Citations de Robert Charles Wilson (390)
Au voisinage d'un Chronolithe, un saint pourrait se révéler très dangereux. Un pécheur était probablement plus utile.
Janice et Whit m'ont invité à dîner. Ils m'invitaient tous les trimestres, comme on épargne pour sa retraite ou on donne à une association caritative méritante.
Autrement dit, il existe ce qu'on pourrait appeler un aléatoire "intuitif" qui diffère radicalement de l'aléatoire authentique.
Mais un "jour passé ensemble" accordé par un jugement de divorce n'est pas un "jour passé ensemble" ordinaire. C'est quelque chose d'autre. Quelque chose d'étrange, d'embarrassant et d'inconfortable.
Des mots comme des ancres, amarrant des bateaux de mémoire pour ne pas que la tempête les emporte.
Qu’ils le veuillent ou non, les gens auront bientôt à affronter la réalité. Et il leur faudra choisir entre deux compréhensions, l’une scientifique et l’autre spirituelle. Voilà ce qui inquiète Jason. Parce que lorsque cela se résume à des questions de vie ou de mort, la foi l’emporte toujours. Où est-ce que tu préférerais passer l’éternité, toi ? Dans un paradis terrestre ou dans un laboratoire stérile ? »
La réponse ne me semblait pas aussi évidente qu’elle en avait l’air pour Simon. Je me suis souvenu de ce qu’avait répondu Mark Twain à une question similaire :
« Au paradis pour le climat. En enfer pour la compagnie. »
Il est obsédé par les Hypothétiques. Par les forces transcendantes de l'Univers. Certaines personnes s'irritent de leur humanité. Elles veulent être rachetées par plus vastes qu'elles-mêmes, ratifier leur sentiment d'avoir une valeur unique. Elles veulent toucher Dieu.
- C'était pareil avec ma femme, avant qu'on se sépare, est intervenu Morris. Elle avait tellement peur d'être déçue qu'elle y pensait tout le temps. Quoi que je fasse, que je la rassure souvent ou pas, que je gagne beaucoup d'argent ou pas, que j'aille toutes les semaines à l'église ou pas, ça ne changeait rien ; j'étais toujours en liberté surveillée. "Tu me quitteras un jour ", elle disait. Mais à force de répéter ce genre de chose, elles finissent par devenir vraies.
Quand j'y pense, j'ai de la peine pour lui. Vivre sa vie en spectateur, sans oser changer une virgule de peur de tout gâcher, pour moi, c'était comme si on était déjà mort.
En attendant demain
La frontière entre le passé et le futur s’appelle le présent. C’était là qu’il vivait. C’était là que tout le monde vivait.
Beaucoup pensent que nous vivions notre dernier siècle en tant que civilisation durable, peut-être même en tant qu'espèce. Le réchauffement climatique, la surpopulation, la mort des océans, la perte de terres arables, la prolifération des maladies, la menace des armes nucléaires ou biologiques...
[...) beaucoup de jeunes n'ont pas d'enfants, (...) ils refusent d'en avoir, par bonté d'âme. D’après eux, on ne peut traiter mieux un enfant qu'en lui évitant la souffrance qui nous attends tous.
Pour la Cité, 1877 est la dernière année, comme vous le savez certainement. August Kemp a l'intention de couper le Miroir au début de l'hiver. Une fois cette porte fermée, plus rien sur Terre ne pourra la rouvrir.
Il distingua les passagers qui regardaient par les fenêtres. Des gens aisés venus du futur. Des hommes et des femmes n'ayant pas la même couleur de peau, tous assis côte à côte en bonne intelligence tandis que la voix amplifiée du chauffeur leur débitait des informations à propos de la prairie. S'ils avaient décelé la présence de Jesse, les touristes n'auraient remarqué que son uniforme. Un autre employé de la Cité, sans intérêt – pourtant, s'ils en avaient su un peu plus à son propos, ils l'auraient considéré comme un sujet presque aussi intéressant que le bison. Approchez tous, mesdames en pantalon et messieurs bien rasés ! Et amenez vos gamins turbulents et gâtés ! Observez l'Homme du Passé ! Regardez le farouche vagabond syphilitique venu du pays de la ruée vers l'or !
C'est une machine, se dit-il en observant le grand engin se hisser hors de la nuit du désert à plus de deux cents kilomètres à l'ouest. Une machine, oui, mais vivante... C'était les deux à la fois. Les mots ne s'excluaient pas l'un l'autre. [...] Une cellule vivante est une machine faite de protéines. Ce qui tombe du ciel et ce qui monte de la terre n'est que de la vie par d'autres moyens.
La raison produit davantage de monstres que la conscience, monsieur Findley.
« Nous nous sommes écartés du Rio Branco, raconta-t-il, pour nettoyer après votre passage. Nettoyer les guérillas, cela voulait dire. Sauf que vous aviez laissé un autre genre de saletés. » Le souvenir avait gardé toute sa vivacité et Ng, désormais plongé dedans, se fit plus solennel. « Il y avait des cadavres partout. Femmes et enfants. Ça nous a dégoûtés. Même nous. Ça nous a même dégoûtés, nous. Et bizarrement, on s’est sentis mieux. On était des machines, mais pas des monstres. Vous nous le prouviez. Vous étiez notre consolation. Quoi que nous soyons devenus, il existait pire. » Il regarda Oberg et, des profondeurs de sa chaise, lui sourit. « Vous nous avez fait nous sentir humains. »
L'univers mesure-t-il l'intention?
Un bon bouquin vaut presque un ami.
Je ne voulais pas que Kait (ni Janice, ni même Whit) sache qu’on m’avait viré… du moins pas tout de suite, pas tant que je n’aurais rien à ajouter à cette histoire. Une fin heureuse, ou ne serait-ce qu’un deuxième chapitre, une suite…
… qui est arrivée sous la forme d’un autre coup de fil inattendu.
Pas une fin heureuse, non. Pas une fin du tout. Et certainement pas heureuse.