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Critiques de Richard Malka (370)
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Le droit d'emmerder Dieu

Voici la plaidoirie que l'avocat Richard Malka avait préparée pour le procès des attentats de janvier 2015 au cours desquels, entre autres, la rédaction du journal Charlie Hebdo fut décimée.

Compte-tenu de différents éléments liés au Covid (reports d'audience, port du masque qui entrave celui qui s'exprime et l'empêche de saisir complètement les réactions sur les visages de ceux qui l'écoutent...), Richard Malka a dû écourter ce qu'il avait prévu de dire.

Il a choisi de publier ici dans son intégralité le texte qu'il avait rédigé.



Cela fait longtemps que j'admire Richard Malka.

L'homme de convictions, toujours souriant même lors des combats les plus acharnés, et chez qui on sent un véritable humanisme.

L'avocat qui n'hésite pas à défendre les cas difficiles et dangereux, comme Mila.

Vous savez, Mila, cette jeune fille qui ne peut plus vivre une vie normale, qui est sous protection et qui n'a pas de réel avenir. Mila condamnée à vivre recluse par une meute haineuse parce qu'elle aurait "blasphémé" !

Si beaucoup l'ont oubliée, moi non, et penser à elle me fait toujours aussi mal au ventre.

Mila qui pourrait être ma fille. Mila emmurée vivante par des "croyants" pour quelques propos grossiers, sans que ça n'ait l'air d'émouvoir grand monde. Je ne compte plus les "oui, mais..." que j'ai entendus autour de moi, y compris de gens proches, et j'enrage de voir que la France n'a pas été capable de faire bloc pour la défendre.

Pour rappeler que dans notre pays la critique des religions n'est pas illégale, fût-elle grossière.



Le titre de cet ouvrage interpelle et rappelle l'essentiel : on ne doit pas "emmerder" ses voisins, mais on peut "emmerder" leurs religions, leurs Dieux, leurs croyances. Que cela leur plaise, ou non. Et quiconque exerce ce droit n'a pas à être inquiété pour cela.

Merci à Richard Malka de le rappeler si clairement dans ce texte dont la lecture fait à la fois un mal terrible et un bien fou.



Un mal terrible.

Par le sujet, évidemment. Je ne connaissais personnellement aucune des personnes décédées mais cela ne m'empêche pas, en tant qu'être humain, de me sentir touchée en plein coeur et de ressentir un profond désarroi doublé d'un vif sentiment d'horreur à l'idée que des individus aient pu avoir tant de haine en eux qu'ils ont été capables d'abattre froidement des gens qui leur étaient inconnus.



Un bien fou.

Par les prises de position de Richard Malka. Quel courage et quelle lucidité ! Ainsi, il existe encore sur cette terre qui tourne de moins en moins rond des hommes capables d'analyser, d'argumenter et de rester droits dans leurs bottes, de dire encore et toujours la vérité quand tant d'autres n'osent plus ou à peine du bout des lèvres... quand ils ne hurlent pas avec la meute dans le sens du vent.



L'idée principale de la plaidoirie, à laquelle toute personne sensée ne peut qu'adhérer est celle que j'ai déjà évoquée et qui est résumée par le titre : si nous devons respecter les personnes, nul devoir de respect ne doit être imposé envers des idées, des religions ou des idéologies.

Nous avons le droit de les critiquer, de les moquer, de les caricaturer.

Ce droit est absolu et, en France, personne ne peut ni ne doit nous le contester. Faute de quoi, ce sont les fondements même de notre société qui seraient sapés.

La France est un pays laïc, un pays de liberté, et Richard Malka fait partie de ceux qui sont prêts à se battre contre vents et marées pour qu'elle le reste.



Dans une partie intitulée "L'histoire des caricatures" l'avocat se fait historien et remonte le fil des événements qui ont conduit à l'hécatombe de Charlie Hebdo.

Nous avons tous entendu parler de ces fameuses caricatures publiées dans un journal danois. Ce qui est moins connu est l'enchaînement des faits qui suivirent et que Richard Malka détaille.

Il dénonce certains imams qui ont volontairement mis de l'huile sur le feu en adjoignant aux caricatures réellement publiées trois autres dessins très provocateurs et destinés à choquer particulièrement : "Cette escroquerie a été commise par des imams danois de la mouvance des Frères musulmans essentiellement, avec quelques salafistes."

Qui sème le vent récolte la tempête : les résultats ne se sont pas fait attendre, des populations entières se sont embrasées, et la volonté de punir ceux qui avaient osé faire ça s'est fortement exprimée.

Jusqu'au passage à l'acte.

Parce qu'en excitant volontairement les foules, on sait qu'inévitablement certaines personnes réagiront plus fortement et iront jusqu'au meurtre.

Là, on est loin, très loin, d'une religion de paix et d'amour ! On est en plein dans la haine la plus féroce et le désir fou de tuer.

"Escroquerie" : Richard Malka ne mâche pas ses mots, et il a bien raison. De quel autre terme qualifier une falsification des faits commise dans le but d'exciter et d'amener à commettre des attentats ?

Surtout de la part de responsables religieux.

Et surtout quand on voit les résultats de cette escroquerie.



La plaidoirie est vraiment très complète et, par sa hauteur de vue, permet une réelle réflexion.

Dans une partie l'avocat nous raconte l'histoire du blasphème, dans une autre l'histoire de Charlie, ou celle des accusés.

Puis vient celle intitulée "Ceux qui ont soufflé sur les braises" et là, j'ai souvent eu envie de hurler.

Devant la lâcheté des propos rapportés, devant l'absence totale de scrupules de certains politiques qui par intérêt ou clientélisme les ont tenus. Tout donne envie de vomir tant c'est abject. Pour obtenir le "vote musulman", que de bassesses, que de compromissions ! Venant de tous horizons.

Lisez et vous découvrirez, mais attention : munissez-vous d'une bassine ou d'un de ces sacs que l'on trouve dans les avions.



Le droit d'emmerder Dieu est une lecture essentielle.

La plaidoirie est à l'image de celui qui l'a écrite : lucide, courageuse, cohérente, intelligente et déterminée.

Chapeau bas !



Le temps du combat est venu, la guerre idéologique nous a déjà été déclarée.

Foin de la politique de l'autruche : fermer les yeux, tergiverser (ou pire : nier), ne fera pas disparaître le danger, bien au contraire.

Une prise de conscience collective est indispensable, il en va de la survie de notre société. Il en va de notre survie.

" C'est aujourd'hui qu'il faut se battre, aujourd'hui que cela se joue."

Merci, Maître, de vous battre pour nous tous, et puisse votre livre déclencher une prise de conscience auprès de ceux qui n'ont pas encore suffisamment compris que nous devrions tous vous rejoindre dans ce combat vital.
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Traité sur l'intolérance

Complète « Le Droit d’emmerder Dieu ».



Richard Malka ressentait le besoin de préciser quelques unes de ses observations si bien présentés dans ce que je pense être son meilleur ouvrage, « Le Droit d’emmerder Dieu ».

En 4ème de couv. il le présente comme un appel aux islamologues du savoir et de la nuance. Mais il est tout aussi intéressant pour nous, lecteurs souhaitant quelques données culturelles ou une connaissance des origines des textes élaborés et manipulés par les différents courants gravitant depuis que le prophète Mahomet a été à l’origine du Coran. Seize siècles plus tard on est toujours autant noyé dans les 500 000 à 600 000 hadiths, ces textes qui complètent le Coran, celui-ci étant bien plus court que la Bible.

Richard Malka essaie de tenir compte des contextes pour s’approcher davantage de la littérature, aussi sacrée soit-elle. Il pointe ainsi quelques contradictions dans cette sourates, les met dans le contexte géographique ou historique qui a induit leur manipulation et donc certains dérapages.

Les punitions liées aux blasphèmes invoqués par les extrémistes sont pointées sans fard, surtout par des exemples recueillis dans les pays dits musulmans : des centaines de promesses de châtiments étant énoncés dans le Coran pour les mécréants, facile de les manier pour punir, tuer.

L’auteur essaie même de monter à quel point certains textes avaient une explication, voire une légitimité il y a seize siècles et étaient adaptés à l’environnement géographique. Un simple exemple, celui des textes créés pour les tribus autour de Mahomet, juste entre La Mecque et Médine, voire juste la péninsule arabique; rien à voir avec l’objectif mondial affiché ces dernières décennies.

Autant dire que c’est le seul fait de certains de ces apprentis prédicateurs qui détourne et légitimise les massacres.

Il navigue aussi entre Voltaire, Thomas Mann, Salman Rushdie, Samuel Paty, l’Egypte et son implication dans les textes, et bien d’autres faits en lien avec les explications qu’il cherche depuis si longtemps.



Citation : «  J’arrive au terme de ce que j’ai à vous dire et j’espère que cela sera compris comme un message d’altérité. »
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Idiss (BD)

C’est toujours, pour nous lecteurs, une excellente idée quand des scénaristes de roman graphique s’emparent d’un roman. Les dessins fournis et colorés très modernes sont un plaisir pour les yeux, j’ai adoré ! Ce qui sublime encore plus le roman de Robert Badinter qui décrit la vie de sa grand-mère, immigrée juive de l’empire russe, débarquée en France en 1919. Un bel hommage d’auteur à auteur qui fait ressortir toute la tendresse d’un petit-fils à sa grand-mère. Tout simplement, magnifique !
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Le droit d'emmerder Dieu

Il est provocant ce titre ! Et pour cause : R. Malka est avocat pour Charlie Hebdo au procès qui fait suite évidemment aux attentats. Ce texte publié par Grasset, c'est d'abord l'histoire des événements, pour ne pas oublier. Mais c'est aussi un hommage à la liberté d'expression, à la laïcité, au droit de blasphémer, et précisément au refus de l'obscurantisme : "on ne tue pas une idée". Je me rappelle mes années en Tunisie, et mes conversations avec des musulmans plus ou moins pratiquants, et notamment les questionnements légitimes sur le principe typiquement français de laïcité. Je compris alors les incompréhensions et les colères, les antinomies culturelles et/ou religieuses, et combien de fois il me fallut rappeler que la laïcité n'est pas l'interdiction des religions mais au contraire le respect de chacune d'elles, et leur exercice cantonné dans la sphère privée. Le droit d'emmerder Dieu, certes, à la condition qu'il existe... je pense à cette chanson de A. Souchon en refermant ce texte : et si en plus y'a personne !
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Idiss (BD)



Idiss a été d'abord le personnage principal d'un roman de Robert Badinter. Elle était sa grand-mère et elle a eu une vie loin d'être un long fleuve tranquille.

Idiss, à travers cette bande dessinée, co-écrite par Richard Malka et Fred Bernard, rentrera dans la vie, j'espère, d'autres personnes, d'autres lecteurs, d'autres générations.

Idiss a vécu en Bessarabie (aujourd'hui la Moldavie) région où s'était réfugiée une importante population juive fuyant des vagues de persécutions antisémites. Mais à partir de 1840, ce qui était refuge devient terre hostile. Idiss et sa famille sont obligés de fuir. Ils vont reconstruire une nouvelle vie à Paris ...jusqu'à ce que l'histoire les désigne à nouveau comme une cible à éliminer. Robert Badinter n'a pas voulu de dessins sombres. Au contraire, ces derniers sont très colorés et ont un côté parfois enfantins. L'émotion est d'autant plus vive quand le destin frappe à nouveau cette famille et lorsqu'on apprend, dans les dernières pages, ce qu'il est arrivé à la famille de Robert Badinter.

Idiss est à la fois un émouvant hommage à une femme au destin à la fois ordinaire et tragique et une page de l'histoire dont nous avons le devoir d'entretenir la mémoire.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Idiss (BD)

Cette B.D. une adaptation du livre de Robert Badinter qui rend un très bel hommage à sa grand-mère en racontant son parcours depuis un village de Bessarbie jusqu'aux beaux quartiers de Paris, de la fin du XIXème siècle jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Et toujours, l'antisémitisme qui même en temps de paix projette son ombre sur le quotidien d'Idiss et de sa famille, sur le peuple juif où qu'il se trouve...

Ce récit très émouvant est joliment servi par des dessins colorés, aux traits un peu naïfs, qui retranscrivent pourtant très justement les émotions, joyeuses ou tristes, des personnages.

On ne peut qu'être touché par le récit de ce qu'a traversé cette femme simple qui a pourtant su assurer une vie meilleure à ses enfants en dépit des épreuves...

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Le droit d'emmerder Dieu

J'attendais ce livre de Richard Malka avec à la fois avidité et vue imparfaite. Je savais juste que tôt ou tard le talent et le courage de cet homme éclateraient. De la belle littérature autour d'une idée force, fait de société, abordée avec humanité et clairvoyance acérée, voilà qui me ravit

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L'ordre de Cicéron, Tome 1 : Le procès

L'ordre de Cicéron: c'est l'histoire de 2 familles rivales , qui se haissent depuis la seconde guerre mondiale. Deux jeunes avocats vont s'opposer lors d'un procès et leur amitié ne pourra résister aux pressions .

Un tome qui met en place l'histoire et qui fait un retour dans les passé. Ou le nazisme et la persécution des juifs sont "mis à l'honneur".



J'ai apprécié ce tome, même si dans les grandes lignes c'est du déjà vu. Mais j'ai aimé la mise en scène et ma curiosité a été suffisamment titiller pour me donner envie de lire la suite
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Traité sur l'intolérance

Cette plaidoirie appelle à l'humilité quant il s'agit d'en rédiger un avis.

Encore une fois, l'avocat dénonce le manque de courage, le laisser-faire, les compromissions, l'impossibilité de la nuance, la bêtise et les manipulations.

La plume est acérée, érudite, pédagogique et percutante.

J'avais commencé ma critique du "droit d'emmerder Dieu" en écrivant "lire cet essai, cela élève" ; là encore sans haine, presque lassé mais toujours engagé, Richard Malka m'a une nouvelle fois ébranlée.

Alors je terminerai en le citant " Ces pratiques n'existaient pas dans les générations précédentes. Aujourd'hui, elles explosent et, peu à peu, l'idée que le vrai islam serait celui des salafistes ou des Frères musulmans s'impose. Ne pas oser le dénoncer, ce n'est pas être tolérant, c'est abandonner les hommes à leur malheur".
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Le droit d'emmerder Dieu

Avocat historique de Charlie Hebdo en particulier, de la liberté d’expression plus généralement, R. Malka publie sa plaidoirie du premier procès en 2020, des attentats du journal.

De façon générale, les plaidoiries sont rarement écrites in extenso, puisque les audiences font évoluer heure par heure, l’approche et l’argumentation du dossier, et que la plaidoirie se construit et s’affine au fur et à mesure des débats. Il faut un procès historique, exceptionnel, pour qu’elle soit mise en page du premier au dernier mot. Et c’est un discours, plus qu’une plaidoirie, qu’on lit ici. Discours en faveur de la liberté, y compris celle de dessiner et de caricaturer, à laquelle aucune religion, quelle qu’elle soit, ne peut ni ne doit attenter.

Texte indispensable.

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Traité sur l'intolérance

Ce livre est la plaidoirie de l’auteur lors du procès en appel de l’attentat de Charlie Hebdo qui s’est déroulé dans la salle Voltaire à qui il se réfère. Il estime – et à très juste titre – que son accusé est le religion, du moins dans sa version la plus obscurantiste. Si le christianisme a beaucoup de choses à se reprocher sur le plan historique, il souligne qu’il a appris de ses erreurs et qu’à l’heure actuelle la religion problématique est l’islam. Ou en tout cas l’une de ses lectures.



Ce livre est très documenté et vraiment passionnant. L’auteur remonte au tout début de l’islam. Le texte s’est d’abord transmis oralement avant d’être écrit plusieurs décennies après la mort de Mahomet. Dès le début, deux écoles se sont affrontées, celle des mutazilites qui pensent que la raison est inséparable de la notion de Dieu, qu’il nous invite à réfléchir et celle des hanbalites qui pensent que le Coran est incréé, issu de Dieu lui-même et qu’il faut s’y soumettre sans aucune interprétation ou réflexion. Les débats ont duré plusieurs siècles mais les seconds l’ont finalement emporté. Les mouvements salafistes et wahhabites d’aujourd’hui sont leur descendants directs. Leurs premières victimes sont les musulmans modérés, les femmes, les minorités sexuelles. C’est contre cet islam radical et violent que s’insurge l’auteur et pas contre toutes les formes religieuses pacifiques comme l’islam modéré.



C’est cette notion de Coran incréé qui est le centre du problème, car si le texte est l’émanation de Dieu lui-même, il est Dieu et ses partisans ne peuvent prôner qu’une soumission absolue, idéologie qui anime les terroristes. Il ne faut pas accepter cette dérive et refuser de respecter les croyances mortifères car notre silence permet à ces idéologies de se développer. Certains textes de l’Ancien Testament sont encore plus explicites et violents que le Coran en matière de châtiments et d’esprit guerrier, mais ils ont été mille fois réinterprétés au cours de l’Histoire et plus personne ne les lit ou les applique littéralement. Personnellement je ne serais pas si optimiste à voir les exactions qui se passent au Proche Orient, mais c’est un autre débat.



Les terroristes prétendent venger le Prophète qui aurait été insulté par les caricatures. L’auteur démontre l’inanité de cette idée. Durant sa vie, Mahomet a subi de nombreuses moqueries, cela faisait partie de la culture de l’époque et personne ne s’entretuait pour si peu. Dans la première partie de sa vie il a cherché à rallier les tribus à sa cause et tenait un discours pacifique, dans la deuxième partie, il est devenu plus belliqueux. Une partie du Coran est très pacifique alors que d’autres versets sont nettement plus guerriers. Le courant hanbalite sorti vainqueur du débat a décrété l’abrogation des versets pacifiques. Comme quoi même les courants littéralistes peuvent se livrer à des interprétations quand ça les arrange. L’auteur appelle à ne pas tolérer cette idéologie violente et dévastatrice. Il nous parle aussi de la vie de Mahomet pour replacer certains versets dans leur contexte, ce qui est essentiel avec un texte ancien, sinon on passe à côté de son vrai sens.



Un texte vraiment instructif, passionnant et surtout nécessaire. Un gros coup de coeur pour ce plaidoyer pour la liberté d’expression.



#Traitésurlintolérance #NetGalleyFrance !
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Le droit d'emmerder Dieu

Un texte manifeste.

Ce livre est une ode à la liberté d'expression. Pédagogique dans son écriture, il permet de comprendre la fracture qui s'opère inévitablement si nous manquons de vigilance et d'engagement pour la défense de nos libertés.

Comme le répète souvent le canard enchaîné :

la liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas !

Richard Malka refuse de s'accoutumer à l'idée que la rédaction d'un journal soit contrainte de vivre dans un bunker.

"Rester libres, cela implique de pouvoir encore parler librement, sans être menacés de mort, abattus par des kalachnikovs ou décapités."



"Il n'y a pas de salut dans la lâcheté."
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Idiss (BD)

Le dessin est simple et brut, assez coloré, réalisé au crayon et aquarelle. C’est une adaptation d’un roman biographique de Robert Badinter qui retrace la vie de sa grand-mère, Idiss. C’est surtout un récit de migration, sur la fuite des juifs de Bessarabie (actuellement Moldavie, province Russe à l’époque) vers la France, suite aux persécutions et pogroms qu’ils subissent dans leur pays d’origine. Cette histoire n’a rien d’une grande aventure, c’est un récit de famille, sans emphase ni lyrisme superflu, pas besoin, c’est juste notre histoire, celle de l’Europe dans ses années sombres, racontée tout en pudeur et simplicité, mais tellement émouvante. J’ai fini ma lecture avec une boule au fond de la gorge. Cette histoire prend un poids encore plus terrible, quand on entend les discours actuels sur les migrants, on se dit qu’on a vraiment très peu évolué, quelle tristesse…

Et en lisant ce livre, je n’ai pas oublié que le petit Robert qu’on découvre sur la fin de ce livre, ce descendant de moldaves, a aboli la peine de mort dans notre pays, belle leçon d’humanité…
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L'ordre de Cicéron, Tome 4 : Verdicts

Le dernier tome de cette saga juridique. Une fin comme je les aime parce que le passé rattrape le présent. Une belle leçon de vie malgré tout ou la haine a sa place mais ou l'amour est aussi bien présent.



Le dessinateur Paul Gillon n'a pas pu terminer ce dernier tome, la mort est venue frapper a sa porte avant. Vu son passé , cette histoire devait lui tenir a coeur, mais il faut avouer que Jean Michel Ponzio a su brillamment reprendre les stylos pour donner une magnifique fin à cette histoire..



J'ai été très émue par l'hommage rendu par Malka a son dessinateur, mais également par la fin de cette saga
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Le voleur d'amour

Je suis partagé. D'un côté, peu convaincu par le côté fantastique d'Adrian, un éternel qui a besoin d'embrasser les humains pour vivre. J'ai eu peur de relire "Le parfum" de Suskind. Il n'en est rien ! Mais je me suis laissé embarquer dans cette histoire d'amour intemporelle. L'écriture est belle et on veut connaître la fin. Ce qui en fait un bon roman non ?
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L'ordre de Cicéron, Tome 3 : Le survivant

Ce troisième tome est surtout un retour dans le passé. Le grand-père Steiner raconte sa déportation puis tous ce qui a pu lui arriver depuis. Le procès suit son cours.

L'histoire est de plus en plus prenante et les fins de tome donnent toujours envie d'en savoir plus.



Cette BD est pleine de machiavélisme avec des graphismes noirs et peu colorés. Ce qui colle parfaitement à l'histoire.
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Le droit d'emmerder Dieu

Ce texte est une plaidoirie, celle de la partie civile au procès des attentats contre l'équipe de Charlie hebdo de 2015. Par définition orienté puisque destiné à convaincre, il ne doit pas nous dédouaner de tout esprit critique.

Pourtant, force m'est de reconnaître que la critique est quasi impossible tant m'a parue implacable la démonstration de Richard Malka.

En premier lieu, il inscrit la laïcité dans l'airain une fois pour toute en en appelant à Diderot et d'Alembert pour exhumer définitivement dieu de la connaissance. La croyance est l'antithèse de la définition, n'en déplaise à Louis XV et au clergé qui interdisent l'Encyclopédie en 1752 avant qu'elle ne triomphe des obstacles dès 1765.

Il réaffirme ensuite les deux indispensables piliers que sont la liberté d'expression inscrite comme liberté fondamentale dans la constitution et la loi sur la liberté de la presse de 1801. Oui, on peut discuter de tout, des chiffres comme de religion, et mieux, on peut rire de tout.

Il rappelle qu'à l'origine de l'affaire des caricatures, on retrouve des imams danois qui ont eux même diffusé de fausses caricatures, attisant un feu qui trouverait son acmé le 7 janvier 2015.

Enfin, il pointe avec Levi-Strauss le fléau qu'est la victimisation, laquelle trouve son apogée actuellement dans les multiples exigences wokistes. Dénoncer un intégrisme fanatique et sanguinaire n'est pas stigmatiser l'émigré ou le travailleur musulman. Cet amalgame est non seulement délétère, il est dangereux en ce qu'il crée une chape de plomb sur des réflexions que nous avons le devoir de tenir. Un court texte intelligent qui réveille de tristes souvenirs.

Ce 7 janvier 2015, 12 hommes sont morts au nom d'un dieu vengeur qui n'existe que dans les fantasmes de quelques fanatiques.

D'autres chapes de plomb menacent de toute part et doivent nous inciter à une vigilance accrue pour défendre notre bien le plus précieux: la liberté de penser et de dire.
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Le droit d'emmerder Dieu

Il s’agit de la plaidoirie que l’auteur, en tant qu’avocat des parties civiles, a prononcée au procès de l’attentat de Charlie hebdo.

Passionnante, d’une efficacité étonnante dans la défense d’un droit absolu à la critique des religions, d’une impressionnante force de conviction dans la condamnation des concessions sur ce point, dues à la lâcheté généralisée, en France et dans le monde, d’un nombre considérable d’autorités politiques et morale au moment de l’affaire des caricatures, d’une puissance éblouissante dans la critique de l’attitude victimaire dont font leurs choux gras quelques stars des médias comme Rokhaya Diallo sans se rendre compte du mal qu’elles font à ceux qu’elles ont peut-être le sentiment de défendre, sans compter la haine qu’elles suscitent chez eux, haine qui peut aller jusqu’au crime, cette plaidoirie se lit d’une traite.

Que demander de plus, alors ? Et bien, pourtant, ceux qu’enthousiasment encore les discours de Cicéron, les interventions de Churchill à la chambre des communes, ou la magnifique allocution "I have a dream" du révérend Dr Martin Luther King, ne retrouvent pas là cette puissance rhétorique, cet usage de la langue comme d’un joyau que l’on affine pour le rendre plus brillant encore. Ils doivent accepter de s’en passer, sauf en de rares moments, comme cette page où est répété "il vit" en parlant de Charlie face à chacun des pièges qu’il doit franchir pour poursuivre son existence malgré tout.

Est-ce l’époque qui cherche l’efficacité sans se préoccuper de la beauté formelle dont on était pourtant par le passé persuadé qu’elle était au contraire de nature à l’améliorer (le cas de Churchill et de ses discours de guerre est flagrant à cet égard) ? Est-ce l’impression que la vérité n’a pas besoin du secours de la rhétorique ? Est-ce que les avocats en sont éloignés par l’usage qu’en font certains acteurs politiques pour cacher la réalité au lieu de la révéler ?

Toujours est-il que ce refus sans doute conscient d’un polissage de la forme au service de la beauté du discours nous fait, à mon avis, perdre quelque chose d’important.

Il n’y a du reste pas que dans le domaine de l’éloquence politique ou judiciaire que l’illusion de pouvoir dissocier efficacité et recherche de beauté formelle fait rage. On retrouve par ex cela aussi, me semble-t-il, dans l’architecture contemporaine.

Mais ce regret ne m’a pas empêché d’attribuer à cet ouvrage la notation la plus élevée à ce texte passionnant.
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Le droit d'emmerder Dieu

J’admire le courage, le calme et la détermination de Richard Malka dans la défense de ses idées que je partage. C’est pourquoi j’avais hâte de lire son dernier ouvrage « Le droit d'emmerder Dieu » qui est la publication de la plaidoirie qu’il a écrite pour le procès de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Pour des raisons de fatigue, de retard dans le procès et de différents problèmes, Maître Malka n’a pas pu dire complètement cette plaidoirie au procès. C’est pourquoi, il était important qu’elle soit publiée dans sa totalité. C’est maintenant chose faite. C’est un livre qui se lit rapidement, 96 pages. Néanmoins, chaque mot est pensé, ciselé et important. Richard Malka nous rappelle l’Histoire de la liberté d’expression, de sa naissance issue des encyclopédistes et de la Révolution française, du droit au blasphème et de l’universalité de ces droits qui sont le fondement de notre civilisation. Il nous explique, si besoin était, combien cette liberté est fondamentale et que renoncer ne serait-ce qu’au droit au blasphème, impliquerait de renoncer peu à peu à tout ce qui fait notre société, notre vie. Ne pas respecter une religion est un droit, le droit de ne pas être d’accord avec un dogme, une croyance, en débattre. Cela permet de ne pas rester seulement avec des personnes qui pensent la même chose que soi, mais de pouvoir discuter avec l’Autre, tout en vivant ensemble. Car bien sûr, si on peut ne pas respecter une religion, on respecte toujours la personne, le croyant.

Richard Malka nous explique également comment a débuté cette fameuse affaire des caricatures, la manipulation d’imams danois pour enflammer le monde musulman et comment cette arnaque a tellement bien réussie et a mené aux si nombreuses manifestations dans le monde musulman et surtout à la mort de si nombreuses personnes innocentes. Tout cela, pour une duperie !! Trois caricatures, les plus abjectes qui soient, ont été ajoutées par les imams danois aux caricatures danoises qui n’avaient déclenché aucun intérêt particulier… C’est hallucinant, je ne savais pas. Il faudrait absolument que ce fait soit connu, même si le mal est fait. Mais en même temps, comme dit Richard Malka, ces terroristes ont-ils pris le temps de lire Charlie Hebdo ? Sans doute pas. Haine aveugle et sanguinaire. Richard Malka en profite pour dénoncer les discours lâches et criminels de certains politiques, philosophes et soi-disant têtes bien pensantes de France, qui ont jeté de l’huile sur le feu en ayant des paroles trompeuses et inappropriées. J’avoue avoir été déçue par certaines personnes quand j’ai lu ces lignes. Ces personnes portent une lourde responsabilité morale.

Richard Malka est là aussi pour parler des victimes innocentes qui pour la plupart étaient ses amis. Des morts pour des idées, une religion, des dessins, des rires… Des morts qu’il ne faut surtout jamais oublier.

Je ne peux que vous conseiller plus que vivement de lire cette plaidoirie très bien écrite, parfois vibrante, parfois dure, parfois émouvante et ô combien juste. Une plaidoirie pour l’Histoire. Merci Maître Malka.


Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Traité sur l'intolérance

Ce livre court et concis est la plaidoirie de Richard Malka lors du procès en appel des attentats terroristes de 2015. Une référence à Voltaire

Pas beaucoup de droit mais surtout un retour clair sur l’histoire des trois grandes religions monothéistes.

Richard Malka n’est pas tendre avec la Torah , pas plus avec l’histoire de la Chrétienté.

Pour le Coran, il remonte aux origines , à Mahomet et aux divisions théologiques qui vont suivre . Il retrace aussi l’histoire du Coran lui-même qui ne s’est pas construite en un jour. Quant aux Hadith’s , ils sont si nombreux qu’il est difficile de faire la part des choses

Il montre aussi que le choix des Sourates permet une interprétation tout à fait subjective et qu’il est facile de choisir celles qui vont dans le sens souhaité

Au fil du temps, c’est la ligne du Coran, texte incréé, venant directement de Dieu, donc ne pouvant être remise en cause , qui s’est imposée

Richard Malka , à travers les Sourates du Coran, pose la question : cette interprétation du Coran peut-elle justifier de tuer les non musulmans?

Il a l’intelligence de rappeler les grandes heures de l’Islam dans tous les domaines , de rappeler l’importance mondiale du monde musulman, un monde qui, par essence, ne peut pas penser comme le monde dit occidental

Le texte est simple , clair , intelligent car il évite les clichés habituels ,souvent synonymes de haine .

Une mise en perspective historique indispensable , à mettre entre toutes les mains
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