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Critiques de Riad Sattouf (2030)
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L'Arabe du futur, tome 4 : Une jeunesse au ..

J'avais bien aimé les premiers tomes, mais celui-là est de loin mon préféré !

On suit les aventures du petit Riad qui entre à présent au collège. Le discours du père, docteur en histoire originaire de Syrie, est de plus en plus inquiétant : racisme, sexisme... On voit monter l'exaspération de la mère, originaire de Bretagne, et son éloignement progressif de son mari.

J'ai été captivée par l'histoire, j'apprécie toujours autant le dessin et le traitement de la couleur. Et la fin est juste choquante, je veux lire la suite !
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

Né d'une mère Française et d'un père Syrien, tous deux étudiants à Paris, le petit Riad est trimbalé de Paris à Tripoli (Libye), puis de nouveau en France, avant que le père ne retourne au pays avec toute sa famille.

Le gamin y vit les contradictions de deux cultures, Européenne et Arabe, avec un père qui oscille entre les deux, cherchant à s'intégrer dans la première tout en légitimant beaucoup des excès de la seconde.

Une autobiographie en forme de BD

Le graphisme est simple, mais très expressif. Les textes sont percutants, ne cachant rien ou presque des vérités les plus dérangeantes.

Un bon moment de lecture, même pour quelqu'un comme moi qui n'est plus un fan de bande dessinée.
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L'Arabe du futur, tome 3 : Une jeunesse au ..

L'AGE DES RAISONS...



Les années 1995-1987... Il s'appelle Riad, il a 7 ans et, comme il l'ajoute en introduction, il est «remarquable» ! Vous vous souvenez certainement de cet adorable enfant à bouclettes, blond comme les blés, premier rejeton de ce qu'il est coutume d'appeler un mariage mixte : papa est originaire de Syrie, maman de Bretagne et ils se sont rencontrés par hasard dans le Resto U de leur université parisienne. L'enfance de Riad se déroule alors entre la Libye, la Syrie - où le père rêve de faire une belle carrière au service de sa patrie - et la Bretagne où se déroulent nombre de vacances ainsi que l'accouchement du petit dernier, Yahyah qui, lui aussi a bien grandi dans ce troisième opus.



On retrouve à nouveau toute la petite famille, toujours installée près de Homs, dans le village de Ter Maaleh. Riad est le premier de sa classe ; il a appris à se préserver des insultes de ses camarades et à éviter les coups. Il a trouvé son équilibre entre ses cousins devenus de précieux compagnons de jeu (bien qu'ils le traitent encore parfois de sale juif) ou les visites à la famille, toujours épique. Rien ne va plus en revanche entre ses parents qui ont du mal à combler un fossé culturel de plus en plus évident. On le pressentait un peu dès le premier album. On s'en doutait de plus en plus avec le second. Dans celui-ci, le torchon commence à brûler entre ce père gentiment mégalomane (qui rêve toujours de devenir un grand homme pour son pays) et une mère purement déracinée, qui ne parvient décidément pas à trouver ses marques dans ce pays à mille années lumières du notre, technologiquement - la scène d'appel téléphonique vers la France via un terminal très rudimentaire est purement d'anthologie -, matériellement - les habitations sont toujours aussi mal achevées, c'est une véritable expédition pour accéder à de vrais magasins et aux produits de première nécessité, l'état sanitaire est désastreux, etc, et puis, socialement et culturellement, c'est dur, très dur. C'est d'ailleurs ce qui mine le plus les rapports entre les deux époux, ces incompris, ces différences quasiment irréconciliables, ce fossé religieux qui s'agrandit (on sent le père de Ryad être peu à peu réinvesti par les aspects les plus visibles de l'islam, lui qui se proclamait facilement athée dans les volumes précédents). Quant à la maman, elle oscille entre colère terribles et déprime profonde...



Quant au jeune Ryad, s'il n'a pas encore parfaitement conscience du drame qui se noue, il est bel et bien entré dans ce fameux "âge de raison", ce début de commencement de fin d'innocence enfantine, où l'on s'aperçoit que le monde des adultes n'est pas ce long fleuve tranquille sur lequel vos parents vous permettent de naviguer sans vous préoccuper de rien. Il les voit bien, désormais, ces adultes hypocrites qui n'ont que les mots morale et honnêteté, mais qui font l’inverse dès que l'occasion s'en présente. Il les voit bien, ces riches Saoudiens, qui n’ont que la religion à la bouche, mais qui envoient leur employé acheter de l’alcool en douce… En attendant, la vie continue. Et tandis qu'un petit troisième est en route, Fadi, qui verra le jour, à l'instar de ses deux frères, en France, l'ultime retour en Syrie se double de deux nouvelles irréversibles... que nous ne divulguerons pas ici !



Ouvrage sans doute un peu plus sombre - ou, si l'on veut, moins léger - que les précédents mais un peu plus dense de contenu, de réflexions sous-jacentes, d'intentions. On aurait pu craindre - c’eut été compréhensible somme toute - une légère baisse de régime, après deux premiers titres très envolés, mais ce serait oublier que Riad Sattouf maîtrise non seulement son sujet à la perfection - et pas seulement parce qu'il s'agit de sa propre enfance - mais aussi toutes les ficelles d'un récit bien plus complexe qu'il pourrait sembler (avec, pour aller vite, trois niveaux de narration), des codes couleurs à la fois très symboliques et parfaitement explicites, selon les lieux, les personnes, les émotions et un dessin épuré, stylisé qui rappelle un peu celui de Guy Delisle, évidemment très éloigné d'un dessin strictement réaliste, mais qui a cette force évocatoire de ce qui met l'accent sur l'essentiel plutôt que de risquer se perdre dans des détails pas toujours absolument nécessaires.



Une belle réussite, donc, qui rend l'attente pour cette suite prévue pour 2018 décidément bien longue et éprouvante ! Il restera aux amateur de ce créateur de BD génial d'aller se régaler, dans un autre genre, du coté des Cahier d'Esther !
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

L'Arabe du futur ou les pérégrinations d'un enfant mi-français mi-syrien entre la France et le Moyen Orient. Le petit Riad, tout blond, né en France, fait un plongeon brutal dans le monde oriental, racines de son père. On ressent toute la tendresse éprouvée pour ce père perdu entre deux mondes, entre deux cultures. Il a été déçu par la France et sa rancoeur les transporte, lui et sa famille de la Libye à la Syrie en faisant un petit passage par la Bretagne. On sent cet homme fragile, déçu, l'instruction dont il attendait tant ne lui a pas permis de s'épanouir dans une Europe toujours raciste. Il quitte donc le pays pour enseigner d'abord en Libye puis en Syrie. Le choc des cultures est immense pour sa famille, quant à lui, il se perd petit à petit sous l'influence de sa famille syrienne et flirte avec les prémices du religieux, lui qui était athée à son départ de France. On traverse les dictatures avec eux et en lisant, je me suis sentie presque aussi déracinée que le petit Riad, victime lui aussi, de par sa blondeur, du racisme ambiant envers la population juive. Le père ne semble pas prendre en compte les émotions de sa famille, il est centré sur ses propres contradictions, quant à la mère, je l'ai sentie absente, évanescente, presque soumise, ce qui m'a beaucoup surpris également. On note néanmoins déjà l'acuité et l'intelligence de Riad qui note mentalement les contradictions de son père, et les différences entre la France et la Syrie semblent beaucoup le marquer. J'attends avec impatience de pouvoir lire les tomes 2 et 3 afin de savoir quelle expérience il en a tiré et l'influence que tout ceci a eu sur sa vie, à moins qu'il ne faille attendre pour cela un tome 4, aucune idée, et je ne veux pas savoir xD. En tout cas, cette BD pleine d'humour est riche d'enseignement pour une petite française comme moi qui n'a pas beaucoup voyagé (sauf à travers les livres) et je suis surprise de ma méconnaissance du monde Arabe, ce qui me pose la question de savoir si j'ai dormi pendant les cours d'histoire ou si, au contraire, on aurait omis de nous éduquer sur ce point? Je conseille fortement en tout cas.
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L'Arabe du futur, tome 2 :  Une jeunesse au..

Bon, rien à dire : "L'Arabe du futur" est un chef d'oeuvre... Le tome 2 confirme le génie du tome 1. Le petit Riad - 6 ans en 1984-1985 - nous balade entre Ter Maaleh (près de Homs), la Bretagne du Cap Frehel, les Galeries Lafayette (Paris) et son premier Euromarché (Langueux, près St-Brieuc) ; tout devient fascinant sous la plume du conteur de génie... La mer qui monte et la pêche aux lançons avec la grand-mère remariée. L'instit' sadique "à la schlague", mais en hidjab et talons-aiguilles... Et toujours ces pages en monochrome somptueux : ce rose syrien, qui parfois se teinte de rouge cauchemardesque - durant le "crime d'honneur" commis sur Leïla enceinte par ce con de parent alzheimérisant ("Hhhh c'est bien, ah oui c'est bien") et son fils dégénéré : argh, ces deux salauds qui seront sortis de prison trois mois plus tard ! Et l'amitié -- la belle amitié entre gosses - qui vous préserve de tout ! Avec ses plus solides alliés : ses cousins d'en face Waël et Mohamed ("les mecs les plus sympas du monde"), comme avec ses voisins de pupître Saleem et Omar (qui tousse beaucoup, sourit toujours - même sous la torture de la Maîtresse -- et soudain disparaîtra), Riad "tient le coup"... Et les têtes de cons de son âge (Anas et Moktar) n'auront plus jamais le dernier mot... Tant de petits détails "universels" de l'enfance, à la fois vrais et touchants... C'est beau comme un André DHÔTEL (Tiens, "La maison du bout du monde", roman magique de 1970, que je suis en train de finir...). Et Abd-el-Razak, le paternel du blondinet Riad, devient - en ce tome 2 - de plus en plus sympa aux lecteurs et "s'épaissit" sacrément en tant que personnage... Clémentine la maman s'affirme sans cesse et s'ennuie souvent... Yahyia, le p'tit frère, lui aussi grandit (en mangeant les oeufs de cafards de l'appart', probablement...). On apprend même à écrire en arabe et à prononcer presque les 28 lettres de l'alphabet ! ... ça nous change de l'arabophobie ordinaire et ringningnin du crétinisme lepéniste [Au fait, j'emm... les lepénistes. - n.d.a.]. Oeuvre magique... Car elle fourmille ainsi, sans cesse, de "petits détails vrais" simenoniens, tous originaux et beaux qui émaillent cette oeuvre graphique vraiment superbe !!! Historique. Durable. Sans doute immortelle. On y est sans cesse ému, on rit, on pleure, on vit ! C'est franchement tout aussi beau que le toujours méconnu et génialissime "Pedigree" (autobiographique et poignant) de Georges SIMENON... Un chef d'oeuvre, on vous dit !!! On attend bien sûr (tranquillement) les tomes 3 et 4... et la traduction prévue en langue arabe (classique ou dialectale), qui s'ajoutera aux déjà 14 traductions existantes pour "L'Arabe du futur", Grand Oeuvre des Lumières du XXIème siècle... "D'ores et déjà un classique", s'avançait un critique : plus que probable, au même titre que "Le Rouge et le Noir" ou "Tintin au Tibet", et sans hiérarchie aucune... Le paternel de Riad et sa môman si sympa pourront être fiers de leur fils, vraiment !!!



NOTE : en plus, chaque tome ne vous coûtera que le prix d'achat des daubes habituelles --branchouilles et vulgosses - à la "Vernon Subutex" ! Genre de truc 100 % banal encensé par LAKRITIKÜNANIM' (Vous savez ? Celle qui pue l'endogamie et la connivence...). Jamais lu des phrases-purée et une "pensée" aussi vulgaires et nulles que celles de la Madame Despentes (Ah, ces insistants "LA Romancière du XXIème siècle est née !" en caractères king-size... ) en ouvrant au hasard les pages de ce bouquin bien plombant au rayon "Daubes pour Gros Bourrins" du SuperU de Mirepoix... Par contre, est-ce un hasard ? Ils avaient même pôs "LES" Riad Sattouf ! Ah, les chacals !!!
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

L'Arabe du Futur, largement plébiscité sur Babelio mérite vraiment l'engouement de ses lecteurs. Je vais donc rejoindre le choeur des panégyriques!

Le style graphique est très épuré, dessins à l'encre de chine avec des fonds de couleurs pures unies très criardes, du jaune, du bleu, du rouge qui changent en fonction des pérégrinations de la famille Sattouf. Le ton est humoristique, assez décapant, du grand art dans le domaine de l'auto dérision, bref le tout est jubilatoire!

Quelle idée de génie de raconter l'histoire familiale à travers un regard enfantin, celui du jeune Riad Sattouf, une liberté de parole garantie et quelle fraîcheur dans ce point de vue enfantin à la fois naïf et pertinent à défaut d'être impertinent.

Il me tarde tout simplement de lire la suite de la saga familiale entre la France maternelle et la Syrie paternelle, le poids du dessin, le choc des cultures.

Nul doute que nous nous retrouvions tous un peu dans Riad Sattouf!
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Pascal Brutal, tome 1 : La nouvelle virilité

Il m’est arrivé avec cette bande dessinée un truc qui m’arrive rarement voire jamais. Je ne suis pas allé au bout. J’ai abandonné. Abandonné la lecture d’un roman, je peux comprendre mais d’une BD, je trouve que c’est un comble, surtout quand elle fait 48 pages !



Je l’ai depuis plus d’un an, je me suis arrêté à la page 18, page à laquelle je suis arrivé bien péniblement et en me forçant.



Je ne doute pas que Riad Sattouf ait du talent et des adeptes mais son travail n’est vraisemblablement pas fait pour moi.



J’ai horreur du dessin. Le propos m’indiffère. L’humour ne m’a pas fait décrocher le moindre sourire. Pourtant bien souvent, plus c’est con, plus je me marre !



J’y vois cependant une tentative fort louable de briser certains tabous liés évidement à la virilité, La nouvelle virilité étant le sous-titre de ce premier album de Pascal Brutal publié chez Fluide glacial. Pour moi, la tentative aura été un peu vaine…


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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L'Arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au ..

Dernier tome et dénouement. Riad Sattouf devient célèbre (au cas où ça vous aurait échappé).

Il passe son bac, décide de devenir dessinateur. Il sort de l’adolescence, mais il entend toujours la voix de son père dans sa tête, fait des rêves étranges. Il finira par s’en débarrasser grâce à une psychothérapie. Il doit encore subir des aléas de la vie, mais cette fois-ci, s’ils sont tristes, ils font partie de ceux que tout le monde vit un jour ou l’autre. Enfin, le printemps arabe permet de dénouer les situations dramatiques. J’étais heureuse pour lui (et pour sa maman). Un album moins sombre que les précédents.


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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

Babelio tome 1

Riad, un petit garçon blond et bouclé, a une maman bretonne et un papa syrien. Il nous raconte la rencontre de son père et sa mère, son enfance dès qu’il est en âge d’observer. Riad observe, rapporte ce qu’il a vu et c’est au lecteur de combler les vides laissés par l’enfant.

Le premier tome se déroule entre 1978 et 1984 et nous emmène dans la Libye de Kadhafi. Déçu par ses résultats au doctorat d’histoire — même s’il est reçu —, Abdel Razak, le papa, préfère quitter la France pour la Libye.

Clémentine, la maman est assez effacée et l’auteur consacre beaucoup plus de pages à son père qu’à sa mère.


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L'Arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au ..

Quel dommage, c’est fini ! Je quitte à regret L’arabe du futur dans ce tome 6 qui couvre la période de 1994 à 2011. « En 1994, j’avais 16 ans et j’étais un semi-psychopathe » précise d’emblée Riad Sattouf pour commencer un très bref résumé des tomes précédents : il se présente en se dévalorisant. On sent son peu d’estime de soi, sa solitude, amplifiés par les tourments de l’adolescence, incluant, dit-il, l’obsession sexuelle... Dès la première page, le lecteur constate que le père reste omniprésent malgré son absence physique : il s’impose dans les pensées de l’adolescent et apparaît sur un fond rouge vif, couleur qui représentera ailleurs l’agressivité, la violence, la peur, la Syrie et, toujours, le père. La mère de Riad se démène comme elle peut, sans relations, sans beaucoup d’argent, pour tenter de ramener Fadi en France. On la voit perdre pied : elle cherche de l’aide auprès de politiques sourds à ses demandes, auprès de voyants, de personnages véreux. Elle se fait arnaquer, implique sa famille, provoque une galère financière, enrage à chaque lettre du père et s’effondre à la mort du grand-père. En vieillissant, le jeune Riad se dévoile de plus en plus : doutes, déceptions, espoirs, formation et débuts artistiques, influences, coups de pouce efficaces ou promesses non tenues, on voit l’artiste se former, se choisir un style courageusement, au risque de décevoir l’entourage, et toujours l’absence de Fadi, l’aveuglement et l’insistance du père pour faire venir les « enfants » en Syrie, comme si tout s’y déroulait normalement. Les choses s’améliorent lentement (les lunettes !) grâce au succès naissant et à une psychothérapie. Tout n’est pas noir dans ce tome ! L’humour se retrouve dans les textes comme dans les dessins. Et le regard distancié que l’auteur porte sur sa propre vie m’a enchantée autant que dans les tomes précédents, tous les six pleins de profondeur et d’une touchante autodérision. Une œuvre majeure, je crois…
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L'Arabe du futur, tome 5 : Une jeunesse au ..

Un opus un peu moins bon, au premier abord. Au premier abord seulement, parce qu’on reste un peu sur sa faim, mais d’un autre côté c’est un album de transition, entre la disparition de Fadi et …. (je n’ai pas encore lu le tome 6). Mais en fait c’est assez futé car Riad est en plein dans l’âge ingrat, en transition lui aussi. Si ce qui tient à coeur tant au lecteur qu’à l’auteur n’avance pas (on n’en sait guère plus au début qu’à la fin), il faut bien avouer que bien des choses ont évoluées : si le père reste égal à lui-même, on assiste avec Riad au naufrage de sa mère Clémentine dans une dépression non traitée et tout juste tempérée par des superstitions et le recours à une voyante qui laisse Riad sceptique. Heureusement, quoi qu’il ressente (il reste un ado) et en dise, il a des relations sociales plus nombreuses que dans les années précédentes avec ses pairs. Il a la chance que les problèmes d’identité qu’il ressent échappent totalement à tout le monde (il n’est perçu comme arabe par personne si ce n’est par sa grand-mère qui veille à rappeler à sa fille que si son mari est arabe, ses fils le sont aussi, et qu’elle ne devrait donc pas mettre tous les arabes dans le même sac !). C’est aussi la période où sa personnalité s’affirme, où il découvre Lovecraft, Moebius, Bilal et Drillet, où il envisage de faire du dessin son métier et s’oriente vers les Arts plastiques. Côté transcription des premiers émois adolescents, il faut bien reconnaître que Riad Sattouf est plutôt particulièrement doué ! En plus je ne regrette pas d’avoir tardé à lire ce tome 5 puisqu’il ne s’y passe pas beaucoup d’événements et que je n’aurais pas trop à attendre le tome 6, qui vient de sortir !
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L'Arabe du futur, tome 3 : Une jeunesse au ..

Suite des aventures du petit Riad. Il a grandi et essaye toujours de faire de son mieux dans son école. Il va expliquer le concept de Noel à ses petits camarades.

C’est vraiment le tome où le petit garçon ( et les lecteurs ) commencent à mesurer que les parents de Riad ne s’entendent plus vraiment et n’ont plus les mêmes projets de vie. Alors que le père de Riad se satisfait de sa vie, son épouse quant à elle, bien plus présente que dans les deux tomes précédents aspire surtout à retourner en France.

Sa nouvelle grossesse lui permettra d’y retourner avec ses enfants et aussi de scolariser Riad qui va pouvoir mesurer les différences entre son ancienne école syrienne et l’école primaire du petit coin de Bretagne ou habitent ses grands-parents.

Toujours aussi sympathique.



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Les cahiers d'Esther, tome 5 : Histoires de..

La série Les Cahiers d'Esther s'inspire des histoires vraies d'une adolescente. Riad Sattouf a prévu de raconter la vie d'Esther jusqu'à ses 18 ans.



Les cahiers d'Esther, ou comment, à partir d'un récit a priori banal d'une enfance d'aujourd'hui, réussir, et uniquement grâce au génie de Sattouf, à engager une bonne petite réflexion de derrière les fagots autour de la vision du monde vu par un enfant, et de notre réaction face aux angoisses de notre société actuelle.



Dans ce tome 5, l'histoire de ses 14 ans, Esther grandit et murit à vue d'oeil: elle apprend à danser le floss, s'inquète des SDF qui dorment dans la rue, sourit à des jeunes filles handicapées , parle un peu politique- mais pas trop - avec ses parents et camarades, aime particulièrement écouter Angèle et Roméo Evlis, commence à faire ses premières soirées et part en Espagne où elle rencontre son correspondant, Nacho- qui n'est pas le plus beau et le plus loquace des correspondants- planches totalement hilarantes et très bien vues pour tous ceux qui ont fait des voyages scolaires avec des correspondants.



Et grand scoop: Esther a un petit copain, mais chut, ce twist n'est dévoilé qu'à la fin de l'album, donc ne spoilons pas trop..



Indéniablement, "Les cahiers d'Esther " est un des rares albums qu'on lit tous à la maison, parents et enfants. On se bat presque pour savoir qui le lira en premier.



Mon fils a presque l'âge d'Esther mais dans ses réflexions et préoccupations (les garçons sont tous idiots !) je retrouve pas mal de ma fille pourtant plus jeune.



Globalement, on trouve Esther plus mature et plus soucieuse de l'état de la société que l'on semblait l'être à son âge ou que mon fils et ses copains de son âge semblent l'être- la maturité féminine?- Riad Sattouf a ce talent de raconter une tranche de vie en une planche avec humour débordant et avec un sens de l'observation qui fait mouche tant la série possède une admirable valeur documentaire qui en fait tout son prix. .



Plus qu'un simple journal intime, on voit bien qu'à travers ce projet, Riad Sattouf cherche avant tout à évoquer notre époque vue par les yeux de son héroïne, porte parole d'une jeune fille d'aujourd'hui....


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'Arabe du futur, tome 3 : Une jeunesse au ..

Les faits se situent entre 1985 et 1987.

On retrouve Riad avec toute sa famille en Syrie.

Toujours la même situation, père diplômé en France, payé très peu à l'université en Syrie, mère en colère contre le père et le petit Riad qui s'adapte facilement à son environnement et l'observe avec un certain détachement.

Ses réflexions sont toujours aussi amusantes et pleines de sous-entendus.

A travers son père qui monologue beaucoup, l'auteur nous fait passer la vision politique de celui-ci sur son pays.

Fin de l'album : une bonne nouvelle mais ce n'est pas tout à fait celle que la maman attendait.

Verrons-nous un tome 4 ?



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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

L'arabe du futur est une bande dessinée autobiographique racontant, non sans humour, l'enfance vécue par un enfant blond né d'un père syrien et d'une mère bretonne (1978-1984).



Cette BD, à la fois sobre et dense, a reçu le Grand prix RTL de la bande dessinée 2014, le Prix BD Stas/Ville de Saint-Etienne, 2014, le Fauve d'Or – Prix du Meilleur Album du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême 2015 et le Los Angeles Times Graphic Novel Prize en 2016.

C'est pour dire !



On voyage avec lui de Libye (sous Kadhafi), en Bretagne (berceau de la mère), puis en Syrie (sous Hafez Al-Assad) au grès des nombreux déménagements dus à la profession du père (professeur).



J'ai adoré son talent incroyable à faire une saynète tantôt émouvante, tantôt instructive, tantôt drôle (et parfois les trois à la fois) de quelques cases en monochrome.



On suit au plus près ce père arabe rocambolesque issu d'un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme qui a décidé d'élever son fils dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile pour lui.



L'arabe du futur, c'est « l'arabe moderne et éduqué » que ce père veut faire de son fils, et c'est un album que j'ai trouvé formidable et que je m'empresse de continuer avec L'arabe du futur 2.


Lien : http://justelire.fr/larabe-d..
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

J’ai pris du plaisir à lire cette BD mais sans plus. Le thème avait tout pour me plaire, l’histoire d’un enfant à la chevelure blonde (ce qui ne facilite pas les choses quand on veut se faire des amis) qui découvre la dictature en Libye, le retour à la terre natale de son père, la Syrie et le regard porté sur les dictatures par un enfant et donc la mixité des cultures.



L’idée de faire raconter l’histoire par l’enfant qu’il était au moment des faits m’a plu, car les enfants sont plus directs que nous, n’enveloppent rien derrière la bienséance. Donc son regard sur Kadhafi est adorable, il s’étonne de tout, les maisons qui ne sont jamais fermées et appartiennent à tout le monde, le toit de la maison qui fuit, les magasins vides, les denrées alimentaires qui offrent un choix restreint en fonction des stocks (cf. l’épisode des bananes que ce « cher Muammar » adore et que la famille va manger jusqu’à la nausée).



La description de la famille en Syrie est sans concession : le père de Riad a été spolié par son frère et va ruminer sa rancœur en répétant en boucle qu’il faut absolument que le petit garçon doit aller à l’école car seule l’éducation sauvera la jeunesse et fabriquera « l’Arabe du futur ». Mais comment aller à l’école alors qu’on ne parle pas arabe ? En fréquentant les cousins qui jouent à la guerre et le maltraitent.



J’ai aimé la façon dont Riad raconte les différences de cultures sans les juger : la grand-mère qui lèche ses petits-enfants, les odeurs de sueur, sa mère avec laquelle il reste enfermé, sa perception des choses et des êtres, sans les juger, on sent par exemple l’amour qu’il porte à ce père dont il caricature la quasi-naïveté.



Peu à peu, la religion fait son entrée et de façon un peu trop brutale à mon goût, de même que l’obsession du panarabisme chez le père de Riad, sa fascination pour les dictateurs, tout au moins Khadafi : la lecture du livre vert du Colonel (et les interprétations qu’il en fait) est un passage savoureux (P 18 et 19), Hafez Al Assad lui plaît moins et sa façon de voir les choses de façon un peu étriquée, partisane, on sent que la mention honorable obtenue pour sa thèse d’histoire a été dure à avaler…



Surtout, deux choses m’ont gênée: Clémentine, la mère de Riad est plus qu’effacée, elle n’est même pas soumise, elle est transparente. (C’est peut-être en tant que femme que je me hérisse) et les insultes antisémites chez les enfants de maternelle, on leur apprend à détester les Juifs au berceau !!! Ils jouent à la guerre car c’est leur quotidien…



Quant aux planches, les dessins sont simples, c’est l’enfant qui parle donc dessine, mais la monochromie a entraîné une lassitude : la Libye en jaune orangé et des éclats de vert par ci par là , la France en bleu, la Syrie en rose avec des éclats de rouge…



En fait, je suis un peu déçue comme lorsqu’on attend trop longtemps pour lire un livre dont on a beaucoup parlé. Néanmoins, cette histoire familiale est bien racontée et je continuerai avec le tome 2.



Note : 7,6/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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L'Arabe du futur, tome 2 :  Une jeunesse au..

J'avais adoré le 1er tome des souvenirs d'enfance de Riad Sattouf. C'est donc avec plaisir que j'ai entamé ce 2ème volet.



"L'arabe du futur 2" creuse le même sillon que son prédécesseur, dresser le portrait d'une société à travers les yeux d'un enfant. Le regard de Sattouf sur la société syrienne est juste, lucide mais aussi plein de tendresse. L'auteur dépeint une société rétrograde, sexiste, brutale, où le formatage des esprits, formatage religieux et politique, commence dès le plus jeune âge à coups de règle sur les doigts. Si le portrait est dur, Riad Sattouf sait aussi montrer beaucoup de tendresse à travers de jolis personnages. Ce sont notamment certains personnages féminins qui sont les plus émouvants et les plus forts. C'est d'ailleurs une femme qui, en lui donnant quelques conseils de dessin, sera en quelque sorte son premier héros artistique.

Les personnages masculins sont dépeints plus durement, même si je ne peux m'empêcher, pour des raisons personnelles, de trouver le père de Riad étrangement attachant. On sent bien en lui une dualité, un dilemme intérieur. Il n'est pas comme son fils issu de deux cultures mais les années passées en France et le fait d'aimer une française lui ont permis de voir un autre monde. Il est d'une certaine façon lui aussi, ce syrien "pur souche", partagé entre deux cultures. Ce n'est pas un mauvais bougre mais une forme de faiblesse l'amène à parfois accepter l'inacceptable.



"L'arabe du futur 2" ne se contente pas d'être un récit autobiographique linéaire. L'auteur ose des audaces visuelles et scénaristiques réjouissantes. Je pense notamment à cette série de dessins du visage du petit Riad prononçant chacune des lettres de l'alphabet arabe ; un passage à la fois drôle et inattendu.



Le dessin de Sattouf est toujours aussi plaisant, expressif, dynamique et original.

Ce deuxième volume est une franche réussite et il me tarde de lire la suite.



Challenge Multi-Défis 2016 - 3 (catégorie "un livre dont le narrateur est un enfant")

Challenge Petits plaisirs 2016 - 3
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Pascal Brutal, tome 4 : Le Roi des hommes

"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux " (Benjamin Franklin)

"Loool" (Pascal Brutal)



Voici ce qu'on peut lire sur la première page de ce tome 4 de Pascal Brutal, et je trouve que cet improbable association entre un des Pères Fondateurs des Etats-Unis et notre "Pascal nationale", incarnation et chantre de la virilité résume parfaitement l'esprit de cette série, écrite et dessinée par l'excellent Riad Satouf. A savoir l'humour au service d'une certaine critique sociale. Côté humour, on aime ou on aime pas, c'est affaire de goût. Ce tome, comme ses prédécesseurs, nous propose une succession de gags, en 2 ou 3 pages, avec des apparences d'humour "générationnelle". Des apparences seulement. Car, malgré une indéniable tendresse pour son personnage, et les jeunes issus des "quartiers difficiles", Riad Satouf ne se prive pas de pointer ce qui peut l'agacer dans le rapport à la société d'une partie d'entre eux (incivilités, matchisme, homophobie), ou dans leur goûts culturels (rap, cinéma, football).

Pour autant, il n'a de cesse de rappeler, en plaçant le contexte dans un futur proche, que Pascal évolue dans une France en crise, ravagée par le chômage et l’absence de perspective, en proie à un libéralisme sauvage et au repli identitaire. Manière de dire qu'il y a des causes externes à la détresse et la colère de toute une partie de la jeunesse hexagonale. Ainsi, que ce soit chez les lascars ou chez les bourgeois le conservatisme et les clichés sont partout et transcendent la notion de classe sociale. C'est bien à eux que Riad Satouf adresse sa critique la plus authentique. Ouèch gro.
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Le jeune acteur, tome 1 : Aventures de Vinc..

Mon collègue m'a prêté le film Les beaux gosses et cette BD sortie ensuite. J'avoue avoir préféré la BD au film que j'ai trouvé trop centré sur la branl..... Deux couleurs pour deux narrateurs. L'un est Riad Sattouf qui met en scène le dit film et l'autre est Vincent Lacoste, 14 ans, acteur. L'histoire incroyable d'un inconnu recruté pour jouer un jeune puceau et qui, rapidement, va être propulsé vers la gloire. C'est drôle, tendre, mais... Il y manque un petit quelque chose où il y a quelque chose en trop.
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L'Arabe du futur, tome 5 : Une jeunesse au ..

L'arabe du futur est une bande dessiné ou un roman graphique autobiographique de Riad Sattouf. Il est composé de six tomes qui couvre l'enfance et la jeunesse de l'auteur.Le tome 5 couvre la période 1992 - 1994.

A la fin du quatrième tome , le père de Riad Sattouf avait enlevé le troisième garçon de la fratrie , Fadi et était partie vivre en Syrie

Ce cinquième tome relate l'adolescence de Ryad en Bretagne alors que sa famille est amputée de deux membres : un père et son fils.

Tome remplit d'émotion avec la découverte de l'adolescence, du lycée mais aussi avec la perte d'un père et d'un frère.

Ce père qu'il ne nomme plus père.

L'ensemble du tome est rempli d'une gravité qui n'était pas aussi présente dans les tomes précédents.

La prise de conscience de Riad supplante l'insouciance de l'enfance.

Comme toujours avec Riad Sattouf , tout est amené par des touches successives d'une extrème justesse, que ce soit dans le dessin ou l'écriture.

Où comment dans cette adolescence chahutée un cocon s'entrouve...


Lien : https://auventdesmots.wordpr..
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