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Citations de Rainer Maria Rilke (1487)


Vous savez que la fleur s’incline au gré du vent, et vous devez être à son image ; c’est-à-dire : pleins d’une profonde confiance.
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Comme il serait préférable que nous comprenions que nous sommes solitude ; oui : et partir de cette vérité ! Sans nul doute serons-nous alors pris de vertige, car tous nos horizons familiers nous auront échappé ; plus rien ne sera proche, et le lointain reculera à l'infini.
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Comme un verre de Venise
sait en naissant ce gris
et la clarté indécise
dont il sera épris
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Pousser la grille de ce cimetière,
Se taire avec lui qui tant se tait.
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N'est-ce pas triste que nos yeux se ferment ?
On voudrait avoir les yeux toujours ouverts
pour avoir vu avant le terme,
tout ce que l'on perd.
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On a deux yeux de trop.
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Obscurité d'où je naquis
Je t'aime plus que cette flamme
Qui limite le monde
En éclairant
Quelque orbe
Hors duquel nul ne la connaît.
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Nous devons accepter notre existence aussi largement qu'il se peut ; tout, même l'inouï, doit y être possible.
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Même perdre est encore nôtre; et l’oubli même
a forme encore dans la constance des métamorphoses.
Ce qui fuit a son orbe: si rarement que nous en soyons le centre,
autour de nous, ils tracent la figure sauve.
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Car les grandes villes, Seigneur, sont maudites;
la panique des incendies couve dans leur sein
et elles n'ont pas de pardon à attendre
et leur temps leur est compté.

Là, des hommes insatisfaits peinent à vivre
et meurent sans savoir pourquoi ils ont souffert;
et aucun d'eux n'a vu la pauvre grimace
qui s'est substituée au fond des nuits sans nom
au sourire heureux d'un peuple plein de foi.

Ils vont au hasard, avilis par l'effort
de servir sans ardeur des choses dénuées de sens,
et leurs vêtements s'usent peu à peu,
et leurs belles mains vieillissent trop tôt.
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Man hat zwei Augen zuviel.


On a toujours deux yeux de trop.
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Reiten, reiten, reiten, durch den Tag, durch
die Nacht, durch den Tag.
Reiten, reiten, reiten.
Und der Mut ist so müde geworden und die
Sehnsucht so groß. Es gibt keine Berge mehr,
kaum einen Baum. Nichts wagt aufzustehen.
Fremde Hütten hocken durstig an versumpften
Brunnen. Nirgends ein Turm. Und immer
das gleiche Bild. Man hat zwei Augen zuviel.
Nur in der Nacht manchmal glaubt man den
Weg zu kennen. Vielleicht kehren wir nächtens
immer wieder das Stück zurück, das wir in der
fremden Sonne mühsam gewonnen haben? Es
kann sein. Die Sonne ist schwer, wie bei uns
tief im Sommer. Aber wir haben im Sommer
Abschied genommen. Die Kleider der Frauen
leuchteten lang aus dem Grün. Und nun reiten
wir lang. Es muß also Herbst sein. Wenigstens
dort, wo traurige Frauen von uns wissen.


Chevaucher, chevaucher, chevaucher, le jour,
la nuit, le jour.
Chevaucher, chevaucher, chevaucher.
Et la vaillance est maintenant si lasse et
la nostalgie si grande. Il n’y a plus de montagnes,
à peine un arbre. Rien n’ose se lever.
Des cahutes étrangères sont accroupies assoiffées
près de puits envasés. Nulle part une tour.
Et toujours le même tableau. On a deux yeux
en trop. La nuit seulement, on croit parfois
connaître le chemin. Peut-être que nous refaisons
sans cesse la nuit le trajet que nous avons
péniblement gagné sous un soleil étranger?
C’est possible. Le soleil est pesant, comme
chez nous en plein été. Mais nous avons fait nos
adieux en été. Les robes des femmes brillèrent
longtemps sur la verdure. Et nous chevauchons
maintenant depuis longtemps. On ne
peut donc qu’être en automne. Du moins là où
des femmes tristes nous connaissent.
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Les nuits ne sont-elles pas faites de l'espace
cruel de tous ces bras d'où l'amant s'arracha?
Toi, qui aime sans fin, pour surmonter, jaillis
comme une source, et ferme-toi comme un laurier.
[Pour Ellen Key] 1909
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Votre regard est tourné vers le dehors ; c’est cela surtout que maintenant vous ne devez plus faire. Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n’est qu’un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s’il pousse ses racines au plus profond de votre cœur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s’il vous était défendu d’écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit : « Suis-je vraiment contraint d’écrire ? » Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : « Je dois »,alors construisez votre vie selon cette nécessité.
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(…) car au fond, et justement dans les choses les plus profondes et les plus importantes, nous sommes abandonnés à une solitude sans nom, et pour que l’on puisse conseiller, et plus encore aider quelqu’un d’autre, bien des événements doivent se produire, bien des processus doivent réussir, toute une configuration de choses doit se réaliser pour qu’on ait le bonheur d’y parvenir.
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Voilà pourquoi la solitude et le recueillement sont si importants quand on est triste. Ce moment d'apparence vide, ce moment de tension où l'avenir nous pénètre, est infiniment plus près de la vie que cet autre moment à nous du dehors comme au hasard et dans le tumulte.
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Aussi ne saurais je, très cher Monsieur, vous donner d'autre conseil que celui-ci : rentrer en soi-même et sonder les profondeurs d'où jaillit votre vie ; c'est à sa source que vous trouverez la réponse à la question de savoir si vous êtes contraints de créer. [....]
Peut-être d'avérera-t-il que vous êtes appelé à être artiste. Alors, acceptez-e le destin et portez-le, portez son fardeau et sa grandeur sans jamais demander aucun salaire qui puisse venir de l'extérieur. Car celui qui crée doit être pour lui même tout un monde, et trouver toute chose en lui même et dans la nature à laquelle il s'est lié.
Paris, le 17 février 1903
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Quand on n'a comme moi ni argent ni temps, on choisit le plus nécessaire : l'indispensable.


Marina Tsvetaieva à Rainer Maria Rilke
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Rainer Maria Rilke
Tu es le pauvre, le dénué de tout,
tu es la pierre qui roule sans trouver le repos,
tu es le lépreux hideux dont on se détourne
et qui rôde autour des villes avec son grelot.
Pas plus que le vent tu n’as de lieu
et ta beauté cache mal que tu es nu
et même le vêtement qu’un orphelin met en semaine est
plus somptueux,
car au moins il lui appartient.
Tu es pauvre comme le besoin de naître d’un enfant
dans une fille honteuse d’être mère
et qui serre son ventre au risque d’étouffer
l’autre vie qu’elle porte et qui tressaille en elle.
Tu es pauvre comme une pluie printanière
qui descend doucement sur les toits d’une ville
et comme le seul vou chéri d’un prisonnier
au fond de sa cellule à jamais hors du monde.
Tu es pauvre comme les malades qui dans la nuit
se retournent sans cesse et sont presque heureux
et comme les fleurs entre les rails
si tristes dans le vent confus des voyages
et comme la main qui monte aux yeux pour cacher des
larmes trop tristes.
Et que sont, devant toi, tous les oiseaux qui
tremblent?
Qu’est-ce, devant toi, qu’un chien affamé?
Qu’est-ce, pour toi la longue et silencieuse tristesse
des bêtes
abandonnées de tous dans la captivité?
Et devant toi et ta misère
que sont tous les pauvres des asiles de nuit?
Ils ne sont que d’humbles cailloux,
et pourtant comme la pierre de meule d’un moulin,
ils donnent un peu de pain.
Mais toi tu es vraiment le pauvre, le dénué de tout,
tu es le mendiant qui se cache la face;
tu es la grande lumière de la pauvreté
auprès de qui l’or semble terne.
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Poèmes épars et fragments, 1897-1926


La nuit d'orage est comme un grand geste
par lequel Dieu cueille les choses ;
reste le ciel, qui balbutie doucement des étoiles,
et cherche un appui dans cette fuite énergique.

Dieu cependant ne veut pas les conserver.
Forêts, murs, chancellent et blémissent.
Et lancées parmi les rues de la terre
chassent cent noires cavales :
ombres de la main de Dieu à venir.

p.763
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