florin me regarda, placide.

-Le choix ! Vivre, c’est choisir.



La vie est une question de choix.

Une histoire prend le sens que nous voulons bien lui donner, en fonction des choix qu’il nous faut faire pour ne pas devenir l’apôtre des regrets.



Pascal, professeur de philosophie, loue pour les vacances d’été une maison perdue dans la vallée de Chantebrie. Seulement cinq maisons, c’est cette raison qui le pousse à choisir ce lieu isolé pour s’enfuir avec Margaux, son élève de terminale, amoureuse des mots et de poésie.

Détournement de mineure me direz-vous ? Vous n’y êtes pas du tout ! Simplement la fuite de deux êtres aux rêves déchus, à la recherche d’un sens à leur vie, dans la plénitude, loin de toute terre habitée.



Les jours paisibles s’écoulent au rythme du soleil quand Pascal va croiser le chemin de Florin, un homme ténébreux et solitaire. Une rencontre qui bouleversera le cours de leur vie.



Margaux porte une trop lourde culpabilité sur ses frêles épaules et fuit le regard de son père. Pascal préfère la philosophie aux femmes et se réfugie dans les questions existentielles d’Aristote et Platon tandis que Florin ne ressent plus aucune émotion. Il reste seul et sans attache désormais, incapable de nouer une quelconque relation avec ses semblables.

Des écorchés vifs avec des parcours de vie et des choix qu’ils traînent comme une croix. Mais un jour, vient le moment de déposer les armes, de laisser couler les larmes et d’affronter le chemin devant soi.



Pascal, attiré par cet homme étrange découvre un personnage curieux mais d’une grande intensité.

Florin referme dans des bocaux plus de quatre mille cailloux, qu’il a choisi et ramassé tout au long de son existence. Ces pierres précieuses sont comme des garde-fous, des fragments de sa mémoire. Il les reconnait dans les moindres détails. Chacune de ces pierres protège les secrets de son âme, mais il en délivrera les maux au creux de sa main, sous le regard impatient de Margaux, de Pascal mais aussi le mien.



« Il plongea ses doigts et en sortit un caillou. Pensif, il joua avec en le faisant rouler lentement entre son pouce et son index comme l’on tourne le prénom d’une femme sans sa tête avant de s’endormir. Puis il posa sur la table ce nouveau fragment de mémoire. »



Au fil des cailloux, les liens se tissent, les âmes s’apprivoisent et les boucliers tombent. Chacun apporte une petite pierre à son édifice, puis deux, puis trois et ainsi peu à peu les brèches du cœur se pansent. Ils passeront les vacances bercés par la mémoire des uns, des autres et par la bienveillance de la douce chaleur de l’été.



Pierre Rausfat fait de magnifiques ricochets dans l’immensité de mon cœur, un très beau lapsus que le prénom de l’auteur. Ses mots font écho en moi et les jolis petits cailloux qu’il sème au fil des pages nous guident pas à pas vers notre chemin intérieur. Les personnages s’abandonnent et nous font prendre conscience que parfois un lâché prise est salvateur. Pierre est comme ce minéral précieux que l’on ramasse au bord de la rivière, un galet unique, rond, plat, blanc et soyeux que l’on caresse du bout des doigts pour en saisir l’essence et les vertus apaisantes, tout comme ce roman délicat au mille et une couleur de l’amour et de ses variantes.



« En mars 1998, j’ai joué la plus longue partie de cartes de toute ma vie. C’était une partie de capateros – un jeu que j’avais appris au Chili. Elle débuta le vendredi soir après le repas et se termina le dimanche en fin d’après-midi, juste avant le départ de l’autocar de 17h03 pour les Ratanelles. »



Capateros et sa variante chilienne, quand une vie se joue sur une simple partie de carte …
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Le cerbère blanc

Quel plaisir de lecture que de se plonger dans le nouveau roman de Pierre RAUFAST.



Pourtant, ce n’était pas gagné. Tout commence comme un roman classique. Il y décrit une belle enfance entre deux gamins élevés dès leur naissance ensemble, ils grandiront ensemble, s’aimeront, seront fusionnels…



On s’installe bien, on est dans un terrain connu, on suit avec plaisir l’histoire, les bonheurs et les malheurs de ces personnages. C’est un roman à deux voix, Mathieu et Amandine. Mais, j’ai eu un doute un instant. Je voyais déjà la fin arrivée.



Bien des thèmes sont abordés : la jeunesse, l’amour, la course contre la vieillesse, la richesse, le pouvoir, l’ego, la vanité, la mort, la résurrection, la mythologie, l’éternité…



"Du haut de l'Olympe, Phoebus considéra Mathieu et murmura dans la langue des immortels sors tua mortalis, non est mortale, quod optas, "Ton sort est celui d'un mortel, mais ton désir est immortel". Alors le monde divin s'arrêta et contempla cette créature insignifiante qui accomplissait son odyssée. Tantale ne chercha plus à saisir l'eau qui lui échappait ; la roue d'Ixion s'arrêta ; les vautours ne déchirèrent plus le foie, les Danaïdes laissèrent leurs urnes et Sisyphe s'assit sur son rocher. Les dieux se penchèrent sur Mathieu et, l'espace de deux résurrections, ils retinrent leur souffle divin. L'épopée des héros avait-elle trouvé son héritier ?"



Mais, je me suis dit : « où sont les moments « extraordinaires » que Pierre RAUFAST avait coutume de nous conter ? »



Et BIN, un nouveau chapitre commence et c’est la claque ! Ah non, ne compter pas sur moi pour vous les dévoiler. A vous de les découvrir.



Vous m’avez bien eu Pierre, encore une fois, et je vous en remercie.



PS : A toute la Communauté Babéliote : Haut les coeurs ! Je vous envoie des rayons de soleil et des parterres de fleurs.

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Habemus piratam

Le début m’a emballée de par son originalité. Un curé qui recueille dans son confessionnal les aveux des péchés capitaux d’un pirate informatique. Termes techniques pas toujours facile à comprendre. Des confessions drôles de deux vieilles femmes qui s’accusent de tricherie au Scrabble jusqu’à yce que l’une d’elle est assassinée et que son passé révèle l’histoire de la culotte accrochée chez le boulanger. Un passage excellent. Ensuite, trop de rebondissements avec des termes techniques encore plus accentués. Je pense que je l’aurais trouvé formidable si plus étayé. La prise de conscience qu’avec nos appareils électroniques, on est fiché de partout.
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La baleine thébaïde

Après Sauvez Willy, partez à la rescousse de la baleine bleue ! Pauvre petit mammifère vivant en solitaire, mutant au sonar défectueux, il faut absolument la trouver !



C’est avec une curiosité teintée d’inquiétude que j’ai démarré cette lecture. L’aventure cède la place à une intrigue intéressante et des thèmes bien travaillés créent une atmosphère originale composée de personnages qui échappent aux clichés.

Le découpage en 3 parties est très efficace et nos pousse à chercher le lien qui remettra de l’ordre dans l’histoire et qui répondra aux questions. On ne sait jamais à quel bouillon on sera saucé.

Petit plus : la chute est pour le moins inattendue !! Je dis ça, je ne dis rien !



Sympathique première rencontre avec Pierre Raufast.



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La fractale des raviolis

.....La Fractale des raviolis est à déguster d’une traite ! Comme Pierre Raufast vous le suggère allègrement avec des chapitres aussi courts que percutants, gobez chaque historiette avant d’en découvrir le sens ou l’origine dans la suivante.

La Fractale des raviolis de Pierre Raufast consiste en une succession de petites intrigues dites « gigognes » car elles se contiennent les unes les autres. Un souvenir, une justification, un rappel, n’importe quel événement peut servir de transition, mais il y en a toujours une.



Nous démarrons et nous terminons avec une épouse trompée déterminée à éliminer son mari grâce à des raviolis maison, un souvenir interrompt son geste. C’est le début de nos allers et retours dans des intrigues décousues mais qui sont autant de récits courts se suffisant à eux-mêmes. Dans cet enchaînement qu’il justifie dans l’autoportrait clôturant cet opus, l’auteur réussit à glisser des histoires qui lui tiennent à cœur ou bien des sortes de contes à la morale claire, sachant que nous retrouvons des lieux proches de nous que l’auteur connaît bien comme la ville de Marseille ou le Massif central (vous pouvez visiter son blog par ici). Ainsi, nous voguons d’un bar à hôtesses à l’ermitage reculé d’un stratège militaire, de la cité phocéenne en proie à la peste de 1720 à des interrogatoires où le détecteur de mensonges est un enfant voyant les infrarouges, voire même d’un arnaqueur de vieilles dames à un jeune garçon exterminateur de rats-taupes !



Les pages défilent très vite, car le rythme est soutenu et les personnages intrigants. Nous devinons, par habitude, qu’il survient à un moment donné un choc dans leur vie, d’autant plus que chacun semble déterminé par un souvenir, par un rappel à son passé, à agir de manière troublante. Notons que nous tombons régulièrement sur des sociopathes ce qui rend parfois le récit plutôt sanglant ou, pour le moins, malsain. Mais c’est bien trouvé et surtout cela constitue un vrai bon moment de lecture.



La Fractale des raviolis, malgré son titre racoleur qui peut faire peur, ne déçoit pas. Nous pouvons comprendre qu’il est compliqué d’étirer davantage une telle forme d’écriture. Je suis donc ravi d’accueillir ce petit volume très sympathique dans ma courte collection Alma, merci à eux.



Lu sur le Bibliocosme

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Les Embrouillaminis

Je me maudis, que dis-je, je me blâme ! Et pourquoi ? Oui, pourquoi ? Pour avoir douté de vous Monsieur RAUFAST, moi qui suis une adepte de vos romans depuis la première heure ! Si, si j’ai tout lu de Pierre RAUFAST et il le sait !



Sauf que là ! J’ai douté ! et oui douté ! Et pourquoi ? oui, pourquoi ? Déjà la couverture que je ne trouve pas du tout avenante, mais qui suis-je pour critiquer une couverture ? Qui niera ne pas être attiré ou reculer devant une couverture ? Alors, ne venez pas me jeter la 1ère pierre.



Ensuite, j’ai douté ! et oui douté ! Et pourquoi ? Oui, pourquoi ? La 4ème de couverture ne m’attirait pas, au contraire, je n’avais pas envie d’être déçue par l’histoire à tiroir, moi qui aime avoir un début, un milieu et surtout, surtout, une fin.



Avouez, que là, c’était mal parti.



Mais voilà, je ne pouvais décemment pas reculer, moi qui attends toujours avec impatience les nouveaux romans de Pierre RAUFAST, que je déguste à chaque fois, comme une friandise.



A force de me dire « il faut que tu le lises, laisse-toi une chance d’être encore une fois conquise », alors je me suis lancée.



Et bien, je ne le regrette pas une seconde. Atypique, c’est certain. Je retrouve tous les ingrédients des romans de Pierre RAUFAST. Je commence par un tiroir, et ensuite je suis mon instinct, j’ouvre tel ou tel tiroir. Tiens, pourquoi pas celui-ci ? ou plutôt celui-là. Oh et puis non, plutôt cet autre… Quels embrouillaminis ! (Hahahaha).



Vous l’aurez compris, ce roman a plusieurs destins possibles et c’est au lecteur de choisir le sien, à ses risques et périls. Une vie bien rangée (?) ou un destin plus exotique ? Mais que vous choisissiez l’une ou l’autre, vous serez de toute façon surpris, car le train-train quotidien, Pierre RAUFAST ne connait pas ! Il y a toujours une petite pierre qui vient déranger et modifier l’édifice et l’ordre établi des choses.



Sans compter que je retrouve l’humour et la folie qui fait le charme de ses romans, et son écriture toujours aussi ciselée et précise.



Merci Pierre, pour ce délicieux, que dis-je ! ces délicieux moments de lecture. Je suis toujours dedans, pour mon plus grand plaisir.



Et ensuite, il faudra que je le relise comme un simple roman, en suivant tout simplement les chapitres, rien que pour voir ce que cela donne. Cela est une autre histoire, et je vous en toucherai deux mots une fois le moment venu.



A tiens, et pourquoi pas ce tiroir-ci ? Quel dilemme ! Bon, je vous laisse...
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Le cerbère blanc

Amandine et Mathieu vivent dans le même village de la vallée de Chantebrie. Dès leur plus jeune âge ils passent beaucoup de temps ensemble, et partagent jeux, joies et peines, leurs parents étant eux-mêmes très amis entre eux.

Une belle histoire d'amour semble poindre. Mais la vie réserve souvent des surprises, bonnes ou mauvaises…

Et Amandine et Mathieu sont particulièrement mal servis !



Les deux cent premières pages de l'ouvrage ne ressemblent pas aux récits antérieurs de Pierre Raufast, que j'avais beaucoup appréciés grâce à des constructions romanesques foisonnantes et pleines d'humour ('La fractale des raviolis', 'La variante chilienne', 'La baleine thébaïde').

Ce dernier ingrédient est totalement absent ici, donnant l'impression que l'auteur a souhaité traiter sérieusement les sujets de la mort et de l'amour. Malgré la déception de Ziliz à cette lecture, je me suis donc laissé porter par le récit, en me disant « pourquoi pas ? ».



Malheureusement, une cinquantaine de pages avant la fin, le roman sombre dans une facilité et une niaiserie déconcertantes, par un coup de théâtre digne des 'Quatre évangiles' ou d'un roman de Bernard Werber ('Les thanatonautes' en l'occurrence, que je n'ai pas aimé, contrairement à ses premiers romans) !



Je conseille les premiers romans de Pierre Raufast, mais pas ce dernier qu'il a signé. Je me méfierai des prochaines sorties de Pierre Raufast.
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La trilogie baryonique, tome 2 : Le système d..

Les hommes et les robots partent en mission



Dans ce second tome, toujours aussi passionnant, Pierre Raufast va nous raconter l'expédition des Orcas vers une exoplanète. Une mission délicate pour un équipage qui n'est pas au bout de ses surprises. Haletant!



Quel plaisir de retrouver l'univers et les personnages imaginés par Pierre Raufast dans ce second tome de sa trilogie baryonique! Précisons toutefois d'emblée qu'un large résumé du tome 1 permet à ceux qui voudraient attaquer d'emblée leur lecture avec ce second volume de le faire, quitte à revenir ensuite à cet épisode initial.

Le système de la tortue s'ouvre sur un épisode dramatique. La jeune Slow est très perturbée par la découverte qu'elle vient de faire. Les plafonds de Tao, le théorème sur lequel repose leur société n'est pas juste. Slow a repéré une faille dans la démonstration. Mais consciente des implications de sa découverte, elle préfère confier ses doutes à son père, un professeur de renom. Conscient des enjeux, ce dernier lui demande de garder le silence. Et va prévenir les autorités. Convoquée par le président, il lui annonce que son père sera exilé et qu'elle sera mise aux arrêts avant de rejoindre l'école des cadets en vue de missions dans l'espace. Cet éloignement lui interdira de dévoiler une découverte qui remettrait en cause son pouvoir. Un moindre mal en somme, car l'alternative envisagée était sa mise à mort.

On retrouve Slow un peu plus tard, au moment où son vaisseau s'apprête à regagner sa base afin de préparer la grande expédition vers Tortue-B. À nouveau convoquée par le président Kamal Narkami, elle choisit de ne pas rentrer et de rester en orbite.

Pendant ce temps, Kirsten Golovine a remporté le duel entre les deux agences rivales et dirigera les opérations au sol, même si la politique et les intérêts du fabricant TT-Bot doivent être pris en compte.

Un accord est finalement trouvé. «Le M-Orca aura huit modules, dont sept habités. Sur les quatorze équipiers, les rôles sont désormais tous définis. À part la commandante et son second qui navigueront dans un Explorer-Orca, il y aura pas mal de spécialistes pour l’exploration de Tortue-B. Une botaniste, une géologue, un bactériologiste et un zoologiste se partageront des Lab-Orcas. Trois Orcas standards seront utilisés par la physicienne, la chimiste, l'ingénieur systémique, l'analyste signal, le médecin et la logistique. Un autre E-Orca sera occupé par deux militaires. Le dernier module est traditionnellement inoccupé, car réservé pour les parties communes, les réunions et les repas. Il servira aussi de refuge au cas où et sera équipé d’un dortoir.»

Mais très vite, ce plan est remis en question, car on découvre que Mia et Slow font partie de l'équipe et qu'il est trop tard pour stopper la mission.

Une mission qui va occuper la seconde partie du roman et nous réserver bien des surprises, entre tentatives de sabotage et première mondiale.

Pierre Raufast, avec sa virtuosité déjà dévoilée dans le premier tome, sait tenir son lecteur en haleine, vulgariser au mieux son savoir scientifique et remettre au goût du jour les principes d'Isaac Asimov avec ses trois lois de la robotique qu'il n'est pas inutile de rappeler ici: 1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger ; 2. Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi ; 2. Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi. Ces lois seront-elles toujours valables en 2176? C'est l'une des interrogations qui vont accompagner notre équipage jusqu'au Système de la tortue. Inutile d'ajouter avec quelle impatience on attend le troisième volet de cette trilogie!

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024».Enfin, en vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.




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La fractale des raviolis

Mais où allons-nous ? C'est la question récurrente que se pose le lecteur au fur et à mesure qu'il tourne les pages de ce qui fut le premier roman de Pierre Raufast (depuis, il y en a eu deux autres et il me semble que quelque chose est annoncé pour octobre... il était donc grand temps que nous fassions connaissance). C'est vrai quoi... comment se retrouve-t-on, à partir d'un plat de raviolis amoureusement cuisiné (nous y reviendrons) à explorer le destin d'un certain Franck Vermüller, passionné par l'éradication des sauterelles (ce qui le mènera loin, mais nous y reviendrons) ? Que vient faire dans tout ça une épidémie de peste au Moyen-Âge ? Je rappelle tout de même que nous partons d'une situation certes un peu tendue - la narratrice s’apprête à supprimer son mari adultère grâce à son plat préféré un peu spécialement assaisonné - mais enfin, théoriquement assez linéaire...



C'est sans compter sur l'esprit de l'auteur (que j'ai trouvé ma foi fort sympathique lorsque nous nous sommes croisés récemment, même si je me sentais un peu gênée de ne pas l'avoir lu, mais je m'éloigne du sujet...) qui m'a donc obligée à me référer à Wikipedia pour me rappeler (j'ai fait des maths, même pas mal mais c'est loin) ce qu'est une fractale... Je vous fais ici profiter de la définition :



"Une figure fractale est un objet mathématique, telle une courbe ou une surface, dont la structure est invariante par changement d'échelle1.



L'adjectif « fractal », à partir duquel l'usage a imposé le substantif une fractale pour désigner une figure ou une équation de géométrie fractale, est un néologisme créé par Benoît Mandelbrot en 19742 à partir de la racine latine fractus, qui signifie « brisé », « irrégulier », et de la désinence -al présente dans les adjectifs naval et banal (pluriels : navals, banals, fractals). De nombreux phénomènes naturels – comme le tracé des lignes de côtes ou l'aspect du chou romanesco – possèdent des formes fractales approximatives.



Les fractales sont définies de manière paradoxale, à l'image des poupées russes qui renferment une figurine identique à l'échelle près : « les objets fractals peuvent être envisagés comme des structures gigognes en tout point – et pas seulement en un certain nombre de points, les attracteurs de la structure gigogne classique. Cette conception hologigogne (gigogne en tout point) des fractales implique cette définition tautologique : un objet fractal est un objet dont chaque élément est aussi un objet fractal (similaire) 3."



Voilà. C'est plus clair, non ? Sachez donc que pour découvrir ce qu'il va advenir de ce plat de raviolis dont Marc se lèche déjà les babines mais dont la dégustation va être soudainement compromise par quelques imprévus, il y a un certain nombre de paramètre à prendre en compte. Parce que la vie n'est pas une ligne droite, parce que quand on parle de destin, on ne sait pas toujours ce dont il s'agit exactement. Et s'il faut pour cela faire connaissance avec Paul Sheridan, les vierges de Barhofk ou rejouer la bataille d'Austerlitz avec Rémy... eh bien soit !



Ah, encore quelques mots : j'adore !


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La fractale des raviolis

J'ai été surprise à la lecture de ce livre, je ne m'attendais pas à ce style.

J'ai été conquise par l'originalité de la construction de ce livre. L'enchaînement, l'articulation des histoires m'a beaucoup plu. Tous les personnages sont originaux et ont une particularité qui retient l'attention.

Ce petit roman se déguste avec plaisir.
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La Trilogie baryonique, tome 1 : La Tragédie ..

Voici le dernier livre de Pierre RAUFAST, auteur que je suis depuis son premier roman, « La fractale des raviolis » que j’avais d’ailleurs reçu de Babelio lors d’une première masse critique à laquelle je participais.



Là, Pierre RAUFAST change de registre. Il nous entraîne dans les étoiles, dans l’univers, à l’exploration et à la recherche de « l’antimatière ». Nous sommes en 2173.



Des vaisseaux spatiaux appelés ORCA explore l’espace, lorsqu’un « grain de sable » vient gripper le voyage de l’un d’eux. Sara et Slow subissent une avarie, après avoir traversé un trou de ver et les propulsent à un endroit inconnu et très éloigné de leur objectif. Normalement, ce trou de ver, à chaque passage d’un vaisseau, doit être refermé.



Youri et Tom, à bord d’un autre vaisseau, sont les plus proches d’elles et pourraient éventuellement leur venir en aide. Cela n’a encore jamais été fait, c’est la première fois qu’un accident survient.



Sur terre, c’est le branle-bas de combat. D’autant plus, que les deux entités liées qui gèrent les voyages dans l’espace, le Centre de Commandement de l’Orca et l’Institut de stratigraphie, se tirent dans les pattes et ne sont pas d’accord sur la solution à adopter.



Pierre RAUFAST sait parfaitement manier les différents chapitres et passages. On fait la connaissance, dans un premier temps de Youri et Tom, ensuite de Sara et Slow, du Centre de Commandement, et des familles de certains des protagonistes, dont la fille de Sara, Mia, ne lui pardonne pas son absence. Son autre mère, Ness a bien du mal à la gérer. Et ainsi de suite.



Il y a aussi les « expertes artificielles » qui répondent à leurs questionnements mais pas seulement. On pourrait dire qu’elles sont leurs conseillères, leur(e) meilleur(e) ami(e) ou animal de compagnie à qui on livre tous ses secrets. D’ailleurs ceux-ci en sont accros.



Il y a aussi le petit copain de Mia, Diego, qui rejette justement toutes ces technologies. Ils les trouvent dangereuses.



Il y a également, ceux qui travaillent dans l’ombre.



Alors, que va-t-il se passer ? Si vous voulez vraiment le savoir, vous savez ce qu’il vous reste à faire.



Ce livre se lit facilement et peux convenir également à des ados.



J’ai vraiment hâte de lire la suite. Et pour ceux qui pourraient penser que je ne suis pas objective, voici le commentaire de mon mari, féru de SF mais qui a bien du mal à trouver de nouveaux auteurs. Il a plongé dans ce roman et l’a dévoré :

« Enfin de la vraie SF intelligente».

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