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Critiques de Posy Simmonds (253)
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La fabuleuse vie secrète de Fred

J'ignorais que Posy Simmonds, l'auteure de Gemma Bovery récemment adapté au cinéma, écrivait aussi pour les enfants. En réalité, ses premiers livres jeunesse datent de 1984, mais n'ont pas tous été traduits.

On retrouve ici ses dessins caractéristiques si facilement identifiables, plus adoucis dans les traits, mieux adaptés aux enfants et si agréables à contempler.

Fred est un gros vieux chat. Enfin, était, car il vient de rendre son dernier souffle, et ses deux petits maîtres, frère et soeur, veulent lui rendre hommage en laissant une épitaphe sur sa tombe. Dur dur, quand seule sa paresse légendaire le caractérise...

La nuit même, les deux enfants se réveillent, entendent des bruits, sortent dans la rue, et découvrent un attroupement de chats, que dis-je, une foule immense en deuil de Fred, la célèbre star! Les enfants ne veulent pas y croire: lui? Célèbre? Lui qui passait ses journées entières à dormir? -Oui, mais la nuit, hein? d'après vous, que faisait-il? leur rétorque-t'on.

C'est ainsi que les enfants, en écoutant le récit de tous ces chats tristes de la mort de leur star, découvrent la Fabuleuse Vie Secrète de Fred!



J'ai beaucoup aimé ce récit tendre et humoristique, raconté avec délicatesse et fantaisie. Je le recommande aux fans de Posy Simmonds, à ceux qui veulent la découvrir et à tous les autres!
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Cassandra Darke

Qu’est-ce qu’un roman graphique ? Il existe bien des définitions qui auraient du mal à cerner le travail de Posy Simmonds. Oublions-les et laissons-nous embarquer par sa fantaisie. Chaque feuillet délivre son lot de surprises dans sa mise en page, et le graphisme si particulier de Simmonds – l’équilibre entre la virtuosité du trait et le cadrage de la scène – fait merveille pour retranscrire à la fois les pensées des personnages, les situations traversées par eux et le fil de l’intrigue. Celle-ci n’est que prétexte et la jubilation éprouvée à la lecture vient moins de l’histoire que l’on nous raconte que du portrait d’une vieille bique londonienne, égoïste et roublarde, poussée malgré elle sur la voie d’une rédemption tardive.
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Cassandra Darke

J'ai emprunté cette bande dessinée (roman graphique) à la médiathèque. J'ai été un peu gênée de trouver le récit décousu avec des ellipses sèches (on tourne la page sans s'attendre à ce que plusieurs jours soient passés et les premières phrases sont comme la suite de ce qui a été éludé...).

Une fois accepté ce procédé c'est une histoire à l'humour noir dans lequel aucune des deux héroïnes, qu'il s'agisse de Cassandra la misanthrope ou de sa nièce Nicki, n'est réellement sympathique. Mouillées malgré elles dans une affaire de meurtre dont l'arme est cachée dans la maison de Cassandra, elles doivent gérer leur vie professionnelle avec ses aléas (et fraudes) en parallèle d'interactions avec les tueurs qui cherchent à récupérer l'arme du crime.
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Literary Life : Scènes de la vie littéraire

Les libraires doivent rire jaune en lisant la satire du milieu littéraire anglais par Posy Simmonds ; en effet "Literary Life", BD traduite de l'anglais et publiée par Denoël Graphic (2014) est transposable au milieu littéraire français, à quelques détails près.



Posy Simmonds crève la baudruche de la culture en peignant un tableau peu flatteur de l'homme de lettres moderne (la femme de lettres n'est pas épargnée non plus).



On ne peut s'empêcher de penser à Claire Bretécher en lisant les planches de Posy Simmonds, dessinatrice au "Guardian Review" outre-manche depuis des lustres, dans lequel ses tranches de "vie littéraire" sont parues. Si Bretécher a croqué le milieu "bobo" d'une façon aussi réaliste, c'est -à l'en croire-, parce qu'elle l'éprouva de l'intérieur ; de même on a l'impression que Posy Simmonds (de cinq ans la cadette de Claire Bretécher), sait bien de quoi elle parle quand elle parle de librairies, de salons du livre, de dédicaces, d'éditeurs, de critique littéraire... Il est plus juste de parler d'ironie que de satire, pour qualifier la démarche de P. Simmonds ; son cynisme et sa franchise l'inclinent à ne pas embellir la réalité.



Sans doute certains gags sont un peu "attendus" ; ce n'est pas la première fois que le milieu littéraire est la cible de sarcasmes ; souligner le narcissisme de l'écrivain, son désir de plaire et de se rassurer, ce n'est pas un scoop.



Cependant Posy Simmonds se rattrape en proposant des angles variés, qui permettent de cerner le métier; le métier, tout est dans ce mot car le ridicule de l'homme de lettres moderne tient largement à ce qu'il est devenu un "professionnel", l'écriture un travail, et les librairies des étals de plus en plus banals. Du décalage entre la littérature, qui peut sembler parfois une échappatoire à la condition humaine, et le carriérisme de l'homme de lettres moderne, Posy Simmonds extrait la plupart des situations comiques. On pourrait traduire cette évolution autrement : on a affaire aujourd'hui à une littérature produite d'abord par des éditeurs, assisté par des écrivains. Le rapport des prérogatives s'est peu à peu inversé. Cette évolution est particulièrement visible dans le domaine de la bande-dessinée où les recettes technico-commerciales se sont vites imposées sur des méthodes plus artisanales.



- Entre autres observations pertinentes, P. Simmonds suggère l'effet délétère de la psychanalyse sur la critique littéraire. Cet effet avait d'ailleurs été anticipé par le journaliste et critique viennois Karl Kraus, contemporain de Freud et auteur d'aphorismes cinglants à l'encontre de son compatriote et de la psychanalyse (Freud s'est notamment ridiculisé en tentant de réduire les personnages de Shakespeare à des symptômes).



P. Simmonds illustre aussi le complexe d'infériorité grandissant de l'écrivain vis-à-vis du cinéma et de la télévision ; au point que les plus serviles se rêvent scénaristes de cinéma, c'est-à-dire au service d'un art beaucoup plus rémunérateur, mais presque entièrement fait de contraintes. Indirectement, P. Simmonds pointe du doigt le rôle que joue la culture afin d'emprisonner l'homme moderne dans la fiction.
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Gemma Bovery

A tous ceux qui auraient le malheur de penser que la Madame Bovary de Flaubert n’est qu’une œuvre littéraire désuète, Posy Simmonds impose sa variante légèrement modernisée : Gemma Bovery. Variation libre qui nécessite quelques adaptations permettant au mythe de se renouveler et de correspondre plus parfaitement à notre siècle. Si Gemma Bovery, à la manière de sa consœur littéraire, tient un journal intime dans lequel elle épanche ses peines, ce n’est pas ce manuscrit qui nous permettra de prendre connaissance des malheurs et des réjouissances de son existence mais le récit d’un de ses voisins. Celui-ci est un amateur de bons livres et, forcément, le jour où il entend parler de Gemma et Charlie Bovery, il ne peut s’empêcher de penser aux personnages illustres de Flaubert –Emma et Charles Bovary. Le rapprochement est d’autant plus pertinent que la réalité rejoint rapidement la fiction, alors même que Gemma Bovery semble à peine connaître sa quasi-homonyme littéraire.





Après l’enthousiasme débordant de sa découverte de la Normandie, de ses petits villages tranquilles, de ses boutiques artisanales et de ses vastes plaines, Gemma Bovery découvre bientôt l’ennui le plus dévorant –ennui qui deviendra ensuite dégoût puis haine. Charlie écope des plaintes de son infortunée épouse, et l’harmonie de leur couple ne tarde pas à s’étioler. Le narrateur de cette histoire –leur indiscret voisin- est émerveillé par la précision avec laquelle la réalité rejoint la fiction… Ne manque plus que Gemma se dégote un amant. Evidemment, Posy Simmonds ne pouvait pas nous épargner cette coïncidence. Les temps modernes sont ce qu’ils sont : Gemma rencontre l’éphèbe qui viendra la sauver de sa monotonie au Leclerc de Rouen. Flaubert avait su faire plus romantique en son temps.





La question de savoir si le destin de Gemma Bovery suivra jusqu’au bout celui d’Emma Bovary ne se pose malheureusement pas et fait perdre à l’album de Posy Simmonds une partie de son intérêt. En effet, les premières pages nous amènent immédiatement à connaître la mort de Gemma, ceci afin que le lecteur ait accès à ses journaux intimes. Laissés à l’abandon, ceux-ci seront alors découverts par le narrateur. Si cette révélation d’entrée de jeu fait perdre à l’histoire une partie de son ressort dramatique, elle permet en revanche de croiser les points de vue de Gemma et de son voisin –dans le présent et dans le passé-, et d’accéder à une multitude d’interprétations intéressantes.





Pas aussi superbe et racé que le Madame Bovary de Flaubert, ce Gemma Bovery de Posy Simmonds nous amuse toutefois en nous laissant imaginer ce qu’aurait pu écrire Flaubert s’il avait vécu à notre époque. Les tragédies modernes peuvent être tout aussi puissantes que celles qui peuplent notre littérature : il suffit de constater quels imbroglios financiers et sentimentaux découlent des divorces, remariages et familles composées ; et si les amours semblent plus artificiels parce qu’ils se nouent dans des centres commerciaux et connaissent leur point culminant dans des parkings souterrains, ils conservent encore toute leur intensité émotionnelle. Voilà de quoi contenter la curiosité des lecteurs indiscrets qui avaient déjà aimé Madame Bovary…
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Gemma Bovery

Gemma Bovery raconte l'installation d'un couple d'Anglais en Normandie. Au début, tout va très bien. Mais très vite, Gemma s'ennuie et commence à regretter son ancienne vie...

Gemma Bovery est la première bande dessinée ou plutôt le premier roman graphique de l'anglaise Posy Simmonds. En effet, cet ouvrage se présente vraiment à la fois sous la forme de bande dessinée et d'une autre partie sous la forme de la narration, dictée par le boulanger Joubert, voisin éperdument amoureux de Gemma. Posy Simmonds joue bien évidemment sur la ressemblance de la Madame Bovary de Flaubert et c'est bien évidemment la force de Gemma Bovery. J'avoue que je me suis mise à la lecture de ce roman graphique par curiosité, sachant que je n'ai pas encore lu le grand chef d'oeuvre de Flaubert. Le crayon de l'auteure est extrêmement soignée et intelligent. La lecture de Gemma Bovery a pour moi été un véritable plaisir !
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Cassandra Darke

Posy Simmonds aurait pu s’arrêter à une simple réécriture du chant de Noël de Dickens avec une Scrooge obèse portant une chapka mais son propos est évidemment bien plus vaste et plus complexe. Car en baladant son anti-héroïne dans les rues de Londres elle montre les deux faces de la ville, du clinquant des quartiers chics au sordides des sombres ruelles où l’on oblige des filles venue d’Europe de l’Est à vendre leurs corps. Et entre l’hypocrisie d’une haute bourgeoisie toujours prompte à se donner bonne conscience et la violence de malfrats sans envergure à la bêtise crasse, il n’y a pas grand monde à sauver.

Un roman graphique dont la narration, entre longs récitatifs très littéraires et dessins très travaillés peut de prime abord donner l’impression d’être trop bavarde. Finalement on se rend compte que l’équilibre entre les deux formes est idéal et que l’ensemble se révèle parfaitement digeste.

Un récit dense, fourmillant de détails, qui tient à la fois du polar, de la comédie de mœurs et de la satire grinçante. C’est mordant, irrévérencieux et sans concession tout en restant d’une grande élégance. So british !


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Tamara Drewe

L’univers de Posy Simmonds est tellement particulier qu’il séduit ou agace. Je fais partie des fans de cette dessinatrice dont les romans graphiques s’inspirent souvent d’œuvres littéraires : celles de Flaubert pour Gemma Bovery, Dickens pour Cassandra Drake ou Thomas Hardy pour Tamara Drewe.

Le talent de Simmonds est de décrire les modes et les travers de notre époque avec un humour décalé et une acidité de ton toute britannique. En refermant le livre, on ne peut que constater le dynamitage en règle des faiblesses humaines comme des accommodements dont se satisfait le commun des mortels.

Cet opus nous conduit dans une résidence payante pour écrivains installée à la campagne, un lieu douillet qui baigne dans une paix propice à l’inspiration et à la concentration. Le retour dans sa maison familiale de Tamara Drewe, vilain petit canard transformé en cygne par la chirurgie esthétique, déclenche une onde de choc dans son village, digne de la journaliste people qu’elle est devenue. Pulvérisée la tranquillité des résidents, les hommes perdent la tête, les adolescents rêvent de célébrité, jusqu’aux vaches qui s’énervent. Chacun livre ses impressions au fil des mois et des saisons et le double ancrage du roman – dans l’intimité des personnages et dans le temps – donne sa force à l’histoire.

Couleurs pastel, dessin délicat, composition harmonieuse rehaussent par contraste une satire douce-amère des embûches de la célébrité.
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Cassandra Darke

Encore une "lecture confinée". Oui, je le note, parce que Babelio sert aussi à se souvenir de cette dimension si particulière.

Cassandra Darke est un être particulier. Directrice d'une galerie d'art depuis que son ex-mari est atteint de la maladie d’Alzheimer, elle a un peu fraudé, un peu beaucoup, et a été condamné - amende, prison. Elle ne voit pas ce qu'elle a fait comme quelque chose de grave - et moi non plus, sans doute parce que l'art contemporain ne m'intéresse pas vraiment. Elle a aussi donné un coup de main à Nicki, sa nièce, fille de son ex-mari (oui, Fred l'a quitté pour Margot, sa soeur). Celle-ci se veut artiste, performeuse si j'ose dire, dénonçant les violences faites aux femmes en "performant" devant les tableaux, s'attirant un commentaire bien senti de Cassandra - oui, pour le coup, je suis un peu du côté de Nicki, même si je me dis qu'effectivement, les gens peuvent voir les violences représentées sur les tableaux, et pas forcément celles qu'ils cotoient dans la vie de tous les jours.

La preuve ? Le cadavre d'une jeune femme, ou plutôt ce qu'il en reste, a été trouvé, et personne de la réclamer, personne de s'inquiéter - on saura pourquoi lors du dénouement, qui montre à quel point la violence ordinaire frappe les femmes. Oui, ordinaire, parce que tout au long de ce roman, on voit à quoi Nicki et ses copines, et Cassandra, par extension, peuvent se retrouver confronter. Etre une femme, c'est devoir prendre beaucoup plus de précautions si l'on souhaite sortir le soir, c'est devoir faire attention à qui l'on parle, à ce que l'on dit, ce que l'on accepte, parce que certains hommes ne comprendront pas qu'une femme a le droit de s'habiller, de se comporter, de parler comme elle veut, et que rien de tout cela ne signifie "oui".

La fin peut-elle être qualifiée d'heureuse ? A chacun de juger.
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Cassandra Darke

L’immense Posy Simmonds est enfin de retour après un dernier album en demi-teinte.

Au cœur de son histoire figure Cassandra Darke, l’archétype de la misanthrope que tout le monde aime détester et qui abhorre son monde. Confite dans le confort de sa vie de vieille richarde vacharde, elle est soudain secouée par Nicki, une ex-locataire, qui aurait laissé une bombe à retardement derrière elle. Dépassant ses préventions personnelles, une chapka fermement visée sur la tête, Cassandra part à la découverte de la vérité. Cette enquête l’emmènera bien loin de sa galerie d’art pour happy few, dans une capitale britannique qui n’est pas s’en rappeler l’époque de Dickens.

Avec son regard mi tendre-mi rageur, l’héroïne de Posy Simmonds dresse mine de rien une étude sociale de ses contemporains sur un rythme qui n’est pas sans rappeler les meilleurs romans noirs. A la fois intemporel et terriblement moderne.

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Cassandra Darke

Excellente histoire que celle narrée par une spécialiste de la vie intellectuelle à Londres (Posy Simmonds est chroniqueuse au Guardian).

Cassandra Darke a tout de la vieille fille aigrie, mais elle a été mariée à un galèriste qui reconnaissant son œil et ses qualités lui a confié la gestion de sa galerie. Sauf qu'afin de se faire un peu d'argent complémentaire (Cassandra est riche), elle a escroqué ses clients en réalisant des reproductions d'œuvres soit disant uniques. Rattrapée par son escroquerie, elle est condamnée et compte tenu de son âge, elle doit réaliser des travaux d'intérêts généraux. Plus ou moins ruinée, elle n'a plus de personnel mais conserve un superbe immeuble dans l'un des plus beaux quartiers de Londres, elle décide sur un coup de tête d'aller dans l'appartement du sous sol, utilisée par sa nièce l'année précédente et y découvre une arme...

Flash back sur les évenements de l'année 2016 et l'aménagement de Nicky qui a finit par une énorme dispute.

Dessin fin et précis, des textes succulents par une profusion de détails sur les vies de Cassandra et de Nicky si différentes au prime abord, et qui si elles avaient communiqué un peu plus auraient pu être plus proches...

Sans être méchante, le trait peut être dur et acerbe, l'auteur décrit parfaitement cette vieille femme, vieille fille par vocation et cette jeune femme qui se cherche. On sent beaucoup de tendresse pour toutes les deux.

A lire.
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Tamara Drewe

Cette bande dessinée était publiée dans le journal anglais The Guardian, tous les dimanches, et je lisais ces extraits avec beaucoup de plaisir.

Après avoir lu Literary Life, j'ai voulu relire Tamara Drewe, cette fois-ci dans sa totalité, et j'ai tellement aimé que je l'ai fini dans la nuit.



La simplicité et lisibilité des dessins, la sobriété des textes, leur léger humour, la diversité des personnages qui ont tous leur histoire et personnalité et enfin l'intrigue subtile tournant autour du monde de l'édition, la campagne et les idylles plus ou moins avouables, tout contribue au plaisir de cette lecture et explique le gros succès qu'elle a eu.

Beth gère avec amour la résidence d'écrivains qu'elle a fondé dans la campagne anglaise avec son mari écrivain à succès, charismatique et volage, Nick. Entre deux crises conjugales, la résidence baigne dans le calme, les repas composés des produits de la ferme,le meuglement des vaches de la voisine et les petites piques que nos chers écrivains se lancent l'air de rien.

Cette monotonie et pourtant troublée par le retour de Tamara Drewe dans sa maison natale. Tamara: chroniqueuse nombriliste et magnifique, surtout depuis son opération du nez. Personne ne lui résiste, pourtant beaucoup semblent la détester. Tamara, c'est presque un cliché, et pourtant, on se laisse prendre et nous voilà à plonger tour-à tour dans les pensées des différents protagonistes du récit.

Saga, critique du monde littéraire, roman légèrement policier... ce roman est un grand plaisir de lecture!




Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Gemma Bovery

J'avais découvert Posy SIMMONDS avec la lecture de Tamara Drewe il y a quelques mois et par la même occasion le roman graphique.



Une fois encore la magie opère, fabuleux détournement de l'étouffant "Madame BOVARY" de Flaubert à la sauce anglaise avec un second degrés très fin.



C'est l'histoire de Gemma qui épouse un homme divorcé, Charlie Bovery à la suite d'une rupture sentimentale douloureuse et humiliante. Pour fuir l'emprise de l'ex-femme de Charlie et ses intrusions fréquentes dans leur couple et la venue de plus en plus fréquente des enfants de Charlie dans leur appartement étroit, Gemma persuade son mari de s'installer dans un village bucolique de Normandie en France.



Après quelques mois, Charlie, restaurateur de meubles et bibelots ancien s'intègre parfaitement à cette vie calme qu'offre la campagne. Gemma quant à elle s'ennuie, n'a pas beaucoup de point commun avec son mari. Elle décide de reprendre en main sa vie en commençant par perdre le poids et reprend confiance en elle et fait une rencontre déterminante qui va être le début de sa perte.



Effectivement des le début, le narrateur Raymond Joubert nous apprend la mort de Gemma. Intrigué par cette jeune femme et la ressemblance de son patronyme avec la célèbre oeuvre de Flaubert, dés son arrivée au village, il se lance alors dans une enquête pour lever le mystère sur les conditions de sa mort, persuadé d'en être le principal responsable.



L'association du texte et des dessins est parfaite, j'ai retrouvé le même plaisir de lecture que pour Tamara Drewe, j'aime beaucoup le roman graphique, plus long à lire qu'une BD, plus approfondie, on entre dans le scénario comme dans un film. L'auteure nous balade dans une bien triste histoire de femme mal aimée. J'ai beaucoup apprécié les observations teintée d'humour des traits caractérisant les anglais et les français ! Une intrigue rondement menée qui tient bien le lecteur en haleine.

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True love: Une romance graphique

50 ans de carrière, une exposition au Centre Pompidou du 22 novembre au 1er avril 2024... Un événement et une auteure, Posy Simmonds, que Denoël fête dignement avec cet album qui offre un menu en 3 étapes: livret de l'expo, histoires inédites dont "True love" et un long entretien.

La première partie nous offre les plus belles pièces de l'exposition, tout droit sorties des cartons de l'artiste. qui balaient plus de 50 années: des dessins de jeunesse, des illustrations de presse, des extraits de ses contes pour enfants puis de ses romans graphiques, mais aussi quelques photos accompagnées de textes de Paul Gravett, commissaire de l'exposition.

Viennent ensuite quatre histoires inédites, savoureuses et malicieuses, dont la très réussie True love qui démontre que dès 1981, Posy Simmonds posait un regard acéré sur les relations homme-femme, sur le patriarcat et le machisme... dans un style qui annonce bien les romans graphiques à venir : Gemma Bovery en 1999, Tamara Drew en 2007 et Cassandra Darke en 2018.

La dernière partie est donc un entretien sous forme d'autoportrait qui s'avère passionnant, et qui, à l'image de l'auteure, porte un regard amusé, distancié, sur son parcours, son œuvre, ses influences....

Le tout donne un beau livre hommage que j'ai trouvé particulièrement réussi. J'aimais déjà beaucoup l'univers de l'anglaise et son humour très british et ce recueil n'a fait que renforcer ce sentiment. Vive Posy !
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La fabuleuse vie secrète de Fred

Posy Simmonds, connue pour ses romans graphiques Tamara Drewe, Gemma Bovery ou encore Cassandra Darke, a aussi écrit des livres pour enfants. Fred est l’un de ceux-là.

Deux gamins, Sophie et Nico, viennent de perdre leur chat adoré, Fred, dont l’activité principale consistait à dormir tout au long de la journée. Ils l’enterrent dans leur jardin et, le soir venu, ils s’endorment, attristés d’avoir perdu leur animal chéri. Ils sont réveillés par un bruit : une cérémonie d’adieu se prépare chez la gent féline pour évoquer le souvenir du plus grand chat chanteur du monde.

Tout en rondeur, émaillé de couleurs tendres aux tons assourdis, le dessin de Posy Simmonds fait merveille et les petits auront plaisir à découvrir une palette de minets, de mistigris, de matous et autres chatounets. Mais j’ai trouvé l’histoire faible, peu inventive sur un thème pourtant fort, la perte d’un compagnon à quatre pattes. Le livre n’aborde pas, selon moi, toute la complexité du sujet, en misant sur une sarabande joyeuse plutôt qu’en explorant le désarroi lié à la disparition d’un être familier.
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Tamara Drewe

Je n'ai jamais autant peu lu que cette année. Quelle période étrange et propice au rien, vraiment.

Et comme en ce moment je lis des livres empruntés, je me réfugie dans mon bain avec des relectures-doudou. Posy Simmonds, je l'ai découverte avec le film de Stephen Frears, que j'ai poursuivi par la BD qui est devenu un coup de cœur intégral. C'est fin, cynique, sans concession et le format histoire mi illustrée, mi BD fonctionne à merveille. J'ai depuis complété ma collection mais Tamara Drew reste mon préféré. Ever.
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Cassandra Darke

Je ne connaissais pas Posy Simmonds

Cassandra Darke est pour moi une superbe découverte

J’ai vraiment bien aimé le ton, les différents points de vue, le concept de « roman graphique »

Je me réjouis de découvrir les autres livres de Posy Simmonds

Et de relire Cassandra Darke pour y apprécier les illustrations dont j’ai certainement raté un tas de subtilités, emportée par ma lecture et mon envie de connaître la suite
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Cassandra Darke

Elle est terrible cette Cassandra Darke. Assez misanthrope, galeriste londonienne ayant par le passé commis des tours de passe-passe peu licites, elle enrage contre sa sœur qui est aussi la nouvelle épouse de son ex-mari. Cassandra a tourné la page des fraudes sur le marché de l'art, mais quand la jeune locataire, sa nièce Nicki a quitté sa maison, elle y a laissé des objets compromettants…



Cet ouvrage est un roman graphique assez dense, des grandes plages de textes sont parsemées sur des planches au graphisme si particulier à Posy Simmonds. On se plaît à suivre cette anti-héroïne aigrie, bougonne et malpolie.



Le récit est très bien construit, et les flash-backs ne perdent pas le lecteur.



Cet album permet de passer un bon moment, avec de l'humour, de l'ironie, du suspense, et même une certaine tendresse pour cette vieille femme libre, sous la plume d'une auteure qui se plaît à croquer ses contemporains.
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Gemma Bovery

Réécriture réussie du roman de Flaubert. Gemma est une illustratrice et décoratrice anglaise aigrie après sa rupture avec un beau blanc-bec. Elle trouve du réconfort auprès de Charlie Bovery, divorcé, deux enfants, une mégère pour ex et peu d’ambition pour projet de vie. Après une vie en commun, ne supportant plus cette ex qui s’immisce dans leur vie et leur impose tout (de la garde des enfants à la marque des céréales et de la lessive), elle demande Charlie en mariage et l’invite à déménager de leur petit appartement, certes charmant, mais dans un quartier craignos de Londres. Lorsque son père ( ? à vérifier) meurt, elle décide d’utiliser l’argent pour acheter une maison en pleine campagne normande, sûre d’y trouver le calme, la vie bucolique, le charme paysan, le rythme de vie si particulier des français. Mais dès le premier hiver, elle déchante. Grommelle, regrette, évite les voisins anglais qui roulent sur l’or mais la payent pour de menus travaux de décoration. Lorsqu’un jour, elle tombe sur le jeune nobliau du village, venu s’isoler pour réviser ses examens de droit. Séduction, adultère, tout cela est connu. Un peu trop, d’ailleurs, pour le voisin boulanger qui n’en revient pas que « Gemma Bovary » soit venue s’installer en Normandie. Quand il découvre la relation adultérine, il s’inquiète pour sa jeune voisine, si semblable au personnage de Flaubert. Et puis, il est jaloux, bien qu’il peine à le reconnaître. Il tente donc d’intervenir et d’empêcher un drame inévitable à ses yeux. Mais la relation s’arrête d’elle-même, sans heurts. Le voisin respire, mais pour peu de temps : le beau blanc-bec la retrouve par hasard et veut renouer avec Gemma, qui tombe d’abord dans ses bras avant de l’évincer. Pour le voisin, c’en est trop ! il identifie entièrement la voisine au personnage et craint maintenant pour sa vie ! [attention : spoiler] Il prévient donc Charlie, qui avait entre-temps quitté Gemma après la découverte de sa première relation. Par un concours de circonstances, lorsqu’il arrive sur place, le blanc-bec est aussi là, à tenter de sauver Gemma, étouffée par un morceau de pain offert par le voisin. La jeune femme meurt. Mais le voisin ne s’arrête pas là : il craint maintenant pour Charlie ! Le parallèle est si évident pour lui ! Mais le veuf le rassure : Charlie ? non, c’est juste un surnom, il s’appelle Cyril. Le roman se termine sur une petite pointe : de nouveaux voisins se sont installés, la femme s’appelle Jane, Jane Eyre.



Tout l’intérêt de ce roman graphique est de présenter une histoire désormais banale (une femme s’ennuie et trouve l’amour dans les bras d’un autre) sous l’éclairage volontairement oppressant de Flaubert. L’auteure s’amuse du voisin et du lecteur qui veulent voir, dans la proximité des noms, l’écriture d’un destin. Mais Gemma s’en moque : elle a bien l’intention de se le constituer, son avenir, pas de le subir ! Elle a des dettes ? elle travaillera d’arrache-pied pour y remédier, quitte à vendre la maison ; Charlie est parti ? elle prend conscience de sa bêtise et décide de revenir vers lui. Elle a eu des relations ? c’est elle qui y a mis fin. Non, Gemma n’est pas Emma et leur destinée, n’en déplaise aux lecteurs, ne sont pas superposables.



Indirectement, on prend conscience que la société et la situation des femmes ont bien évolué depuis Flaubert : Charlie a eu une vie avant Gemma, qui elle-même travaille et se montre financièrement indépendante ; sa relation adultère ne choque personne même si elle fait mal à son mari et l’ennui de la jeune femme perdue en pleine campagne normande paraît normal à tout le monde. De fait, plus aucune critique ne pèse sur Gemma et la compréhension remplace l’opprobre. Le récit est mené par le voisin boulanger qui raconte les événements, de manière rétrospective puisque la mort a déjà eu lieu. Mais le discours indirect libre de Flaubert est maintenu grâce aux dessins qui mettent en scène Gemma et ses pensées, auxquelles le voisin a accès par l’intermédiaire du journal intime de la jeune femme. Ainsi, cela permet de respecter et de moderniser les voix narratives et de jouer sur les connaissances des personnages.

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Gemma Bovery

"Gemma Bovery" de Posy Simmonds est bien une bande dessinée, mais, pour être plus précis, il faudrait parler de roman graphique. Le texte y tient en effet une place importante s’associant à un dessin monochrome porté par un trait noir fin et précis. C’est ce qui fait la force de cette œuvre. Posy Simmonds nous impressionne par sa grande maîtrise picturale, mais aussi par son sens de la narration.

L’histoire savamment construite qui, vous l’aurez compris d’après son titre, fait écho au célèbre roman flaubertien, est portée par un narrateur affreux, exaspérant mais hilarant : un certain monsieur Joubert, le boulanger du village normand de Bailleville et voisin d’un jeune couple anglais venu chercher en France l’authenticité perdue de la vie anglaise.

Bien qu’ayant eu du mal à entrer dans l’histoire – j’ai surtout pu le faire à partir de la réelle entrée en lice de Joubert – j’ai été séduit par la distance ironique et critique prise par l’auteur, offrant une peinture sociale assez plaisante. Des bobos londoniens aux provinciaux normands, chacun y dévoile ses faiblesses, ses bassesses et ses ridicules. Mais, au-delà des personnages, c’est la distance prise avec le roman de Flaubert qui est intéressante. Une appropriation réussie qui permettra même à ceux qui ne connaissent pas "Emma Bovary" de lire sans manque l’histoire de son double.

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