Citations de Réunion des Musées nationaux (114)
Van Gogh, en peignant un ciel sombre parsemé d'étoiles, relevait avant tout un défi artistique. Seul un talent exceptionnel pouvait permettre de rendre aux astres un éclat apparemment authentique tout en préservant la lisibilité et l'intérêt des zones sombres.
"Le personnage du paysan et de l'artisan a commencé plutôt comme un "genre" - mais actuellement, avec Millet en tête, ce maître éternel, c'est le coeur même de l'art moderne et cela le restera".
"Pour moi ce n'est pas Manet, c'est Millet le peintre essentiellement moderne qui a ouvert des horizons à bien d'autres".
Tout comme l'enfant apprend en imitant ses parents, le jeune artiste se développe en suivant l'exemple des anciens maîtres.
"Millet c'est Millet le père, c'est-à-dire qu'il est guide et conseiller en tout pour les jeunes peintres".
Mais Sérusier n’est pas allé au bout de l’expérience, ce seront par la suite les fauves et certains expressionnistes, particulièrement Rotluf et Kandinski qui reprendront cette leçon de Gauguin car Sérusier ira un tout autre chemin avec les Nabis, celui d’une peinture ésotérique peut être trop profondément marquée de l’empreinte de Gauguin.
Ce petit panneau [le Talisman] qui devait devenir le tableau fétiche des Nabis préfigure bien des audaces ultérieures comme le fauvisme et l’abstraction mais il devait rester confidentiel jusqu’à son acquisition par le musée d’Orsay en 1985.
Suivant l'exemple de Gauguin qui reste en ce qui les concerne la référence majeure, il s'est toujours agi pour eux de "tout oser" en s'éloignant délibérément de toute copie servile de la nature.
L'Albane, adulé jadis, méprisé ensuite, n'est pas facile à goûter de nos jours. Son art si doux nous paraît confiner à la mièvrerie, et nous ne savons plus voir ce qu'il y a de délicatesse, parfois de véritable lyrisme, dans ses peintures d'exécution précieuse.
Personne mieux que Champaigne n'a peint le fond de l'âme par la précision des traits du visage, des traits significatifs, j'entends, des rides essentielles et décisives.
Marqué par une série de deuils, il respectait l’esprit de renoncement et de pauvreté des religieuses de Port-Royal comme des chartreux de Saint-Bruno. Aussi n’est-il pas surprenant qu’il mit souvent ses pinceaux à leur service.
Peintre religieux, peintre des institutions religieuses et plus particulièrement des ordres, Philippe de Champaigne n'en demeure pas moins le peintre de Port-Royal. Pour autant, cette appréciation ne peut réduire à elle seule ni la totalité de son oeuvre, ni la définition de son art ; elle doit être envisagée sous la double perspective d'une production spécifique et d'une aventure personnelle.
L'art ne peut être que spirituel
Considérée comme un genre mineur ou éclipsée par les autres genres picturaux, la nature morte de fleurs est souvent négligée dans les ouvrages sur l'histoire de la peinture.
Le début des années 1880 marque, pour tous les artistes du groupe impressionniste, une période de réflexion, parfois de crise : l'expression d'une vision picturale nouvelle dissolvant les formes, qui semble naturelle chez Monet, est perçue comme un danger par Renoir, refusé par les plus jeunes. Renoir l'exprime nettement à son marchand Ambroise Vollard : "Vers 1883, il s'est fait comme une cassure dans mon œuvre. J'étais allé jusqu'au bout de l'impressionnisme et j'arrivais à cette conclusion que je ne savais ni peindre ni dessiner. En un mot, j'étais dans une impasse". (page 134)
Vivian Maier, c'est une ville qui se dresse, immense comme une forêt de monolithes. Ses rues, ses enchevêtrements et ses chemins de traverse glissent dans l'en-dessous du monde, où des individus sans visage recèlent des histoires extraordinaires pour presque rien.
Son cadrage, à peine en contreplongée, magnifie le corps et la présence de l'autre et laisse entrevoir suffisamment d'indices sur leur stature, leur tenue vestimentaire et leur expression pour évaluer leur "pondération" dans l'ordre social.
C'est le temps de la surabondance, du trop-plein, du très loin, de l'excès et de l'extase. C'est le temps de la modernité surexposée dont l'envers est une face noire, un arrière-monde qui formera toute l'épaisseur de l’œuvre de Vivian Maier.
C'est au cœur de cette fluctuation de la société américaine, sans répit ni relâche, que Vivian Maier sonde, contemple, observe méticuleusement ce tissu urbain qui reflète déjà les grandes mutations sociales et politiques de son histoire.
Vivian Maier, c'est une ville qui se dresse, immense comme une forêt de monolithes.