Citations de Robert Goddard (302)
Il est difficile de dire ce qui est impossible parce que le rêve d'hier est l'espoir d'aujourd'hui et la réalité de demain.
Ce à quoi je les ai surtout aidés, c’est à se défaire des chaînes qui les liaient à leur passé, à jouir du présent en ne regardant que l’avenir.
Une journée ensemble, c’était un espace vide qu’elle m’offrait de combler, un doute qu’elle promettait d’apaiser.
Personne n'a entendu celui qui vient de mourir,
Alors qu'étendu sur la grève, il gémissait :
J'étais plus loin du rivage que vous ne le pensiez,
Et je ne vous faisais pas des signes de la main, je me noyais
La tension se relâche toujours avec le passage du temps, si insupportable qu'elle ait pu paraître au départ. L'homme est ainsi fait qu'il s'adapte malgré lui et transforme l'anormal en une forme de routine.
Mais la vie comme Harry l'avait appris, ne fonctionnait pas selon le principe de plaisir. La vie exige qu'on prenne des décisions irrévocables avant même de pouvoir mesurer les conséquences. Dans la vie il n'y avait pas de retour en arrière possible, pas d'aiguillages à plusieurs voies, pas moyen d'échapper à un avenir tracé d'avance.
Nous sommes obligés de vivre avec le passé, mais nous ne sommes pas obligés de nous enfermer dedans.
Vêtu d’un costume gris, les cheveux en désordre, maigre et voûté comme s’il pliait sous le poids de sa médiocrité.
Mieux vaut être en retard en ce monde qu'arriver en avance dans l'autre, comme disait ma sainte mère.
La duperie est cumulative: un mensonge en engendre une douzaine d'autres, qui à leur tour en engendrent chacun une douzaine.
Le passé est une pièce qu'on n'a conscience d'avoir quittée que lorsqu'on entend la porte se refermer derrière soi.
« Aujourd’hui, en ce bout du monde, une page va être tournée sur un rêve, un secret va être dévoilé. Nous sommes à Thiepval ; seul l’épais brouillard d’un matin d’automne parvient à dissimuler l’imposante arche de brique du mémorial des disparus de la Somme, témoignage de notre conscience collective ».
Il y a quelqu'un qui t'attend à la maison, et je n'aime pas du tout son genre...
Savait-elle que son crâne était si fin?
A mon avis, le vrai problème, c'est que, quand on commence à trop penser à notre vulnérabilité et au fait que nous sommes totalement dépendants du hasard, heureux ou malheureux, l'esprit est complètement déséquilibré. Heather n'a pas fait une dépression parce que la douleur d'avoir perdu sa soeur était insupportable ni même à cause des circonstances absurdes dans lesquelles Clare a trouvé la mort. A mon avis, elle n'a pas fait de dépression du tout. Je pense qu'elle a simplement cessé d'observer les conventions sociales qui régissent nos paroles et nos pensées. On dit souvent que la précarité de la vie rend tous les projets d'avenir dérisoires. Mais combien sommes-nous à nous en souvenir chaque jour ? Combien sommes-nous à penser que la mort n'est jamais très loin ? A vivre dans le présent, on se rend compte que c'est uniquement par vanité que nous jouons notre rôle jusqu'à la mort. Dans l'Atlantique Sud, j'ai vu de bons soldats en prendre conscience. Et Heather est passée par là, elle aussi. Le chemin pour sortir de cet état d'esprit est long et douloureux.
Pendant la guerre des Falklands, je rêvais à ce genre de paysage : une miniature de l'Angleterre dans des tons pastel. C'est le pire des dangers. Cela donne le mal du pays. Maintenant que je vis ici, je ne pense presque jamais à la beauté de cette campagne.
Harry aurait pu sombrer si le désir de retrouver Heather ne lui avait enfin donné un but. Il n'était pas certain cependant que ses motivations inconscientes soient fondamentalement d'avoir un but dans la vie. Quelque chose de plus personnel était en jeu, une volonté opiniâtre de mettre un terme à son penchant à dévaloriser la vie.
"Pourtant, bien vite, j'ai vu que mon petit-fils n'était pas comme tout le monde.
- Pas comme tout le monde ?
- J'ai compris qu'il était doté d'une faculté qui est épargnée à la plupart d'entre nous : la claivoyance. Il savait ce qui allait se passer. C'est pourquoi il portait une sorte de tristesse en lui. Et, alors que nous redoutions la guerre, il la savait inéluctable. Il aimait Leonora. Cependant, même avec elle, il n'était pas pleinement heureux. A mon avis, il était incapable de trouver le bonheur. Son épouse lui apportait du contentement , une satisfaction comparable à celle que lui procurait la contemplation des étoiles avec son télescope ou ses sorties en bateau dans le port de Langstone. Rien de plus. J'ai vécu au jour le jour, ignorant ce que me réservait le lendemain. Qu'aurais-je fait si je l'avais su ? Vous imaginez ce que cela doit être... ?
L'observatoire s'avéra décevant . Il ne contenait que quelques meubles poussiéreux et un vieux télescope de cuivre sur pied. Mais ce qu'il me permit, en revanche, présenta le plus grand intérêt. En effet, il m'offrit l'occasion de m'échapper de Meongate. Quand j'eus appris à m'en servir et à régler la mise au point, je pus observer les écureuils grimper aux arbres, les lapins sauter dans l'enclos, suivre un berger et son troupeau le long des collines ou, à la tombée de la nuit, voyager interminablement dans un ciel rempli d'étoiles. Bien à l'abri dans ma cachette, j'imaginais mon père étudiant les constellations lointaines. Parfois, je pleurais doucement quand le doute et la tristesse m'accablaient. J'aurais tant aimé le découvrir dans l'objectif, tenant ma mère par la main et se promenant dans le parc de cette maison qui était la sienne.
Le passé est une pièce qu'on n'a conscience d'avoir quittée que lorsqu'on entend la porte se refermer derrière soi.
Chapitre 4