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Citations de René Guy Cadou (222)


 
 
Je voudrai je ne pourrai pas
M’habituer aux chevaux et aux fleurs du lilas

Le train qui passe à l’horizon est très ancien
Sa mécanique très moderne n’y fait rein

Il est graissé et sans défaut comme un poème
Mais ce sont les chants du Gaélique que j’aime

L’aéroplane est vieux l’automobile est vieille
Seul le vrombissement mélodieux d’une abeille

Est jeune et jeune aussi ce vieillard attardé
Dans sa marche par la marche d’un scarabée
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René Guy Cadou
Les amis d'enfance

Je me souviens du grand cheval
Qui promenait tête et crinière
Comme une grappe de lumière
Dans la nuit du pays natal.

Qui me dira mon chien inquiet,
Ses coups de pattes dans la porte,
Lui qui prenait pour un gibier
Le tourbillon des feuilles mortes ?

Maintenant que j'habite en ville
Un paysage sans jardin,
Je songe à ces matins anciens
Tout parfumés de marguerites.
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La fleur de l'âge

Voilà le jour naissant
Houblon de la lumière
Le frou-frou des paupières
Et le premier passant

Sous le rêve encore chaud
La conscience chemine
Et déjà le soleil
Gonfle ses étamines

On marche sans penser
Vers un destin plus clair
L'oiseau lit son passé
Dans la paume de l'air

Les voiles des vergers
Lentement se redressent
La terre s'agrandit
D'un halo de tendresse

Un sourire suffit
Pour combler ce regard
Tout l'amour est donné
Le coeur a pris sa part

Et debout dans le ciel
Offrant des mains béantes
Je glisse peu à peu
Vers une aube qui chante.
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Je m'attarde résolument près des colchique et des saules,
Laissez-moi regarder par-dessus votre épaule,
La route qui poudroie et l'herbe qui verdoie,
Sans jamais désirer autre chose que cela.



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Si tout doit s'arrêter
Si les poumons se vident
Si mon front a bouclé son chemin sous les rides
Si ma voix ne sait plus les paroles dorées
Alors tu peux venir
Je t'ouvrirai la porte
Mais nous irons dormir ailleurs que dans les prés.
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Automne

Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été

O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.

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JOB
  
  
  
  
Laissez-moi la lumière
Ce visage étonné où je baigne mes mains
Et ma couche de pierres dans le frais du chemin
Pour aujourd'hui pas davantage
Je porte sur le dos la laine des orages
Ce visage étonné où je baigne mes mains

Ce matin le soleil s'est levé entre nous
Et de la terre où monte une obscure tendresse
Un arbre cherche au fond des nuages
Sa caresse.

Tous les ruisseaux vont paître en chantant les gazons
La femme se dévêt au pied de la maison
Des coqs étincelants pavoiser les casernes
Et toi
Dont le cœur est une sourde lanterne
Tu marches sans souci des fleurs de l'horizon

Ah je puis bien parler de mes mains
De mes larmes
De cet immense amour
Car c'est tout ce que j'ai
Ma tête est couronnée de roses et de de ronces

À chaque pas mon Dieu c'est vrai que je m'enfonce
Un peu plus dans le ciel
Pour moi se lève encore la poitrine des herbes
Une place est gardée au milieu des brebis
Et les étoiles font comme un vol de perdrix.
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RAISON PERDUE



Parler des mers sans bord
Ecume au nom d’abeille
Neige désemparée
Qui tournes dans l’oreille
M’apportez-vous le frai
Que je désire encore

Le vent me brûle tout
Les poumons le visage
Et les couleurs jetées
Largement sur la page
Larmes que je n’ai pas
La douceur de sécher

Pas même sous la main
Les perles qui dérivent
Pas même d’horizon
Le sang change de rive
Il n’est plus de ruisseau
Le long de ma maison

Mes lèvres trop longtemps
Ont couvé sous la cendre
Jusqu’à mon cœur les mots
Ne peuvent plus descendre
Et n’ayant plus d’amour
Je n’ai plus de raison.
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Si mes yeux si mes mains
Si ma bouche encor tiède
Si la terre et le ciel
Venaient à me manquer

Si le vent n'allait plus
Porter dans sa nacelle
Mes oiseaux et la part
Infime du secret

Si les tiges de blé
Qui ferment ton visage
N'éclairaient plus la route
Où j'avance à pas lents

Si ce poème enfin
N'était rien qu'un poème
Et non le cri d'un homme
En face de sa nuit

Mon Dieu serait-ce alors
Besoin de tant de larmes
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CELUI QUI ENTRE PAR HASARD


Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
Que chaque nœud du bois renferme davantage
De cris d'oiseaux que tout le cœur de la forêt
Il suffit qu'une lampe pose son cou de femme
À la tombée du soir contre un angle verni
Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles
Et l'odeur de pain frais des cerisiers fleuris
Car tel est le bonheur de cette solitude
Qu'une caresse toute plate de la main
Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
La légèreté d'un arbre dans le matin.
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L'étrange douceur

L'air est plein de pailles fraîches
De houblons et de sommeils
Dans le ciel un enfant pêche
Les ablettes du soleil

C'est le toit qui se soulève
Semant d'astres la maison
Je me penche sur tes lèvres
Premiers fruits de la saison.
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René Guy Cadou
Tu sauves les vergers
Ton rire mieux qu'une aile
Apprivoise en passant
Une étoile égarée
Les lièvres les oiseaux
Boivent dans tes prunelles

Tu es toute la vie
La glaise et le feuillage
Si j'écarte le vent
Je trouve ton visage
Dormant comme un ruisseau
Plein de frai lumineux
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J'écris pour des oreilles poilues, d'un amour obstiné qui saura bien, un jour, se faire entendre.
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La nuit les bras sont gris
On se laisse prendre
Une main passe de haut en bas
Et c'est le corps qui s'en va
Dans les draps neufs de l'amour
La boucle couvre le visage
Le front n'est plus qu'une petite tache
Belle comme le jour

Te voilà nue
Ce n'est pas une raison pour trembler
Tout le ciel pour te parer.
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-Pourquoi n'allez vous pas à Paris?
-Mais l'odeur des lys!Mais l'odeur des Lys!

-Les rives de Paris ont aussi leurs fleuristes
-Mais pas assez tristes oh! pas assez tristes

Je suis malade du vert des feuilles et de chevaux
De servantes bousculées dans les soupentes des châteaux

-Mais les rues de Paris ont aussi leurs servantes
-Que le Diable tente ! Que le Diable tente!

Mais moi seul dans la grande nuit mouillée
L'odeur des lys et la campagne agenouillée

Cette amère montée du sol qui m'environne
Le désespoir et le bonheur de ne plaire à personne

-Tu périras d'oubli et dévoré d'orgueil
-Oui mais l'odeur des lys ! la liberté des feuilles!

Hélène ou le règne végétal
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"Dans la calèche emballée du sommeil
Dis!vieil homme,en cette nuit nouvelle du printemps
Sur la route aux bourgeons nouveaux
Où me mènes-tu?Où conduis-tu cet enfant ?
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Sortez votre coeur du gousset.
Vous avez une chance sur mille d'être à l'heure.
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Les chiens qui rêvent dans la nuit
Il y a toujours un poète qui leur répond par une petite luieur
Tirée comme un bas jaune sur une maigre lampe
Et l'on ne sait rien du poète
Et l'on se cache de ces chiens
Qui tirent sur leur chaîne comme s'ils remontaient
Du fond de la journée un seau lourd de ténèbres
Mais l'homme qui se tient penché sur sa jeunesse
Et la main répandue comme un trieur de grains
Reconnaît dans la voix confuse de ces bêtes
La diane doucement poignante du destin.
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Nuit noire
On marche dans le vent de sel
Et le brouillard
Le coeur chavire
On ne sait plus si c'est la terre
Un beau navire
Ou la vie qui s'en va
Et le ciel claque sous nos doigts
Les pierres chantent sur nos têtes
Quand l'homme sera là
Nous reprendrons la fête

Les mains ont débordé
Le vent baisse la voix
Quelqu'un parle de moi
Sous le front de la lampe.
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Extrait 2
 
 
L’air a gardé l’éclat du dernier coup de bêche
Les clés de son royaume sont tachées de sang
Homme tu n’iras plus dans les maisons tranquilles
Où le bras d’une lampe écartait les soupçons
Tu ne chanteras plus en revenant des îles
Derrière ta poitrine et ses jour des moussons
Sur tes yeux le soleil a brisé son feuillage
Entre dans les maïs et cherche ton passage
Ô cœur sois partagé par le fer des charrues

Nous parlons
Et c’est lui qui redescend la mer
Poitrine large ouverte
Épaule couronnée de lourdes plantes vertes
Belle tête accrochée au feu de ta toison
Car son corps désormais fait partie des saisons.
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