Citations de Réunion des Musées nationaux (114)
L'origine du nom de Malmaison est vraisemblablement liée aux invasions normandes du IXe siècle, lorsque des bandes vikings dévastent la région à l'occasion d'incursions le long de la Seine depuis leur repaire de Rueil. La "mala domus" ("mauvais maison", en latin), citée pour la première fois en 1244, en garde peut-être le souvenir.
C'est du retour de Marengo et de la période pacifique qui suit ces nouvelles victoires, que date le commencement de l'apogée de la Malmaison, résidence favorite du Consulat.
Notre siècle aime le barbare. Longtemps synonyme d'inculte et de grossier, lourd de tout le mépris du "civilisé" pour qui ne partage pas ses modes de vie et d'expression, le terme a désormais perdu toute resonance péjorative. Les arts barbares, les arts sauvages et primitifs ont pour nous la saveur de l'étrange et l'âpre vigueur des formes qu'aucun polissement n'a usées.
Or l'art des steppes que présente cette exposition, n'est-il pas celui des Barbares par excellence, du Barbare en quelque sorte universel, menace permanente aussi bien pour l'empereur de Chine que pour le Roi des Rois ou pour les Césars, et sous la poussée duquel l'Occident romain finira par s'écrouler ?
Vivian Maier, dotée non seulement de ce sens de l'humour mais aussi d'un caractère bien trempé, photographie le bon mauvais goût de ces dames tout en saisissant leurs réactions lorsqu'elle fait irruption sur le territoire sans crier gare : visages crispés, grimaces, moues,rictus, elle capte avec zèle le lapsus de ces masques pourtant soucieux de donner la meilleure représentation d'eux-mêmes.
La ville est un théâtre, et de la rue, une histoire où elle marche en effaçant ses pas.
Elle inverse le système des valeurs, transformant le débris en objet précieux, et le réel en fiction.
Et puisque l'histoire de sa vie n'existe pas, c'est son œuvre qui prend sa place.
L'essentiel des amateurs est réuni au sein de la Société des amis des arts. Fondée en 1839, la Société a pour but de "répandre le goût des beaux-arts et particulièrement de la peinture du Havre". Elle se donne comme première mission d'organiser, dans les anciens locaux de l'hôtel de ville, une exposition dont le succès conduira la ville du Havre à décider de la création d'un musée.
Faut-il attribuer une part dans la constitution de la collection à Jean Walter ? Peut-être a-t-il acheté personnellement certains Renoir et certains Rousseau. C'est en accord avec lui que Mme Walter a pu conserver et enrichir la collection et c'est conformément aux intentions de Jean Walter comme de Paul Guillaume qu'elle décida de la proposer à l'Etat pour constituer un musée qui porterait leurs deux noms.
Autour de cet exceptionnel rassemblement de quelque quatre cents peintures des 14ème et 15ème siècles des Ecoles d'Avignon et d'Italie, les chercheurs peuvent dons trouver toute la documentation bibliographique et photographique nécessaire aux études les plus approfondies.
Il y a donc sans aucun doute un certain paradoxe du bouddhisme au Japon : sa présence est discernable à tous les niveaux, il en imprègne la culture, mais selon une façon qui déroute un peu; moins voyante, moins affirmée que dans d'autres contrées, au point de décevoir l'adepte trop enttousiaste, ou de se voir minimisée en son importance.
Ce qui, à travers les siècles, demeure incontestable et représente une constante dans les jugements, à savoir l'admiration du vrai peintre, est toujours d'actualité, certainement en ce qui concerne la meilleure partie de son œuvre engendrée dans la première moitié de sa carrière.
Il (Le Caravage) prenait comme modèles pour ses saints des personnages rencontrés dans la vie courante, sans jamais tenter d'adoucir leur rudesse ni affiner leurs traits.
A propos du Caravage et de son œuvre "La flagellation" datant de 1606
"L'intensité dramatique de ces compositions, qui semblent jetées sur la toile à coups de foudre – tel le torse monumental du Christ qui surgit à la lumière entre deux tortionnaires à l'allure bestiale, eux-mêmes plongés dans une pénombre sinistre ( le foisonnement des symboles faits de cette oeuvre une desplus complexes de la peinture) – subjugua ses contemporains de Naples"
Quel témoignage sur lui-même d'un jeune homme né pour les plus hauts destins, quelle noble et pathétique assurance dans cette confession dont les phrases çà et là inachevées et comme haletantes trahissent mieux que les morceaux les plus parfaits des écrivains les plus célèbres les mouvements de la vie intérieure ! Ecoutons-le. Il parle de sa solitude qui fait à la fois son tourment et sa force et il ajoute: entier « Quand on se livre tout à son âme, elle s'ouvre toute à vous, et c'est alors que la capricieuse vous permet le plus grand des bonheurs, celui. de la montrer sous mille formes, d'en faire part aux autres, de s'étudier soi même, de se peindre continuellement dans ses ouvrages. Tu peux ajouter une âme de plus à celles qui ont vu la nature d'une façon qui leur est propre. Ce qu'ont peint toutes ces âmes est neuf par elles. Ils ont peint leurs âmes en peignant les choses, et ton âme te demande aussi son tour. »
Eduardo Chillida veut connaître l'espace musclé, sans graisse ni lourdeur. L'être du fer est tout muscle. Le fer est force droite, force sûre, force essentielle. On peut construire un monde vivant dont tous les membres sont de fer. Chillida jette le ciseau et le maillet. Il prend la pince et la masse forgeronne.
C'est ainsi qu'un sculpteur est devenu forgeron.
Gaston Bachelard.
Le style de Chillida se fonde sur la simplicité, sur l'élimination des excédents rhétoriques de l'image; l'artiste y met en évidence la modulation des espaces, et l'orchestration du non-dit, du vide, acquiert le statut de signe. Un vide mesuré par des espaces non créés, un vide semblable au silence dont parlait Marguerite Yourcenar -ce silence qui, succédant aux accords, n'a rien à voir avec un silence attentif, et qui est un silence vivant.
Kosme de Barañano.
Elles se sont placées face à la camera, dans leur. langue, elles ont dit le bien-être de la forêt, de la rivière, de la pêche, des poissons sains pour leurs enfants.
Elles ont parlé de leur colère contre les gens d'ailleurs qui arrivent avec tous leurs déchets.
En quelques minutes, elles avaient tout dit, il n'y avait rien à rajouter.
Pour Jean Clair, Picasso est le premier artiste à respecter, à prendre en compte l'irréductibilité de chaque être, de chaque femme, de chaque sexe, se refusant à l'inscrire dans un schéma directeur.
Dans ses petits tableaux, Millet n'insistait pas sur le côté âpre et rude des travaux des champs, comme il l'avait fait dans les pièces monumentales du Salon. Les personnages expriment peu d'émotion et ne semblent pas souffrir de leur pénible existence de travailleur.