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"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux " (Benjamin Franklin) "Loool" (Pascal Brutal) Voici ce qu'on peut lire sur la première page de ce tome 4 de Pascal Brutal, et je trouve que cet improbable association entre un des Pères Fondateurs des Etats-Unis et notre "Pascal nationale", incarnation et chantre de la virilité résume parfaitement l'esprit de cette série, écrite et dessinée par l'excellent Riad Satouf. A savoir l'humour au service d'une certaine critique sociale. Côté humour, on aime ou on aime pas, c'est affaire de goût. Ce tome, comme ses prédécesseurs, nous propose une succession de gags, en 2 ou 3 pages, avec des apparences d'humour "générationnelle". Des apparences seulement. Car, malgré une indéniable tendresse pour son personnage, et les jeunes issus des "quartiers difficiles", Riad Satouf ne se prive pas de pointer ce qui peut l'agacer dans le rapport à la société d'une partie d'entre eux (incivilités, matchisme, homophobie), ou dans leur goûts culturels (rap, cinéma, football). Pour autant, il n'a de cesse de rappeler, en plaçant le contexte dans un futur proche, que Pascal évolue dans une France en crise, ravagée par le chômage et l'absence de perspective, en proie à un libéralisme sauvage et au repli identitaire. Manière de dire qu'il y a des causes externes à la détresse et la colère de toute une partie de la jeunesse hexagonale. Ainsi, que ce soit chez les lascars ou chez les bourgeois le conservatisme et les clichés sont partout et transcendent la notion de classe sociale. C'est bien à eux que Riad Satouf adresse sa critique la plus authentique. Ouèch gro. + Lire la suite |